dimanche 26 novembre 2023

L’ATHEISME EXISTE-T-IL VRAIMENT ?

 513

Par Eric Ruiz

 

La notion d’athéisme est relativement récente. Aucun écrit biblique n’en parle, pour la simple raison que ce terme n’est employé qu’à partir du XVIIIème siècle, le siècle soi-disant des lumières en France. Le sens du mot athéisme a suivi aussi plusieurs variations, pour finir par conclure qu’un athée nie l’existence d’un Dieu personnel et vivant, et aussi refuse les croyances religieuses relatives à l’existence de Dieu.


Or nier de manière explicite l’existence de Dieu ne signifie pas forcément qu’on ne vénère aucun dieu.

Là aussi, ce principe philosophique a réduit le champ de connaissance à une idéologie. Mais dans la pratique, nous savons que l’homme est un tissu de contradictions.

Combien de gens qui ne suivent pas une religion en particulier, aiment se définir comme athée. Voilà ce qu’ils disent en général d’eux-mêmes : « Moi je suis athée, je ne crois pas en Dieu. Je crois en l’homme, je suis humaniste, je crois dans notre capacité à suivre nos rêves. Et dans notre pouvoir à maitriser notre destinée, seul.

L’athée comme le savant religieux, l’exégète, se gargarisent tous deux de placer leur connaissance au-dessus de celle des autres. Le même levain, la même arrogance.

Cette personne athée ne se fait-elle pas d’elle-même un dieu, qui juge de tout, qui n’est pas faible au point de se laisser influencer par une force invisible ?  L’athée, ne se s’imagine-t-il pas être supérieur par son savoir, par son intelligence ?

D’ailleurs un bon nombre mettent en avant les propos de Thomas qui doutait de voir en face de lui le fils de Dieu ressuscité. Les athées se justifient en affirmant qu’ils ont bien plus les pieds sur terre que les autres : «  Je ne crois qu’à ce que je vois ».

Un historien académicien roumain disait cette chose très vraie : « En chaque athée, il y a un candidat à la divinité ».

 

L’athéisme est devenu la religion qui ne croit en aucune religion.

 

Or, L’athée se confie dans d’autres puissances célestes comme terrestres. L’athée qui croit que l’univers est une puissance qui s’est créé à partir de rien, croit dans les faits, en quelque chose ou en quelqu’un de supérieur. Curieusement, il va croire en sa bonne étoile ou il croira à l’influence des planètes sur son caractère comme les Babyloniens autrefois le croyaient aussi.

N’oublions pas que nous sommes des êtres qui possédons la pensée de l’Éternité. Nous provenons du ciel, nous avons été précipités sur terre dans un corps humain et cette destinée a laissé quelques traces.

Ecclésiaste 3 :11 : » Il (L’Eternel Dieu) a même mis dans leur cœur la pensée de l'éternité, même si l'homme ne peut pas comprendre l'œuvre que Dieu accomplit du début à la fin. »

Ceux qui ne comprennent pas les choses de Dieu ont la particularité toutefois de s’intéresser au ciel, aux étoiles, à l’infini. De même, la manière de vivre de beaucoup montre qu’ils se croient éternel, immortel.

Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir, prenant des risques inconsidérés, voulant vivre à deux cent à l’heure à 80 ans comme s’ils en avaient 20.

Ils pensent que jouer aux ados les ferons gagner des années à vivre.

Alors disons-le : tout être humain met sa confiance dans un dieu, ou des dieux, ou des idoles.

Le Nouveau Testament emploie le mot « païen » pour définir ceux qui n’ont pas la foi dans le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Un païen (qui a donné cette ancestrale religion du paganisme) c’est une personne qui croit en plusieurs dieux.

Or, de nos jours, païens est devenu synonyme d’athée. On dit vulgairement : « c’est un païen » pour dire : c’est une personne qui ne croit pas en Dieu.

Eh bien, cette vulgarisation possède un air de vérité.

Jésus de Nazareth employait bien le mot païen pour un croyant. Il faisait la différence entre deux personnes qui prient : le païen qui prie et qui pense être exaucé à force de paroles et le disciple de Christ qui prie autrement.

Matthieu 6 :7 : « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. ».

Alors arrêtons de voir dans le païen cette personne incroyante. Le païen croit en dieu, mais il s’est fabriqué plusieurs divinités. Et, comment ?

Avant ma conversion, j’étais un vrai païen, j’avais au moins deux dieux dans ma vie : La science et le sport. Je pensais que par la science ont aurait réponse à tout et que l’on atteindrait toute vérité ; et le sport remplissait tous mes rêves, mes réussites comme mes échecs. Ma vie était centrée sur la performance sportive. J’avais comme idoles des champions olympiques, un recordman du monde qui me donnait chaque jour des ailes, comme l’envie de m’entrainer, de me surpasser et de réussir. Mes performances me montraient à chaque fois que je pouvais être différent des autres. J’avais construit des autels sans le savoir.

Un autel : c’est un objet sacré destiné aux sacrifices. Devant ses articles de presse de sportifs, et des photos d’exploits que je parcourais régulièrement pour m’enthousiasmer, j’étais prêt à sacrifier mes soirées, mes week-ends, mes vacances ; je ne faisais pas autre chose que de me sacrifier sur l’autel de mes idoles.  Mon offrande était celle de mon corps, que je destinais tout entier à ma passion ; Et j’offrais des parfums, de l’encens à mes idoles ; c’est-à-dire que je rendais plus agréable et plus attirant encore l’image de ces champions que je voulais plus glorieux, plus inspirant, plus lumineux. Ma prière intérieure s’entendait, tellement je voulais m’identifier à ce champion qui occupait mon esprit, qui me poussait à avoir ses rêves à lui.

D’une manière générale avoir des mentors, des maîtres à penser, des monuments humains devant soi, sont des idoles qui démontrent de fait, que l’on adore une divinité ; Et que l’on rend régulièrement un culte à cette idole.

 

Ce que je veux vous faire prendre conscience c’est qu’un être humain qui se passionne pour une chose ou un être vivant, va suivre le même cheminement qu’un être religieux qui suit un rituel. Il va régulièrement se tourner vers ses idoles, leur rendre un culte, offrir des offrandes (en dépensant sans compter son énergie, son argent, comme son temps) et il va aussi s’entourer d’objets sacrés.

