dimanche 31 octobre 2021

L’ENLÈVEMENT DANS LA TRIBULATION

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Par Eric Ruiz

 

Il y a des mystères de Dieu qui doivent s’accomplir, donc qui ne doivent pas seulement se comprendre mais se vivre et se voir. Se comprendre : trop de doctrines ont fait appel à la connaissance intellectuelle ;

Alors que la foi n'est pas un combat d'idées c'est un combat d'esprit.

Même quand on ne comprend pas précisément, on comprend l'esprit ; on ne comprend pas certains mots certes, mais on comprend l'esprit de la lettre plus que les mots.
C'est pour cela que j'affirme qu'une personne qui reçoit des paroles venant de Dieu ne doit pas essayez de les transformer pour les vulgariser, afin de les rendre plus simples et accessibles, car ses efforts se feront au péril de faire dire autre chose de ce qu'il a reçu.

Mais il doit s'exprimer avec ses mots à lui, même si ses propres mots présentent un obstacle à la compréhension de beaucoup de personnes.

Les traductions bibliques en sont l'exemple flagrant. Les traducteurs pour essayer de rendre plus compréhensible certains versets les ont retraduits selon leur interprétation. Cette interprétation a été, il faut le dire, faussée par leur religiosité.

Je prendrai l’exemple de la version Martin qui date de 1744 et qui est loin d'être facile à comprendre et qui a aussi des imperfections… mais lorsque vous lisez les versions en français courant, à certains moments, elles ne disent plus du tout la même chose.

Prenons 1 Thessaloniciens 4 :16-17 BFC

« Ceux qui seront morts en croyant au Christ se relèveront les premiers; 17ensuite, nous qui serons encore en vie à ce moment-là, nous serons enlevés avec eux au travers des nuages pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur »

Bible Martin

« ceux qui sont morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17Puis nous qui vivrons et qui resterons, serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l'air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. »

Première distinction : être mort « en croyant au Christ » et « mort en Christ » ce n’est pas du tout la même chose.

D’un côté, c’est une croyance, de l’autre, un état, une nature nouvelle.

Ensuite : La Bible Martin montre plus une transfiguration, un changement d’état (la nuée comme l’air faisant référence plus à un état spirituel que physique ;

la nuée est quelque chose d’épais et sombre, qui met un voile sur le réel)

Alors que la BFC n’emploie plus de métaphore mais parle clairement d’une aspiration verticale d’un corps qui part dans les nuages rejoindre Dieu.

Quand je lisais les Évangiles au tout début de ma conversion je ne comprenais pas tout, loin de là, mais je comprenais l'essentiel, l'Esprit de Dieu était là et je savais que c'était la vérité.

Les paroles que je lisais faisaient comme l’effet d’un feu en moi.

Eh bien, c'est pareil lorsqu'on entend une personne inspirée par l’esprit divin, on ne comprend pas tout mais on sait globalement que c'est la vérité.

Parce que l'Esprit parle à l'esprit, à notre esprit.

Ce n'est pas un combat de mots d'idées et d'opinions c'est l'esprit qui parle, c'est beaucoup plus puissant que ça, car c’est lui et lui seul qui convainc de justice et de vérité.
On comprend alors ce que l'on doit comprendre au moment où on entend la parole, c'est pour ça que chaque personne comprend ce qu'elle doit comprendre, elle, et elle seule.
C'est ce qui est le plus important pour elle au moment où elle entend la parole.
D'où le verset très décisif de Hébreux 3:15

"C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit, aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte."


C'est une voix venant du Saint-Esprit que l'on entend… et une voix à la particularité de résonner.

Elle vibre a une certaine fréquence. Et cette vibration n'est pas perceptible par l'intelligence ni par la raison mais, elle est perceptible par nos émotions, notre être intérieur.

Aujourd’hui nous savons que nous sommes parcourus nuit et jour par des ondes électromagnétiques. Et que ces ondes varient, ne seraient-ce que lorsque nous dormons ou que nous nous réveillons.

Au réveil par exemple, on note une augmentation d’amplitude de ces ondes dans notre cerveau. Ces ondes, c’est indéniable, ont une action sur notre système nerveux tout entier.

Un champ électromagnétique trop élevé peut générer même des maladies (c’est d’ailleurs ce que l’on redoute avec la 5G ou l’utilisation excessive des smartphones). Donc ces ondes interagissent avec nous. Et d’une manière concrète, avec un cœur dur nos émotions ne vibrent pas du tout et de la même façon qu'avec un cœur brisé.

Un cœur dur finit, avec ses ondes négatives, à se révolter contre ce qu'il entend venant de Dieu ; Alors qu'un cœur brisé est environné d’ondes positives, il s'humilie, il cherche à expier ses fautes, il cherche la rédemption, en un mot il cherche la vérité sur lui.

Un cœur qui est dur n'a plus de pensées en mouvement.

Sa pensée s’est figée, elle s’est sclérosée, dogmatisée ; alors qu’un cœur qui est humble se laisse conduire paisiblement par l'Esprit de Dieu, il est malléable, il est en marche et il est édifié parce qu’il est modulable à souhait.

