dimanche 10 septembre 2023

LES ENNEMIS DU BIEN (Ceux qui n’ont pas besoin de repentance)

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Par Eric RUIZ

 

Je me dois de revenir sur ce verset du livre des Proverbes : « Il est une race qui se croit pure, Et qui n'est pas lavée de sa souillure. » (Proverbes 30 :12)

Souvent dans les assemblées chrétiennes, ceux qui désirent être dans la lumière ou porter la lumière en enseignant les autres convoitent les premières places. Ils souhaitent se trouver en face de leurs frères et sœurs de foi pour pouvoir les conduire.

Mais ces férus de lumières ne sont pas les seuls. Bien-sûr on remarque davantage ceux qui souhaitent se distinguer des autres ; Et les ministères de la parole (apôtre, prophète, pasteur, docteur, évangéliste), bien qu’ils n’aient pas cette utilité-là, permettent et favorisent néanmoins ce genre d’élévation et de mise en avant.

Mais, il existe d’autres sortent de personnes qui passent un peu plus inaperçues et qui sont toutes aussi ambitieuses. Elles portent elles aussi une lumière qui n’est pas la bonne lumière.

La bonne lumière, elle, éclaire l’autre en premier, elle met en lumière ses péchés ou au contraire ses fruits ; son bon caractère, ses bonnes actions dévoilant un cœur régénéré. En fait la lumière dévoile la vérité.

Un rappel ; « porteur de lumière », c’est le mot Lucifer.

Lucifer, c’est un nom d’origine latine qui a été traduit ainsi par la Bible Vulgate.

D’autres traductions parlent de « l’astre brillant », ce qui va complètement dans le même sens, puisque l’astre porte sa lumière très haut dans le ciel.

Esaïe parle lui de « fils de l’aurore ». (Un genre de personnes qui se montrent très tôt lumière et qui souhaitent s’élever comme le soleil dans le ciel jusqu’à atteindre un point culminant.

Ces êtres célestes ont reçu un corps terrestre.

Nous avons reçu aussi ce corps terrestre qui ne demande qu’à s’élever.

Croire que Lucifer ne concerne qu’un seul mauvais esprit isolé (satan) et qu’il ne peut s’agir de plusieurs personnes à la fois est tout à fait erroné.

Nous sommes tous, nous les êtres humains, à des degrés différents certes, des Lucifers, des astres brillants, des fils de l’aurore.

Notre précipitation sur terre le prouve.  Le prophète Ézéchiel ne parlait nullement d’un seul chérubin protecteur qui a péché, tout comme Esaïe n’évoquait pas un seul dominateur ou oppresseur comme le roi de Babylone, mais une race d’esprits révoltés et rebelles possédant la même caractéristique.

« Par la grandeur de ton commerce tu as été rempli de violence, et tu as péché; Je te précipite de la montagne de Dieu, Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, du milieu des pierres étincelantes ; Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, Tu as corrompu ta sagesse par ton éclat; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux rois » (Ézéchiel 28 :16-17).

Esaïe 14 :13-15 : « Tu disais en ton cœur: Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A l'extrémité du septentrion;
14Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut.
15Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. »

Le genre humain cherche dès les premiers mois qui suivent sa naissance à s’émanciper ; il ambitionne et convoite ce qu’il n’a pas.  Il recherche par son intelligence à émettre de la lumière.  Il est sensible à la beauté donc à l’apparence et son cœur s’élève alors.

Si ce que j’affirme est faux, c’est qu’il y a parmi nous des justes, qui n’ont pas besoin de repentance.  

Des êtres qui ne finissent pas en cendre sur la terre. Or, est-ce le cas ? Non, nous finissons tous comme cela, comme nous annonce Ézéchiel au verset 18, « en cendre ».

Par conséquent, aucun ne pratique la justice, sans être né de d’en haut.

« Quiconque pratique la justice est né de lui » (1 Jean 2 :2) lui, c’est qui ?

Lui, c’est Jésus-Christ, le fils de Dieu, le seul qui nous permet d’atteindre le Père.

Donc, nous naissons tous, Lucifer. Et c’est à la suite de notre foi en Christ que nous devenons un disciple pour être un fils adopté. Et un futur fils ne recherche pas la lumière pour lui, ou il ne convoite pas les premières places. Il ne rêve pas d’être un héros, un vainqueur de la foi, un grand maître. Il aspire à une seule chose : à devenir un simple serviteur ; il aspire aux dons spirituels parce qu’il en mesure la grande nécessité pour les autres (mais pas pour lui-même).

 Celui qui s’élève est Lucifer et il sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé, car il est né de Dieu.

 

Alors quel est l’autre type de personnes ? Qui n’est bien sûr pas née d’en haut, et qui convoite elle aussi la lumière et qui part en quête d’ambition ?

Ce sont des personnes qui apparemment ont l’apparence de la piété, elles paraissent faussement humbles et dépendantes de Dieu ; elles présentent même les stigmates du nécessiteux.

Souvenons-nous que nous aimons de par notre nature charnelle, attirer la lumière sur nous, donc attirer l’attention des autres. Mais il y en a qui le font beaucoup plus que les autres

Il y a donc naturellement des croyants qui adoptent de multiples stratégies pour attirer l’attention sur eux.

Par exemple : ceux qui souhaitent que l’on prie sans cesse pour leur besoin. Parce qu’ils ont toujours quelque chose de travers ou qu’autour d’eux cela ne va pas bien. Ceux qui se plaignent constamment de ne pas avoir suffisamment de ressources, de biens matériels, ou de reconnaissance des autres ; Ou qui ont sans cesse besoin qu’on les aide pour ceci ou pour cela.

Ils aiment qu’on les prenne en considération, qu’on s’apitoie sur leur sort, qu’on remarque la dureté de leurs épreuves. Ils aiment parler d’eux-mêmes et de leurs expériences.

Mais on le constate : À peine sont-ils exaucés, qu’une nouvelle requête émerge ; un autre besoin réapparait aussitôt.

Ces croyants-là, nous en avons tous forcément des exemples autour de nous.

