dimanche 27 mars 2022

QUI RACCOURCIT LA VIE : DIEU ou SATAN ?

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Par Eric Ruiz

 

La Bible nous permet-elle de prévoir notre avenir ?

Lire dans les étoiles, faire de la divination, invoquer les morts sont des pratiques interdites, des livres fermés pour les croyants ; mais la Bible nous donne-t-elle néanmoins des indices sur nos années à vivre ?

De gros indices ça oui.

Mais surtout, la Bible révèle une justice divine qui éclaire nos vies ; ce qui est ténébreux (souillé) comme ce qui est lumineux (saint).

Un homme ténébreux aura certes un avenir restreint où le nombre de ses années à vivre sera compté.

Mais il pourra aussi vivre longtemps à travers une vieillesse tourmentée.

On récolte ce que l’on sème mais aussi, on se coupe soi-même des bénédictions à venir en méprisant les commandements de Dieu.

Donc, ne soyons pas superstitieux, ce n’est pas satan qui abrège nos années. Il n’a ce pouvoir que si Dieu lui permet de l’exercer.

Le livre de Job au chapitre premier est très clair à ce sujet. Qui a les commandes ?

Verset 12 : « L'Eternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui (Job)».

Par conséquent, quand on se livre au mal, on s’expose en premier à la colère de Dieu, qui donne alors du pouvoir à satan. Dieu est lent à la colère, c’est vrai puisque son bras n’arrête pas de nous envoyer des signes pour nous sauver.

Mais quand plus rien n’y fait et, qu’aucune repentance n’est possible et que le mal s’est installé, alors Dieu laisse satan nous enlever des années à notre existence.

 

Je sais que ce sujet est délicat parce qu’il y a des choses qu’on refuse de voir et notamment pourquoi des vies qui s’écourtent plus que d’autres?

On ne veut pas savoir, parce que cela fait peur. On cache alors cette peur dans la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, c’est vrai a tout vaincu à la croix et aussi satan, mais il ne l’a pas encore supprimé totalement.  

Le livre de l’Apocalypse nous dit qu’il sera enchaîné mille ans avant d’être éliminé. Donc, son utilité demeure.

Pourquoi ?

Parce que beaucoup, même après avoir été oint, sauvé, retournent à ce qu’ils ont vomis. Ils se livrent eux-mêmes alors à satan.  Ils ont tari l’eau de l’Euphrate pour reprendre ce qui est écrit dans Apocalypse 16 verset12 ; et cet eau tari a préparé leur chemin. Ce sont ces rois venant de l’Orient qui blasphèment en prenant leur parole pour celle de Dieu.

Ce sont de faux prophètes alors qui ont des esprits impurs plein la bouche et l’apôtre Jean nous dit : « Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte ».

Ces rois de l’Orient, décrit lors de la sixième coupe de colère de Dieu avaient à la base des vêtements saints, qu’ils ont perdus en se livrant au mal. Et leurs fausses prophéties sont devenues une honte qu’ils portent et qui se voit.

Et pour ce qui est de perdre ses jours…

Regardons celui qui a livré Jésus.

Judas Iscariote au moment précis où Satan entra en lui, le compte à rebours de sa vie commença. Il commença au moment précis où il eut l’idée de le trahir pour le faire mourir.

Haïr son frère fait de nous un meurtrier, comme convoiter une femme fait de nous un adultère. Mais Dieu avait décidé de laisser Judas entre les mains de satan, parce que plus rien ne pouvait le sauver alors.

Et le tourment, comme ses pensées suicidaires l’ont rapidement submergé pour le pousser à l’acte final (il est allé se pendre).

Maintenant, penser que seul ceux qu’on croit ennemis de Dieu sont livrés à satan est une erreur commune.

Les Assyriens, les Égyptiens, les Amoréens, les Philistins, les babyloniens, tous ces peuples qui gravitent autour de la terre sainte sont-ils les seuls à connaitre le courroux du diable ?

Cela arrange beaucoup de croyants de penser ainsi, ils se protègent en pensant qu’un peuple maudit au départ ne peut que s’égarer, alors qu’un peuple sanctifié dès le départ a sa route de sainteté toute tracée ; Parce qu’il est guidé, protégé même s’il dévie.

Or, nous l’avons vu avec la sixième coupe de colère : ce sont des rois venus de l’Orient. Et les livres des Rois comme ceux des Chroniques nous révèlent aussi qu’ils étaient au départ, vêtus d’habits blancs.

En fait nous avons là une démonstration de comment satan, le diable s’attaque à la maison de David. Et comment Dieu exerce sa justice à travers lui (le diable).

Les récits bibliques nous renvoient aux hommes prestigieux, ceux qui ont dirigé Jérusalem.

Eux, comment ont-ils obéis, quel a été leur gloire ? et quel a été leur sort ?

 

Si on s’attache à la vie de Joas que l’on trouve décrite dans 2 Chroniques 24…

Joas, roi de Juda, dès sa jeunesse et  surtout tant qu’il était avec Jéhojada [yeh-ho-yaw-daw'], fit ce qui est droit et juste aux yeux de Dieu. Il ressemblait à un élu. Il répara le temple. Rien ne permettait de voir un ennemi de la foi, bien au contraire.

Jehojada, le sacrificateur, grand protecteur de la famille royale, faisait office de mentor auprès de lui et lui enseignait la vérité et la justice divine, qu’il manifestait alors.

Mais, c’est à la mort de Jehojada (qui vécut heureux et rassasié de jours jusqu’à 130 ans ; quel contraste !) que les intentions du cœur de Joas se révélèrent au grand jour. Ah, cela ne mis pas des années.

Jehojada a le sens en hébreux de « Dieu connait ». Il connaissait Dieu à n’en pas douter. Mais pour Joas ? A priori il ne le connaissait pas. Puisque le roi tomba directement dans l’idolâtrie et le culte des faux dieux. Alors satan entra littéralement en lui. Et cela se voit, lorsque Dieu envoya le fils de Jehojada, Zacharie, le reprendre ; l’avertir de ses transgressions.

Eh bien au lieu de l’écouter et de se repentir, Joas le fit lapidé.  Aveuglé par sa gloire, il ne voyait plus qui il y avait en face de lui. Il ne voyait ni le prophète, ni le fils de son mentor, qu’il aurait dû épargner au moins en mémoire de ce que son père a été pour lui.

À ce moment-là Joas non seulement a perdu son manteau de sainteté mais il a revêtu celui de faux prophète… et les années du roi de Juda furent comptées.

