Par Eric
Ruiz
Je n’ai pas vocation à dire des choses
agréables pour faire de l’audimat et augmenter mon audience. Je sais que ce que
je vais dire va en blesser plus d’un, en déstabiliser d’autres et je tiens à
m’excuser encore une fois pour cela car je ne cherche pas le conflit ;
mais la divergence sera encore hélas souvent inévitable.
Je voudrais commencer par paraphraser
l’apôtre Pierre et ce qu’il a écrit dans sa deuxième épître, (2 Pierre 1 :
19 à 21) pour vous dire (après mes deux messages : le premier sur la loi
de l’évitement et le deuxième sur le péché de la masturbation) que c’est poussé
par le Saint-Esprit que j’ai parlé de la part de Dieu et non de moi-même et que
je n’ai pas d’interprétation particulière de la parole, mais j’aimerais que
vous regardiez ce que Dieu révèle, avec une force aussi puissante que celle que
ferait la lumière d’une lampe qui brille dans l’obscurité. Mon intention, je
vous la donne : « que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ».
Je n’ai aucune prétention, ni le désir de
devenir cette étoile.
C’est vous, disciples, qui devez la posséder
en vous et la faire briller pour les autres.
Alors, voyant
les difficultés pointées, je me suis posé la question suivante : Pourquoi
les croyants ont autant de mal à se séparer de leurs fausses doctrines avec les
conséquences désastreuses, d’étouffer la clarté de l’étoile du matin ?
Ils
restent obstinément accrochés à leurs doctrines comme s’ils protégeaient un
trésor inestimable, comme un fiancé peut être accroché à une femme belle et vertueuse.
La raison
me parait si évidente :
Leur
fausse doctrine leur permet de dissimuler plus facilement les tâches (qu’ils ne
veulent pas laver, les fautes qu’ils refusent de se séparer).
Ils
préfèrent les ténèbres à la lumière.
Leur
agressivité, leur énervement et leur ténacité les trahissent.
Mais peu
importe, ils préfèrent le mensonge à la vérité.
En plus,
éliminer les fausses doctrines remettrait en cause leurs prophètes (leur grand
prophète). Alors plutôt que de se séparer réellement du péché, ils n’ont d’yeux
et de soumission que pour le prophète qui leur a montré leur péché et qui les a
délivrés.
Beaucoup ne croient pas aux
prophéties, ils croient, en fait, à de la voyance.
Ils ont
confondu les deux :
Les
prophéties concernent un peuple bien déterminé, (un peuple saint ou une race d’impies,
de méchants, une nation aussi, une descendance, un règne…)
Les
croyants, eux, ils aiment qu’on leur prédise l’avenir. Ils veulent se rassurer sur
leur sort et sur leur choix ; Alors ils se raccrochent aux fausses
prophéties, aux songes les concernant directement, eux et eux seuls.
Ils se
mettent à croire dès que l’on parle d’eux… et en effet des choses arrivent
réellement dans leur vie.
On leur
prédit par exemple : « Si vous n’arrêtez pas de fumer, attention vous
allez attirer la malédiction sur vous! »
Voilà une prévision
qui se réalise souvent.
Et c’est
vrai qu’ils sont pauvres, malades ; mais cela suffit-il à prouver que
c’est le fait de fumer qui les rend ainsi ? N’est-ce pas par exemple la
culpabilité qui les fait se renfermer sur eux-mêmes, se morfondre et se
déprécier et qui finit par attirer à eux les mauvaises choses ?
On leur
prédit aussi : « Si vous vous éloigner du démon de la cigarette vous
aller être béni »
Et c’est
vrai, la plupart vont alors manifester réellement cette vision.
Comme ils
vont se sentir mieux, comme le poids de la culpabilité va s’alléger, ils vont
se sentir comme pousser des ailes ; et des choses positives vont alors
leur arriver dans leur vie.
De là à
prouver que c’est l’arrêt de la cigarette qui a directement provoquer ce
prodige dans leur vie…
Non, des
soi-disant prophètes, en pointant ce faux péché pointent, en fait, l’arbre qui
cache la forêt.
Où est-il
écrit, dans quelle loi figure que : fumer des cigarettes entraîne une
désobéissance, une transgression ?
Nulle
part.
Fumer
n’est pas un péché.
