dimanche 25 octobre 2020

DIEU EST-IL CAPABLE DE HAÏR ?

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Par Eric Ruiz


« J’AI AIME JACOB, ET J’AI HAI ESAU »

Je suis tombé sur ce verset de Malachie, qu’un chrétien avait mis sur un groupe Facebook, (plus de 300 mille membres) pour que l’on puisse réagir. Il avait rajouté : Y-a-t-il en Dieu de la haine ?


Les réactions, ont été nombreuses, mais elles allaient bien-sûr dans le sens habituel :

« Dieu aime Jacob, surtout parce qu’il savait qu’il allait devenir Israël sa bien-aimée et il a maudit Esaü puisqu’il ne l’aime pas, lui, qui dès le ventre de sa mère serait déjà apostât » ; Ou encore, une réaction souvent répétée :  « Dieu fait ce qu’il veut, il aime ou il hait qui il veut (le déni, la peur d’aller plus loin) ».

Toujours la même rengaine qui ne laisse aucune place à un autre destin. Tout est déjà écrit sur nos vies. Il y a les vases vils et il y a les vases d’honneur qui se voient dès la naissance. La fameuse prédestination qui place celui qui est aimé (Jacob) comme modèle : c’est l’enfant terrible, capricieux, mais il ne faut rien lui dire (chut !), c’est le fils à son papa, il est déjà choisi.

En fait, il y a eu une réaction de quelqu’un que j’ai trouvé juste. Il posa cette question : « Je suis troublé, comment Dieu peut-il haïr quelqu’un ? »

Comment peut-il haïr, lui, qui nous demande d’agir comme lui : de pardonner à celui qui nous veut du mal, de donner à celui qui veut prendre de nous, et de ne pas maudire mais de bénir nos ennemis ; Et de surcroit comment Dieu peut-il haïr un fils d’Isaac, petit-fils d’Abraham, fils de la promesse ? C’est dépourvu de sens.

En plus il a aimé Jacob… j’en doute aussi.

Comment peut-il aimer comme nous nous aimons, un fils trompeur, idolâtre, infidèle.

Israël est appelée par la suite : « Israël l’infidèle » par de nombreux prophètes (Jérémie ou Esaïe) puis on lit aussi « Israël la répudiée » ou « Juda la perfide ».

C’est seulement Sion, un petit lieu en hauteur de Jérusalem qui est appelé Sion la belle, beauté parfaite, ma bien-aimée, ma montagne sacrée.

Quand Dieu aime il ne fait pas comme nous, il ne fait pas de différence entre un être et un autre, entre un peuple et un autre.

La seule différence qu’il pointe : c’est la sainteté d’un côté et la souillure de l’autre. Pour lui, c’est l’esprit et non l’être qui importe. Celui qui se souille se répudie lui-même, il se déshérite. Celui qui est saint, ce n’est pas un chef de tribu comme Jacob ou l’égal d’un pharaon comme Joseph, c’est le plus petit, celui qui est serviteur de tous.

Alors, si Dieu hait comme l’homme… et que cela ne choque pas un croyant, c’est que la haine a déjà rempli son cœur et qu’il condamne plutôt qu’il aime.

Il y a plus d’une contradiction qui saute aux yeux, sur la haine de Dieu:

Dieu a chassé Adam du jardin d’Eden par sa désobéissance, mais il ne l’a pas haï, il l’a châtié, l’obligeant à gagner sa vie à la sueur de son front. Dieu n’a même pas haï Caïn, qui a assassiné Abel ;

Il l’a maudit certes, en le faisant errer sur la terre mais il l’a protégé en posant sur lui un signe contre une probable vengeance, pour que ceux qui le trouvent ne le tue pas et que sa mort, si elle intervient, soit vengée sept fois.

Dieu aime ses enfants, mais les voyant se détourner de lui, il les châtie.

Donc, cette pensée de haine, qui consiste à haïr au point de désirer l’extermination de la personne… d’où vient-elle, cette pensée vis-à-vis d’Esaü ?

Qui l’a exprimée ainsi en premier ? N’est-ce pas sa mère, Rebecca ?

Rebecca qui, recevant la prophétie que l’ainé de ses jumeaux sera assujetti au cadet, elle en a conclu que Dieu plaçait son affection sur Jacob, le préférant à Esaü.

Mais ce sentiment n’est pas divin, c’est un sentiment humain, qui base sa préférence sur une idée reçue.

Oui, elle reçoit une parole de Dieu, mais c’est son interprétation qui montre le cœur de Rebecca.

Par conséquent, elle pensait avoir le consentement de Dieu pour repousser Esaü et de ne pas aller dans le sens de son mari, qui l’aimait ; alors elle complota contre son fils et son mari, au final.

Par conséquent, voir Rebecca comme le prolongement de la voix de Dieu, c’est aller un peu fort, vous ne pensez pas ?

En fait, Dieu a haï Ésaü, c’est vrai, en le délaissant, en ne s’occupant plus de lui, en le laissant errer seul, sans parole, sans aide, en livrant même son héritage aux chacals du désert (Malachie 1 :3), le laissant en prise avec sa propre chair.

C’est elle, sa chair qui allait totalement le briser comme avec une épée (Il ne devait vivre que par l’épée, je vous rappelle la prophétie d’Isaac, le concernant).

Mais quand Dieu fait cela, c’est parce qu’il a un plan : « Faire disparaitre le vieux levain » comme dit Paul dans 1 Corinthiens 5

Dieu savait qu’Esaü allait vouloir se venger… eh bien, pour le protéger de lui-même, d’abord, puis des autres ensuite, il avait prévu de l’exiler. Mais il savait d’avance aussi qu’il serai béni après avoir brisé le joug de son frère.

Maintenant, ce que dit le prophète Malachie au chapitre1, cette haine qu’il a eu pour Esaü, elle est aussi pour Jacob, puisque la prophétie, l’oracle est pour Israël.

Dieu en veut à Israël comme il en voulait à Esaü.

Mais, montre-t-il une haine exterminatrice ?

Il montre une position extrêmement ferme qui ne changera jamais vis-à-vis de l’importance de la profanation qui a été faite.

Je le répète, haïr Esaü qui est Edom et haïr aussi Jacob revient à projeter ce peuple rebelle au sol, dans l’humiliation la plus totale, pour qu’une partie au final, revienne à Dieu.

Lorsqu’il est écrit : » Qu'ils bâtissent, je renverserai,…  Peuple contre lequel l'Eternel est irrité pour toujours… on les appellera pays de la méchanceté… Vous, vous profanez mon nom… »,

Cela revient à comprendre que l’offense que reçoit Dieu est à un tel niveau, que sa colère ne pourra jamais s’atténuer.

Dieu montre que sa haine devrait être éternelle.