Dieu abandonna le roi de Juda… et les syriens ayant pris l’ascendant sur l’armée Judaïte, blessèrent Joas lors d’un combat.

Et on lit au verset 25 que « ses serviteurs conspirèrent contre lui à cause du sang des fils du sacrificateur Jehojada; ils le tuèrent sur son lit, et il mourut ».

Joas, donc, finit sa vie à 47 ans, amputées de nombreuses années, à cause de sa désobéissance puisqu’il alla jusqu’à faire mourir les prophètes de Dieu.

Son fils Amatsia vécut quelques années de plus, mais rien de trop, puisque Amatsia régna sur Juda juste après et fut assassiné aux alentours de 54 ans.

Bien qu’il fit ce qui est juste devant Dieu, ( lui aussi avait revêtu ce manteau blanc de sainteté) l’iniquité était déjà dans son cœur, car nous dit les Écritures, « il n’était pas entièrement dévoué à L’Éternel ».

Il avait fait une alliance avec Israël sans consulter ses prophètes ; et lorsqu’un prophète vint lui dire la vérité, il ne l’a supporta pas : Voilà la vérité : « Le prophète se retira en disant :  je sais que Dieu a résolu de te détruire…parce que tu n’as pas écouté mon conseil »( 2 Chroniques 25 :16).

Par conséquent, satan était devenu son maitre ; et la preuve : loin de se repentir, il préféra alors se consulter lui-même. Il était devenu comme son père Joas, un faux prophète.

Son idolâtrie et son adultère lui valut  d’être battu par Israël dans une bataille, puis lui-même assassiné par un complot après qu’il ait fui Jérusalem.

Ce qu’il faut retenir de l’histoire de Joas et de son fils Amatsia, c’est que la stratégie employée par Dieu est toujours la même. Cette stratégie est d’ailleurs aussi celle qu’a connu Judas Iscariote, car c’est ce que Dieu veut que l’on comprenne pour tous mais pour nous-mêmes aussi (pour veiller, pour nous garder du mal).

 

Il est là le miracle : C’est cela rendre la vue aux aveugles.

 

A chaque fois qu’un ou plusieurs prophètes de Dieu est envoyé vers un peuple, les gens concernés jouent avec les années de leur vie (Moïse avec les rebelles du peuple Hébreu en est un exemple de plus). Accepter les réprimandes d’un prophète, lui rendre honneur par notre re consécration, nous fera entrer dans une vieillesse heureuse.

Par contre, rejeter un prophète, le message qu’il nous donne ou s’en prendre à lui, a pour conséquence directe de faire de nous un faux prophète et de provoquer la colère de Dieu ; et une brèche se forme alors, permettant à l’esprit satanique d’entrer dans notre vie.

Les conséquences sont toujours les mêmes pour l’apostat, elles réduisent la durée de sa vie et augmente la dureté de ses épreuves.

Aujourd’hui, l’apostasie est totale. Soit on voit des prophètes partout, (qui ressemblent d’ailleurs plus à des diseurs de bonne aventure ou à des experts en motivation) soit, il est de bon ton de nier l’existence des prophètes, en précisant par exemple que le dernier c’était Jésus.

Mais attention, nier, c’est une fausse protection, car refuser de les voir c’est bien sûr manifester de la mauvaise foi.

Vous savez, la mauvaise foi consiste à se mentir d’abord à soi-même en faisant semblant de ne pas croire. On fait tout pour se persuader que les prophètes n’ont plus ce rôle de nos jours ; et on croit alors à notre propre mensonge surtout si on arrive à le faire croire aux autres.

Car les autres alors en croyant notre mensonge, renforce le sentiment de vérité. Mais, en agissant ainsi, a-t-on pour autant fermé la porte du mal ? Ne risque-t-on pas gros à faire ce jeu de dupe ? La réponse est tellement évidente.

Un autre indice, est essentiel. Un autre critère que celui d’accueillir le prophète et son message ou de se faire prophète soi-même (et cet indice est présent dans les trois récits bibliques) : c’est l’iniquité (l’injustice), mais qui prend forme par la crainte du peuple.

Craindre les autres forment alors une brèche dans votre cuirasse qui laisse l’épée du diable nous transpercer ; car le choix est radical.

Voilà ce choix : Choisir le peuple au lieu de Dieu.

Et Judas comme les principaux sacrificateurs avaient la même crainte, celle du peuple : « Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens de faire mourir Jésus; car ils craignaient le peuple. » (Luc 22 :2)

Judas Iscariote vint les voir pour les mêmes raisons, il craignait lui aussi le peuple, puisque : « Judas alla s'entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de leur livrer Jésus»(Luc 22 :4).

Pour le roi Joas, ce fut la même crainte qui l’anima…puisque nous lisons dans 2 Chroniques 24 :17, que le roi de Juda, Joas, après la mort de Jehojada écouta les chefs de Juda qui vinrent se prosterner devant lui.

Joas, en fait, eut peur d’eux et du peuple qu’ils représentaient. Résultat : il préféra sacrifier la maison de Dieu plutôt que de leur désobéir.

Amatsia, quand à lui, avait recruté cent mille hommes vaillants venant d’Israël en plus des trois cent mille hommes d’élites que contenait son peuple.

Où Amatsia avait-il mis sa confiance ?

L’homme de Dieu, le prophète lui répondit en parlant de son recrutement: « L’Eternel peut te donner bien plus que cela ».

Amatsia a sacrifié sa confiance en Dieu pour la mettre dans son armée. Cette brèche le plaça en opposition avec Dieu et donc satan l’amena à sa ruine et à celle de Juda.

Aujourd’hui il n’y a plus de scribes et de sacrificateurs. Ils ont d’autres noms, d’autres fonctions. Ils sont prêtres, pasteurs, évêques, diacres, prophètes, évangélistes, théologiens.

Regardez bien : ce sont eux aussi des démocrates, ils sont eux-aussi animés par la même peur : celle du peuple.

Ils se sont comme lier au désir d’acquérir un peuple nombreux, une armée de croyants qui les honorent et d’être à leur tête, leur prophète.


La stratégie divine est-elle alors différente vis-à-vis d’eux ?

 

Pas du tout, Dieu leur envoie un esprit satanique ainsi que des prophètes qu’ils persécutent ; et leurs jours sont comptés.

Et cela peut même aller très vite. Amon roi de Juda nous donne un exemple de rapidité dans la ruine ;

Il n’a même pas eu à rejeter les prophètes. il baignait dans le mal depuis le début.

