dimanche 27 novembre 2022

L’IMPOSITION DES MAINS et la CONVOITISE

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Par Eric Ruiz

 

L’imposition des mains est une pratique courante chez le croyant de la Bible. Mais derrière cette bénédiction se cache une pratique corrompue, détournée de son sens originel.

Dans Hébreux 6 :1-2 voilà ce qui est dit au sujet des doctrines qui ont été détournées de leur sens premier : «  C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, ».

On parle ici de croyants qui ont déjà été éclairés par l’esprit, qui ont gouté au don céleste et qui en manifestant une autre doctrine, un autre fondement se mettent sérieusement en danger. Ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie (ce sont les mots employés dans cette épitre).

Dans la première épitre de Timothée, Paul donne un éclaircissement important sur cette fausse doctrine liée à l’imposition des mains.

« N'impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d'autrui; toi-même, conserve-toi pur. » (1 Tim 5 :22)

Pour beaucoup, ce verset mettrait en garde contre la personne à qui on impose les mains. Cette personne, si elle est maléfique, pourrait transmettre ses péchés ou ses démons à celui qui pose ses mains sur elle.

Or, le contexte est tout autre.

Paul met en garde, c’est vrai, sur des personnes impures, qui pèchent volontairement tout en réclamant la sainteté…mais elles recherchent l’imposition des mains de personnes reconnues, dans le but d’avoir leurs dons.

Elles sont à l’affut des dons charismatiques. Elles sont à l’affut de recevoir par exemple le don de guérison. Un don spectaculaire en tous les cas, qui attire les foules et l’admiration.

Alors, lorsqu’elles remarquent un croyant qui a la réputation de faire des miracles, elles se précipitent vers lui pour recevoir ce don, par transmission.

Elles cherchent alors la faveur de cette personne.

Paul le savait très bien, sans doute pour l’avoir vécu lui-même, car il prévient Timothée ainsi au verset précédent (verset 21)

Il lui dit les choses comme un commandement venant du Seigneur (c’est ce que signifie ce nombre 21 d’ailleurs, un commandement) :

1 Timothée 5 :21 « Je te conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et devant les anges élus, d'observer ces choses sans prévention (sans préjugés), et de ne rien faire par faveur. ».

Le spectaculaire attire nécessairement tout un tas de personnes assoiffées, non pas par le besoin d’autrui, mais par une reconnaissance personnelle supérieure. Elles vont faire des pieds et des mains pour d’abord attirer son attention puis ensuite, afin de recevoir les faveurs de cette personne.

Elles convoitent en premier une marque d’intérêt exceptionnelle de sa part.

À première vue cela parait légitime qu’un enfant de Dieu veuille recevoir les bénédictions de l’Esprit. Souvent après avoir connu des temps d’échecs, un croyant sera davantage séduit par l’éventail de réussite qu’offre la vie chrétienne associée aux dons de l’esprit.

Pourquoi la grâce exceptionnelle de la foi ne permettrait-elle pas une faveur exceptionnelle à travers ses dons transmis ?

Mais, attention, nous sommes véritablement au sein d’une relation de convoitise. L’un convoite les dons de l’autre.

Celui qui convoite aspire aux dons  mais de façon bizarre, il n’aspire pas motivé par un besoin brûlant, mais c’est l’ambition qui le guide.

L’apôtre Paul ne va pas par quatre chemins devant de telles personnes. Au verset 20, il dit à Timothée : « Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte. ».

Paul fait plus qu’avertir Timothée, il lui dit comment agir face à de tels croyants qui convoitent les dons.

Ces croyants sont visibles, parce que tout en cherchant la faveur de certains, beaucoup vont dénigrer alors leurs anciens, ceux qui les enseignent. Ils vont vouloir les déshonorer, en les accusant de diverses choses. Verset 19 : « Ne reçois point d'accusation contre un ancien, si ce n'est sur la déposition de deux ou trois témoins ».

Alors, il est indispensable d’agir fermement et devant tout le monde afin que les effets destructeurs de la convoitise ne se généralisent pas et qu’elle s’arrête là. La règle est qu’il n’y ait aucun traitement de faveur pour personne, sans exception.

Mais, avez-vous remarqué ce que dit Paul ? : » Je te conjure devant Dieu, devant Jésus-Christ, et devant les anges élus ».

Pourquoi l’apôtre met-il au même niveau Dieu le père, le fils et les anges élus ?

Parce que l’apôtre établit tout de suite une distinction entre les anges élus, qui sont fidèles et loyales à Dieu, et ceux qui ne le sont pas ; les anges déchus.

Car, à la réflexion il s’agit bien d’une inspiration angélique que d’être attiré par les dons charismatiques.

Et les anges savent très bien que ces dons vont alors se propager au moyen de l’imposition des mains.

Souvenez-vous de l’ange qu’Esaïe a vu en vision. Ces séraphins qui se placent eux-mêmes au-dessus du trône de Dieu et qui se permettent une guérison (à défaut de mains), avec un charbon ardent qu’ils posent sur la bouche du prophète. Ainsi, ils auraient par vision, purifiés les péchés d’Esaïe (Esaïe 6 :7).