La profanation des israélites est impardonnable. Ce n’est pas à eux d’essayer de revenir, c’est trop tard, ils sont allés beaucoup trop loin ; c’est à Dieu, maintenant, de cesser sa colère pour qu’ils puissent revenir à lui (attention : si Dieu le veut).

Dieu nous montre que sa colère est justifiée et que sa dureté ne devrait pas changer ; Et donc Israël, comme Edom serait logiquement vouée à l'extermination, c’est le seul châtiment cohérent et juste.

Or, ce n’est pas ce que Dieu veut et ce n’est pas non plus ce qu’il dira à d’autres moments.

Amos par exemple dira à la fin de son livre au chapitre 9, la prophétie suivante :

« je relèverai de sa chute la maison de David, j'en réparerai les brèches, j'en redresserai les ruines, et je la rebâtirai comme elle était autrefois
Afin qu'ils possèdent le reste d'Edom et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué
 ».

Il y a un reste épargné parmi la maison de David (Jacob-Israël) et un reste épargné parmi Edom (Esaü) qu’il rassemblera, qu’il unira ensemble.

Pourquoi un tel revirement de la part de Dieu ?

Car la haine de Dieu n’envisage pas l’extermination. Il prépare une récolte même dans les endroits les plus secs et stériles. Il fait pousser une fleur sur de la pierre.

La haine de Dieu : c’est d’épargner un reste ; c’est de donner encore sa chance à des repentis ; c’est de montrer que sa colère n’est pas humaine, et qu’elle ne dure pas toujours.

Parce qu’il faut bien comprendre que la haine de Dieu est bien différente de celle de l’homme. Il n’a absolument pas les mêmes intentions que nous : humain charnel.

Dieu ne quitte JAMAIS des yeux son plan de REDEMPTION, alors que l’homme voit toujours passer devant ses yeux la mort, la destruction, la séparation définitive (Il voit l’étang de feu comme une fin en soi, pas comme un temps d’épreuves si long qu’il semble être comme l’éternité).

Quand Dieu sépare, c’est souvent pour rassembler autrement, mais pas pour exterminer.

D’ailleurs, l’apôtre Paul possède cette connaissance. Il a expérimenté lui aussi la haine du Seigneur vis-à-vis de ses propres frères:

Il va réagir, lui aussi, d’une manière surprenante avec les Corinthiens.

« On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père (pour en revenir à Esaü c’est au point, lui, où il est prêt à vendre sa bénédiction et ensuite à tuer son frère). Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'avez pas été plutôt dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous! (comme Esaü a été ôté du milieu d’Israël)

3Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel acte. 4Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus, qu'un tel homme soit livré à satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. » (1 Corinthiens 5 :5)

Voilà le sort que réserve Paul au croyant impudique, enflé d’orgueil ; c’est le même sort qu’’Esaü, puis qu’Israël a reçu: « qu’il soit livré à Satan pour la destruction de sa chair afin que son esprit soit sauvé ».

Le pardon à ce moment-là leur a été enlevé pour qu’ils connaissent les profondeurs de satan.

Esaü l’a vécu ainsi; mais quand il revoit son frère après toutes ces années, c’est un nouvel Esaü que nous voyons, il a complètement changé.

Voilà comment Dieu hait ceux qu’il livre à Satan. Et croyez-le ce ne sont pas des histoires isolées, seulement pour quelques-uns. Ne l’a-t-il pas fait aussi pour Job ? Job n’a-t-il pas été livré à satan ?

« L'Eternel dit à Satan: Voici, je te le livre: seulement, épargne sa vie.
Et Satan se retira de devant la face de l'Eternel. Puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. Et Job prit un tesson pour se gratter et s'assit sur la cendre.
 » (Job 2 :6-8)

Vous voyez, sa haine à Dieu, c’est en fait son amour ; une haine qui n’a rien à voir avec la nôtre, elle ne condamne pas, elle châtie pour nous rendre meilleure, pas pour nous faire disparaitre.

Dieu veut briser les vases vils, certes, mais dans le but d’en faire des vases d’honneur plus tard.

C’est le Dieu de la rédemption, celui qui a pour plan, le rachat.

Il redonne la vie à un mort, c’est le Dieu de la résurrection…Il a pour plan, le renouveau.

La mort a été vaincue par la résurrection ; Et Dieu est la résurrection, la vie.

C’est pourquoi il n’y a pas la moindre once de mal en Dieu.

Alors, c’est vrai qu’un esprit régénéré, un être inspiré du Saint-Esprit peut haïr comme Dieu hait, mais sans oublier de le faire dans le corps de Dieu, en parfaite décision avec d’autres croyants eux-mêmes inspirés (c’est ce qu’a fait Paul : 4Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus,).

Et dans ce cas-là, il vont livrer ensemble des hommes charnels au diable…mais pour les sauver. Quand on dit cela aujourd’hui, livrer quelqu’un à satan, on a l’impression d’être soi-même satanique. Mais la vérité a tellement été transformée. Qu’on ne sait plus qui est satan (relisez , réécoutez mes messages n’ont pas sur ce personnage, mais sur cet esprit)

La haine de Dieu ce n’est pas satan et ce n’est pas envers satan.

Satan Dieu le sait, il fait une œuvre qui le trompe ; et vous en ayant les yeux rivés sur satan, comme si il avait le monopole de la haine, vous faite une œuvre qui vous trompe aussi.

Dieu a une haine positive, alors que la haine humaine est destructrice. Elle n’entrevoit aucune récolte à suivre.

Le champ est brûlé, tout est perdu, point.

Alors que pour le Seigneur, un champs brûlé produira par la suite de meilleures récoltes.

« nous étions aussi autrefois insensés, rebelles, abusés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l'envie, dignes d'être haïs, et nous haïssant l'un l'autre. »Tite 3 :3

« dignes d'être haïs, » : Le salaire que nous méritons tous, nous et Jacob comme Esaü, c’est la haine et la mort.

Mais il a plu à Dieu, de mettre la rédemption au sommet de sa nature.

Son plus grand plaisir, n’est pas de dominer ou de vaincre, c’est celui de sauver.

Quand on a compris et expérimenter le secours de Dieu, comment peut-on ensuite envisager qu’il soit exterminateur dans une histoire passée ?

Il ne change pas.

Il ne vient pas se réjouir de nous voir brûler, il vient nous arracher du feu.

Mais son avertissement est effrayant!!!! Malachie chapitre 1 est effrayant de condamnation, allez disons-le de haine.

Alors, pourquoi Dieu agit-il ainsi par ses prophètes ?

Eh bien, c’est pour une raison juste :  il sait que son peuple est devenu insensible, léger, tiède, se complaisant dans la corruption et qu’il change la balance de la justice comme il veut.

On va lire Jude 1 :22-23, (mais dans la version Martin, qui est vraiment différente des autres et qui me parle plus clairement).

