dimanche 29 décembre 2019

COMPLOTEURS ET COMPLOTISTES : QUELLES DIFFÉRENCES ?

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Par Eric Ruiz

Je remarque que beaucoup mélangent les mots et cela fini par brouiller alors leur conviction.
Il faut différencier le complot du complotisme.
Comme le fait d’arrêter de croire au complotisme, ce n’est pas la même chose que d’arrêter de croire au complot ; car les complots, eux, ont toujours existé.

David demandait à Dieu : (Psaumes 64 :2) « Mets-moi à l’abri des complots des méchants, de la troupe bruyante des hommes iniques! ».

Nos manuels scolaires d’histoire, c’est vrai nous montre des complots à répétition. Ceux qui ont réussis comme ceux qui ont été déjoués. Combien de rois et d’hommes importants qui ont été assassinés ou qui ont échappé à un complot qui aurait pu leur être fatal !

Ceux qui ont les mêmes intérêts pour voir tomber quelqu’un se lie ensemble pour lui créer une embuscade, un piège. Mais leur stratagème finit toujours par être démasqué, tôt ou tard.

De nos jours, les complots qui sautent aux yeux sont différents : La guerre commerciale au quelle se livre les grands lobbys de ce monde, est façonnée par des complots pour obtenir la place de leader sur le marché. La jalousie et l’ambition démesurées sont le moteur principal de leur stratégie d’élimination.

Le meilleur exemple Biblique, quant à lui,  je crois, se situe dès la Genèse avec Joseph, fils de Jacob et ses neuf frères.
Ses frères, jaloux de lui, et ambitieux avaient comploté de le tuer. Au lieu de mourir, il a fini en fin de compte : abandonné dans une citerne du désert et vendu comme esclave à des marchands Madianites qui passaient par là.
Ce complot a longtemps été tenu secret, Israël croyait Joseph mort, puis le crime a fini par être démasqué, par Joseph lui-même, plus de vingt ans après.

D’autres complots ont mis des siècles à être dévoilés.
Mais, comme le dit l’Ecclésiaste à la fin de son livre : « Dieu amènera toute œuvre en jugement (en lumière), au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal ».
Souvent notre Dieu permet au mensonge de prendre l’ascenseur, alors que la vérité prend son temps pour arriver, en prenant marche par marche, l’escalier (sans oublier aussi que la vérité s’arrête parfois à chaque palier).
Pourquoi ?
Parce le mensonge sert la cause de tellement de personnes et de tellement d’intérêts différents.
Mais la vérité, elle, finit toujours par triompher, car les projets iniques se forment avec des gens qui n’ont aucun sens moral et qui à un moment donné trahiront leur pacte pour quelques pièces de monnaies.
Ils échafaudent une statue au pied de fer et d’argile qui finira toujours par s’effondrer, car les alliances humaines sont vouées à l’échec.

La vérité arrive aussi avec la science et la technologie qui s’y mettent ; il aura fallu attendre le début du XXème siècle pour voir apparaître l’empreinte digitale, puis c’est au carbone 14 ou l’ADN qui ont déjà permis de résoudre bien des énigmes.

Et il y a aussi, et il ne faut pas les oublier : les « rats de bibliothèque » qui cherchent la vérité en fouinant dans les archives et les écrits du passé.

Jacques Génicot pour ne pas le nommer, (qui n’est pas un historien, mais un passionné d’histoire) a écrit sous forme de roman une version du complot auquel Jeanne d’Arc aurait été victime. C’est une version très novatrice et très intéressante.
Jacques Génicot met simplement en coïncidence des faits historiques connus (et qu’il cite en référence), pour montrer comment une France sans roi, sans défenseurs de la nation devenait de plus en plus colonisée est lâche devant l’envahisseur étranger (puisque la France était presque coupée en deux, avec en plus le duché de Bourgogne allié aux anglais).

Jeanne d’Arc (sa virginité, ses voix, sa piété, son appel) fut alors instrumentalisée, manipulée par son entourage et par des proches du dauphin Charles VII, pour redonner ce roi légitime à la France, et pour remotiver, troupes, peuple et notables, et faire reculer les anglais.

Mais le complot qui avait (en fin de compte au départ une figure légitime et honorable) vira au cauchemar pour la pucelle d’Orléans, mais aussi pour tout un pays qui montrait sa fierté, son identité et son indépendance par ses contés, par ses villages même…Que signifient alors dans le concret ses magnifiques bannières et ses armoiries uniques dans leur genre ? Où est passé cet esprit chauvin, bien français ?

Alors quelle chute ! Puisque le deuxième complot se retourna contre Jeanne d’Arc.
Quand le naturel qui sert les mauvais intérêts revient au galop… Quand le roi de France négocie face à la résistance anglaise… Quand les élites religieuses d’un seul coup changent de discours… Tous ceux qui avaient montré de la solidarité tournèrent leur cape pour montrer leur vrai nature faite de mensonges, de lâcheté et de compromis iniques (pour plus de détails, je vous renvoie donc à cette ouvrage excellent : « Jeanne d’Arc la théorie du complot »).

Alors, maintenant le complotisme, qu’est-ce que c’est ?...

Le complotisme, lui, c’est un comportement différent, c’est un comportement systématique dans le fait de s'opposer à la version officielle, ou la plus reconnue d'un fait, en croyant qu'il y a toujours un complot derrière et qu'on veut nous cacher la vérité, et que la vérité sert des causes secrètes voire diaboliques.
Le complotiste croit que tout est mensonge et que la conspiration est la règle dominante.
(Une certaine vision paranoïaque des choses !)
N’oublions pas le sens de la conspiration. « Tout ce qui arrive a été voulu par ceux à qui cela profite ».

Le complotiste voit des profiteurs partout, qui se rassemblent pour s’accaparer encore plus de gloire de richesse et de pouvoir.
Et tout ce qu’il voit coïncider fait office de preuve, même l’absence de preuve devient une preuve que le complot existe bien.
Sauf que : le complotiste est dans l’inquiétude ou alors, dans l’action brandissant sa magnifique bannière de la justice. Il a peur ou il combat, ou encore, il fait les deux : il combat la peur au ventre.