Du ciel, ces anges déchus extrapolent leurs droits. Ils trichent, parce qu’ils appliquent leurs droits à d’autres situations pour lesquelles ils n’étaient pas missionnés au départ.

Avec l’imposition des mains sans discernement et par faveur nous retombons sous le même égarement que celui du culte des anges.

Dans la réalité, l’imposition des mains est loin d’être une fin en soi. En tous les cas, il existait dans l’Église primitive d’autres pratiques pour transmettre des ministères.

« Barnabas et Paul firent nommer des anciens dans chaque Eglise, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru." (Actes 14 :23)

Vous voyez, on ne se précipitait pas pour transmettre une fonction. On ne faisait rien dans le spectaculaire. Mais tout simplement, on jeûnait et on priait, en recommandant au Seigneur ceux qui devaient assumer certains ministères ou certaines autorités. On comptait à 100% sur le Saint-Esprit, pour justement ne pas faire de favoritisme ni d’exercer de faux jugement.

Jésus mettait lui aussi en garde ses disciples. Il leur disait qu’ils seraient confrontés à une génération adultère et perverse. Une génération d’imposteurs disons-le.

 

Il ne s’agit pas de voir bien-sûr le diable partout, et ne rien faire craignant d’attirer sur soi le péril ; Mais il s’agit d’être lucide sur le cœur tortueux de l’homme, ce cœur qui cherche en premier son intérêt. Ce genre de cœur est le plus répandu parmi les chrétiens comme parmi les autres religions, ne nous voilons pas la face.

Et les recommandations des disciples sont loin d’être à caractère d’exception.

Avant de nommer des anciens dans les Églises, Barnabas et Paul ne vantaient pas la réussite et le succès populaire.  Ils disaient (Actes 14 :22)  au contraire, « que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » ; De quoi décourager celles et ceux qui se seraient faits un ascenseur social ou un eldorado de la foi chrétienne.

Alors, si vous pensez manifester les dons spirituels comme la guérison ou la prophétie, sans que vous ayez mis vos péchés sur l’autel du sacrifice, et que votre propre temple intérieur ne soit pas entièrement reconstruit : Vous vous leurrez, ce n’est pas dans l’ordre spirituel des choses ; ce n’est pas ainsi que le Saint-Esprit l’a instauré dès le début. Vous serez alors dans une imitation totale, mais surtout loin, très loin, aux antipodes d’une manifestation véritable.

Vous adorez Dieu, oui, mais selon vos lois et vos mensonges, à la manière babylonienne. 

Vous serez au même niveau que les marabouts, les magnétiseurs, les rebouteux, tous ceux qui exercent selon des codes et des principes obscurs, qui ont une énergie dont eux-mêmes ne savent pas très bien d’où elle provient ; Mais ils savent en tous les cas, que la convoitise était leur principal source d’énergie et qu’ils ont reçu et qu’ils transmettront leurs dons par imposition des mains.

Dans le livre des Actes, Simon un homme habitué aux actes magiques fut séduit par l’imposition des mains.

Lorsqu’il vu Pierre et Jean le faire pour baptiser du Saint-Esprit des disciples. Il voulut absolument « ce pouvoir » lui aussi, et offrit de l’argent pour cela.

Le commerce « des pouvoirs » a toujours été une activité très lucrative.

Mais Simon reçut une réponse inspirée et tranchante venant de Pierre. « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu  s’acquérait à prix d’argent… Ton cœur n’est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton cœur te soit pardonnée, s'il est possible » .

Alors c’est vrai, qu’un disciple de Christ a quelque chose d’important à transmettre gratuitement, parce qu’il a reçu gratuitement.

Par imposition des mains, l’Esprit saint qui est en soi, peut bénir les autres comme il le souhaite, en les délivrant par exemple de leurs démons, en leur ouvrant les yeux sur leurs péchés, en les guérissant de leur maladie, ou encore en les baptisant du Saint-Esprit (si ce sont des personnes prêtes à le recevoir).

Là aussi il ne s’agit pas d’une puissance que nous choisissons nous personnellement, mais c’est l’Esprit Saint qui décide de ce qu’il transmet en fin de compte.

Par la foi, c’est vrai aussi, nous pouvons être informé des desseins divins, comme aussi à travers ce que notre cœur nous dévoile de la personne (Si notre cœur est pur).

Il peut nous dévoiler alors le besoin d’autrui.

Paul encore écrivait à Timothée de ne pas négliger le don qui est en lui et qui a été donné par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des anciens.

De quel don surnaturel parlait-il ?

À l’évidence celui inspiré du Saint-Esprit, mais lequel ?

« applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement » (1 Timothée 4 :13).

Voilà les dons que Timothée avaient, certes beaucoup moins spectaculaires mais tout aussi important que les autres.

L’imposition des mains avait aussi d’autres fonctions.

Dans le Pentateuque, le livre du Lévitique, le sacrificateur posait ses mains sur la tête de la bête à sacrifier, comme pour lui transmettre les péchés du peuple à consumer. Ces péchés étaient alors comme immolés à travers son sacrifice.

Mais attention, cet acte n’était pas rempli de magie, il était symbolique.

Et ce symbole n’enlevait aucunement la profondeur et la détermination à un peuple à vouloir se sanctifier.