« ayez pitié des uns en usant de discrétion; Et sauvez les autres par la frayeur, les arrachant comme hors du feu, et haïssez même la robe souillée par la chair.»

Ah, vous voyez : Dieu nous demande de haïr ?

Non, ici il nous dit, pour certains, de les reprendre en toute discrétion, un à un, en douceur, sans les effrayer, pour les sauver du malheur.

Mais pour d’autres, il faut agir beaucoup plus vite et taper plus fort.

Il faut les impressionnés,(les effrayés comme si le feu du ciel descendait sur eux) car on est ici alors, dans une urgence absolue : Ils ont mis leur vie en péril ; et leur faire peur, les faire trembler, c’est un peu comme les arracher du feu.

Quelqu’un qui va traverser la rue sans voir une voiture arriver…vous lui crier dessus, vous ne lui parler pas en baissant la voix  et en usant de discrétion ; et si vous pouvez même, vous l’arrachez violemment de l’endroit où il va se faire percuter.

Maintenant : « haïssez même la robe souillée par la chair »

Eh bien ces soi-disant croyants qui sont dans l’urgence absolu (comme dans un coma qui mène à la mort) sont allés beaucoup trop loin dans la souillure de leur chair ; et ils doivent comme ceux qui les reprennent se méfier de leur chair jusqu’à haïr leur vêtement.

Cette position est une attitude d’horreur de la souillure au point de fuir même ce qu’ils portent.  Tout ce qu’ils manifestent est sale, tout ce qu’ils portent a été sali.

C’est plus qu’une mise en garde, c’est  un cri d’horreur, de répugnance. C’est vomir littéralement les œuvres charnelles qu’ils font.

Ils sont impurs de la tête au pied et des pieds à la tête.

Alors, leur parler d’un feu éternel, de la destruction de leur vie, de la perte de leur âme, c’est leur mettre des claques en plein visage pour les faire sortir du coma.

Donc, si vous avez bien compris : Nous devons, nous qui avons l’Esprit saint, arrêter de nous obstiner avec ceux qui préfèrent le mal.

Nous les avons repris maintes et maintes fois dans la douceur, priant pour eux, priant même avec eux, mais rien à changer.

Alors nous devons laisser un temps nos êtres chers errer dans la mare de leurs péchés, les laisser s’embourber dans la boue, les abandonner à leur jouissance maléfique, au point qu’ils ne puissent plus pouvoir respirer autrement, non pas par haine, par goût de vengeance mais par amour pour eux.

Satan fera une œuvre qui le trompe en brisant leur corps comme leur cœur, pour finalement, les amener à la repentance et ils diront comme Job : « Mon oreille avait entendu parler de toi; Mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre ».

Je vous demanderai alors de haïr comme Dieu ( ouah !)

Pourquoi ? Parce que la haine de Dieu, a dépassé la loi du talion, ce n’est plus œil pour œil : c’est sa grâce, c’est de la bonté, c’est une forme très élevée de compassion.

Vous savez, haïr tout comme aimer, sont des sentiments humains qui n’existent plus en Dieu, en tous les cas qui n’existent plus de la manière dont nous les avons expérimentés dans la chair.

L’amour et la haine, spirituellement  sont intégrées dans cette nouvelle relation de Dieu aux autres, que l’on nomme : « agapao »en grec.

Dans cet amour agapao, il y a la rédemption, il y a donc de la violence pour châtier celui qui est en train de se perdre, pour faire revenir un mort à la vie.

Mais en Dieu, il n’y a jamais de préférence, il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais.

Il y a une manière d’agir pour les uns qui se laissent dominer par la convoitise : les aimer en les reprenant dans la douceur.

 Et une manière beaucoup plus impressionnante et forte d’agir pour les autres, qui se vautrent dans la convoitise : les haïr en les livrant au diable.

Cela paraît dur et impressionnant…

Mais n’oublions pas la réalité : c’est qu’il n’y a plus ni juifs ni grecs, comme il n’y a plus ni haine, ni amour en Dieu.

Il y a une entité nouvelle : Agapao ; une nouvelle nature. Toutes choses sont devenue nouvelle : La haine comme l’amour aussi.

Amen

dimanche 18 octobre 2020

SATAN NOUS BARRE LA ROUTE…Comment ?

 353

Par Eric Ruiz

 

Lors du dernier message  je vous parlais de la terre où s’est réfugié Esaü ; Cette terre où s’est multiplié un peuple du nom d’édomites ; Ce lieu étrange, désertique, couvert de cavernes et de grottes : qu’est Paran [Paw-rawn’].

Paran que l’on trouve onze fois cités dans la Bible ; 11 comme pour nous dire qu’il y a des ouvriers de la onzième heure qui y seront sanctifiés.

Mais, comme tout ce qui est naturel se retrouve dans le spirituel, nous savons maintenant que la grotte et le désert prennent leur source (si on peut dire), dans le recueillement solitaire, tel un moine cloitré comme un ermite, cherchant au fond de sa grotte, au fond de lui-même, la sanctification.

Nous devons dans ce lieu ingrat, ce lieu de solitude, ce lieu sec et aride de notre cœur, chercher la paix et arracher les racines d’amertume qui s’y trouvent et qui nous empêchent de pardonner, pour aimer.

Ce n’est pas un hasard non plus, si c’est dans ce lieu (Paran) que Moïse planta sa tente avec les enfants d’Israël, juste avant d’aller explorer le pays de Canaan, la terre promise.

Le livre des Nombres, au chapitre 13 (le nombre de la justice) nous dévoile dans les détails, les circonstances de cette expédition : de la préparation, à sa réalisation, jusqu’à son retour.

Vous allez voir, l’histoire de cette épopée biblique est remplie de pédagogie, pour nous instruire sur la grâce divine.

Le texte ne nous dit pas combien de temps les enfants d’Israël campèrent dans cette partie du désert, mais en tous les cas, le temps de l’épreuve a été suffisamment long pour se préparer ; Car la tache de Moïse n’était pas facile.

Il avait dû auparavant contenir une vague de contestation, de mécontentement quasi généralisée.

La colère de Dieu tomba sur le peuple qui réclamait de la viande à la place de la manne ; et la colère de Dieu tomba aussi sur Aaron et Marie qui répandaient des calomnies sur Moïse. Mais à un moment donné le temps de Dieu arriva et l’Eternel parla à Moïse pour qu’il envoie des éclaireurs monter et explorer le pays de Canaan.

Moïse commença donc par sélectionner les chefs de chaque tribu des enfants d’Israël : Un chef par tribu.

Ce n’est pas ce qu’ils y ont vu de l’autre côté de la frontière qui est important, mais c’est leur retour qui est très significatif ; le retour des 12 chefs de chaque tribu à Kadès (Kadech) dans le désert de Paran.

