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dimanche 8 juin 2025

POURQUOI L’ASCENSION DE CHRIST N’EST PAS UNE CELEBRATION

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Par Éric Ruiz

 

L’ASCENCION : Le CIEL ou LA TERRE ?


Troublant comme titre n’est-ce pas ?  Moi-même je me suis étonné à parler de l’ascension une fois la fête passée.  Pourquoi maintenant ? Pourquoi parler de l’ascension au moment où les chrétiens vont fêter la pentecôte ? Est-ce trop tard ? Ou est-ce au contraire un moment qui a du sens ? Car Dieu à ses raisons que la raison ne connait pas.

Je sais que cela va sans doute choquer parce que je touche à une pierre angulaire de la religion chrétienne. Attention, je tiens tout de suite à être clair. L’ascension de Christ au ciel est glorieuse. Il est maintenant assis à la droite du Père. Ce qui montre son autorité et son égal avec lui. Je suis loin de sous-estimer ce fait et encore plus, loin de vouloir le rabaisser. Car Jésus-Christ est vraiment parti nous préparer une place pour que là où il est nous y soyons aussi. Et si nous sommes là à la première résurrection il nous prendra avec lui. Alors, tout ce qu’il a fait n’est pas à minimiser ou à sublimer mais à prendre selon ce que l’esprit nous enseigne.

Mais je tiens à mettre les priorités là où elles doivent être.  Oui ce qui se passe au ciel concerne aussi l’homme terrestre, mais peut-il changer les choses célestes ? Il est concerné certes par le ciel, sans qu’il puisse en aucune façon interférer sur lui. Le ciel, notre Père s’en occupe et ne nous demande aucune action. Pas de prière, pas de louanges, pas de relations autres qu’avec lui (lui et son fils unique puisqu’ils ne font qu’un).

Il est tellement facile de tomber dans l’occultisme. Par nature le genre humain est idolâtre. Il est très attiré par les choses célestes. La divination et toutes ces pratiques divinatoires ont toujours autant attirée le commun des mortels. Pouvoir communiquer avec les défunts a toujours été très tentant et toujours pour les mêmes causes : connaître les intentions de Dieu à notre égard ou pour nous rassurer sur notre devenir.

 

 UNE FETE PAIENNE ?

 Juste quelques mots sur la fête. Si on regarde les fêtes instituées par L’Eternel Dieu à partir de Moise, leur point de départ commence par une tristesse transformée en joie, par une désolation changée en jour de fête. C’est un moment particulier qui célèbre les victoires acquises avec l’aide de Dieu. La fête de la Paque (Pessah) par exemple pour les Hébreux (la plus importante), célèbre le libérateur, le Dieu sauveur qui est venu délivrer un peuple de l’esclavage et de l’oppression Egyptienne. On célèbre le bras puissant de Dieu comme sa grande miséricorde envers son peuple.

Alors ces victoires nécessitent une attitude de cœur qui va avec. Et comme le souligne la fête de Pourim, une purification est indispensable. S’il n’y a pas une volonté de confesser ses fautes et de s’en détourner, la fête perd tout son intérêt pour Dieu. La célébration véritable c’est toujours une occasion de se remettre en ordre devant Dieu. Elohim hait ce genre de fête où le croyant vient le louer en vêtement sale.

Alors pour en venir à la fête de l’ascension. Où se trouve la victoire de l’homme acquise avec l’aide de Dieu ? Cette victoire concerne le fils de Dieu, certes et lui-seul. (je détaillerai cette partie par la suite) Et fêter une victoire sans la complicité avec l’humain cela ressemble tellement à celles que font les païens.

La célébration de l’Eternel n’a pas le sens d’un combat céleste entre Dieu et des anges. Nous ne sommes pas au milieu de la mythologie païenne où les dieux grecs ne cessent de se combattre entre eux. Athéna (déesse de la sagesse) qui blesse Arès (Dieu de la guerre) ou Héra (Reine des dieux) qui affronte Atémis (déesse de la chasse).

La célébration de l’Eternel célèbre bien un combat, mais un combat ici sur terre et surtout par une lutte faite à l’intérieur de soi, qui préfigure le temple de Dieu. Pessah qui signifie passer de l’autre bord, montre plus une conversion spirituelle qu’une victoire sur un peuple ennemi. C’est la fête d’un sacrifice bien terrestre, bien charnel qui uni Dieu à l’homme.

 

LA REPONSE DE JESUS A L’ASCENSION

 

Alors si on revient à l’ascension, à cette réalité glorieuse, elle ne peut être une fête pour l’homme de foi parce que l’homme ne peut monter tel qu’il est dans le ciel. Sa condition est impure. Sa chute le maintien au sol, sur le sol terrestre. Sa condition oblige le croyant à s’abaisser, plutôt qu’à s’élever. Jésus-Christ monte seul nous préparer une place que nous ne pouvons connaitre. Et le fait de célébrer une ascension serait comme demander à Dieu ce que deux disciples, Jacques et Jean lui ont déjà demandé dans Matthieu 10 :37-40

«Jésus leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous? 37Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire. 38Jésus leur répondit: Vous ne savez ce que vous demandez.(tout comme vous ne savez-pas ce que vous voulez célébrer) Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? 39Nous le pouvons, dirent-ils. Et Jésus leur répondit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé; 40mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé. ».

Jésus en répondant de la sorte, en leur disant que cela ne dépendait pas de lui, voulait sans doute leur indiquer que leur question ne va pas les aider parce que ce qu’il demande n’est pas la bonne question.

Quelle était alors la bonne question à poser ? «  Comment faire pour être assis à ta droite ou ta gauche ? ou encore Comment feras-tu pour que nous continuions à vivre sans toi, sans Christ à nos côtés, parce que quand tu partiras, nous serons orphelins? Devons-nous attendre un autre que toi ou ton retour ? »

Jésus  répondit à cette question après que Philippe lui ait demandé « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. » Jean 14 :8  et Jésus lui répondit «  Celui qui m'a vu a vu le Père; et vous si vous m’aimez garder mes commandements car ils viennent du PèreEt moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous…Et le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».

Dieu est très pragmatique et notre foi elle aussi doit-l’être. La fête doit nous aider à nous rappeler ce qui est essentiel à être puis à faire. Tout d’abord nous rappeler l’alliance que Dieu a conclue avec nous. Demeurer en lui, lui être fidèle c’est l’honorer.

