dimanche 28 avril 2019

ENFANTS DU DIABLE ou ENFANTS DE DIEU ?

273

Par Eric Ruiz

Je n’ai pas vocation à dire des choses agréables pour faire de l’audimat et augmenter mon audience. Je sais que ce que je vais dire va en blesser plus d’un, en déstabiliser d’autres et je tiens à m’excuser encore une fois pour cela car je ne cherche pas le conflit ; mais la divergence sera encore hélas souvent inévitable.

Je voudrais commencer par paraphraser l’apôtre Pierre et ce qu’il a écrit dans sa deuxième épître, (2 Pierre 1 : 19 à 21) pour vous dire (après mes deux messages : le premier sur la loi de l’évitement et le deuxième sur le péché de la masturbation) que c’est poussé par le Saint-Esprit que j’ai parlé de la part de Dieu et non de moi-même et que je n’ai pas d’interprétation particulière de la parole, mais j’aimerais que vous regardiez ce que Dieu révèle, avec une force aussi puissante que celle que ferait la lumière d’une lampe qui brille dans l’obscurité. Mon intention, je vous la donne : « que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ».
Je n’ai aucune prétention, ni le désir de devenir cette étoile.
C’est vous, disciples, qui devez la posséder en vous et la faire briller pour les autres.

Alors, voyant les difficultés pointées, je me suis posé la question suivante : Pourquoi les croyants ont autant de mal à se séparer de leurs fausses doctrines avec les conséquences désastreuses, d’étouffer la clarté de l’étoile du matin ?

Ils restent obstinément accrochés à leurs doctrines comme s’ils protégeaient un trésor inestimable, comme un fiancé peut être accroché à une femme belle et vertueuse.

La raison me parait si évidente :
Leur fausse doctrine leur permet de dissimuler plus facilement les tâches (qu’ils ne veulent pas laver, les fautes qu’ils refusent de se séparer).
Ils préfèrent les ténèbres à la lumière.
Leur agressivité, leur énervement et leur ténacité les trahissent.
Mais peu importe, ils préfèrent le mensonge à la vérité.
En plus, éliminer les fausses doctrines remettrait en cause leurs prophètes (leur grand prophète). Alors plutôt que de se séparer réellement du péché, ils n’ont d’yeux et de soumission que pour le prophète qui leur a montré leur péché et qui les a délivrés.

Beaucoup ne croient pas aux prophéties, ils croient, en fait, à de la voyance.
Ils ont confondu les deux :
Les prophéties concernent un peuple bien déterminé, (un peuple saint ou une race d’impies, de méchants, une nation aussi, une descendance, un règne…)
Les croyants, eux, ils aiment qu’on leur prédise l’avenir. Ils veulent se rassurer sur leur sort et sur leur choix ; Alors ils se raccrochent aux fausses prophéties, aux songes les concernant directement, eux et eux seuls.
Ils se mettent à croire dès que l’on parle d’eux… et en effet des choses arrivent réellement dans leur vie.

On leur prédit par exemple : « Si vous n’arrêtez pas de fumer, attention vous allez attirer la malédiction sur vous! »
Voilà une prévision qui se réalise souvent.
Et c’est vrai qu’ils sont pauvres, malades ; mais cela suffit-il à prouver que c’est le fait de fumer qui les rend ainsi ? N’est-ce pas par exemple la culpabilité qui les fait se renfermer sur eux-mêmes, se morfondre et se déprécier et qui finit par attirer à eux les mauvaises choses ?

On leur prédit aussi : « Si vous vous éloigner du démon de la cigarette vous aller être béni »
Et c’est vrai, la plupart vont alors manifester réellement cette vision.

Comme ils vont se sentir mieux, comme le poids de la culpabilité va s’alléger, ils vont se sentir comme pousser des ailes ; et des choses positives vont alors leur arriver dans leur vie.
De là à prouver que c’est l’arrêt de la cigarette qui a directement provoquer ce prodige dans leur vie…
Non, des soi-disant prophètes, en pointant ce faux péché pointent, en fait, l’arbre qui cache la forêt. 
Où est-il écrit, dans quelle loi figure que : fumer des cigarettes entraîne une désobéissance, une transgression ?
Nulle part.

Fumer n’est pas un péché.

Mais l’inverse oui… c’est la désobéissance qui nous pousse à faire des actes inutiles, nuisibles pour notre santé et celle de nos proches.
Fumer est donc une conséquence du péché, mais ce n’est pas un péché.

C’est comme Eve dans le jardin d’Eden, elle n’a pas péché en mangeant le fruit de l’arbre de la connaissance, elle a péché en désobéissant à Dieu, (une muance très importante).
Le mal s’est déplacé dans des actes ou des choses qui ont été arbitrairement définis comme : « Attention, c’est interdit, c’est démoniaque, ou c’est un péché, ça vient du diable ».

Maintenant si vous vous persuadés que fumer n’est pas un péché, mais que des doutes subsistent, que vous vous sentez accusés, alors vous péchez par manque de conviction.
Pourquoi ?
Parce que « tout ce qui n’est pas le fruit d’une conviction est péché » (Romains 14 :23).
Donc ne restez pas sur des doutes et des interrogations.

Cherchez la vérité, mais en profondeur.

Les prophètes de Baal (qui sont légions aujourd’hui) ont vu que le manque de foi leur laissent une porte grande ouverte pour se rendre compétents et indispensables vis-à-vis de ceux qui doutent et tâtonnent; ils y ont vu alors leur fonds de commerce se profiler, là devant eux.

Ils ont établi un nouveau ministère : celui de la délivrance, celui de l’exorcisme.
On délivre les croyants de la délinquance, de la drogue, de l’alcool, de la cigarette, du sexe, toutes les addictions et les phobies y passent.
Et curieusement, ces croyants témoignent dans leur réunion d’un véritable miracle après leur délivrance.

Mais que s’est-il réellement passé ?

Ils ont simplement déplacé le mal (leur mal), ils l’ont mis ailleurs, en faisant bien attention à ce que l’essentiel reste caché sous le tapis.
Par conséquent se voyant purs, ils portent évidemment un faux témoignage.

Jésus l’a dit : « vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste. »
(le péché subsiste parce que celui qui en est atteint pense au contraire être inspiré).

Ils se déclarent délivrer du mal mais en le disant ils dévoilent au contraire qu’ils sont esclaves du péché.

Ma femme fumait un paquet de cigarette par jour avant de se convertir. Elle n’a suivi aucune séance de délivrance pour cela. Personne n’est venu lui imposer les mains.
Elle n’a même pas prié pour s’en défaire.
Le simple fait de croire et de chercher l’amour de Dieu, lui a subitement coupé net, le désir de fumer.