En fait, ce qu’ils vont raconter chacun de leur périple, montrera leur niveau de sanctification, celui qu’ils avaient acquis dans le désert avant de partir.

Moïse leur avait dit de la part de Dieu que cette terre était celle que L’Eternel leur avait promise, là où coulent le lait et le miel, là où les fruits sont abondants et de grandes qualités.

Mais, l’esprit de rébellion était toujours présent, car mis à part Josué, fils de Nun de la tribu d’Ephraïm et Caleb, fils de Jephunné de la tribu de Juda, tous rapportèrent que le peuple adverse était puissant, des géants y régnaient et les villes fortifiées étaient très grandes, et qu’ils allaient à coup sûr s’y casser les dents.

Bref, ils furent effrayés par l’adversaire. Et ils murmurèrent encore, ils protestèrent à nouveau contre Moïse (en fait, ils remirent carrément en cause sa fonction de prophète).

L’enseignement que nous donne ce passage est essentiel ; et c’est exactement la situation que nous vivons en 2020.

Le chemin de la terre promise, met en lumière… une grande tribulation. Et cette grande tribulation a pour but de révéler les cœurs.

La tribulation révèle les sanctifiés, ceux qui sont vraiment d’Israël ; en fait elle pose sa lumière sur le petit groupe de sanctifiés que formeront ces ouvriers, ces guerriers de la dernière heure.

Deux hommes seulement, se sont sanctifiés dans le désert de Paran [Paw-rawn’], les autres ont gardé leur amertume et leur mauvais cœur.

Moïse avait vu la consécration de Josué bien avant, dès sa jeunesse (Nombre 11 :28) puisque c’est lui qui changea son nom de Hosée en Josué.

En changeant son nom, Moïse officialise le fait que Dieu délivrera maintenant par Josué.

Moïse avait vu son successeur, puisque Josué c’est celui qui délivre, qui sauve, c’est l’hébreux Yehoshua, « l’Eternel est salut », la même étymologie que Jésus, Yeshua. Il n’y a pas une grande différence entre les deux noms (Hosée et Josué) vous en conviendrez, mais la syllabe Yah, abréviation de YHWH lui confère le ministère de serviteur de Dieu. Et la différence est de taille, puisque Josué sera oint pour conduire le peuple hébreu en Canaan.

Et pour Caleb, alors ?

« Et Caleb (Nombre 13, verset 30) fit taire le peuple devant Moïse, et dit : Montons, et emparons-nous du pays, car c’est sûr nous y serons vainqueurs ».

Le courage : c’est ce qui sélectionne les hommes de foi comme au temps du juge Gédéon.

Donc, les contestataires (les chefs des 10 autres tribus) auraient dû se rappeler aussi l’ancienne prophétie de Jacob-Israël pour Ephraïm que l’on peut lire dans Genèse 48:

Lorsqu’il prophétise que : « son frère cadet (Ephraïm) sera plus grand que lui (Manassé), et que sa postérité deviendra une multitude de nations… Et il mit Ephraïm avant Manassé

Eh oui, Josué est de la tribu d’Ephraïm ; n’arrive-t-il pas devant Manassé qui n’a pas le courage d’aller combattre les habitants de Canaan?

Et Caleb, ne vient-il pas de la tribu de Juda,  n’est-ce pas « celui qui reçoit la louange de ses frères… celui qui revient du carnage… et qui met sa main sur la nuque de ses ennemis », (exactement comme l’a prophétisé Israël sur Juda) ?

Alors pourquoi sont-ils encore si incrédules, alors que Moïse ne fait que de répéter leur avenir qui a déjà été dicté par Jacob-Israël ?

Nous en avons la certitude maintenant, mais Dieu savait que Juda et Ephraïm seraient les seuls unis dans le même combat, parce qu’ils avaient un cœur humble et qu’ils se sont vraiment sanctifiés dans le sac et la cendre.

Les autres n’ont pas voulu comprendre que ce passage de frontière vers la terre promise, était comme la Pâque (Pessah qui signifie passage, ou encore sacrifice) et qu’ils devaient se libérer du levain, sacrifier leur orgueil pour passer en terre promise.

Le retour des chefs des tribus se sont faits précisément à Kadès (Kadech). Kadesh : lieu qui signifie « saint, consacré ».

Seuls, Josué et Caleb ont montré par leur parti pris pour Moïse, qu’ils étaient bien saints et consacrés.

Et beaucoup plus tard, le prophète Ezéchiel le rappellera dans sa prophétie : « Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel: Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d'Ephraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées; je les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma main. ».

Donc Caleb et Josué, ou Juda et Ephraïm ne formaient plus qu’une entité dans la main de Dieu, un seul bois.

Caleb, dont le nom signifie « chien » était sans doute aussi fidèle que cet animal envers Josué (envers qui il avait décelé l’homme consacré) et devait le suivre comme son maître. Ce qu’il disait il le disait aussi, ce qu’il faisait il l’imitait à son tour.

Alors pour nous, ce que nous enseigne l’expérience de Kadès (Kadech) : c’est surtout comment entrer en terre promise, comment entrer dans le royaume de Dieu, sans y être refoulé.

Kadès (Kadech) est une ville frontalière située entre Edom et Juda, entre l’incrédule et l’homme de foi. Il y a un rendez-vous divin sur ce lieu ; un rendez-vous à ne pas manquer.

Si lors de ce rendez-vous notre préparation ne vise pas une vraie consécration ; si la solitude, le retour sur soi-même n’efface pas l’amertume, nous refuserons alors les tribulations à venir.

Nous refuserons d’être ces ouvriers de la dernière heure qui vont travailler dans la vigne du Seigneur.

Les géants de Canaan nous montreront alors un visage de démons prêts à nous engloutir.

L’épreuve à venir sera trop forte pour un peuple incrédule, qui n’aura pas placé sa foi sur la parole révélée comme au départ, mais qui aura placé sa foi sur ses propres forces, donc sur un dieu étranger.

Kadès (Kadech) est un lieu terrible où éclate un jugement. Un lieu où l’on pleure sa défaite en réalisant son manque d’obéissance à la parole de Dieu ; comme un lieu, aussi, où l’on conteste, où l’on se dispute avec le droit divin et c’est un lieu où l’on meurt (c’est là qu’est décédé Marie sœur d’Aaron) ; mais… c’est aussi un lieu où l’on proclame la victoire face à un ennemi redoutable, parce que la parole demeure en soi.

Psaumes 29 :8 : «  La voix de l'Eternel fait trembler le désert; L'Eternel fait trembler le désert de Kadès. ». 

Quand Dieu parle, quand il sonne de la trompette, tout être vivant devrait s’agenouiller pour prier, s’abaisser dans l’humilité en méprisant ses passions et ses désirs charnels.