La fête comme toute célébration concerne avant tout l’alliance que Dieu établit avec sa création. Le louer seul c’est bien, mais l’Eternel n’a jamais demandé à Moïse de le fêter lui seul. Les païens eux le font. Ils fêtent leurs dieux. Ils fêtent leur ascension. Ils fêtent les combats qu’il gagne sur les autres dieux.

Or, le Dieu de la Bible fait que chaque fête que nous faisons sert à évaluer notre foi pour savoir si notre alliance est toujours véritable. Si elle ne l’est plus, alors nous préparer en confessant nos fautes et en convertissant nos cœurs.

 

Alors POURQUOI JESUS A-T-IL ETE ELEVE AU CIEL DEVANT SES APOTRES ?

 

Pour que les anges puissent aussi révéler la vérité : « Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, 11et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? »(Actes 1 :9-11)

Avez-vous vu la comparaison avec ce que Jésus disait juste avant à ses disciples ? « 8 vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous…et vous serez mes témoins… jusqu'aux extrémités de la terre. ». Les païens ont sans cesse les yeux rivés vers le ciel. Est-ce ce que Jésus voulait pour ses disciples ? Rappelez-vous le message sur la sagesse qui vient de la comparaison. Ici Jésus compare leur étonnement à fixer le ciel… avec la puissance qu’ils recevront pour être ses témoins.  La comparaison est claire pour celui qui sanctifie la sagesse divine. La puissance de Dieu pour ses apôtres n’est pas dans l’admiration d’une élévation céleste mais dans la puissance du Saint-Esprit que recevront les apôtres pour leur mission terrestre.(même les deux anges sont sur terre vêtu de blanc, ils ne sont pas en l’air. Encore un signe de l’importance de notre mission terrestre)

 

LA FETE  DE l’ALLIANCE AVEC LE SAINT-ESPRIT

 

Par conséquent, chaque fête nous ramène aux noces de l’agneau, à notre élection, à la gloire que nous partageons avec lui, à l’alliance faite avec notre Dieu. Cette alliance a été concrétisée dans les cieux comme sur la terre en premier par notre baptême mais aussi et surtout lorsque le Saint-Esprit est descendu sur nous.

Alors certes l’ascension du fils de Dieu est importante. Mais dans l’immédiat, ce qui est descendu du ciel l’est beaucoup plus pour nous (le 5ème tonnerre). Si nous n’avons pas le Saint-Esprit qui est descendu sur nous, tout ce que nous vivons ne sert à rien. Sans Christ en nous personne ne peut être sauvé. Ce qui se passe dans les cieux peut-être beau et glorieux mais si le Saint-Esprit est un rêve, c’est que Christ n’est pas ressuscité et « si christ n’est pas ressuscité, nous sommes les plus malheureux des hommes et notre foi est vaine ».

 

CELEBRER L’ASCENSION et ses conséquences

 

 Dieu a ses combats qu’il mène avec ses anges dans le ciel ; Mais nos combats à nous sont tous sur terre. Et la preuve c’est que nos prières ferventes concernent ce qui touche nos corps de près. Même nos rêves proviennent de ce que nous vivons ici-bas. Nous sommes comme attachés à cette terre comme un « glébeux » l’est. Ce glébeux c’est le nom d’Adam premier homme, nommé ainsi par André Chouraqui dans sa traduction biblique.

Alors ceux qui célèbrent les anges dans les cieux se trompent. Ils se sont égarés sur un mauvais chemin. A trop spiritualiser les choses d’en haut, à trop idolâtrer les étoiles, à trop mettre de l’importance à ce qui monte dans le ciel, ils ne font que de prouver leur peur et leur fuite face aux combats d’ici-bas. Et donc ils ne célèbrent plus la mise à mort de leurs corps dans la fête. C’est pourquoi tant de fêtes chrétiennes ne sont que des fêtes païennes dans les faits.

 S’inquiéter si nous serons à la droite ou à la gauche de Dieu sous-entend d’autres envies comme savoir si notre place dans le ciel est déjà définie avant que nous ayons été fidèles et persévérant dans la foi. C’est une manière de vouloir lire dans le ciel notre destinée. C’est une porte ouverte vers la divination. Et Jésus n’a laissé entrevoir aucune possibilité à Jacques et à Jean lorsqu’ils lui ont posé cette question. La réponse de Jésus a été très clair malgré les apparences «  , cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé. »( Matthieu 10 :40)

 

CELEBRER L’ASCENSION POUSSE A CELEBRER LES MORTS

 

Je crois que célébrer l’Ascension de Christ  et surtout en être très attaché, prouve une chose : que nous avons ouvert des portes interdites au ciel. La séduction de la divination a exercé son pouvoir. La tentation en fait succomber plus d’un. Il n’est pas rare de s’apercevoir pour ceux qui ont ouverts ces portes qu’ils se mettent aussi à ouvrir celles des morts. Certains chrétiens prient ou évoquent les morts, d’autres se noient dans de terribles recherches généalogiques pour prouver une quelconque lignée sainte, d’autres se font baptiser pour eux, et d’autres encore se réunissent aux nouvelles lunes pour bloquer le mal qui se fait au ciel, afin d’éviter qu’il se propage sur terre. Mais ces mêmes personnes pourquoi ne s’occupent-elles pas des vivants, de ces âmes qui vivent sur terre autour d’elles? Parce que bien souvent avoir les yeux vers le haut nous fait oublier ceux qui sont en bas. Que ces frères et sœurs commencent par libérer les captifs qu’ils ont eux-mêmes enchaînés… avant de vouloir libérer le ciel de la mort.

 

LA PRIERE DU « NOTRE PERE »

 

Alors, je finirais par la prière du Notre Père, celle que Jésus-Christ nous a donné en exemple et que nous trouvons dans les Evangiles, et cette prière n’est pas « Père que ton nom soit sanctifié au ciel mais qu’il soit sanctifié sur cette terre et si possible par nos paroles et nos actes. Notre prière n’est pas non plus que ton règne vienne au ciel, puisqu’il y règne déjà, mais qu’il règne ici-bas et si possible à l’intérieur de chacun de nous par le Saint-Esprit.