Mais
l’inverse oui… c’est
la désobéissance qui nous pousse à faire des actes inutiles, nuisibles pour notre
santé et celle de nos proches.
Fumer est donc une
conséquence du péché, mais ce n’est pas un péché.
C’est
comme Eve dans le jardin d’Eden, elle n’a pas péché en mangeant le fruit de
l’arbre de la connaissance, elle a péché en désobéissant à Dieu, (une muance
très importante).
Le mal s’est
déplacé dans des actes ou des choses qui ont été arbitrairement définis comme :
« Attention, c’est interdit, c’est démoniaque, ou c’est un péché, ça
vient du diable ».
Maintenant
si vous vous persuadés que fumer n’est pas un péché, mais que des doutes subsistent,
que vous vous sentez accusés, alors vous péchez par manque de conviction.
Pourquoi ?
Parce que « tout ce qui n’est pas
le fruit d’une conviction est péché »
(Romains 14 :23).
Donc ne
restez pas sur des doutes et des interrogations.
Cherchez
la vérité, mais en profondeur.
Les
prophètes de Baal (qui sont légions aujourd’hui) ont vu que le manque de foi
leur laissent une porte grande ouverte pour se rendre compétents et
indispensables vis-à-vis de ceux qui doutent et tâtonnent; ils y ont vu
alors leur fonds de commerce se profiler, là devant eux.
Ils ont
établi un nouveau ministère : celui de la délivrance, celui de
l’exorcisme.
On délivre
les croyants de la délinquance, de la drogue, de l’alcool, de la cigarette, du
sexe, toutes les addictions et les phobies y passent.
Et
curieusement, ces croyants témoignent dans leur réunion d’un véritable miracle
après leur délivrance.
Mais que
s’est-il réellement passé ?
Ils ont
simplement déplacé le mal (leur mal), ils l’ont mis ailleurs, en faisant bien
attention à ce que l’essentiel reste caché sous le tapis.
Par
conséquent se voyant purs, ils portent évidemment un faux témoignage.
Jésus l’a
dit : « vous dites: Nous
voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste. »
(le
péché subsiste parce que celui qui en est atteint pense au contraire être
inspiré).
Ils
se déclarent délivrer du mal mais en le disant ils dévoilent au contraire
qu’ils sont esclaves du péché.
Ma femme
fumait un paquet de cigarette par jour avant de se convertir. Elle n’a suivi
aucune séance de délivrance pour cela. Personne n’est venu lui imposer les
mains.
Elle n’a
même pas prié pour s’en défaire.
Le simple
fait de croire et de chercher l’amour de Dieu, lui a subitement coupé net, le
désir de fumer.
Y-a-t-il des
exemples pour ceux qui se disent avoir une bonne vue, de voir clair, donc
d’être saint… alors que le péché subsiste encore en eux ?
Oui, il y
a des cas, et ils sont nombreux:
·
Certains
se vantent de ne plus fumer grâce au
Seigneur, d’être devenu modéré… oui, mais
ils ont des excès de colère qu’ils s’empressent d’ailleurs de minimiser et de qualifier
de juste et de sainte (une sainte colère comme celle de Dieu).
·
D’autres
racontent qu’ils ne sont plus délinquants,
qu’ils respectent et se soumettent à toutes les lois de leur pays…oui, mais ils continuent leurs
crimes et leurs délits dans l’assemblée, ou dans leur famille ; ils
brisent la communion en rejetant les uns, insultant les autres. Ils
transgressent les lois d’amour envers leurs frères et sœurs.
·
D’autres
témoignent de n’être plus lié à la
drogue… oui, mais ils
continuent à avoir des hallucinations sur les gens (les voir pire ou meilleur
qu’ils ne sont), ils ont de fausses pensées sur les évènements et ils se trompent
sur leur conviction et sur leurs dons.
·
D’autres
disent avoir été délivrés d’un esprit de
luxure, ne recherchant plus les plaisirs de la chair… Oui, mais ils continuent à convoiter en désirant illégitimement ce
qui ne leur appartient pas.
·
D’autres
encore ne boivent plus une goutte
d’alcool… oui, mais ils
continuent à avoir des excès d’humeur et leur cœur est bourré de jugement sur
les autres.
Où sont passés leurs péchés
à tous ?