Ils deviennent mêmes d’une certaine manière énervants, accaparants, toujours à se plaindre ou à solliciter notre aide ou l’aide de l’assemblée (des dirigeants d’Église peuvent être aussi comme cela).

 

Jésus a connu lui aussi ce genre de Lucifers.

Il les évoque dans la parabole de Luc 18 :9 ; « Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres ».

 

Vous voyez, ces personnes soi-disant pieuses, ne s’intéressent en fin de compte nullement aux autres, mais tout tourne autour d’elles, autour de leur propre cas ; et la suite le prouve aussi lorsqu’elles prient, voilà ce qu’elles disent  au verset 11, toujours la parabole de Jésus  : « Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; ».

Il y a toujours deux types de piété ; celle qui est véritable et celle qui est dissimulée. Ces croyants-là, dissimulent leur piété parce qu’ils prient avec un jugement dans le cœur. Ils ont toujours à se plaindre de quelqu’un; Ils méprisent dans leur cœur, les uns ou les autres.

 

Et pourquoi sont-ils si accaparants ?

C’est parce qu’ils se croient supérieurs aux autres, parce que leurs besoins n’attendent pas. Leurs besoins pressant les rendent encore plus au-dessus des autres, eux qui font tellement d’efforts pour être juste.

Et leur problème est là véritablement, ils font des efforts pour être juste. Ils paraissent justes mais ne le sont pas.

En fait, leur aveuglément est total ; ils n’ont plus conscience de leur péché.

 

Le cœur, (je le dis encore une fois), est tortueux. Il est rempli d’arrière-pensées ; et cherche des stratégies pour échapper au brisement.

Il aime se proclamer bon, généreux, alors qu’il ne cache qu’un intéressement personnel.

 

Rassurez-vous, un tel message n’a pas vocation à accuser.  Mais encore une fois, mettons notre foi à l’épreuve, examinons-nous pour savoir si notre cœur se complait dans les détours et dans les ruses «… Rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillées » (Tite 1 :15)

Le cœur choisira toujours les ténèbres à la vraie lumière.

Se sentir juste, se croire vainqueur, comme le cavalier blanc du 1er sceau de l’Apocalypse, c’est une conscience souillée, c’est le commencement des ténèbres. Le cou raide, l’arrogance est la marque de fabrique de l’être humain. Or, constater son endurcissement personnel permet d’avancer sur le chemin de la foi, alors que se voir meilleur, nous rendra toujours hautain, et insensible aux autres.

A la longue, la parole de Dieu se fera l’ennemi du bien.

La preuve : ce verset biblique :

« Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ » ;

Cette incitation de Paul, au service divin, (dans la lettre aux Éphésiens) sera interprétée de travers. On la verra comme un jugement, une condamnation pour autrui.

 

Pour un ennemi du bien, la loi remplacera la grâce, parce que l’intention aura changée : Leur cœur élevé diront intérieurement : « Vous devez vous soumettre à mes besoins » et s’il le faut vous comporter comme un esclave vis-à-vis de moi, parce que la parole le ditEt celui qui veut être le plus grand soit votre esclave».

Eh bien, arrivé à ce stade, la crainte de Christ n’y est plus.

La soumission est devenue une loi et l’endurcissement ne fera que de condamner les actes que les autres ne feront plus, ou les actions qu’ils feront moins à votre égard. Vous jugerez vos bienfaiteurs moins spirituels parce que vous ne passerez plus en premier.

 

Alors quoi faire vis-à-vis des ennemis du bien ?

Se séparer d’eux ? Arrêter de les servir ? Ne plus répondre à leur complainte ? Jésus de Nazareth, ne s’est jamais débarrassé de qui que ce soit. Il n’a jamais arrêté de servir. Il l’affirme lui-même : « le fils de l’homme est venu non pour être servi mais pour servir. » C’est vrai aussi qu’il a pris des distances lorsque les choses pouvaient tourner mal ; mais il a toujours laissé son Père agir.

 

Notre Père céleste a une routine, si on peut dire ainsi : c’est d’attendre toujours le temps de la repentance, puis les occasions gâchées, « il endurcira lui-même leur cœur de peur qu’ils ne se convertissent » (Jean 12 :40) et enfin viendra le temps de la séparation.

Le signal de cette séparation se fera lors d’une épreuve.

La même sorte d’épreuve que Gédéon a connu. Cette épreuve éloignera les ennemis du bien, des vrais disciples parce qu’ils auront peur,  «  Que celui qui est craintif et qui a peur s’en retourne et s’éloigne de la montagne de Galaad. »(Juges 7 :3). Dieu fera comme avec Gédéon, il ne forcera personne à partir ou à rester.

C’est juste leur donner la possibilité de le faire eux-mêmes qui leur donnera cette sensation de liberté et de justice. Les ennemis du bien partiront assurés de faire l’action la plus juste.

Or, la véritable raison est la peur pour l’homme ; mais pour Dieu la raison est toute autre.  La raison est que Dieu ne souhaite pas que sa gloire leur revienne. C’est ce qu’il a dit à Gédéon : « Il pourrait en tirer gloire contre moi et dire : C’est ma main qui m’a délivré » (Juges 7 :2).

Dieu ne partage sa gloire qu’avec ceux qui s’humilient vraiment et qui ne recherchent pas leur intérêt mais celui de leur frère de foi; parce que le disciple accompli, n’aura plus de convoitise, d’idolâtrie, ni d’orgueil dans le cœur. Il saura reconnaître et vivre à sa juste mesure, la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

Amen.

dimanche 3 septembre 2023

C’EST QUOI « HONORE TON PÈRE & TA MERE » ?

501

Par Eric RUIZ

 

« Honore ton père et ta mère c'est le premier commandement ».


Ce commandement donné à Moïse et rappelé par Jésus (Matthieu 15:4) puis par Paul, fait figure de devoir indispensable du disciple de Christ.

Mais, c’est plus qu’un simple devoir : c’est le premier devoir, c’est le premier commandement nous dit Paul, alors que Moïse (bizarrement) le place à la cinquième position.

Une erreur de Paul ?

Non pas du tout, car l’apôtre connait très bien ce que Dieu a dit à Moïse, puisqu’il suivait les traditions pharisiennes ; Mais Paul sait aussi ce que la grâce de Christ permet.

