dimanche 26 septembre 2021

L’ÉGLISE, UN PARTI POLITIQUE ?

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Par Eric Ruiz


« Prenez garde au levain des Pharisiens et au levain d’Hérode ».

En relisant ce verset de l’Évangile de Marc chapitre 8, je m’aperçois que décidément la religion a toujours fait bon ménage avec la politique.


Les Pharisiens, d’un côté, avec leur grand mouvement religieux de l’époque de Jésus dans lequel Paul de tarse est sorti… et de l’autre côté, le roi romain Hérode, roi du Judée qui fait figure de puissance politique ; Tous deux possèdent  le même levain, la même pâte qui se lève parce qu’elle est faite d’hypocrisie, d’orgueil et de mensonge.

Avec le levain, que remarque-t-on ? Le pain gonfle; il se voit de plus loin, Il fait plus vraiIl est plus beau, il attire, il donne envieAvec ce levain, le politique cherche à séduire, à se faire voir, il parait beau parce qu’il semble rempli de paroles de vérité.

Pour le croyant religieux, c’est la même chose que le politique. Mais creusons un peu plus.

Et posons-nous la question si depuis  le 9 décembre 1905 (date de la loi sur la séparation entre l’Église et l’État en France), la religion est-elle si bien séparée que cela de la politique ?

Je vous pose cette question parce que je suis tombé à l’improviste sur un livre, une petite note de Simone Weil, d’une trentaine de pages (qui s’écrit avec un W, une femme philosophe à ne pas confondre avec la femme politique qui a été à l’origine de la dépénalisation de l’avortement) ;

et donc cette femme, philosophe française, juive d’origine, qui se tournera vers Christ, très courageuse a vu ses écrits publiés en 1950 après sa mort.

 Ce petit livre : « Note sur la suppression générale des partis politiques », fait figure d’une véritable bombe contre les partis politiques, mais il devrait aussi s’adresser aux gens d’Église tellement la similitude est grande.

D’ailleurs, elle écrit, je cite : «  il n’y a pas grande différence entre l’attachement à un parti et l’attachement à une Église ».

 (En parlant d’Église, je pense, et je pense que vous ferez comme moi une différence entre foi chrétienne et foi en Christ)

Donc, c’est une bombe que Simone Weil amène avec son analyse des partis politiques. Elle regarde quelles sont leurs matériaux de construction et comment se fait cette construction qui amène inévitablement au totalitarisme.

 

1-      LA PRESSION SUR LES PENSEES : premier matériau

 

Si on regarde le cheminement des idées dans un parti politique, il s’exerce une véritable pression collective sur la pensée de chacun de ses membres. Cette pression est le ciment, ce qui solidifie le parti.

Si on s’en tenait juste au fait que ses membres partagent les mêmes opinions et les mêmes valeurs, il n’y aurait, certes, rien d’inquiétant.

Là où l’inquiétude gagne, c’est que les idées sont contrôlées. Le pluralisme est banni.

Ils ont imaginé « la doctrine » de ce qui est bien du bien public.

Le pluralisme, quant à lui, serait d’accepter des idées divergentes de la fameuse doctrine du parti, d’accepter des idées contradictoires.

Or, dans les faits, aucune idée qui diverge de la doctrine du parti ne doit être prononcée.  On doit prendre parti pour ou contre, un point c’est tout ; mais ne pas laisser s’exprimer d’idées contradictoires qui ferai prendre le risque d’affaiblir le parti, de prendre le risque de créer de la division.

Si bien qu’adhérer à un parti politique c’est renoncé à exprimer une idée contradictoire, c’est renoncer à l’exercice de la raison critique. Car la raison critique menace de fragiliser la stabilité du parti.

Simone Weil emploi des mots très forts sur les partis politiques en ce sens, qu’il porte en eux le germe du totalitarisme.

Et l’Église, (pas celle de Christ) celle que l’on connait, celle que l’on fréquente ou que l’on a connu n’a-t-elle pas elle aussi ce germe ?

Tout comme les partis politiques l’Église des nations, n’accepte aucun pluralisme, aucune idée divergente par rapport au dogme établi.

-        Jésus guérissant les malades, le jour du Sabbat, sa nouvelle doctrine c’est vue rejeter comme celle d’un démon, par les pharisiens.

On ne discute pas avec un démon, point.

Si vous ne laissez pas vos désaccords au vestiaire, vous montrez votre dissidence, votre désobéissance à l’autorité, comme dans un parti.

Le danger pour le parti, c’est que cette dissidence gagne d’autres membres du groupe et quelle provoque des scissions, des clans qui viendront rompre l’unité.

Les conséquences sont terribles pour la liberté de penser.

En prenant une position «  pour » ou « contre » une opinion, en cherchant des arguments selon le cas, soit pour, soit contre, on crée les conditions de la pensée mécanique, c’est-à-dire la non pensée.

Pour Simone Weil, l’esprit de parti fait sacrifier la pensée sur l’autel du consensus, elle fait passer les intérêts du groupe avant la vérité.

Les assemblées chrétiennes qui éloignent toutes pensées autres, font passer elles aussi les intérêts du groupe avant la vérité.

Or, la foi ne supporte pas le mensonge. C’est ce que nous dit Jésus, dans Jean 4 :23 :

 « les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ».