 

L’habit du sportif par exemple peut devenir un objet sacré, un fétiche. La paire de chaussure qui a permis une performance, un nouveau record, eh bien cet objet sanctifié sera ressorti pour un culte, c’est-à-dire pour une grande occasion, une grande compétition.

Le fétichisme tant enraciné dans la religion l’est aussi chez la personne athée.

Un philosophe français très connu, auteur d’une centaine d’ouvrages se targue devant les médias d’être 100% athée, reniant la naissance et la divinité de Jésus-Christ ; et quelques mots plus loin le voilà se trahissant en dévoilant son immense bibliothèque de plus de 1800 livres. L’idolâtre cherche aussi à devenir une idole.

L’athée est autant dans le déni que le chrétien qui se croit élu alors qu’il méprise l’un de ses frères de foi.

L’athée est alors comme l’incrédule dont parlent les épitres du Nouveau Testament. L’incrédule est celui qui se croit pur alors qu’il est souillé ; eh bien ce croyant aveuglé est comme un athée, comme un païen.

Tite 1 :15 : « Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillées. ».

L’athée, comme l’incrédule est souillé par sa conscience ; il ne voit pas qu’il s’est fabriqué des faux dieux.

Maintenant, des témoignages montrent qu’il existe des athées qui prient véritablement.

Des personnes qui ont perdu des êtres chers se mettent parfois à leur parler comme s’ils étaient encore vivants. Elles les sentent proches et leur posent des questions. Et elles pensent réellement avoir été exaucées quand elles voient leur prière se réaliser. Je précise que ces personnes n’ont aucune attirance, ni aucune pratique religieuse revendiquée.

J’aime bien la citation de Jean Sénac qui met tout le monde sur un même pied d’égalité face aux dieux : « La fortune est une divinité qui ne connut jamais d’athées » ; Ici, force est de constater que tout le monde y croit à cette divinité.

Alors, maintenant, la Bible évoque des dieux étrangers. Ces dieux babyloniens d’un nombre incalculable, font tous peurs et paralysent. Ont-ils disparus ?

Jérémie 11 :13 : « Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda !  Et autant Jérusalem a de rues, Autant vous avez dressé d'autels aux idoles, d'autels pour offrir de l'encens à Baal ».

Les idoles de nos jours, sont tellement variées qu’il est impossible de recenser tous les panthéons qui existent et qui paralysent et ébahissent par leur magnificence. Plus de trois siècles après, Napoléon 1er fascine toujours autant, comme autrefois Moloch ou Baal qui figurent parmi les plus grands dieux vénérés. Moloch appelé aussi Marduk fait figure de première place parmi les dieux Babyloniens. Marduk surpuissant possède en plus le don de la sagesse supérieure. Avouez que c’est une étrange similitude avec l’athéisme dont les adeptes possèdent ce sentiment de surpuissance donné par une soit disant connaissance supérieure.

Marduk possède la personnalité obscur des athées ; ce qu’ils convoitent : le savoir, l’autorité,  la soumission par la force. Une force qui se veut redoutable à travers des propos très convaincants (le fait de se dire très ancré dans le réel les rend plus sûr d’eux-mêmes). Marduk est par ailleurs le maitre de sa destinée. Et il se fait aussi appelé Bêl, Baal qui signifie Seigneur.  Tous ces faux dieux remplissent en fait le cœur des hommes avide d’admiration et plein de convoitise. Et ce sont tous des dieux liés à la richesse.

La première richesse n’est pas l’argent, elle concerne ce que l’on considère comme important dans notre vie. Un hobby, une passion, une idéologie, une science sont chacun, autant une source de richesse qu’un trésor ou des pièces en or. La richesse c’est là où tu mets ton trésor. Et d’ailleurs la statue en or, en argent, en bronze n’est qu’une projection de ce trésor intérieur. Le savoir, la force et la domination sont depuis toujours ces divinités si attachées au cœur humain.

Maintenant dans Actes chapitre 15, Luc raconte la conversion des pharisiens, les juifs, mais aussi celle des païens. Tous sont appelés à se convertir. Rappelons-nous que le chandelier est passé aux mains des païens.

Alors rien d’étonnant que l’inverse existe aussi : qu’un croyant en Christ puisse s’endurcir au point de chuter en devenant incrédule comme aussi de chuter en redevenant un païen. Oui un croyant peut revenir comme un chien, à ce qu’il a vomi autrefois et redevenir un  païen. Proverbes 26 :11 « Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa folie. »

Un païen comme un athée croira toujours en dieu mais dans ses dieux faits de bronze, qui ne cessent de lui montrer toutes les richesses qu’il a dans son cœur.

Alors pour conclure, disons-le : l’athéisme est un poison qui fait partie du christianisme comme il fait et faisait parti du judaïsme.

Dieu, par ses prophètes d’autrefois ne cessaient de le répéter : «Revenez chacun de votre mauvaise voie, amendez vos actions, n'allez pas après d'autres dieux pour les servir, et vous resterez dans le pays que j'ai donné à vous et à vos pères » Jérémie 35 :15

Lorsque nous commençons à croire dans notre force ou dans celle d’un autre ; Lorsque nous servons nos rêves en voulant les suivre ; lorsque nous cherchons à vouloir maitriser notre destinée, le paganisme comme l’athéisme, n’est pas très loin.

Amen.

dimanche 19 novembre 2023

LA PHILOSOPHIE et la FOI

512

Par Eric Ruiz

 

Proverbes 8:1-2 : « La sagesse ne crie-t-elle pas? L'intelligence n'élève-t-elle pas sa voix? C'est au sommet des hauteurs près de la route, C'est à la croisée des chemins qu'elle se place;»


Je vais vous raconter comment j’ai croisé cette sagesse cette semaine. J’avais lu un mot (un mot savant très particulier) qui revenait sans cesse dans ma tête : l’exégèse ;

 À partir de là,  j’ai commencé à écrire que, nombreux, je sais, sont ceux qui commentent la Bible. Ils veulent apporter leur connaissance pour expliquer des versets. Chaque dénomination religieuse, d’ailleurs a ses exégètes (un autre mot compliqué) c’est-à-dire ses savants, ses scientifiques, ses maitres en théologie qui une fois reconnus par leur courant deviennent les dépositaires de la doctrine.