Que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Cela traduit très bien les priorités, nos priorités celle de notre alliance avec notre Seigneur Jésus-Christ.

Esaie 66 « Ainsi parle l'Eternel: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, Et quel lieu me donneriez-vous pour demeure? 2Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l'existence, dit l'Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards: Sur celui qui souffre et qui a l'esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole. » Alors, regardons là ou Dieu regarde, portons nos regards sur l’essentiel et laissons le ciel à celui qui y règne. Pour avoir une part avec lui, nous devons porter nos regards sur ceux qui souffrent et qui craignent Dieu.

Amen

dimanche 18 mai 2025

TARTUFFE & FOI CHRETIENNE

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Par Éric Ruiz

Matthieu 15 :7-9 « Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit:8Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi.9C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes. ».


Aujourd’hui je vais aborder ce thème de l’hypocrisie religieuse en prenant un tout autre chemin qu’à l’accoutumé. Je suis tombé cette semaine sur une mise en œuvre très démonstrative et très bien illustrée sur ce caractère, de l’hypocrisie, de cette marque des faux prophètes (et il ne faut pas les oublier de ceux qui les suivent ; et ils sont nombreux) parce qu’ils ont le même dieu : celui qui sert leur propres intérêts.

D’abord, Jésus en employant le pluriel d’hypocrites ne s’adresse pas à un hypocrite en particulier, mais aux hypocrites en général. Il n’est pas dans une relation où il accuse frontalement une personne d’hypocrisie. Il n’est pas dans l’accusation parce qu’il souhaite une prise de conscience de celui qui s’égare afin qu’il se libère du mal. Que l’hypocrite s’en libère de la même façon que celui qui est manipulé par l’hypocrite.

« La vérité vous rendra libre », c’est le projet de Dieu. Dieu veut libérer un peuple persécuteur comme un peuple persécuté. Or, le fait d’accuser provoque l’inverse : une réticence, une adversité qui aboutit à rejeter la possibilité de se remettre en cause. Mais Jésus en employant le pluriel qualifie le projet de tout un peuple qui a brisé son alliance avec lui. Par 16 fois le mot « hypocrite » apparait conjugué au pluriel dans les Evangiles, et 16 fois il est prononcé par Jésus. Le nombre 16 insiste aussi sur un clan, une tribu, une famille ou un peuple regroupé avec ce projet qui lui colle à la peau.

 

Alors venons vers ce chemin que Dieu m’a fait prendre. Et quoi de mieux qu’un comédien pour incarner un hypocrite qui est un comédien et qui joue une comédie, un jeu de dupe. En France sous le règne du roi Louis XIV, nous avons eu une personne, l’illustre Molière pour ne pas le nommer (car c’est le plus célèbres des comédiens et des dramaturges de la langue française) qui a tourné en dérision un peuple de « religieux hypocrites ».

À travers le personnage de Tartuffe, Molière dénonça la comédie, l’imposture, la fausse piété de ceux qui se présentent comme des modèles de piété et qui en se faisant les directeurs de conscience s’introduisent dans les familles et abusent d’elles en formant des projets iniques, en agissant en secret et bien-sûr en tendant des pièges dans le but de s’accaparer, argent, biens, personnes et héritage.

Le Tartuffe ou l’imposteur, c’est exactement ce personnage de la pièce que décrit Paul dans sa deuxième lettre à Timothée

« des hommes ( pour la plupart mais ont peu y rajouter les femmes aussi)… égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, 3insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, 4traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, 5ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là. 6Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d'un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, »

 

Molière a présenté pour la première fois sa pièce sous le titre « Le Tartuffe ou l'Hypocrite », au château de Versailles devant le roi Louis XIV et une partie de la cour. C’était le 12 mai 1664. Là aussi le nombre « 12 » révèle le mal et sa stratégie diabolique. Le 12, ôte le voile,  il fait tomber les masques. Il apporte avec lui, les preuves.

Dans la comédie de Molière, Tartuffe est démasqué et les preuves de son plan diabolique sont étalées aux yeux tous. La vérité met à nu tout le monde : Ceux qui le suivaient aveuglément comme ceux qui voyaient déjà le sombre personnage.

Tartuffe, c’est un nom propre qui est aussi un nom commun utilisé pour signifier «  un personnage malsain, qui sous couvert de religion affecte une dévotion et une vertu profondes dans le but de séduire son entourage et d’en tirer profit. ».

Dans cette pièce de théâtre, les rouages d’imposture, comme ceux de la manipulation sont mises en lumière. On voit très bien la manigance de Tartuffe, (comment, il s’y prend pour séduire son entourage, comment, caché sous son masque de saint homme de Dieu, il en tire tous les profits).

Alors,  comme au temps de Jésus les faux dévots se révoltent contre la vérité, contre celui  qui veut rendre public leurs mauvais desseins ; et ici, c’est contre le comédien, contre un comédien engagé que va se déchainer la censure. C’est-à-dire c’est contre un homme publique qui prend position contre le mal ; Molière affiche clairement ses positions anti cléricales non pas pour dénoncer une religion, mais un comportement malsain que tant d’hypocrites religieux manifestent.

 

Avec Le Tartuffe qui a soulevé le plus gros scandale de la carrière de Molière, ce ne sont pas les scribes et les pharisiens qui vont être violent à son égard, mais les faux dévots de l’époque et précisément l’archevêque de Paris qui ne tergiverse pas. Il excommuniera d’avance les fidèles qui se risqueront à aller voir la pièce. Parce que dans les faits, la religion ne peut souffrir cette ressemblance du vice avec la vertu. Et pourtant ce mariage inique a été dénoncé avec force par Jésus. Et tout au long des siècles ce mariage entre le vice et la vertu n’a fait que révéler catastrophes et désastres en tout genre dans les familles. Là où la sainteté est élevée comme un étendard, il se pratique toujours des abominations.

La raison est toujours la même : le religieux hypocrite, se sent toujours jugés par les autres puisque lui-même est jugeur. Et s’il ne peut pas jouer la comédie, la violence verbale comme physique c’est sa première arme.