Pourtant : « L’Éternel renverse les desseins des nations, Il anéantit les projets des peuples; » (Psaumes 33 :10)
C’est Dieu lui-même qui détruit les projets iniques et démoniaques ;
Alors, pourquoi vouloir prendre sa place en prenant l’épée de la justice ; Pourquoi chercher à récupérer une lumière qui nous fait voir en fait… nos ténèbres ?
Et j’irai même plus loin …ce combat fait changer la lumière en ténèbres, le vrai en faux, la victime en coupable.

Prenons encore un exemple dans l’histoire de France : Henri IV a été assassiné par Ravaillac, un catholique jésuite fanatique.
La théorie du complot jésuite était facile a annoncée ; et de nos jours, c’est un peu facile de salir cette congrégation sans preuve.
Or, le procès de Ravaillac avait prouvé qu’il n’avait reçu ordre de personne ; de plus les jésuites après avoir été expulsés et après avoir connu soixante années de lutte avec le pouvoir, venaient officiellement et légalement d’être reconnu par Henri IV, qui s’était reconverti au catholicisme.
Les jésuites étaient enfin vainqueurs avec lui…
Les jésuites soi-disant coupables faisaient plutôt office de victime après l’assassinat du roi de France.
Le complotisme remet en cause la logique, comme le bon sens.

Un complotiste, par exemple, remettrait en cause la bonne foi et le bon sens de Joseph. Il verrait alors Joseph, non comme une victime, mais comme un profiteur.
Eh oui, Joseph a prophétisé, par ses visions, sa propre gloire, sa propre réussite sociale.
Une fois en Egypte, il a su séduire Pharaon en lui interprétant ses songes, pour devenir son bras droit ; il n’a fait qu’atteindre ses buts.
C’est lui le vrai manipulateur. C’est une victime trop sympathique pour être innocente.
La preuve : il met sa coupe d’argent dans le sac de son frère pour qu’on l’accuse de vol et à la fin il garde en otage Benjamin et met toute sa famille sous son contrôle qui ne peut survivre que par son bon vouloir.

Ce qui est grave, c’est que : celui qui est dans cet aveuglement-là est conduit alors à voir les bourreaux comme des victimes.
Il est persuadé que les frères de Joseph sont les vraies victimes de l’affaire.
Il ne voit pas que Joseph ne se venge pas, qu’il ne manipule personne, mais qu’au contraire, qu’il leur donne à tous, l’occasion de se repentir.
Dans le livre de la Genèse, l’histoire de Joseph ne fait aucun doute sur son statut de victime, mais imaginez que l’histoire ne nous soit parvenue que par Jésus, qui l’aurait raconté en paraboles, en terminant par une question : Qui a comploté, Joseph ou ses frères?
Eh bien, ne croyez-vous pas que certains (pour ne pas dire beaucoup) l’auraient analysé comme le complot de Joseph ?
Je sais, cette éventualité ferait sauter au plafond tout chrétien qui ne pense pas comme cela bien-sûr, pourtant…

Combien de croyants disent la même chose… lorsque nous affirmons que Dieu nous utilise. Lorsque nous prions même dans ce sens : En priant de cette manière : « Jésus je te prie : que je sois malléable dans tes mains et que tu m’utilises pour ta plus grande gloire ! »
N’agit-on pas là comme des complotistes. C’est sans doute choquant, je vous l’accorde, mais nous voyons Dieu, alors, comme le verrait un conspirationniste.
Eh oui, Dieu profiterait-il de ce qui nous arrive de bien ?!! Il profiterait alors de notre faiblesse, pour nous donner sa force ! Souhaite-t-il un peuple de sacrificateurs le craignant au plus haut point?

Ce qui signifierait qu’au moment où nous faisons sa volonté, alors nous devenons de véritables marionnettes prêtes à obéir aveuglément et à être dociles dans ses mains, comme  téléguidés par lui.

Mais, c’est oublié une chose essentielle : que Dieu n’est pas un profiteur, et au contraire, qu’il n’a que de bonnes intentions.

C’est lui qui s’est laissé profiter et  abuser de nous ; il s’est laissé mépriser et abandonner des hommes, maltraiter, humilier, opprimer, nous l’avons traité comme un malfaiteur, il s’est livré lui-même à la mort pour nous (Esaïe 53).

Si son intention était de nous manipuler (nous mettre dans sa main), pourquoi se serait-il abaisser plus bas que terre ? Pourquoi aurait-il souffert, lui, à ce point, par son fils, sa propre incarnation ?
Cette prière est un non-sens.
Le but divin est que son esprit se marie au nôtre, pour ne former qu’un, mais en aucun cas il viendrait violer notre temple intérieur, notre libre arbitre, en nous obligeant à le suivre.
Non, notre prière devrait être plutôt : «Père que je ne te considère pas comme un objet à mon service, en te priant de faire ma volonté, mais la tienne, Seigneur, Ta volonté !».

Alors, pourquoi priez Dieu pour la guérison d’un malade, en se disant que c’est déjà fait ? Et quant au final le malade reste toujours dans le même état ; pour enfin dire : c’est la volonté de Dieu !
Ah, alors, c’est la volonté de Dieu qu’il soit guérit et c’est la volonté de Dieu qu’il ne le soit pas ?!!!

C’est laisser croire en fin de compte, que Dieu a d’autres intentions, et qu’elles sont cachées.
L’idée complotiste naît (ne l’oublions pas) du fait de la croyance en ce que la vérité est toujours cachée, dans le but de masquer des intentions…mais des intentions mauvaises.
Dans un siècle ténébreux comme le nôtre, où le péché abonde, et où les croyants cachent leur réelles intentions ; le complotiste a encore de longues heures de gloire devant lui.

Mais, alors…ceux qui ne croient pas dans les méga-complots soi-disant sataniques sont-ils délivrés, eux, de leurs péchés ?

Je ne crois pas que les choses soient si simples.
Il y a des croyants, par exemple, qui ne croient pas dans les dogmes véhiculés par la bien-pensante religion, parce qu’ils pensent que la vérité est toujours cachée et que la théologie nous ment sans cesse.
Sont-ils délivrés de leurs péchés pour autant ?
Non ! Parce qu’ils sont pleins de jugement sur les autres.
Le complotisme cache en fait un autre trouble : «  suspecter toujours le mal » ; Il va jusqu’à suspecter même le bien, l’amour, comme cachant le mal.