Et si la vérité n’est plus recherchée par chacun comme un assoiffé, eh bien adorer Dieu revient à l’adorer sans l’esprit et sans la vérité ; c’est donc être un faux adorateur du Père.

Parce qu’avec un tel sacrifice, la vérité est sacrifiée sur l’autel des intérêts.

Notre écrivaine juive dit une chose très juste d’ailleurs sur la recherche de la vérité : « C’est en désirant la vérité à vide et sans tenter d’en deviner d’avance le contenu qu’on reçoit la lumière ».

Arrêtons, c’est vrai, un instant de nous référer à nos crédos, à nos Bibles, à nos recueils savants et venons à la vérité, « à vide », comme un enfant, ouvert à ce qui vient de l’extérieur.

Le désaccord, c’est quelque chose de positif qui ferait évoluer même la doctrine d’un parti. Mais pour le parti comme pour le groupement religieux, le désaccord rompt cette doctrine et l’idée divergente sera perçue comme une déloyauté, comme le germe de la trahison.

Dans les faits, la pensée du groupe se substitue et écrase même la pensée individuelle.

On n’attend ni du militant politique ni du croyant qu’il exprime des idées, mais qu’il soutienne les idées, les idées du parti, comme celles de son mouvement clérical.

Maintenant, les esprits totalitaires évoqueront toujours ce qui les faits trembler : la trahison.

D’ailleurs cette trahison fait réfléchir sérieusement sur nos choix.

Car un choix s’impose : celui d’être fidèle à la ligne du parti, aux principes et aux dogmes de son groupe religieux ou bien au choix d’être fidèle à ses pensées.

Si on suit sa pensée, on reste fidèle à soi-même, mais on trahit le parti ou le groupe religieux. Et si on suit le parti on lui reste fidèle, mais c’est soi-même qu’on trahi. Et dans le cas d’un croyant, c’est l’esprit saint qu’il trahi alors, s’il trahit sa pensée.

Donc dans les deux cas il y a trahison.

Et le dilemme du militant (et j’ajouterai, comme celui du croyant qui dans un Église devient lui aussi un militant) c’est un dilemme d’ordre moral, c’est choisir qui trahir.

Et tôt ou tard le membre du parti (comme le membre d’une Église aussi) sera confronté à ce dilemme. Et ce jour-là il devra trahir, trahir le parti, trahir son groupe ou se trahir lui-même.

Beaucoup choisiront, on le sait, puisqu’on le voit à grande échelle, de se trahir soi-même en politique comme dans la foi. 

Et les conséquences sont terribles d’abord pour soi-même, car la honte nous envahit à ce moment-là, la honte d’avoir choisi les pensées de cette génération (qui est adultère et pécheresse) plutôt que d’avoir choisi les paroles venant de l’Esprit saint et qui divergent de la doxa ecclésiale.

Par exemple : Si vous adhérer à votre groupe religieux, qui proclame haut et fort qu’il porte en lui les élus de Dieu, et si votre lumière intérieure vous dit qu’ils sont aussi et surtout ailleurs, vous trahissez votre âme.

Et regardez ce que dit Jésus pour ceux qui trahissent leur âme…

« Que donnerait un homme en échange de son âme? (dit Jésus) Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges. »(Marc 8 :37-38).

 La honte n’est pas dans le fait de se taire, la honte est dans le fait de trahir son âme.

Beaucoup sont près à vendre leur âme au parti politique ou à leur groupe religieux en se soumettant à leur parti pris, en se soumettant à la pression de leur pensée, à leur mensonge.

Passons maintenant à un autre matériau qu’évoque Simone Weil :

 

2-     LA RECHERCHE DE LA CROISSANCE ABSOLUE.

 

Un parti politique n’est pas un club de réflexion.

Un parti politique comme l’assemblée religieuse cherche avant tout à faire avancer ses idées, à les promouvoir. Par la propagande pour les premiers, par l’évangélisation pour les deuxièmes.

Le parti politique n’a pas d’autres fins que sa croissance, et pour cela il doit faire taire les voix dissidentes quand bien même elles seraient du côté de la vérité.

 En fait, « dès lors que la croissance du parti devient l’unique but du parti (et par association celui des Églises) , il s’en suit inévitablement une pression collective sur les pensées des hommes. Cette pression se voit dans les faits, elle s’étale publiquement nous dit l’écrivaine. Elle est avouée, proclamée ».

Dans les Églises par exemple, la soif de croissance pousse les prédicateurs à exercer une pression qui va jusqu’à l’oppression sur la pensée de leurs fidèles, pour qu’ils ne discutent pas, mais qu’ils persuadent ; donc le choix des mots sert l’Église mais pas la vérité.

Il faut se rendre à l’évidence, et Simone Weil a raison de dire que les idées ne triomphent pas parce qu’elles sont vraies, les idées triomphent parce que la force est de leur côté (la force de persuasion).

Donc le parti politique, le groupe religieux ne se donne pas le choix : il doit gagner en force d’adhésion, concrètement il doit grossir. Le but de l’un et de l’autre c’est la croissance illimitée. Le camp politique, comme l’étiquette religieuse est alors très fort et très discriminant. Et tout ce qui n’est pas lui représente une menace envers son pouvoir.

Il y a une citation connue qui affirme que « toute personne qui n’est pas moi est mon adversaire ».