De nos jours, l’animal immolé est Christ. C’est donc lui qui nous purifie si nous lui offrons en sacrifice nos fautes, nos péchés (en les détaillants très minutieusement devant lui).

C’est lui Christ qui spirituellement nous impose les mains et aucun ange, aucun séraphin ou chérubin ne peut le faire à sa place.

Lui seul a offert sa vie pour nous. Il nous transmet alors sa pureté en échange de notre réelle consécration.

Jésus-Christ souhaite être notre huile d’onction, celle qu’il transmettra pour purifier celles et ceux qui se sont préparés à l’être.

La main, vous voyez, est l’organe de prédilection par excellence.

Le premier contact avec l’autre se trouve dans une gestuelle manuelle. Le symbole de paix et d’alliance se trouve aussi avec cette partie du corps.

La main a une vocation. Elle est faite, c’est vrai pour bénir : mais pas n’importe comment. Comme Jésus l’a fait en imposant les mains aux petits enfants qui venaient vers lui.

Ces enfants n’avaient pas de mauvaises intentions, eux.

Et Jésus pointe du doigt leurs intentions désintéressées en précisant : que « quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point ».

C’est pour cette raison que nous devons être vigilants vis-vis des personnes et de leurs intentions.

Par l’imposition des mains ne favorisons pas la convoitise, ne cherchons pas non plus à nous rendre généreux, attentionnés aux yeux des autres. Il n’y a d’intérêt pour personne à vouloir paraître. Cherchons plutôt à être juste et loyal vis-à-vis de notre Seigneur Jésus-Christ.

Une dernière chose : si vous croyez en Dieu, et si votre baptême de repentance est vrai, alors n’ayez pas peur qu’on vous maudisse en vous imposant les mains. On ne peut maudire une personne que Dieu a bénie.

Dans le livre de la Genèse, un récit nous éclaire à ce sujet : C’était justement le problème de Balak, roi de Moab, qui voulait coûte que coûte que Balaam le prophète, maudisse Israël.

Balaam ne cessait de répéter qu’il ne le pouvait pas. Même en lui donnant tout son or et son argent, Il ne pourrait jamais maudire ce que Dieu a béni. Par contre c’est d’une autre manière qu’il a réussi à égarer le peuple de Moïse. Balaam a corrompu, détourné les croyants de la vérité.

De quelle manière ? Par la convoitise, encore la convoitise.

Ce fameux démon que Jésus a rencontré dans le désert en jeûnant 40 jours. Comment s’est-il débarrassé de lui ?

En refusant de faire un miracle et en prenant une position ferme. Il refusa de changer les pierres en pains pour manger et dit qu’il préférait se nourrir du pain de Dieu, de la nourriture qui provient de la bouche de Dieu.

Amen

dimanche 20 novembre 2022

LE BLASPHEME : LA MALEDICTION DE CHAM ?

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Par Eric Ruiz

 

Noé, a été découvert nu par Cham son fils alors qu’il était ivre de vin.

Et je me posais la question : Pourquoi voir la nudité de son père était-elle si répréhensible que ça ?

Après tout il y a pire que cela comme péché, n’est-ce pas ?

N’aurait-il pas pu être pardonné avec une simple excuse de sa part ?

Canaan, fils de Cham n’avait quant à lui, vraiment pas eu de chance.

Il n’était pas pour grand-chose dans l’histoire, alors que c’est son père qui vit la nudité de son grand-père.

Noé aurait plus de reproches à se faire que son fils pour son manque de maîtrise dans cette situation.

Certes, il devait y avoir bien autre chose que cette simple découverte.

Un des fils avait dû voir autre chose chez son père qu’un simple corps nu (ou peut-être aussi… avait-il dû entendre autre chose).


Considérons la nudité :

Mettre à nu : c’est révéler quelque chose.

Se mettre à nu : c’est ne rien cacher de ce qu’on a dans le cœur.

« Être nu » spirituellement : c’est être dépourvu de sagesse, dépourvu totalement de spiritualité. C’est manifester des désirs et un comportement charnel.

Ne s’est-il pas passer un peu tout  cela avec l’ivresse de Noé ? Noé était dans un état de perte de contrôle qui ouvrait la porte à tout ce qui était dans son cœur, de bon comme de moins bons.

Si vous-mêmes vous découvrez chez la personne que vous respectez le plus et qui fait peut-être même office de mentor, de père spirituel, qu’il n’est pas en fin de compte aussi saint que vous le penser, quelle sera votre réaction ? Je pense que votre réaction sera d’être déstabilisé et déçu. Le modèle à imiter que vous vous êtes fait de la personne tombera à terre comme un château de carte. Et s’il était votre idole, c’est lui qui se brisera en partie alors.

Noé, même si son cœur était attaché à Dieu, n’était pas exempt de péchés.

Et se mettre dans cet état d’ivresse dans sa tente n’était certes pas un acte de sagesse. Mais son cœur débordait de joie et c’est de bon ton qu’il voulut fêter sa première vigne après le déluge. Il n’y a rien de condamnable en cela.