Rien n’a
disparu, tout est encore là, présent, mais tout est passé sous le tapis, voilà
la réalité !
Et en cela
nous avons vraiment à faire à des experts en dissimulation.
Ils
amènent sur l’autel, un sacrifice détestable, des animaux impurs, des brebis et
des bœufs bourrés de défauts, des aliments impropres à la consommation.
La fumée
de leur offrande dégage une odeur nauséabonde, comme celle de Caïn. Et ils ont
sur leurs lèvres des chants de louange puérile, sans profondeur, qui dévoilent
leur amour superficiel et leur fausseté.
Rien n’a
changé entre les israélites qui désobéissaient à Moïse et la grande majorité
des croyants d’aujourd’hui qui passent par cette porte large et spacieuse de la
dissimulation.
« Quiconque
pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi »
selon 1 Jean 3 :4
Donc, pécher
à une loi revient à pécher contre toutes les lois, nous dit Jacques « Car quiconque
observe toute la loi, mais pèche contre
un seul commandement, devient coupable de tous. »
Pourquoi ?
Je vais
vous donner une image, ce sera plus parlant.
Parce que
ce n’est pas de l’arbre dont nous devons nous débarrasser, ni en l’occurrence
ici du buisson (qui fait office d’arbre) mais de la forêt qu’il y a derrière (ah !
celle-là on l’a bien occulté).
Jésus, le
fils de Dieu, ne va pas brûler la forêt, alors que nous ne lui montrons qu’un
seul arbre (et encore, pas un arbre, un minuscule arbuste). Il est venu brûler
avec nous, cette forêt que nous lui avons montrée. La nuance n’est pas moindre.
Il ne fait pas à notre place, il fait avec nous et même en nous, en
communion.
Le fait
d’avoir retroussé et mis à l’envers son pantalon plein de tâches n’a pas enlevé
les tâches. Les tâches sont toujours là mais cachées, retournées, on ne les
voient plus.
C’est
pourquoi, à la différence de celui qui se vante de voir, l’aveugle dont parle
Jésus, sait qu’il est aveugle et en cela il ne pèche pas.
Il ne pèche pas, parce qu’il
a une conscience totale de ses fautes. Et il s’en libère, mettant sa confiance
alors en Dieu.
Le
résultat nous est donné par Jean, toujours :(1Jean 3 :9-10 Bible
Semeur)
« Celui qui est né de Dieu ne pèche pas, car la vie qui vient de Dieu a été implantée en lui et
demeure en lui. Il ne peut pas pécher, puisqu’il est né de Dieu. C’est ainsi que se manifeste la différence entre les enfants de Dieu et
les enfants du diable: celui qui ne fait pas ce qui est juste n’est pas de
Dieu, pas plus que celui qui n’aime pas son frère ».
Ce que dit ici Jean est rarement repris
correctement dans les assemblées.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’y a pas d’interprétations à
donner à ce passage.
Jean, d’abord, ne parle pas des païens, il
n’évoque pas non plus des gens du monde comme étant : « des enfants du Diable ».
Il parle à des croyants, à une sorte de
croyants.
N’y voyez pas non plus, une dénomination
religieuse plutôt qu’une autre.
Jean s’adresse bien à ceux qui partagent la même foi que
lui dans cette épître;
Mais à partir du verset 10 il vise une
certaine catégorie de personnes (une race) qui n’aime pas leur frère en parole ou
en acte et qui cache leurs fautes, plutôt que de tout faire pour s’en séparer.
Ils pèchent car ils ne pratiquent pas ce qui est juste.
L’apôtre montre de qui ils tiennent leur
inspiration : du diable.
Pratiquer la justice n’est pas donné à tous.
Pourquoi en douter, alors
que « La lumière luit dans les
ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue » (Jean
1 :5) ?
Il n’y a qu’un tout petit nombre qui pratique
la justice, et détrompez-vous, la plus grande majorité fait semblant de la
pratiquer. Ce sont des imitateurs de la vérité.
L’apôtre fait donc bien la distinction entre
les enfants du diable et les enfants de Dieu.
« Enfants,
que personne ne vous égare (« Enfants », ce n’est pas enfants du
monde), celui qui pratique la justice
est juste, comme lui est juste. Celui qui pratique le
péché est du diable, car dès le commencement le diable pèche.
