Par Éric
Ruiz
Une pensée
me venait fréquemment à l’esprit et me poussa à écrire, une question importante
qui est: quelle est le sens profond du sacrifice de Jésus-Christ sur la
croix ?
Parce
qu’avant lui, Dieu avait fait alliance avec tous ceux qui étaient circoncis de
cœur et de chair. Eux-seuls étaient sauvés. Il fallait être passé par le
huitième jour et être rattaché de manière généalogique à la lignée d’Israël.
Ce sont les fils d’Israël les sauvés
d’autrefois ;
Et on le
voit bien, même avec Ismaël, le but
était d’être joint au bois de Juda, à la lignée royale, au figuier fertile.
Cela
concernait une petite partie de la population mondiale, quand on y regarde bien.
Une infime petite partie, une goutte d’eau dans la mer.
Alors,
c’est vrai que des Philistins, des Amoréens, des Egyptiens, ou des Babyloniens
ont été par alliance joints à cette race, à cette sainte famille (par
circoncision, par mariage, adoption, droit de rachat, ou encore par serment,
comme Abimelec au puits de Beersheba). Ils ont obtenu le même héritage.
Donc, des
étrangers faisaient déjà office de nouveaux rachetés.
Mais, Jésus-Christ
par son sacrifice n’a pas donné sa vie uniquement pour cette lignée ;
Sinon il n’aurait fait que de faire perdurer ce qui existait déjà.
Le
prophète Esaïe, prophète d’Israël, avait déjà, lui aussi, prophétiser (plus de
600 ans avant JC) cette chose incroyable au chapitre 45: 21
« Qui
a prédit ces choses dès le commencement, Et depuis longtemps (qui) les a
annoncées? N'est-ce pas moi,
l'Eternel? Il n'y a point d'autre Dieu que moi, Je suis le seul Dieu juste et
qui sauve. 22Tournez-vous vers moi,
et vous serez sauvés, Vous tous qui êtes aux extrémités de la terre!
Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre…Tout genou fléchira
devant moi, Toute langue jurera par moi…A lui viendront pour être confondus,
tous ceux qui étaient irrités contre lui.»
Esaïe annonce quand même une chose incroyable ici : Jésus,
le sauveur, son plan de rédemption, même pour ses ennemis …tout était déjà
annoncé ; même par son nom Esaïe, Yesha‘yah en hébreu, l’Eternel a sauvé.
Pour sauver ceux qui sont aux extrémités de la terre, il fallait
le recours à un rédempteur universel : LE Sacrifice perpétuel, l’agneau
immolé sans défaut, pour le rachat des fautes de tous.
Donc, Jésus
est comme le cite Esaïe, « tu es un
Dieu qui te cache, Dieu d’Israël sauveur ! » (Esaïe 45 :15)
C’est pour
cela que le fils de Dieu a été beaucoup plus loin ; que de se sacrifier
pour un peuple ; Il s’est livré pour tous.
Voilà le
médiateur d’une alliance nouvelle.
« Tous »
signifient aussi bien les habitants du pôle nord : les Inuits, que ceux
vivants au fin fond de la brousse amazonienne, comme la tribu des Mashco-Piro, une tribu coupée du
reste du monde.
Donc, tous
les descendants d’Abraham, tous les êtres humains sans exception, ont cette
porte ouverte vers le ciel, par l’œuvre de la croix.
Mais Esaïe
finit son chapitre 45 par : « Par l'Eternel seront justifiés et
glorifiés tous les descendants d'Israël »
Esaïe revient encore sur Israël et sur ses descendants. Pourquoi ?
(alors qu’il prophétise pour tout le monde)
Non, il ne montre pas une Israël souveraine et dominatrice
sur les peuples étrangers comme le pense la majorité.
N’est-il pas plutôt en train de montrer une nouvelle
descendance à Israël, une Israël planétaire ? Et disons-le : c’est
une (La) Bonne Nouvelle pour tous.
La religion juive y a vu plutôt une conquête. Les juifs se
sont alors mis en tête qu’ils iront conquérir le monde pour que le judaïsme
devienne universel ; et dans la foulée toutes les religions ont eu cette
intention majeure de conquête (mais avec un but inavoué, parce
qu’inavouable : faire des serviteurs, des gens assujettis, des esclaves).
Les juifs, s’est vrai, ne font pas de prosélytisme, ni de
campagne d’évangélisation.