Il devrait comme l’indique David dans le Psaume 29 « se prosterner devant Dieu avec des ornements sacrés ». Quels sont ces ornements sacrés ?

Le parfum de la repentance, la saveur du sacrifice, la douceur de l’humilité.

David finit son Psaume 29 par au verset 11 : « L'Eternel donne la force à son peuple ».

N’est-ce pas cette force qui a manqué aux 10 chefs des tribus revenant de Canaan ?

Ils manquaient de force, car plutôt que s’abaisser en entendant la voix de Dieu, ils se sont retournés contre la voix, ils se sont opposés à la parole de Dieu, en l’apostrophant, sans égard, ni respect. Alors, ils se sont eux-mêmes jugés incapables, et le résultat…

Voyons la réalité :

Deutéronome 32 :51 « parce que vous avez péché contre moi au milieu des enfants d'Israël, près des eaux de Meriba (dispute), à Kadès, dans le désert de Tsin, et que vous ne m'avez point, sanctifié au milieu des enfants d'Israël. Tu verras le pays mais tu n’y entreras point».

Où se trouve maintenant Kadès (Kadech) pour nous croyants dispersés dans les nations ?

C’est évident comme la nouvelle Jérusalem, ce n’est pas au Moyen-Orient qu’il faut aller chercher ce lieu mystique, ce n’est pas non plus dans un quelconque désert.

Mais où alors ?

Eh bien, Dieu nous amène, comme si c’était naturel, chacun vers notre lieu désertique, là, où soit nous nous rebellerons contre lui, trouvant de l’injustice dans ce qu’il nous fait vivre, ou soit, là, où nous déciderons de nous abandonner en lui et d’accepter un combat qui semble perdu d’avance.

C’est ce qui arriva à Agar, servante d’Abraham.

Maltraitée par Sara, parce qu’elle portait l’enfant d’Abraham, Agar fuya enceinte dans le désert.

Elle arriva tout près de Kadès, précisément à l’ouest, là où se trouvait un puit. Et un ange la visita… et étonnamment, pas pour lui dire qu’elle avait eu raison de se rebeller, mais au contraire, pour lui ordonner de faire demi-tour et d’aller s’humilier devant sa maitresse.

C’est après seulement qu’elle verra la terre promise : C’est-à-dire… qu’elle verra son enfant être un fils qu’elle appellera du nom d’Ismaël, qui engendrera une postérité si nombreuse qu’on ne pourra la compter,(c’est ce que lui prophétisa l’ange) mais son fils sera comme un âne sauvage, (c’est-à-dire que personne, ne pourra le domestiquer et le soumettre à des lois religieuses) et il habitera en face de tous ses frères, pas avec eux…la même destinée qu’Esaü.

Vous savez, Kadès est cité 18 fois dans la Bible (A.T). Ce nombre n’est pas un hasard. Et à ce moment-là, il m’a sauté aux yeux tout comme la date d’aujourd’hui 18 octobre ; Tout comme l’écran de ma télévision dont j’avais coupé le son pour écrire et où passait la carte de la France avec les températures maximales grossies et en relief : 18°.

18, est point de repère pour ceux qui se consacrent, mais aussi pour ceux qui se souillent.

Le 18 marque souvent une opposition, un barrage contre les œuvres sacrées.

Il y a ce moment-là un essai de prise de pouvoir par la force, comme un coup d’état (je pense par exemple à celui du 18 brumaire)

J’ai une image frappante qui me parvient. C’est celle d’un camion de pompiers, qui arrive dans un quartier populaire pour porter secours…et là il se font agressés, caillassés, insultés.

Vous savez à la fin de l’exode des hébreux, c’était la même situation.

Il y avait 10 chefs qui refusèrent violemment que les fils d’Israël rentrent en Canaan ; et cela s’est répété dans l’histoire biblique une fois, deux fois etc…  il y a eu d’autres chefs (comme des anciens et des scribes à Jérusalem), qui se sont opposés par la suite à Pierre et à Jean

Actes 4 :18: « Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. »

L’apôtre Paul (un autre exemple)a été empêcher de visiter les croyants de Thessalonique.

1 Thessalonociens 2 :18 « Aussi voulions-nous aller vers vous, du moins moi Paul, une et même deux fois; mais Satan nous en a empêchés ».

Tiens, Satan… comment savoir si notre route est barrée par le Saint-Esprit, ou bien par Satan ?

Le Saint-Esprit avait plusieurs fois dirigé Paul vers d’autres contrées, comme dans Actes 16 :6, lorsqu’il a un songe qui lui montre des croyants dans le besoin ; il voit alors dans son rêve un macédonien qui prie : « Passe en Macédoine, secours-nous! ».

Paul alors au matin change ses plans, il décide d’aller vers la Macédoine plutôt que vers l’Asie qu’il avait projeté au départ. Voilà comment le Saint-Esprit oriente ceux qui lui sont soumis.

Mais ici c’est différent.

En quoi est-ce différent ?

Là aussi, le contexte de la lettre écrite aux Thessaloniciens nous oriente vers la vérité.

Lisons 1 Thessaloniciens chapitre 2 quelques versets avant le verset 18,

à partir du verset 15 « Ce sont ces Juifs (des judéens qui ont fait de la loi de Moise une religion) qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes, nous empêchant de parler aux païens pour qu'ils soient sauvés, en sorte qu'ils ne cessent de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre ».

Paul est très clair, il nomme ceux qui ont Satan comme maître. Ce sont des croyants, religieux, persécuteurs qui ont fait de la loi de Moïse une religion; ils sont sectaires, ils envoient les païens, comme ceux qui ne croient pas comme eux en enfer, ils empêchent que la parole se propage, (excuser moi l’expression : ils tirent sur l’ambulance), ils créent comme avec Moïse : des eaux de Mériba (des eaux de dispute) des divisions, des querelles.

Voilà comment satan inspirent certains, à Kadès à bloquer le chemin qui mène à la vie et à la vérité.

Paul ailleurs, (mais spirituellement, à Kadès) s’est opposé aussi aux démons, il les chassa comme Jésus

Actes 16 :18 « Paul fatigué se retourna, et dit à l'esprit: Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même ».

Mais parfois les choses tournent autrement.

Ceux qui empêchent au Saint-Esprit de s’exprimer sont chassés par les païens eux-mêmes sans que nous, croyants, ayons à intervenir.

Il y a bien-sûr Elie dans le 18ème chapitre du premier livre des rois, où ce sont les gens du peuple qui de saisissent des faux prophètes

Mais au chapitre 18 verset 18 du livre des Actes nous lisons que : «  Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. » Alors qu’il était persécuté par des chefs religieux.

Le verset précèdent nous dit comment cette possibilité a pu lui être offerte.

