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Par Eric
RUIZ
Je me dois de revenir sur ce verset du livre des Proverbes : « Il est une race qui se croit pure, Et qui n'est pas lavée de sa souillure. » (Proverbes 30 :12)
Souvent
dans les assemblées chrétiennes, ceux qui désirent être dans la lumière ou
porter la lumière en enseignant les autres convoitent les premières places. Ils
souhaitent se trouver en face de leurs frères et sœurs de foi pour pouvoir les
conduire.
Mais ces férus de lumières ne sont pas les seuls. Bien-sûr on remarque davantage ceux qui souhaitent se distinguer des autres ; Et les ministères de la parole (apôtre, prophète, pasteur, docteur, évangéliste), bien qu’ils n’aient pas cette utilité-là, permettent et favorisent néanmoins ce genre d’élévation et de mise en avant.
Mais, il
existe d’autres sortent de personnes qui passent un peu plus inaperçues et qui
sont toutes aussi ambitieuses. Elles portent elles aussi une lumière qui n’est
pas la bonne lumière.
La bonne
lumière, elle, éclaire l’autre en premier, elle met en lumière ses péchés ou au
contraire ses fruits ; son bon caractère, ses bonnes actions dévoilant un
cœur régénéré. En fait la lumière dévoile la vérité.
Un rappel ;
« porteur de lumière », c’est le mot Lucifer.
Lucifer, c’est un nom d’origine latine qui a été traduit ainsi par
la Bible Vulgate.
D’autres traductions parlent de « l’astre brillant », ce qui
va complètement dans le même sens, puisque l’astre porte sa lumière très haut
dans le ciel.
Esaïe
parle lui de « fils de
l’aurore ». (Un genre de personnes qui se montrent très tôt
lumière et qui souhaitent s’élever comme le soleil dans le ciel jusqu’à
atteindre un point culminant.
Ces êtres
célestes ont reçu un corps terrestre.
Nous avons
reçu aussi ce corps terrestre qui ne demande qu’à s’élever.
Croire que
Lucifer ne concerne qu’un seul mauvais esprit isolé (satan) et qu’il ne peut
s’agir de plusieurs personnes à la fois est tout à fait erroné.
Nous sommes tous, nous les êtres
humains, à des degrés différents certes, des Lucifers, des astres brillants,
des fils de l’aurore.
Notre
précipitation sur terre le prouve. Le
prophète Ézéchiel ne parlait nullement d’un seul chérubin protecteur qui a péché,
tout comme Esaïe n’évoquait pas un seul dominateur ou oppresseur comme le roi
de Babylone, mais une race d’esprits révoltés et rebelles possédant la même
caractéristique.
« Par la grandeur de ton commerce tu
as été rempli de violence, et tu as péché; Je te précipite de la montagne de
Dieu, Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, du milieu des pierres
étincelantes ; Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, Tu as corrompu
ta sagesse par ton éclat; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux
rois » (Ézéchiel
28 :16-17).
Esaïe 14 :13-15 : « Tu disais en ton cœur: Je monterai au ciel, J'élèverai mon
trône au-dessus des étoiles de Dieu; Je m'assiérai sur la montagne de
l'assemblée, A l'extrémité du septentrion;
14Je
monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut.
15Mais
tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. »
Le genre
humain cherche dès les premiers mois qui suivent sa naissance à
s’émanciper ; il ambitionne et convoite ce qu’il n’a pas. Il recherche par son intelligence à émettre de
la lumière. Il est sensible à la beauté
donc à l’apparence et son cœur s’élève alors.
Si ce que j’affirme est faux,
c’est qu’il y a parmi nous des justes, qui n’ont pas besoin de repentance.
Des êtres
qui ne finissent pas en cendre sur la terre. Or, est-ce le cas ? Non, nous
finissons tous comme cela, comme nous annonce Ézéchiel au verset 18, « en cendre ».
Par conséquent, aucun ne pratique la justice, sans être né de d’en haut.
« Quiconque pratique la justice est
né de lui » (1 Jean 2 :2) lui,
c’est qui ?