Maintenant sur le plan de nos rapports avec Dieu et les hommes, revenons sur le dogme tant répandu de nos jours : celui de l’enlèvement.

 

-        LE DOGME DE L’ENLEVEMENT

 

Celles et ceux qui croient dans un enlèvement des élus ont figé cette idée dans leur esprit comme une image unique. Rien d’autre ne peut y être conçu.

On leur a fait penser que cette enlèvement c’est le moyen et ce sera le seul moyen d’échapper à la souffrance, à la mort et plus encore aux tribulations qui mènent à la mort.

Ces croyants, je ne les blâme pas (puisque j’en faisais partie il n’y a pas si longtemps), espèrent de tout leur cœur échapper aux tribulations (d’ailleurs ont leur dit que les tribulations actuelles ne sont pas les tribulations qui doivent venir, qui elles seront encore beaucoup plus grandes et beaucoup plus fortes).

Ils pensent que les grandes tribulations sont pour ceux qui ont désobéi, qui se sont enivrés de péché.

Elles ne peuvent en aucun cas être le sort d’un peuple saint.

C’est pourquoi Dieu les enlèvera avant qu’elles arrivent sur eux.

Voilà le crédo qui verrouille la pensée : Dieu enlève ses élus pour qu’ils ne subissent pas les effets de la tribulation, qui n’est qu’un châtiment pour les impies.

Vous voyez, leur cœur s’est endurci et ils ne parviennent plus à entendre d’autres sons, d’autres voix. Leur pensée est devenue unique, puisque figée.

 

-        L’ENLEVEMENT DES ELUS

 

Or, les tribulations sont pour tout le monde.

Commençons d’abord par Esaïe 33 :14

« Les pécheurs sont effrayés dans Sion, un tremblement saisi les impies ;Qui de nous pourra rester auprès d’un feu dévorant, qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles ? » »

Les pécheurs dans la cité haute de Dieu, sont des croyants nombreux et qui se trompent avec une fausse piété.

Ils ont peur du feu dévorant des tribulations. Ils sont effrayés par le supplice de la mort. Ils ne comprennent pas pourquoi eux aussi doivent traverser les flammes, alors qu’ils sont saints.

Un autre exemple biblique : c’est l’histoire des Hébreux, qui nous montre que tout Israël ainsi que Juda ont été amenés captifs à Babylone. Que tout le peuple a été oppressé par les rois étrangers.

Et je dirai même, que ceux qui ont été saints ont été oppressés plus que les autres.

Celui qui se sanctifie, celui qui possède une piété supérieure, sa foi sera encore plus éprouvée, pas pour le faire périr, mais pour manifester la gloire de Dieu.

De plus, notre Dieu est un Dieu de sacrifice, et ses fils sont de la même nature que lui.

Cet agneau immolé fait parti de leur caractère. C’est le troisième être vivant d’Apocalypse 4, celui à face d’homme.

Un autre Exemple : le prophète Elie, sur le mont Carmel, avait face à lui des centaines de faux prophètes déterminés à lui faire la peau ; Et le roi Achab et le peuple d’Israël  prêts aussi à en découdre avec celui ou ceux qui auront un faux sacrifice. Elie avec un autel aspergé d’eau en abondance n’avait guère de chance d’échapper à un sort cruel et épouvantable, mais sa foi lui a été salutaire, et par lui la gloire de Dieu s’est manifestée.

Par conséquent, un disciple se prépare au jour où il montrera la puissance de sa foi (je le disais dans mon message précèdent sur la déraison de la foi).

Le disciple accompli se dévoilera dans des situations extrêmes, où sa propre vie sera en péril, où il devra mourir. Il devra devenir martyr (et je le répète martyr : c’est vivre une expérience qui mène à la mort, sans obligatoirement que cette mort triomphe de lui en détruisant son corps).

Donc, Dieu souhaite nous emmener à la frontière de ce que nous pouvons supporter.

Il y a des souffrances, des supplices dont les superlatifs nous manquent tellement ils sont cruels, effroyables, terrifiants… et Dieu amène son disciple sur cette frontière comme son fils unique a été amené.

Jésus-Christ a dit, son cœur rempli d’effroi : s’étant mis à genoux, il pria :

« Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.».

C’est sur cette frontière que Dieu veut nous rencontrer, pour que sa gloire éclate.

Car ce passage est un chemin obligé : « Celui qui voudra vivre pieusement sera persécuté ».

Daniel le prophète, était enfant de la tribu de Juda ; il était exilé à Babylone et il était d’une piété exemplaire, fidèle dans la prière et refusant de se souiller…

Eh bien ce prophète a été jeté dans la fosse aux lions.

Les saints qui étaient avec lui, furent jetés dans une fournaise ardente, dans un feu sept fois plus fort que les autres.

Ils ont tous été comme enlevés d’une mort certaine, à la dernière seconde, en un clin d’œil. Et leur enlèvement a été surnaturel. La preuve que l’on peut être enlevé, mais rester néanmoins sur terre.

Jésus a dit à ses disciples dans Jean 16 :33 « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. ».