Y-a-t-il des exemples pour ceux qui se disent avoir une bonne vue, de voir clair, donc d’être saint… alors que le péché subsiste encore en eux ?
Oui, il y a des cas, et ils sont nombreux:

·       Certains se vantent de ne plus fumer grâce au Seigneur, d’être devenu modéré… oui, mais ils ont des excès de colère qu’ils s’empressent d’ailleurs de minimiser et de qualifier de juste et de sainte (une sainte colère comme celle de Dieu).
·       D’autres racontent qu’ils ne sont plus délinquants, qu’ils respectent et se soumettent à toutes les lois de leur pays…oui, mais ils continuent leurs crimes et leurs délits dans l’assemblée, ou dans leur famille ; ils brisent la communion en rejetant les uns, insultant les autres. Ils transgressent les lois d’amour envers leurs frères et sœurs.
·       D’autres témoignent de n’être plus lié à la drogueoui, mais ils continuent à avoir des hallucinations sur les gens (les voir pire ou meilleur qu’ils ne sont), ils ont de fausses pensées sur les évènements et ils se trompent sur leur conviction et sur leurs dons.
·       D’autres disent avoir été délivrés d’un esprit de luxure, ne recherchant plus les plaisirs de la chair… Oui, mais ils continuent à convoiter en désirant illégitimement ce qui ne leur appartient pas.
·       D’autres encore ne boivent plus une goutte d’alcooloui, mais ils continuent à avoir des excès d’humeur et leur cœur est bourré de jugement sur les autres.

Où sont passés leurs péchés à tous ?

Rien n’a disparu, tout est encore là, présent, mais tout est passé sous le tapis, voilà la réalité !
Et en cela nous avons vraiment à faire à des experts en dissimulation.

Ils amènent sur l’autel, un sacrifice détestable, des animaux impurs, des brebis et des bœufs bourrés de défauts, des aliments impropres à la consommation.
La fumée de leur offrande dégage une odeur nauséabonde, comme celle de Caïn. Et ils ont sur leurs lèvres des chants de louange puérile, sans profondeur, qui dévoilent leur amour superficiel et leur fausseté.

Rien n’a changé entre les israélites qui désobéissaient à Moïse et la grande majorité des croyants d’aujourd’hui qui passent par cette porte large et spacieuse de la dissimulation.

« Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi » selon 1 Jean 3 :4
Donc, pécher à une loi revient à pécher contre toutes les lois, nous dit Jacques « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. »

Pourquoi ?

Je vais vous donner une image, ce sera plus parlant.
Parce que ce n’est pas de l’arbre dont nous devons nous débarrasser, ni en l’occurrence ici du buisson (qui fait office d’arbre) mais de la forêt qu’il y a derrière (ah ! celle-là on l’a bien occulté).

Jésus, le fils de Dieu, ne va pas brûler la forêt, alors que nous ne lui montrons qu’un seul arbre (et encore, pas un arbre, un minuscule arbuste). Il est venu brûler avec nous, cette forêt que nous lui avons montrée. La nuance n’est pas moindre. Il ne fait pas à notre place, il fait avec nous et même en nous, en communion.
Le fait d’avoir retroussé et mis à l’envers son pantalon plein de tâches n’a pas enlevé les tâches. Les tâches sont toujours là mais cachées, retournées, on ne les voient plus.

C’est pourquoi, à la différence de celui qui se vante de voir, l’aveugle dont parle Jésus, sait qu’il est aveugle et en cela il ne pèche pas.
Il ne pèche pas, parce qu’il a une conscience totale de ses fautes. Et il s’en libère, mettant sa confiance alors en Dieu.
Le résultat nous est donné par Jean, toujours :(1Jean 3 :9-10 Bible Semeur)
« Celui qui est né de Dieu ne pèche pas, car la vie qui vient de Dieu a été implantée en lui et demeure en lui. Il ne peut pas pécher, puisqu’il est né de Dieu. C’est ainsi que se manifeste la différence entre les enfants de Dieu et les enfants du diable: celui qui ne fait pas ce qui est juste n’est pas de Dieu, pas plus que celui qui n’aime pas son frère ».

Ce que dit ici Jean est rarement repris correctement dans les assemblées.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’y a pas d’interprétations à donner à ce passage.  
Jean, d’abord, ne parle pas des païens, il n’évoque pas non plus des gens du monde comme étant : « des enfants du Diable ».
Il parle à des croyants, à une sorte de croyants.
N’y voyez pas non plus, une dénomination religieuse plutôt qu’une autre.


Jean s’adresse bien à ceux qui partagent la même foi que lui dans cette épître; 
Mais à partir du verset 10 il vise une certaine catégorie de personnes (une race) qui n’aime pas leur frère en parole ou en acte et qui cache leurs fautes, plutôt que de tout faire pour s’en séparer. Ils pèchent car ils ne pratiquent pas ce qui est juste.
L’apôtre montre de qui ils tiennent leur inspiration : du diable.

Pratiquer la justice n’est pas donné à tous.
Pourquoi en douter, alors que « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue » (Jean 1 :5) ?
Il n’y a qu’un tout petit nombre qui pratique la justice, et détrompez-vous, la plus grande majorité fait semblant de la pratiquer. Ce sont des imitateurs de la vérité.
L’apôtre fait donc bien la distinction entre les enfants du diable et les enfants de Dieu.

« Enfants, que personne ne vous égare (« Enfants », ce n’est pas enfants du monde), celui qui pratique la justice est juste, comme lui est juste. Celui qui pratique le péché est du diable, car dès le commencement le diable pèche. C'est pour ceci que le Fils de Dieu a été manifeste, afin qu'il détruisit les œuvres du diable ».

Pour détruire les œuvres du diable, il faut avant tout les montrer ; Montrer celles et ceux qui les pratiquent.
Dans le contexte  des épîtres, ce sont bien « des enfants du Seigneur », mais qui se sont trompés de Seigneur.
C’est Baal leur Seigneur. Ils voient « Jésus », il le loue du bout des lèvres, mais ils obéissent à Baal.

On les reconnait car ils sont troublés, ils ont peur et ils voient des péchés partout. Ils se sentent repris culpabilisés et ils attribuent leur mal-être et leurs échecs aux autres. Ils accusent les autres (et en l’occurrence leurs propre frères de foi).
Mais, c’est leur désobéissance la cause de tout cela ; et plutôt que de trouver leur libération dans un acte juste, ils persévèrent dans leurs ténèbres.

Jésus de Nazareth rend le même témoignage en pointant ceux qui s’en sont pris aux prophètes et qui ont montré ce caractère hypocrite ; Serpents, race de vipères voilà comment il les nomme.
« Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. 32 Comblez donc la mesure de vos pères. 33 Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? (comment échapperez-vous à l’enfer ?) »

Une race de serpent a pris forme depuis le jardin d’Eden et elle continue de génération en génération à exercer le même caractère que leur père le diable, s’endurcissant de plus en plus avec le temps.
La colère de Dieu est née de ce peuple qui n’est pas une minorité.