 

Pour preuve encore, face à Molière, Le curé de l'église Saint-Barthélemy de Paris, fait remettre à Louis XIV un écrit qui présente Molière comme un impie, un « démon vêtu de chair et habillé en homme » et promis au feu de l'enfer pour avoir osé tourner en dérision la fonction de directeur de conscience; et certains iront même plus loin, ils iront jusqu'à réclamer le bûcher pour l’auteur.

Toujours ces mêmes propos chargés de haine et de condamnation ! Mais Dieu se sert de tout un chacun pour révéler la vérité. Là aussi les chrétiens d’aujourd’hui ont tendance à séparer la vertu chrétienne du vice, en attribuant le vice aux païens, à ce peuple non chrétien. Ce peuple qui est méprisé où aucune vérité ne peut sortir de lui.

Et pourtant l’histoire va les faire mentir, puisque l’histoire nous révèle que les écrits de Molière vont se répandre partout à la manière de l’Evangile. Le Tartuffe,  est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de son auteur. Cette œuvre est toujours enseignée dans les lycées de France et dans les états francophones.

À la Comédie-Française, Le Tartuffe a été représenté plus de 3 000 fois. C'est la pièce la plus jouée du répertoire.  Molière a mis sa vie en péril avec ce texte qui affiche ses convictions personnelles sur les problèmes religieux. Sa position est tellement dérangeante pour la caste religieuse de l’époque qui manipulait la noblesse et la bourgeoisie. La censure a aidé au succès de la pièce. Après la première représentation, pressée par le clergé et par un entourage lui aussi empreint d’hypocrisie, le roi soleil a interdit sa diffusion publique.

Mais, de plus en plus de monde attendait impatiemment de voir comment Molière dénonce la fausse dévotion, le jeu de l'hypocrisie, l'imposture religieuse. 

Certes le plus grand dramaturge français, n’a pas cité les versets de l’Evangile. Il n’a pas dit : « Malheur à vous, religieux hypocrites! Parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement »

Mais Molière en fin de compte a mis en scène ce verset avec le récit d’une famille de la haute bourgeoisie victime d'un homme qui se présente lui-même comme un grand serviteur de Dieu, très pieu et qui dresse le père contre ses enfants, qui tente de séduire sa femme et qui use de manigance pour toucher la fortune de la famille. C’est un remake de tellement de familles chrétiennes !  On a un faux prophète ou un croyant habile à l’esprit fourbe qui prend le pouvoir sur une famille et qui la divisent.

 

Cependant, Le Tartuffe de Molière ne doit pas nous faire haïr la foi, mais au contraire, nous devons avoir en horreur ce faux Evangile qui consiste à nous faire tomber dans le piège du comportement manipulateur et fourbe. Nous devons aimer la vérité incarnée par le seul vrai Dieu qui fait de nous des êtres sans masque ni détours. Aimons le Seigneur qui ne cesse de mettre la lumière sur le mal pour que nous nous en séparions. Les excès de piété cachent très souvent un esprit fourbe. Se vanter ou mettre toujours en avant un rite religieux particulier, c’est un voile qui cache des intentions charnelles.  Celui qui se targue de prier souvent, celui qui parle sans cesse de moralité, ou qui sait toujours quoi dire à un païen, ou qui s’offusque quand quelqu’un manque un dimanche pour aller à l’Eglise. Celui-là ne joue-t-il pas de la musique avec des fausses notes ?          

Parce que lorsque le plaisir de dissimuler rentre dans l’âme, le repentir est alors tellement difficile.

 

Par conséquent, loin de se sentir à l’abri face à de tels comportements, nous devons user d’humilité et de clairvoyance sur nous-même. Jésus sais que nous sommes souvent tenté et il nous prévient que l’hypocrite le devient au moment même où il voit dans l’œil de l’autre la paille alors que la poutre est si visible dans le sien. « Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère. »

 

Maintenant, je ne suis pas en train de faire de Molière un modèle de foi, ni de dire que Molière fût prophète. Loin de là. Certes, il a pris des risques avec cette pièce. Mais 5 ans après sa première version interdite, qu’on ne trouve plus d’ailleurs, qui a complètement disparue, Molière a réécrit le texte (passant de 3 à 5 actes) pour le rendre acceptable afin de calmer les furies du clergé. Il a aussi agi par flatterie envers le roi, afin que le roi continue à lui faire confiance et à le plébisciter.  

N’a-t-il pas alors lui aussi agit en hypocrite ? Je trouve la fin de la pièce, le dernier acte, la dernière scène très significative d’une dédicace faite à la monarchie. C’est vrai que c’est Louis XIV qui lui redonne l’autorisation de rendre publique sa pièce, mais Molière aurait pu finir Le Tartuffe bien autrement qu’en valorisant un prince qui vient délivrer le pauvre Orgon et sa famille qui a été chassé de chez lui par le faux dévot. On a là l’éloge du souverain, le souverain défenseur du bien et ennemi de la fraude, qu’aucun imposteur ne peut tromper grâce à son fin discernement. Les compromis de Molière sont évidents. C’est dommage que sa flatterie l’amène à placer le roi Louis XIV (ce roi soleil, idolâtre, narcissique et mégalomane) du côté des sages et des défenseurs de la vérité. Mais c’est à ce prix que Molière devra sa survie et sa notoriété.

 

Un prophète lui, n’aurait rien changé, rien déplacé ni même une virgule au texte initial. Un prophète n’a que faire de plaire au roi et aux hommes. Il n’est pas en représentation.  Il a choisi Dieu à sa réussite sociale, et son sacrifice le démontre.

Quoi qu’il en soit, ce qu’a fait Molière est une bonne chose, La preuve, Tartuffe est encore joué dans de nombreux théâtres dans le monde entier et continue à remplir les salles.

 

L’avarice, la convoitise, la vanité, ce sont les démons du tartuffe. Et ils sont la source de tous les maux.  Ça veut dire que notre combat est bien là. Afficher ses convictions de foi, ce n’est pas afficher sans cesse ses rites religieux, ou sa morale chrétienne. Mais s’est affiché un comportement honnête et transparent lavé de toute hypocrisie.  Nous devons avoir une foi engagée, c’est-à-dire avoir une conduite où les compromis n’existent pas. Tenir son engagement vis-vis de Dieu s’est refuser de manipuler ou d’être manipuler pour aucune cause quel qu’elle soit, même si cette cause est pour le bien.