Non, ils cherchent au contraire à se regrouper entre eux.
Mais à partir des différentes diasporas, ils ont investi
des places privilégiées, des postes clés dans le monde entier (banquiers,
hommes d’Etat, politiciens, journalistes, commerçants, show-business…).
Leur réputation de gens riches et de gens de pouvoir leur
colle aujourd’hui à la peau ;
Mais, leur renommée penchent en leur défaveur (le courant
sioniste, qui est né à partir de l’exil des juifs et de la constitution de leur
nouvel état d’Israël en 1948 constitue aux yeux de beaucoup un mouvement
complotiste, dominateur, qui vise un seul but : diriger le monde).
Les juifs en rejetant Christ, n’ont pas vu une chose très
importante.
Les juifs (comme les autres mouvements religieux
d’ailleurs) n’ont pas discerné que c’est
le Saint-Esprit qui est devenu universel. Et que sans le sacrifice de Jésus
cela n’aurait jamais pu être possible (sans Jésus, pas de Saint-Esprit).
Jésus le dit lui-même dans Jean 16 :« Cependant je vous dis la
vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas,
le consolateur (le Saint-Esprit) ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en
vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra ( qui les judéens, les
juifs ? non) le monde…». Le monde
c’est le grec « Kosmos » ; c’est le monde entier au-delà des
frontières naturelles et humaines.
Ce ne sont pas des disciples ou pire une
religion quelconque qui va convaincre le monde, mais le Saint-Esprit appelé le
consolateur.
Pourquoi ce nom de consolateur ?
Parce qu’en venant sauver, le Saint-Esprit
vient d’abord consoler les cœurs brisés (il ramène le cœur des pères à leurs
enfants, en essuyant les yeux des enfants qui se convertissent).
En fait, cette vision des choses n’est
pas si évidente que l’on croit (elle n’est pas du tout évidente même).
Elle n’a
pas été un simple « amen » pour Pierre.
L’apôtre
Pierre, lui, pourtant si proche du Seigneur, n’avait pas vu venir Corneille.
Il n’avait
pas vu la possibilité que ce chef militaire romain puisse être touché par
l’Esprit Saint.
Pierre ne
concevait pas un salut ailleurs qu’en Judée ou un salut pour d’autres que des
Judéens.
Pourtant
il avait lu les rouleaux d’Esaïe, il avait vu Jésus s’asseoir au côté d’une
femme de Samarie, alors que le judaïsme rejette toute relation avec un étranger
non circoncis (et de surcroît une étrangère).
Et même
s’il n’a posé aucune question à Jésus de cette situation (équivoque pour lui), les
échanges entre Jésus et la femme samaritaine, ont dû remontées jusqu’à ses
oreilles, vus que cela figure dans les évangiles et que Jean l’a rapporté. Et
puis la bonne nouvelle c’est que le salut est pour tous ; c’est le fond
des Évangiles (non ?...).
Mais
Pierre semble être vraiment passé à côté de ce fond-là.
D’ailleurs,
Pierre, avait-il vraiment compris quand Jésus a dit à la femme de
Samarie : « Femme, lui dit Jésus,
crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que
vous adorerez le Père » (Jean 4 :21) ?
Avait-il compris qu’en disant cela, Jésus montrait que le
salut et l’adoration se feraient partout où se trouve un cœur brisé qui invoque
le Seigneur ?
Pas besoin d’être à Jérusalem ou là où se trouvent des
judéens pour être dans la vérité ; en fait, il n’y a plus de capitale de
la foi, de lieu plus saint qu’un autre et par extension il n’existe plus un
peuple identifié par sa généalogie, ou par une marque physique visible comme l’est
la circoncision (ou encore comme se verrait un sceau marqué sur le front des
serviteurs de Dieu, Apocalypse 7 :3) ?
Pierre, je pense, avait compris le verset 22, comme un
verset qui décrit clairement et qui confirme un peuple élu : les juifs
(les judéens) « Vous adorez ce
que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le
salut vient des Juifs (judéens) ».
Oui au départ le
salut provient de ce peuple mais après…
Au verset 23, que dit Jésus ?
Le fils de Dieu va insister sans le dire ouvertement, sur
un changement de chandelier, qui passe par d’autres mains : Nous avons lu
au verset 22 que nous adorons ce que nous connaissons, mais c’est en partie
seulement que nous connaissons. Donc l’adoration des judéens est partielle,
elle aussi… alors qui sont les vrais adorateurs ?