Jésus s’adressait à la foule, mais aussi à ses disciples, quand il évoquait les malheurs tombant sur cette race. Chapitre 23 verset 1
« Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit… Malheur, malheur à vous»

Jésus ne vise personne en particulier, il suscite une prise de conscience individuelle.
Que chacun puisse se poser la question pour soi : « Suis-je comme cela moi aussi ?
« Suis-je hypocrite ? Est-ce que mes actes religieux ne sont pas plutôt une apparence de sainteté que je me donne, un cache-misère ?

Donc, ses disciples, comme des gens de la foule pouvaient être, mais aussi devenir, cette race incrédule et perverse qu’il appelle pharisiens, scribes et hypocrite.
Tout le monde, chacun devrait se sentir visé pour s’examiner de près, et non se réjouir trop rapidement de son état, moi comme n’importe qui d’ailleurs.
Chacun ne voit que Judas Iscariote seul susceptible de tomber, mais à Pierre, Jésus lui a dit : « arrière de moi satan », Pierre l’a renié trois fois, il a pris l’épée, s’attribuant la vengeance.
Alors ce n’est pas un hasard non plus si Pierre dans sa seconde épître parle si bien des enfants du diable comme des aveugles. Chapitre 1 verset 9-10 :
« l’aveugle ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais (ou vous ne tomberez pas)»
Pierre sait de quoi il parle en exhortant les croyants d’affermir leur vocation et leur élection, car il a eu des expériences qui auraient pu le faire tomber très bas.

Ne faisons pas de Pierre une idole.
Le fait d’être apôtre : lui a-t-il donné une gloire supérieure ?
Qui peut se vanter d’avoir été irréprochable ?
Qui est sûr de ne pas tomber ?

Un nombre inouï de croyants se voient à genoux alors qu’ils sont debout. Leurs Eglises portent des noms de blasphèmes comme « Eglise du roi des rois, Eglises des vases d’honneurs ou Eglise du Saint-Esprit, Eglise des Elus, de l’Epouse de Dieu, etc »
La question fondamentale c’est : qui est leur père ?
Il y a vraiment de quoi se revêtir d’humilité ; et sans vouloir bomber le torse,  plutôt que de se glorifier d’être des enfants de Dieu, d’être des fils du roi des rois, inébranlables et toujours vainqueurs quoi qu’il arrive, allons sur nos genoux.
Non, revêtons-nous de ce manteau d’humilité pour ne pas tomber dans l’orgueil et la suffisance.
Les temps sont courts. Ouvrons les yeux et lavons nos tâches.   
Amen


dimanche 21 avril 2019

LA MASTURBATION EST-ELLE INCOMPATIBLE AVEC LA FOI ?

272
Par Eric Ruiz

Je voudrais évoquer en ce jour de fête solennelle (puisque c’est la Pâque chrétienne) un sujet très sensible, très tabou - la masturbation.
J’ai moi-même longtemps éviter d’en parler tellement je me sentais mal à l’aise, ressentant une gêne très proche de la faute, une espèce de sujet honteux, qu’on évite d’aborder, quelque chose d’inutile et de stérile.
La société en a fait une saleté que chacun essaye de pousser sous le tapis, de cacher. Aujourd’hui, le Saint-Esprit me montre que le moment est venu de mettre la lumière sur cet épais manteau de ténèbres.

Je lisais un post d’un chrétien sur Internet, récemment, qui disait une chose terrible sur la masturbation :

« Si vous vous masturbez, vous serez pauvre pour toujours…cet acte, consiste à faire un don de sperme au royaume des ténèbres…c’est comme si vous avez une relation sexuelle avec un démon…et des femmes peuvent ainsi enfanter des démons ». Puis il a cité l’exemple de quelqu’un qui avait tout perdu à cause de ce péché mais qu’après son repentir, la bénédiction financière s’est alors déversée dans sa vie.

J’étais aussi très étonné, sinon plus, de voir autant de commentaires répondre par « amen, Alléluia, vérité, merci frère, soit béni… », autant d’acquiescement pour cette gloire donnée… aux démons.
Je me suis dit : mais comment peut-on devenir si tordu dans sa tête ?
Cette personne endurcie ne pratique-t-elle pas l’évitement à « un très haut niveau » pour pouvoir accuser et prophétiser de tels malheurs sur les gens, à partir d’un acte naturel en soi ?
En disant les choses ainsi, elle se glorifie de ne pas tomber dans ce péché.
Pourquoi ?
N’en fait-elle pas, en réalité, d’autres qui l’accusent terriblement, mais qu’elle cacherait, qu’elle dissimulerait en montrant celui-ci, qu’elle ne pratique pas, bien-sûr ?
C’est sa manière de diminuer le poids de culpabilité qu’elle ressent.
Mais elle n’est pas la seule dans cette situation, tous ceux qui acquiesçaient montrent aussi que leur soi-disant consécration n’est qu’une façade pour dissimuler.
Jésus aurait pu encore dans ce contexte, dire : « que celui qui est sans péché lance la première pierre »

Accuser les autres, c’est déjà s’accuser soi.

En accusant, on se dévoile soi-même.
Il y a une proportion dans l’accusation. L’accusation est proportionnelle à ce que j’ai caché et qui m’oppresse.
Alors, plutôt que de se cacher en continuant à nier ou, à nier en accusant (puisque accuser l’autre équivaut à nier), eh bien, ouvrons nos yeux sur notre réalité et prions pour nos propres addictions, nos propres péchés (« Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il? Que chacun se plaigne de ses propres péchés. » (Lamentations 3 :39).

Revenons aux origines :

La masturbation, tout comme certaines pratiques sexuelles restent très taboues dans les milieux religieux.
C’est encore un moyen (encore un de plus) de culpabiliser l’autre, pour imposer une idéologie religieuse et renforcer un faux évangile (je suis bien dans la continuité du message précédent : « Ne péchez plus, sortez de l’évitement ! »).

D’où vient ce lourd passé d’obscurantisme ?

« Il est une race qui maudit son père, Et qui ne bénit point sa mère. Il est une race qui se croit pure, Et qui n'est pas lavée de sa souillure. » (Proverbes 30 :11,12).

Cette race, c’est la religion, qui par son infidélité maudit Dieu le Père et ne bénit pas l’Eglise, la mère. La religion, c’est la race de Jéroboam (le côté idolâtre d’Israël), l’Eglise catholique en premier et les autres Eglises ensuite.

Pourquoi l’Eglise catholique ?
Parce qu’elle est le fondement des racines de la religion chrétienne en France, et qu’elle a très rapidement identifié la faiblesse de la chair et l’impudicité du Nouveau Testament, comme étant : tous les actes sexuels qui n’ont pas pour objet premier la fécondation.