Amen

dimanche 3 novembre 2024

AVEZ-VOUS PERDU LE SENS DE L’HONNEUR ?

561                                    


Par Eric Ruiz

Luc 11 :52 « Malheur à vous, docteurs de la loi! Parce que vous avez enlevé la clef de la science; vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient. ».

La clé de la science, la sagesse de Dieu a été enlevée par les docteurs de la loi du temps de Jésus. Et nous savons que l’histoire se répète sans cesse, car le cœur de l’homme ne change pas. Il préfère un évangile à sa mesure. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Et si Dieu posait la question suivante aux chrétiens d’aujourd’hui

 : «  Avez-vous toujours le sens de l’honneur ? » Pourquoi poserait-il une telle question ?

Parce que l’honneur a un rapport direct avec la réputation.

Regarder l’état de l’Eglise des nations. Elle n’a plus d’honneur depuis longtemps. Sa réputation part en lambeau de jour en jour.

Sans regarder aux actes abominables qui s’y trouvent, les questions que se posent les chrétiens en général montrent qu’ils ont perdu ce sens.

L’honneur, la renommée, c’est, je le rappelle, le premier être vivant. C’est l’animal à face de lion révélé dans le quatrième chapitre de l’Apocalypse au verset 7. C’est la parole de vérité de notre Seigneur. C’est l’enseignement que reçoit un disciple ; un enseignement validé par qui ? Par les docteurs de la loi ? Non par le Saint-Esprit.

L’honneur était représenté au temps de Moïse par la menorah ; et plus précisément par cette huile qui permet au chandelier fait d'or pur de briller, sans jamais s'éteindre. L’honneur est une lumière qui doit toujours briller en nous. Mais comme je le disais juste avant, quand la clé de la science est enlevée, le chandelier s’éteint. Dieu n’est plus compris, les portes de son royaume se referment.

 

Alors qu’elles sont ces questionnements qui dévoilent une perte d’honneur ?

 « Le parler en langue est-il le signe que l’on possède le Saint-Esprit ? » voilà une question récurrente. Et on pourrait trouver une multitude de question du même genre pour savoir comment reconnaître un élu.

 

Parler en langue se fait sans effort. N’importe qui parle en langue. La Bible dit « même les démons parlent en langues ».

 Le fait de se poser cette question dévoile un niveau grave de superficialité de foi.

C’est croire que Dieu se contente juste de quelques mots (pas toujours compréhensible) pour oindre un croyant.      

Le pire c’est que ce croyant témoignera du contraire, qu’il faut prendre Dieu au sérieux. Il sera peut-être indigné par ceux qui affirment qu’un simple alléluia ou le fait de dire « je crois en Jésus-Christ », fait d’un païen immédiatement un disciple de Christ.

Il sera un des premiers à défendre l’honneur de Dieu qui ne donne pas sa foi sur une parole ou sur une réaction émotive.

Mais ce croyant néanmoins, persistera à se poser la question si le parler en langue est le signe du Saint-Esprit.

Or, cette contradiction n’est pas sans fondement. Elle est explicable. 

Lorsqu’une personne qui a connu les bienfaits de l’eau de la repentance, se refroidit, qu’elle devient tiède dans sa foi, elle se raccroche par réflexe à des choses futiles.

A partir du moment où le fruit de l’esprit n’est plus manifesté avec passion. Il y a alors de moins en moins de bienveillance, de bonté, de douceur, d’amour, d’actes généreux et désintéressés ; on ne se se sacrifie plus pour l’autre … alors pourquoi ne pas se raccrocher à des doctrines (disons-le) de démons.

 

Cela arrange, dans les faits beaucoup de chrétiens de penser que peut-être après tout Dieu dans son infinie miséricorde se contente d’un simple don comme celui du parler en langue.

 

Nous recevons tout de lui par des dons, alors celui-ci qui est surnaturel, peut fonctionner comme un sceau, un cachet d’authenticité.

Vous voyez, arrivé à ce stade de tiédeur, on prie Dieu d’être lui aussi sur le même niveau de tiédeur.

La facilité comme le moindre effort devient légitime. Et puis comme d’autres chrétiens se posent la même question, c’est sans doute que la vérité n’est pas si loin.

Voilà l’exemple type d’un chrétien piétinant son honneur. Il écrase l’honneur de sa foi. Le voilà ternissant sa réputation. Sans qu’il le fasse exprès le voilà aussi salissant l’honneur de notre Seigneur Jésus-Christ.

Et l’honneur, est un des 4 piliers du trône de notre Seigneur. C’est un fondement.

Or, le temple de Dieu est au même stade de destruction qu’au temps du prophète Esaïe fils d’Amots.

Esaïe  6 :4 « Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée ». Aujourd’hui, le temple c’est le chrétien. Et combien s’enfument eux-mêmes. Combien s’écroulent par leur voix qui retentit en eux comme des vérités, alors qu’elles ne sont que blasphèmes.

Là aussi, lever une ignominie sur des agissements trompeurs ce n’est pas une condamnation. C’est une mise en garde pour nous-mêmes. C’est un voyant lumineux qui s’éclaire. C’est comme dans nos voitures, où un voyant rouge vient signaler qu’une panne est sur le point d’arriver et qu’il faut rapidement garer et stopper le véhicule.

Si on ne fait rien. Si on continue à rouler. On va vers la catastrophe ; Eh bien c’est le même principe pour un chrétien. S’il ne fait rien alors que son honneur et celui de son Dieu est en danger, il court à la catastrophe.

 

Des frères et sœurs aurons raison de me dire : mais à quoi sert une telle exhortation ? Parce qu’ils diront : « oui frère tu as raison ! » mais ils continueront à rouler jusqu’à la panne.

Oui, ils ont raison de penser ainsi, car la majorité se plaît dans les déshonneurs et la honte.

Mais peut-être existe-t-il un seul juste qui a besoin de repentance ? Comme le disait Abraham en voyant que Dieu voulait détruire Sodome.

Alors le nombre 47 qu’un frère de l’île de la Réunion m’a parlé, ce nombre m’a ouvert les portes dans la Bible de ce que produit le manque d’honneur des croyants.  Puisqu’ils ont perdu leur honneur, ils n’ont plus rien à perdre. Ils suivent aveuglément ceux qui ont déshonoré, sali la parole de Dieu. Moi-même à une époque, je trouvais toujours des excuses ou de bonnes causes pour minimiser les actes honteux de ceux qui me dirigeaient dans l’Eglise. Mais il faut savoir dire stop.