Cham avait cependant une avance sur ses frères. Il connaissait maintenant son père différemment de ses deux frères qui n’ont pas voulu voir leur père sans vêtement. Ils l’ont d’ailleurs recouvert d’un manteau en détournant leur regard.

Revenons à Canaan, le petit fils de Noé. Il fut maudit aussitôt. Il fut l’esclave de ses frères.

Alors, tout cela n’est qu’une injustice ?

Non, je pense que Cham a mis à nu quelque chose, qu’il a révélé à ses frères, une faute qu’il a vu chez son père… et c’est répandre la faute des autres qui crée une faute pour soi-même.

L’apôtre Pierre qui possède les clés du royaume dit ceci :

« Mais surtout, ayez entre vous une ardente charité : car la charité couvrira une multitude de péchés. » (1 Pierre 4 :8).

Cham aurait dû couvrir les fautes que son père a laissé voir à son insu. Or cela apparait clairement, il n’a pas exercé une ardente charité envers lui.

Il aurait dû agir avec sagesse et garder ce qu’il a vu ou entendu de son père ivre, pour lui et lui seul. Il n’avait pas à en parler à une autre personne hormis à son père lui-même.

Or, Genèse : 9 :22 nous dit : « … il le rapporta dehors à ses deux frères. » et verset 24 : « Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet ».

Qu’a-t-il fait de si mal, ce fils ?

Avant tout, ne prenons pas la Bible pour ce qu’elle n’est pas : un récit d’injustices.

Le fils cadet a bien répandu des ragots au sujet de son père.

Les « soi-disant » péchés révélés de Noé dans cet état ont révélé un péché encore plus grand, celui de Cham.

Cham, à ce moment-là engageait la réputation de son père, son honneur même. Il a sali délibérément l’image de son père. Il l’a exposé à la honte et au mépris de sa famille.

Aujourd’hui, on parlera de diffamationOui, agir comme Cham c’est de la diffamation.

Et en plus, c’est un délit qui occasionne une grosse amende pécuniaire. Et peu importe que ce ragot soit vrai ou faux, il est annoncé publiquement. C’est cela qui cause le délit diffamatoire.

Et le pire c’est qu’aujourd’hui la diffamation agit avec la même force qu’un jugement émis au tribunal. Sauf que la justice est prononcée en dehors des tribunaux institutionnels, Elle est dans la rue, dans les médias, dans les réseaux sociaux ou encore dans les Églises.

Et puis qui personnellement n’a jamais causé ce genre de délit ?

Ce délit est une forme de vantardise.

Paul en parle ainsi : « la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil ».

Bien souvent inconsciemment, pour se faire mousser, on n’hésite pas à raconter des choses négatives sur les autres.

Et, même  parfois, ne participe-t-on pas à alimenter aussi certains ragots ? Or, n’est-ce pas les injurier en se moquant des autres ainsi ?

Cela donne la fausse impression de posséder un peu de lumière, un peu de charité. Mais à la vérité, c’est la volonté de se montrer plus important qui prime. Cette lumière est ténèbres.

On ne se couvre pas d’honneur en dénigrant l’honneur de l’autre.

Proverbes 17 : 9 : « Celui qui couvre une faute cherche l'amour, Et celui qui la rappelle dans ses discours divise les amis. ».

C’est une certitude : Cham a divisé sa famille en révélant la nudité de son père.

D’ailleurs, son comportement diffamatoire a dû se produire avant, dans d’autres circonstances.

Et Noé a dû le mettre en garde contre cette tendance démoniaque. Mais cette situation a été celle de trop, révélant son jugement.

Il faut se rendre à l’évidence que le fait d’avoir la liberté d’expression, d’être vrai, sans filtre, ne nous dispense aucunement de mettre un bâillon dans notre bouche lorsqu’il s’agit de diffamer.

Notre Dieu a créé ce monde pour que ce qui doit être caché soit découvert, certes. Mais les péchés de notre entourage doivent être non pas caché, mais en tous cas non dévoilé publiquement par l’entourage.  

C’est cela couvrir les fautes, en couvrant la nudité de nos proches.

Car ce n’est pas à nous de faire cette justice-là.

Là aussi la raison tient du bon sens ou plutôt de l’estime pour les uns et les autres. Nuire à la réputation de ses proches c’est nuire à la sienne.

 

Qu’entend-on par « ses proches » ?

Il faut se considérer faisant soi-même parti d’une sphère. La première sphère est la sphère familiale bien-sûr.

Mais il existe aussi les autres. Sa sphère professionnelle, sa sphère sociale (les relations avec les amis, les clubs et les associations fréquentées, comme aussi les Assemblées ou les Églises présentes et passées).

Disons la vérité, combien louent le Seigneur dans les assemblées , prient pour les uns et les autres, disent « Amen » lorsque l’on parle de charité, mais une fois le culte fini, s’empresse de dire du mal sur un frère ou une sœur.

Ils se sentent alors si vrai en montrant les tâches des autres.

La parole diffamatoire est même devenu un réflexe.

La Bible emploie un même mot et verbe grec pour dire diffamer, calomnier, injurier, insulter, se moquer, c’est « Blasphemeo » blasphémer en français.

 

Eh oui, quand on parle mal d’un proche publiquement, on blasphème.