Lui, c’est Jésus-Christ, le fils de Dieu, le seul qui nous
permet d’atteindre le Père.
Donc, nous naissons tous, Lucifer. Et c’est à la suite de
notre foi en Christ que nous devenons un disciple pour être un fils adopté. Et
un futur fils ne recherche pas la lumière pour lui, ou il ne convoite pas les
premières places. Il ne rêve pas d’être un héros, un vainqueur de la foi, un
grand maître. Il aspire à une seule chose : à devenir un simple serviteur ;
il aspire aux dons spirituels parce qu’il en mesure la grande nécessité pour
les autres (mais pas pour lui-même).
Celui qui s’élève est Lucifer et il sera abaissé, mais celui qui
s’abaisse sera élevé, car il est né de Dieu.
Alors quel est l’autre type de personnes ? Qui n’est
bien sûr pas née d’en haut, et qui convoite elle aussi la lumière et qui
part en quête d’ambition ?
Ce sont des personnes qui apparemment ont l’apparence de la
piété, elles paraissent faussement humbles et dépendantes de Dieu ; elles
présentent même les stigmates du nécessiteux.
Souvenons-nous que nous aimons de par notre nature
charnelle, attirer la lumière sur nous, donc attirer l’attention des autres.
Mais il y en a qui le font beaucoup plus que les autres
Il y a donc naturellement des croyants qui adoptent de
multiples stratégies pour attirer l’attention sur eux.
Par exemple : ceux qui souhaitent que l’on prie sans cesse pour leur besoin.
Parce qu’ils ont toujours quelque chose de travers ou qu’autour d’eux cela ne
va pas bien. Ceux qui se plaignent constamment
de ne pas avoir suffisamment de ressources, de biens matériels, ou de
reconnaissance des autres ; Ou qui ont sans cesse besoin qu’on les aide
pour ceci ou pour cela.
Ils aiment qu’on les prenne en considération, qu’on
s’apitoie sur leur sort, qu’on remarque la dureté de leurs épreuves. Ils aiment
parler d’eux-mêmes et de leurs expériences.
Mais
on le constate : À peine sont-ils exaucés, qu’une nouvelle requête émerge ;
un autre besoin réapparait aussitôt.
Ces croyants-là, nous en avons tous forcément des exemples
autour de nous.
Ils deviennent mêmes d’une certaine manière énervants, accaparants,
toujours à se plaindre ou à solliciter notre aide ou l’aide de l’assemblée (des
dirigeants d’Église peuvent être aussi comme cela).
Jésus a connu lui aussi ce genre de Lucifers.
Il les évoque dans la parabole de Luc 18 :9 ;
« Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes
se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres ».
Vous voyez, ces personnes soi-disant pieuses, ne
s’intéressent en fin de compte nullement aux autres, mais tout tourne autour
d’elles, autour de leur propre cas ; et la suite le prouve aussi
lorsqu’elles prient, voilà ce qu’elles disent
au verset 11, toujours la parabole de Jésus : « Le
pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce
que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes,
adultères, ou même comme ce publicain; ».
Il y a toujours deux types de piété ; celle qui est
véritable et celle qui est dissimulée. Ces croyants-là, dissimulent leur piété
parce qu’ils prient avec un jugement dans le cœur. Ils ont toujours à se
plaindre de quelqu’un; Ils méprisent dans leur cœur, les uns ou les autres.
Et pourquoi sont-ils si accaparants ?
C’est parce qu’ils se croient supérieurs aux autres, parce que
leurs besoins n’attendent pas. Leurs
besoins pressant les rendent encore plus au-dessus des autres, eux qui font tellement d’efforts pour être juste.
Et leur problème est là véritablement, ils font des efforts
pour être juste. Ils paraissent justes mais ne le sont pas.
En fait, leur aveuglément est total ; ils n’ont plus
conscience de leur péché.
Le cœur, (je le dis encore une fois), est tortueux. Il est
rempli d’arrière-pensées ; et cherche des stratégies pour échapper au
brisement.
Il aime se proclamer bon, généreux, alors qu’il ne cache
qu’un intéressement personnel.