En fait, comme on ne s’est pas totalement délivré du mal en soi, alors on le voit à répétition chez les autres.

Dans mon dernier message sur le complotisme, je parlais de convoitise et de jalousie. Ces deux tentations nous amènent toujours à voir dans la réussite de l’autre, des causes suspectes, un début de complot.

Voir le mal ; être jaloux : ces sentiments grandissent et finissent par nous brûler (dans tous les sens du terme, consumer physiquement et spirituellement).

Dès que l’on voit l’autre recevoir les honneurs ou la richesse, ou encore la reconnaissance, on a une fâcheuse tendance à le soupçonner de tricherie, de dopage, et même : qu’il ait comploté avec d’autres, sa propre réussite, comme aussi notre propre échec.

Combien de sportifs disent avoir été dopés à leur insu ; qu’ils auraient été trompé par d’autres (qui auraient comploté en versant dans leur boisson une substance illicite, par exemple).
Combien de politiques pris la main dans le sac à détourner de l’argent et des fonds publics, renvoient leurs délits sur les autres qui auraient complotés leur mort financière et politique.

La convoitise, est très accusatrice:
Elle renvoie d’un côté comme de l’autre la faute sur une tierce personne ou une organisation.
Et comme je le disais aussi ce jugement nous renvoie à notre propre jugement.

Alors, savoir qui est le plus enterré dans le mal ? Qui est l’homme pervers qui médite le mal en tout temps : est-ce le comploteur plus que le complotiste ?
Eh bien, dépenser son énergie pour trouver une réponse, c’est une recherche inutile.

Car les deux sont égarés et malfaisants. Le complotiste comme le comploteur est dans le monde, mais aussi de la même façon, dans l’Eglise hier comme aujourd’hui.
Il ne s’agit pas de le trouver pour l’exterminer, ou pour le fuir, il s’agit plutôt de voir si ce caractère n’est pas le nôtre.

Le prophète Jérémie disait dans le livre des Lamentations : que le peuple réfléchisse à ses voies (à ses choix), ensuite qu’il les examine (analyse) et qu’il retourne à Dieu, et enfin, pour finir : qu’il élève ensuite son cœur et ses mains vers le ciel.

Mais alors, réfléchir à quoi ? Et analysez quelles choses ?
Réponse :
A ce que dit Proverbes 6 :16 à 19
« ll y a six choses que hait l’Éternel, Et même sept qu'il a en horreur;
Les yeux hautains, la langue menteuse, Les mains qui répandent le sang innocent,
Le cœur qui médite des projets iniques, Les pieds qui se hâtent de courir au mal,
19 Le faux témoin qui dit des mensonges, Et celui qui excite des querelles entre frères
 ».

Vous voyez ces versets 16 et 19 :
16, rassemble un peuple sanctifié et 19, renvoie au lieu où se juge la loi de Christ.

Alors ne complotez pas dans le secret, réfléchissez, analysez et ne commettez pas le mal ! Vos cœurs et vos mains s’élèveront alors vers le ciel, car votre louange sera alors véritable.
Amen

dimanche 22 décembre 2019

LA 6ème TROMPETTE ET LE COMPLOT MONDIAL, SATANIQUE, JUIF ET FRANC-MAÇON

309
Par Eric Ruiz

Avant tout, je tiens à affirmer mon entière neutralité vis-à-vis de tous ces mouvements idéologiques et religieux. Je n’adhère à aucun d’entre eux et je n’ai aucun intérêt à les défendre.

Comme dit un vieux proverbe français, « qui veut noyer son chien l'accuse de la rage ».

Ce proverbe marche avec tout.  Et quand votre acolyte vous fait de l’ombre et que vous souhaitez passer pour être le seul être important, quoi de plus facile que de le faire passer, lui, pour un chien malade, un possédé du démon ou un sataniste ;
Quoi de plus tentant que de faire croire qu’il complote en secret contre vous et que ses intentions véritables sont cachées, comme le diable.
Alors quoi de plus facile que de créer un système de complots, de sociétés secrètes pour nous faire croire que le mal, le diable en personne se trouve là.

Nous voilà donc aujourd’hui, en face d’un double complot qui ne date pas d’hier: celui des juifs et des francs-maçons.
Ils auraient, nous dit-on, déjà dans le passé, conspiré ensemble, jusqu’à organiser dans le secret : la révolution française, en renversant la monarchie et l’Eglise.

Mais ce double complot ne révèle-t-il pas en fait une tierce organisation qui a intérêt à ce qu’une majorité de personnes y voit la cause de tous nos maux ?

A qui peut faire de l’ombre les juifs et les francs-maçons ? Sinon au christianisme et plus particulièrement aux élites catholiques.
Comment répondre à la volonté de vengeance de l’Eglise romaine sur le judaïsme ?
Eh bien, en créant la rumeur. Créez la rumeur, laissez-là traîner, entretenez le mythe en mêlant vraies et fausses informations et le tout engendrera naturellement des peurs, des phobies qui continueront à tisser tout un récit de fables et de légendes complotistes.

La propagande catholique a simplement changé de stratégie ;  en plus que d’évangéliser, et de faire du prosélytisme, sa puissance pouvait augmenter d’une autre manière aussi : il lui fallait trouver un ennemi redoutable ;
Il fallait habiller un peuple d’un habit noir et ténébreux.
Ce mythe taillé de toute pièce a pris le nom de « judéo-maçonnerie ».

Le judaïsme est une religion suspecte pour les papes, qui porte toujours le sang innocent de Jésus sur les mains ; Et surtout, l’Eglise de Rome a cette jalousie ancrée en elle : de revendiquer être la seule aimée de Dieu, et le judaïsme fait figure de faux frères, de traître.
Quant à la Franc-maçonnerie, elle séduit de plus en plus d’adeptes dans les milieux aristocratiques autrefois attachés au catholicisme et elle bannit le système clérical, en ayant le projet de séparer l’Eglise de l’Etat.
Donc la judéo-maçonnerie a formé très tôt un affront à l’accroissement de l’Eglise et leur existence menace l’avenir par leur vision moderniste non chrétienne, qui est plutôt une vision laïque. D’où la construction d’un mythe qui en fait une organisation diabolique secrète.
Il suffisait par conséquent de trouver un point d’accord entre ces deux systèmes de croyance.

