dimanche 28 mai 2023

L'INSPIRATION DIVINE LA FIN D'UN MYSTERE

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Par Eric Ruiz

 

Le psalmiste qui parle à Dieu proclame : «La révélation de tes paroles éclaire, Elle donne de l'intelligence aux simples » (Psaume 119 : 130).


Où sont ces gens simples, éclairés par la révélation ? On ne les voit pas, ils semblent réprimés ou cachés. Ce sont d’autres personnes, d’un tout autre genre qui se lèvent et se placent dans la lumière.

Je suis à chaque fois surpris par l’assurance qu’ont tous ces nombreux prédicateurs qui savent à l’avance sur quoi ils vont prêcher. Il y en a qui disent à leur assemblée qu’ils vont prêcher sur tel thème la semaine prochaine ; Qu’ils vont faire une série sur un thème précis et que cela durera plusieurs semaines.

On dirait que tout est déjà écrit et qu’ils n’ont plus qu’à ressortir leurs vieilles notes et les remettre en ordre pour annoncer une révélation.

Certains rajoutent même « Dieu voulant », comme si ce qu’ils ont préparé pouvait au dernier moment être remplacé par un message de dernier instant. Et je sais que la tromperie est là aussi par ceux qui veulent se montrer soumis au Saint-Esprit, alors qu’il n’a plus la place parmi eux depuis longtemps.

Ils aiment jouer aux êtres spirituels, et c’est leur intérêt  de garder une part de mystère sur leur inspiration.

Mais ils veulent surtout mettre un pont entre eux et les autres croyants ; Faisant croire que l’inspiration ne se donne qu’à une élite, qu’à ceux qui travaillent, qui étudient les Écritures, et bien sûr au prophète qu’ils sont en premier que Dieu a établi pour l’édification de son Église. L’inspiration de l’assemblée se traduit par un seul mot : « Amen ».

Dans la réalité, je vois que les choses sont plus simples et surtout plus justes. La grâce ne s’embarrasse pas de tous ces faux artifices.

La confiance dans notre guide, qui est l’esprit saint, doit être totale.

Sa promesse est toute puissante, c’est lui et lui seul qui nous amène à la vérité. L’inspiration, si nous en manquons, nous pouvons la demander à Dieu comme la sagesse, mais nous n’avons pas à la prendre, il vient nous la donner comme une grâce, de la même manière que la pluie tombe du ciel.

Simone Weil, cette femme inspirée par l’Esprit saint et philosophe des années 30, écrivait dans « les 7 pas vers la grâce » : « la pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue, l’objet qui va y pénétrer …la recherche mène à l’erreur... seul le vide attire la grâce». Attention : faire le vide ce n’est pas un exercice de méditation ou entrer en transe, c’est se débarrasser de sa culture et de soi-même. Et laisser la place nette pour la parole de Dieu.

Pour illustrer cela je vais prendre des exemples qui me sont propres, mais dans lesquels plusieurs, je pense, vont s’y retrouver.

Mon dernier message sur « fausse ou vraie prophétesse », je croyais l’écrire sur un

Thème bien différent, celui du petit nombre, d’un reste qui a réchappé ; et l’Esprit saint, l’inspiration divine m’a amené sur tout autre chose.

Parfois, dans les commentaires certains me demandent de faire un message sur un sujet précis.

Mais à la vérité, je me sens alors si vide, si peu instruit, et si démuni, parce que je ne suis pas capable de répondre là, maintenant à leur demande.

Je ne peux pas leur affirmer que je le ferai, je ne sais absolument pas comment le Saint-Esprit me guide et quand et où il le fait. C’est lui le chef, moi je ne suis que le traducteur.

Ce que j’aurai à dire demain, aujourd’hui je n’en sais rien.

À d’autres moments, un frère ou une sœur me pose une question, dont je ne connais pas la réponse. Et devant Dieu, je vous le dis, il m’arrive parfois alors, de vouloir leur répondre : que je suis désolé mais la réponse attendra, elle ne viendra que plus tard ;

Et au moment où je commence à écrire, une réponse arrive de je ne sais où.

Quelle pensée m’inspire alors ?

Puisque j’apprends moi-même au moment où je réponds, ce qu’enseigne la réponse.

Ce n’est pas de la schizophrénie, un dédoublement de la personnalité ; c’est une association entre un croyant et le Saint-Esprit.

Si nous avons besoin sans cesse de ce que pensent les autres pour nous enseigner, à quoi sert l’onction que nous avons reçu ?

Ce qui est important à retenir pour chacun, c’est que : Nous devons nous préparer à accueillir ou à recevoir l’inspiration.

L’inspiration ne vient pas en la forçant. C’est elle qui impose sa loi. L’inspiration divine vient quand on ne s’y attend pas.

Il m’est arrivé combien de fois, alors que j’étais sur le point de prendre mes affaires pour partir travailler, ou pour faire une tâche précise de recevoir des pensées venant du Saint-Esprit. Et je me vois encore me rasseoir rapidement pour noter ce que je venais de recevoir ; ou je me vois garant au plus vite ma voiture sur un parking le plus proche, pour conserver en mémoire les pensées reçues.

A un autre moment,  parti travailler en avance ; ne sachant pas pourquoi, j’ai su que ce temps était en fait destiné à me rendre disponible pour méditer des pensées divines.

Je sais que pour d’autres croyants, ils reçoivent aussi des pensées de l’esprit, et que certains les notent quelque part, comme le faisait Simone Weil.

Avec Dieu, l’inspiration vient souvent comme la Paque. Exode 12 :11 : » Quand vous le mangerez, (l’agneau avec les pains sans levain et les herbes amères) vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main; et vous le mangerez à la hâte. C'est la Pâque de l'Eternel. ».

Pourquoi, se tenir prêt à partir, être sur le qui-vive ? C’est afin de montrer l’état d’urgence dans lequel doit se trouver le disciple.

Être soumis à Dieu, ce n’est pas confortable. On mange à la hâte. On est debout, sur le palier de la porte. Jésus n’avait lui aucun endroit où poser sa tête. La foi demande de se préparer à l’imprévu, comme à l’imprévisible.

Mais aussi, manger à la hâte signifie que la nourriture que Dieu nous donne ne doit pas rester longtemps sans être ingérée.