Alors, il régna deux ans sur Jérusalem (de 22 ans à 24 ans) l’âge à laquelle il mourut, lui aussi après un complot qui se termina par son assassinat.

Mais lui, Amon ne s’humilia jamais devant Dieu, il ne fit que de détourner son peuple vers les idoles. (lui étant bien-sûr l’idole la plus importante, le faux prophète).


Alors, quand satan vient pour nous retirer la vie, les choses sont-elles définitives ? N’y a-t-il plus aucun recours possible, plus de grâce divine ?

Le récit du roi de Juda Ézéchias, nous montre que bien-sûr la grâce reste toujours possible, mais seulement pour l’homme de foi, l’homme humble.

Esaïe avait prophétisé à Ézéchias que sa maladie sera fatale pour sa vie.  Il crut Esaïe et il supplia l’Éternel de l’épargner. Ce qu’il fit, en lui rajoutant même, quinze années de vie.

Parce qu’Ézéchias s’était lui aussi à un moment donné détourné du chemin de la justice. Ses victoires bien qu’elles soient justes eurent un effet pervers sur lui : elles augmentèrent son influence sur un peuple nombreux et le cœur du roi commença à se glorifier de son influence et de son pouvoir;

 Face à la bonne attitude du roi, Satan à l’origine de sa maladie fut stoppé par Dieu. Le diable ne put exercer son courroux sur lui car le roi s’humilia et pria « O Eternel! souviens-toi que j'ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux! Et Ézéchias répandit d'abondantes larmes ».

Alors Dieu exauça sa prière et par l’intermédiaire d’Esaïe, le roi fut à nouveau sur pied. 

 

Pour conclure, je voudrais dire que Dieu seul tient entre ses mains nos jours. C’est lui qui prolonge ou raccourci notre vie. Son désir est de  prolonger nos jours le plus longtemps possible bien-sûr.

Mais sa loi lorsqu’elle est piétinée par des soi-disant croyant ne le laisse pas indifférent et sa colère bien que lente s’exprime. Satan use alors d’un pouvoir qui lui a été laissé.

Et nous n’avons encore ici, rien à calculer et surtout pas à pointer notre doigt vers les autres.

« Que celui qui croit être debout face attention à ne pas tomber ».

Les uns s’en vont trop tôt, les autres nous semblent vivre plus qu’ils ne devraient.

L’essentiel est de regarder ailleurs, d’avoir les yeux sur la grâce de Dieu et à sa justice. Lui connaît nos intentions les plus profondes. Lui seul brise notre cœur et lui connaît le temps des jugements. À lui soit la gloire qu’il donne et qu’il partage avec qui il veut.

Amen

dimanche 20 mars 2022

La VEILLESSE : Malédiction ou bénédiction ?

 426


Par Eric Ruiz

 

Vieillir fait toujours partie des sujets tabous. On évite d’en parler ; ou on en parle pour évacuer ses peurs. Mais il faut l’aborder parce que c’est une période importante de la vie, même si tous n’y parviennent pas ou peu.

Je regardais mon père âgé de bientôt 88 ans, qui se demande tous les jours pourquoi il est obligé de continuer de vivre ainsi, dans un corps qui lui fait honte et qui le diminue sans cesse (lui un ancien sportif obligé de se déplacer avec un déambulateur ; ou de passer du lit au fauteuil et du fauteuil au lit).

Et je me disais : « à quoi sert la vieillesse ? »


C’est vrai, pour beaucoup une période très difficile, pénible, voire invivable s’annonce à eux (aller disons-le, une période comme l’enfer !).

La déprime des séniors n’est pas un fait rare.

Isolés par les deuils de leur entourage, ils perdent l’envie de vivre ; N’ayant plus le travail qui rythmait leur journée, ils se sentent inutiles.

Même avec les progrès actuels de la médecine, la vieillesse traine avec elle la perte de la force physique, on est aussi plus vulnérable, invalide parfois, dépendant, fatigué, diminué physiquement mais mentalement aussi,(parce que beaucoup perdent la mémoire à court terme) ; sans oublier aussi que cette vieillesse permet de mesurer, surtout de nos jours, son décalage avec les plus jeunes générations. Par conséquent, vieillir est souvent synonyme de s’aigrir encore plus avec la vie.

Alors à quoi sert de vieillir ? Pourquoi le Seigneur notre Dieu ne prend pas le croyant avant qu’il atteigne un âge avancé ?

D’ailleurs, un bon nombre de croyants  redoutent la vieillesse et prient dans ce sens. Ils prient pour qu’un enlèvement ait lieu avant qu’ils aient à vivre ce moment-là.

Mais Dieu a fait une promesse à Abraham que nous lisons dans Genèse 15 :15, et ce n’est pas de vieillir qu’il lui a promis ; il lui a dit : «  Toi tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré, après une heureuse vieillesse ».

S’il a promis une vieillesse heureuse aux hommes de foi, c’est que cette vie-là doit l’être ainsi.

Mon propre père, quand il me voit chaque semaine, me dit : « je ne suis pas comme toi, je crois qu’il n’y a rien après la mort »

Mon père vit sans l’espérance du salut, et sans la paix dans l’âme. C’est ce désespoir, ce malheur qui le mine dans ses vieux jours. Il ne comprend pas pourquoi je reste là, moi, calme et serein alors que lui se retrouve seul à se battre avec sa souffrance qu’il trouve injuste et humiliante.

Je réalise le cadeau que notre Seigneur nous fait en vivant tout ce qui nous arrive, dans la paix.

Parce que le plus important je le répète, ce n’est pas l’épreuve que nous traversons c’est « comment » nous la traversons.

D’où provient la lumière ? De notre corps ? Ne serait-ce pas plutôt de notre esprit ou de notre âme ?

Le handicap n’est un handicap que pour celle ou celui qui le voit ainsi.

J’ai connu un champion de monde de triathlon handicapé, qui me disait que la plus belle chose qui lui soit arrivée est celle d’avoir perdu sa jambe accidentellement.

Il s’est trouvé alors de nouveaux combats, de nouveaux challenges qui ont changé sa vie, qui lui ont donné des buts beaucoup plus élevé qu’avant.

Un homme de foi, lui, voit dans les aléas de la vie, des moyens différents de rendre gloire à Dieu.

Ses faiblesses, ses limites, ses petites douleurs, ses handicaps du moment lui servent à s’abaisser encore plus, à grandir dans l’humilité. Il devient dépendant encore plus….peut-être des autres, oui mais de Dieu en premier.