Oui, ouvrir cette porte de la honte, du déshonneur, de la traitrise : c’est donné accès à l’escalade du mal, à ce que dit Luc 11 :47 où Jésus annonce un malheur pour les docteurs de la loi qui bâtissent les tombeaux des prophètes.

Dans Jean 11 :47 : La situation est catastrophique : On assiste au complot des pharisiens contre Jésus. Ils s’assemblent pour décider de son sort. Dans Luc 19 :47 : le crime s’organise : les principaux sacrificateurs cherchent à le faire périr.

Matthieu 26 :47 : la violence devient la norme : Judas arrive vers Jésus avec une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons ; Cette foule est envoyée par les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple (Vous voyez toujours cette relation entre d’une part les dirigeants traitres et d’autres part leur sympathisants idolâtres)

Luc 22 :47 : l’hypocrisie atteint son paroxysme : Judas, l’un des 12 s’approche de Jésus pour lui donner un baiser.

Voilà où pousse le déshonneur et la nudité spirituelle : à faire toujours les mauvais choix. Et à produire ou à soutenir des actes criminels. Ils pensent être rempli d’esprit et de sagesse, ils ne comprennent pas ce que dit Jésus (Matthieu 27 :47 ils pensent que Jésus appelle Elie le prophète). Ils ont échangé leur honneur pour les honneurs au pluriel. Et au final ils ont choisi de ne pas mettre la parole de vérité en pratique. Luc 6 :47 : « Je (Jésus-Christ) vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, il entend mes paroles, et les met en pratique. ».

Alors une chose qui peut étonner ; mais le royaume de Dieu dévoile ce genre de fausse piété qui dénigre la parole : Luc 9 :26-27 : « Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges. Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu. » Avoir la honte de Dieu, c’est refuser de mettre ses paroles en pratique ; et ce déshonneur sera visible ; puisqu’en refusant de pratiquer sa justice, ils verront le royaume mais n’y entreront pas. Ils verront qu’ils sont dans un autre royaume : celui de Babylone (et là je fais référence au chapitre 47 du livre d’Esaïe qui commence ainsi : « Descends, et assieds-toi dans la poussière, Vierge, fille de Babylone! Assieds-toi à terre, sans trône, Fille des Chaldéens! On ne t'appellera plus délicate et voluptueuse… 3Ta nudité sera découverte, Et ta honte sera vue. J'exercerai ma vengeance, Je n'épargnerai personne. - »)

 

Pourtant ce nombre 47 ne fait pas que de mettre en lumière les actes déshonorants et criminels. Jésus est sauveur et il montre comment éviter un tel déshonneur chez les croyants.

Et tout d’abord Marc 9 : 47, nous pousse à être intransigeant avec le péché. « Si ton œil est pour toi une occasion de chute arrache-le ». De même nous devons veiller, en bannissant toute pensée mauvaise en agissant comme un enfant le ferait. Luc 9 :47 : « Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui, et leur dit: Quiconque reçoit en mon nom ce petit enfant me reçoit moi-même; » ;

Jésus nous donne un exemple d’homme d’honneur avec Nathanaël Jean 1 :47 : « Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude. ».

Jésus met un point d’honneur a imité le serviteur fidèle et prudent, car sa récompense sera grande. Matthieu 24 :47 : «  Je vous le dis en vérité, ce serviteur sera établi sur tous ses biens. ».

 

Le psaume119 :47 nous montre la voie par excellence : « Je fais mes délices de tes commandements. Je les aime. » « Tes commandements » : c’est d’aimer son prochain comme soi-même et d’aimer Dieu de toute son âme.

 

Alors dans la Bible il y a l’exemple parfait de ce serviteur honorable qui met en pratique sa parole en ayant le cœur comme un enfant. Ce serviteur ce trouve dans le livre de la Genèse au chapitre 47.

C’est Joseph bénissant toute sa famille, ses frères qui l’avait trahi et honorant par là même son père Jacob dans ses vieux jours. Tout ce chapitre est destiné à montré la grandeur d’âme de Joseph.

Mais je vais juste prendre les versets 11 et 12 pour illustrer l’immense honneur que Joseph rend à sa famille après avoir sauvé de la famine les Egyptiens et bien d’autres contrées. « Joseph établit son père et ses frères, et leur donna une propriété dans le pays d'Egypte, dans la meilleure partie du pays, dans la contrée de Ramsès, comme Pharaon l'avait ordonné. 12Joseph fournit du pain à son père et à ses frères, et à toute la famille de son père, selon le nombre des enfants. ».

Quoi dire de plus, tout est dit dans cet exemple.

 

Alors, avec ce message Dieu met la lumière sur l’honneur qu’on lui rend ou l’honneur qu’on lui vole. Mais il ne fait pas que cela. Il est toujours sauveur et nous montre son royaume. Il nous montre toujours comment y entrer et comment reconnaitre le mal et s’en éloigner.

Mon frère réunionnais m’a dit que sa mère voyait le nombre 47 attaché à Donald Trump.

Ce nombre a deux faces ; l’une bonne et l’autre terriblement mauvaise.

Mon but n’est pas de renter dans une polémique sur les agissements de ce président américain qui se présente pour un second mandat. Mon but est que, nous nous posions cette question, personnellement au regard de nos agissements : « Ai-je toujours le sens de l’honneur ? Ou est-ce que j’aime avec vérité. ? ». Mon amour m’honore-t-il ? Honore-t-il Dieu ? Ou bien ai-je à aimer mieux et davantage ?

Lisons pour terminer, ce que Jésus dit dans Luc7 :47 « C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu. 48Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés ».

Oui Jésus met la lumière sur l’acte d’aimer. Celle ou celui qui aime dans les actes et par le cœur se place et se placera toujours sous la grâce de Dieu, et ses péchés lui sont pardonnés.

Amen

dimanche 29 septembre 2024

« LA CAVERNE » Mythe ou réalité ?

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Par Eric Ruiz

Ce n’est vraiment pas mon habitude de parler de philosophie. Mais je me suis rappelé un très ancien cours de philo sur Platon.