 La jouissance, le plaisir sensuel, comme l’onanisme ont été arbitrairement qualifié d’impur et donc strictement défendu.
La masturbation a été qualifiée de « pollution nocturne » et de « péché solitaire ».
Cet interdit s’est propagé dans la pensée collective pour culpabiliser au plus fort …
Qui ?
En premier, tous ceux qui veulent se consacrer pour Dieu ; et qui doivent alors s’interdire toute jouissance sexuelle hors du seul but de procréer.
La religion a fait par conséquent quelque chose de grave : elle a déclaré impur ce qui est pur. Elle a déclaré la chasteté et le célibat comme les fonctions les plus honorables du croyant, dénigrant et diabolisant tout abandon dans la recherche du plaisir sexuel, même pour des gens mariés (considérant que la piété chez un couple de croyants doit se caractériser par la modération, l’absence de passion, et une chasteté extrême).
On voit aujourd’hui où tous ces interdits ont abouti.

Les rites religieux n’ont servi qu’à une seule chose : cacher ce qu’ils voulaient abolir : la pédophilie, l’homosexualité, la fornication, l’adultère, la prostitution ont  remplis les assemblées et ces abominations ont été pratiqués et organisés aussi par des « hommes de Dieu » sans scrupules.

Alors, disons-le tout de suite, la masturbation, comme tout acte sexuel peut être un péché comme aussi (et j’insiste) une action bénéfique.

Dans la Bible, il n’y a qu’un seul passage qui évoque avec certitude la masturbation, c’est lorsque le fils de Juda, Onan, le fit (mais attention regarder le contexte et l’intention) : afin de ne pas avoir de descendance.
« Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se souillait à terre lorsqu'il allait vers la femme de son frère, afin de ne pas donner de postérité à son frère. Ce qu'il faisait déplut à l’Éternel, qui le fit aussi mourir ». (Genèse 38 :9-10)

Dieu le fit mourir, non pas parce qu’il s’était masturber, mais parce que l’intention était mauvaise : Il ne voulait pas donner d’enfants à la femme de son frère. En se masturbant, il refusait de donner une descendance à Juda, il s’opposait à l’alliance faite entre Dieu et Israël et ses enfants ;
Et dans la loi divine on le sait, tous ceux qui s’opposeront à l’alliance entre Dieu et son peuple seront punis de mort.
Son frère Er étant décédé, il était lié à la loi du Lévirat qui stipule l’obligation pour un frère de donner une descendance à la veuve de son frère, mort sans héritier.
Donc, cette situation était tout à fait légitime ; Mais lui Onan, refusait d’obéir à ce qu’il ne l’avantageait pas. Il voulait faire sa propre volonté, celle de convoiter un meilleur héritage, son propre héritage, sa propre descendance.

Ce qui est bizarre, c’est que le nom d’Onan a donné en français le nom de Onanisme, synonyme de masturbation ; Alors qu’Onan a plus à se reprocher sa désobéissance que sa masturbation.
En hébreux, Onan a la signification d’iniquité, alors vous en conviendrez, il n’y a qu’un pas pour associer la jouissance personnelle à l’iniquité ; et pas n’importe quelle iniquité, celle d’Onan.
Eh bien ce pas a été franchi par le catholicisme, en premier suivi par d’autres religions ensuite.
Cette religion lui a donné les caractères de la souillure.
On se souillerait alors en évacuant la semence en dehors de la matrice procréatrice. La masturbation, le retrait, (une forme de contraception) ont symbolisé alors la semence de mort, alors que la semence de vie, c’est celle qui va permettre l’ovulation puis la procréation.
(L’intérieur : la vie ; l’extérieur, la mort)

En fin de compte, cette confusion sera lourde de sens et de malheur, elle ensemencera des siècles d’obscurantisme.
La religion a décrété que la culpabilité se ferait d’abord par la sexualité.
Le pape Benoit XVI en 2005 l’a prouvé encore en reconfirmant les bases du catéchisme de l’Eglise: dans la question 492, il a répondu que: " la masturbation est un péché gravement contraire à la chasteté ; ce péché est l'expression du vice de la luxure."

La vérité est tout autre : l’acte (la masturbation en elle-même) n’est pas condamnable, c’est l’intention, le mobile, le plus important pour Dieu.

Quand on commence à cacher sa sexualité solitaire, c’est qu’on a honte. Cette peur cache, évite d’affronter les vrais problèmes.
Et la religion, elle, s’emploie à maintenir ce système pervers et fourbe pour assujettir ses fidèles à ses traditions.

C’est tellement facile de placer des liens sur les gens pour les rendre faibles et dépendant d’un système d’influence, qui a seul vocation de nous déculpabiliser… par des actes religieux.
Dans les assemblées, la plupart des membres se sentent coupable en pratiquant une sexualité solitaire, c’est pourquoi ils vont pratiquer l’évitement par les dons et l’investissement dans l’Eglise, qui vont devenir, alors, (souvent inconsciemment) un ensemble de rites obligatoires (les baptêmes, la présence aux cultes, la communion, les fêtes liturgiques, le mariage…servent de moyens de déculpabilisation).

Donc dans les faits, se donner du plaisir par la masturbation, n’est en rien honteux et fautif, loin de là.
Cependant, il y a des intentions à prendre en considération.

Et la première considération à prendre, c’est :
Où commence et où finit l’adultère ?

Matthieu 5 :27-28 : « Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur ». 

Voilà le mobile qui est à prendre en considération, Jésus nous le donne ici : Le fait de regarder avec envie et désir une personne dont la relation avec elle serait illégitime (pour la convoiter), c’est faire l’acte dans son cœur.

Alors pour en revenir à la masturbation : Si vous faite l’acte en pensant à une autre femme ou en pensant à un autre homme, ou en regardant la photo ou la vidéo d’une autre personne que votre époux, ou épouse, vous commettez un adultère, puisque dans votre cœur vous avez remplacé le seul objet de vos désirs par un autre objet.
Mais de la même façon, si vous avez une relation sexuelle avec votre conjoint et que vous avez une autre image que lui, qui vient à votre esprit, par votre cœur, c’est un acte adultère, aussi.
On peut faire un acte adultère avec sa femme rien qu’en pensant à une autre.

Pour les personnes non mariées, célibataires, c’est pareil, l’acte masturbatoire n’est pas mauvais, sauf s’il sert à convoiter une tierce personne (d’où la nécessité de se séparer d’images, de vidéos, mais aussi et surtout, de pensées favorisant une attirance illégitime).

Je voudrais insister sur la notion de légitimité.
Quelque chose de légitime, c’est une chose conforme au droit et aux lois. C’est une chose juste.
Mais on ne peut pas convoiter une chose légitime. C’est un contre sens. Tout ce que l’on convoite ne nous appartient pas, c’est comme un vol, une usurpation.