Les Bibles d’étude ont été créées pour cela. Elles sont beaucoup plus volumineuses que les autres et elles sont en premier destinées aux pasteurs, prédicateurs ou tout autre enseignant de la Bible.

Le but semble louable : « mieux comprendre les vérités essentielles de la Parole de Dieu afin que vous puissiez grandir dans l’amour, la sainteté et la foi du Christ » nous dit l’exégète  le théologien) de la Bible d’étude Esprit et Vie (la Bible pentecôtiste). Cette Bible je l’avais offerte en 2009 à ma fille aînée. À l’époque je faisais confiance à la Bible Segond et aux nombreux commentaires, comme étant riche d’éclairage et source d’édification. Mais c’était il y a bien longtemps ; Maintenant je fais vraiment le tri pour garder les informations et rejeter les interprétations fausses. Par informations, j’entends le sens premier des mots, le contexte historique ou géopolitique du verset, ou ses liens parallèles qui me renvoient vers d’autres livres et d’autres versets.

 

Mais ce qui est troublant, c’est qu’en ouvrant cette grosse Bible au hasard ce dimanche soir 12 novembre vers 23 heures, je tombe nez à nez avec Colossiens 2 :8 « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. ».

 

Après ces lignes que je viens d’écrire, si cela n’est pas une extraordinaire coïncidence divine ? Moi, j’en reste bouche bée. Une chance sur plus de 2400 pages que ma Bible s’ouvre sur cette page-là, page 1989 (tiens bizarre là aussi, l’année où je me suis converti la première fois) !

Et puis, il n’existe qu’un seul verset qui parle du mot philosophie dans toute la Bible (philosophia dans le texte).

Ensuite, l’exégète pratique l’exégèse ; qui signifie : « interprétation philosophique et doctrinale d'un texte dont le sens et la portée sont obscurs. ».

Je pose la question suivante ; Colossiens 2 :8 que je viens de lire est-il si difficile à comprendre ? Est-ce un verset obscur ?

A-t-on besoin d’une explication doctrinale et philosophique détaillées et appondies pour en comprendre le sens ?

Paul n’est-il pas en train de dire l’inverse ? Que la tradition des hommes et leur exégèse (leur savoir) n’est que tromperie justement parce qu’elle ne s’appuie pas sur Christ ?

Quand je lis les commentaires de l’exégète de la Bible Esprit et Vie, (qui est un missionnaire pentecôtiste américain contemporain car décédé en novembre 1991), je suis surpris d’abord par la longueur de ses explications (la longueur d’au moins deux chapitres de l’épitre aux Colossiens).

Il y a une expression française qui dit : « noyer le poisson » en d’autres termes : il (l’exégète) sème le trouble et la confusion dans le but d’embrouiller, de limiter la réflexion.

Les commentaires, voilà ce qu’ils disent : la philosophie trompeuse et menaçante c’est « l’humanisme séculier » elle se développe comme une religion. Ensuite vient la notion de philosophie humaniste qui serait responsable d’un endoctrinement visant à changer la vérité en mensonge. C’est donc un vrai cours de philosophie que nous propose ce missionnaire américain.

Mais  d’abord, un tel cours ne peut s’adresser à tout le monde. Il faut avoir des connaissances spécifiques sur la philosophie ; et puis une fois le commentaire lu, si on vous demande de résumer ce qui a été écrit, vous serez très embarrassé d’en faire un condensé tellement ce texte enfoui la sagesse humaine dans un discours complexe.

Mais que cherche à faire oublier l’auteur des commentaires, si ce n’est le fait qu’il se sent impliqué lui aussi par le verset ?  Dans son interprétation, il oublie qu’elle est réductrice au seul domaine philosophique. Lui aussi appartient à ce domaine organisé du savoir qui se nomme la science théologique (la gnose).

 

Pourquoi ne pas rendre les choses plus simples ?

Plutôt que partir sur des modèles philosophiques n’aurait-il pas été plus simple et plus compréhensible de définir le mot philosophie tout simplement?

L’amour du savoir, voilà la philosophie. L’amour de la sagesse humaine. Cela débouche sur  la connaissance au sens générale, et par la même : la gnose qui s’intéresse spécifiquement aux savoirs divins.

Je n’affirme pas qu’il ne soit pas bon de philosopher et que toute doctrine soit bonne à jeter. Il y a des bribes de vérité, des fragments de lumière qui en sort.

Mais mettre sa confiance dans la connaissance humaine et l’aimer, ce n’est pas bon et juste pour un disciple.

Et puis, refuser de philosopher, ça ne veut pas dire, ne pas se poser de questions sur un texte ou sur un principe émis par Jésus ou par un apôtre. On peut librement émettre des opinions. Mais la vérité ne peut pas être humaine.

Parce qu’aimer la connaissance humaine vous fera bannir celle de Dieu. On ne peut s’abreuver à deux sources (celle de l’Esprit saint et en même temps à celle des hommes) ; l’une se tarira au profit de l’autre ; et on ne peut se nourrir à deux arbres.

L’arbre de la connaissance vous fera vous sentir beaucoup plus important et plus intelligent. Comme le disait le serpent dans le jardin d’Eden : « Vos yeux s’ouvriront, vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal », vous aurez l’impression de détenir la vérité. Cette impression, cette séduction produira une ivresse. C’est une véritable addiction, qui fera l’effet d’une drogue.

Mais se nourrir à l’arbre de la vérité ne vous fera pas vous sentir supérieur. La révélation vous montrera votre petitesse face à la sagesse divine et qui plus est, vous rendra soumis à elle.  Vous serez dans l’impossibilité de vous laisser-aller à vos désirs, car elle est de Dieu la pensée juste ( « la sagesse qui crie » » pour en revenir au verset du départ). De plus l’inspiration divine ne vous procurera pas la joie d’attirer les foules à vous, comme la science le fait.

L’inspiration dépasse la simple opinion. Elle surpasse votre propre opinion aussi évidente soit-elle. L’inspiration ne cherche pas ce que la pensée humaine échafaude.

Contrairement à elle, elle émet une vérité simple à comprendre et surtout une vérité qui se pratique aisément.