Alors une question s’impose :

Comment celui qui veut obéir au premier commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Exode 20 :3) peut-il le faire s’il n’honore pas ses parents ?

Il y a bien un contre-sens absolu. Soyons logique, s’il n’honore pas ses parents c’est bien que ce croyant honore d’autres dieux.

Nos parents bien-sûr, ne sont pas des dieux, mais pour honorer un seul Dieu, ils doivent être honoré.

Donc en désobéissant au cinquième commandement, on désobéit fatalement au premier.

Ensuite, ce qui est gênant, c’est de constater que le regard de beaucoup de ceux qui se disent chrétiens est plutôt orienté sur la suite : « Honore ton père et ta mère …avec une promesse, 3afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. » (Éphésiens 6 :3)

En fait, ils ont besoin de la promesse pour réaliser leur devoir envers leurs parents.

Ils font… parce que, ou ils font… pour avoir.

Eh bien cette excuse ou ce mobile n’a aucune valeur en Christ. Le commandement est inscrit dans le cœur d’abord et avant tout.

Ce qui veut dire qu’un disciple possède, par l’esprit qui vit en lui, cette intention brûlante de vouloir honorer ses parents.

Il ne pense pas à la récompense, il pense à agir pour eux, parce que c’est juste de le faire.

Mais là aussi l’acte d’« honorer » est devenu tellement insipide, plat, terne et sans consistance.

On aime en paroles et avec la langue comme l’écrit Jean dans sa première épitre.

Où sont les actes de vérité ?

On pense faire bien et le mieux en saluant ses parents, en étant respectueux avec eux, gentil, les contredisant le moins possible, ou en leur offrant quelques cadeaux lors de différentes fêtes.

J’entends, que dire à ses parents qu’on les aime, ou leur envoyer de temps en temps quelques mots pour leur dire qu’on pense à eux, ou bien aller partager un repas familial de temps à autre suffisent pour être sous la bénédiction du premier commandement.

 

Mais où est le sens d’honorer, là-dedans ? Est-ce qu’on traite ainsi nos parents avec beaucoup d’égards et de considérations ?

Prenons l’honneur de notre Dieu envers un de ses enfants obéissant et fidèle.

Est-il simplement respectueux avec lui ? Est-il satisfait en lui envoyant une petite bénédiction de temps en temps ?

Ou bien pensez-vous comme je le crois-moi-même que Dieu honore sa bien-aimée en la comblant de biens, et d’affection, en faisant en sorte qu’elle ne manque de rien, bref, en recherchant son bien-être et son bonheur ?

Lorsque qu’Abraham parle d’être honoré par Dieu, voilà ce qu’il dit : « L'Eternel a comblé de bénédictions mon seigneur, qui est devenu puissant. Il lui a donné des brebis et des bœufs, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. » (Genèse 24 :35)

 

Donc, on est loin de la simple considération respectueuse qui demeure très superficielle.

On oublie que Dieu nous a permis de naitre dans une famille qu’il a choisie. Il y a un lien avec cette famille. Et ce lien ne se termine pas à la naissance, après avoir coupé le cordon ombilical.

Cette première fondation, ce n’est pas à nous de la détruire. Et, ce n’est pas à nous enfants, de juger si nous méritions de tels parents.

Pourtant, je sais aussi, que de laisser ses parents à distance est pour certains un effet normal de ce qu’ils ont semé autrefois. Après tout ont-ils suffisamment aimé et choyé l’enfant qu’ils ont eu ?

Je crois qu’honorer ses parents n’a d’abord rien à voir avec la manière dont eux nous considèrent ou nous considéraient enfant. Nous n’avons pas à agir envers eux comme ils l’ont fait pour nous, en rendant le bien pour le bien ou le mal pour le mal.

Même s’ils nous méprisent, nous ignorent ou encore, nous rendent responsables de certains méfaits envers eux, nous agissons en les bénissant sans attendre de retour.

Je dirais même plus : si notre enfance a été l’objet de maltraitances, d’humiliations, si c’est un temps de notre vie qu’on aimerait effacer, eh bien le pardon, associé à la prière de réconciliation doit nous permettre de revenir vers eux, sans ressentir les douleurs de l’enfance.

Même le célèbre romancier allemand Goethe, qui n’était pas  considéré comme croyant, avait compris que « être adulte c’est avoir pardonné à ses parents ».

Maintenant pour ceux qui sont encore enfants, ne jugez pas vos parents, mais honorés-les selon ce que dit Paul, « Enfants, obéissez à vos parents, car cela est juste » ; même si l’enfant est irrité, maltraité, son rôle est d’obéir, pas de contester et de se rebeller.

Ensuite, nos parents, si nous le pouvons, ne doivent manquer de rien.

« Mais celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui? » (1Jean 3 :17).

Nos parents, même s’ils ne sont pas convertis, même si leur piété laisse à désirer et qu’ils sont comme une épine dans notre chaussure, tellement leur présence est douloureuse, ils ne restent pas moins comme nos frères de foi. Ils sont considérés au même niveau qu’eux.

Et ce sont eux en premier que nous servons.

Que cela en déplaise aux dirigeants d’Églises, ils passent avant tous nos autres frères et sœurs (enseignant, prophète y compris).

Nos parents ne doivent pas être indigents, sous-alimentés, sans toits, sans ressources, alors que nous sommes en capacités de leur venir en aide.

Leur condition doit être respectable. Ils doivent recevoir les soins et l’attention dont ils ont besoin.

La vieillesse prive souvent nos parents d’une partie de leur autonomie. Ils ont besoin qu’on leur rende certains services, ou que l’on soit une oreille attentive pour les écouter.

Ce qui doit être notre préoccupation, c’est : Quel type d’existence ont-ils à cœur de vivre ? Sont-ils heureux dans leur condition et leur situation ? Ou leur manque-t-il certaines choses essentielles pour adoucir leurs jours ?

C’est en répondant à ces questions d’une manière pratique que l’on honore ses parents.

Nous devons aussi honorer leurs décisions, mêmes si elles sont en contradiction avec les nôtres.