Perdre sa force en vieillissant c’est une bénédiction…Mais attention pour ceux qui cherchent un moyen d’agir différemment. « Que le faible dise je suis fort », fort par celui qui me fortifie. Moins on comptera sur soi plus le ciel s’ouvrira alors.

Et puis, on ne le dit pas assez, mais l’attitude de la personne âgée est un modèle pour les jeunes générations. Le papy, la mamie, c’est le confident, c’est la personne qui montre l’écoute, le cœur, qui donne le conseil sage. C’est le point lumineux de la tendresse.

La tendresse mais aussi, l’honneur.

« Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur; C'est dans le chemin de la justice qu'on la trouve. », nous dit Proverbes 16 :31

Marcher sur le chemin de la justice nous fait réaliser que nous avons une couronne d’honneur pour nos vieux jours.

Et si on parle d’honneur ; Dieu, lui, met un point d’honneur à bénir celui qui marche devant lui dans l’intégrité ;

C’est-à-dire, celui qui use de transparence avec lui, qui a su faire tomber son masque d’hypocrisie pour laisser apparaitre ce qu’il est réellement.

Par contre, il existe une ancienne croyance dans le fait que vieillir est une bénédiction accordée seulement à celles et ceux qui font le bien et que pour les autres, ils sont repris avant, rattrapés par leurs méchancetés. On cite le Proverbe 3 :1 pour étayer son raisonnement : « Mon fils, n'oublie pas mes enseignements, Et que ton cœur garde mes préceptes; Car ils prolongeront les jours et les années de ta vie, Et ils augmenteront ta paix. »

Ce sont les jours de paix qui augmenteront dans la vieillesse, alors que pour les autres, les jours pourront augmenter…mais la paix ne sera pas au rendez-vous.

Shalom, le mot hébreu employé dans le texte a un sens plus large que la paix du cœur, c’est aussi un corps en bonne santé, un bien être général de la personne.

Et à l’inverse si des jours de tourments, de souffrance augmentent, je ne suis pas certain que beaucoup rêvent alors de prolonger leurs jours pour vieillir.

Le troisième âge : c’est encore un temps de jugement. Un temps qui montre notre passé et qui fait le bilan avec ce que l’on a semé dans notre vie.

Alors : Vieillit-on comme on a vécu ?

Je l’crois vraiment, oui.

Vieillir devrait montrer que nous nous sommes dépouillés du vieil homme (de notre veille nature) ; que nous avons vaincu le mal.

Il n’est qu’une seule manière de bien vieillir, c’est de mourir auparavant.

Si nous sommes morts de notre vivant alors nous vivrons parfaitement notre vieillesse.

Pour le roi Salomon, vieillir ne fut pas pour lui un havre de paix. 1 Roi 11 nous dévoile l’irritation de Dieu qu’il a eu pour le roi d’Israël, à la fin de sa vie, à cause de ses transgressions.

Le royaume du fils de David vécut certainement dans la paix ; mais pour lui ?

Salomon finit sa vie dans la guerre, la tourmente, la dépression (c’est ce que nous renvoie aussi les écrits de l’Ecclésiaste) .

1 Roi 11 : 14 : « L'Éternel suscita un ennemi à Salomon: Hadad, l'Édomite,…23 « Dieu suscita un autre ennemi à Salomon: RezonIl fut un ennemi d'Israël pendant toute la vie de Salomon 26 « Jéroboam aussi, serviteur de Salomon, leva la main contre le roi. »

Trois ennemis assaillirent le trône de Salomon et le dernier, Jéroboam fut un peu le coup de grâce, car c’est lui le serviteur faisant office de traite qui prendra la succession du royaume d’Israël et qui fera la guerre au royaume de Juda.

Mais, qui sont véritablement les ennemis de Salomon ? Ces ennemis qui montrent aussi les nôtres ?

Hadad signifie en hébreu « puissance ». Rezon nous montre par la racine razan le chef, le souverain, le monarque et enfin Jéroboam nous renvoie au peuple nombreux, à l’abondance.

Ce qui a rendu une vieillesse malédiction pour Salomon fut la convoitise ; ses désirs de puissance, de règne et d’abondance.

Eh bien ses trois désirs sont ce qui forment les trois 6 du 666 : La marque de la bête ; La puissance par la sagesse, le règne et la richesse sont attachés à l’être animal, le 6;

Et des esprits souverains, avide de pouvoir et de domination comme Salomon, il en existe pléthore aujourd’hui. Ces êtres maléfiques sont l’image, la représentation de la bête ; et ils sont adorés vénérés.

Ne vivent-ils pas ou ne vivront-ils pas l’enfer avec cette marque de la bête sur eux ?

Et le roi de Juda Ozias; lui aussi maltraita à sa façon le temple. Son cœur hautain, ivre de puissance l’amena à profaner le temple en brûlant lui-même les parfums sur l’autel, se moquant par la même de la fonction des lévites.

Sa vieillesse fut une véritable calamité puisque en plus d’être retranché de son peuple, la lèpre ne le quitta pas jusqu’à son lit de mort.

Cela veut dire que : celles et ceux qui se rebellent à un moment donné contre Dieu alors qu’ils ont été missionnés se retrouveront à finir leur vie, marqué par l’esprit de la bête.

Ils seront dans la tourmente, à combattre contre des ennemis ou des maladies terribles ; à être retranchés, plutôt que de vivre une « heureuse vieillesse» au milieu des siens, (cette vieillesse promis aux gens de foi, promis aux descendants d’Abraham).

Alors, avons-nous marché sur le bon chemin ? Ou notre vieillesse montre-t-elle le contraire, que nous nous sommes détournés du chemin de la vérité ?

Si les ronces et les mauvaises herbes ont poussé en majorité, c’est que nous nous sommes faits notre propre dieu et que la bête y a fait une marque profonde.

Si l’amertume, les regrets, la jalousie, la lassitude fait partie de notre quotidien, c’est que le temple de l’Esprit saint n’est pas ou n’est plus au milieu de nous. Quel temple y règne alors ?

Par contre, si notre jardin intérieur possède toujours des fruits abondants tels que la patience, la bienveillance, la bonté, la douceur, c’est que Dieu continue à y faire croître ses atouts.

Ce beau jardin intérieur est visible chez l’apôtre Paul dans sa lettre à Philémon. Il le dit au verset 9 qu’il est âgé, vieillard (presbutes en grec) et par surcroit en prison.

Eh bien même limité, cela n’empêche pas l’apôtre d’être bienveillant auprès de ses frères et de les encourager à agir avec bonté et patience, en s’honorant les uns les autres.