 

Prenons le second commandement ; « Tu Aimeras ton prochain comme toi-même »

Jésus-Christ en disant cela ne nous renvoie pas sur une opinion. Il n’y a rien d’obscur ici. Ce n’est pas une idée de l’amour que l’on cherche. Dieu parle d’un acte irréfléchi qui demande de la volonté : la volonté d’aimer l’autre en se sacrifiant.

Or, par le fait de réfléchir sur les différents sens lexical ou philosophique de l’amour, eh bien, ne cherche-t-on pas encore là (s’en en prendre conscience forcément) un moyen pour renoncer à agir ? Ou bien un moyen pour que cela soit les autres qui agissent… pour que les autres aient des actes attentionnés à votre égard ?

Se poser la question : « qui est mon prochain ? », cela en dit long sur nos intentions. 

L’amour, alors prend d’emblée un caractère sectaire. Cela revient à aimer l’un plus que l’autre.

Or aimer celui qui est proche de nous n’est pas une affaire de centimètre ou d’étiquette.

Car aimer ce n’est pas une réflexion mais une action qui provient du cœur et non de l’esprit.

Les pharisiens qui voyaient Jésus et ses disciples manger dans les champs le jour du sabbat, ils réfléchissaient à la loi.  Ils pensaient à la connaissance qu’ils avaient de ce jour pour savoir ce qui est permis de faire.

Jésus lui a agi sans attendre car il a vu le besoin de ses disciples qui avaient faim. Il n’est pas passé par l’étape de la réflexion pour savoir s’il agissait bien ou mal (il ne se nourrit pas à cet arbre, mais à celui de son Père).

De même celui qui a été guéri miraculeusement après des années de privations et de souffrances, croyez-vous qu’il est en état de se poser des questions philosophiques et doctrinales sur la personne qui est venue le délivrer ?

L’élan du cœur ne nous oblige pas à passer par la pensée, mais par la foi et l’amour.

La connaissance est souvent opposée à l’amour. « La connaissance enfle, l’amour édifie » (1 Corinthiens 8 :1)

 

On perd son temps à rechercher un savoir théologique, et même plus : on se détruit car on s’élève alors par l’orgueil. L’amour fait tout le contraire : il agit sans construire des théories (des gnoses, des exégèses) et il s’intéresse à l’autre.

 

Alors, vous pourrez me dire à juste raison : que  je montre du doigt les commentaires des exégètes, que je réfute la gnose, que je donne un coup de pied dans les savoir-faire que donne les connaissances, mais qu’en fin de compte je fais la même chose, je commente aussi les versets.

Oui c’est vrai, je les commente. Mais je ne le fais pas dans l’intention détournée d’apporter une doctrine, ou de philosopher sur elle. Je n’ai pas la soif d’apporter une nouvelle doctrine qui élèvera mon ego. Je le fais pour rétablir la saine doctrine, celle qui a été justement écrasée, piétinée par les dogmes religieux, par la sagesse humaine.

Ce que j’exprime de la part du Saint-Esprit, est facile à mettre en pratique aux personnes de bonne volonté.

La saine doctrine que j’amène brise leurs liens religieux, casse ces chaines qu’ils avaient qui les privaient de liberté.

Cela leur permet d’agir avec un bon cœur, une âme régénérée.

Pour les autres qui  cherchent en moi un nouvel exégète, un théologien à la hauteur, ils sont soit déçus et ne tardent pas à ne plus m’écouter ou à me lire. Ou alors ils continuent toutefois à me suivre, car j’alimente leur réflexion et je leur permets d’élaborer et d’exprimer leur savoir ou encore d’échafauder de nouvelles théories.

Tous ceux qui veulent vivre pieusement ne seront pas loués et plébiscités à tout va. Ils seront persécutés, repoussés, sanctionnés par le plus grand nombre de croyants.

Parler par le Saint-Esprit est un sacrifice, (son propre sacrifice) ; alors que parler par la connaissance humaine crée des sacrifices. Elle élimine toujours certains au profit d’une élite.

 

Alors historiquement, la foi en Christ a très vite été menacée par une séduction philosophique.  Dès le 1er siècle, la philosophie grecque du moment a influencée l’idée que le salut pouvait s’acquérir par la connaissance des mystères de Dieu. Le théologien Marcion en était une preuve vivante, lui qui s’opposa à Paul et qui critiquait des passages de l’Évangile, au point d’en interdire certains et de remettre en question tout l’ancien Testament. La gnose s’est vite installée au sein des mouvements chrétiens. Paul bien-sûr alerte fortement sur cette dérive, mais nous avons aussi des écrits qui témoignent de cela. De nouveaux évangiles ont fleuri à l’époque prenant le nom des apôtres : des évangiles dits "de Thomas" ou "de Pierre" ou "de Paul" ; Car il était courant, à l'époque, de placer un texte sous l'autorité de quelqu'un de célèbre pour renforcer sa diffusion et sa crédibilité.

L’évangile de Thomas est un exemple frappant de ce type d’écrits anciens. On y lit une foison de connaissances,  ou de vérités philosophiques révélées en passant complètement sous silence la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Il ne faut pas se laisser troubler par ses écrits qui sont véritablement antichrist et ne font que flatter l’intellect avec de fausses révélations.

Je vous disais que le savoir humain élimine certains au profit d’une élite. Le dernier logion de cet évangile est un exemple détonnant : logion 114 : « Simon Pierre leur dit : « Que Marie nous quitte, car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. » Jésus dit : « Voici que moi je l’attirerai pour la rendre mâle, de façon à ce qu’elle aussi devienne un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des cieux. ».

Cet esprit sexiste et satanique, n’ayons pas peur des mots, n’a d’autres volonté que de créer des divisions, de séparer ce que Dieu a uni. Dieu réuni tout en lui mâle comme femelle, femme comme homme. Il ne place aucune condition humaine supérieure à l’autre.

On le pressant, ce genre de logion sert à emmètre tout un tas de théories les unes plus délirantes que les autres.

De nos jours Marcion a de très nombreux disciples, qui ne savent pas qu’ils sont séduits par le même esprit.

Alors l’heure n’est pas à s’asseoir autour d’une table pour discuter comme des exégètes de la gnose et de la vérité, mais l’heure est à la prière.