-        Par conséquent, l’illégitimité pour des personnes mariées, c’est (selon la loi de la grâce) : toute personne convoitée sans exception. Ce qui veut dire : toute personne autre que son conjoint, devient forcément illégitime.

-        Mais pour des célibataires : l’illégitimité ne se traduit pas pareil ; nous n’avons pas à faire à la même convoitise.

Je m’explique : si étant célibataire je me prends d’affection pour une femme dans le but de me lier à elle (me lier dans le sens de me fiancée ou en me mariant) je ne la convoite pas ; je l’a désir légitimement.
Donc, toute image d’elle dans mon cœur est une bonne image et la masturbation est naturelle et bonne puisqu’elle renforce le désir et l’amour pour cette personne aimée.
Si on se réfère au Cantique des cantiques, Salomon et la Sulamite témoignaient d’un désir sensuel et érotique au plus haut point. Est-ce mal ? Non, c’est beau et légitime, donc respectable.

Si j’en reviens à Onan qui a repris la femme de son frère, c’est en toute légitimité qu’il pouvait la désirer ; alors qu’auparavant tant que son frère était vivant s’il l’avait désiré, il aurait commis un péché. Le contexte est primordial.

Concrètement, on peut se faire un plaisir solitaire, sans avoir l’image ou la représentation mentale d’une personne illégitime. Sinon dans le cas contraire, cela s’appelle aussi l’adultère.

Il n’y a pas de mal à se faire plaisir. Comme je le disais, tout est une question d’intention.

Si vous vous masturber trop souvent à votre gré, où est le péché ? (sûrement pas dans l’acte, sûrement pas dans la masturbation)
Alors où ?
Cela ne cache-t-il pas plutôt un manque affectif, qui est devenu obsessionnel?
En pourvoyant à ce manque, vous cherchez l’équilibre que vous avez perdu, c’est tout.
Priez plutôt alors, pour retrouver une affection équilibrée, (que vous avez sans doute d’ailleurs négligée avec Dieu, en premier).
Donc, priez et agissez plutôt dans ce sens que pour arrêter cet acte répétitif.

Si votre conjoint est indisponible sexuellement pour de multiples raisons, avoir recours à la masturbation, est-ce un péché, alors ?
Non, c’est un moyen d’assouvir ses désirs, envers l’être aimé, en  respectant ses choix, ou son incapacité. Il n’y a pas là de mauvaises intentions ou d’intentions cachées.

Une intention cachée serait de faire des actes sexuels isolés pour éviter de faire plaisir à l’autre, et là on pécherait par manque d’amour.
Tout est encore une affaire de cœur et d’évitement.
Je dis évitement, car on ne se marie pas, non plus, pour échapper à la masturbation, car là encore on retomberait dans l’évitement, qui cache d’autres péchés.

L’apôtre Pierre dans sa deuxième épître avait un désir très fort : c’est que nous devenions participants de la nature divine. Comment ?
«  …en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise (la mauvaise intention) » ;
Puis il nous a donné la clé pour fuir cette corruption, « à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre …à la vertu la science ». Notre vertu, notre piété (ce comportement habituel à faire le bien) ne peut être vraie que si nous avons la science qui va avec.
Cette science n’est autre que la révélation de Dieu, qui vient éclairer cette vertu, pour que nous puissions l’exercer d’une bonne manière.

Alors passons à la pratique…

Les choses en fait, sont très simples et très logiques.  Regardons à la relation que nous devons avoir avec Dieu :
Dieu, nous demande de ne pas avoir d’image de lui autre que l’amour que nous avons pour lui dans le cœur.
Pourquoi ?
Parce que nous sommes faits à sa ressemblance.
Alors pour les mêmes raisons : avoir une image, une représentation mentale quelconque de Dieu, sera forcément fausse, elle nous conduira inévitablement à convoiter un autre dieu, à idolâtrer une autre personne ; ce sera forcément une image mentale illégitime.

La jalousie de notre Dieu est exactement la même que celle que nous devons avoir pour notre époux ou épouse (quel soit présente, future, ou dans nos pensées).
C’est une jalousie d’exclusivité (rien à voir avec une jalousie charnelle issue d’un manque de confiance)
Nous avons dans le cœur cette exclusivité : « Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux et en bas sur la terre ».
Par conséquent ; se servir d’images illicites, en ayant un plaisir sexuel devant elle, c’est une manière de se prosterner.
Et Dieu punit par jalousie, parce qu’il n’est plus exclusivement le centre de nos désirs (Exode 20 :5).
On ne peut que se rendre à l’évidence : la convoitise amène toujours l’idolâtrie.

Alors, si nous tombons dans cette tentation, sommes-nous condamnés ?… Ou plutôt, Jésus-Christ n’est-il pas venu pour nous délivrer du mal (de la convoitise, de l’idolâtrie)?

Qu’a-t-il dit à la femme adultère que des hommes étaient venus lapider ?

A-t-il dit :« Je te priverais de ressources, tu seras pauvre et tes enfants seront des démons »(ne plaisantons-pas, c’est ce que des croyants pensent et pire, c’est ce que des pasteurs enseignent ; et ils vont célébrer la Pâque en plus) ?

Non, « Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Qui t’a condamnée? Elle répondit: personne, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus ».

Vous voyez bien, Jésus ne nous accuse de rien, il nous montre une direction, la vraie voie de la liberté.

Nous pouvons prier pour qu’il éloigne de nous cette tentation ; et faire en sorte de ne pas se laisser à nouveau piéger par elle. C’est « la prière du notre Père » : Père éloigne de nous la tentation, donne-nous la force et le courage de ne pas succomber.

Maintenant, si cela perdure quand même, nous pouvons rajouter des jours, des actes pour notre purification : 40 jours pour un homme, 80 jours pour une femme. Et faire que pendant toute cette durée de repentance et de purification, nos péchés confessés restent loin de nous (je vous renvoie au message sur « Que signifie se purifier vraiment ? »).

Dieu veut nous donner les moyens de briser nos liens. Il ne nous montre pas nos liens pour nous accuser et nous condamner, mais au contraire en les voyants, il nous aide, à les ôter définitivement, à sortir de nos limitations, de nos ténèbres.

Soyons libre en Christ et résistons au diable !
Comment ?
En coupant les liens avec les moyens que Dieu nous a donnés, en regardant en premier dans la même direction.
Cette direction, c’est l’Arche de l’alliance qui nous l’a donne :
Les deux chérubins du propitiatoire,(les Fils de Dieu) ne se regardaient pas, ils regardaient dans la même direction, pas vers le haut mais vers le bas, vers le coffre de l’alliance, vers le cœur de Dieu. C’est là que se trouve le trésor, notre trésor aussi… dans nos intentions et dans les intentions de Dieu ; C’est là et rien que là que nous y trouverons notre liberté en Christ.
Amen

dimanche 14 avril 2019

NE PÉCHEZ PLUS, SORTEZ DE L'ÉVITEMENT !