Nous sommes, nous, croyants, amenés à bénir et non à maudire. Si nous maudissons nous sommes maudits comme Canaan l’a été. Nous serons alors aussi grands que les esclaves des esclaves de nos proches, ce n’est pas peu dire. Nous serons humiliés, injuriés et nous trouverons cela injuste…et pourtant, n’est-ce pas un juste retour des choses ?

Alors je résume : voir la nudité d’un proche et surtout le rapporter aux autres, fait de nous des blasphémateurs, des colporteurs de ragots et des personnes maudissant les autres.

Est-ce cela la destinée d’un disciple de christ ? J’en doute fort.

 

Il y a encore autre chose. A la vérité, beaucoup de celles et ceux qui lisent ce passage sur le dévoilement de l’ivresse et de la nudité de Noé, y voient le péché d’impudicité.

Un péché que réprouve fortement la morale chrétienne face à la sexualité. Pourquoi ?

Car leur grille de lecture correspond à cette réponse connue intuitivement des chrétiens « fondamentalistes ». Ils ont une interprétation stricte et littérale des textes sacrés. Et elle ne se borne qu’à une seule et unique lecture : la leur.

Aussi les fondamentalistes ont décidé de prendre le texte biblique au pied de la lettre et de voir la nudité corporelle comme un grand péché. Mais aussi de prôner l’abstinence d’alcool.

Alors, rien d’étonnant à ce que regarder la nudité de son père fasse bondir plus d’un croyant qui y voit avec la boisson, la principale cause de la faute.

 

Cela permet à beaucoup de fondamentalistes de s’enorgueillir et de se croire saint, justement parce qu’ils ne pratiquent pas d’actes impudiques, parce qu’ils se privent d’alcool et qu’ils détournent le regard devant un corps nu.

Mais, ce n’est simplement que l’arbre saint qui cache toute une forêt d’arbres dégénérés et morts.

Ils ont des habits qui ne servent qu’à cacher les jugements qu’ils ont sur les autres et la diffamation qu’ils exercent contre eux. Je ne les pointe pas eux directement, je pointe cet esprit mauvais et jugeur qui se cache  sous ce faux vêtement de sainteté.

 

« Babylone la grande, la mère des impudiques », je le rappelle ce verset montre aussi le blasphémateur qui met à nu ce qu’il devrait taire sur l’autre. Lui, se vantant d’exercer une justice supérieure ne fait que de diffamer son prochain et de ternir sa réputation. Lui, montrant les impudiques du doigt est un impudique lui-même. C’est la même attitude repérée chez l’arrogant et le babylonien.

Alors c’est vrai, que le monde est rempli de diffamateurs donc de blasphémateurs. La réputation des personnes publiques est piétinée, trainée dans la boue.

Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’on entende un scandale à ce sujet.

Et on assiste même à des gens qui diffament ceux qui diffament. Une vraie spirale infernale.

Cet esprit diffamant est une corne de la bête décrit dans l’Apocalypse de Jean.

10 cornes, dix puissances sortent de la bête. J’avais annoncé le 10 novembre 2015 que la 10ème  corne; est l’esprit de délation et de calomnie (en grec : diaballo : accuser, diffamer, calomnier, dénoncer). Cette puissance maléfique est déliée de nos jours. Elle inonde le monde.

Blasphémer je le rappelle ne veut pas dire ce que la majorité pense.

-Ce n’est pas nier la présence de Dieu par des mots, ni employer des mots moqueurs vis-à-vis de lui ;

-Ce n’est pas non plus de vanter les plaisirs du monde ; ni pour un croyant, d’interpréter faussement certaines paroles…

-C’est plus profond que cela ; c’est prononcer des paroles, puis faire des actes qui vont contre une délivrance. Cham ne favorisait pas l’expiation des péchés de son père, au contraire en agissant comme il l’a fait, ils les retenaient captifs… puisque les péchés identifiés allaient maintenant servir d’identité, de réputation.

 

 Paul dit ceci dans Romain 1 :18 : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, »

Quelle et cette vérité retenue captive?

Si ce n’est celle de l’Évangile de Dieu. L’Évangile qui vise d’abord à délivrer, à bénir, à sauver. Quand on blasphème on retient la vérité captive, c’est-à-dire : on retient la délivrance captive. On met des liens sur les autres ou on les ressert davantage, on cherche à les rendre prisonniers de ce qu’ils devraient se libérer…

Paul le dit ainsi : « car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. »  Ce verset 19 qui fait suite à celui que je viens de lire, s’adresse à eux. Eux, c’est qui ? Eux, ce sont premièrement les juifs puis les grecs (verset 16).

Dieu leur a dévoilé son Évangile clairement…Mais qu’en ont-ils fait ? Ils ont blasphémé contre lui.

Pour conclure :

L’histoire de Noé n’a rien dévoilé sur le bâtisseur de l’Arche, et Dieu ne lui a fait aucun reproche concernant cette ivresse passagère, mais c’est Cham, son fils cadet : c’est lui seul qui a été mis à nu.

Là encore, la vérité éclate là où on ne l’attend pas. Le regard est attiré sur ce que nos pensées mettent en lumière. Or c’est notre cœur qui devrait nous donner la solution. Encore devrait-il être purifié pour le faire.