Prions, chacun pour que Christ soit uniquement notre guide, notre lumière et notre chemin. Ne laissons aucune autre pensée venir nous séduire et flatter notre égo. Toute pensée louable entraine de facto des actes bons et généreux envers autrui. Bref, c’est à nos fruits que nous serons reconnus comme saints et véritables.

Amen.

(J’ai appris que jeudi dernier 16 Novembre, c’était la journée mondiale de la philosophie par l’UNESCO)

dimanche 12 novembre 2023

L’OBJET D’ADORATION : la MARQUE de la BETE

511

Par Eric Ruiz

 

Depuis des millénaires on assiste à la même erreur humaine : celle de confondre le spirituel avec le matériel ; de confondre le spirituel avec l’objet sacré. Non pas que l’objet sacré soit mauvais. Dieu aime les objets lorsqu’ils sont un témoignage de la réalité.

Or, avec Moïse, les Hébreux ont eu peur de ne plus voir leur prophète, alors ils se sont fait un veau d’or.

Puis par la suite avec les rois de Juda redoutant les malheurs, beaucoup se confiaient dans le serpent d’airain de Moïse.

Avec le roi d’Israël Jéroboam, se sont multipliés les sacrifices sur les autels partout en Israël, parce que Jéroboam avait peur que son peuple se détourne de lui et qu’il retourne à Jérusalem

Mais, un autel (a-u-t-e-l), c’est quoi ?

Un autel se construisait jadis à partir de pierres jointes bout à bout pour former une table ou un monument. Ce n’est pas que les autels ne soient pas bons, mais comme je le disais récemment, c’est l’intention qui prime sur l’action. Si l’intention, c’est d’ériger un autel pour renouveler son alliance avec Dieu et que vous y joignez des actes justes, l’autel est de bonne figure. Par contre si l’autel sert à se justifier soi-même parce que l’on se sent coupable, l’autel est de très mauvaise figure.

Après que Jacob, fils d’Isaac eut un songe, où il voyait des anges descendre et monter par une échelle, il fut saisi par la peur, et il s’empressa de bâtir un autel lui aussi ; et de nommer ce lieu Bethel (maison de Dieu) à la place de luz (lumière) ; et là il fit un vœu de fidélité (lui qui n’avait pas encore la lumière, puisqu’il fuyait après avoir trahi auparavant son père et son frère).

Plusieurs générations plus tard, un homme de Dieu arrivera de Juda à Bethel et il cria. « Il cria contre l’autel par la parole de l’Eternel» (1Roi 13 : 2). Il cria dans les faits contre ce qu’avait engendré les peurs et rendu l’autel infâme.

Vous voyez l’intention que l’on apprend, sert à nous dévoiler le cœur, le sens profond de l’acte.

À chaque fois que l’homme a eu peur, il s’est tourné vers un objet sacré, détournant le but de cet objet;

Et que dire de l’empereur Constantin, le premier empereur chrétien, celui même qui a été une pierre principale de fondation de la religion catholique, à partir des reliques de la couronne d’épine de Jésus, d’un morceau de la croix et des clous de la crucifixion ;

Ces reliques, que sa mère Hélène avait ramenés de Jérusalem n’avaient pas pour but de renouveler son alliance avec Dieu mais, de se justifier ; de se placer au premier rang des saints, de  renforcer sa légitimité pour asseoir son pouvoir politique et religieux qui aboutira au césaropapisme. Constantin 1er se donnera le titre de pontifex maximus, grand pontife.

Mais cet esprit de conquête n’est pas unique. Regardez tous ces pasteurs qui se présentent pour devenir députés dans leur pays n’ont-ils pas eux aussi cette même peur de perdre leurs nombreux admirateurs ? Ils ont eux aussi leurs amulettes, leurs gri-gri ou fétiches ou encore leur reliques souvent cachées au fond de leur poche.

 

Quant aux protestants, ils n’ont pas faits mieux lorsqu’ils qui ont brandi « la sainte Bible aussi haut que le serpent d’airain de Moïse», afin que ce livre devienne leur dieu, que leur nouvelle alliance soit lue et récitée chaque jour.  Des mouvements chrétiens récents, quant à eux, n’hésitent pas à brandir le livre de leur prophète élu pour s’attribuer une sainteté supérieure. C’est un fait, le serpent d’airain de Moïse est toujours en activité.

 

Dès que la peur de perdre sa relation avec Dieu arrive, l’homme se fabrique une idole. C’est systématique.

D’ailleurs précisons que le fait d’avoir peur de perdre sa relation avec Dieu fait qu’il y a déjà une grande cassure ; la porte de l’apostasie est déjà ouverte.

À ce titre, lisons Deutéronome 29 : à partir du verset 18 et regardez bien sur quoi Dieu insiste, parlant à Moise. (Insiste-t-il sur le cœur ou sur le faux dieu en métal ?) « Vous avez vu leurs abominations et leurs idoles, le bois et la pierre, l’argent et l’or, qui sont chez elles (les nations) ; 18 Qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni tribu, dont le cœur se détourne aujourd’hui de l’Eternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations-là, qu’il n’y ait point parmi vous de racines qui produisent du poison et de l’absinthe, 19 Que personne après avoir entendu les paroles de cette alliance contractée avec serment ne se glorifie dans son cœur et ne dise : « j’aurai la paix, quand même je suivrai les penchants de mon cœur ? »

Ce comportement-là, équivaut à renier son alliance. Aller vers de faux dieux, ce n’est autre que de se glorifier, Suivre son mauvais cœur ; c’est adorer le bois, la pierre, l’or et l’argent ;

Car en eux-mêmes ces matériaux ne sont pas mauvais, mais c’est parce que le cœur est mauvais qu’il s’y attache. C’est le cœur mauvais qui produit du poison et de l’absinthe.

Alors, aujourd’hui avec tous les exemples bibliques mis à notre disposition, on aurait tendance à croire que le passé a été donneur de leçons.  Que les erreurs de nos ancêtres ont profité et nous ont enseigné la sagesse. Et qu’aucun croyant de la Bible n’oserait se confier dans un objet ou dans une relique quelle qu’elle soit. Que tout objet sacralisé a été brisé. Les statues, les médaillons, les icônes, les images sont-ils devenues des vestiges d’une religion passée ? Les autels de sacrifice, les mézuzah, les chandeliers, les vases d’ablution pour se purifier ne remplissent-ils plus que les musés ?