Aussitôt reçue, elle doit être annoncée et vécue.

L’inspiration divine suit le même chemin.  Elle vient quand on ne l’attend pas, elle bouleverse les habitudes, elle casse les codes et les crédos, elle vient parfois dans l’urgence, ou juste avant de partir ; ou encore au moment où il se fait tard et qu’il est l’heure de se coucher. Je parle en connaissance de cause. L’inspiration vous réveille aussi à l’aube en même temps que s’évapore les brumes de la nuit. Parfois, c’est juste un mot, une phrase, un verset, une attitude, un coucher de soleil, une lune rouge, une étoile brillante au matin, un palmier isolé qui suscite un début de réflexion, ou le point de départ d’un nouveau message.

Ensuite tout doit se faire rapidement. Ce que l’on reçoit doit être, je le répète annoncé et vécu le plus vite possible. C’est comme la manne des Israélites, à peine tombée du ciel, elle devait être rapidement mangée. Le lendemain, elle n’était plus comestible. «  Chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture. 19Moïse leur dit: Que personne n'en laisse jusqu'au matin » (Exode 16 :19)

Le mot inspiration, c’est pneuma en grec, qui peut se traduire par mouvement d’air. L’esprit vient comme un courant d’air. On ne sait d’où il vient et où il va.

Et d’ailleurs, c’est là le problème.

L’esprit est-il bien disposé ou est-ce un esprit mauvais, menteur, destructeur qui souffle à ce moment-là ? Comment le reconnaître et être sûr de ses bonnes intentions?

Il y a des mauvais esprits, (on l’a vu avec Beth Aven la maison hantée) ; des démons qui ferment les portes en créant des courants d’air. Ils inspirent comme le ferait le Saint-Esprit, créant une émotion, un sentiment de culpabilité, de remise en cause chez l’auditeur. Et pourtant, ils sont faux. L’imitation est quasi parfaite, mais c’est un vent de tourment qui souffle.

Le vent mauvais existe. On le perçoit annonciateur de jours difficiles, comme, la dépression, la pénurie, la guerre que l’on pressant devenir irrémédiable ; La malédiction fait figure de vent mauvais.

Mais alors, comment faire tourner le vent en sa faveur, pour qu’il soit bon et que sa bénédiction nous rafraichisse ? Comment profiter de son onction et être bien inspiré ?

Alors, ce n’est pas une affaire de « clergé » ou de « grands frères » dans l’Église, ou encore d’un lieu ou d’un moment plus saint qu’un autre. C’est une affaire d’amour.

L’inspiration vient par l’amour que nous avons reçu et que nous faisons croitre pour notre Seigneur Jésus-Christ.

A la question de Jude (qui n’est pas Iscariote) dans Jean 14 :22 : « Seigneur, comment se fait-il que tu vas te manifester à nous, et non pas au monde? »

Ici se manifester, c’est répandre son esprit, et cela n’a rien à voir avec une apparition surnaturelle, la preuve,

Jean 14 :23-24

« Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 24Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles ».

L’ange de Dieu qui inspire une parole ne choisit pas au hasard c’est vrai, il est attiré par un cœur qui aime.

La balle est dans notre camp. Ce n’est pas Dieu qui privilégie les uns plus que les autres. Car tout le monde a la capacité d’aimer Dieu. Mais l’onction reçue ne suffit pas à elle seule ; l’aimer revient à garder sa parole, à la serrer contre son cœur pour ne pas pécher, comme le dit le psalmiste (Psaume 119 :11). Et cette persévérance a une conséquence immense : la grâce, l’amour de notre Père en retour. Il viendra avec le Saint-Esprit faire sa demeure en nous, c’est sa promesse.

Dans quel but le fait-il ?

Afin de nous inspirer, de souffler ses pensées sur nous.

Mais celui qui pèche, montre que son onction est vaine parce qu’il ne garde pas sa parole et donc qu’il n’aime pas le Père.

Comment peut-il être inspiré par le Saint-Esprit dans ce cas ? Comment peut-il prétendre annoncer l’Évangile, lui qui s’en exclu ?

Dans les faits, combien ont attristé l’Esprit saint en aimant qu’avec les mots, en copiant les attitudes saintes tout en essayant de cacher leur mépris pour leur frère ?

Le reconnaître et s’en repentir, c’est déjà un grand pas vers le retour de l’inspiration divine.

N’attendez pas de moi, que j’aille dans le sens du courant religieux qui vous incitera toujours à attendre que cette manne spirituelle descende du ciel sur une tierce personne pour nous la révéler ou qu’elle nous arrive par une meilleure lecture des Écritures ; ce n’est pas la vérité.

C’est toujours notre être intérieur qui crée les conditions pour que cette manne nourrisse notre âme.

La manne céleste qui arrive dans un cœur dur, est un poison rejeté instantanément, elle ne porte aucun fruit.

L’inspiration divine nous fait agir par et non pour.

Un cœur irrégénéré, agit le plus souvent poussé pour, il a besoin d’un mobile pour agir ;

Il agit par exemple pour son prochain ; alors que l’homme saint agit poussé par, poussé par le Saint-Esprit. Il n’a besoin de rien, d’aucun prétexte et agit sans se préoccuper de ses intentions : il pense et agit par inspiration.

Amen

dimanche 21 mai 2023

FAUSSE & VRAIE PROPHETESSE?

 486

Par Eric Ruiz

 

Je remarque que beaucoup prient pour la délivrance, d’une manière générale ; et qu’il suffirait juste d’une simple approbation pour que la foi augmente.

Voilà l’exemple d’une prière prophétique collective : « Aujourd’hui si tu lis ces mots tu seras totalement délivrés au nom puissant de Jésus….reçoit ta délivrance ! »

Ces croyants qui prient ainsi connaissent la Bible. Ils lisent régulièrement les Écritures. Mais ne continuent-ils pas à croire des fables ? Ce qu’ils annoncent est sans rapport avec ce qu’ils lisent ?

Ne voient-ils pas la fausse prophétie ? N’entendent-ils pas un son dissonant ? Car jamais, Dieu n’a délivré tout un peuple d’un seul coup, par la prière d’un seul. Jamais l’approbation « Amen ! » à une prière n’a engendré un réveil.