En parlant de purifier nos cœurs, ne prenons pas cette malédiction de Cham à la légère, en pensant être plus saint que les autres ou en minimisant les conséquences négatives.

Pour ma part je sais qu’il m’est arrivé de dévoiler la nudité d’un proche, de diffamer quelqu’un ou de participer à alimenter des ragots. Et je demande pardon à Dieu de cela et pardon à celles et ceux à qui j’ai blessé ainsi. Je veux garder ma langue et bénir et non blasphémer.

Amen

dimanche 13 novembre 2022

LA FOI CHARISMATIQUE, UN RETOUR à BABYLONE ?

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Par Eric Ruiz

 

« J'exterminerai les villes de ton pays, Et je renverserai toutes tes forteresses; 12J'exterminerai de ta main les enchantements, Et tu n'auras plus de devins; 13J'exterminerai du milieu de toi tes idoles et tes statues, Et tu ne te prosterneras plus devant l'ouvrage de tes mains »; (Michée 5 :11-13)

Le christianisme est une mère qui fait comme toute religion, elle enfante des filles. Le christianisme moderne a donné naissance à une nouvelle forteresse, à une nouvelle pratique divinatoire : les groupements charismatiques. 

Et d’abord, quelle contradiction !

Moi qui parle de l’intimité de Dieu avec sa future épouse, qui vous parle de la relation du disciple accompli, du fils adopté si proche de son Père céleste, je dis qu’une sorte de chrétiens, aujourd’hui possède la croyance que Dieu n’a jamais été aussi proche de lui ; Qu’il peut presque le toucher ; Que sa voix est là tout près de son oreille, et qu’il peut pratiquement sentir son souffle.

Ces croyants charismatiques (dont je faisais partie sans aucun doute) ont un objectif qui est enseigné au moment de leurs cultes. On leur dit : Montrez votre forteresse, montrez l’ouvrage de vos mains ! (je fais bien-sûr référence au verset de Michée)

En langage actuel : Extériorisez le plus possible votre foi !

À partir d’une confiance en soi retrouvée, il s’agira d’osée aller de l’avant, de ne plus avoir peur d’exprimer sa foi, de laisser aller la passion, de libérer l’énergie divine qui repose en soi.

Alors bien entendu, pour exprimer toute cette assurance, les dons de l’Esprit vont être sublimés et transcendés. Et ils vont être la validation d’une consécration supérieure.

Dieu aurait mis son sceau sur ceux qui sont charismatiques…

Comment l’aurait-il fait ?

Eh bien, les dons qu’ils reçoivent (souvent par imposition des mains) et qu’ils manifestent ensuite font qu’ils ressentent une intimité spéciale avec Dieu.

Parler en langues, prophétiser, avoir des songes, des supervisions, vivre ses propres expériences mystiques et miraculeuses ;

Ce qu’ils vont expérimenter dans ce sens les pousseront naturellement à se croire plus consacrés et mieux aimés de Dieu.

Et c’est une des raisons des comportements exacerbées que l’on remarque, lors des cultes, avec des musiques fortes et rythmées, des chants répétant sans cesse les mêmes mots sur la gloire de Dieu comme pour exercer une espèce d’enchantement ou une sorte d’envoutement.

Cela va jusqu’à l’extrême comme des mains levées et tremblantes, des membres gesticulants dans tous les sens, d’autres poussant des cris, sautant en l’air, se roulant par terre, comme s’ils étaient plongés dans une transe qui les ferait communier directement avec le divin.

Mais faut-il le rappeler, on ne bâtit pas une Église sur les ruines du passé, comme sur les ruines des autres Églises.

Cette invitation au sacré qui n’est qu’une imitation, était connue des rois et des prêtres soumis aux faux dieux babyloniens d’il y a trois mille ans.

Ils vivaient une proximité avec leurs dieux.

D’ailleurs, ils faisaient eux-aussi des gestes pour appeler leur dieu, pour attirer son attention (je vous ramène à l’ouvrage de Jean Cotteneau «  la civilisation d’Assur et de Babylone p 102).

Leurs cultes étaient très formalisés. Ils étaient basés sur une prière officielle et publique constituée de « louange, d’exaltation, de flatteries de gloire, de rappels incessants de la supériorité divine » (« la plus vieille religion en Mésopotamie »p 269, Jean Bottéro).

Leurs grandes cérémonies liturgiques exultaient les sens par des mets succulents préparés en l’honneur des dieux, par des musiques bien rythmées, (accompagnées d’instruments de percussions comme des timbales, tambours, tambourins), des chants, des hymnes et des danses adressés aux dieux. Les prières spontanées à « main élevée » servaient « à vider son cœur en évoquant ses craintes, ses besoins, ses regrets et ses repentirs ».

Tout était concentré pour impressionner les dieux et leur montrer son immense gratitude.

Les intentions n’étaient-elles pas bizarrement similaires à celles des cultes charismatiques ? On y cherche pareillement à impressionner son Dieu, à lui montrer sa complète dévotion.

Les babyloniens croyaient que les dieux communiquaient avec leurs créatures humaines par de très nombreux canaux. Et nos ancêtres voyaient des signes spirituels partout, sur terre, comme dans le ciel. La divination, l’astrologie étaient leurs moyens de communication.