Donc, il faut bien comprendre que le but du parti, comme celui du groupe de foi n’est plus d’instaurer un bien commun mais le but a été confondu avec les moyens, puisque le moyen :  « croître indéfiniment » est devenu le but.

D’un côté le slogan est : faites des adhérents, de l’autre : le slogan c’est faites des disciples.

Le but, nous dit Simone Weil, n’est plus d’instaurer le bien au sein du parti, le parti devient le bien lui-même.

Le parti politique, le groupe de foi devient lui-même sa propre fin.

ça va très loin puisque tout ce qui va contribuer à favoriser la croissance du groupe est un bien, même le mensonge, y compris la compromission.

L’intérêt général du parti comme l’intérêt général du groupe religieux est nettement supérieur à la vérité.

Simone Weil va même par écrire : « Si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux ».

Le bien est changé en mal. « Malheur à ceux qui appelle le mal bien et le bien, mal » (Esaïe 5 :20)

J’en reviens à la pression collective sur la pensée : Dire la vérité revient alors à trahir les intérêts du parti, ou ceux de l’Église, elle fait perdre des voix, des collectes, des adhérents, des fidèles.

Mais c’est quoi cette vérité ?

La nôtre. C’est quand nous restons fidèle à cette part de « lumière intérieure » ; c’est elle cette lumière, ce discernement qui nous empêche de mentir, nous dit l’écrivaine.

Être loyal vis-à-vis du parti ou de son assemblée c’est donc : être déloyal vis-à-vis de la vérité.

Et même si on ne connait pas toutes les lois du parti l’essentiel est d’y adhérer et de s’y soumettre par principe.

Car le grand but n’est pas d’avoir raison, le but c’est de convaincre d’avoir raison.

Pour conclure, je dirai qu’il y a bien un conflit d’intérêt entre ses propres pensées perçues comme justes ou vraies et l’attachement à un parti, ou l’attachement à une Église qui sacrifie la vérité pour le pouvoir.

Simone Weil définit le mensonge ainsi : le mensonge naît dans « les pensées de ceux qui ne désirent pas la vérité ».

Jésus dit, lui, qu’ils ont préféré les ténèbres à la lumière.

Ce qui m’amène à évoquer avec elle, l’écrivaine juive, un autre matériau de construction, c’est :

 

3-     LA PASSION COLLECTIVE.

 

L’apôtre Paul recommande à Timothée de fuir les passions de la jeunesse. : » Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. » ;

Aux Galates, Paul leur montre que ceux qui sont à Christ ont « crucifier la chair avec ses passions  et ses désirs.»

Jacques dit que demander mal c’est demander dans le but de satisfaire ses passions. (Jacques 4 :3).

Simone Weil n’emploie, bien sûr, pas ses mots dans ce contexte, mais regardez ce qu’elle démontre :

Le parti politique cherche à attiser les passions collectives. Pourquoi ?

Parce que le pouvoir ne se construit pas sur de la vérité mais sur de la croyance, il se construit sur de la passion.

Quand des partisans se basent sur leurs passions, ils font confiance à leurs émotions, à leur sensibilité, ils ne font plus appel à leur raison.

Et la passion devient l’instrument principal de manipulation des partis.

« Les partis politiques sont des machines à fabriquer de la passion collective ».

C’est leur carburant, ils puisent leur énergie dans la passion collective, car cette énergie va tout simplement les amener au pouvoir.

Comment ? par la propagande, (et dans l’Église, par l’évangélisation).

Cette énergie, il faut le répéter ne s’appuie pas sur la raison. Elle pousse à l’idolâtrie, au fanatisme au crime en bande organisées.

Cette énergie, (et là c’est moi qui parle), est le carburant principal aussi des groupes religieux.

Faire monter les passions, les émotions autour de pensées émanant d’un discours, d’un sermon, ou autour d’un acte surnaturel, ou autour de prophéties, tout cela annihile la raison.

Alors, les principes du bien sont oubliés en cours de route, au profit du résultat (la croissance du groupe).

Je ne dis pas comme Simone Weil de supprimer ou de rompre avec tout regroupement religieux comme avec tout parti politique.

Je dis qu’il est indispensable de fuir les passions, de ne plus rechercher les émotions collectives. Mais de se réunir fraternellement en cherchant le bien commun, en déliant les langues pour que les pensées s’expriment. La vérité de l’Esprit saint doit être entendue. La pensée exprimée et débattue est la base de la communion fraternelle.

Enfin, bannissons le mal, bannissons cette intention satanique de rechercher le pouvoir et la croissance de son groupe.

Ne cherchons pas à nous agrandir, à faire des disciples. Mais laissons l’Esprit saint faire lui-même ses choix, et laissons les Juda, s’il y en a, s’exprimer dans l’assemblée.

Car, c’est seulement à ce prix que le levain d’Hérode, ou l’esprit de parti  fuira loin de vous. C’est seulement à ce prix que nous pourrons chasser le mal et éloigner cette tentation de la passion.

L’ennemi n’est pas l’Église institution avec sa volonté de pouvoir ; l’ennemi : c’est la tentation de trahir sa pensée, celle qui vient de Christ.

Les seules idées qui triompheront dans le corps de Christ seront celles émises par des frères et sœurs libérées des matériaux des partis ou des Églises organisées.

En fuyant la passion collective, nous fuirons l’idolâtrie, c’est le combat d’un sacrificateur de Dieu.