Pourquoi ?

Parce que tous ne parviennent pas à la repentance profonde. Seulement quelques-uns. La majorité crie à la repentance et à la délivrance, mais leur conversion fond aussi vite que la neige au soleil.

Ils disent ce qu’ils ne font pas ou ils ne font pas ce qu’ils lisent (ou disent).

Une prière sans repentance et donc sans réveil, c’est une constante dans la Bible.

Aujourd’hui, tous attendent un roi, parce qu’ils convoitent la couronne de gloire. Mais ils refusent de passer par un juge. Même si leur maison est jugée, ils tournent les talons et regardent ailleurs.

Le septième livre de la Bible, le livre des Juges est un passage obligatoire pour tous ceux qui croient ; et ce livre illustre parfaitement les ténèbres de notre époque où les croyants endormis se croient réveillés.

L’histoire de Déborah débute au chapitre 4 par un constat identique au nôtre : « Les enfants d'Israël firent encore ce qui déplaît à l'Eternel … Les enfants d'Israël crièrent à l'Eternel, car Jabin avait neuf cents chars de fer, et il opprimait avec violence les enfants d'Israël depuis vingt ans ».

En 2023, ce verset résonne encore : Les chrétiens firent encore ce qui déplait à leur Dieu. Ils crièrent à Jésus car ils sont opprimés et violentés par tant de démons depuis 20 ans.

Les chrétiens ont toutes sortes d’oppression, de violences exercées contre eux qu’ils traînent depuis tant d’années. Cette longue oppression, vient d’adversaires qu’ils ont identifiés là aussi.

L’adversaire possède des centaines de chars de fer : le char de fer de la société où pollution rime avec opposition, indifférence, maltraitance;

Il y a aussi les chars de fer du gouvernement et leur lois liberticides ou injustes ; le char de fer du travail oppressant et de moins en moins attrayant, ou son absence, le chômage ; le char de fer des familles, décomposées, recomposées, le char des enfants rois ; et pour finir le char de fer d’une religion stérile et impuissante.

Les chrétiens ont de quoi se plaindre en permanence, de quoi réagir eux aussi par l’indignation de tous ces chars de fer, qu’ils ne parviennent pas à repousser.

Mais quand Déborah et Barak ont pris les armes contre l’ennemi, qui a répondu présent ? Qui s’est levé avec eux ?

« les chefs d’Israël étaient sans force, sans force quand je me suis levée, moi Déborah » (Juges 5 :7) et au verset 8 « Israël avait choisi de nouveaux dieux, alors la guerre était au porte ».

Les conséquences de la désobéissance des croyants se sont toujours dévoilées par des bruits de guerre qui s’amplifient et se rapprochent de plus en plus. Mais, combien parmi Israël se sont montrés prêts à combattre ?

Deborah avait beau crier réveille-toi ! Elle le dit elle-même : « un reste du peuple triompha des puissants. L’Éternel me donna  la victoire sur les héros. »

Un reste, un petit nombre, quelques survivants ; Qu’ont fait les autres, la grande majorité ?

Ils sont restés avec leurs démons, soumis à eux.

 Deborah le chante dans son cantique, où elle pointe du doigt l’inactivité des tribus d’Israël. (Juges 5 :16-17)

« Pourquoi es-tu resté au milieu des étables à écouter le bêlement des troupeaux? Aux ruisseaux de Ruben, grandes furent les délibérations du cœur!
17Galaad au-delà du Jourdain n'a pas quitté sa demeure. Pourquoi Dan s'est-il tenu sur les navires? Aser s'est assis sur le rivage de la mer, Et s'est reposé dans ses ports. ».

Personne ne fait rien, tout le monde attend une délivrance providentielle. C’est aussi le signe distinctif de notre siècle.

À l’époque, on suivait comme toujours les chefs institués, officiels, sans juger de leur fidélité, parce l’infidélité était la règle.

Et Déborah, Qui était-elle ? Pourquoi l’écouter et la suivre ? Pourquoi elle ? etc.

Aujourd’hui dès qu’une personne inconnue entonne un chant nouveau, qui écoute son chant ? Qui médite sur ses paroles ?

Non, au lieu de cela, on se pose mille questions sur la cantatrice. D’où vient-elle ? Est-elle légitime ? N’est-ce pas à un homme de prophétiser ?  Prophétesse, ou est-ce écrit dans la loi ?

Et, rappelons-nous le cantique de Déborah, on est comme au ruisseau de Ruben. On y délibère en grand nombre sur ce qui est dans la loi ou sur ce qui n’y est pas ; chacun donnant son avis et son interprétation des choses, on laisse aller les idées de son cœur, oui mais des idées tortueuses.

Les vaillants guerriers sont partout au repos, alors l’avez-vous remarqué ?

Ce sont des femmes qui se réveillent et qui deviennent des héros. Déborah, mais aussi Jaël, femme de Héber, qui saisissant un pieu avec l’aide  d’un marteau, l’enfonça dans la tempe de Sisera, chef des armées adverses, pendant qu’il était profondément endormi, et il mourut.

Est-ce si imprévisible que cela de voir des femmes prendre l’initiative de réveiller les hommes et de gagner les combats ?

Ici, les hommes ne sont plus à leurs affaires. Les guerriers ne servent plus à défendre, ils ont baissé la garde ; et il n’y a plus d’éclaireurs pour alerter le peuple d’une attaque adverse. Les armes de la foi sont restées soigneusement rangés dans leurs étuis et leurs fourreaux. Elles ne servent plus qu’à alimenter les anciennes histoires et elles servent d’ornements et de décoration.

Les femmes devraient s’occuper de leur foyer, mais quand l’apostasie est à ce point, Dieu alors, réveille les femmes, celles qui ont à cœur de ne pas sombrer dans le sommeil. Elles se voient investies des rôles qui étaient ceux à l’origine des hommes. Déborah sonne du shofar. Elle réveille en premier Balak, en lui rappelant ce que Dieu lui a dit puis elle le conduit à prendre seulement 2 tribus (Nephtali et Zabulon) pour combattre ; alors que Jaël, elle, met un point final à la guerre en éliminant leur chef, Sisera.