« tous, se saisissant de Sosthène, le chef de la synagogue, se mirent à le battre devant le tribunal, sans que Gallion ne s’en soucie »(Gallion était le proconsul romain de l’Archaïe, et c’est lui qui a rétabli l’ordre des choses, en ouvrant les yeux du peuple sur l’injustice faite à Paul et en plus sans que Paul ait eu besoin d’ouvrir la bouche, nous dit le verset 14).

Voilà encore comment dans un lieu saint, un lieu comme Kadesh, la justice de Dieu est rendue. Le mal se dénonce lui-même en rentrant en opposition avec ceux qui se consacrent. Ce lieu « vient séparer la lumière d’avec les ténèbres » (Genèse 1 :18) : Comment ?

simplement parce les victimes en feu tirent sur les pompiers qui viennent pour les sauver.

Paul dit une chose (sur laquelle peut s’arrêtent) dans Colossiens 4 :18 :  « Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Souvenez-vous de mes liens. »

Paul est en train de dire aux Colossiens : Souvenez-vous de comment ont été mis mes liens et comment je m’en suis séparé.

L’esprit de persécution, l’esprit de rébellion, l’esprit qui veut fermer la bouche de la révélation a mis mes liens en voulant m’empêcher d’agir pour Christ ; et moi-même ou d’autres ont chassé ces mauvais esprits pour que la vie continue et que le Royaume de Dieu soit annoncé.

Voilà ce que Paul voulait dire en écrivant à la fin de sa lettre : Souvenez-vous de mes liens. » : Souvenez-vous de Kadech !

Je finirai par ce verset de Matthieu 8 :18 : » Jésus, voyant une grande foule autour de lui, donna l'ordre de passer à l'autre bord. »

L’ordre divin est de passer de Kadesh a la terre promise, mais sans trembler pour soi, en se libérant de ses liens, pour passer de l’autre bord.

Chassez les démons d’incrédulité et vous vivrez libre !

Libre car : « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas » (1 Pierre 5 :18).

Amen

dimanche 11 octobre 2020

ÉSAU, FILS d’ISAAC est-il LE GRAND PERDANT DE L’HISTOIRE ?

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Par Eric Ruiz

 

Nous avons vu avec le message précédent que Jacob a reçu sa bénédiction et qu’il l’a vécu pleinement.

Or, cette bénédiction ressemblait à un plat délicieux : du blé et du vin en abondance, la parole de Dieu le matin, un pouvoir de domination sur son entourage,  des admirateurs venant de très loin et la bénédiction partagée parmi l’assemblée ;


Mais cette nourriture avait dans le ventre, quand même un goût amer.

Ce plat délicieux de bénédiction n’a jamais éloigné les malheurs comme les deuils, comme les souffrances à répétitions.

Non pas que cette bénédiction était fausse, mais elle montrait par celui qui l’avait reçu, le cœur trompeur (le sens du nom de Jacob), le cœur de la personne qui luttait avec Dieu.

C’est pourquoi de nos jours les larmes, le sang et la joie se sont entremêlées dans les assemblées. Car les assemblées sont pleines de Jacob, de croyants trompeurs.

Ésaü, lui, a suivi une autre voie ; D’abord, il n’a jamais cherché à lutter avec Dieu, comme son frère. Il n’a pas cherché à dominer sur son frère Jacob.

Hélas pourrions-nous dire, son malheur et de n’être pas entré dans l’histoire comme Israël l’a été.

Car ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire nous disent les historiens ; Et à l’évidence Israël est sorti vainqueur malgré sa traitrise ; car pour Israël, le récit biblique est abondant, et les personnages sont devenus illustres par leurs actions, alors que pour Esaü le vaincu, il n’y a pas grand-chose d’écrit autour de lui, il est celui qui ère dans les montagnes comme un nomade.

Si on se réfère à cette conclusion, c’est l’idée généralement retenue, le paradigme, et les choses pourraient en rester là…sauf que.

Sauf que Dieu, on le sait, laisse la vérité un temps enfouie, pour la révéler au temps convenable.

Alors pour Ésaü appelé Edom, sa postérité sera le peuple Edomites.

Et Ésaü avec ce peuple est-il finalement  bien considéré ?

Dieu ne l’a-t-il pas abandonné, en l’exilant ? Sa faiblesse, de s’être laissé berner par son frère Jacob, lui est-elle finalement préjudiciable ?

 Tout d’abord, Isaac, son père, lui dit qu’il ne pourra jamais retrouver la bénédiction qu’il aurait dû recevoir (en gros : tant pis, donner c’est donner).

Mais Isaac, va le bénir quand même autrement.

« Bénis-moi aussi, mon père! Et Esaü éleva la voix, et pleura.
Isaac, son père, répondit, et lui dit: Voici! Ta demeure sera privée de la graisse de la terre et de la rosée du ciel, d'en haut.

Tu vivras de ton épée, Et tu seras asservi à ton frère; Mais en errant librement çà et là, Tu briseras son joug de dessus ton cou. ».

A priori la théorie du perdant se confirme : c’est une bien maigre consolation pour Esaü.

Priver de la graisse de la terre, il ne pourra s’établir dans un lieu pour y prospérer ; et en étant privé de la rosée du ciel, il n’aura pas de paroles de Dieu au quotidien, pour lui et son peuple.

D’où viendra alors sa puissance ?

Parce qu’il ne fera pas comme Jacob en s’établissant dans un lieu ; il ne créera comme lui, ni maison de Dieu, ni autel et il ne dominera sur aucun de ses frères.

Cela signifie-t-il forcément une malédiction pour lui ?

Eh bien, en y regardant de plus près :

Isaac, lui montre comment il vivra sa foi : différemment: Il la vivra de son épée ;

C’est-à-dire qu’il aura de nombreux combats. Mais ces combats ne seront-ils pas au final des luttes personnelles ?

Spirituellement, c’est évident, ce sont des combats liés à sa chair.

Isaac, lui montre cette nouvelle voie, il lui montre qu’il pourra mettre fin à la servitude et à la domination de son frère, en brisant son joug : « En errant çà et là », bref en prenant des chemins différents et en s’éloignant de lui.

Esaü choisi d’autres voies… la preuve : il s’éloigne de son frère en s’abaissant plutôt qu’en cherchant à lui ressembler par l’ambition personnelle… et la première voie qu’il choisit est celle de la sagesse ;

Par exemple, après s’être fait avoir, 20 ans plus tard, on retrouve Esaü qui ne s’est pas vengé de son frère. Il n’est pas resté haineux et rancunier, il n’est jamais entré en rivalité avec lui pour récupérer ce qu’il lui avait usurpé.

Il s’est éloigné de lui, en se rapprochant du fils d’Abraham, Ismaël et en s’établissant dans les montagnes de Séir, au sud d’Israël. C’est là qu’il y trouvera une qualité de vie, ainsi qu’une grande famille.