Ce point d’accord, c’est la Kabbale qui en formera le lien.
Ce recueil de littérature et de traditions mystiques juifs en qui se réfèrent aussi les francs-maçons, est devenu le pont d’or idéal pour assimiler les deux systèmes et les faire s’unir autour d’un même corps spirituel.
Quoi de plus évident alors, que derrière le juif se cache le franc-maçon et derrière le franc-maçon se trouve le juif. Voilà la figure du traître de l’Eglise romaine qui en fait même un ennemi pour le monde.

Ensuite, il fallait juste lui donner (à cette société secrète), l’intention la plus vil qui existe : celle de vouloir dominer le genre humain (mais ce n’est pas tout), en pillant les ressources de tous les pays, après avoir contrôlé de façon occulte la politique mondiale.
C’est la stratégie véhiculée depuis le début du XXème siècle par un document (soi-disant secret) : « les protocoles des sages de Sion ».

Alors comment neutraliser, puis si possible, exterminer une élite juive organisée, qui accumulerait (nous dit-on) beaucoup trop de biens et d’argent, donc de pouvoir?
En la faisant passer pour un suppôt de satan, pour un cocon d’où naitrait l’antéchrist, l’homme impie de la fin des temps.
La religion use et abuse tellement de son pouvoir pour susciter de telles inquiétudes et de telles convictions chez ses fidèles.

Il suffit de faire de satan, un homme Lucifer, un dieu incarné, semblable au véritable, mais qui possède un royaume secret avec des disciples doués d’une intelligence machiavélique, rassemblés pour un projet d’extermination planétaire (un méga complot).


Donc, dans le but de recentrer la foi d’un grand nombre, sur le christianisme, l’Eglise de satan, la contre-Eglise devait prendre une forme humaine pour s’opposer à la véritable Église catholique romaine.
La haine du juif, la haine du franc-maçon et de sa société secrète aux 33 loges prend alors toute sa légitimité.
Attention, il y aurait un complot infâme orchestré par eux depuis le royaume des ténèbres …pour un Nouvel Ordre Mondial ?!!!

Cette stratégie spirituelle a justifié des guerres, comme elle a donnée « de bonnes raisons » à la seconde guerre mondiale et au génocide juif, que nous avons si tristement vécu.
Hitler faisait déjà référence aux protocoles des sages de Sion dans son ouvrage « Mein Kampf » qui date de 1925.
Et ce n’est pas un hasard si des milliers de francs-maçons ont eux aussi connu la déportation et la mort.

La priorité du troisième Reich, dans tous les pays occupés, a été de rechercher et de saisir les archives et les biens des francs-maçons. Leurs idées étaient tellement haïs des nazis.

En France avec le maréchal Pétain, le régime de Vichy, a mené une lutte farouche contre les supposés pouvoirs occultes de la franc-maçonnerie et elle a interdit « les sociétés secrètes » dans la loi.
Pétain disait : «  La franc-maçonnerie est la principale responsable de nos malheurs actuels, c’est elle qui a appris aux Français le mensonge et c’est le mensonge qui nous a menés où nous sommes. »

Comment tout cela a-t-il démarré ?

Le pape Pie IX (à partir de 1850) et surtout Léon XIII, qui l’a succédé, voyaient dans la modernisation de la société une « judaïsation » qui impliquerait inévitablement la perte du christianisme. 
Ces deux papes sont tous d’eux à l’origine de la propagation de l’idée, que les ennemis de l’Eglise sont en train de produire un vaste complot antichrétien, à partir des juifs et des francs-maçons.

Ces deux grands pontifes en ayant des règnes les plus long de l’histoire, ont régné pendant presque tout un siècle (le 19ème siècle), amenant une forte popularité des papes  en Europe et en outre atlantique ; mais aussi, en amenant en 1903 une nouvelle conception du monde basée sur l’antisémitisme.
Ils ont eu bien avant eux, leur prophète, le  jésuite : l’abbé Barruel qui propagea, par une littérature antijuive le mythe d’une conspiration maçonnique, responsable de la révolution de 1789.

Voilà comment l’antisémitisme a pu servir les intérêts d’un clergé jaloux, craintif et désireux d’accroître toujours plus sa légitimité.

Attention n’allons pas dire que tous les catholiques sont antisémites et qu’ils partagent cette idée.
Tous n’adhèrent pas à ce racisme, mais dès qu’une majorité de personnes sont touchées (on l’a vu avec « la loi du nombre »), le pari est gagné. Et c’est ce qui se passa concrètement.

Aujourd’hui, les choses sont-elles différentes ? 
Non! On ne s’est toujours pas débarrassé de ce mythe judéo-maçonnique, complotiste… bien au contraire.
Après la sortie du Best-seller de Dan Brown : « Da Vinci code » en 2003 (40 millions d’exemplaires vendus en trois ans), le taux de crédulité des lecteurs reste impressionnant.

Le constat est frappant : Le complotisme est devenu une nouvelle religion planétaire.
Il draine avec lui l’illusion de la révélation. On se croit alors détenteur de secrets d’histoire.
La rumeur est colportée comme une nouvelle lumière, mais mélangeant le vrai et le faux.

Parmi les protestants, les Évangéliques, parmi des religions qui se disent aux antipodes du catholicisme, eh bien ce mensonge subsiste aussi, et peut-être même plus fort que jamais. Plus fort car il est causé par l’inquiétude que provoque une société en perte de valeur et de vitesse.
Plus fort, parce que la religion a encore plus besoin d’identifier le mal à l’extérieure d’elle.

En montrant du doigt un antichrist judéo-maçonnique, on évite toute pensée mauvaise ou toute recherche du mal dans sa propre religion et de surcroît dans son propre corps.
Car, ce n’est pas uniquement le catholicisme qui est visé ici, mais l’esprit religieux dans son ensemble, qui on le sait cache ses fautes en les renvoyant sur les autres.