Platon, philosophe du Vème siècle, plus de 400 ans avant Jésus-Christ (un contemporain du prophète Malachie) est considéré comme un des pères de la philosophie. C’est un incontournable des étudiants. 

Platon est le seul à avoir donné une allégorie (une image) très parlante de ses théories. Et en relisant le texte sur « le mythe de la caverne », j’y ai vu tellement de parallèles avec la Bible et de similitude avec la foi chrétienne.

Platon y révèle la nature de notre réalité tout en montrant que la quête de la vérité a toujours été dans nos gènes, mais qu’elle est un combat. Je vous dresse ici les grandes lignes :

 

Imaginez une caverne sombre où un groupe de prisonniers est enchaîné depuis leur naissance.

Ces prisonniers sont enchainés aux pieds et au cou de telle manière qu'ils ne peuvent regarder que vers un mur devant eux.

Derrière les prisonniers, il y a un feu, et entre le feu et les prisonniers, il y a un chemin surélevé.

Le long de ce chemin, des gens passent en portant des objets et des figures de formes diverses qui projettent des ombres sur le mur que les prisonniers peuvent voir.

Pour ces prisonniers, ces ombres sont la seule réalité qu’ils connaissent.

 

Les ombres dans la grotte symbolisent l’ignorance et la perception limitée de ceux qui n’ont pas atteint la vraie connaissance.

Ces ombres représentent une réalité déformée et superficielle. Les ombres sont la façon dont les apparences et les perceptions peuvent tromper notre compréhension de la vraie nature des choses.

Nous sommes en fait là dans l’illusion de notre savoir. Nous pensons parce que nous avons une idée ou une opinion de ce que nous percevons (les ombres sur le mur) que c’est la réalité. Ces ombres, en fait montrent même pour un croyant en Dieu, qu’il se fit à ce qu’il voit ou perçoit par ses sens. Et c’est sa conception personnelle des choses qui le rend prisonnier de lui-même.

« Ce n'est pas à l'intelligence que l'insensé prend plaisir, C'est à la manifestation de ses pensées. » (Proverbes18 :2)

Ces chaines qui immobilisent sont bien moins importantes que celles que chacun a dans son esprit. Celui qui a la foi dira « mais non, j’ai la foi et je vois la vraie réalité ». Mais attention sa foi ne s’est-elle pas mélangée avec un conditionnement humain ?  Toutes ses figures sombres qui passent et repassent sont toutes des projections de la réalité. Ce sont des images par exemple d’un oiseau. Mais ce n’est pas un oiseau. Il lui manque une dimension, la couleur, l’épaisseur, la vie en somme.  

Or,  ces ombres sont des reflets de la réalité. A force de passer devant eux, le sens donné à ces ombres va conditionner les prisonniers. Platon montre avec son allégorie, ce qui se passe dans l’esprit de n’importe qui : l’être humain naturellement fixe sa croyance sur des opinions qui sont par nature subjectives. Il confond le réel qu’il perçoit avec la réalité. Et cette croyance est d’autant plus forte qu’il n’est pas le seul à y croire. Ici le groupe des prisonniers  peuvent s’entretenir et donc ils vont partager les opinions qu’ils ont des figures ou des formes des ombres ; et ils vont finir par baser leur conviction sur une opinion admise par tous. Et le fait qu’ils aient tous été prisonniers depuis leur naissance, produit le même effet que les traditions font sur nos convictions. Elles renforcent leur crédibilité, les rendent encore plus vraies.

C’est l’erreur qu’a fait aussi Thomas le disciple de Jésus en ne regardant qu’aux ombres (ce que font toujours une majorité de croyants d’ailleurs). Thomas plaça sa foi sur ce qu’il voyait (les plaies sur le corps de Jésus).  « Jésus lui dit: Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru! » ; C’est : heureux ceux qui placent leur foi ailleurs que dans leurs sens et leurs opinions parce qu’ils verront alors la vérité.

 

Maintenant Le mythe de la caverne va prendre une tournure très différente à partir du moment où l’un des prisonniers est libéré. Et là un verset de l’Evangile de Jean me saute à l’oreille : (« Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ». Jean 8 :32 )

Au début, ce prisonnier ressent une douleur aiguë et une confusion intense lorsqu'il est exposé à la lumière du feu et, éventuellement, au soleil du monde extérieur.

La lumière est aveuglante et le prisonnier peine à comprendre cette nouvelle réalité.

Petit à petit, ses yeux s'habituent et il commence à voir le monde tel qu'il est : les couleurs, les formes, l'immensité du ciel et l'éclat du soleil.

Pour le philosophe, ce processus symbolise le chemin vers la connaissance et l’illumination intellectuelle. Pour lui, c’est un voyage ardu et douloureux, mais profondément transformateur.

Pour Platon, c’est le passage d’un monde dominé par les sens vers un monde intelligible.

 

Pour un homme qui découvre la vraie foi, je dirai qu’il entre petit à petit dans un nouvel univers qui le transforme de l’intérieur. Et Dieu progressivement lui ouvre les yeux sur sa réalité qui est la vérité. La révélation se fera pas à pas. Dieu l’enseignera sur ce nouveau chemin en détruisant toutes les vérités qu’il s’était fait avec les ombres. Mais sa progression nécessitera qu’ils se maintiennent toujours dans un niveau d’humilité afin de voir juste et qu’il se lave régulièrement de tout péché.

A ce moment-là, le prisonnier libéré se rend compte que les ombres dans la grotte ne sont pas la réalité, mais de simples illusions.

Dans son désir de partager cette révélation, il retourne dans la grotte pour libérer les autres.

Cependant, à son retour, il rencontre une résistance et est incompris par ceux qui sont encore enchaînés.

Pour eux (les prisonniers), ce qu’ils ont compris des ombres restent la seule réalité valable. Et la proposition d’une réalité différente est inconcevable et menaçante. Elle menace surtout leur orgueil. Ils se croyaient sages à leurs yeux. Pour moi, ils ont fait de ces ombres une parole divine, un dogme, un credo.

Pour le philosophe, ce retour met en lumière la difficulté de transmettre et d’accepter la vérité dans un monde habitué aux illusions, c’est un reflet de la résistance humaine au changement et c’est un reflet de la non acceptation de nouvelles vérités.