Rassurez-vous, un tel message n’a pas vocation à
accuser. Mais encore une fois, mettons
notre foi à l’épreuve, examinons-nous pour savoir si notre cœur se complait
dans les détours et dans les ruses «… Rien
n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur intelligence et leur
conscience sont souillées » (Tite 1 :15)
Le cœur choisira toujours les ténèbres à la vraie lumière.
Se sentir
juste, se
croire vainqueur, comme le cavalier blanc du 1er sceau de
l’Apocalypse, c’est une conscience souillée, c’est le commencement des ténèbres. Le
cou raide, l’arrogance est la marque de fabrique de l’être humain. Or, constater
son endurcissement personnel permet d’avancer sur le chemin de la foi, alors
que se voir meilleur, nous rendra toujours hautain, et insensible aux autres.
A la
longue, la parole de Dieu se fera l’ennemi du bien.
La preuve : ce verset biblique :
« Soumettez-vous les uns aux autres dans la
crainte de Christ » ;
Cette incitation de Paul, au service divin, (dans la lettre
aux Éphésiens) sera interprétée de travers. On la verra comme un jugement, une
condamnation pour autrui.
Pour un ennemi du bien, la loi remplacera la grâce, parce
que l’intention aura changée : Leur cœur élevé diront intérieurement :
« Vous devez vous
soumettre à mes besoins »
et s’il le faut vous comporter comme un
esclave vis-à-vis de moi, parce que la parole le dit. Et
celui qui veut être le plus grand soit votre esclave».
Eh bien, arrivé à ce stade, la crainte de Christ n’y est
plus.
La soumission est devenue une loi et l’endurcissement ne
fera que de condamner les actes que les autres ne feront plus, ou les actions
qu’ils feront moins à votre égard. Vous
jugerez vos bienfaiteurs moins spirituels parce que vous ne passerez plus en
premier.
Alors quoi faire vis-à-vis des ennemis du bien ?
Se séparer d’eux ? Arrêter de les servir ? Ne
plus répondre à leur complainte ? Jésus de Nazareth, ne s’est jamais
débarrassé de qui que ce soit. Il n’a jamais arrêté de servir. Il l’affirme
lui-même : « le fils de l’homme est venu non pour être
servi mais pour servir. »
C’est vrai aussi qu’il a pris des distances lorsque les choses pouvaient
tourner mal ; mais il a toujours laissé son Père agir.
Notre Père céleste a une routine, si on peut dire
ainsi : c’est d’attendre toujours le temps de la repentance, puis les
occasions gâchées, « il endurcira lui-même leur cœur de peur
qu’ils ne se convertissent » (Jean 12 :40) et enfin viendra le
temps de la séparation.
Le signal de cette séparation se fera lors d’une épreuve.
La même sorte d’épreuve que Gédéon a connu. Cette épreuve
éloignera les ennemis du bien, des vrais disciples parce qu’ils auront
peur, « Que
celui qui est craintif et qui a peur s’en retourne et s’éloigne de la montagne
de Galaad. »(Juges
7 :3). Dieu fera comme avec Gédéon, il ne forcera personne à partir ou à
rester.
C’est juste leur donner la possibilité de le faire
eux-mêmes qui leur donnera cette sensation de liberté et de justice. Les
ennemis du bien partiront assurés de faire l’action la plus juste.
Or, la véritable raison est la peur pour l’homme ;
mais pour Dieu la raison est toute autre. La raison est que Dieu ne souhaite pas que sa
gloire leur revienne. C’est ce qu’il a dit à Gédéon : « Il
pourrait en tirer gloire contre moi et dire : C’est ma main qui m’a
délivré » (Juges 7 :2).
Dieu ne partage sa gloire qu’avec ceux qui s’humilient
vraiment et qui ne recherchent pas leur intérêt mais celui de leur frère de
foi; parce que le disciple accompli, n’aura plus de convoitise, d’idolâtrie, ni
d’orgueil dans le cœur. Il saura reconnaître et vivre à sa juste mesure, la
gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.
Amen.
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