Jésus nous a bien dit de nous garder du levain, mais pas de nous garder des institutions ou de les anéantir. Soyons remplis de sagesse et de justice dans nos choix.

Ne donnons pas l’occasion au mal de grandir par nous : Favoriser la non pensée, vouloir plus d’adeptes et nourrir la passion collective ne sont pas les matériaux du Saint-Esprit mais ceux de l’esprit totalitaire, du diable.

Amen

dimanche 19 septembre 2021

DES MIRACLES MONTRANT L’INCREDULITE DES DISCIPLES

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Par Eric Ruiz

 

J’ai commencé à écrire ce message le 14 septembre au matin et j’ai été après sa rédaction, surpris du jour qui arrivait pour vous l’annoncer : le 19 septembre. Vous allez comprendre pourquoi.

Toujours au sujet de l'incrédulité des disciples de Jésus, je me posais la même question que Jésus posa à ses disciples, celle de L’Évangile de Marc, au chapitre 8 à partir du verset 14 :

Et là verset 17 : Première question de Jésus :« Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains? »

Les disciples avaient oublié de prendre des pains, il y en avait qu’un seul dans la barque, (entre parenthèses, ce sont les pains qui restaient des miracles que Jésus avait fait) ; et Jésus leur fait une recommandation pour leur dire de se garder du levain des pharisiens et du levain d'Hérode…

Et là, stupeur parmi eux : ils ne comprennent plus rien.

C’est à causes des pains qu’il nous dit cela ? Quelle relation entre le levain des pharisiens et d’Hérode et leur oubli…Qu’on leur explique !

Si bien que Jésus, continue à les questionner: Mais pourquoi vous ne comprenez rien, pourquoi êtes-vous privés d'intelligence, pourquoi est-ce que vous avez le cœur endurci à ce point?

Pourquoi avez-vous les yeux qui ne voient pas, les oreilles qui n'entendent pas et que vous n’avez plus de mémoire du tout?

Il y a manifestement un esprit fort d’incrédulité, vu comment notre Seigneur insiste sur leur incompréhension totale. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère. À l’évidence, il veut vraiment les choquer.

Donc Jésus, décide de leur raviver la mémoire et de leur rappeler combien de paniers de pains ils ont rapporté des 5000 personnes.

Ils se rappelèrent alors, qu'il en restait 12 ; et Jésus continuant, leur posa une autre question : combien de corbeilles plein de morceaux de pains avez-vous rapporté des 4000 hommes?

Ils se rappelèrent alors qu'il en restait 7  (cela fait un total de 19 corbeilles de pains restées après les miracles, ce n’est pas rien) ; et Jésus leur dit : ne comprenez-vous pas encore ?


Non, ils ne comprennent toujours pas…

Qui y a-t-il à comprendre entre leur oublie, leur manque de mémoire, leur manque de compréhension, toutes ces 19 corbeilles ramenées et puis le levain des pharisiens et celui d’Hérode ?


REVELATIONS…


Et bien, c'est que ce levain qui fait monter la pâte, la pâte pour le pain (l’orgueil) et bien ce levain fait oublier.

Mais pas oublier que des choses (en l’occurrence les 19 panières de pains) mais oublier des gens, oublier des besoins, bref, ils ont oublié la compassion.

Ils ont oublié que ce surplus devait servir encore à d'autres personnes à d'autres besoins qui allaient arriver par la suite.
En fait, leur oubli, montre qu’ils avaient les yeux rivés sur autre chose.

Ils avaient les yeux rivés sur les miracles, les yeux rivés sur Jésus le faiseur de miracles, mais ils ne voyaient plus les besoins, ils ne voyaient plus ce que Notre Père faisait à travers Jésus son fils.

 

LE LEVAIN DES PHARISIENS ET D’HERODE


Cet aveuglement c'est celui des religieux, pas seulement des religieux de cette époque, mais de l'esprit religieux dans son ensemble et aussi celui d’Hérode, c'est-à-dire l'esprit de l'élite politique, les gouvernants de ce monde.

Tous deux ont exactement les mêmes intentions : Lesquelles ?

Ils font les choses pour eux-mêmes, pour être vu, admiré, célébré, mais ils ne font pas pour les autres.

Dans  L’Évangile de Matthieu, figure un complément d’informations :  les disciples comprennent que cette manière de faire et de se montrer est une doctrine. « Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens qu'il leur avait dit de se garder. »

On apprend des religieux, (car cela devient un enseignement) que témoigner de Dieu dans sa vie : c’est se montrer soi et les miracles qui vont avec.

L’homme religieux élève sa piété par ses miracles qui lui donnent alors plus de crédibilité et de puissance, bref plus de lumière.

Mais où est l’Évangile de Jésus-Christ ? À dix mille lieux de tout ce levain.

 

LE LEVAIN DES TRADUCTEURS

 

Eh bien je dirais aussi que ce levain était repérable chez beaucoup de traducteurs bibliques. Un nombre impressionnant ont traduit le verset 19  de cette manière: «  combien de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés ? ».

Ici on ne sait pas si ces paniers ont été apportés à la foule pour qu’elle mange ou bien rapportés à Jésus, après la distribution?

On pencherait plutôt pour que la foule mange.