S’ils veulent vivre isolés, par exemple, ne rien partager avec d’autres, notre mission, c’est alors qu’ils puissent le faire à leur guise.

Un autre exemple : Si l’un d’eux décide qu’à sa mort son corps ne soit pas enterré mais incinéré, nous devons honorer son choix. C’est une question d’honneur. Nous pouvons bien-sûr leur expliquer notre point de vue, mais nous nous devons de respecter le leur.

Quand je rends des services à mon père, âgé de 89 ans, il me remercie, mais s’étonne de ma réponse, car je lui dis : « C’est normal papa ! ». Lui ne trouve pas normal tout ce que je fais pour lui ; Mais moi je trouve que cela fait partie de mon devoir de fils envers lui. C’est juste d’agir ainsi. Et, je ne fais rien d’extraordinaire que d’essayer de répondre à ses besoins.

Je ne m’offusque pas de ses petits caprices, de ses sautes d’humeur, de ses manies ou de ces idées fixes. Je suis indulgent sur beaucoup d’attitudes déplacées qu’il a, comme le ferait des grands-parents vis-à-vis de leurs petits fils. Je me mets dès que je peux à sa disposition et j’évite de lui faire constamment sentir que les choses pourraient être autrement.

Je l’honore aussi en  minimisant ses défauts et en parlant avec lui des sujets qui lui tiennent à cœur.

Je l’honore par ma disponibilité, lui montrant qu’il ne passe pas en dernier.

Maintenant, je sais que des enfants sont coupés de leur parents, ces derniers étant fâchés et distants. Mais, il y aura toujours un temps, un moment où une brèche s’entrouvrira laissant la possibilité d’un retour. Attention cette brèche, c’est aux enfants de s’en servir en premier. C’est à eux de revenir vers leurs parents. C’est à eux de ressentir le besoin des parents à revenir vers leurs enfants.

Rappelons-nous pourquoi Elie le prophète revient (Malachie 4 :5  (version Martin) « Il convertira le cœur des pères envers les enfants, et le cœur des enfants, envers leurs pères, de peur que je ne vienne, et que je ne frappe la terre à la façon de l'interdit. ».

Le premier commandement (celui d’honorer ses parents) doit pouvoir se réaliser, les cœurs doivent changer ; et l’Esprit Saint est là pour aider les prophètes dans leur mission du rétablissement de la justice.

Je sais aussi que beaucoup s’abritent derrière le verset de Matthieu 19 :29 pour justifier qu’ils ne peuvent plus honorer leurs parents : « Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère…recevra le centuple, et héritera la vie éternelle ».

Or, ici le contexte est tout autre. Jésus Christ ne dit pas de ne plus avoir de relation avec notre famille. Mais il met la barre haute en nous prévenant que notre vie de foi implique de pouvoir se séparer de tout ce qui nous identifie sur cette  terre. Tout ce qui nous enracine, tout ce qui fait de nous ce que nous sommes : notre identité avec le nom de nos parents, notre famille, notre travail, notre pays. Tout cela nous devons nous en détacher.

Maintenant, pour en revenir à mon père, pendant de très nombreuses années mon père a décidé de couper les ponts avec moi, sous prétexte que ma foi était comme une trahison vis-à-vis de lui, parce que j’avais choisi un autre père, un père céleste celui-là. J’ai respecté son choix, jusqu’au jour, où son cœur a changé et qu’il a accepté de renouer avec moi en désirant faire la connaissance de mes enfants.

Savoir que Dieu nous donnera au centuple ce que nous aurons perdu parce que nous aurons tout quitté  sur cette terre, c’est une grâce et une consolation, pas une récompense. Parce contrairement à ce que les nombreuses sectes religieuses veulent nous faire croire, il n’y a pas un choix à faire entre nos parents et Dieu. Notre Seigneur ne nous demande pas de nous exiler pour nous sanctifier. Il ne souhaite pas non plus que nous limitions l’honneur fait à nos ancêtres sous prétexte que la louange la plus grande lui est destinée en premier. Car honorer nos parents, c’est l’honorer lui (il n’y a pas de différence) et c’est le premier commandement.

Mais tant que nous ne sommes pas attachés viscéralement au seul vrai Dieu : le Saint-Esprit, il ne peut y avoir de réconciliation entre les enfants et leurs parents, tout comme entre les parents et leurs enfants. Tant que nous nous apitoyons sur notre sort ou sur nos pertes, notre cœur alors ne peut se réconcilier avec notre famille.

Les prières pour le retour du Seigneur devraient se faire envers nos enfants rebelles ou pour nos parents fâchés ; afin que le premier commandement « Tu honoreras ton père et ta mère » puisse avoir enfin lieu, car c’est lui (l’obéissance à ce commandement) qui débloquera beaucoup de situations en détresse.

Amen.

dimanche 27 août 2023

LE GRAND MINISTERE DE LA MERE

500

Par Eric RUIZ

 

Je peux dire que ce message fait suite à un message très important (« la révélation du huitième jour », publié en décembre 2018), Ce message mettait déjà en lumière la vraie place de la femme et de la mère croyante. Je disais (pour résumer rapidement) que la mère consacrée permet la consécration de son fils ainé en retour ;


Que le récit biblique de bon nombre de prophètes le prouve ; et que cette grâce spéciale, Marie, mère de Jésus l’a reçue en étant bénie avec le fruit de ses entrailles, Jésus. Si bien que tant que des mères ne se sont pas consacrées pour Dieu, leurs enfants ne peuvent l’être à leur tour.

Avec ce nouveau message, je souhaiterais insister sur la mère comme étant le pilier de la famille et en particulier la famille chrétienne, (bien que pour les juifs c’est la même chose). Je n’ai pas dit le pilier du couple, mais celui de la famille. Dès que des enfants naissent, son rôle devient prépondérant.

La tradition juive fait d’elle celle qui transmet la judaïté. Cette tradition repose sur plusieurs faits bien réels qui montrent que la mère préserve l’identité juive. L’identité ne l’oublions jamais, elle se voit par les actes avant de l’entendre par la bouche, ou de l’écrire sur un registre.