La lune par exemple, si elle apparaissait au premier du mois, c’était le signe et l’assurance que leur pays vivra dans la paix et le bonheur.

Mais si un halo entourait la Lune ainsi que Mars alors ils étaient certains que leur bétail était en danger de mort.

Sur terre, si un oiseau laissait tomber sa nourriture, cela signifiait que la maison de l’homme acquerra un grand héritage.

Vous voyez « le signe » en perspective, qui montre toujours le bon ou le mauvais présage.

Un chrétien charismatique, lui, voit les choses pareilles puisqu’il voit des signes partout et il est certain aussi de pouvoir les interpréter. Il prend cela pour des paroles de connaissance. En fait, il se fabrique inconsciemment sa bénédiction comme aussi son propre horoscope.

« Seigneur, il a fait beau lors de notre réunion en plein air, alors qu’il pleuvait tout autour, c’est bien que tu bénissais particulièrement ce que nous faisions ».

Cette forme de prière interprétant une réalité, donne de la confiance au croyant, dans le miraculeux qu’il confesse avoir vécu lui-même. Et il va ainsi fonder son avenir sur une relation de signes miraculeux en cascades.

« Dieu m’a montré ceci, Dieu m’a montré cela… Dieu m’a montré la vérité. J’ai prié pour savoir si c’est la femme que je dois épouser et en ouvrant ma Bible au hasard, tiens je suis tombé sur : Genèse 16 :21 : « Jacob dit à Laban: Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli: et j'irai vers elle ».

En réalité c’est de la divination.

Tirer les cartes et tomber sur la dame de cœur aboutit exactement à la même chose. Consulter un prêtre, un prophète pour savoir si telle décision est favorable ; revient aussi à se tourner vers les astres pour connaître son avenir.

Là aussi, il faut être vigilant car la frontière avec la foi saine est tellement étroite qu’on peut s’y perdre facilement.

Car Dieu parle, c’est vrai, clairement à celui qui ouvre sa Bible et qui se sent saisi par les mots d’un verset.

Mais la différence c’est que ces mots vont être le départ d’une inspiration et non la réponse directe à un vœu.

Et puis, c’est Dieu qui va répondre comme il le souhaite à nos besoins, sans que l’on ait le mauvais désir d’échafauder des stratégies, des choses qui soient l’ouvrage de nos mains (pour reprendre le sens du verset de Michée).

Paul dit à Timothée d’agir, de prêcher en toute occasion favorable ou non.

C’est encore un encouragement à se laisser conduire par l’esprit divin et non par des signes avant-coureurs.

Notre Dieu ne veut plus que nous nous prosternions devant nos signes, nos stratégies qui servent à nous bénir nous-mêmes.

De la même manière, la foi charismatique amène les croyants à se lancer dans l’eschatologie (l’étude de la fin des temps et pas voie de conséquences des démons) car inconsciemment ils pensent comme ceux de Babylone : que connaitre les démons permet qu’ils n’attaquent pas ceux qui les reconnaissent ; et cela permet aussi de les chasser lorsqu’on les voit chez les autres. Cet exorcisme- était lui aussi chose courante chez les Assyro-babyloniens. Et il se faisait de manière spectaculaire.

L’exorcisme charismatique est tout aussi spectaculaire. Plus il est violent et spectaculaire, plus le démon ou les démons expulsés seraient grands.

Or, Dieu n’a pas besoin que nous devenions des érudits du mal, des docteurs en démonologie, il nous donne la connaissance lui-même par son esprit, au moment où nous en avons vraiment besoin.

Et, posons-nous la vraie question si : tout exorcisme ainsi fait ne remplacerait-il pas l’effort personnel de la conversion ?

N’y-a-t-il pas plutôt une prosternation devant ses propres œuvres de délivrance ?

Se prosterner devant ses propres œuvres va trop loin ; puisque nos œuvres vont alors devenir notre salut.

On va reprendre un exemple, toujours dans ce renouveau charismatique ; Eh bien, si les dons spirituels tendent à baisser dans une assemblée ou chez un croyant, l’affolement arrive. Le sentiment qui vient avec le fait de ne plus ressentir le surnaturel est celui d’avoir péché. Le péché est constaté, Dieu a retiré sa bénédiction. Certains vont même croire qu’ils ont blasphémé contre l’esprit parce qu’ils parlent moins en langues ou qu’ils n’ont plus de songes.

Il vont alors se prosterner devant leurs œuvres. Comment ?

En revenant sur des pratiques dévotes routinières telles que : des louanges passionnées, des prières d’adoration, d’exultation et de joie pour retrouver cet « état surnaturel ». C’est la même forme de piété qui se faisait à Babylone.

Dans le concret, Dieu nous donne par son esprit le don en fonction du besoin de délivrance que nous rencontrons dans la vie ; pas parce que nous le désirons et que nous lui avons demandé.

« Aspirer aux dons les meilleurs » se fait lors d’un besoin brûlant. Et ce besoin est ressenti par le cœur (je vous renvoie au message sur « les dons spirituels dans l’assemblée , qui n’ont rien à voir avec ces dons charismatiques de notre ère moderne).