La vieillesse a cette qualité, c’est que l’on parvient de moins en moins à cacher ce que l’on dissimulait autrefois.

Pourquoi ? Parce que tout simplement les forces manquent et on s’épuise vite dans les combats avec soi-même… et puis tout remonte à la surface.

Les souvenirs de notre enfance comme l’enfance elle-même remonte.

Et si des évènements, des personnes ont troublé notre enfance, c’est le moment de faire le deuil de tout son passé.

Comment faire le deuil ?

En effaçant son passé, en pardonnant à son passé, en le laissant là où il est ; et en faisant que rien de ce qui remonte ne soit un moyen d’ouvrir les vieilles blessures ni d’additionner à nouveau les dettes.

Stephen King le célèbre écrivain américain a écrit une chose intéressante concernant le fait de vieillir : « c’est peut-être ça vieillir, apprendre à ne plus tricher avec la vie » je rajouterai, pour être précis : à ne plus tricher avec soi et avec les autres.

Parce que, refuser de vieillir en gardant son masque du passé c’est encore vieillir plus vite.

Pour conclure je voudrais citer cette  citation de Jacques Salomé  qui résume contient tellement de vérité: « Vieillir, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années ».

Jésus est la vie et vieillir revient à laisser croitre Christ en soi, année après année.

Je crois vraiment que notre Seigneur a fait la vieillesse comme il a fait la vigne ;  pour les mêmes raisons, pour que le temps bonifie un bon vin pas pour le rendre meilleur, pour le rendre exceptionnel.

Alors Dieu nous a donné des jours à accomplir, mais lesquels ?

Sa volonté et que nous, fils d’Abraham, nous vivions longtemps et heureux. Mais nous avons les moyens de raccourcir notre vie ou de rallonger nos souffrances. Ne faisons pas de calcul insensé : marcher sur le chemin de la justice en Christ nous permettra de vivre dans une plénitude de paix, de joie, de bonheur quel que soit notre âge.

Amen

dimanche 13 mars 2022

De l’EMPATHIE à la COMPASSION

425


 

Par Eric Ruiz

 

Nous êtres humains, nous sommes sensibles à l’attention des autres quand nous souffrons.

Job, au plus bas de son épreuve, revendique avoir droit lui-aussi à la compassion :

« Celui qui souffre à le droit à la compassion de son ami ».

Mais un autre mot est très souvent employé de nos jours : «  l’empathie ».

D’abord ce mot est assez récent dans le vocabulaire français. On ne l’emploie qu’à partir du XXème siècle. Il est arrivé avec une nouvelle discipline scientifique qu’est la psychologie.

Mais ce mot est intéressant car il montre un trait de caractère de Christ.

L’empathie signifie : « Avoir la capacité de s'identifier à autrui, d'éprouver ce qu'il éprouve. »

Il a remplacé le mot compassion.

Ce n’est pas anodin, puisque le dieu de ce monde est la science ; et remplacer un très vieux mot à connotation spirituelle par un mot scientifique montre à qui on veut soumettre l’homme.

Mais, l’homme du XXIème siècle aime ce qui est superficiel ; alors là aussi, le regard superficiel s’attache aux actes superficiels et peu profonds.

Parce que l’empathie n’exprime pas forcément quelque chose de concret. On reste au niveau du ressenti, de l’émotion.

Face à une personne atteinte d’une maladie, je peux ressentir sa douleur, comprendre le mal qui la touche, mais les choses en restent là. Cela m’émeut, je peux m’imaginer son désarroi et voilà.

La compassion, elle, va beaucoup plus loin, elle fait partager les maux et les souffrances d’autrui.

Elle pousse à agir, à manifester des actes de bienveillance envers l’autre.

Prenons Jésus de Nazareth, lorsqu’il fut « ému de compassion ».

Il eut de l’empathie d’abord ; il ressentit l’abattement de la foule, il ressentit ce que peut être une âme languissante. Puis, il fut comme plongé dans la peau de quelqu’un qui erre sans berger ;  il se représenta ce qu’une brebis égarée doit surmonter.

Mais il ne s’arrêta pas à cette première étape émotionnelle ou de prise de conscience ; sa compassion l’amena à prendre des décisions.

« Voyant la foule il fut ému de compassion Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. ».

Vous voyez, l’émotion du départ à fait appel à l’action, celle d’alerter d’abord, de prier ensuite et enfin de transmettre un pouvoir pour chasser les démons et pour guérir.

Avez-vous remarqué dans les Évangiles, à chaque fois que Jésus parle de compassion, ou qu’il a compassion, une action directe s’en suit.

« Emu de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette. » (Mathieu 18 :27)

« Emu de compassion, Jésus toucha leurs yeux; et aussitôt ils recouvrèrent la vue, et le suivirent. »(Matthieu 20 :34)

« Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur. » (Marc 1 :41)

 

Le Dieu (de ce qui a été nommé Ancien Testament) a exactement la même compassion.

Alors que les enfants d’Israël, gémissaient et poussaient des cris de souffrance pendant leur esclavage en Égypte, nous lisons que Dieu entendit leurs gémissements et que se rappelant de son alliance, avec eux, il eut compassion.

Quelles actions a-t-il généré alors ?

Exode chapitre 3 nous dit : qu’il appela Moïse du buisson en feu pour le missionner à être le libérateur du peuple Hébreu. L’Éternel Dieu l’a formé à se joindre à ce peuple en quittant son statut privilégié auprès de Pharaon pour prendre le même statut que celui de l’esclave Hébreu.

Nous voyons jusqu’où va l’accompagnement dans la compassion : sacrifier sa condition pour prendre celle l’autre.

 

Le mot « Compassion » a des racines latines qui signifient « souffrir avec » et non pas « souffrir pour ».

Il y a un accompagnement dans la compassion. On prend la main de la personne qui souffre, qui supplie, qui se languis, qui crie, pour l’emmener à un autre endroit, vers un lieu différent.

Or l’empathie n’est que la première étape. Et c’est à cette étape que malheureusement beaucoup s’identifient et s’arrêtent.

On ressent ce que l’autre ressent et puis on s’arrête là, satisfait d’éprouver de l’amour ;

Ou on s’arrête à un acte qui coûte peu ; On donne quelques pièces d’argent, ou une petite tape dans le dos, ou quelques mots d’encouragements et puis c’est tout.

 

On dit à l’autre qu’on compatit pour elle. Mais en fait c’est faux ; on ne compatit pas… puisqu’il n’y a pas d’accompagnement, on ne souffre pas avec elle.

 

Dans un acte, il y a toujours un intéressement.