En fait c’est Mammon l’origine de tout ce stratagème.
La richesse donne une intelligence pour elle-même. Elle se nourrit de sa propre convoitise, sans se faire compromettre pour autant.

Qui sont les grands vainqueurs de la révolution française ?
Ce serait les juifs qui se sont enrichis le plus de ce renversement social et politique.
Eh voyez-vous, à partir de-là, le pas est facilement franchi pour les accuser de conspiration. « Tout ce qui arrive a été voulu par ceux à qui cela profite »

Qui a profité autrefois des croisades menés en terre saintes ?
Les Seigneurs, les rois, les papes, les templiers ?

Lisez l’histoire des croisades racontées par l’historien Jacques Heers où l’on apprend qu’en toute logique, les plus grands bénéficiaires des croisades ont été (encore eux) les usuriers. Ceux qui prêtaient l’argent, gageaient les terres  pour que paysans, barons, prêtres, évêques, hommes d’armes, chevaliers, rois puissent partir dans ces longs pèlerinages de plusieurs années, souvent sans retour ; eux se sont enrichis. 
Ont-ils conspirés pour autant, eux-aussi ? Non
Y-a-t-il eu alors une conspiration pour s’accaparer le trésor des templiers ?

Une fable là aussi…Ce ne sont pas ceux qui sont partis chercher fortune en terre sainte qui sont les vrais gagnants, mais ceux qui ont permis à ce que huit croisades se fasse sur une durée de plus de deux siècles.
Là aussi, la délivrance de Jérusalem était pour beaucoup une excuse pour en fait, convoiter une terre sainte ; leur jalousie était dissimulée dans un acte de générosité.
Mais l’idée d’une conspiration était trop tentante pour alimenter les fables et les récits les plus pittoresques et faire rêver avec le Graal, avec le fameux trésor des templiers gardé secret par un groupe occulte : le prieuré de Sion. Cette société secrète aurait bien-sûr des projets de domination mondialiste.

Les combats ont toujours recherchés une légitimité idéologique et spirituelle, et pour en revenir aux croisades, le complot musulman contre la ville sainte a été inventé de toute pièce dans ce sens (délivrer est toujours mieux perçu que convoiter).

Et la Bible, elle, ne montre-t-elle pas une organisation complotique diabolique qui sera combattue et renversée ?

Rappelez-vous mon message sur la cinquième trompette, je parlais du premier malheur, celui de la ruine soudaine qui touchera les biens matériels et financiers.
Et nous voilà arrivé au deuxième et au troisième malheur, c’est-à-dire à la sixième trompette (Apocalypse 9 :12).

Les victimes de cette cinquième trompette vont chercher, qui sont les vrais responsables de cette ruine.
Voilà ce qu’il y a derrière le deuxième malheur prophétisé par la vision de l’apôtre Jean dans Apocalypse 9 :15-17 :

 « Et les quatre anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, furent déliés afin qu'ils tuassent le tiers des hommes. Le nombre des cavaliers de l'armée était de deux myriades de myriades: j'en entendis le nombre. Et ainsi je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui les montaient, ayant des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe, et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; et de leurs bouches il sortait du feu, de la fumée, et du soufre».

Comment ne pas interpréter ce passage comme une armée, fanatisée, prête à détruire un ennemi qu’on a désigné comme le diable.
On peut y voir une foule de combattants (de myriades de myriades) qui a un moment précis, simultanément, arrivant de nulle part, vont éliminer physiquement des représentants présupposés d’une société secrète conspirationniste.

Et ce peuple de justiciers qui part au combat ont tous (l’avez-vous remarqué) la même caractéristique :

Ils ont des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe, et de soufre, ce qui en fait des êtres puissants par leur cuirasse, mais par leur couleur, des êtres ténébreux et sanguinaires voulant détruire.
Ils montent des chevaux : donc, ils sont très rapides et agissent avec une grande efficacité.
De plus, leurs chevaux à têtes de lions, montrent leur détermination : ils ne lâcheront pas leur proie une fois qu’ils l’auront repéré.
De leur bouche sortent des paroles accusatrices, accablantes, dures, brûlantes comme le feu, mais pleines de calomnies, de mensonges et d’intentions trompeuses parce que pleine de fumées ; et enfin elles sont destructrices comme le souffre.
L’heure, le jour, et l’année du jugement des soi-disant complotistes est programmée par notre Seigneur.

Les versets suivants nous montrent que les justiciers auront gain de cause : «  La troisième partie des hommes fut tuée par ces trois choses, par le feu, par la fumée, et par le soufre, qui sortaient de leur bouche ». 
Donc les accusations qu’ils recevront les jugeront et les élimineront.

Mais, voilà, il y a un reste.

Et curieusement ce reste révèle que la cause des justiciers est juste ; ce qui veut dire que ces « sages de Sion », ces « illuminatis », ces « franc-maçons » ou autres, (même s’il est vrai qu’ils n’ont pas vocation à comploter et à conspirer), eh bien ses représentants sont néanmoins animés par de très mauvaises intentions.  
Ils se tiennent en adoration devant leurs démons verset 20 :« Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs enchantements, ni de leur impudicité ni de leurs vols. ».
Alors ?
C’est le jugement de nos élites qui est en jeu ici. Des élites et de ceux qui se considèrent comme meilleur que les autres. Ils sont et seront toujours prosternés devant leur richesse, leur savoir, et leur gloire. Ils sont prêts à tout pour rester ce qu’ils sont ; prés au meurtre, prêts à simuler des miracles, prêts à se prostituer, comme ils sont prêts à trahir et à voler.

Maintenant regardons attentivement le verset 19 du chapitre 9 :
« Le pouvoir des chevaux était dans leurs bouches et dans leurs queues; leurs queues étaient semblables à des serpents ayant des têtes, et c'est avec elles qu'ils faisaient du mal. »
Nous avons vu ce que font les paroles qui sortent de la bouche des chevaux : des paroles blessantes provenant de l’être animal (le cheval représente l’animal qu’il y a en eux).