Martin a traduit comme cela, lui : » combien recueillîtes-vous de corbeilles pleines des pièces qu'il y eut de reste ? », C’est clair, même si c’est du vieux français de 1744 « combien avez-vous recueilli de corbeilles pleines des restes des morceaux » ; et Ostervald, lui, a traduit:

« Combien remportâtes-vous de paniers pleins de morceaux? » .

Remporter des paniers, ou recueillir des corbeilles où il y a du reste, des morceaux…Leur traduction à eux deux, Martin et Ostervald ne laissent aucun doute sur le reste qui n’a pas été mangé et qui a été rapporté vers Jésus.

Vous voyez, encore une fois le 19 ne laisse aucune chance au mensonge de triompher. Le temps, l’endroit est déjà choisi par Dieu pour que son épée sépare le vil du précieux.

Une autre indication : C’est de comprendre « le moment, le lieux » choisi par Notre Père, pour inspirer Jésus à reprendre ses disciples.

Notre Père céleste a attendu que Jésus change de bord ;  verset 13 : « Et les ayant laissés, (les pharisiens et les saducéens en leur stipulant qu’ils n’auraient aucun miracle) il (Jésus) rentra dans la barque, et passa à l'autre bord. ».

C’est précisément à ce moment que Jésus les repris sur leur aveuglement, au moment où ils passèrent de l’autre bord, pour bien leur monter que l’esprit pharisianiste  devait rester de l’autre côté.

Rien n’est laissé au hasard par notre Père céleste. Les 19 corbeilles de pains non plus, le verset 19 aussi.

 

ON CHANGE DE BORD AU 19 !

 

Souvenez-vous de ce nombre 19. Je commençais mon message sur ce nombre par :

« Dieu a toujours eu un lieu, un moment, une situation, avec ses fils pour juger; un lieu précis, un moment défini, une heure H, une situation claire pour discerner le vrai du faux »…

Eh bien le fait de changer de bord, de traverser la mer de Galilée, appelée aussi lac de Tibériade (qui entre parenthèse est une frontière naturelle) comme le nombre de corbeille restant (19), comme aussi la mauvaise traduction du verset 19… tout cela indiquent à ses disciples comme à nous lecteurs, qu’un jugement vient de tomber sur cette frontière, sur ce changement de bord entre le vrai et le faux.

Quand Jésus change de lieu, passe de l’autre côté, le voile du péché se déchire et la vérité transperce les cœurs.

Toute cette mise en scène sert à la mémoire.

Les disciples devaient se souvenir de leur levain pour s’en séparer aussitôt qu’il le verrai réapparaitre.

Et de quelle manière ?

En repensant aux circonstances des miracles du pain et des poissons… Sinon l’orgueil s’installant, ils ne comprendraient plus rien à ce qu’ils leur arriveraient.

Ce miracle des pains avaient donc une importance que les disciples ne pouvaient pas mesurer sur le moment.

Mais même nous-mêmes, nous devons aller plus loin : Posons-nous la question du pourquoi Jésus avait-il besoin de faire un miracle de multiplication des pains et des poissons ?

Il aurait pu prévoir avant, en amont de s’approvisionner en vivres, puisqu’il savait que la foule devait marcher 3 jours sans rien dans le ventre ? Ou alors, il aurait pu réduire le nombre de jours de marche.

Cela ne ressemble tellement pas au fils de l’homme de faire des miracles devant un si grand nombre, comme pour montrer sa puissance, lui qui habituellement, prend à part les gens, s’isole avec eux, ou attend qu’une personne vienne lui parler, qu’une autre se jette à ses genoux, ou encore qu’une autre personne touche son vêtement pour recevoir sa guérison ; Et en plus, lui, qui demande au miraculé de n’en parler à personne, pour que cela reste un secret.

Jésus devait à l’évidence avoir une autre intention, une autre raison de faire ce miracle.

Notre Père, c’est certain, voulait qu’un jugement tombe sur les disciples de Jésus.

Et cela n’a pas loupé, car le miracle des pains avait comme intention première de montrer leur incrédulité.

Moi, je me pose la question : Ont-ils réellement oublié les pains qui restaient avant de monter dans la barque ?

 Ou plutôt n’ont-ils pas négligé cette nourriture en se disant intérieurement : pourvu qu’un autre miracle de multiplication attende d’autres gens sur l’autre rive, c’est tellement plus glorieux ? Et il faut voir aussi le fait qu’ils n’allaient pas s’embêter, à faire monter autant de panières sur leur bateau.

Alors, Il faut le dire : C’est le miracle qui devenait alors plus important que la possibilité de nourrir une multitude de personnes avec des pains.

L’important est de se montrer, ou de montrer le pouvoir surnaturel que d’autres n’ont pas, plutôt que de s’occuper du besoin.

Le regard s’est déplacé vers l’acte d’émerveillement, le spectaculaire, le sensationnel, l’inédit. C’est cela qui procure la plus grande émotion… plus, beaucoup plus qu’une foule nombreuse affamés et nourris.

Cette situation est grave, au point où Jésus accable ses disciples, les secoue comme un prunier puisque eux-mêmes ont à ce moment-là, accepter le même esprit, la même doctrine que celle des pharisiens qui demandaient à Jésus au verset 11, un signe venant du ciel.