Alors, cette identité juive, s’inscrit avec notamment les récits de Ruth la Moabite qui a joué le rôle de ciment dans la généalogie judaïque. Sa consécration a permis qu’elle soit rajoutée à la grande tribu de Juda en épousant Boaz ; mais surtout sa consécration a permis de mettre au monde un fils, Obed, qui sera le grand-père du roi David.

Ruth montre ce qu’est la mère pour un peuple : « Tout le peuple qui était à la porte et les anciens dirent: Nous en sommes témoins! Que l'Éternel rende la femme qui entre dans ta maison semblable à Rachel et à Léa, qui toutes les deux ont bâti la maison d'Israël! Manifeste ta force dans Ephrata, et fais-toi un nom dans Bethléem!  » (Ruth 4 :11).

À la lecture de ce récit, cela saute aux yeux, une mère consacrée est le bâtisseur de la maison de Dieu. Ce n’est pas rien.

fais-toi un nom dans Bethléem!  Les judaïtes attendent d’elle, qu’elle soit féconde et que des fils sortent de son union et qu’elle soit une bonne mère en consacrant ses enfants.

Ici, les noms de Ruth de Rachel et de Léa sont associés à cette construction de la maison d’Israël. Mais pourquoi pas Rebecca ?

Son rôle apparait tout aussi important. C’est elle après tout qui a mis au monde Jacob ; ce même Jacob qui changera de nom en devenant Israël. Rebecca a fait plus que cela même.

Rebecca femme d’Isaac a agi de façon décisive pour que Jacob soit choisi en tant qu’aîné à la place de son frère Ésaü, qui était l’ainée au départ, le jumeau né en premier.

Mais Rebecca n’a pas agi droitement, elle a agi avec des arrière-pensées, une intention détournée.

Car Dieu a pourtant dit à Rebecca qu’il sanctifiera l’aîné pour être son serviteur.

Mais la femme d’Isaac aimait beaucoup plus Jacob le cadet ; et sa préférence pour ce fils l’amena à concevoir tout un stratagème visant à tromper son mari Isaac.

-C’est elle qui triche pour que Jacob reçoive la bénédiction de son père. Elle habille Jacob avec les vêtements d’Ésaü.

-C’est elle qui alimente l’ambition de son fils, pour voler la bénédiction à Ésaü.

-C’est encore elle qui concocte un bon plat pour que son mari, Isaac, atteint de cécité confonde ses deux fils.

Le rôle de Rebecca est primordial pour que son fils préféré Jacob, déborde de confiance en lui et qu’il ait de l’ambition pour devenir le père des 10 tribus d’Israël (le berceau généalogique d’où sortira Jésus, fils de Dieu).

Rebecca et son ambition pour son fils va encore plus loin : c’est elle qui choisit la femme de Jacob.

Comment ?

En lisant la fin du chapitre 27 de la Genèse et le début du chapitre 28, on comprend comment à partir des lamentations de Rebecca auprès d’Isaac son mari, elle oriente directement son fils sur les filles de Laban, son frère. Isaac donne l’ordre à Jacob d’agir ainsi ; « Lève-toi, va à Paddan-Aram… et prends-y une femme d'entre les filles de Laban, frère de ta mère »… L’ordre vient du patriarche Isaac, oui ; alors que c’est Rebecca qui a tout manigancé en amont pour que cela arrive ainsi. C’est bien elle la gouvernante et régente de la famille.

Ce stratagème de Rebecca pour son fils préféré, ce type de relation mère-fils n’est pas exceptionnel.

Je sais que beaucoup d’enfants juifs y reconnaitront leur propre mère. Ce sont les mêmes actes. Elle les adore, les materne, les pouponne et vont jusqu’à s’immiscer dans leurs affaires, dans leur vie jusque dans leur couple ou dans leur mariage.

La leçon à retirer de cela est que : Rebecca a agi comme une insensée en voulant tout contrôler jusqu’à dire à son fils : « Que cette malédiction, mon fils, retombe sur moi! Écoute seulement ma voix,» (Genèse 27 :13)

La mère, qui voue une adoration sans faille à son enfant va, souvent inconsciemment, provoquer les traits de caractère de ce dernier. On pourra dire : telle mère tel fils.

Jacob a lutté avec Dieu comme sa mère l’a fait avant lui et devant lui.

Une règle se dessine : La mère, qui, elle-même est remplit d’ambition augmente la confiance et l’ambition de ses enfants, c’est indéniable.

Une mère non consacrée, agit par passion. Elle fait croître démesurément la confiance de son enfant qui se surestime, s’enfle d’orgueil ; Et elle le pousse à l’excès dans ses ambitions ; elle lui donne une soif intarissable de grandeur.

Elle agit alors comme un aiguillon. Elle pique.

Elle le fait comme le ferait un démon. Un démon met le feu dans le sang, il augmente l’énergie, la détermination à faire le mal. Eh bien, combien de mère pour leur fils ont tout fait pour qu’il affectionne à se battre pour réussir socialement.

N’ayons pas peur des mots : elles ont été le démon de leur enfant.

En parlant de réussite sociale, il est surprenant de constater le nombre important d’acteurs, d’animateurs de télé, de grands hommes politiques ou de grands lobbyistes, juifs ayant une mère ambitieuse, très protectrice, n’hésitant pas à s’ingérer dans leurs affaires. Elles font plus que de les surprotéger, elles les coachent. Elle est là à tout moment pour les enthousiasmer, leur redonner du courage, les relever quand ils baissent les bras et à les exhorter à aller plus haut et plus loin, ou encore à les recadrer dans leurs rêves et leurs ambitions.

Un grand humoriste juif disait dans un de ses sketchs : «non, ce ne peut être ma mère qui frappe à ma porte, parce que ma mère, elle, a les clés ».

Toutes ces vedettes ou ces grands hommes sont unanimes à les nommer en parlant d’elles : comme le principal pilier de leur réussite.

En fait, les enfants puisent leur énergie dans leurs mères, lorsqu’elle est protectrice et stimulatrice.