Mais quel est le pouvoir de cette queue de cheval qui ressemble à des serpents avec leurs têtes ?

Eh bien la tête du serpent est très significative dans la Bible. C’est par elle qu’Eve et Adam furent séduits.
Cette tête c’est la ruse du serpent, le canal de la tentation.
Donc, cette tête de serpent montre leur péché, à ces soi-disant complotistes,  c’est leur tentation propre à chacun qui va aussi les faire chuter : L’argent, le sexe, la gloire, l’ambition, l’orgueil, bref leur mégalomanie…Tout cela va leur revenir en pleine face, comme la queue du cheval.

Alors dernière chose : Qui sont ces cavaliers justiciers aux paroles accusatrices et calomnieuses et montrant la vanité folle de ces élites ?
Ne sont-ils pas eux aussi un peu comme leur victime ?
Ne sont-ils pas venu montrer aussi leur héritage ?
Ils viennent d’où ?
Ils proviennent de l’Euphrate. Le sixième ange qui avait la trompette dit au verset 14 « Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d'Euphrate ».
L’eau de l’Euphrate symbolise l’héritage ; L’Euphrate est toujours associé dans la Bible aux territoires et aux terres reçues en héritage. Ce fleuve vient délimiter les frontières. Leur frontière, c’est ce que révèle le verset 19 de ce chapitre 9. Ces justiciers sont trahis par ce que montre la bouche et la queue de leur chevaux.

Mais il y a 4 anges déliés. Je crois que ce sont les 4 religions : l’Islam, le christianisme, le Judaïsme et le franc- maçonnisme.
Elles sont toutes les 4 liées par des idées complotistes ; le complot islamiste, le complot jésuite, le complot sioniste et enfin le complot maçonniste.
En fait vous l’aurez compris ces cavaliers justiciers se combattent, ils s’affrontent et s’éliminent mutuellement.

Voilà ce que nous montre aussi la sixième trompette.  Le deuxième malheur est pour les élites démasquées comme complotistes dans les 4 religions.

Mais le troisième malheur…il n’est pas décrit dans la Bible ?!

N’est-il pas, en fait, la cause et la conséquence de la prise de pouvoir de ces cavaliers aux cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe, et de soufre ? A ces êtres puissants ténébreux et sanguinaires ?
Car celui qui montre le complot et le mal chez l’autre se montre lui-même. Il se confectionne lui-même une cuirasse couleur de feu, d’hyacinthe et de soufre ; il est lui-même meurtrier, idolâtre, impudique, voleur.
Par conséquent, pour en revenir au début du message : celui qui montre que son chien à la rage, a lui aussi la même maladie mortelle et contagieuse.

Il y a une même loi pour tous : Vous serez condamnés, calomniés, par les mêmes que vous aurez dénigrés et maudits auparavant, c’est la loi de Christ.
On ne se moque pas de Dieu, on récolte toujours ce que l’on a semé.
Voilà le sens profond de cette sixième trompette.
Amen

dimanche 15 décembre 2019

LA LOI ET LES PROPHÈTES (nombre 14)

308
Par Eric Ruiz

Avant de lire Luc 16 :16, je voudrais revenir sur ce nombre 16 avec la loi et les prophètes.
J’ai développé un message entier sur le nombre 16 qui montrait comment Dieu rassemble sa famille, ses familles en lui.  Ce message qui va suivre va complètement dans ce sens et ouvre aussi des perspectives nouvelles.

« La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. »

Première chose : si on lit rapidement sans approfondir, on peut rester sur la fausse impression que « la loi et les prophètes » n’existent plus après Jean Baptiste et que Jésus est venu abolir définitivement cette relation ;
Et certains en ont d’ailleurs profité pour sauter le pas et annoncer la fin de la loi mosaïque et la fin des prophètes (certains, ce sont même des traducteurs bibliques puisque la version Semeur va complètement dans ce sens (« L’époque de la Loi et des prophètes va jusqu’à Jean-Baptiste »).

Or il n’en est rien.

Jésus est en train de signifier que la loi et les prophètes sont restés en vie avant la venue de Jean, qu’ils ont  justement réussis à subsister.
Mais depuis, après Jean ; c’est-à-dire avec l’avènement du Fils de Dieu, avec la loi de Christ, la loi de la grâce, eh bien, la violence contre eux est terrible.

« Depuis que le Royaume de Dieu est annoncé » (la version Martin dit « évangélisé » à la place d’annoncé) ; donc depuis l’évangélisation, la cible de toutes les attaques se sont centralisées sur la loi et les prophètes. Voilà comment le texte biblique nous montre cette relation. L’Evangélisation applique avec elle, une force, une violence, pour forcer l’entrée dans le Royaume, donc pour détourner la vérité.

Rappelons ce que signifie cette association. « La loi et les prophètes »
Le petit mot de conjonction  traduit du grec par « et » aurait pu être traduit par « tous deux », car il y a plus qu’une association, il y a une union sacrée entre l’un et l’autre. Tous deux sont indissociables.

La loi, la vérité, ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu, a toujours été annoncé par un prophète.
On prend souvent Moïse pour le citer en exemple, mais c’est le messager de Dieu qui annonce la loi en tous temps ; et personne d’autres. Il ne fait d’ailleurs pas que de l’annoncé, il l’incarne, il la vit, il la respire, il la manifeste à 100%.

La loi, elle se résume ainsi dans Galates 5 :14 : «  car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » ;
Et puis, j’en ai parlé la semaine dernière, le prophète qui incarne la loi se voit par le fait qu’il fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fasse.
Matthieu 7 :12 : » Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes ».

De nos jours, ceux qui se proclament prophètes, qui annoncent la vérité de l’Evangile sont légions, on ne peut plus les comptabiliser tellement il y en a.
Beaucoup annoncent une loi, en précisant que c’est la loi de Christ.
Mais leurs œuvres d’amour ne montrent-elles pas qu’ils sont faux ?
Et s’ils sont faux, alors ce qu’ils annoncent est faux.