Un signe : Là aussi les traductions divergent et Ostervald parle d’un miracle venant du ciel, ce qui est en accord avec le thème de ce passage qui est bien sur les miracles et non sur un signe. Les pharisiens apprenant le miracle des pains, convoitent eux-aussi un miracle pour eux.

Rappelez-vous « la génération méchante et adultère qui a demandé un miracle à Jésus; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas ».

Allez soyons honnêtes, les miracles qui ont lieu dans les temples religieux, dans les grandes conventions, n’ont-ils pas ce goût amer de l’incrédulité ?

On témoigne des prodiges dans le but d’illuminer la personne qui en a été à l’origine ; Ou bien, on témoigne de miracles pour mettre en avant sa religion, son pasteur et son charisme ou mêmes d’anciennes idoles, comme le fait de louer Sainte Bernadette pour les miracles de Lourdes.

Il faut le reconnaître ; les miracles servent plus la cause d’un seul homme que celles des invalides, des affamés et des miséreux ; Eux, ne sont que des faire-valoir à une race perverse et méchante comme la nommée Jésus. Une race qui réclame des miracles, qui prie pour en avoir, qui court pour en être témoin, mais pas pour délivrer les malades, non pour son image personnelle, pour redorer son blason.

Ah, ils prennent à témoin le verset de Matthieu 5 : 16 : «  Que votre lumière luise devant les hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ».

Eux, c’est vrai, ils placent très haut leur lumière en mêlant geste humanitaire et miracles. Ils montrent des bonnes œuvres certes, mais leur doctrine est fausse et leur amour absent,.

Jésus le fils de Dieu les nomment « des tombeaux blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. ».

Pourquoi Jésus-Christ insiste tant alors sur l’incrédulité, la montrant partout ?  Partout dans les Évangiles il est question d’incrédulité.

Est-il en train de condamner tous ceux qui le suivent au même titre que ceux qui l’injurient ?

Ou bien est-il en train d’ouvrir les yeux des aveugles ?

Eh bien, je pencherai évidemment pour la deuxième question.

Notre Dieu est sauveur et c’est en mettant encore une fois la lumière sur le faux, la lumière sur les ténèbres qu’il ouvre la porte très étroite, c’est vrai, à la vérité.

Choisissons la vérité, rappelons-nous du miracle des pains pour chasser cet esprit d’incrédulité émanant de l’esprit religieux des Pharisiens et des Saducéens et d’Hérode.

Dieu répond à notre prière : « Père ne nous laisse pas entrer en tentation, délivre nous du mal » (Bible liturgique 2013, catholique).

Il nous en délivre…oui, en nous rappelant la place du miracle, en nous rappelant le levain des Pharisiens et d’Hérode. C’est de cette façon que nous nous gardons de la tentation, celle qui est amorcée par notre propre convoitise.

Ne l'oublions surtout pas : L’idolâtrie amène à l'incrédulité, la perte de la foi.

Et sans la foi,  il ne nous est impossible de plaire à Dieu.

Amen.

dimanche 12 septembre 2021

EVANGELISER LES FOULES : FOI ou INCREDULITE ?

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Eric Ruiz

 

Dans la conscience collective est admis depuis des siècles, un principe : celui que Jésus de Nazareth avait choisi ses 12 disciples dont un était un démon, Judas Iscariote ; et que les autres qui suivait Jésus, était tous, là à boire ses paroles et à lui obéir comme des gens conquis et prêt à tout pour lui.

Mais là aussi quel point de vue erroné. L’incrédulité n’était pas, d’un côté pour «  le monde » et la foi de l’autre côté pour ses disciples ; l’incrédulité était encore la norme aussi chez ses disciples.

Une preuve de cela se trouve dans l’Évangile de Jean chapitre 7 verset 5 : « Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. ».

Eh oui, parmi les disciples qui étaient restés peu avait la foi (beaucoup étaient partis après que Jésus ait prononcés certains mots sur le pain et le vin).

D’un côté les juifs de la Judée cherchaient à le faire mourir et de l’autre côté parmi ses proches on voulait qu’il se pavane en Judée, qu’il profite de la fête des Tabernacles pour se montrer et pour se faire valoir des autres, qu’il montre la supériorité de sa divinité.

« Et ses frères lui dirent: Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. 4Personne n'agit en secret, lorsqu'il désire paraître: si tu fais ces choses, montre-toi toi-même au monde. » (Jean 7 :4).

Vous voyez, le fait de pousser Jésus à agir publiquement, devant la foule, en Judée, à l’occasion d’un grand rassemblement religieux, montrait à l’évidence des disciples remplis d’incrédulité.

Pourtant, ils étaient animés par un désir légitime, par l’envie eux-aussi de gagner d’autres âmes, et qu’il se joigne à eux d’autres disciples.

Quand Jésus affirma qu’il était le pain de vie et qu’il se présentait alors comme une nourriture obligatoire, le verset 66 du chapitre 6 de Jean nous dit bien : » Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. ».

Si bien que le réflexe humain ne cesse de se répéter ; Afin de toucher beaucoup d’âmes, il vaut mieux s’adresser à une foule plutôt qu’à de petits corpuscules de personnes.

Les meeting politiques ont depuis longtemps saisi l’importance de tel rassemblement pour faire passer leur idéologie et susciter l’enthousiasme des sympathisants.