Jésus insiste sur deux choses qui sont miraculeuses chez le croyant bouillant : Premièrement sa paix et deuxièmement son courage. C’est le caractère qui manquait aux pécheurs dans Sion, qui tremblaient devant les flammes. 

La paix et le courage proviennent de l’union entre l’Esprit Saint et l’âme, l’intérieur du disciple. Car c’est en nous que le règne et le temple de Dieu s’édifient.

Et, cette paix et ce courage, le disciple en aura plus que sûrement besoin dans ces temps de tribulations.

Et comme je le disais juste avant : La transfiguration a vaincu le monde en, changeant l’état corporel des croyants en Christ destinés à une mort certaine ; et en ressuscitant les morts en Christ avec un corps glorieux.

Christ est plus fort que la mort pour une raison qu’il met au-dessus de toutes.

Il nous rachète au prix le plus élevé qui soit.

C’est ce que disait Paul quand il reprenait les Corinthiens : « vous avez été racheté à grand prix ».

Mais quel est ce prix si élevé ?

C’est au prix de la persécution et du sacrifice allant jusqu’à l’état de martyr.


Maintenant, cette transfiguration dégage bien évidement une odeur de sainteté.

Cette odeur n’est pas à l’évidence l’odeur du feu par lequel le disciple  est passé, mais n’est-ce pas l’odeur du baptême de feu ?

Ceux qui seront baptisés d’esprit et de feu, ont une odeur bien particulière : une odeur de puissance.

Quelle est cette odeur si puissante ?

C’est l’odeur de la myrrhe, celle de Christ. Le corps sans vie de Jésus-Christ a été recouvert de myrrhe.

Cette odeur prend naissance dans l’injustice, le mépris et l’abandon.

Voilà le chemin de croix du disciple : Il porte sa croix en portant son martyr puis sa transfiguration qui sera la marque de son sauveur.

Par contre, à l’inverse, le résultat d'un cœur endurci est terrifiant.
La propagation des ondes négatives auront les mêmes effets qu'un tremblement de terre en lui : son âme sera anéantie, sa maison détruite.
Je parle de « maison » parce que le combat d'idées n'amène qu'à notre ruine.

Alors que l'esprit de Dieu édifie la maison. Il rend cette maison de prière indestructible.

Les vents forts, les inondations, les incendies et les séismes ne pourront rien contre elle ; elle est construite avec les matériaux nobles, semblables à ce que notre Père souhaitait dès le départ. Elle est construite non pas sur du sable mais sur du roc. Et dès le départ, Christ est le roc et la pierre angulaire de la construction.

Alors, cette demeure en nous est éternelle…si elle porte le nom de notre Dieu : « Je Suis ».

L’union de notre âme avec « Je suis » nous amènera inévitablement à la transfiguration.

Alors pour finir, j’inviterai chacun d’entre nous à se juger soi-même (et moi le premier).

Se juger pour savoir si face à de futures situations extrêmes mettant en péril notre vie, nous ne cachons pas notre peur de la mort ; si nous ne prions pas pour un enlèvement rapide dans le but d’échapper à un supplice insoutenable, ou si au contraire nous désirons ardemment « puiser de l’eau à la citerne » du Seigneur. Car la voix de Dieu doit résonner en nous comme elle résonnait par son prophète Esaïe, « c’est dans la tranquillité et le repos que sera notre salut, C’est dans le calme et la confiance que sera notre force ».

Cette résonnance n’est pas une croyance, c’est un état intérieur, qui prouvera notre élection.

Mais pour cela les 7 lampes de notre chandelier doivent être pleinement allumées nuit et jour.

Amen

dimanche 24 octobre 2021

LA FOI N’EST PAS RAISONNABLE

 405

Par Eric Ruiz


Savez-vous que beaucoup pensent que la foi est raisonnable ?

-Qu’il n’y a rien de déraisonnable en elle.

-Que croire en Dieu n’est pas déraisonné.

-Que c’est même une décision logique, réfléchie qui repose entre autre sur la connaissance des Saintes Écritures, la Bible.

Eh bien penser ainsi est totalement faux.

La foi est complétement irraisonnable.

Revenons au premier verset de Jésus qui dit sur la montagne

« Heureux les pauvres en esprit car le Royaume de Dieu est à eux »

La preuve est faite ici.

Le fait de raisonner nous empêche de nous rapprocher de Dieu.

Ce que dit là Jésus est un terrible jugement pour ceux qui sont idolâtres de la raison humaine, qui mettent la pensée humaine au sommet de l’intelligence.

Il ne s’agit pas d’être riche en esprit, et d’élaborer mille stratégies pour réussir…

La vérité nait dans les moments de détresse, lorsque nous perdons tout sens raisonné, lorsqu’aucune solution logique, rationnelle ne peut nous sauver, que le vide en nous est très perceptible et que tout ce que nous avons appris s’écroule… c’est là que notre prière brise notre côté cartésien, raisonné et qu’un coin du ciel, alors s’ouvre.

Dieu n’est pas une idée. Il n’est pas une connaissance ; et ni la théologie, ni la métaphysique ne peuvent toucher la vérité.