Mais la mère peut aussi exercer l’effet contraire de celui d’exciter l’ambition, d’enflammer les rêves, de susciter la convoitise chez ses enfants. Et en cela, je crois que c’est de cette manière qu’elle conserve et transmet la vraie piété au sein de sa famille.

Et c’est là, que la place de la mère, disciple de Christ, joue son rôle parfaitement. L’amour qu’elle a pour ses enfants doit être dirigé, maitrisée par le Saint-Esprit. Elle peut dans ces conditions, atténuer la passion et le désir de briller chez ses enfants.  Elle a alors le rôle de calmer les ardeurs pour que ses enfants reviennent à la réalité de la foi. Elle leur permet d’être plus modéré, plus tempérant, plus raisonnable et plus doux.

Je crois que la mère à ce rôle, cette mission même de pasteur dans sa famille. « Ne rejette pas l’enseignement de ta mère » (Psaumes1:8).

La mère apprend ses enfants à aimer, si elle-même est aimante à leur égard. Elle rassure, apaise, console, mais aussi elle recentre les émotions pour  plus de conciliation ou de réconciliation, plus de pardon, d’écoute et d’attention.

« Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai, vous serez consolé dans Jérusalem » (Esaïe 66 :13)

Une mère pieuse est le lien de consolation ; mais aussi de réconciliation familial lorsque des tensions surviennent dans la fratrie. Refuser de suivre cette voie remplie de sagesse, que la mère ouvre, fait de ses enfants des insensés : « Un homme insensé méprise sa mère » (Psaumes 15 :20).

Les femmes mères sont des modèles de foi pour leurs enfants.

Paul nous parle de ce modèle ainsi : « Les femmes de mêmes, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres (modérées), fidèles en toutes choses » (1Timothée 3 :11). La force du témoignage de la femme c’est : son modèle de piété au sein de sa famille.

Une mère pieuse, consacrée ne devrait avoir comme intention que de consacrer ses enfants, c’est le GRAND BUT de sa VIE.

 Anne a réalisé son grand but en consacrant le prophète Samuel ; Élisabeth a réalisé son grand but en consacrant Jean-Baptiste.

Marie, la mère de Jésus, son grand but a été de consacrer Jésus.

Or, une fois consacré, Jésus ne l’appela plus mère mais femme.  Pourquoi ?

Parce qu’il avait changé de relation avec sa mère ; parce qu’elle n’avait plus à s’insérer dans ses affaires.

Jean 19 :26 : « Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. ».

 

Le grand drame de beaucoup de croyants, c’est qu’ils n’arrivent pas à couper le cordon ombilical qui les relie à leur mère, même une fois converti. Leur mère reste omniprésente. Cette dépendance devrait les renseigner sur leur manque de consécration.

Un croyant converti se confie à son Père céleste. Il a arrêté de prendre ses conseils auprès de sa mère.

Car, la mère peut bâtir la maison de Dieu comme en être la principale destructrice.

Les récits bibliques étonnamment associent très souvent les rois de Juda avec leur mère. Le sens des noms sont donnés comme un signe de leur destin. Rebecca signifie : « ensorcelante, qui prend au piège » ; Elle a comme ensorceler son fils et pris au piège son mari.

Un autre exemple : « Achazia avait quarante-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, fille d'Omri. » Que signifie Athalie ?

Affligée, affectée, atteinte d’un mal.

Cette femme, son manque de consécration a provoqué la chute de son fils. Elle est atteinte d’un mal qui excita Achazia à faire la guerre.

Lisons le verset qui suit : » Lui aussi marcha dans les voies de la maison d'Achab; car sa mère était sa conseillère à mal faire. ». Achazia ne régna qu’une seule année, après quoi il fut exécuté par ses adversaires.

Voilà les conséquences d’une mère non consacrée, sur son fils : Elle accélère sa fin.

Aujourd’hui, beaucoup de mères ne remplissent pas leur mission chez elle. Certaines sont absentes, d’autres dominatrices, castratrices, d’autres rejettent leur enfant ou les dévalorisent. La conséquence évidente, c’est le pasteur, le curé l’enseignant dans l’Église qui a pris ce rôle. Est-ce juste de le faire ?

De même, les mères exercent maintenant leur ministère pastoral dans l’assemblée auprès des frères et sœurs. Est-ce leur rôle ?

L’eau a été changée en absinthe (une plante provoquant des convulsions), elle n’est plus potable. Le bien est changé en mal.

La femme doit revenir à sa mission essentielle d’abord, en premier chez elle, dans son foyer.

Ce que nous révèle 1 Timothée 2 :15 va dans le même sens que la mission pastorale qu’elle a auprès des siens :

« Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. ».

Alors cette persévérance ne se fera pas sans douleur. Élever ses enfants se fera difficilement.

La malédiction que reçoit Ève : «  tu enfanteras dans la douleur » ne se borne pas strictement à l’accouchement. La venue même d’un enfant, sera douloureux pour la mère : l’assister, le soigner l’élever ne seront pas des tâches faciles pour elle. Pour l’homme son travail se fera à la sueur de son front ; eh bien, pour la femme devenir mère et exercer son rôle de mère se fera à la sueur de son front aussi.

Mais au final l’immense joie d’avoir pu consacrer les siens restera la plus belle couronne que la femme-mère aura acquise par sa persévérance à aimer sans rien attendre en retour.

Amen

dimanche 20 août 2023

LE GRAND PROBLEME DU CŒUR HUMAIN

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Par Eric RUIZ

 

Le cœur humain, c’est de cette façon que l’on nomme l’être intérieur dans la Bible. Mais l’hébreu leb, lebab signifie plus précisément : « le siège ou le sens de nos intentions ».

Le cœur possède des pensées, des intentions inexprimées et parfois inexprimables. Mais ces pensées sont très importantes car elles sont les vrais mobiles de nos actes.


Quand le prophète Jérémie dit que « Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître? » (Jérémie 17:9).

Eh bien que veut-il dire précisément par cœur tortueux ?