Jésus y répond (verset 23) :
« Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais
adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là
les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en
esprit et en vérité ».
Jean insiste (on le voit bien) sur l’esprit l’adoration et
la vérité.
Pourquoi ?
Pour montrer et remontrer que le chandelier passe bien par
de nouveaux adorateurs qui témoignent de leur élection par l’esprit (l’esprit
qu’ils ont reçu) et par la vérité (la vérité qu’ils manifestent) ; et plus
du tout par la chair.
Voilà la vérité :
L’esprit a
supplanté la chair.
Les
marques extérieures visibles (de la chair) ont laissé place aux marques intérieures
invisibles (de l’esprit).
C’est
l’esprit qui règne en maître absolu.
La chair
a disparu… cela veut dire qu’on ne peut plus voir (discerner, juger) un peuple
sanctifié, au travers de ses traditions, de sa religion ou à partir de sa
généalogie et même plus :on ne peut plus voir un peuple saint par le nom
du Dieu qu’ils disent adorer), ce temps-là est révolu.
Et ce discernement
n’est que spirituel, la preuve : cela n’a même pas suffi à Pierre pour le
convaincre, puisque Dieu lui envoya une vision pour l’aider à réaliser le
caractère universel du salut.
Après sa
vision et son interprétation, Pierre dira, Actes 10 :28 : « Dieu m'a montré qu'il ne faut déclarer aucun être
humain souillé ou impur ».
Oui, tout
être humain a le droit de devenir pur ;
Oui, l’Eglise
est universelle, mais elle n’est pas catholique ; elle ne porte aucun nom,
car elle est cachée en Christ et non dans une organisation déclarée
officiellement.
Jésus, en
donnant les clés du royaume à
Pierre, ne lui a pas donné une forme d’organisation qui va avec.
Il lui a
donné un mode de
relation à avoir avec les autres et un mode de relation à avoir avec le
Saint-Esprit, c’est tout, un point c’est tout. (Un mode de relation,
pas un mode d’organisation).
C’est le
cœur humain qui cherche une organisation, surtout quand il perd sa paix et
qu’il ne se sent plus en sécurité.
A ce
moment-là, il refuse de marcher sur l’eau et préfère organiser la traversée en
la sécurisant lui-même.
L’organisation :
c’est le bateau et son équipage qui ensemble cherchent la sécurité dans la
tempête et dans l’épreuve.
Jésus,
lui, veut autre chose, il souhaite simplement que l’on soit disponible pour
traverser les eaux comme lui, l’entend.
Dans la
tempête, Jésus dort. Il ne se soucie nullement des conséquences. Peu importe
qui tient la barre, aucune importance de savoir si l’équipage est bien formé et
si la tempête est surmontable ou pas.
Cela n’a rien
à voir avec les Eglises que nous connaissons.
La
première chose qui est instituée c’est l’ordre des réunions et la nomination du
prédicateur… et aussi la crainte de l’épreuve qui tourne en boucle comme sujet
d’inquiétude et de prière principal.
Il y a bien,
ici, une organisation qui est terrestre et non céleste.
Pourquoi
Dieu n’est jamais aussi près de ceux qui ont les cœurs brisés (Psaumes
34 :18) ?
Eh bien,
parce ces cœurs-là ont cessé de se sécuriser avec leur entourage. Ils sont nus
et abandonnés. Ils ne se rattachent plus à rien ; ils ne croient plus dans
l’homme, ni en eux ; c’est là leur force. Ils sont forts et puissants parce
qu’ils deviennent enfin disponibles,
pour l’Esprit saint.
Par
conséquent, quel intérêt existe-t-il dans les actes de ceux qui se réclament
chrétien, mais qui restent attachés à des pratiques judaïques, à des traditions
chrétiennes, (et on le sait) à des coutumes païennes ou encore attachés à des
symboles tirées des différentes religions ?
C’est
encore une fois Jésus-Christ qui vient rattacher lui-même un peuple (ou plutôt
une femme par ci, un homme par-là) au bois de Juda, comme les gentils, les
païens, tous ceux qui semblent être aux antipodes du « bon croyant bien correct ».
Les fils d’Israël sont des
croyants, oui, mais ce sont des croyants que l’Esprit saint a sélectionnés, lui
et lui seul.