La raison remplit les vides, elle nous donne des réponses à nos questions ; alors que la foi créé le vide là où il y avait du plein, elle renverse nos fondamentaux, elle bouleverse notre logique ; elle fait tomber nos raisonnements.

Le raisonné nous dit, par exemple : je fais pour avoir, je donne pour recevoir, j’aime pour être aimé, je veux connaître pour mieux maitriser.

J’élabore des plans pour réussir, ou encore j’ai la foi pour être sauvé.

Derrière la raison, il y a la recherche du bien-être, du respect, mais aussi de l’efficacité, ou la volonté de relier nos pensées à des actes productifs.

 

La foi, elle, ne recherche rien. Elle se suffit à elle-même.

 

Un religieux « raisonnable » pratique des œuvres justes pour obtenir des récompenses célestes.

Il donne aux pauvres en espérant que Dieu lui rendra ce qu’il a donné.

La foi, n’a rien à voir… c’est : je donne au pauvre parce que j’ai envie de donner, parce qu’une force intérieure m’a poussé à le faire, parce qu’un sentiment de compassion m’a touché le cœur.

Je n’ai à ce moment-là rien anticipé.

Sinon ce n’est plus de la foi, c’est de la morale.

La morale n’est pas contre Dieu, mais la morale n’est pas le chemin de la vérité.

La morale pousse à faire des actes raisonnables en série pour être un bon citoyen, un bon chrétien. Mais Jésus n’a jamais rien montré pour devenir ni un bon citoyen, ni un bon chrétien.

Jésus nous montre la foi en montrant justement les actes déraisonnables qu’elle contient.

Par exemple la foi s’oppose à la morale religieuse qui souhaite exercer la justice en punissant sévèrement une femme adultère. La foi s’oppose au divorce parce qu’il est le chemin des cœurs durs alors que l’amour cherche un autre chemin.

Jésus, l’homme de foi fait tomber les masques religieux au péril de sa vie. Il laisse un traitre vivre parmi eux et tenir la trésorerie des disciples et il le laisse même enseigner, alors qu’il connait ses mauvaises intentions. Il confie les clés du royaume à Simon Pierre, à celui qui le reniera trois fois et qu’il interpellera en lui disant « arrière de moi satan ».

Il va même plus loin, Jésus-Christ nous dit de porter notre croix en tout abandonnant pour lui-même, sans oublier de nous séparer des êtres que nous aimons ; Et cerise sur le gâteau, il nous dit que celui qui aime sa vie la perdra et que celui qui perdra sa vie pour lui, gagnera la vie éternelle.

Où se trouve la morale et la raison dans toutes ces démonstrations du fils de l’homme ?…Nulle part.

Revenons à la notion de raison. Pour le religieux, la raison c’est son pain blanc et aussi son gagne-pain. Comment peut-il enseigner la vérité sachant qu’elle va le desservir ?

Il préfèrera un discours traitant de la cohérence entre le savoir scientifique et la Bible. Il préférera pointer du doigt la morale biblique pour affirmer qu’elle est la pierre de fondement des civilisations. Les lois bibliques sont des principes à adopter scrupuleusement.

Car, le religieux ne peut se trahir en sacrifiant la raison.

En faisant ainsi, il se couperait la jambe, pour ne pas dire la tête.

Alors, il va, c’est vrai, aller de temps en temps sur le terrain de la déraison de la foi … mais pour montrer l’obéissance aveugle du croyant à son Dieu ; et par là, pour influencer le croyant à obéir aveuglément aux élites religieuses et à leurs crédos.

La déraison qu’ils souhaitent devient alors un moyen de séduction pour les attirer à boire leurs paroles comme de l’eau bénite.

Alors continuons notre marche vers la foi déraisonnée.

Intéressons-nous maintenant à ce que dit Hébreux 11 :8. « C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait. »

Là encore tout abandonner par la foi et s’en aller vers un lieu inconnu, cela défit la raison.

« C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses » Hébreux 11 :17.

On est au-delà de toute morale. Abraham, pour l’homme du commun, aurait perdu la raison avec une intention infanticide de sa part. Abraham partait sacrifier son fils pour sa foi, quelle folie !

Où le Seigneur veut-il nous amener avec cette déraison de la foi, lui qui dit par la lettre de Paul « la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu » ?

Nous l’avons lu au début : les « pauvres en esprit » sont plus raisonnables que ceux qui sont pourvus de raison et d’intelligence.

Jésus nous dit d’abandonner pour lui notre raison, notre morale, pour adopter sa pensée qui vient non pas d’un livre, ni d’un érudit, ou d’une religion mais de lui par le Saint-Esprit.

Vivre par la foi ce n’est pas copier Abraham non plus, ni Noé ou encore Énoch ; vivre par la foi c’est vouloir mourir, mourir à soi-même ;  mourir pour Christ, mourir en Christ.

 

-        LE MARTYR ECHAPPE A LA RAISON

 

En fait, nous devons être dans le même état d’esprit que celui d’un martyr. Le martyr donne sa vie pour sa foi.

Alors, un disciple est prêt à chaque instant à donner sa vie en Christ.