Un cœur tortueux, c’est un cœur déloyal. Ce sont nos intentions qui sont déloyales et malhonnêtes. Le voilà ce cœur, qui se proclame juste et bon parce qu’il aime répondre aux besoins des gens, qu’il aime servir, aider, soutenir ; mais ce cœur cache son objectif premier qui est autre : C’est celui d’accroître sa richesse. Et par richesse on sous-entend les désirs tels que : l’auto satisfaction, la fierté, la bonne réputation, le pouvoir, le gain financier, la hiérarchie sociale, et pour finir un fruit de richesse en forme de maladie mentale ; la mégalomanie.

Cette déviance mentale, la mégalomanie, on l’a voit tous, chez les autres.

Qui n’a pas un exemple sous les yeux d’individus animés d’un désir constant de supériorité, un désir d’être admiré, tout en montrant un sérieux manque d’empathie ?

Mais, nous devons couper avec tous les clichés. Il n’y a pas que les Nebucadnestar, ou les despotes tyranniques qui ont cette tendance bien marquée.

 

Tout être humain a cette tendance innée à être narcissique.

 

Les stades du développement de l’enfant ont montré que très tôt l’enfant est égocentré et egocentrique, c’est-à-dire qu’il ramène tout à lui-même. Déjà à l’âge de deux ans, l’enfant a du mal à comprendre que les autres puissent avoir une autre pensée que lui.

Alors aspirer à se réaliser pousse à avoir de l’ambition ; et l’ambition dès qu’il s’exprime, ne demande qu’à grandir jusqu’à devenir dans certains cas démesurée. L’ambition est accrochée à notre vielle nature humaine puisqu’elle tire sa puissance dans le désir de l’autre.

 

Les désirs humains sont contraires à ceux de Dieu car ils ne sont pas linéaires. Dieu est intègre, c’est-à-dire qu’il prend, lui, un seul chemin qui est droit. Il ne fait aucun détour. Lorsqu’il dit une chose ou qu’il fait une chose, il n’a pas d’autres projets en parallèles qui servent un intérêt inavoué, bref, il n’a pas d’arrière-pensée ni d’intentions cachées.

 

L’homme naturel, complique tout ; Car, c’est plus fort que lui, lorsqu’il fait une action positive, il cherche comment cette action pourra lui être bénéfique autrement. Il cherche une plus-value pour lui-même d’abord.

Ne soyons pas des faux humbles en pensant échapper à ce genre de calcul. Le calcul se réalise souvent inconsciemment, sans qu’on en ait forcément eu le désir précédemment.

 

«  Le cœur a ses raisons que la pensée ne connait pas » nous rappelle justement le philosophe Blaise Pascal.

 

Celui qui fait une bonne action n’a sans doute, dans la plupart des cas, rien prémédité ; mais dans sa démarche s’ouvrira fatalement une porte lui étant personnellement destinée.

Alors bien-sûr, il y a une échelle d’addiction à ce genre de pensées parallèles ou d’arrière-pensées. Il existe bien des projets qui n’occasionnent aucun préjudice aux autres.

« J’ai rendu, par exemple, un service à une personne, cela m’a simplement conforté dans mon image d’homme bienveillant et attentionné ». Ça c’est le bas de l’échelle et on s’y accommode très bien ; Puis à l’autre extrémité de l’échelle, on trouve celui qui fait la promotion d’un médicament sachant que les risques de provoquer des dégâts graves voire mortels sont considérables. Les risques touchant la santé sont scandaleusement élevés. Mais voilà, le jeu des gains pour soi-même est trop fort et pousse à renoncer à faire marche arrière. La personne prend la décision de se laisser conduire par son ambition personnelle.

Arrivé à ce stade-là, l’arrière-pensée, les intentions profondes deviennent criminelles.

Pour notre Seigneur, celui qui chasse les prophètes de son assemblée dans la pensée profonde, dans l’intention de conserver et d’assouvir son autorité et son pouvoir, réalise le même crime.

Cette échelle des projets, des intentions du cœur montre en premier lieu ce que le livre de la Genèse dit « Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse ».

Ces pensées du cœur, c’est un démon qui est là dès le début et qui reste peu offensif au départ. C’est juste l’égo qui est flatté, mais cet égo peut pousser au crime à la fin, puisque ce démon en attire d’autres beaucoup plus méchants.

Regardez ce que dit Jésus-Christ dans (Marc 7 :21-22):

« Car c'est du dedans, c'est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. »

Voilà pourquoi le prophète Jérémie emploie le mot « méchanceté » pour qualifier l’état du cœur tortueux ; car les démons attisent la méchanceté jusqu’à ne plus donner mauvaise conscience à celui qui place son bien être au-dessus de la vie (de l’existence même) des autres. Le mépris de l’autre devient total ; et l’amour de soi colossal.

D’autres traductions bibliques n’emploient pas forcément le mot « tortueux ».

Pour la version Martin : « cœur rusé désespérément malin » ; pour Darby : « cœur trompeur par-dessus tout, et incurable ».

Ces versions sont encore plus radicales que celle de Louis Segond (celle du cœur tortueux). Elles nous renvoient au cœur diabolique, qui ne peut plus changer puisqu’il est incurable.

Quand à Jésus-Christ, il nous dévoile ce cœur situé à l’extrémité de l’échelle ; ce cœur qui ne se soucie plus que de lui-même et qui a perdu toute empathie et compassion: » le cœur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, » (Matthieu 13 :15).

Quand Jésus parle de croyants endurcis à ce point, il reprend ce qu’Esaïe dévoilait d’Israël. Il met en garde le cœur qui s’est tourné vers Dieu.

Ce cœur n’est pas à l’abri du danger, surtout si les racines de sa foi sont peu profondes.

Jésus ne parle pas d’exceptions, il parle à une foule nombreuse et pour une foule qui ne comprend rien à ses paraboles parce que leur cœur les a rendues aveugles.

Alors, Dieu ne nous demande pas de combattre notre vielle nature en optant pour une méthode qui chasserait nos arrière-pensées, nos mauvaises intentions. Il sait que c’est impossible.

Il n’existe aucune méthode humaine qui puisse chasser la nature humaine.

Aucune idéologie politique, philosophique ou religieuse ne peut réussir à changer les narcissiques (que nous sommes à des degrés différents). La peau du léopard reste avec ses tâches noires quoiqu’il fasse. Par conséquent se persuader d’agir avec bienveillance et générosité peut au mieux freiner ses ardeurs, pour un temps, mais c’est tout.