Alors attention, à ne rien généralisé pour en faire de nouvelles lois.  Il n’y a pas un renversement des rôles. Il n’y a pas à revendiquer une nouvelle égalité des sexes ; car dans notre société, comme dans les religions chrétiennes, les femmes ont pris le pouvoir et on les retrouve partout au front, à condamner les injustices, comme à prophétiser à tout va. Sont-elles légitimes ?

A en écouter leur discours, elles ressemblent beaucoup plus aux chefs d’Israël qui n’avaient aucune réponse face à l’oppression. Ou encore elles ressemblent à Barak en prenant les armes de la guerre.

A la différence de Deborah et de Jaël, elles ont pris le pouvoir. Elles ne l’on pas reçu de Dieu.

Prophétesse, comme prophète  sont des cas bien particuliers. Il n’est pas donné à l’être humain de se l’approprier par descendance ou par un mode quelconque d’élection.

Dieu suscite parmi le peuple celle ou celui qu’il choisit.

Le texte biblique est très explicite à ce sujet.

On ne sait pas d’où provient Deborah, de quelle tribu d’Israël provient-elle à l’origine, quels sont ses parents, de quelle ville est-elle rattachée ? Aucun indice nous permet de la situer en Israël. On sait qu’elle est mariée à Lappidoth. Un nom qui signifie torches. Et ce nom lui seul peut nous montrer la mission de son épouse : celle d’apporter la lumière. Mais Lappidoth, lui aussi, est un inconnu.

« Elle siégeait sous le palmier de Déborah, entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Éphraïm ».

Voilà le début de son ministère. Elle n’est même pas reliée à une ville comme Bethel, Guilgal ou Jérusalem, là où exerçaient habituellement les sacrificateurs.

Elle est à part, pour juger. D’ailleurs juger consiste en quoi ?

Sa fonction première était de dévoiler l’état spirituel des personnes qui venaient la voir. Cette personne était-elle dans les ténèbres ou la lumière ?

Et que devait-elle faire pour plaire à nouveau à Dieu ?

La prophétesse était là pour rétablir la vérité et amener les idolâtres à briser leurs idoles et à s’éloigner du mensonge, et seulement après, ces personnes pouvaient prendre les armes.

Elle agissait comme Jean-Baptiste le faisait au Jourdain avant la venue de Jésus-Christ.

 

Beaucoup de femmes chrétiennes ont leurs yeux plutôt tournées vers Marie, mais sur la Marie prophétesse d’Exode 15 :20. Cette Marie est d’autant plus adulée qu’elle est sœur d’Aaron et de Moïse.

Or, il n’est pas juste de voir dans sa lignée prestigieuse, une référence.

Nous lisons que la prophétesse prit un tambourin et se mit à chanter des louanges et à danser. Elle attira à elle toutes les autres femmes qui l’imitèrent pour célébrer la gloire de Dieu et la victoire de Moïse sur les Égyptiens.

Oui, cette joie de la foi qui se transmet par la musique et les danses plait beaucoup. Elle met de bonne humeur et ravit le cœur.

Oui, une telle prophétesse attire beaucoup plus les foules que Deborah. Et, il est plus facile d’imiter une prophétesse qui jubile ainsi.

Mais Marie a aussi un autre côté, un côté sombre celui-là ;

C’est une autre histoire que nous raconte le livre des Nombres, au chapitre 12. Marie prophétesse, parla contre Moïse. Elle reprit Moïse comme s’il avait péché, quand il prit pour femme une éthiopienne.

La nuée qui se tenait au-dessus de la tente d’assignation fut alors sans appel pour elle.

Sa fausse prophétie l’amena à être chassée du camp pendant sept jours car elle fut frappée d’une lèpre blanche.

 

La Bible montre très peu de prophétesses, c’est vrai.

Beaucoup d’écrits relatent  plutôt celle qui a été le grand imposteur, comme la reine Jézabel qui se prétendait prophétesse et qui pourchassait les vrais prophètes de Dieu comme Elie. Et son esprit de faux prophète sévit encore dans les assemblées comme à Thyatire où cet esprit pousse à l’impudicité.

Mais Dieu n’a donné aucune loi qui permet d’affirmer où et quand les prophétesses sont appelées. Nous savons seulement pourquoi elles sont appelées par Dieu.

Ce signe c’est celui-ci : Dieu suscite une prophétesse au moment où les hommes de Dieu ne sont plus clairvoyants ; ou aucun homme ne peut ramener les autres à la foi ou à la raison.

Au temps du roi Josias, une seule personne avait cette clairvoyance. La prophétesse Hulda. Le roi, repris dans son cœur sur ses mauvais agissements, envoya tous ses conseillers et les sacrificateurs la voir pour connaitre la vérité sur le livre de la loi qui le troublait tant et sur la consécration du peuple et de Juda (2Rois 22 ;11-20).

Hulda habitait Jérusalem, mais pas dans le quartier principal, elle logeait dans le second quartier (beaucoup plus populaire). Elle n’avait donc pas droit à des égards spéciaux.

Et elle ne pris aucun égard pour dire la vérité au roi. « Ainsi parle l’Eternel…je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, selon les paroles du livre qu’a lu le roi de Juda, parce qu’ils m’ont abandonné ».

Une prophétesse selon le cœur de Dieu ne fait rien par intérêt. Elle ne sert aucune cause.  Elle ne fait rien pour l’argent comme Naodia, qui prophétisait des malheurs sur Néhémie pour qu’il arrête la reconstruction du temple, parce qu’elle recevait de l’argent en retour.

Alors, je finirai par une mise en garde. Tant de femmes aujourd’hui se sont autoproclamées prophétesse où ont hérité de ce titre parce qu’elles n’ont pas leur langue dans leur poche ou encore parce qu’elles servent l’intérêt de gens de pouvoir.

Ce qui est sûr, c’est qu’elles recevront leur rétribution venant du Seigneur, car elles détruisent le temple. Elles sèment de l’ivraie au milieu de l’onction qu’ont reçue les croyants.

Une Déborah ou une Hulda sert directement Dieu, sans compromis humain.

Elles sont appelées en premier pour leur fidélité et non parce qu’elles sont influentes sur les autres femmes (comme Marie, sœur d’Aaron, l’était) ; ou qu’elles ont une facilité à avoir des visons ou encore qu’elles ont une parole aisée.