Avec la compassion, l’intérêt c’est l’autre, c’est d’abord, en premier l’autre.

 

Alors qu’avec l’empathie, je dirai que l’intérêt c’est d’abord soi. Parce que l’acte que l’on va chercher à produire a une intention libératoire pour soi-même, d’abord.

On va chercher inconsciemment à se déculpabiliser.

La souffrance de l’autre produit un poids qui nous est difficilement supportable pour nous, puisqu’elle nous renvoie à notre propre souffrance.

C’est-à-dire que voir l’autre souffrir d’une maladie grave, nous fait peur pour nous-mêmes. Et nous cherchons alors (toujours inconsciemment bien-sûr), à produire un acte qui nous « protégerai » de cette maladie.

Faire un don pour la lutte contre le cancer par exemple, c’est inconsciemment, avoir à l’idée que l’on trouve un remède qui nous protègerai nous en premier (ou c’est aussi faire une bonne action pour sa propre estime de soi).

Attention, je ne suis pas en train d’accuser, de montrer du doigt celles et ceux qui le font, puisque naturellement nous sommes par notre nature pécheresse inspirer à agir de la sorte, (moi comme les autres).

Et les actes superficiels sont eux aussi nécessaires dans une société où règne la souffrance à tous les étages.

Mais, un disciple doit se battre contre cette légèreté de son être qui veut toujours passer en premier. Attention, on ne se bat pas contre des personnes, mais contre des esprits mauvais qui nous inspirent à rester superficiels dans nos actes et dans ce que procurent nos émotions et nos prises de conscience.

 

Nous sommes naturellement inspiré à manifester l’empathie.

 

Maintenant, c’est vrai aussi qu’il existe des gens qui n’ont même plus d’empathie. Ils ont même perdu ce qui leur a été donné naturellement, au départ. Pourquoi ?

Pour la seule raison que leur cœur s’est endurci et qu’ils ont développé par l’intermédiaire de pensées diaboliques, des déviances psychologiques graves. Ce sont même des pathologies psychiatriques, que l’on a généralisées sous les termes de « psychopathes, de pervers narcissiques, d’aliénés etc ».

Ah, ils ont toujours des émotions fortes, ils peuvent pleurer, s’attendrir ; mais le plus souvent pour des futilités, comme devant la tristesse d’une scène d’un film dramatique ou après avoir écouté un chant qui fait remonter des émotions, une mélodie rappelant des souvenirs tendres du passé. Et ils savent jouer avec l’émotion.

On peut aussi simuler l’empathie, ou la créer artificiellement pour manipuler les autres (comme les médias le font à tout va, sans oublier beaucoup trop de prédicateurs de l’évangile en usent et en abusent…)

 

Mais à l’inverse, il existe aussi une inspiration forte à la compassion.

Et, c’est là qu’intervient la grâce.

Un ange passe comme on dit (non pas dans un silence), mais quand un acte de compassion est réalisé. Car compatir est contre nature.

Agir pour l’autre dans son intérêt premier est contre-nature.

Et cela se produit heureusement parfois et sans nécessairement que la personne soit croyante.

Les anges sont à l’origine de cette forme de piété. Ce sont eux qui inspirent fortement à la manifester.

Comment ?

Quand une émotion forte vous traverse pour aller aider une personne en souffrance, c’est très souvent un ange de Dieu qui est passé par là. C’est lui qui est venu activer cette énergie en vous.

Prenons l’exemple d’une personne qui au départ est extérieure a la famille d’Abraham : Agar l’Égyptienne, la servante de Sara qui a fui dans le désert parce qu’elle avait été maltraitée par sa maitresse. Arrivée à une source d’eau, elle fut reprise dans son cœur par un ange. Son amertume se changea subitement en compassion.

L’ange l’incita à faire demi-tour et à aller demander pardon pour son endurcissement.

Genèse 16 : 9

« L'ange de l'Éternel lui dit: Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. ».

Il faut bien comprendre que sans l’action de l’ange, Agar n’aurait plus jamais eu d’empathie pour sa maitresse et encore moins de compassion pour sa souffrance.

Dans cette affaire, les deux femmes avaient le regard sur leur propre souffrance et ne pouvaient, par conséquent ressentir celle de l’autre. Il fallait un changement spirituel radical.

Le changement radical : C’est une des fonctions de l’ange.


L’ange ouvre les yeux d’Agar, en même temps que son cœur, pour qu’elle comprenne et ressente l’humiliation de Sara.

Car lorsque l’heure est venue, Dieu envoie un ange intercesseur comme le dit Job: « Dieu a compassion de lui, et dit à l’ange : délivre-le ! »(Job 33 :24) 

Les épitres de Paul nous le disent : Dieu par son esprit, « donne le vouloir et le faire », mais comment le donne-t-il ?

Par l’action d’un ange.

Et cette action amène (nous l’avons vu) à prendre des risques démesurés pour les autres, allant même jusqu’à risquer sa vie par compassion.

L’exemple de la prostituée Rahab est frappant à ce sujet.

Cette femme désobéi et ment au roi de Jéricho. Elle nie héberger chez elle des espions Hébreux, alors qu’elle cache bien les éclaireurs de Josué.

Dieu en fait, ne nous demande pas d’agir le plus souvent possible par compassion.

Il nous demande, surtout, de nous préparer à manifester des actes que lui nous incitera à faire, par l’intermédiaire de ses anges.

Et se préparer, c’est toujours dans l’humilité et la solitude.

C’est en ne comptant que sur Dieu et Dieu seul que nous nous préparons  à la compassion.

Parce que la compassion à un but qui nous échappe bien souvent à tous : Ramener chacun dans son héritage, chacun dans son pays » comme nous le dit le prophète Jérémie.

Et Dieu nous aidera aussi à accomplir nos actes en remettant l’épée dans le fourreau des anges ; en proclamant la paix là où il y avait la guerre.

En d’autres mots : La compassion nous permettra de retrouver nos vraies racines en Christ, de retrouver notre identité de sacrificateur pour Dieu.

Car nous ne sommes agréables au Seigneur que si nous exerçons avec lui sa volonté et sa gloire.

Amen

dimanche 6 mars 2022

«Je n’ai PERDU aucun de ceux que tu m’as DONNÉS »

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Par Eric Ruiz

 

« je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. » (Jean 18 :9)

Cette parole de Jésus, juste avant de se faire arrêter dans le jardin de Gethsémané, et d’être conduit devant Pilate, montre que Jésus a déjà réussi la mission que le Père lui a confiée.