A-t-il vraiment perdu au change ?

Eh bien contre toute attente, je ne le crois pas.

-Même si aujourd’hui, beaucoup pensent qu’Esaü a coupé définitivement avec ses racines juives ;

-même s’ils considèrent qu’Esaü, s’est joint au peuple arabe, parce qu’il a pris pour une de ses femmes une des filles d’Ismaël;

-Même si les montagnes de Séir, là où il s’est établi, correspondent à la Jordanie actuelle et non à Israël… Malgré tout cela, je ne crois pas du tout qu’Esaü soit répudié.

Alors, quels indices me font dire qu’Esaü serait encore joint à sa famille et à sa bénédiction ?

Reprenons son histoire au moment où après plus de 20 ans, Esaü retrouve son frère Jacob.

Que constate-t-on ?

Le désir de vengeance d’Esaü a disparu, il s’est transformé en compassion, en paix ; d’ailleurs lorsqu’Esaü est venu devant son frère, il s’est prosterné devant lui, refusant ses présents, lui disant qu’il ne manquait de rien, lui proposant même de lui laisser quelques-uns de ses hommes pour le raccompagner.

« Que je trouve seulement grâce aux yeux de mon seigneur! », voilà ses intentions (Genèse 33 :15) ;

C’est lui, Esaü qui a fait alliance par la paix avec son frère, n’exigeant aucun dédommagement pour son préjudice et pleurant même avec lui à leur rencontre.

Et puis Esaü, c’est Edom (Genèse 25 :30 ; Genèse  36 :1 ; Genèse 36 :8 et 9);

Edom est inscrit dans la loi de Moïse; Et c’est une confirmation officielle que Dieu ne l’a pas oublié : « Tu n'auras point en abomination l'Edomite, car il est ton frère; » (Deutéronome 23 :7)

Alors, on a l’explication du pourquoi Israël s’est très souvent refusée de lever l’épée contre ce peuple, lui aussi béni.

Moïse, comme Josué ont choisi de contourner leur territoire plutôt que de forcer leurs frontières et de s’attaquer aux édomites.

Nombres 20 à partir du verset 18: « Edom lui dit: Tu ne passeras point chez moi, sinon je sortirai à ta rencontre avec l'épée….Et Edom sortit à sa rencontre avec un peuple nombreux et à main forte. Ainsi Edom refusa de donner passage à Israël par son territoire. Et Israël se détourna de lui ».

Mais, il y a plus encore, j’en avais déjà parlé… des édomites se sont joints à Israël à des moments très précis (comme s’ils sortaient de leur caverne). Obed-Edom l’a fait avec le roi David.

David était complètement abattu, après que l’arche de l’alliance soit tombée et que le lévite Uzza soit mort ; C’est alors qu’il décida de s’arrêter chez Obed-Edom pendant trois mois pour qu’il abrite l’Arche de l’alliance, car il avait su que ce lévite-là était vraiment consacré et qu’il pourrait recevoir de lui l’enseignement dont il avait besoin pour retrouver la foi.

C’est après cette relation, que David a pu reprendre sa route vers la cité sainte, celle de Jérusalem, avec l’Arche de l’Alliance.

Alors, quels sont les enseignements à tirer pour nous, croyants ?

Eh bien, les fils de Dieu sont là aussi, où on ne les attend pas.

Ils ont pu, pendant un temps vivre sous la bénédiction de Jacob, en étant soumis à des prêtres trompeurs, en passant sans cesse de la joie aux larmes, ou des larmes à la joie… mais ils se sont écartés de cette bénédiction, à un moment donné.

En faisant cela, Ils semblent alors s’être écartés de la grande histoire, puisqu’on parle d’eux que comme des perdants, comme des croyants en marge de la société religieuse, parce qu’ils sont comme des nomades, ils errent çà et là.

Mais ils ont l’épée à la main.

Pourquoi ?

Parce qu’ils se battent contre leurs désirs charnels (ils brisent d’abord leurs vases d’argile) et c’est pourquoi à un moment donné, ils briseront leur joug.

Comme Ésaü, ils s’éloignent des sentiers connus des Eglises référencées, ils prennent leurs distances vis-à-vis des groupes religieux qui, avec leurs chefs dominateurs convoitent la bénédiction.

Ils sont retranchés mais préparés par Dieu pour agir.

Bien qu’ils ne vivent pas à Bethel avec Jacob, ils sont dans le désert de Paran, cachés dans des cavernes.

Mais attention, ils réapparaitront dans l’histoire d’Israël  ou de l’Eglise, pour traiter une alliance de paix (exactement comme l’a fait Esaü).

Dans la Bible, on ne parle pas d’eux sur de longs chapitres, mais il faut avoir l’œil ouvert sur des moments précis où ils sortent de leur tanière, où ils jaillissent de l’obscurité pour venir croiser la route de croyants plus connus.

Obed-Edom n’a pas la notoriété, c’est vrai d’un lévite comme Aaron, et pourtant, il est déterminant pour la consécration du roi David, qui le sera, grâce à lui, à son tour pour l’ensemble du peuple d’Israël.

Tout ça pour dire que : quel que soit votre attitude, le grand plan de Dieu, celui du salut se fait. Tout le monde sert Dieu à sa manière. Jacob a servi Dieu à sa manière, en luttant contre lui, en étant fourbe et arrogant ; et Esaü a servi Dieu en étant gentil (trop gentil), se laissant berner, mais si peu rancunier, si humble, pardonnant tout à son frère 20 ans plus tard. Quelle belle leçon d’amour !

Le premier a vécu de terribles épreuves, lui qui pensait avoir gagné contre Dieu et contre les hommes….mais pour le deuxième, rien dans la Bible ne nous montre qu’il ait été fortement éprouvé (bien qu'il eut de grands combats par l'épée c'est évident).

Esaü a eu une descendance nombreuse et un grand (grand) silence sur sa vie.  La Bible est très évasive sur les circonstances de son existence.

Les enfants d’Israël descendirent en Egypte pour y être esclave, tandis que les enfants d’Edom montèrent sur les montagnes de Séir (Josué 24 :4), près du désert de Paran ( Paran : qui signifie lieu de cavernes, c’est peut-être dans ces lieux désertiques qu’on finit par régner sur la tentation, après tout ?).

Il n’y a pas deux lignées, l’une plus bénie que l’autre mais, cette histoire c’est celle de l’entremêlement de deux peuples.

Deux peuples (qui, même si Edom barrait souvent la route à Israël), qui ont traité au final la même alliance de paix avec Dieu.

Qui sont les élus parmi les enfants d’Israël ? Comme : qui sont les élus parmi les enfants d’Edom ; d’où proviennent les rameaux du figuier fertile ?

Impossible de le savoir précisément. Les voies de Dieu sont impénétrables. Les élus d’Edom sortiront comme tirés au sort, c’est ce que nous dit Esaïe 34 :17.