La mort ne nous fait pas peur puisque nous sommes prêts alors à tout vivre en Christ.

Et puis, un disciple à la vie en lui, c’est-à-dire qu’il a les yeux sur la naissance, mais pas sur la mort. Il sait que sa vie se matérialisera par deux naissances (sa naissance corporelle et sa renaissance spirituelle et corporelle), la mort ou plutôt l’endormissement n’étant qu’une simple parenthèse.

Le premier enseignement de Jésus quand il dit : « enseigner-leur tout ce que je vous ai appris » c’est en fait enseigner l’abandon.

Cela revient à tout abandonner pour lui, jusqu’à sacrifier sa propre raison sur l’autel.

C’est là le départ de la nouvelle alliance : l’autel où l’on y brûle sa raison.

Toute purification se fait à partir du sang : le sang des animaux pour l’ancienne alliance, le sang de Jésus-Christ pour la nouvelle.

Et pour nous ?

Nos sacrifices montrent par quel sang nous avons scellé notre alliance. Avons-nous scellé notre alliance en sacrifiant notre raison ?

Mais les apôtres ont-ils sacrifiés eux, la raison, parce que me direz-vous les apôtres font des recommandations aux frères dans les Églises. Les frères (Romains, Corinthiens, Éphésiens), ont-ils encore besoin de la raison pour progresser ?

Pourquoi leur enseignent-ils de ne pas rendre le mal pour le mal, d’être toujours joyeux, de prier sans cesse, de rendre grâce en toutes choses, etc, etc.

Ne font-ils pas, là, une œuvre de moralisation ?

Ne les amènent-ils pas à raisonner sur ce qu’ils doivent faire et ne pas faire en tant que disciples ?

La subtilité de la parole de Dieu est bien-là.

Les uns y verront une morale, tandis que les autres y verront une nouvelle nature.

En réalité, les apôtres ne font que de répéter ce qui va avec la nature de Christ.

Demeurer en Christ  ou demeurer dans la présence du Père, c’est être toujours joyeux, prier sans cesse etc.». Ce n’est pas un état à copier comme celui d‘Abraham, ou d’un autre père de la foi c’est être dans le « je suis » de Dieu.

« Je suis » c’est alors : je demeure en Dieu. Ce n’est pas « je pense donc je suis » ; Avec Christ c’est : «  je suis si je demeure en christ ».

 Je fais et je raisonne comme Dieu m’inspire à le faire par le Saint-Esprit. Il n’y a plus à ce moment-là de modèle à part un seul : celui de martyr.

 

Être martyr : c’est tout vivre et tout sacrifier en Christ.

 

Je n’ai pas à choisir ma vie comme je n’ai pas à choisir ma mort. Personne ne va raisonner sur sa fin de vie.

« Ah, moi je préfère finir ma vie comme Etienne, lapider, parce qu’il a vu le ciel s’ouvrir et des anges venir à lui ; Moi, non, je préfère le sort de Jésus plus glorieux, être crucifier, Oh non, moi je préfère celui d’un autre apôtre qui s’est vu asperger d’eau bouillante mais qui a survécu, lui, miraculeusement et il en est sorti plus sain plus robuste et plus jeune qu’il en est entré » (nous révèle les témoins de l’époque).

Tous ces croyants martyrs, n’ont choisi qu’une seule chose : sacrifier leur raison sur l’autel pour Christ.

 

-        LA TRANSFIGURATION DU MARTYR

 

Maintenant le Saint-Esprit me montre autre chose : revenons au mystère de la transfiguration.

Ce moment est unique ; c’est le moment où nos corps sont rachetés.

Nos corps sont rachetés  pour que  nous participions à la gloire de Dieu. Mais quand, à quel moment notre corps est-il racheté… seulement à notre mort ? Je dirai oui et non, car c’est lorsque tous : vivants comme morts, nous sommes transfigurés.

Il y a le son de la dernière trompette pour les martyrs.

Les martyrs voient leur corps transformés au moment de leur mort ou juste au moment d’une épreuve mortelle.

Car il existe des martyrs qui échappent à la mort, alors qu’elle aurait dû les emporter.

Comment échapper à une immolation à l’huile ou à l’eau bouillante ou au feu d’un bucher ? Comment échapper à une mort certaine ? Il faut un nouveau corps pour cela. Il faut passer par une transfiguration.

Ne faut-il pas, donc un corps immortel ? L’ancien corps n’a-t-il pas été enlevé et remplacé en un clin d’œil, sans que personne ne puisse le remarquer, par un nouveau corps indestructible ?

 

-        -  LE MYSTERE DE LA DERNIERE TROMPETTE : LE DERNIER SOUFFLE

 

Lisons pour cela 1 Corinthiens 15 :51 dans la version Martin

« Voici, je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous transmués (changés du grec "allasso", transformés, transfigurés)52En un moment, et en un clin d'œil, à la dernière trompette,

Par conséquent, ceux qui dorment, (qui meurent) comme ceux qui ne dorment pas, (qui vivent encore) sont transmués, leur corps est changé…et on y voit rien, on n’y comprend rien, car tout est fait en un clin d’œil, comme avec une baguette magique.