Cette mission il l’avait d’ailleurs annoncé très tôt à ses disciples, mais aussi (chose qui a son importance) à la foule entière

Jean 6 :39 : » Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. »

Jésus avait cette fonction principale de veiller sur les âmes, afin qu’aucune ne se perdent, sauf peut-être celle du fils de la perdition qu’étaient Judas Iscariote qui s’est perdu lui-même dès le départ.

Mais la question demeure :

Quelles sont les âmes que le Père a données à Jésus pour qu’il les garde ?

Les 12 disciples moins Judas : donc cela formeraient 11 disciples ? Faut-il y ajouté les femmes, les enfants de ces mêmes disciples ? Faut-il ajouté Marie mère de Jésus et Joseph ? Faut-il y ajouté les enfants qu’il a béni en les laissant venir à lui ? Ceux qu’il a guéri aussi, la femme adultère, le centenier, Nathanaël, qu’il a vu sous le figuier etc,

Où s’arrête la liste ?

 …Et ceux qu’il a traité de génération méchante et adultère devait-il veiller sur eux ? Et les scribes et pharisiens, qu’il traita d’hypocrites, de race de vipères, et les 70 disciples qui l’ont quitté ?...

Si on écoute les doctrines chrétiennes en général, sa mission s’arrête à celles et ceux qu’il ressuscitera au dernier jour, donc uniquement ceux qui ont foi en lui… Les autres se perdant d’eux-mêmes, ils suivront la voie de Judas et périront dans les flammes de l’enfer.

Or, Jésus, juste après sa mort a repris les clés de l’enfer et pendant trois jours et trois nuits il est descendu en enfer prêcher aux morts.

A quels esprits a-t-il prêché ?

Aux esprits qui autrefois avaient été incrédules (1 Pierre 3 :19-20) Preuve déjà qu’il ne se moquait pas des non croyants, il ne les dénigrait pas pour autant. Et n’est-il pas venu en fin de compte les ressusciter eux aussi ?

Décidément, 1 Pierre 3 : 19 pose de sérieux problèmes aux religieux. Ils ne savent pas quoi faire de ces esprits qui étaient prisonniers en enfer et que Jésus a ramenés avec lui.

Forment-ils une exception à la règle ? (car ceux qui se posent cette question pensent qu’ils sont les élus d’exception par leur foi).

Ce passage de Pierre, c’est un vrai fil à la patte des religieux. Ils se font des nœuds et trébuchent avec lui.

Alors fuyons l’esprit sectaire, fuyons cet esprit diabolique qui ne voit que des disciples, des initiés formant la mission de Jésus ; car il parait plus qu’évident que tous ceux que le Père a envoyés vers Jésus sont ceux sur lesquels il devait veiller.

Jésus-Christ avait une responsabilité envers la foule entière qui se pressait derrière lui ; il avait une responsabilité sur chacun et chacune. La même responsabilité qu’envers les prisonniers en enfer. Sa responsabilité concerne la résurrection, celle des élus comme celle des morts (Tous ceux qui sont sur la terre, sous la terre, dans la mer, en enfer et au ciel).

Mais, alors de quelle manière exerce-t-il sa responsabilité précisément?

-La première manière est de ne rejeter personne. De laisser venir à lui toute personne le désirant.

Jésus le dit lui-même au verset 37  du sixième chapitre de Jean : «  je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi; ».

On pense toujours que celui qui vient à Jésus, vient avec le désir de trouver la foi.

C’est une doctrine répétée pour porter attention uniquement à celles et ceux qui se posent des questions sur Dieu et pour négliger les autres.

Mais c’est une fausse interprétation. Les imposteurs, les traitres, les blasphémateurs venaient à Jésus. Encore une preuve le verset 36, (mais commençons par le verset précédent): «Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soifMais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point ». En bref, Jésus dit : « vous êtes venu à moi mais vous ne croyez pas, vous n’avez pas la foi ».

Eh bien Jésus, paradoxalement s’occupe d’eux en leur affirmant que leur manque de foi leur occasionnera un manque terrible ; ils auront faim et soif.

- la deuxième responsabilité du fils de Dieu est de ne chasser personne si ce n’est que les mauvais esprits, les démons qui animent ceux qui implorent leur délivrance.

Ensuite, sa responsabilité était aussi de fuir ceux qui lui voulaient du mal au point de le tuer, mais fuir signifie  que son heure n’était pas encore venue.

-Et enfin la dernière fonction du fils de Dieu est de ressusciter les morts.

Et pour nous disciples, nous qui sommes fils de l’homme, que devons-nous faire ?

La réponse est évidente : « tout disciple accompli est comme son maitre ». Ce qui signifie qu’un disciple a les mêmes responsabilités et les mêmes devoirs.

Or, faire comme Jésus, c’est accepter celui qui vient vers nous, même si ses intentions sont mauvaises.

Notre accueil portera, alors, un sens profond.

Si notre onction est vraiment descendue du ciel, alors nous ne cherchons plus notre volonté mais la volonté de celui qui nous a oints.

Dieu le Père, souhaite des disciples en Christ, pouvant supporter les insupportables, pouvant aimer les non aimables, pouvant rester debout face à un opposant, face à un blasphémateur.

Il ne nous a pas oint pour que nous trions son troupeau, que nous chassions les loups et les mercenaires. Il nous a envoyé au contraire comme des brebis au milieu des loups.

Si nous sommes lumière, alors nous éclairons ceux qui viennent à nous afin que leurs œuvres véritables se révèlent à notre contact.

Revenons à Judas Iscariote.

Jésus sachant que le mal était en lui depuis le début n’aurait pas dû se préoccuper de ce démon. Il aurait même dû s’en méfier et le fuir.

Or, c’est tout le contraire qu’il a fait…parce qu’il avait le devoir de veiller sur lui. Oui (oui) de veiller sur lui aussi.

Il ne s’est pas opposé à lui, il l’a laissé se joindre aux disciples, il l’a enseigné, lui a donné l’occasion d’exercer sa foi et même, il l’a encouragé à faire vite ce qu’il avait prévu de faire en le trahissant.

Judas a vendu son maître comme un vulgaire malfaiteur pour 30 pièces d’argent aux chefs religieux.

Mais, je suis persuadé qu’au dernier jour, Jésus-Christ l’a ressuscité.

Judas a été vomit de la terre, comme Jonas de la mer, comme  le roi Achab, etc.

Ils se sont perdus réellement sur terre mais ils n’ont pas été perdus à jamais.

Si Jésus ne s’était occupé que de ceux qui obéissaient à ses lois, son message, son évangile aurait été beaucoup plus restreint.