C'est pour ceci que le Fils de Dieu a été manifeste, afin qu'il détruisit les
œuvres du diable ».
Pour détruire les œuvres du diable, il faut
avant tout les montrer ; Montrer celles et ceux qui les pratiquent.
Dans le contexte des épîtres, ce sont bien « des enfants
du Seigneur », mais qui se sont trompés de Seigneur.
C’est Baal leur Seigneur. Ils voient
« Jésus », il le loue du bout des lèvres, mais ils obéissent à Baal.
On les
reconnait car ils sont troublés, ils ont peur et ils voient des péchés partout.
Ils se sentent repris culpabilisés et ils attribuent leur mal-être et leurs échecs
aux autres. Ils accusent les autres (et en l’occurrence leurs propre frères de
foi).
Mais,
c’est leur désobéissance la cause de tout cela ; et plutôt que de trouver
leur libération dans un acte juste, ils persévèrent dans leurs ténèbres.
Jésus de
Nazareth rend le même témoignage en pointant ceux qui s’en sont pris aux
prophètes et qui ont montré ce caractère hypocrite ; Serpents, race de
vipères voilà comment il les nomme.
« Vous
témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué
les prophètes. 32 Comblez donc la mesure
de vos pères. 33 Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la
géhenne? (comment échapperez-vous à l’enfer ?) »
Une race de serpent a pris forme depuis le
jardin d’Eden et elle continue de génération en génération à exercer le même
caractère que leur père le diable, s’endurcissant de plus en plus avec le
temps.
La colère de Dieu est née de ce peuple qui
n’est pas une minorité.
Jésus s’adressait à la foule, mais aussi à
ses disciples, quand il évoquait les malheurs tombant sur cette race. Chapitre
23 verset 1
« Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit… Malheur,
malheur à vous»
Jésus ne vise personne en particulier, il
suscite une prise de conscience individuelle.
Que chacun puisse se poser la question pour
soi : « Suis-je comme cela moi aussi ?
« Suis-je hypocrite ? Est-ce que
mes actes religieux ne sont pas plutôt une apparence de sainteté que je me
donne, un cache-misère ?
Donc, ses disciples, comme des gens de la
foule pouvaient être, mais aussi devenir, cette race incrédule et perverse
qu’il appelle pharisiens, scribes et hypocrite.
Tout le monde, chacun devrait se sentir visé
pour s’examiner de près, et non se réjouir trop rapidement de son état, moi
comme n’importe qui d’ailleurs.
Chacun ne voit que Judas Iscariote seul susceptible
de tomber, mais à Pierre, Jésus lui a dit : « arrière de moi satan », Pierre l’a renié trois fois, il a pris
l’épée, s’attribuant la vengeance.
Alors ce n’est pas un hasard non plus si
Pierre dans sa seconde épître parle si bien des enfants du diable comme des
aveugles. Chapitre 1 verset 9-10 :
« l’aveugle
ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens
péchés. C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir
votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez
jamais (ou vous ne tomberez
pas)»
Pierre sait de quoi il parle en exhortant les
croyants d’affermir leur vocation et leur élection, car il a eu des expériences
qui auraient pu le faire tomber très bas.
Ne faisons pas de Pierre une idole.
Le fait d’être apôtre : lui a-t-il donné
une gloire supérieure ?
Qui peut se vanter d’avoir été
irréprochable ?
Qui est sûr de ne pas tomber ?
Un nombre inouï de croyants se voient à
genoux alors qu’ils sont debout. Leurs Eglises portent des noms de blasphèmes
comme « Eglise du roi des rois, Eglises des vases d’honneurs ou Eglise du
Saint-Esprit, Eglise des Elus, de l’Epouse de Dieu, etc »
La question fondamentale c’est : qui est
leur père ?
Il y a vraiment de quoi se revêtir d’humilité ;
et sans vouloir bomber le torse, plutôt
que de se glorifier d’être des enfants de Dieu, d’être des fils du roi des rois,
inébranlables et toujours vainqueurs quoi qu’il arrive, allons sur nos genoux.
Non, revêtons-nous de ce manteau d’humilité
pour ne pas tomber dans l’orgueil et la suffisance.
Les temps sont courts. Ouvrons les yeux et
lavons nos tâches.
Amen