 

Dans certaines assemblées chrétiennes dites du renouveau ou des assemblées réformées, c’est vrai tous ces objets semblent ne plus exister. Les salles de réunions sont vides d’objet à vénérer… jusqu’au moment où le prédicateur se met à parler d’une idole en or, c’est-à-dire qu’il se met à parler de collectes, de dons, de dîmes, d’une aumône obligatoire pour un projet.  Car l’objet, (même s’il est symbolique avec l’argent), a été dérouté de sa fonction.

L’argent ne sert plus de moyen pour aider son prochain. Il n’est plus un simple moyen d’échange. L’ARGENT a un statut d’objet sacré, il est le nouveau Graal.

Mais est-il si nouveau que cela ? 

Jadis, ce concentré de valeur, de désir et de pouvoir représentait le trésor des temples Assyriens ou Babyloniens, mais aussi celui des Égyptiens, où le niveau d’or devait être au même niveau que le niveau spirituel. Et à ce titre ce trésor a toujours été le butin tant convoité des uns et tant admiré des autres. Rappelons-nous le butin des chevaliers du Christ, de ces moines guerriers lors des différentes croisades, de ces guerres soit disant saintes vers Jérusalem. N’y avait-il pas cette légende qui planait autour du temple de Salomon ? La légende d’un trésor inestimable caché quelque part ? Et récupéré par ses mêmes chevaliers du temple devenus extrêmement riches par la suite ? (bien-sûr je fais référence à cette fameuse légende sur le trésor des templiers ; ces templiers qui sont devenus en réalité les riches usuriers de nombreux rois).

De nos jours, il n’y a plus de trésors dans les Églises.

Mais quelle Église a arrêté de glorifier son cœur ?
Qui préfère « les instructions à l'argent, Et la science de Dieu à l'or le plus précieux » comme l’enseigne le livre des Proverbes Chapitre 9 verset 10 ?

Hélas, le pouvoir de l’argent a gardé ses attraits. Argent et religion ont toujours fait bon ménage.  Rien d’étonnant alors que le métal blanc soit la manne des Églises. Il classe les fidèles. Il leur donne à chacun, sans le dire ouvertement, un numéro d’ordre, une importance différente.

Mais, là où la richesse est encore plus mise en valeur, c’est quand l’ARGENT devient le Graal de la bénédiction.

« On se glorifie dans son cœur et on se dit : j’aurai la paix et la prospérité en suivant les penchants de mon cœur » ; en d’autres mots on se dit: « Notre assemblée a été bénie, nous avons reçu une collecte importante, ou des dons suffisants pour aider une assemblée au bout du monde » ; ou encore untel a été béni financièrement dans son travail (entre parenthèse voilà le fruit d’une piété qui serait véritable.) Parce qu’un croyant qui progresse dans sa piété devrait obligatoirement se voir attribué, comme par miracle, une manne financière imprévue.

Le curseur de la foi a été placé sur la richesse.

L’évangile de la prospérité n’a jamais été aboli. Or, un croyant qui prospère et qui a de grands biens devra surmonter bien des épreuves.

Marc 10 :24 : « Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu! ».

 

La colère et la jalousie de Dieu (nous lisons cela au verset 20 du 29ème chapitre du livre du Deutéronome) s’enflamme contre cet homme, et l’Eternel effacera son nom du dessous des cieux. » Pourquoi ? Parce que la tentation de la convoitise est alors consommée. Et le pire c’est que cette tentation est perçue comme de la foi (c’est le faux dieu qui est décrit là, ce faux dieu appelé mammon par Jésus-Christ).

Mais cette tentation possède une marque : la marque de la bête.

 

 Apocalypse 13 : 17 : « … personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. ».

 Combien de croyants ont lu et relu ce passage, et leur aveuglement a fait qu’ils ont placé une frontière entre l’argent des croyants d’une part (un capital saint par essence, pur, digne de louange et justifié) et l’argent du monde d’autre part (un capital corrompu, impur, sale et injuste).

Leur constat semblerait être évident : Tout croyant en christ se trouvera dans l’impossibilité de faire du commerce, parce qu’il n’aura pas cette marque criminelle sur lui.

Et cette marque a toute de suite trouvé son objet de malédiction : une puce microscopique que l’on introduit sous la peau. Le mal serait cet objet que l’on souhaite rendre invisible ; alors qu’un autre objet plus important : l’argent, se dématérialise de plus en plus (se rendant lui aussi invisible)  mais qui se vénère plus que jamais.

 

Alors cette frontière entre le croyant et l’impie existe-t-elle vraiment ? Apocalypse 13 :17 nous montre-t-elle cette frontière ?

 La privation sera visible : on ne pourra plus faire du commerce sans avoir cette marque.

Qui ne pense pas que cette malédiction est destinée uniquement à ceux qui détruisent la terre, à ce monde de païens, de sans dieux ou à ces terroristes de la foi ?

Chacun, chacune a tendance à s’exclure automatiquement parce que faisant partie du peuple de Christ.

 

 Or, il y un homme de Dieu qui crie, devant l’autel, devant un autel de pierre qui cache de l’or ; et il crie que nous devrions nous examiner pour savoir si nous avons placé le totem de la richesse dans notre cœur. Nous n’avons pas besoin nécessairement d’être riche, la convoitise de la bénédiction suffit. Cette soif de bénédictions suffit à rompre l’alliance avec Dieu.

Quand Paul affirmait qu’il savait être dans la disette (le manque) comme dans l’abondance, il voulait sans doute nous révéler son cœur. Aucun objet de convoitise ne le faisait vibrer.

« Ce n'est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j'ai appris à être content de l'état où je me trouve. 12Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette ». (Philippiens 4:11-12)

Ce témoignage de Paul doit nous faire réaliser ce qui est juste : C’est d’aimer comme lui l’état dans lequel nous sommes amenés à vivre. Rien ne devrait nous faire perdre notre joie et notre paix.  Se contenter de ce que l’on a au présent est une marque divine. Mais vouloir toujours plus, toujours mieux, toujours davantage n’est pas une marque de foi ou d’excellence, c’est une marque de la bête.

Dès demain, dès ce treizième jour du mois de novembre, faites un acte de foi et de justice, brisez vos objets d’adoration (si vous en avez) !