Il se serait limité à  cette loi:

« Ceux qui sont de ma bergerie reconnaisse la voix de mon Père et me suivent, les autres ne m’intéresse pas, puisque leur destin est tout tracé : ils iront brûler en enfer. ».

Jésus ne se serait pas donner la peine de leur annoncé le malheur, de dévoiler leur hypocrisie, de montrer leur imposture, et de décrire leur stratégie diabolique.

Ils les auraient tout simplement nié et méprisé parce qu’ils sont perdus d’avance. Il leur aurait dit par exemple: «  Va de retro satanas, je m’occupe des affaires de mon Père ». Il aurait été en un mot beaucoup plus expéditif.

Et pareillement croire que son Évangile n’était que pour ses élus, pour qu’ils progressent seuls…

C’est de voir en Dieu un dictateur, qui vient montrer ses muscles, son incroyable artillerie offensive, pour séduire et soumettre encore plus son peuple.

Ce dieu dictateur tyrannique existe, c’est le dieu de ce monde.

Alors maintenant, voilà la foule, c’est-à-dire : celles et ceux qui viennent à Jésus.

Cette foule est composée de trois catégories de personnes.

Et là c’est très important parce que Dieu n’agit pas du tout de la même façon pour veiller avec chacune d’elle.

D’où connait-on ces personnes ? Par (Jean 9 :39)

-Le fils de l’homme est confronté d’abord à des aveugles ; Et sa mission divine consiste à ouvrir les yeux des aveugles ; c’est-à-dire à leur faire prendre conscience de leur péché pour qu’il s’en sépare :

-Mais il est confronté aussi à des voyants. Sa mission est alors de rendre aveugle les voyants pour qu’arriver à un stade ils prennent  conscience que leur sainteté est un leurre, que leur bénédiction ne les rend pas juste ; se croyant fidèle et saint ils se sont prostitué en aimant un faux dieu.

Ces deux miracles (retrouver la vue et tomber aveugle) amènent par une prise de conscience, un peuple à se repentir.

-Mais il y a une troisième et dernière  catégorie de personnes qui elle refuse la repentance.

On va le lire dans le texte biblique : Jean 9-40-41( regardez bien qui vient à Jésus à ce moment-là aussi) « Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles? 41Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste»

Eh bien la mission du fils de l’homme consiste à révéler les faux voyants, les fourbes, les imposteurs ; ceux qui sont sûr de voir ; et qui sont passés maître pour masquer leur péché et leur aveuglement.

Cette troisième catégorie est formée de soi-disant croyants bourrés d’orgueil et de suffisance ; ce qui fait qu’ils n’ont pas l’intention de se reconsacrer. Leur étoile est bien trop brillante et trop haute dans le ciel.

Ils ne persévèrent que dans la violence, brandissant l’étendard de l’accusation, de la dénonciation ou de la calomnie.

Ce péché qui subsiste en eux : c’est la porte par laquelle ils sont entrés

Au chapitre 10 de Jean, dès le verset 1, nous lisons cela : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. »

Mais ici, comment Jésus veille-t-il sur une catégorie qui ne peut l’écouter ? qui ne peut aussi, changer et qui se comporte comme des voleurs ?

Eh bien en leur disant que ce qu’ils vont vivre, que leur malheur sera le fruit de leur incrédulité et qu’ils n’auront qu’à se plaindre d’eux-mêmes dans l’affaire.  Ils n’ont récolté que le produit de leur semence.

Alors bien sûr, chacun doit se poser la question, de savoir si venant à Jésus, il a bien retrouvé la vue, ou s’il a bien réalisé que sa religion le rendait aveugle ou pour finir si son malheur ne vient pas du déni le plus sombre, qui consiste à cacher son aveuglement.

La grande majorité s’arrête au premier miracle. Ils se réfèrent à leur premier amour, ils ont été oint par Dieu, ils sont devenus voyant alors qu’ils ont été aveugles durant leur vie païenne.

Mais n’oublions pas que la vie chrétienne est longue et qu’elle ne s’arrête pas là où nous pensions y avoir mis une frontière.

Nous sommes amenés à rencontrer Christ plusieurs fois dans notre existence et dans des circonstances que nous n’aurions jamais soupçonnées, comme par exemple lors d’une terrible épreuve qui à l’aspect d’un drame.

Dévoiler notre aveuglement se fait dans un contexte de feu.

Je reprends le livre d’Esaïe au chapitre 30 verset 1 : « Malheur, dit l'Eternel, aux enfants rebelles, Qui prennent des résolutions sans moi, Et qui font des alliances sans ma volonté, Pour accumuler péché sur péché » .

De quel malheur parle l’Éternel ici ?

De la perte de la tranquillité de la perte du repos et de la fuite, de l’exil face à l’ennemi.

Mais, c’est là tardivement que le salut de Dieu agit

Lisons à partir du verset 18 :

« Cependant l'Eternel désire vous faire grâce, Et il se lèvera pour vous faire miséricorde; Car l'Eternel est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui espèrent en lui!

19Oui, peuple de Sion, habitant de Jérusalem, Tu ne pleureras plus! Il te fera grâce, quand tu crieras; Dès qu'il aura entendu, il t'exaucera. 20Le Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse, Et de l'eau dans la détresse; Ceux qui t'instruisent ne se cacheront plus, Mais tes yeux verront ceux qui t'instruisent…22 Vous tiendrez pour souillés l'argent qui recouvre vos idoles,»

Après l’aveuglement, la vue revient. Dieu aveugle d’abord celui qui se croyait voyant… puis il lui rendra la vue.

Donc pour résumer, Christ nous a peut-être déjà donné la vue, puis par la suite, il se peut qu’il nous a aussi laissé nous aveugler pour dévoiler la cause de notre cécité (en passant par des cris et des pleurs comme on l’a lu dans Esaïe) ;

Et pour finir il est peut-être en train de juger notre entêtement à nous croire investi d’une vue d’aigle, à nous voir assis sur un trône, rutilant de sainteté.

Or, attention, cette persistance dans le mal, c’est le péché qui subsiste, c’est le mal qui demeure ancré, et qui aboutit inévitablement au blasphème contre l’Esprit saint.

Je le répète ceux qui brandissent la foi mais qui la renie par leurs actes violents se sont perdus tout seul sur cette terre. Et résultats : Ils ne seront pas sauvés dans leur génération, car pour Dieu ce sont eux les véritables voleurs et brigands. Il ne les perdra pas, il les sauvera… dans une autre génération.

Amen