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Par Eric Ruiz

Jésus est venu ôter le péché du monde (c’est vrai). Mais pour l’ôter, il y a des liens que nous devons nous, briser, des verrous d’airain que nous devons, nous, faire sauter, bref nous avons besoin de réaliser la portée de l’évitement. L’évitement s’oppose d’emblée à toute libération.
Attention, la plupart des dogmes religieux sont nés à partir de cette théorie, bien plus, de cette stratégie.

Que signifie cette théorie de l’évitement ?

Je vais partir d’un exemple de la vie quotidienne :
« J’ai oublié de faire une course importante pour quelqu’un. En voyant la personne, je n’ose le lui avouer, par peur de sa réaction.
Voilà l’évitement : je lui mens en lui racontant une fausse raison afin d’éviter une réaction douloureuse (elle pourrait se mettre en colère et je pourrais perdre ma crédibilité).
J’ai préféré, donc mentir, car le mensonge va servir à me disculper.
Ici, l’évitement sert à cacher une faute par une autre faute.

Quoiqu’il en soit : l’évitement sert toujours à cacher.

Donc l’évitement, c’est un processus mental, bien souvent inconscient ; On élabore une stratégie qui va consister à réagir par la défense face à une situation que l’on redoute.

Plutôt que de s’attaquer et d’affronter le problème en face, on le fuit, on le cache même.

Ce moyen de procéder n’est pas rare, il est plus que fréquent, puisqu’il est présent dans chaque personne, en chacun de nous ;
Nous avons inconsciemment tendance à choisir une stratégie défensive, plutôt que de s’attaquer au problème.

Un autre exemple (bien différent du premier) : j’ai peur que ma femme me trompe, je suis jaloux. Situation d’évitement : Je l’oblige à rester à la maison et je l’empêche d’aller voir des amis, je contrôle ses sorties. Affronter le problème serait de reconnaître que c’est moi, et moi seul qui ai commis une infidélité (peu importe quand, cela peut remonter à longtemps) ; et que c’est devenu une obsession dans mon couple (un TOC un Trouble Obsessionnel Compulsif). C’est l’infidélité la cause de ce comportement d’évitement.

Mais ici, on se défend de quoi exactement ?

La réponse est toute simple : On se défend (comme dans le premier exemple) d’une attaque causée par la culpabilité.
C’est le souvenir toujours présent d’avoir été infidèle qui me rend coupable, donc tyrannique.
L’évitement a créé un mal supérieur se traduisant par une obsession : l’obsession de se voir soi-même trompé.
Toujours la même loi qui nous poursuit (ou nous libère): ce que l’on sème, on le récolte.

Choisir de se défendre, cela consiste à opter pour une stratégie plus « soft », plus douce, qui nous permet d’envisager l’avenir plus sereinement, sans ressentir ce désagréable sentiment de culpabilité. (Dans le premier cas: mentir va servir à éviter des reproches et éviter d’être dévalorisé ; dans le deuxième cas : être autoritaire et tyrannique est plus facile que d’être soi-même fidèle, ou d’avouer cette faiblesse et se débarrasser du péché d’adultère).

Dans tous les cas on préfère, alors, dépenser son énergie pour éloigner ce qui nous cause du mal (la culpabilité ; l’humiliation), plutôt que de chercher une solution juste et bonne, mais qui n’est pas sans douleur.
Le but, pour résumé, c’est toujours retrouver rapidement une situation stable d’accalmie, à court terme (malheureusement, elle reste et restera à court terme).

Adam et Eve par leur désobéissance se sont culpabilisés et se sont sentis humiliés en se trouvant nus. Plutôt que de chercher à réparer leur faute et l’avouer à Dieu, ils se sont cachés. Ils ont caché leur nudité.
Mais la douleur causée par la culpabilité et l’humiliation, s’est transformée en douleur beaucoup plus importante, causée cette fois-ci par leur châtiment (chassé du jardin, enfantant dans la douleur, blessé au talon…).

L’évitement finira toujours sa course dans le châtiment. Nous devons en être persuadés, pourquoi ?
Pour changer de cap, car la douleur sera transposée et amplifiée (Les esprits impurs exerceront alors leur travail de destruction).

L’évitement a néanmoins (et c’est là, la surprise) des résultats très positifs… mais détrompez-vous, pas pour ceux qui le pratique, mais pour tous les systèmes d’influence, qui en font commerce. (Il y a un commerce de l’évitement, on s’enrichit avec).

C’est quoi au juste un système d’influence ?

Nous avons une tendance naturelle, à juger et à nous émouvoir sur la connaissance.
Donc, nous faisons confiance envers ceux qui disposent d’une plus grande compétence ou d’une meilleure expertise que les autres.
Par conséquent en leur attribuant notre confiance ou notre légitimité, nous leur donnons un pouvoir d’influence sur nous. Nous les faisons maîtres et nous disciples.

Alors vous l’aurez sans doute compris, il n’y a pas que les politiciens, les lobbyistes, les mafieux qui utilisent ce pouvoir, toutes les religions et leurs apôtres quels qu’ils soient n’échappent pas à ce système et c’est là leur force, ils possèdent cette légitimité, ce pouvoir d’influence.

Leur pouvoir est grand justement parce que leurs dogmes gèrent le problème de l’évitement ; et ceux qui dirigent ont conscience qu’il ne sera jamais résolu.
Ce problème reviendra en boucle nous déstabiliser et le recours à une stratégie d’évitement sera un acte perpétuel (ça ne finira jamais).

Nous avons confiance, nous avons foi dans leur système parce que les effets positifs sont rapides (même s’ils ne sont qu’éphémères) : Les sentiments de stress baissent, l’angoisse est mieux canalisée, moins présente, une certaine paix s’installe ;
Donc la religion offre une très bonne alternative à toute forme de dépression et de détresse psychologique (mais on le sait c’est pour un temps seulement;
Le temps suffisant de démontrer une certaine efficacité de la religion, mais aussi ses limites).

Concrètement le principal mobile de l’évitement, c’est la douleur. Il faut éviter la souffrance qui grandirait en se séparant réellement de ses fautes.
On redoute, en fait, quelque chose de très subjectif, puisque, c’est simplement imaginer les conséquences qui est insupportable, imaginez un mal être, un mal de vivre causés par l’humiliation d’avouer ses fautes, de faire un vrai mea culpa.

Alors confesser ses péchés, donner de l’argent pour l’Eglise, prier pour des malades, parler de Dieu autour de soi, se réfugier dans l’étude des textes sacrés, tout cela sert inconsciemment à évacuer la culpabilité, à éviter de s’humilier.
Ces pratiques (louables en soi) seront moins douloureuses et même plus valorisantes que de se séparer réellement de ses fautes (voilà la controverse du bien et du mal : le bien va permettre de cacher le mal). 