Enfin, n’oublions pas l’apostasie des hommes. Elles sont appelées parce que les hommes sont devenus rebelles au Seigneur.

Si une telle femme se lève parmi vous, les hommes, priez que votre repentance soit à la hauteur de ses paroles !

Amen

dimanche 14 mai 2023

BETH AVEN, LA MAISON HANTEE

485

Par Eric Ruiz

 

« Le jugement tombe ou commence en premier sur la maison de Dieu. ».

Voici encore un verset bien connu et prononcé tellement de fois par les chrétiens ;

Mais aussitôt dit, les voilà qui  tournent les talons et passent à toute autre chose, en affirmant que cela ne les concerne pas, puisque le juste ne passera jamais en jugement, car Christ est leur sauveur…

Que le jugement ne concerne que les païens, les incrédules et les méchants ; pour les élus, pour le peuple de Dieu des Églises, ils sont déjà jugés.

Oui, le peuple de Dieu fidèle et intègre est déjà jugé. Mais pourquoi au moment où le jugement arrive, les croyants sont affolés par la lumière forte de Dieu qui dévoile alors ce qu’ils ont gardé cacher et secret ?

Si bien que fuir consiste pour beaucoup à passer du temps à ressasser toutes les prophéties bibliques. D’abord celles qui montrent un homme nommé Emmanuel, le Messie, l’agneau de Dieu venu donner sa vie pour un peuple élu, sanctifié dès le départ.

Ensuite, d’autres prophéties les rassurent parce qu’elles montrent le jugement de l’impie. Ils voient les temples d’Orient s’écrouler ; ils constatent les régions de l’ancienne Mésopotamie être devenu un désert alors qu’elles abritaient des villes luxuriantes.  Cela les ravit parce que la Bible évoquait déjà à l’époque où elle a été écrite, cette désolation.

Ils voient aussi les grandes religions se donner la main dans un grand élan de fraternité, ils se sentent alors sanctifiés en ne s’associant pas à leur péché œcuménique. Ils ne veulent pas tomber avec Babylone la grande qui est devenue « une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur ».

Ils sont bénis, et la preuve c’est qu’ils sont dans la confidence divine, Dieu leur montre que les prophéties d’autrefois se réalisent là maintenant sous leurs yeux.

Je ne remets absolument pas en cause ces prophéties. Elles sont bien réelles. Mais avoir le regard toujours tourné vers l’extérieur, n’est-ce pas chercher à se rassurer sans cesse en constatant les conséquences du péché chez les autres (cela évite de les voir sur soi-même)?

Qui serait assez insensé pour leur dire qu’ils se trompent et que la destruction les concerne eux-aussi ? Et qu’en premier c’est la maison de Dieu au sens générale qui est jugée (et la leur aussi par conséquent).

Béthel, cette fameuse « maison de Dieu », comme son nom hébraïque en témoigne, a elle aussi déjà reçu son jugement autrefois

(Amos 5 :5) « Ne cherchez pas Bethel…Bethel sera anéanti. Cherchez l’Eternel et vous vivrez ».

Mais aujourd’hui je ne vais pas parler d’elle (j’en avais parlé sur un message à l’occasion de la vaccination Covid « vaccin pas vaccin ? »), non je vais vous parler d’une autre maison : Beth Aven.

Beth Aven, géographiquement est très proche de Bethel. Elle est située sur le territoire de la tribu de Benjamin, une région aride, à l’est de Bethel.

Beth-Aven est tout ce qu’un croyant fuit ou combat par nature : En hébreu maison de la vanité, maison d’iniquité ou d’idolâtrie ;

Or cette maison, c’est aussi avec elle qu’on est jugé.

La maison a une identité. Elle montre toujours ceux qui la fréquente, ceux qui la construise, la rénove. Mais et c’est là ce qui est surprenant, la maison montre aussi et surtout ceux qui lui font obstacle, comme ceux qui y habitent.

C’est l’état général, l’état de leur cœur à tous, c’est leur Dieu que l’on voit alors.

 

Ah, Beth Aven ! Ce lieu ferait fuir plus d’un superstitieux. Aven, en hébreu, c’est la douleur, la méchanceté, l’idolâtrie, le deuil ;  les calamités, les crimes, le néant bref la maison de la malédiction. Alors, il existe plein de légendes rapportées aux lieux hantés ou aux maisons hantées.

Comme si une maison, dans ses vieilles pierres, dans ses caves, dans son grenier, dans ses vieilles armoires pourrait abriter des fantômes, des démons, des âmes errantes ; ou comme si des esprits de morts pouvaient encore y demeurer.

Mais ce sont des fables, des histoires à faire peur.

Il n’existe aucun lieu, aucun objet qui peut générer une malédiction, aucune maison envoutée par le diable. Il n’y a aucun démon qui pourra vous attaquer si vous y pénétrer. Vous ne risquez aucune possession démoniaque, si vous passer le pas de la porte.

Dans ces maisons démoniaques on y rencontre qui ? Uniquement que soi-même.

Jésus (Matthieu 12 :43-45) a pris l’exemple de la maison pour expliquer que l’esprit impur qui sort d’un homme peut retourner dans sa maison, là où il en est sorti, c’est-à-dire en lui-même.

Et ce démon peut revenir dans cette maison, à l’intérieur de cet homme avec sept esprits plus méchants qu’avant. Et c’est pourquoi sa condition devient pire qu’autrefois. Ce n’est pas la maison qui a changée, c’est la condition de la personne. La maison, elle n’est qu’un reflet de l’âme  de ceux qui y entrent.

Et l’âme est à ce moment-là soumis à ses démons.

Il faut bien comprendre que les esprits n’habitent pas des pierres mais des corps en vie ; et c’est en acceptant les mêmes idées véhiculées par les habitants ou les locataires de la maison, ou de ceux qui s’y regroupent régulièrement que l’on peut  devenir possédé.

Alors une porte qui claque, des voies qui parlent, des verres qui tombent, des choses qui disparaissent, des apparitions soudaines; ce sont la manifestation des esprits impurs d’une personne vivant en communion avec d’autres esprits impurs.