Les grands réveils religieux sont nés justement à partir du 18ème siècle, avec cette évangélisation des foules. John Wesley, le prêtre anglican a révolutionné les pratiques d’Église en sortant dans la rue évangéliser aux masses. D‘ailleurs un grand mouvement : les méthodistes s’en est suivi, preuve de l’efficacité d’une telle méthode.

Et aujourd’hui, pourquoi pousse-t-on encore les chrétiens à témoigner publiquement de leur foi, à ne pas hésiter à s’entourer de nombreuses personnes afin qu’on les remarque, eux, parce qu’ils sont la lumière du monde ?

Pourquoi ?...Parce que déjà il y a plus de mille ans, les disciples de Jésus le disaient comme une évidence : personne ne cache les œuvres de Dieu, on les montre au monde, on se montre soi-même au monde.

Eh bien, même si cette méthode  est efficace, elle reste une mauvaise méthode. Se montrer au monde pour montrer les œuvres de Dieu, ce n’est pas de la foi, c’est de l’incrédulité. Les disciples ne croyaient pas en Christ en disant cela.

 

Non, la façon de procéder avec le Saint-Esprit c’est d’agir en secret.

 

Vous savez, si le Saint-Esprit règne en vous, alors dans la foule, certains seront poussés à vous haïr pensant justement que vous êtes possédé, comme Jésus.

Il faut dire la vérité : une grande partie des gens de son époque pensait que Jésus était possédé du démon.

Au verset 20 du chapitre 6 de Jean : « La foule répondit: Tu as un démon. ».

Parce que la foule juge à l’apparence, elle hait la profondeur. Jésus montrant les ténèbres de la foule, celle-ci lui rendait en retour sa haine, son mépris et son désir de le supprimer.

L’épée de la parole, même à l’insu de celui qui la possède, va séparer, faire ressortir le mal qu’il y a à l’intérieur de l’être humain. Et cela ne va pas sans conséquences… des conséquences tragiques au final.

Siméon, prophétisa sur Jésus en disant à Marie sa mère : « et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées. »

Eh bien, pour de nombreux croyants cette épée-là est insupportable ; Leur cœur dévoilé, c’est pire que tout.

Je me rappelle avoir été invité sur un salon de la foi et de la spiritualité en août l’année dernière et y avoir annoncé publiquement un message, (d’ailleurs je n’ai pas fait beaucoup de promotions, je n’en ai pas beaucoup parlé autour de moi). On m’a demandé d’intervenir derrière un micro dans une salle à une certaine heure et je ne savais rien de qui serait là. Plusieurs dizaines de personnes sont, au final, venues et j’y ai apporté le message reçu cette semaine-là qui concernait « la superstition et la foi en Christ ».

Je disais que la base de la superstition repose souvent sur l’exagération.

À la fin, j’ai demandé s’il y a avait des questions ou des réactions.

Un homme a pris la parole… en exagérant.

Il a accaparé le temps qui restait, il a exagéré ses propos en parlant de racines hébraïques de certains mots qui n’avaient rien à voir, enfin bref, il venait d’illustrer mon propos sur l’exagération et surtout il venait de montrait un cœur dévoilé, en se battant lui-même avec ses superstitions ; il voulait à tout prix s’opposer à mon message et il n’avait rien trouvé que cette forme d’exagération pour être insupportable.

Les rassemblements montrent indubitablement ce genre de réaction : les œuvres d’incrédulité sortent comme transpercées du cœur des gens.

Maintenant, attaquons-nous à une idée largement reçue, en nous posant la question suivante : quelle sorte de gens formait cette foule qui était avec Jésus ?

« Le monde », je l’ai toujours appris ainsi, le monde dont parle la Bible est formé par les païens, les non croyants, non ?

Je reprécise la question avec le contexte du chapitre 7 de l’Évangile de Jean : Qui d’après vous venait à la fête des Tabernacles ? Seulement des païens ?

C’était le haut du pavé de la religion juive. Des hommes et des femmes se disant très pieux, qui ne manquaient aucune fête, aucune tradition religieuse.

Aujourd’hui, il y a toujours de grands rassemblements comme lors de ces fêtes juives, même et surtout dans le milieu chrétien.

Que constate-t-on au contraire dans ces Méga Church, rassemblant des milliers de personnes, dans ces grandes conventions, dans les immenses séminaires organisés autour de la foi: dans les grandes émissions chrétiennes télévangélistes… oh, pas de la haine, mais plutôt une ovation généralisée pour les orateurs, pour les prédicateurs. Un plébiscite en forme d’Alléluia pour les thèmes évoqués. On en ressort regonflé, revitalisé par une huile soi-disant fraîche, un renouvellement de l’Esprit, comme l’immense majorité le confesse.

Esaïe dit au sujet de cette sorte de rassemblement : « Quand tu crieras, la foule de tes idoles te délivrera-telle ? »(Esaïe 57 :13)

Voilà nos grands réveils religieux !

Ils crient tous à la nouvelle effusion du Saint-Esprit. Mais ils lèvent leurs mains et leurs cœurs vers des idoles, qui dans l’épreuve, ne pourrons rien pour leur délivrance. Ce n’est que des manifestations d’allégeance. Mais d’allégeance à qui ?

Eh bien, je ne surestime pas mes mots : ce sont des adorateurs de satan. Ils prêtent allégeance à satan.