 

«52 …car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transmués. 53Car il faut que ce corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce mortel revête l'immortalité ».

Que nous relate le livre de Daniel au chapitre 3 ?

Les trois Judaïtes, Schadrac, Méschac et Abed-Nego ont été plongés dans une cuve remplie de feu sur ordre de Nébucadnestar.

Ils n’avaient aucune chance de réchapper à la mort.

Ils ont revêtu l’immortalité. Leur corps a été changé en un clin d’œil à la dernière trompette pour résister à la décomposition totale de leur corps, puisqu’il ne serait alors que cendre. Et cela échappe à toute raison, à toute loi physique ou chimique, puisque rien dans le monde réel ne nous permet d’envisager un tel prodige.

Un corps plongé dans un feu de milliers de degrés évidemment se consume et même il commence à se consumer avant d’y être plongé, tellement la chaleur est importante. C’est d’ailleurs ce qui se passa pour les bourreaux, qui prirent feu et qui périrent.

Mais pour les trois Judaïtes : « ils virent que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur leur corps, que leurs cheveux n’avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n’étaient point endommagés, et que l’odeur du feu ne les avait pas atteints ».

Quand on relate ce récit à un homme cultivé, doué de raison, sa réaction est évidente, il haussera les épaules, ricanera, sans oublier de dire que ce livre est une fable pour enfants, qu’on ne peut croire à de telles histoires qui offensent la raison.

Le corps ne peut changer subitement en un clin d’œil.

Pourtant la réalité est différente du réel, parce que la sagesse de Dieu est folie pour le monde.

De même, il y a déjà des corps incorruptibles, prêts à revêtir l’immortalité. Ils sont endormis et ils attendent le réveil de l’Époux pour ressusciter.

Et ceux qui reviendront dans cet état montreront, sans le dire, sans émettre une opinion ou un raisonnement, que le Père a mis son affection la plus profonde en eux ; ce sont bien ses fils bien aimés, transfigurés, transmués.

Amen

dimanche 17 octobre 2021

L’HUMILITE, LE VRAI du FAUX

 404


Par Eric Ruiz

 

L’humilité est devenue la première vertu à acquérir de nos jours car elle est synonyme d’une grande sagesse.

On le sait : L’homme, la femme à qui on attribue l’humilité est couvert d’admiration et de louanges.

Les croyants le savent aussi très bien, puisqu’ils sont aux premières loges : « celui qui est humble d'esprit obtient la gloire. » nous dit le livre des Proverbes au chapitre 29 et au verset 23.

« Ah ! Cette personne, elle est si humble, elle ne cherche pas à vous dominer, ou à vous imposer ses convictions, elle vous écoute et vous donne toujours un petit mot d’encouragement, elle reste dans sa condition modeste sans revendiquer quoi que ce soit. Quelle personne admirable ! ».

Est-ce cela l’humilité ?


-        L’HUMILITE, LE NOUVEAU GRAAL

 

En toute logique, il me semble que ce nouveau graal devrait être là présent de façon naturelle chez le croyant qui croit dans le Dieu « Je suis »  parce qu’il en est le représentant privilégié.

Eh bien être humble, est plus rare que l’on croit, pourquoi ? D’abord parce qu’il existe trois sortes de personnes.

1)     Celle qui sont hautaines et orgueilleuses, et qui le montrent sans le cacher…c’est d’ailleurs une portion non négligeable de gens.

2)     Ensuite, il existe un grand nombre qui veulent manifester ce graal de l’humilité, mais qui le sont en apparence seulement par leur paraitre (elles se trahissent lors d’évènements inattendus).

3)     Et enfin un petit nombre travaille à l’acquérir sans le rechercher pour autant et manifeste réellement cette vertu.

Intéressons-nous d’abord, à la deuxième sorte de personnes, celles qui recherchent l’humilité et qui pensent l’avoir atteint par leurs efforts ou par leur condition (un âge plus avancé ou un niveau spirituel supérieur ou un niveau social modeste).

Elles se font elle-même petites.

Elles se rendent modestes, elles se forcent au pardon, elles s’empêchent de donner une opinion qui les trahirait, elles cachent leurs addictions. Elles vont mêmes jusqu’à montrer leur richesses matérielles comme étant le fruit de leur humilité.

Éclabousser les autres de son humilité est passé dans l’art de la fausse humilité.

Connaissez-vous cette citation très juste :

 

«  Ne te fais pas si petit, tu n’es pas si grand » ?

 

Il y a un salaire à se faire petit pour paraitre pieux ou vertueux.

Le Proverbe 18 :12 nous donne le temps de l’humilité :

« Avant la ruine, le cœur de l'homme s'élève; Mais l'humilité précède la gloire ».

Que vient faire l’humilité, la gloire avec la ruine et l’orgueil ? Quels sont les effets d’une telle relation ?

Eh bien, quand tout va bien, quand les bénédictions et que les biens s’accumulent, que les victoires nous remplissent de confiance, le cœur de l’homme s’élève et l’humilité est facile à montrer.

Mais c’est bien dans l’épreuve, dans les moments les plus durs que les masques tombent.