Nous devons être prudent avec celles et ceux que nous rencontrons ou avec qui nous échangeons dans un « lieu saint ».

S’associer à leur dieux peut être très dangereux voire désastreux.

Par exemple, si nous cachons des péchés comme eux le font aussi, nous sommes alors en accord avec eux, avec leurs mauvaises pensées. C’est que leurs obsessions, leurs façon d’agir sont identiques aux nôtres. Nous avons alors adopté et pris l’esprit de la maison.

 

C’est exactement ce qu’a vécu Josué et les israélites lorsqu’ils ont voulu attaquer la région de Beth-Aven.

Ils ne se sont pas emparés d’elle, c’est elle qui s’est emparée d’eux. C’est comme s’ils s’étaient attaqués eux-mêmes.

Ils se sont attaqués à leur propre fantôme en s’en prenant aux Amoréens de la région ; Parce que leur esprit avait changé. Et c’est Beth Aven qui a révélé ce changement.

Quel était l’esprit de la maison de Josué, la maison d’Israël à ce moment-là?

On le lit dans le livre de Josué, chapitre 7 aux versets 11 et 12. « Israël a péché; ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, ils ont pris des choses dévouées par interdit, ils les ont dérobées et ont dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages. ».

L’esprit de corruption était entré dans la maison d’Israël, devenant par ce fait, la maison de Beth Aven. Ce péché du verset 12 leur fut révélé seulement après leur défaite cinglante contre les Amoréens qui étaient à Aï, près de Beth Aven. Tous les israélites alors, furent dans la consternation et perdirent courage. Ils avaient perdus des hommes devant des combattants peu nombreux.

La gloire, les prodiges qu’ils avaient vécus précédemment à Jéricho se sont soudainement volatilisés, pire : ces prodiges se sont retournés contre eux. Mais surtout, où était cette victoire que Dieu leur avait promis sur tous leurs ennemis ?

De nos jours, les esprits sont les mêmes. Les croyants se croient bénis, dans toutes leurs voies. Les prophéties bibliques sont là, élevées comme des puissances éternelles définitivement acquises. Deutéronome 28 : « Si tu obéis à la voix de ton Dieu… Ta corbeille et ta huche seront bénies.
6Tu seras béni à ton arrivée, et tu seras béni à ton départ.
7L'Eternel te donnera la victoire sur tes ennemis qui s'élèveront contre toi».

Comment Bethel, la maison de Dieu peut-elle si vite devenir une maison hantée, remplie de démons ?

D’abord, les éclaireurs envoyés par Josué ont fait comme beaucoup de croyants aujourd’hui : ils ont sous-estimé la puissance de cet endroit.

Aï, cette ville proche de Beth Aven signifie : « tas de ruines ». C’est exactement de cette façon-là qu’ils ont considéré cette ville : aussi forte qu’un tas de ruines.

Une parfaite réplique des croyants qui ne se sentent pas concernés par le jugement de la maison de Dieu. Ils continuent à croire qu’avec leur connaissances théologiques, ils pourront être victorieux aisément de n’importe quel ennemi, sans s’examiner auparavant. Ils ont la Barak (la bénédiction comme étendard).

Josué 7 :2 « Josué envoya de Jéricho des hommes vers Aï, qui est près de Beth-Aven, à l'orient de Béthel. Il leur dit: Montez, et explorez le pays. Et ces hommes montèrent, et explorèrent Aï. 3Ils revinrent auprès de Josué, et lui dirent: Il est inutile de faire marcher tout le peuple; deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï; ne donne pas cette fatigue à tout le peuple, car ils sont en petit nombre. ».

Comment peut-on croire que Josué serviteur de Moïse et de Dieu dont la mission était de franchir le Jourdain et d’entrer en terre promise pouvait être un tant soit peu perdant dans l’affaire ? Un homme que Dieu a missionné ne peut pas être battu par l’ennemi, il est béni quoi qu’il arrive.

Sa mission n’est-elle pas plus importante que lui ?

Et puis, il est trop proche de Dieu pour se laisser berner par son peuple. Dieu l’aurait (c’est sûr) éclairer sur leurs mauvais agissements, avant de s’engager dans un combat voué à l’échec.

Çà c’est ce qu’un croyant vaniteux et idolâtre pense, quand lui-même va au combat.

Il s’appuie sur ses bénédictions acquises, sur les prophéties bibliques ou sur l’onction de son dirigeant.

Mais le verset 6 prouve le contraire : « Josué déchira ses vêtements, et se prosterna jusqu'au soir le visage contre terre devant l'arche de l'Eternel, lui et les anciens d'Israël, et ils se couvrirent la tête de poussière. 7Josué dit: Ah! Seigneur Eternel, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer entre les mains des Amoréens et nous faire périr? ».

C’est toujours ainsi avec Dieu.

L’ennemi devient fort parce Dieu retire sa bénédiction à un peuple désobéissant et qui refuse de se repentir vraiment.

Et le peuple d’Israël n’aurait jamais su pourquoi les choses en étaient arrivées là, si Josué n’avait pas eu une très bonne attitude. Il s’est remis en cause directement ; il a déchiré ses vêtements en signe de repentance. Il ne s’est pas posé les mauvaises questions comme :

« Peut-être n’ai-je pas assez de foi, n’ai-je pas assez prié, et pas assez demandé à Dieu de me fortifier ? Pourquoi n’ai-je pas pu chasser les démons  Amoréens? ».

Non, L’Éternel lui a dit « fortifies-toi et prends courage ».

Décidément les réflexes de foi appris ne servent à rien. De la même manière que cela s’est fait et se fera encore, Dieu averti son peuple par des échecs, alors qu’il lui avait promis le succès.

Il projette ce qu’il est, en face de lui, pour le faire réagir. Les fantômes, les démons qui s’agitent : c’est ce qu’il a en lui.

Je me souviens d’une expérience personnelle.

Il y maintenant 19 ans, en 2004, l’esprit de Dieu m’avait mis à cœur de préparer l’agrégation, (un concours très difficile, une haute valorisation dans mon métier d’enseignant).

Pour moi, alors, ma victoire était déjà acquise. Ma nomination allait se faire d’elle-même, valorisant ma foi. Mon travail de préparation allait me donner c’est sûr, j’en étais absolument convaincu : la victoire, comme il me l’avait donné précédemment avec le concours du CAPES en 1992.