Que provoque l’esprit religieux alors ?

La soumission. La soumission pure et dure.
Sans le dire ouvertement, cet esprit impur leur dit : « soumettez-vous à mes lois et pratiquez-les et vous évacuerez la culpabilité, vous éliminerez (superficiellement) vos fautes (elles seront cachées) ! »
Donc, au lieu de confesser ses fautes et de s’en séparer on balaye tout çà et on le met sous le tapis (un p’tit tour de passe-passe).
Voilà comment on fait un semblant de ménage dans sa vie, la saleté passe sous le tapis.

« Mettre la poussière sous le tapis » (j’aime bien cette image parce qu’elle reflète l’acte de se mentir à soi-même en ayant ôté le problème de la vue, mais sans en ôter l’existence comme une simple poussière, mise sous le tapis)
Je mets la poussière sous le tapis à quels moments ?
1.     Je mets la poussière sous le tapis lorsque je me sens mieux, en me croyant purifiés par mon Dieu qui ne verrait plus mes fautes ; ou alors,
2.     Je mets la poussière sous le tapis lorsque et je me sens purs en pratiquant des traditions religieuses qui ont des effets purificateurs (ça c’est un évitement habituel dans les assemblées).
3.     Je mets la poussière sous le tapis aussi, lorsque je mets la faute sur l’adversaire, d’autant qu’il reste invisible (c’est la faute du diable, d’un complot planétaire, c’est celle des démons, la faute à pas de chance ou encore celle d’un Dieu qui met ses enfants à l’épreuve).

Le rejet de la faute sur autrui évite la remise en cause qui est vraiment le vrai combat, celui de s’attaquer aux vrais problèmes (les siens).

Alors l’esprit religieux va plus loin, il souhaite évacuer la mort et la culpabilité qui va aussi avec le fait de penser que nous pourrions perdre notre salut.
Le moteur de notre croyance alors n’est plus l’humiliation, mais c’est la peur : la peur de mourir et celle de l’enfer qui deviennent insupportables.

Alors, on se réfugie derrière des théories universelles, faisant office de vérité parce qu’elles sont reconnues par de nombreux croyants. Cela nous confortent, apaisent notre inquiétude et diminuent notre culpabilité.
C’est la construction d’un nouveau système, appelons-le : le « soutien social » qui vient au secours du credo religieux et qui y puise sa force.
-        Le soutien social va servir alors de lien à partir de 4 éléments de base, celui :
1.     de l’information,
2.     du renforcement idéologique,
3.     du conseiller, et pour finir
4.     de la légitimité.
Je m’explique écoutez bien (c’est beaucoup plus simple que cela en a l’air)
L’information : c’est la connaissance d’un principe.
Le renforcement idéologique : c’est que ce principe devienne une vérité établie. Le conseiller vient rappeler cette vérité pour l’ancrer, qu’elle devienne une habitude de pensée ;
et la légitimité c’est de faire admettre par le plus grand nombre cette connaissance qui est devenue un principe fondamental de la foi.
Prenons un exemple : je donne l’information suivante : « répéter des versets produit la foi ».
Ensuite je renforce idéologiquement cette pensée en affirmant, versets à l’appui : «  que la foi vient de la parole de Dieu, de nos paroles, de ce qu’on dit, nous croyants ».
Le conseiller vient alors confirmer,  donner des témoignages où cette théorie a bien marché ; et enfin la légitimité, c’est que de très nombreuses assemblées (même éloignées) vont aller dans ce sens : la foi provient vraiment de ce qu’on dit, qui prend alors beaucoup plus de valeur que notre vertu ou notre piété (ce que l’on est). Ce que l’on dit a plus de puissance que ce que l’on est.
Voilà comment nait et se légitime une fausse croyance, une foi vaine.

L’apôtre Pierre en a fait un cheval de bataille : «  fuyez la corruption qui existe dans le monde par la convoitise et faites tous vos efforts pour joindre à votre foi, la vertu ».
(Voyez comment arrive la corruption… par le soutien social : Comme on croit tous pareil, on se croit mis à part dans la vérité, plus libre, plus fort, ayant plus de connaissance, alors qu’on a juste changé de troupeau, ou de leader et on redevient un mouton dans un autre troupeau et on ne fait plus d’efforts pour joindre à notre foi, la vertu qui est la démonstration visuelle de notre foi, la piété).

Ce soutien social, ne date pas d’hier, c’est Jéroboam, premier roi du nouveau royaume d’Israël après le schisme qui en fit une véritable institution.
Jéroboam, dont le sens de son nom dévoile son ambition : « le peuple devient nombreux ». Jéroboam cherchait vraiment sa légitimité en rassemblant le plus grand nombre autour de lui.
Regardez sa stratégie :
Pour garder et augmenter son troupeau, ses fidèles, et surtout qu’ils n’aillent pas avec Roboam (roi de Juda), il devait donner de nouvelles information sur la foi, créer de nouveaux liens idéologiques autour de lui mais aussi, autour de nouveau lieux mythiques. Il devait bâtir de nouveaux temples, et établir d’autres doctrines, comme celle de joindre à la foi une fausse vertu, une fausse démonstration d’actes inspirés, (eh oui, l’évitement, est là pour cacher le fait qu’il désobéissait aux commandements de Dieu).
C’est ce qu’il fit avec la construction de deux autels, deux lieux d’adoration, deux veaux d’or : un à Béthel et un autre à Dan (son lien de soutien social devenait légitime puisqu’il se rependait partout : du Nord, Dan au sud, Béthel).
Il fallait que son peuple (quand même 10 tribus sur les 12) détourne les yeux de Jérusalem, (qui incarne la vérité) et qu’il passe par une autre forme de repentance ; deux lieux plus purificateurs que Jérusalem (car Jéroboam convoitait l’alliance faite au roi David pour Israël : (Psaume 89 :36-37) « Sa postérité subsistera toujours; Son trône sera devant moi comme le soleil, 37Comme la lune il aura une éternelle durée. Le témoin qui est dans le ciel est fidèle ».

Par conséquent, pour refouler et cacher ses péchés, il fallait créer des actes religieux nouveaux et à répétitions, créer un nouveau crédo et bien-sûr sans oublier de faire la guerre aux opposants (c’est ce qu’a fait Jéroboam tout au long de son règne).

Les religions en changeant de nom, en changeant de leader, de doctrines, en s’érigeant au-dessus des autres (donc en leur faisant la guerre) ont renforcé une nouvelle perception de la foi ; une foi plus purificatrice (plus sacrificielle dans les symboles et les traditions, mais plus du tout dans les faits). Elles ont tenté de nous faire croire que la saleté avait disparu, (que c’était les autres qui l’avait) alors qu’elle était toujours cachée sous le tapis.
Ces religions ont marché elles aussi dans la voie de Jéroboam, se livrant aux mêmes péchés que lui.