Amen

dimanche 5 novembre 2023

JESUS ou JESUS-CHRIST ?

510

Par Eric Ruiz

 

Il existe des choses qui peuvent paraître insignifiantes, qui s’apparentes à des détails alors qu’elles ont une importance capitale pour comprendre le sens, l’intention du propos ; la vérité est souvent faite ainsi.


La Bible avec tous ses livres nous amène à saisir avec l’Esprit saint ces petits détails qui n’en sont pas.

Mais attention à ne pas retomber dans des dogmes que raffolent l’esprit religieux, comme aussi à ne pas se laisser bercer par une spiritualité mystique avec des absolus.

« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils » (Jean 14 :13).

De quel nom s’agit-il exactement et pourquoi laisse-t-on trainer comme un doute à ce sujet ?

 

Avez-vous remarqué que les Évangiles emploient tantôt Jésus seul ou Jésus avec son lieu de vie Nazareth (Jésus de Nazareth), alors qu’à d’autres moments, c’est une autre appellation : Jésus-Christ que nous trouvons ?

Bien que cela soit la même personne, il y a une différence très importante.

La première, la principale c’est que Jésus ou Jésus de Nazareth est un nom commun d’hommes. Ce nom s’inscrit dans une généalogie. Jésus est né de parents connus à une date précise et son corps a été enseveli à une autre date. La notion de temporalité est importante. Jésus, l’homme, ses dires et ses faits se rapportent à une période de l’histoire : Le premier siècle. Son récit tient du passé. Par conséquent, la référence de Jésus est terrestre et temporelle.

 

Jésus de Nazareth, c’est son identité terrestre.

 

Jésus sauveur (tel que son nom l’indique) ne l’était qu’en devenir.

Bien qu’il soit né d’une femme Marie, et du Saint-Esprit, il était certes Dieu fait homme, mais il n’était pas encore dans son intemporalité. Il était né de la terre mais pas encore du ciel.

En d’autres terme, Jésus de Nazareth n’aurait rien pu  changer fondamentalement chez les humains qu’il a rencontré. Par contre Jésus-Christ est véritablement notre Sauveur avec un grand S.

Jésus est mort sur la croix et c’est Christ qui l’a ressuscité.

Christ n’est pas une particule rajoutée. Christ, le Christ c’est Christo en grec, c’est le oint, le Messie ; C’est une onction divine qui s’est rajoutée.

Historiquement, tant que Jésus de Nazareth n’a pas été baptisé d’eau par Jean le Baptiste, sa mission intemporelle ne pouvait commencer. Mais  au moment où « il sorti de l’eau, Jésus vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui, comme une colombe…Aussitôt l’Esprit poussa Jésus dans le désert. » (C’est ce qu’on lit dans l’Évangile de Marc). Voilà le commencement des actes du Christ Jésus.

Les jours de sa chair nous renvoie aux nôtres et Jésus né de Marie est aussi fait de chair et de sang qu’un autre humain.

C’est l’onction, Christ qui donne la puissance à Jésus.

 

Et c’est Christ qui lui donne son identité céleste.

 

Son identité fait alors qu’il brise le temps. Jésus-Christ devient intemporel, il est présent, passé et futur. Sa mission est intergénérationnelle et touche toutes les nations.

 « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. », mais on ne peut pas le dire de Jésus.

 

Si bien que pour en arriver là, Jésus de Nazareth a dû faire l’expérience par un apprentissage fait de souffrances, de sacrifices pour être prêt à être oint, pour que sa fonction vienne du Père, pour être Jésus-Christ.

Hébreux 5 :7-8 nous renvoie directement à ce dur labeur humain.

« C'est lui (Christ) qui, dans les jours de sa chair,…a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. ».

Ici on parle d’un enfant, Jésus, qui est devenu Fils par son obéissance à souffrir pour son Père (Père céleste).

Jésus nous donne la voie à suivre pour nous qui sommes de la race humaine, cette même race dont il est issu.

 

Dans le texte biblique, il y a  des mots qui sont fondamentaux et qui viennent terminer le verset 7 : « ayant été exaucé à cause de sa piété ».

Si on reste attaché à des doctrines religieuses, Jésus aurait toujours été exaucé du Père parce qu’il était Dieu dès le départ, dès sa conception dans le ventre de sa mère, Marie.

Penser ainsi est faux et provoque de l’idolâtrie, car cela abouti à concevoir qu’un élu est prédestiné et qu’il n’a pas grand-chose à faire pour plaire à Dieu. L’évolution se fera naturellement, sans effort ».

 

Bien-sûr que Jésus a toujours été ce fils en devenir. Mais il devait grandir en maturité pour atteindre un état de fils et ne pas rester l’enfant divin qu’il était au départ.

Jésus a donc connu son temps de consécration…seulement après qu’il ait obéit de nombreuses années en souffrant ce que d’autres souffrent. Cette piété n’était pas une simple formalité.

Jésus a été tenté en toute chose ; Hébreux 2 :18 « car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il(Jésus) peut secourir ceux qui sont tentés. »

Ce détail qui n’en est plus un, nous aide à comprendre que nous avons aussi à vivre ce passage indispensable ; nous avons à passer par la piété pour devenir « fils de l’homme ».

Si nous ne faisons aucun travail, si nous ne labourons pas notre champ, la semence divine qui y tombera ne portera aucun fruit.

 

Alors un petit rappel concernant « le fils de l’homme ». Cette appellation n’est pas un titre, même si elle est souvent employée à la place de Jésus-Christ dans les Évangiles. Nous sommes tous fils de l’homme. Mais il y a le fils de l’homme déchu descendant d’Adam et le fils de l’homme descendant de Christ (vous voyez là, il n’y a pas de descendance directe venant de Jésus de Nazareth). Il y a par conséquent un Fils de l’homme déchu et un fils de l’homme gracié et glorifié qui aura une lignée : la lignée christique.

Et ce fils de l’homme gracié ne l’est pas dès sa naissance ; Même s’il est consacré, comme l’était Samson par exemple. Il devra passer par des étapes importantes : par 7 tonnerres ou par les 7 esprits de Dieu qui sont devant son trône (je vous encourage à lire ou écouter les « 7 tonnerres » ou « Dieu : un seul esprit ou 7 esprits ? »).