J’étais rempli de la même assurance.

Eh bien, 12 ans après, ce fut un véritable échec, la révélation du mal. Même pendant l’épreuve je me suis senti abandonné, sans force, avec juste mon inspiration limité. Je passais les épreuves écrites, diminué en étant à moitié malade. Je m’attendais tellement à revivre les mêmes prodiges que j’avais connus auparavant. Mais là c’était le vide, rien. Et il en fut ainsi aussi lors des résultats du concours. Pas de miracle, recalé.

Eh bien pendant pas mal de temps je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Durant des années, j’ai posé maintes fois la question à Dieu sans avoir de réponse : « pourquoi m’as-tu fais passer ce concours sachant que j’allais échouer ? »

Aujourd’hui, j’ai eu ma réponse : C’est moi qui ai fait échouer le projet divin. Dieu n’a rien à voir dans cet échec. C’était ma fidélité qui était en cause. Je sais que toute ma maison était hantée et que je n’ai pas eu l’attitude de Josué pour le comprendre.

Je terminerai par le prophète osée : S’il y a une morale à tirer de l’histoire, c’est Osée qui nous la donne : » Si tu te livres à la prostitution, ô Israël, Que Juda ne se rende pas coupable; N'allez pas à Guilgal, ne montez pas à Beth-Aven, Et ne jurez pas: L'Éternel est vivant! ».

Osée nous dit, de la part de Dieu, de ne pas avoir de projets, de ne pas témoigner que Jésus est vivant, sans avoir au préalablement examiner ses voies et se repentir de sa prostitution en ayant été vers d’autres dieux.

Car avec un cœur incirconcis, nous emmènerons en plus de nous-même, d’autres avec nous à Guilgal comme à Beth Aven pour nous faire battre, pour vivre l’échec et l’humiliation.

Amen

dimanche 7 mai 2023

LA SEMENCE QUI NE VERRA PAS LE RETOUR DU SEIGNEUR

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Par Eric Ruiz

 

Je disais la semaine dernière que l’Esprit saint témoigne de ce qu’il est devenu en nous.

Si cet esprit a grandi et que nous avons diminué en retour, alors le témoin fidèle et véritable se reconnaîtra. Si par contre, l’esprit a été attristé, étouffé, puis chassé par des œuvres mauvaises, alors c’est un autre témoin qui se verra : un témoin infidèle et menteur.

Le faux témoin de Christ pourtant hurle qu’il est véritable et pur. Il fait des pieds et des mains pour que ses bonnes œuvres soient vues et acclamées et qu’elles prouvent sa fidélité ; Et, ce qui sort de sa bouche sert plutôt à le rassurer, même s’il ment.

Le témoin infidèle et menteur, c’est le jugement de Jean 3 :19 ; qui n’est pas destiné aux seuls païens, ou aux grands de ce monde. C’est un constat quasi général, c’est une frontière (le sens du nombre 19) qu’un bon nombre a déjà franchi du mauvais côté. 

« Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes (ici ce sont les êtres humains, c’est antropos en grec) ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. ».

Oui, le salut ne s’obtient pas que par de bonnes œuvres mais à contrario, on le perd en préférant ses mauvaises œuvres.  

Car les œuvres cachées seront quoi qu’il advienne, dévoilées.

Ce n’est pas un désir, ni une pieuse intention que de vouloir faire la lumière sur tout ; c’est un commandement de Dieu. Dieu a commandé aux bonnes œuvres comme aux mauvaises œuvres de se dévoiler, qu’elles montrent le cœur bon ou mauvais de la personne qui les manifestent ; que toute identité apparaisse en plein jour.

Encore une fois ce n’est pas pour condamner et pour détruire, c’est en premier pour révéler la vérité sur chacun. Dieu est vérité.

Et son amour est formé de transparence. La vision de l’apôtre Jean témoigne de cela. Il voit le trône de Dieu et devant une chose significative :


« Devant son trône, il y a comme une mer de verre semblable à du cristal ». (Apocalypse 4 :6).

 

Cette immense pureté, visible par la transparence est un élément essentiel de l’agneau, de son caractère. On doit voir à travers chaque disciple comme au travers d’un verre de cristal.

Affirmer aimer Dieu et ne pas être transparent est un contre sens (si commun d’ailleurs). C’est aussi aberrant que de se dire intègre et pur alors que l’on baigne dans la corruption la plus flagrante.

Aussi, Jésus prévient et met en garde celui qui croit ; À cause de l’hypocrisie il sera jugé plus sévèrement :

 

« Je vous le dis en vérité, si votre justice ne surpasse pas celles des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Matthieu 5 :20).

 

Croire que cette vérité sera elle aussi cachée, que l’injustice ne sera révélée qu’à notre mort, lors de ce « faux jugement dernier » est une hérésie.

Le jugement est sur terre. Notre mort ne fera que de confirmer ce qui s’est déjà révélé sur terre.

Les impies croient que leur mort sera comme une  délivrance. Ils échapperont enfin à la honte et aux souffrances terrestres. Que les mauvais souvenirs d’ici-bas brûleront avec leur corps.

 Le roi Saül demandant à son porteur d’armes de le tuer par l’épée, souhaitait c’est vrai échapper à une mort cruelle des Philistins, mais il espérait  sans doute en mourant recevoir un jugement plus clément compte tenu de ses bonnes œuvres et de son onction royale.

Or, son jugement, il l’avait reçu déjà auparavant en retombant dans la divination, en allant voir la magicienne d’En-Dor. 

C’est là qu’il vit toutes les mauvaises pierres qu’il avait cherché à enfouir dans la terre. C’est là qu’il reçut la confirmation que l’Esprit de Dieu s’était bien retiré de lui, qu’il ne recevait plus ni songes, ni  prophéties et que ce que lui avait prédit l’apparition du prophète Samuel était vrai et en train de se réaliser.

La grande désillusion de sa vie se présentait là sous ses yeux et tout s’écroulait.

Saül aurait-il raison de penser que sa mort serait alors sa porte de rédemption ?