Alors oui c’est vrai, ils semblent être du bon côté, car ils aiment leur prochain, ils pensent à eux quand ils agissent pour les autres… Mais ne pensent-ils pas plutôt à leur enrichissement, à leur évangélisation, à annoncer leur royaume à venir ?
Ils rassemblent un peuple pour leur gloire.
Là, nous commençons à voir le type de violence qu’exerce l’évangélisation (Luc 16 :16)
 Jésus nous le dit (Luc 16) dès le verset 15  le verset précédent : « Jésus leur dit: Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu ».
Qui sont ces prophètes qui font autant d’efforts pour paraître justes du temps de Jésus ?
 Lisons le verset 14 :
« Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui (Jésus) ».

Ah, on parle de prophètes avares qui retiennent l’argent pour eux-mêmes, ils ont changé de maître, c’est Mammon (qui signifie richesse) celui qui les dirige.
Là, je ne suis pas en train de discerner, ce n’est pas une supposition, c’est le discours de Jésus au verset 13 :

« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »

Donc la loi et les prophètes sont mis à mort par ce genre de croyants imbus d’eux-mêmes, avares, faisant mine de paraître juste et saint, mais ce sont des adultères.

Là aussi est-ce une supposition qu’ils soient infidèles et adultères ?
Pas du tout :
Jésus parle au verset 12 d’un manque : celui de ne pas avoir été fidèle avec les richesses. Et plus particulièrement avec les richesses des autres.
« si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous? »
Jésus leur reproche de n’avoir pas été fidèles dans les richesses injustes.
Verset 11 : «  Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables? ».

Alors je pose la question : Qui parmi les autres ont reçu des richesses injustes ?
Jésus, ? ne parle-t-il pas ici des croyants qui sont dans le besoin, alors que ce qui est juste serait qu’ils soient dans l’abondance ?

Et oui, cette apparence de richesse injuste permet en tous les cas une chose :
C’est de révéler le cœur tortueux de ces prophètes de Mammon.
Ils ne font pas aux autres ce qu’ils aimeraient qu’on leur fasse s’ils étaient eux-mêmes dans la même condition injuste.

Eux, pauvres aimeraient qu’on pourvoie à leur besoin ; alors pourquoi ne le font-ils pas pour ceux qu’ils voient nécessiteux autour d’eux ?
Pourquoi ne remettent-ils pas les dettes à ceux qui leur doivent de l’argent ou des biens ?

Jésus dit que s’occuper de l’indigent s’est être fidèle dans les petites choses.
Ce n’est même pas faire quelque chose d’extraordinaire, ce n’est même pas montrer un amour surnaturel.
Au verset 10, nous lisons :
« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes ».

Ce qui est évident, c’est que Jésus ne demande pas de regarder les choses qui frappent le regard. Il met l’accent sur les petites choses. Si nous sommes fidèles dans le fait de nous occuper des autres et en particulier des indigents, alors c’est que nous sommes aussi fidèles dans les grandes.
Mais l’inverse est vrai.
Nous devons réfléchir, méditer, sur cet exemple.
Les petites choses ne sont pas là où la religion veut nous conduire (comme de pourvoir aux obligations de l’Eglise).
Celui qui est infidèle dans les petites choses passe à côté de son frère qui est dans le besoin,  il est alors un infidèle, un adultère.
Et certains vont même plus loin : En fermant les yeux, sur les prières de leurs frères, ils augmentent la dette des plus pauvres.
L’obligation de payer un don à l’Eglise est une honte car elle creuse la dette des plus démunis.
Et ce crime ne s’arrête pas là puisque Jésus met cet acte d’ignominie au même niveau que « celui qui répudie sa femme et en épouse une autre, ou celui qui épouse une femme répudiée par son mari » (verset 18).
Et là on le sait, combien sont moralisateurs en ne voyant pas la poutre qui est dans leur œil puisqu’ils jugent l’adultère des autres, sans voir qu’ils ne lèvent pas le petit doigt pour leur frère dans le besoin.

Alors, Jésus continue et enfonce le clou avec la parabole du jeune homme riche et du pauvre Lazare, qu’il relate dans Luc 16 à partir du verset 19.
Le jeune homme riche, on le comprend maintenant, c’est le pharisien avare, imbu de sa personne (celui du verset 14) et qui passe la tête haute devant Lazare, couché à sa porte, le corps couvert d’ulcères, lui laissant juste les miettes de sa table qui tombe au sol.

Lazare est en réalité son frère de foi.
Ils aiment tous deux le même Dieu. Mais le jeune homme riche l’a dénigré, il l’a considéré comme impur ; et ce n’est qu’une fois en enfer qu’il réalisera sa folie, que ses terribles tourments lui causeront des remords, alors que Lazare se retrouvera, lui, du bon côté, au paradis, dans le sein d’Abraham.

Cette parabole, montre que les croyants attachés à leurs richesses, ceux qui possèdent en fait des richesses justes (qui se vantent d’être bénis et dans l’abondance) sont dans une attitude forcément antichrist et qu’ils doivent prendre très au sérieux les recommandations de Jésus.
Lorsque l’on dénigre la loi et les prophètes, il n’y a plus rien alors qui puisse nous faire changer, plus rien ni personne ne peut être notre sauveur. C’est comme cela que termine ce chapitre 16.
Plus aucun miracle ou aucun prodige, ou aucun ange terrestre comme céleste ne va ramener celui ou celle qui est comme le verset 14 :
Comme un religieux avare qui écoute la parole, mais qui se moque d’elle.

14 : nous renvoie à nous-mêmes à nos actes de compassion.
Question : Répondons-nous au besoin de nos proches comme Dieu répond à nos besoins ? ou bien sommes-nous un religieux avare ?
Donc 14 :14, deux nombres mis face à face, en miroir, doivent nous aider à faire le point avec la vérité de nos actes.
Alors, prenons les chapitres 14 et les versets 14 des Évangiles : que nous apprennent-ils dans ce sens ?

(Matthieu 14 :14)
« Quand il sortit de la barque, il (Jésus) vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades ».

On remarquera qu’à chaque fois que Jésus fut ému de compassion, cela provoqua un acte de sa part, un don : un don de guérison, un don alimentaire, une résurrection (celle de Lazare).
L’émotion pour un croyant (puisque cette émotion provient de l’Esprit) n’est pas juste une sensation, mais un déclencheur d’actes d’amour, c’est le don qui se manifeste alors.