Mais lisons d’abord le verset 5

« Mon épée s'est enivrée dans les cieux; Voici, elle va descendre sur Edom, Sur le peuple que j'ai voué à l'extermination, pour le châtier (comme Israël aussi)…Consultez le livre de l'Eternel, et lisez!. C'est son esprit qui les rassemblera. 17Il a jeté pour eux le sort, Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau, Ils la posséderont toujours, Ils l'habiteront d'âge en âge ».

Lorsque Dieu tire au sort, il « rassemble par son esprit » verset 16, il rajoute, il greffe des rameaux sur le figuier fertile.

En bref, il rajoute des élus.

C’est ce qui a été  fait en rajoutant par tirage au sort Matthias aux autres 11 disciples de Jésus-Christ..

Par conséquent la Bible n’est pas si muette que cela au sujet de ceux qui ne sont pas dans la grande histoire.

Revenons à Esaü : il y a une bénédiction pour cette partie de lui qui est tirée au sort ;

Et disons-le : la bénédiction d’Edom est considérable et elle n’a surtout rien à envier avec celle de Jacob.

Lisons Josué 15 :21 :

Voilà « l'héritage des fils de Juda, selon leurs familles.
Les villes situées dans la contrée du midi, à l'extrémité de la tribu des fils de Juda, vers la frontière d'Edom, étaient: Kabtseel, Eder, Jagur, »

Les fils de Juda, qui je le rappelle, sont issu de la lignée d’Israël héritent de trois villes frontalières. Et Dieu a bien choisit leur nom :

Juda a hérité de Kabtseel qui signifie : « Dieu recueillera », de Eder «un troupeau » et de Jagur : «il demeure ».

La phase complète avec ces mots nous révèle l’intention divine :

Sur la frontière d’Edom, il demeure un troupeau que Dieu recueillera pour Juda.

Voilà la partie fertile du figuier d’Israël : elle est composée d’un rameaux du peuple édomite, descendant directement d’Esaü.

Alors, pour Esaü, pensez-vous encore qu’il soit le vaincu, le perdant de l’histoire ?

Non, il a été vainqueur, car en lui sa progéniture a été sanctifiée, elle a été mise à part par Dieu, pour la joindre au « bois de Juda ».

Revenons à nous, croyants de Christ, laissés pour compte, éloignés des "Temples chrétiens", et trompés par des Jacob sans scrupules, ou trompés par notre propre arrogance d’avoir cru dans ces temples: être les élus de Dieu ;

Ne sommes-nous pas, nous qui lavons les taches de nos vêtements, un peuple tiré au sort, préparé, pour édifier en dernier ressort ceux qui perdront pieds dans la tribulation ? (ces fameux ouvriers de la onzième heure)

Le bois de Juda où beaucoup de tribu seront rajoutées est encore bien mystérieux, mais pas si mystérieux que cela quand même.

Les livres qui font office de « Nouveau Testament » semblent eux aussi passer littéralement au-dessus d’Esaü et d’Edom ;

Or Paul, lors de sa lettre aux Romains, au chapitre 9, se voit obligé de souligner un fait très important : qu’il n’y a pas d’erreurs dans la parole de Dieu:

« Ce n'est pas que la parole de Dieu ait failli; car tous ceux qui descendent d'Israël, ne sont pas Israël; (et Paul rajoute) 7 Et pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera une postérité de ton nom; 8 C'est-à-dire, que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu; mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont réputés être la postérité ». (Romains 9 :­6-8)

Il y a donc selon Paul, des enfants de la promesse qui ne proviennent pas de la chair, donc de la lignée généalogique d’Israël, de sa descendance logique, mais d’une autre famille.

De qui peut-il bien parlé Paul, d’autant qu’il parle d’Esaü quelque verset plus loin ?

Il dit : que l’on est enfant de la promesse non à cause de nos œuvres mais grâce à l’appel de Dieu ; et il dit (une chose qui a été complètement controversé) : « L’ainé sera assujetti au plus jeune. Selon qu’il est écrit : j’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü. »

Alors, attention, Paul n’est pas en train de dire que l’enfant de la promesse saute aux yeux :  et que c’est celui qui est aimé et qui domine sur son frère aîné : Jacob ;

D’ailleurs Paul, plus loin, cite le prophète Osée de la manière suivante :

25Selon ce qu'il dit en Osée : j'appellerai mon peuple celui qui n'était point mon peuple; et la bien-aimée, celle qui n'était point la bien-aimée;
Et il arrivera, qu'au lieu où il leur a été dit : vous n'êtes point mon peuple, là ils seront appelés les enfants du Dieu vivant.
 »

Alors, non, Paul est en train de montrer l’inverse des choses qui sauteraient aux yeux naturellement , comme la prédestination qui ferait d’être un élu avant la naissance, sans avoir fait aucune œuvre, simplement par le choix des parents envers l’enfant.

Avec Rebecca enfantant Jacob et Esaü, il y a eu deux enfants jumeaux issus d’une même mère.

Ce qui veut dire spirituellement que d’une même assemblée, d’une même Eglise, il y a l’enfant de la promesse qui sera souvent le mal aimé.

Mais avec Abraham, il y a deux mères différentes et deux enfants différents : Isaac fils de Sara et Ismaël fils d’Agar. Là aussi Ismaël, qui est un laissé pour compte dans la famille, ne le sera pas pour Dieu.

En effet Dieu fera aussi alliance avec sa mère, la servante de Sara : Agar.

Ce passage de Romains 9 déplait fortement aux esprits religieux qui cherchent une élection dès le ventre de leur mère. La bonne Eglise, la bonne mère engendrerait naturellement les bons enfants, elle baptiserait les élus, tandis que la mauvaise Eglise, la mauvaise mère, y ferait pousser l’ivraie, les enfants de la perdition.

Cette fausse vison se retrouve dans les notes de beaucoup de Bibles, en bas de page, qui émettent la conclusion suivante : « Jacob est choisi par Dieu contrairement à Esaü ». Voilà le terrible faux Evangile annoncé aujourd’hui.

Dieu choisirait celui qui a trompé, et répudierait celui qui a dénigré ses droits et qui s'est endurci pour un temps? Nous avons bien-là, des aveugles enseignants d’autres aveugles. La grâce de Dieu est bien au-dessus de cela.

Mes frères et sœurs, quel que soit votre mère, quel que soit votre Eglise vous qui écoutez ce message n’endurcissez pas vos cœurs, mais revenez à la vraie vie, celle qui se fait par l’épée. Libérerez-vous du joug de votre chair et marchez selon l’esprit.

Nous montrerons, sans forcer notre nature, par nos actes, par nos bonnes intentions que nous sommes bien enfants de la promesse.

 Amen