Dites-leur cela, vous vous ferez publiquement lapidés et injuriés, on vous jettera dehors. Et pourtant c’est la vérité, mais cette vérité-là, ils ne veulent surtout pas l’entendre.

Le message numéro 1 du disciple devrait être celui-ci (Jean 7 :7) :

« Le monde ne peut vous haïr; moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises ».

Si vous êtes en Christ, les chrétiens d’aujourd’hui (qui forment « le monde ») …  devraient vous haïr lorsque vous rendez témoignage.

La question numéro 1 à se poser est : Pourquoi le monde chrétien ne me hait pas ?

Réponses :

-        Parce que je rends témoignage que ses œuvres sont bonnes.

-        Parce que je parle de la foi qui se répand autour de moi comme d’une bonne chose.

-        Parce que je parle de rassemblement de croyants comme d’un nouveau réveil,

-        Parce que j’emploie les mêmes discours théologiques que ceux qui se réclament de Christ,

-        Parce que je dis : Christ reviens bientôt, convertissez-vous ! et que je ne suis pas un modèle de foi pour demander aux autres ce que je n’ai pas fait moi-même.

Alors, c’est évident : « le monde des croyants » ne peut me haïr puisque je montre la même figure que lui, la même hypocrisie, la même mauvaise foi, le même levain.

Alors, c’est vrai, avec cette idolâtrie, je croise mille regards : Je croise des regards d’approbation par-ci,  je croise aussi des sourires en coin, des haussements d’épaules par-là, des gens qui m’ignorent ;  je croise aussi des gens qui veulent vraiment se convertir. Et celui ou celle qui agit ainsi se croit fort de son témoignage, sans penser une seconde qu’il est faux.

Oui, c’est vrai, dans ces immenses réunions des gens se convertissent réellement et se tournent vers Christ.

D’ailleurs, c’est pour cela qu’il ne faut pas s’en prendre aux organisateurs, ni aux orateurs et qu’il est nécessaire même de les laisser faire leurs œuvres.

L’incrédulité n’empêche aucunement de faire des œuvres productrices.

L’apôtre Jean voyant une personne chasser des démons au nom de Jésus, fut choqué que le fils de Dieu ne réagisse pas en l’en empêchant

« Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. Qui n'est pas contre nous est pour nous. ».(Marc 9 :39-40).

Les grands réveils religieux, ont ramené des âmes à Christ, c’est indéniable. Et il ne faut pas les blâmer, ils ont servi Christ.

Car ce qui est condamnable n’est pas le résultat, mais c’est le chemin que l’on prend pour y arriver ;

Ce chemin qui montre bien, qui était notre associé, de qui recevions-nous les ordres.

Le résultat de notre sauveur Jésus-Christ, trahi, puis mort et ressuscité sur la croix est glorieux ; ce résultat est glorieux, puisqu’il est voulu du Père ; mais ce qui est condamnable c’est de s’être associé au diable pour comploter son arrestation et son exécution.

Par conséquent le résultat d’une évangélisation en masse, comme cela se fait et comme cela s’est fait auparavant, n’est pas condamnable du tout. Cela rend gloire au Père, puisque des âmes s’y repentent. Mais, la manière dont les choses sont organisées et l’intention qui y est cachée le plus souvent, révèlent le mal, l’incrédulité…l’apostasie de Jean 6 :66 : des disciples qui ne vont plus avec Christ.

Maintenant, une contradiction semble poindre dans les Évangiles, puisque Jésus s’adressait quand même, à certains moments à de grandes foules. Il ne s’opposait pas à elles, il ne les rejetait pas.

Oui c’est vrai, mais il y a une nuance qui n’en est pas une :

Il était « suivi » par une grande foule. « Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l'on venait à lui de toutes parts» (Marc 1 :45)

Et si vous remarquez bien, Jésus n’était pas tendre avec les foules. Tantôt il les renvoyait pour parler à ses disciples, tantôt il se mettait loin d’elle pour guérir un malade.

Les foules faisaient de longues marches et ne mangeaient pas pendant trois jours, avant que Jésus, ému de compassion fasse des miracles pour la nourrir, comme ce fut le cas pour la multiplication des pains et des poissons qui a nourri alors quatre mille personnes éreintées et affamées.

La règle qu’il suivait était celle de son Père : Jésus ne provoquait pas l’évènement, ce sont les évènements et plus précisément sa réputation qui amenait les gens à le suivre. « Une grande foule le suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades. » (Jean 6 :2).

Le mal, (il faut en convenir) n’est pas de s’adresser à une grande foule, le mal est de provoquer l’évènement, de faire de la propagande, ou de profiter d’une situation pour s’attirer de grandes foules.

Le mal : c’est de désir paraître , de vouloir se montrer soi-même au monde.

En fait, il s’agit toujours de respecter la suprématie du Saint-Esprit.

C’est lui, le Saint-Esprit qui doit créer l’évènement et non une méthode aussi efficace soit-elle.

Le rassemblement se fait par l’Esprit, sans bruit, sans roulement de tambour, sans tracts dans les boites aux lettres, sans cri dans les rues. C’est de cette façon que nous montons à la montagne de l’Éternel. C’est de cette façon qu’il nous enseigne ses voies, c’est de cette façon que nous marchons dans ses sentiers et c’est de cette façon que sa loi sort de Sion, et sa parole de Jérusalem.

Amen.