 

Maintenant que nous avons compris que le nom de Dieu suit un processus d’évolution sur terre : La question de savoir QUI prier ou avec quel nom doit-on baptiser, ne devrait plus se poser.

On ne devrait pas prier l’homme Jésus parce que son identité reste rattachée à la terre. Par contre Jésus-Christ, lui a une identité céleste qui nous permet une relation avec le Père.

Or, les choses ne sont pas si simples.

Maintenant allons plus loin, car on est en droit de se poser quelques questions concernant la prière de l’apôtre Pierre dans le livre des Actes chapitre 3 verset 6 qui associe l’identité terrestre à l’identité céleste du fils de l’homme.

« Alors Pierre lui dit: Je n'ai ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ».

Je sais, que cette prière de Pierre est devenue pour certaines sectes religieuses la seule prière juste et exauçable (comme si oublier un des noms : Jésus, Christ, ou Nazareth pourrait rendre anathème la prière ; et par voie de conséquence son exaucement) ; mais comme je le disais déjà plus haut, ne retombons pas dans les liens et les chaines des religions.

Cette prière est faite dans un contexte. Pierre ici, rend témoignage à Jésus l’homme Dieu venu donner sa vie et à Jésus-Christ, le oint qui agit selon l’esprit du Père (c’est un double témoignage). Ce double témoignage, Jésus en parlait directement dans la prière du notre Père quand il dit : « Que ta volonté soit faite sur la terre (premier témoin) comme au ciel  (deuxième témoin)».

Dieu a bien une double volonté, comme un double témoignage (un témoignage terrestre comme un témoignage céleste) ; et « au nom de Jésus-Christ de Nazareth », Pierre insiste particulièrement sur cette double volonté divine.

 

De même, regardez bien quand Pierre et Jean rendirent témoignage à Jérusalem devant les chefs du peuple, les anciens et les scribes ainsi que le souverain sacrificateur, pour savoir de qui il tenait la guérison d’un malade , voilà ce que dit Pierre :  « Pierre rempli du Saint Esprit leur dit ; C'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. ». Revoilà le double témoignage.

Avons-nous besoin forcément de ce double témoignage pour prier notre Père qui est au ciel ou pour baptiser les nouveaux croyants? C’est une question qui a du sens.

Ma réponse : Je ne le crois pas.

 

Mais pourquoi ne pas prier alors Jésus seul ? (car c’est ce que semble dire Pierre un peu plus loin toujours au chapitre 4 du livre des Actes) « Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle. 12Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés ».

Oui en effet Pierre parle d’un seul nom « Jésus » comme le seul nom donné aux hommes pour être sauvé. Mais là aussi le contexte est important pour ne pas se perdre dans les méandres d’un dogmatisme aveugle.

Pierre parle de Jésus de Nazareth, de ce témoin terrestre, en tant qu’homme divin rejeté, mis à mort au même titre qu’un bandit, un imposteur, mais qui a porté nos infirmités à la croix pour que nous soyons sauvés. Pierre est toujours dans un discours d’exhortation visant à faire réaliser que le sacrifice de Jésus (d’où l’importance de son nom Jésus) était unique pour notre salut à tous et qu’il ne viendra personne d’autres, aucun autre messie portant un autre nom.

Pierre, (animé du Saint-Esprit) souhaitait en parlant ainsi que leurs accusateurs fassent le lien entre Jésus, l’homme terrestre et Christ l’esprit céleste dont il était entièrement rempli. C’est d’ailleurs ce que firent leurs accusateurs en partie seulement, puisqu’ils le rejetèrent ; nous lisons : « … ils furent étonnés, …et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus…Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. ».

Les religieux, dans les faits, acceptaient volontiers le Christ, le Messie, mais ils bannissaient le fait qu’il soit en Jésus de Nazareth.

En fait, il n’acceptait pas le  témoignage terrestre. Ils n’acceptaient pas ce que Pierre proclamait…

Actes 2 :36 : «  Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié ».

Le résultat de tout ce discours de Pierre, c’est que eux, les juifs comme personne d’autres n’ont pas à faire un choix entre Jésus ou Christ ; c’est Jésus-Christ que nous acceptons : le témoin terrestre et le témoin céleste, simplement parce que tout s’est réalisé selon la volonté de Dieu.

« Pierre leur dit : « repentez-vous, et que chacun soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ».

 

Alors, comprenant ces choses, jugeons nos paroles. Ceux qui prient toujours « au nom de Jésus », d’une manière automatique, n’ont-ils pas mis le Saint esprit à la porte ?

 Ou n’ont-ils pas idolâtré l’homme Jésus ?

Se poser les questions justes aide toujours à examiner sa foi.

Ne soyons pas puritain ou dogmatique comme je le disais au début de ce message. Si dans notre cœur nous avons conscience que Jésus est venu sur terre accomplir sa mission de salut et qu’il est le messie promis et que Jésus-Christ vit éternellement par l’Esprit saint dans celui qui croit, notre témoignage est vrai.

Que nous prions au nom de Jésus, ou au nom du Christ, ou au nom de Jésus-Christ de Nazareth ou encore au nom du Père du fils et du Saint-Esprit, ce que Dieu exauce, c’est la vérité que nous avons dans le cœur. Lorsque Jésus demanda à Pierre : qui il était, « Pierre lui répondit : Le Christ de Dieu ».

Prier « au nom du Christ » n’est pas choquant si j’ai conscience comme Pierre que Jésus est venu incarner Christ.

Encore une fois si je pense à une autre personne, prier au nom du Christ devient anathème, car le témoin terrestre est rejeté.

Dieu n’exauce pas des mots mis bout à bout comme une formule magique. Le disciple n’est pas, ni un magicien, ni un druide.

Mais si notre cœur est partagé, alors nos prières nous condamnent parce qu’elles ne sont pas conduites pas l’Esprit saint mais par des idoles. Ce sont ces idoles-là qui barrerons la route à nos prières.

Laissons-nous guider comme Pierre l’était par le Saint-Esprit. Il priait  différemment selon le contexte, mais toujours dans l’idée de réconcilier son entourage avec Dieu, ce Dieu unique venu sur terre en chair, pour faire la volonté de son Père au ciel.

Amen.