La ruine montre le cœur hautain de celui qui s’est paré d’humilité.  Se croyant humble, il va d’un seul coup perdre sa patience, son calme et sa sérénité ; et se retourner contre le destin, contre ses ennemis ou encore s’excuser de défaillir.

Sa bouche est alors prête à blasphémer.

L’orgueil vient refrapper à sa porte, ou plutôt l’orgueil tapi au fond de lui ressurgi comme un fauve prêt à dévorer.

Pourquoi ces gens perdent-ils pieds dès que la fournaise les saisie ?

Eh bien parce qu’ils pensaient avoir réprimé tout mouvement d’orgueil, en mettant leur confiance dans la sagesse spirituelle ou dans l’esprit de Dieu, alors qu’ils n’avaient placé leurs confiance qu’en eux-mêmes.

L’humilité c’est vrai précède la gloire, mais la ruine pointant son nez, la fausse humilité se dévoile.

La fausse humilité, avant d’être dévoilée, se confond souvent avec une vertu, une force permanente, dans l’attitude, dans les paroles, dans les relations aux autres… en fait, elle se fait voir quand tout peut être contrôlé, maitrisé, anticipé.

Cultiver l’humilité revient à cultiver l’hypocrisie comme le disait le Mahatma Gandhi.

Et certains sont passés maîtres dans le fait de se vêtir d’humilité comme de leur principal manteau.

Ils sont comme Amon, roi de Juda  qui régna deux ans à Jérusalem. « Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel… il sacrifia toutes les images taillées qu’avaient faites Manassé son père… » C’est-à-dire qu’il ne brisa pas l’orgueil, l’arrogance, et le fait de chercher à s’élever au-dessus de Dieu.

Puisqu’il servit ces images taillées. Ce qui veut dire, qu’officiellement par de beaux discours, il plaçait haut la bannière de l’humilité ; Mais dans les faits, son cœur était rempli d’orgueil et de suffisance.  Ces images de dominant, loin d’être brisées étaient bien vivantes et choyées dans son cœur.

Au verset 23 du chapitre 33 dans le 2eme livre des Chroniques, il est écrit : « Et il ne s’humilia pas devant l’Eternel… il se rendit de plus en plus coupable ».

Quel fut son salaire ?

Verset 24 : « ses serviteurs conspirèrent contre lui, et le firent mourir dans sa maison. » ; voilà le salaire de la fausse humilité : la trahison pour le traitre, la mort pour l’hypocrite.

Alors, où se trouve la véritable humilité ? L’humilité est-elle une onction ?

Non l’humilité est un fruit provenant de l’onction.

Ce fruit vient avec le temps. Il lui faut braver le mauvais temps et mûrir au soleil.

Car ce fruit est mélangé à la douceur, à la bonté et à la patience.

L’humilité se façonne avec le temps.

Il nous faut aimer ceux qui ne sont pas aimable, il nous faut supporter ceux qui se plaignent, comme il nous faut courber le dos aux injustices. Et pire… il nous faut accepter l’humiliation comme Christ l’a vécu.

De plus, sans l’intégrité, nous ne pouvons atteindre cet état d’âme. Car ce n’est pas d’une imitation que nous devons tirer notre inspiration mais d’une mise à nu complète devant notre Seigneur.

Et cette mise à nu demande de s’éloigner de tous péchés après les avoir confessés et cela pas une fois mais régulièrement ;

Et c’est pour cela que l’humilité nous rend conscient de notre état de racheté.  Nous sommes des pécheurs graciés par Dieu et personne ne mérite sa grâce.

La conscience de la grâce divine sert à nous plonger dans l’humilité, car le mérite ne nous en revient pas.

Il ne s’agit pas de comprendre en quoi consiste l’humilité, puisque l’intelligence n’a rien à voir dans la grâce. Il s’agit de briser notre âme pour y laisser grandir l’humilité.

Car notre âme, tant qu’elle n’est pas débarrassée de toute souillure, désire jouer avec l’humilité.

Un leader charismatique, par exemple, va y trouver une force, une stratégie de communication, un objet de manipulation.

Rien de mieux pour attirer la confiance de l’autre que de se faire humble.

Regardez les films qui ont été faits sur Jésus… les acteurs qui ont  joué le fils de Dieu ont tous sur joué l’humilité. Les scènes qui montrent des passages de l’Évangile insistent sur des positions figées qui ne sont pas naturelles. Les attitudes sont stéréotypées : la génuflexion, les mains levées vers le ciel, les yeux révulsés ou dans le vague, ou des paroles prononcées avec un détachement total et un ton calme monocorde et solennel.  Toute cette caricature en devient même grotesque.

Vous voyez, cette mise en scène reflète ce que nous désirons le plus : gérer nous-mêmes notre humilité, paraitre humble au lieu de l’être réellement.

Alors que dans les faits, nous devons nous affranchir de l’importance de soi.

Car, seule la croissance de l’esprit en nous, nous amène à vivre cette vérité…Elle nous fait plus que comprendre, elle nous fait prendre notre position en Christ.