C’est vrai aussi, mais la cause essentielle n’est-elle pas ailleurs ?

La cause est beaucoup plus profonde.

Car pour nous disciples de Christ, nous savons que la vérité est synonyme de jugement. C’est un combat spirituel intense.  « Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. »(Jean 3 :19). Arrivé ici nous sommes au cœur même du sens profond de l’allégorie de la caverne.

 

Le philosophe souligne la difficulté à guider les autres vers la lumière de la connaissance supérieure. Pour un disciple cela va plus loin qu’une simple incompréhension et qu’une simple résistance. C’est un choix délibéré que de rejeter la lumière. Interpréter des ombres sur un mur et en tirer une opinion ne font que conforter ceux qui persévèrent dans leurs mauvaises pensées et leurs mauvais agissements.

Donc comme Christ, nous n’avons pas à éduqué et à enseigner de force en voulant à tout prix libérer des prisonniers qui ne veulent pas être libéré. Ils s’accommodent très bien de leur situation. « Celui qui ne croit pas est déjà jugé » (Jean 3 :18)

Le philosophe, comme le prisonnier libéré,  comme le religieux aussi, se sent animer par la responsabilité de guider les autres vers la lumière de la connaissance, quitte à affronter l'incompréhension et la résistance. Le terme « évangéliser » est approprié à tous.

Parce qu’en fin de compte, ils nous invitent tous (prisonniers, philosophes, religieux) à remettre en question notre propre perception de la réalité. Ils reconnaissent l’importance de rechercher la connaissance au-delà des apparences.

Mais, pour un vrai croyant, la quête de connaissance est vaine. Notre vraie quête nous place face à un défi supérieur, bien différent de celui de briser nos propres chaînes et de sortir de nos grottes personnelles pour aller à la recherche d’une compréhension plus profonde et plus vraie du monde. Ce défi est fondamental puisque il répond à un BESOIN, une soif d’une nouvelle vie plutôt que d’une nouvelle compréhension. C’est pourquoi, pour moi, celui qui brise ses chaines et qui sort de sa caverne c’est celui qui découvre la Vie (avec un V majuscule). Christ est la vie et la vérité. C’est lui qui nous rend libre. La connaissance ne fera que nous enchainer à nouveau, ailleurs dans une autre grotte. Nous aurons toujours à cœur d’interpréter ce que nous percevons pour en faire une vérité.

 

Mais je n’ai pas terminé avec l’allégorie de la caverne. Car au final, les prisonniers de la caverne ont la ferme décision de faire mourir leur ancien compagnon.

Ce dernier acte, montre parfaitement non pas leur résistance au changement, au progrès à la connaissance nouvelle, mais il montre l’état mauvais de leur cœur. Ce n’est pas leurs préjugés, qu’ils ont besoin d’éliminer, mais leur esprit arrogant, fourbe, menteur et criminel. C’est leur nature pécheresse qu’ils doivent sacrifier sur l’autel.

« Ils n'ont ni savoir ni intelligence, Ils marchent dans les ténèbres; Tous les fondements de la terre sont ébranlés. » (Psaumes 82 :5)

 

Alors cette allégorie de la caverne dévoile celui qui marche dans les ténèbres, c’est l’arrogant, le soi-disant croyant, c’est celui qui place la connaissance au sommet. La révélation ne peut en aucun cas être pour lui. Pourquoi ?

« La révélation de tes paroles éclaire, Elle donne de l'intelligence aux simples. »(Psaumes 119 :130)

Les simples ont une âme d’enfants, ils reçoivent la révélation.

 

 Alors, je sais que des chrétiens s’arrêteront aux premières lignes de ce message en s’insurgeant de ce que je me joins aux philosophes. Ils affirmeront que je fais de la philosophie et plus de la théologie ! Ils s’arrêteront sur leur opinion qui voit la philosophie, comme des fables ; et nous n’avons pas à nous laisser guider par ces fables.

D’abord, je ne me suis pas laissé guider par elles. Ensuite, en lisant ce texte, j’ai pensé aussi qu’il aurait pu être un songe, le songe d’un chrétien.  Sans dire que Platon en est l’auteur, je suis persuadé qu’un tel songe aurait été très bien reçu dans une assemblée chrétienne. Et même mieux je suis sûr aussi qu’il aurait été interprété à la façon philosophique, en montrant l’importance de la connaissance spirituelle sur la connaissance humaine matérielle et subjective.

 

L’existence de ces deux mondes doit faire réfléchir tout croyant. Il doit ouvrir les yeux pour savoir s’il est encore prisonnier de sa caverne ou bien s’il est vraiment libre en Christ. La réponse ne coule pas forcément de source.

 

Pour Platon apparemment, il était toujours dans sa caverne. Voilà une de ses citations célèbre : « L’homme n’est qu’un jouet inventé par Dieu ». Eh bien, si nous étions juste un jouet pour Dieu, ce Dieu serait cruel comme le chat qui joue avec la souris avant de la tuer. Mais un Dieu sauveur ne joue pas avec sa créature. Son respect et son abnégation et même son sacrifice pour elle, fait de sa créature son meilleur ami, ou sa future épouse.

 

Par conséquent, considérons que la caverne de Platon doit-être revisitée par la foi.

Et la question des philosophes est la même pour un chrétien : Sommes-nous toujours influencés par des chimères, par des opinions formulées comme des vérités toujours apprises, ou sommes-nous dans une connaissance qui nous amène toujours plus à nous connaitre et à faire grandir notre âme ?

Parce que l’aveuglement est sur chacun au départ. Les prisonniers de la caverne se croyaient dans la lumière. Ils pensaient que l’extérieur était ténèbres. C’est ce que croit aussi la très grande majorité de l’humanité. Se croire libre alors que ses pensées et son âme sont en prison.

Rappelons-nous que l’allégorie de la caverne montre un jugement. Il montre l’état de notre âme. S’est-elle attachée à une foi emmurée par la connaissance (une connaissance sombre et rigide comme ces ombres sur le mur) ? Ou bien notre âme est-elle libérée du péché, est-elle abreuvée par une connaissance divine ?

 «  La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie. ». Que cette connaissance-là en fin de compte soit l'objet de nos pensées. C’est le fruit de la justice semé dans la paix nous dit l’épître de Jacques.

Amen