Je reviens sur les œuvres cachées et dévoilées : Ce processus suit le même parcours que le cycle de la terre. Ce que vous enfouissez dans la terre, un jour ou l’autre réapparait à la surface, il remonte.

Les souvenirs remontent ; tout ce que vous avez fait de mal et qui n’a pas été confessé et purifié revient naturellement vous tourmenter.

 

Ce processus naturel, tout exploitant agricole connait cela très bien. Son travail de laboureur est d’autant plus difficile qu’il doit enlever le plus possible de masse de cailloux. Il ne peut pas les enfouir, sinon ils remonteront à  la surface et sa terre perdra nettement en fertilité, jusqu’à devenir inexploitable.

Le témoin infidèle ressemble au mauvais exploitant agricole. Il garde ses pierres, il les enfouit plutôt qu’il les extrait de son sol, de son cœur.

Jésus en a parlé en parabole sur la semence tombant dans un sol rocailleux : Matthieu 13 :5-6 « Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; 6mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines ».

 Quand le soleil de justice (notre Dieu) parait, tout ceux qui n’ont pas de racines profondes en lui brûlent et disparaissent. La foi de ceux-là sèche comme le figuier.

Voilà l’image du retour de Jésus parmi ceux qui auront gardé dans leur cœur les pierres qu’il fallait extraire : Ils disparaitront loin de lui.

Mais revenons à la parabole  de la semence tombée dans un sol pierreux. Cette parabole a sa projection réelle dans le livre des Actes, au chapitre 15.

C’est le moment où Paul et Barnabas sont reçus par l’assemblée de Jérusalem. Les apôtres et les anciens sont là et tout le monde écoute ce qu’ils ont à raconter.

Ils ont eu à Antioche une discussion animée en ce qui concerne la circoncision, car quelques judéens parmi eux enseignaient que pour être sauvé il fallait passer par ce rite (aujourd’hui les rites : ce sont les sacrements religieux qui sauveraient, baptême, eucharistie ou sainte-cène, etc.,).

Certains croyants dans l’assemblée de Jérusalem, en entendant cela, leur sang n’a fait qu’un tour.

On lit à partir du verset 5 : « Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, (donc, ils étaient convertis) se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger l'observation de la loi de Moïse ».

Il y a deux mots clés dans ce texte : se lever et exiger.

Ces verbes témoignent d’une prise d’autorité, d’une volonté d’imposer sans discussion son point de vue, de la part de ces pharisiens convertis.

La semence qui grandit vite puis qui sèche rapidement faute de profondeur n’est-elle pas là justement ?

Quelques pharisiens qui ont reçu la foi en Christ, se levèrent pour exiger un retour à la loi. Les voilà ceux qui montrent leur attachement viscéral à leurs traditions.

À peine sont-ils arrosés par la grâce, par l’Évangile de liberté qu’ils veulent remettre un joug au cou des croyants en exigeant une obligation de service, et ici, c’est par la circoncision qu’il le font.

La bonne semence qu’ils ont reçue du ciel ayant disparue, ils reviennent à ce qu’ils ont vomi : le joug de la servitude.

Examinons le sacre du roi Saül par le prophète Samuel. On assiste exactement au même terrain pierreux et à ce même plant sans racine.

C’est Samuel qui a l’issu de l’onction du roi, parle à Saül.

« L'esprit de l'Eternel te saisira, tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme. 7Lorsque ces signes auront eu pour toi leur accomplissement, fais ce que tu trouveras à faire, car Dieu est avec toi. 8Puis tu descendras avant moi à Guilgal; et voici, je descendrai vers toi, pour offrir des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de toi et que je te dise ce que tu dois faire ». (1 Samuel 10 :6-8).

 Tout ce qu’avait prédit Samuel de la part de Dieu se réalisa.

Saül fut transformé par l’onction. Ses proches ne le reconnaissaient plus tellement son caractère avait changé. Mais, deux ans plus tard, Saül arrive à Guilgal (premier site Israelite à l’est du Jourdain, ce site est comme une frontière, c’est là où se juge l’intégrité, la transparence, la pureté de l’homme) et se prépare à attendre sept jours ; mais par peur des Philistins qui se montrent très agressifs, voilà Saül qui désobéit aux ordres du prophète. Et voilà la réaction de Samuel à son arrivée à Guilgal :

1 Samuel 13 :13-14 « Samuel dit à Saül: Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné. L'Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; 14et maintenant ton règne ne durera point. ».

Il aura fallu par conséquent deux années à Saül, après son onction, pour constater le peu de profondeur de ses racines divines.

Qu’a-t-il fait de mal ?

Il se précipita, sans attendre Samuel, pour faire les sacrifices d’actions de grâce et l’holocauste (verset 9).

Comme pour les Pharisiens convertis, c’est toujours dans les rites que l’homme irrégénéré par l’Esprit pense trouver son salut ; et c’est justement ces œuvres-là qui dévoilent son apostasie.

 

Les ténèbres une fois de plus ont été préférées à la lumière.

Au final, nos œuvres montreront si nous aimons la lumière ou si nous la détestons.

Eh oui, on peut louer Dieu, son saint nom, crier Alléluia, Dieu et tout puissant, Christ est mon sauveur et en même temps détester la lumière.

Jean 3 :20 : « Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées; ».

Alors, celui qui est dans la lumière parce qu’il fait le bien verra le retour de Christ. Alors qu’un autre qui aime ses mauvaises œuvres, et qui fait le mal ne verra que ses ténèbres à la place de Christ.

Celui qui aime la lumière, qui aime la pureté, donc la totale transparence, aime forcément l’avènement du Seigneur.

Pour celle ou celui qui s’égare, les choses vont très vite : à peine deux ans pour désobéir à Dieu et pour constater qu’il cherche son salut dans les œuvres, dans les rites et coutumes religieuses.

Ne cherchons pas notre sécurité dans une tradition.

Marchons par la foi, selon l’Esprit.

Les temps que nous vivons sont brûlants, il n’y a pas de temps à perdre pour revenir à la lumière de la foi.

Je terminerai par ce que Jésus, toujours dans l’Évangile de Jean annonce en prenant le cep pour exemple, (on dirait une réplique de sa parabole sur la semence au milieu des pierres) : « Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent » (Jean 15 :6).

Amen