La chair et les marques visibles ont
disparu à jamais avec Jésus-Christ.
La marque,
le sceau de Dieu sur les vrais croyants reste imperceptible par nos sens,
(invisible).
Jésus en a
parlé indirectement à un autre moment important : juste avant la
crucifixion, lors du repas pascal.
Quand il
dit à ses apôtres de se souvenir de lui en rompant le pain et en buvant le vin,
il ne dit rien de moins que : là où seront les corps brisés, là où
s’assembleront ceux qui sacrifient la chair pour l’esprit et qui feront
alliance par son sang, (qui seront prêt à donner leur vie pour leur foi) là
seront les fils d’Israël.
Cette
marque n’est pas révélée à ceux qui ne croient pas, mais pour ceux qui croient,
elle est évidente : C’est à l’arbre que l’on reconnait le fruit.
Comme l’a
très bien expliqué Paul : le spirituel ne vient jamais en premier. C’est
le naturel, l’animal d’abord.
La chair
est venue en premier juger avec Adam (premier homme déchu, premier homme animal),
puis avec Moïse qui jugeait au moyen de l’animal immolé (le pardon des péchés
s’obtenait par le sang animal).
L’esprit
vient ensuite juger avec Jésus-Christ qui a lui-même remplacé l’animal,
l’agneau.
Le premier
Adam, le premier homme était terrestre et devait se juger à travers les lois
terrestres.
Le
deuxième Adam est spirituel, il ne se juge que par l’esprit, et donc ne se laisse
pas juger par la chair (les hommes charnels).
On
comprend mieux maintenant jusqu’où voulait en venir Paul dans 1 Corinthiens
2 :14 « Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de
l'Esprit de Dieu, car
elles sont une folie pour lui, et il ne
peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est
lui-même jugé par personne. Car qui a connu la
pensée du Seigneur, pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensée de Christ ».
Voilà la folie des croyants qui se croient
sage et intelligent et qui viennent juger avec la chair ce qui n’est compréhensible
qu’avec l’esprit.
Ils devraient reconnaître leur ignorance,
mais leur arrogance ne montre-t-elle pas qu’ils sont encore sous le sang animal
et non sous celui de Christ ? Ou bien, qu’ils sont guidés par les lois
terrestres et non par les lois célestes ?
Poursuivons :
« Et
de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image
du céleste » (1Corinthiens
15 :49).
Une image terrestre est visible par des êtres terrestres,
tandis qu’une image céleste ne peut être visible que par des êtres célestes.
Nous sommes devenus des êtres célestes en Jésus-Christ, même
si malgré notre apparence nous restons terrestres.
A quoi sert de
savoir tout cela ?
C’est fondamental :
Pour en
revenir à l’exemple du bateau : notre barreur, notre équipage n’est pas
d’ordre terrestre, il est d’abord céleste. C’est le Saint-Esprit, c’est lui et
lui seul le maitre à bord.
Si ce
n’est pas le cas, c’est que vous portez encore l’image du terrestre et que vous
jugez tout par rapport à cette image qui est complètement dépassée. Vous cherchez alors un peuple plus saint
qu’un autre pour vous y rattacher ; pour vous sécuriser.
Une dernière question :
Alors puisque c’est le Saint-Esprit qui rassemble, quel est
notre travail ? Qu’avons-nous à faire comme travail dans sa vigne ?
Surtout, n’essayons pas de greffer de nouveaux sarments.
C’est lui (le Saint-Esprit) qui fait des disciples.
La greffe elle peut prendre ou au contraire échouer ;
et ce n’est pas à l’homme de s’acharner pour qu’elle prenne. Enseigner, c’est tout
autre chose. Enseigner, c’est entretenir.
Nous avons à entretenir la vigne, enlever les mauvaises
herbes (les mauvaises pensées) de soi-même d’abord puis de notre frère et de
notre sœur ; tailler les pousses (se séparer des habitudes humaines),
récolter les fruits (montrer le caractère du disciple) et bien-sûr arroser continuellement
le plan de vigne avec une eau pure venant du ciel, la parole de Dieu révélée
pour notre temps, et transmise par le Saint-Esprit aux apôtres.
Nous avons la pensée du Seigneur pour nous instruire, et
les fruits que nous portons, c’est eux qui témoignent de la réussite ou non de
notre greffe, qui révèlent si nous sommes bien fils d’Israël.
Amen