Cette sorte de foi a le même but que la maison de Jéroboam: cacher les péchés en diminuant l’effet des souvenirs traumatisants, par des stratégies répétitives :
On répète des prières, on prie à des heures fixes, on se base sur les mêmes lois, on a recours à un imaginaire mystique, à des images mentales, des icônes, des anges.
On partage des symboles religieux, on se conforme à des rites de groupe ; Tout cela créent en plus un renforcement du lien social et fait régresser ce douloureux sentiment de culpabilité, qui (je le répète) est à la base de l’évitement.
Jéroboam et ses conseillers, le comprirent très bien et le roi d’Israël nomma pour cela des nouveaux sacrificateurs, qui n’étaient plus des Lévites ; il institua de nouvelles fêtes, des nouveaux rituels de sacrifices.
La légitimité de sa nouvelle religion passait par là.
Toute cette mise en scène avait un but : celui d’éloigner le sentiment de culpabilité du peuple israélite dont il avait la charge. Ils péchaient tous, mais sans en ressentir le poids de la culpabilité.
N’y voyait-vous pas un parallèle évident avec les assemblées d’aujourd’hui ? Avec tous ces groupes religieux qui se vantent d’être l’Israël de Dieu ; oui ils sont l’Israël mais précisons, ils ne sont pas la cité de David: ne sont-ils pas plutôt la maison de Jéroboam, la Jéroboam de Dieu ?
Ils ont caché, évacué la culpabilité au profit d’un commerce d’offrandes, de dîmes, de dons multiples (ce sont les nouveaux rituels de sacrifices ; ils achètent leur paix intérieur, par ces moyens).
Alors, ne subissons pas le même sort qu’ont vécu ceux qui ont péché en suivant la voie de Jéroboam.

Pour cela : revenons, encore une fois, à la culpabilité

La culpabilité est un concept très intéressant.
On préfère souvent ne pas en parler ou rapidement ou de manières très succinctes.
Pourquoi ?
Parce qu’elle évoque notre état d’hommes et de femmes fragiles, vulnérables, et avilissants (on se sent petit, peureux, faible, insignifiant et honteux).
C’est notre estime de soi qui se dégrade alors à nos propres yeux et on préfère prendre n’importe quel chemin qui, lui au moins, préservera une vision positive de nous-mêmes.
Cet état nous met mal à l’aise à cause des fautes et des péchés qui stagnent sans jamais être résolus ; et surtout, cet état renvoie à l’éphémère, à la mort qui est notre état génétique en devenir. On peut à force de culpabilité mourir rongé par les remords. C‘est ce que fera Judas Iscariote après avoir trahi Jésus.

 Pourtant contrairement à ce que pense le religieux,
1°) La culpabilité est bonne et libératrice, à une seule condition seulement : qu’elle nous ouvre les yeux sur nous-mêmes, que nous apprenions à la surmonter pour nous abaisser, nous humilier, que nous cherchions la réparation, le pardon plutôt que de la laisser nous envahir et nous enchaîner à elle, car elle finira par nous châtier tôt ou tard.

2°) Par contre, la culpabilité est un poison quand elle provient d’une tierce personne ou d’une idéologie qui souhaite nous influencer à croire et à agir comme elle, ou quand elle nous force à obéir à une loi.
Ce deuxième cas est le cas le plus utilisé par tous les mouvements idéologiques et religieux (obéir à une loi) et très paradoxalement par un mouvement assez récent qui a réussi à répandre ses influences jusque dans la conscience collective.
Elle met en avant le rejet de toute contrainte, et de tous sacrifices :
« le New-âge ».
Ce mouvement idéologique propose une nouvelle gestion mentale.
Cette gestion est séduisante car elle touche la connaissance.
Nous rentrons dans une nouvelle ère où le contrôle de tout se fait par notre conscience.
Ce mouvement prône le bien-être et l’estime de soi comme un absolu, qui passent par l’abstraction totale du sentiment de culpabilité.

Le « développement personnel » (deux mots associés que l’on voit partout) passe ici nécessairement par la dissimulation du sentiment de culpabilité.
On y adopte une nouvelle manière d’aimer Dieu. On fait « l’expérience de Dieu », d’un Dieu créateur entièrement bon qui ne cherche plus, que notre élévation (faire grandir en nous une conscience supérieure) ; c’est notre propre gloire que nous convoitons alors.
La loi de cette religion est subtile puisqu’elle évacue tout sacrifice, elle tue la douleur liée à la culpabilité (en tous les cas elle s’emploie à vouloir la mort de la culpabilité). Mais c’est au détriment de la vérité. Et on le sait : chasser le naturel…il revient au galop.

Maintenant Jésus a-t-il été confronté, lui aussi à une situation d’évitement ?

Oui, avec entre autre le jeune homme riche. Il pensait avoir bien caché son jeu en venant voir Jésus et il posa la question : « Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? »
Jésus le renvoya à son péché en lui montrant ce qu’il avait caché : «  Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi… ».
Ce jeune homme avait de grands biens et ne voulait pas tout abandonner pour Dieu. Son échappatoire, son évitement fut sans doute qu’il préféra rendre gloire à Dieu autrement, en continuant à le servir comme il le faisait déjà, en multipliant des actes de bonne moralité (ne pas mentir, ne pas voler, être un bon citoyen, honorer ses parents et plein d’autres bonnes œuvres encore ; mais il lui manquait la piété (sans l’abandon total en Christ, il n’y a pas de piété)
Sans abandonner tous ses péchés (mis sous le tapis), il n’y a pas de piété ; sans joindre la foi à la vertu, on ne peut plaire à Dieu.

Alors, mon conseil :
Fuyez l’évitement qui consiste à cacher sa culpabilité, à se mentir à soi-même d’abord en plaçant la saleté sous le tapis, puis en mentant aussi aux autres, en refusant l’humiliation d’affronter la vérité.
Vos vieux démons, la mort, la perte du salut, l’enfer ne viendront plus vous faire peur ou vous hanter.
Vous vivrez en femme ou en homme libre. Soyez libre en Christ !

Une dernière chose : pourquoi Dieu ne nous délivre pas de l’évitement comme avec une simple prière, qui chasserait les démons ?
La raison c’est qu’il veut des Fils qui connaissent ce que connait le Père, qui savent ce qui nous lient et comment faire pour nous délier. Il veut que nous soyons conscients, lucides et responsables, c’est-à-dire des fils prenant les mêmes décisions que lui en toute connaissance de cause, bref il veut un royaume de sacrificateurs pour régner sur terre (Apocalypse 5 :10).

Amen