Mais voilà, l’orgueil est une tentation très forte et souvent trop forte ; et l’onction reçue est bien vite étouffée par l’envie et par les désirs de décider par soi-même.

L’homme tenté par le diable souhaite changer les pierres en pains.

Il est séduit pas les miracles plus que par le besoin des autres; il préfère les biens de ce monde à la parole de Dieu.

Il n’a plus l’humilité de dire et de croire que « l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »

Il préfère le pain à la parole. Il ne le dira pas forcément, il le manifestera surement.

 

-        NE PAS SUCCOMBER À LA TENTATION AMENE A L’HUMILITE

 

Jésus-Christ, certes n’a pas été épargné par la tentation.

Même Jésus, le Fils de Dieu a dû s'abaisser. Même lui, Dieu incarné a dû fléchir le genou pour recevoir la bénédiction du Père
Ce moment correspond au corps brisé du Seigneur.

"Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâcesil le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps."

C’est bien en mangeant sa chair et en buvant son sang que nous rendons grâce et que nous accédons à la véritable humilité divine, celle qui nous fait franchir la porte des noces de l’agneau.

L’humilité, le corps brisé est le principal trait de caractère du royaume de Dieu. Tous ceux qui en sont dépourvus resteront derrière la porte à se lamenter sur leur sort même s’ils ont accumulé victoires sur victoires pour Dieu !

Être soumis les uns aux autres…regarder son prochain comme supérieur à soi… que les jeunes convertis soient soumis aux anciens, ce n’est pas un commandement nouveau.

C’est un rappel à être vigilant face à l’orgueil qui est là prêt à emmètre des comparaisons et à changer les poids sur la balance de Dieu pour que ces poids penchent en notre faveur.

 

-        HUMILITE & SAGESSE

 

Alors, maintenant, c’est vrai qu’il existe une relation entre l’humilité et la sagesse.

Croire que la sagesse donne l’humilité revient à retomber dans l’orgueil.

Croire que la sagesse prend naissance en même temps qu’un comportement humble, c’est aussi contredire la parole et retomber dans le même péché de convoitise.

Dans la réalité, Dieu donne la sagesse à celui qui la demande ; Mais attention, la sagesse de Dieu est une arme contre soi-même, surtout quand elle vient couronner un être qui n’a pas persévéré dans l’humilité, mais qui a changé l’humilité en orgueil.

Alors cette sagesse-là le fera tomber.

Le fils de David, Salomon a demandé la sagesse à Dieu.

Mais il lui a manqué l’humilité. Il a obéit certes à Dieu dans sa mission de lui construire un Temple. Mais il lui a désobéi par orgueil en obéissant à ses concubines étrangères et à leurs faux dieux ;  en oppressant son peuple et en lui imposant d’énormes taxes.

Trahissant Dieu, lui aussi a été trahi et son royaume a connu un schisme terrible séparant Juda d’Israël. Sa vie a été épargnée uniquement à cause de la fidélité de son père David.

Ce que nous devons tirer de toutes cela, c’est que le don de la sagesse ne peut grandir que dans un récipient humble, sinon le récipient se prendra pour la sagesse même. C’est pourquoi tant de gens prennent leurs idées pour de la sagesse.

En abandonnant l’humilité ils ont été aveuglés par le démon de l’orgueil.  Ils ont pris alors leur propre pensée pour celle du divin.

 

-        HUMILITE ET FAIBLESSES

 

Le sentiment d'importance de soi n’est pas un leurre, c’est un égarement qui mène à notre propre perte.

Être humble, c'est aimer la vérité plus que soi, au point de s’oublier soi-même.

 L’humilité n’est pas dans le fait de se déprécier, de s’estimer médiocre, inutile et sans importance. D’ailleurs, c'est très souvent par manque d'humilité qu'un individu se dévalorise, en sous-estimant ses propres capacités. Le sentiment d’infériorité rejoint lui aussi celui de l’orgueil.

Non, aimer la vérité nous fait nous regarder en Dieu. Et quand nous nous regardons en Dieu, nous prenons conscience de nos faiblesses et nous les aimons.

La gloire de notre Père nous suffit et sa puissance s’accomplit dans la faiblesse.

C’est pourquoi Dieu se complaît avec un peuple humble et soumis, car ce peuple ne regardera pas ses faiblesses comme des échecs, mais comme la manifestation visible de la volonté de Dieu, de Christ en nous.

L’apôtre Paul témoignait de l’humilité de cette façon:

« je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort ».

Vous voyez, tout sert à la gloire de Dieu, même nos apparentes erreurs, nos oublis, nos hésitations, nos actes manqués, nos moments de fatigue ou de lassitude, jusqu’à nos infirmités mêmes.

L’humilité, c’est juste reconnaître ce que nous sommes et rien de plus comme rien de moinsEt nous ne sommes rien sans Dieu.

Donc la vraie humilité, et là je reprends ce que disait Simone Weil : « L’humilité, reine des vertus, c’est le refus d’exister en dehors de Dieu ».

Je terminerai en disant que l’humilité, en fin de compte, n’a de limite que ce que l’Esprit saint  nous permet d’exercer.

Il a encore de quoi nous surprendre alors.

Amen.