Continuons avec Marc 14 :14
« Quelque part qu'il entre, dites au maître de la maison: Le maître dit: Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples? ».

La Pâque, le pain et le vin, c’est le symbole de la communion de Jésus et de ses disciples ; mais où se trouve ce lieu, cette maison où le don de soi, le don du sacrifice pour le corps de Christ peut-être exercé ?
Ce lieu propice, c’est le Saint-Esprit qui seul, peut nous le montrer.

Luc 14 :14
Commençons par le verset 13 pour comprendre le contexte :
« Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. 14Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille; car elle te sera rendue à la résurrection des justes ».
Ici est-il nécessaire de commenter ces versets où le don pour les autres n’attend rien en retour et que la récompense n’est pas mesurable ; on est heureux parce qu’on récoltera ce que l’on a semé ?

Enfin finissons par Jean 14 :14
« Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.. ».

Là aussi Dieu répond à nos besoins, mais comment ne pas relier notre demande, notre besoin, aux autres ? Nos prières témoignent de ce qui nous préoccupe vraiment: Sommes-nous toujours accaparés par nos besoins propres ou plutôt par ceux de nos proches ?

Alors pour résumer :

La loi et les prophètes se traduisent par le don aux autres. Un don d’amour qui n’attend aucun retour, aucune contrepartie, et qui ne tolère aucun privilégié, comme aucun laisser pour compte.
Nos émotions sont utiles si elles nous font agir en faveur des vrais nécessiteux.  
Le nombre 14 révèle le don qui répond aux besoins.
Nous agissons avec les autres comme Dieu agit avec nous ; et c’est dans ce sens que nous faisons aux autres ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent.

Attention ! Tout cet amour désintéressé, n’est pas naturel, c’est ce qui est attaqué avec une violence inouïe par les mauvais esprits.

Alors soyons attentifs à notre changement d’humeur, parce que l’esprit saint risque fortement de nous faire agir vite pour les autres comme Elie le prophète l’a fait avec la veuve de Sarepta. Il  prophétisa sur elle (1 Roi 17 :14) que « ton pot de farine et ta jarre d’huile ne se videra pas ».
et parfois l’esprit nous poussera à agir de manière très singulière et dans la démesure, comme il l’a fait avec ce témoignage émouvant d’Abram, le Père de la foi.
Genèse 14 :14
« « Dès qu'Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu'à Dan. ».
Pas de calcul chez Abram, Il n’hésita pas, il prit ce qu’il y avait de meilleur chez lui, pour délivrer son frère.

Mais à l’inverse, ne faisons rien contre nos frères, rien qui puissent les faire chuter car comme nous le montre Romains 14 :14 : «  rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure» ;
Ce qui veut dire que l’impureté que nous voyons chez l’autre est bien souvent la nôtre ; et donc faisons attention à ne pas nous séparer des autres pour un aliment, (qu’il soit vu de façon naturel ou spirituel).
L’aliment spirituel, la parole, ne doit  pas être une occasion de division, car c’est l’amour pour notre prochain qui prime.
La suite de la lettre aux Romains c’est un avertissement : « ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. »
Abram bien que séparé de Lot n’hésita pas, lui, à venir à son secours dès qu’il sut qu’il avait été fait prisonnier.
Abram restait, bien que appelé à un destin différent, très à l’écoute du besoin de Lot.
D’ailleurs, le don de soi d’Abram a eu une conséquence des plus glorieuse, ce n’est pas un hasard, si juste après avoir manifesté la loi et les prophètes, il reçut la visite de Melchisédek sacrificateur du Dieu Très-haut.

Dans une autre mesure, ne nous décourageons pas aussi avec la longueur de nos épreuves.
Rappelons-nous que Jacob a servi quatorze ans dans la maison de Laban pour obtenir la main de ses deux filles Léa et Rachel.
C’est à ce prix, en répondant ainsi aux besoins de Laban que Jacob accomplissait son temps avant de devenir Israël.
Le don aux autres nécessite donc un temps de quatorze unités comme quatorze jours, quatorze années, quatorze générations (depuis la déportation de Babylone jusqu’à Christ) …quatorze agneaux, d’un an sans défauts.

Rappelons-nous que le sacrifice qui plait le plus au Seigneur est celui de nos projets personnels pour se rendre disponible pour nos frères et sœurs.
Chaque jour pendant sept jours à la fête des cabanes (Souccot), on sacrifiait quatorze agneaux d’un an sans défauts soit 98 agneaux.
Parmi tous les sacrifices d’animaux seuls ceux de ces agneaux restaient aussi élevé.
Pourquoi ?

Parce qu’il montrait la loi et les prophètes.
Pourquoi ces sacrifices devaient durer sept jours ?
Parce que sept c’est le temps du disciple accompli.
Et Le huitième jour le sacrifice ne disparaissait pas, il baissait de moitié (on passait de 14 agneaux à 7 ; Nombres 29 à partir du verset 12)
Voilà la loi et les prophètes, c’est un sacrifice journalier pour un disciple, un service quotidien et qui passe en premier par et pour celui des autres Et c’est un sacrifice perpétuel.
Job au verset 14 du chapitre 31 disait : « Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante lorsqu'ils étaient en litige avec moi, 14 que ferai-je quand Dieu se lèvera? Que répondrai-je quand il me demandera des comptes? ».

Par conséquent, accomplissons le droit divin en honorant nos proches :

Jésus affirme la chose suivante : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 

Jésus n’accomplit pas la loi et les prophètes lui-seul.
Il montre un chemin ; il montre le chemin qui est empreinté par ses disciples.
Celui qui enseignera aux hommes à faire de même, à observer ses commandements celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux ».(Matthieu 5 :17-19)
Alors, n’oublions pas que même si la loi et les prophètes ont été malmenés jusqu’à pratiquement disparaître, concrètement, tout à la fin doit être rétabli comme autrefois car, « il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. »
Donc, une chose est sure :
La loi et les prophètes, se sacrifier pour son prochain dans le besoin, c’est une justice qui restera éternellement.  Amen