Quand un lion dort, il parait paisible et inoffensif, mais cela reste un terrible prédateur.

Eh bien, quand la sensibilité humaine est atteinte, que l’on devient insensible aux malheurs des autres, insensibles à leur besoin, à leur souffrance… alors plus rien ne peut enfreindre la progression du mal. L’instinct de prédateur est aiguisé.

L’autre ne devient plus sujet à nous émouvoir. C’est le moment de laisser libre cours à ses pulsions destructrices.

Les œuvres de la loi, que Moïse a reçues, elles aussi ont une portée restreintes.

Elles servent c’est indéniables ; D’abord en reprécisant l’attente de notre Seigneur. Il ne se contente pas d’un cœur à moitié purifié. Il commande (Deutéronome 30 :10) : « Tu reviendras à l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme. ».

De plus, la loi sert à mettre la lumière sur notre état d’âme, en révélant nos arrière-pensées, nos intentions dissimulées ; parce qu’elles révèlent à qui notre cœur s’est attaché (à Dieu ou à mammon ?).

Quand un Israélite n’obéissait plus aux commandements de l’Éternel, il montrait alors un cœur endurcit.

Or, si ce cœur est obéissant, c’est qu’il est attaché à Dieu, c’est qu’il reçoit ses paroles. Mais attention, c’est un état qui ne nous change pas définitivement, puisque les péchés partent et reviennent comme le flux et le reflux des marées.

Je pense que l’on commence à comprendre pourquoi tous les prophètes sont unanimes dans ce combat personnel à crier : « briser vos cœurs ! » à chaque endurcissement.

Le retour à la sensibilité ne peut se faire qu’à travers ce brisement.

Mais le brisement d’un cœur ne suffit pas à lui seul à le rendre pur à jamais. Cela ne suffit pas à changer la permanence de l’âme.

Le cœur devient pur, mais pour combien de temps ?

Sans Jésus-Christ, le cœur est toujours là à nous imposer ses ruses.

Il nous renvoie la pureté alors qu’il est corrompu.

Il est trompeur en nous montrant alors une fausse humilité, une fausse compassion, une sanctification qui n’en est pas.

Il nous fait croire que notre fond intérieur a véritablement changé parce qu’il est oint de l’esprit de Dieu ; alors que les arrière-pensées sont, elles, bien revenues.

Je le répète, mais c’est important, le temps et les épreuves sont là pour révéler la valeur de notre sacrifice.

La mise en garde faite aux Hébreux reste toujours la nôtre aussi : « Seulement fais bien attention à toi ! Veille attentivement sur toi-même tous les jours de ta vie, afin de ne pas oublier ce que tes yeux ont vu et de ne pas le laisser sortir de ton cœur ! Enseigne-le à tes enfants et à tes petits enfants » (Deutéronome 4 :9)

Enseigne-le, mais quoi donc ?

À Veiller attentivement sur toi-même tous les jours de ta vie,

Tout le livre du Deutéronome est un appel à veiller sans cesse sur son cœur, sur le sens profond de ses intentions, afin que son cœur reste pur.

Car combien de chrétiens pensent que malgré leurs arrières pensées, ils continuent néanmoins à être agréer et bénis de Dieu ?

Deutéronome 29 :19 est clair là-dessus : «  Que personne, après avoir entendu les paroles de cette alliance contractée avec serment, ne se glorifie dans son cœur et ne dise: J'aurai la paix, quand même je suivrai les penchants de mon cœur, et que j'ajouterai l'ivresse à la soif. »

Ne soyons pas léger, en s’accommodant d’une paix qui nous convient ; la soif : c’est l’intention connue. Mais l’ivresse, c’est le penchant de son cœur, c’est le mobile véritable qui est resté caché jusqu’à ce qu’il soit devenu visible.

Il n’est malheureusement pas rare de voir des croyants revenir à ce qu’ils ont vomi en se targuant quand même d’être des saints.

Ils retombent dans les mêmes péchés qu’autrefois.

Pourquoi ?

Parce qu’après avoir été brisé, après que nos actes aient montré plus que de l’empathie, de la compassion, après que Christ nous aient entièrement purifié ; notre cœur nouveau doit encore veiller sur lui-même.  

Les 7 lampes de notre chandelier doivent nous éclairer continuellement. Elles doivent nous illuminer intérieurement sans jamais s’éteindre, comme cela se faisait dans le tabernacle. Mais souvenons-nous qu’elles s’éclairaient les unes après les autres. Que le temps joue son rôle. La lampe de la fidélité ne s’allume qu’avec un cœur continuellement pur. Une huile coulant à toute heure.

Parce que le tentateur est endormi, mais il n’est pas détruit. Dans la réalité, ceux qui persévèrent dans des actes de justice portent un fruit. Ce fruit se voit parce que le mal tant à s’éloigner de plus en plus pour qu’à la fin, ce témoin fidèle ne succombe plus à la tentation.

Ce nouvel être qui est baptisé dans l’esprit saint, qui est adopté par le Père, peut alors manifester un cœur d’Agneau, le cœur de notre Père qui est au ciel.

Ce cœur d’Agneau est le but du disciple. Le lion, le prédateur que nous étions dans notre enfance, ce symbole de la force intérieure et de l’ambition est toujours là, mais son cœur a changé, ses intentions aussi, il a un cœur sans arrière-pensées, un cœur d’Agneau.

Il a tout du revêtement du lion mais son caractère en fait un agneau, un être de sacrifice, doux, docile et aimant, n’ayant d’autre ambition que de servir son Dieu.

Je terminerais par 1 Corinthiens 13, ce fameux passage sur l’amour pur. « Si je n’ai pas l’amour (la charité, cet amour agapeo) je ne suis rien »

« L’amour ne soupçonne pas le mal ». Eh bien, L’amour pur ne juge pas son prochain, il ne le condamne pas, il n’a aucune mauvaise pensée sur l’autre. Il attend patiemment, sans aucune arrière-pensée, que le Saint-Esprit dévoile la vérité.

Amen