 Le culte charismatique est une vraie séduction, comme aussi un ennemi cruel. Certes, il est plus vivant, plus joyeux et expressif. Il crée des émotions à répétitions qui sont vite assimilées à de l’onction divine.

Ce phénomène de confusion ( nom de Babel) est d’autant plus important que les cultes plus sobres sont alors montrés du doigt, ils sont jugés ennuyeux, moins spirituels voire animés d’un esprit éteint, sans vie.

Les cultes charismatiques ont pris les armes contre tout autre forme de culte, pour les détruire.

Cette forme de pensée totalitaire était chose courante à Babylone, « Prier était la règle, présenter des offrandes la loi ».

Les rites étaient désignés la forme de piété la plus haute. Le meilleur présage était pour celui qui se tournait chaque jour vers un dieu.

Lui sûrement prospérera à l’excès ; et la puissance de la prière avait cet effet : « la prière dissout le châtiment des fautes ».

Cette manière de penser la prière, même si elle n’est pas formulée ainsi, elle est induite dans le cœur de ceux qui se confient dans leurs œuvres, et la foi charismatique pousse à vivre cela.

Pourquoi ?

Parce qu’il n’y a qu’une sorte d’anges qui se montre aussi radical avec le péché et qui d’un coup de baguette magique, expie les fautes et enlève le péché des uns et des autres. Ce sont les Séraphins.

Ces anges déchus se manifestent lors de prières charismatiques. Ils créent une expérience mystique (comme une lumière forte, une perte d’équilibre ou de force, des bouffées de chaleur ou des visions ) ; et le culte des anges devient alors un incontournable (relisez le message sur «  le culte des anges, une très longue tradition religieuse »).

La prière se substitut alors à la vraie offrande, celle d’offrir ses passions et ses désirs sur l’autel des sacrifices.

Ce que l’on voulait faire passer à Babylone, c’était l’idée que l’homme est fait pour le Sabbat. C’est-à-dire que l’homme est fait pour faire plaisir aux dieux.

Si les dieux étaient mécontents, il le faisait savoir, par des maladies, des cataclysmes, mais aussi par des prêtres devenus impuissants, ne pouvant plus interpréter les songes.

C’est d’ailleurs ainsi que le prophète de Juda, Daniel put être reçu par Nebucadnetsar (très décontenancé du silence de ses prêtres).

Ces prêtres d’ailleurs étaient condamnés à mort car ils apportaient le mauvais œil.

N’est-ce pas ainsi que l’on considère le croyant sans dons spirituel dans les assemblées charismatiques ? C’est un serviteur inutile ou un oiseau de mauvais augure.

Ce verset de 1 Corinthiens 14 :12 traduit ainsi, est une référence dans le renouveau charismatique:

« puisque vous aspirez aux dons charismatiques (spirituels), cherchez à les avoir en abondance pour l'édification de l'Église. ».

L’abondance des dons…

Parce que cette foi, basée sur le cumul des dons donne un tel élan, un tel enthousiasme au croyant, qu’il se sent alors pousser des ailes pour évangéliser, et un zèle ardent pour rapporter de nouveaux adeptes à l’Église.

On m’a enseigné jadis et on enseigne toujours que la Pentecôte se fait ainsi ; que tout réveil spirituel prend ses racines dans le surnaturel.

La foi charismatique est une manne sans commune mesure pour le clergé, qui voit leurs membres se multiplier comme une lapinière (excusez-moi cette expression, mais elle montre tellement cette multiplication rapide et cette croissance exponentielle).

Mais quel aveuglement puisque cette foi artificielle n’a fabriqué que des idoles à travers, les dons, les signes, les exultations suivis de moments d’extase, ou les exorcismes qu’elle pratique sans que personne apparemment s’en offusque.

La fin des versets du chapitre 5 de Michée dit ceci: « J'exterminerai du milieu de toi tes idoles d'Astarté, et je détruirai tes villes. 15J'exercerai ma vengeance avec colère, avec fureur, sur les nations qui n'ont pas écouté. »

La foi charismatique s’est rependue partout, a telle point que nous pouvons l’assimiler à une ville entière et même à une nation.

Astarté, cette déesse dont le nom sumérien est Nanna, a introduit dans l’assemblée un faux culte qui place Le désir au sens le plus obscur qui soit. La femme, elle, est placée en premier plan, au sens la plus manipulatrice qui soit, avec ce qu’elle a de plus obscène et pervers.

Mais la généralisation d’un phénomène tout comme les signes montrant l’aube d’un renouveau n’ont jamais été et ne seront jamais le parfum de la vérité.

Et là encore, Dieu nous annonce comment finiront ces mouvements de réveils.

La nature a horreur du vide, et quand les bancs d’églises se vident, l’esprit humain cherche une méthode nouvelle pouvant revivifier les âmes en perdition comme celles qui se refroidissent.

Les pensées démoniaques arrivent alors comme une eau fraiche.

Le renouveau charismatique est arrivé comme une heureuse providence ; bien mieux encore comme une restauration de ce qui s’était perdu avec le temps.

Avec l’arrivée de ce mouvement, l’expérience des dons a dépoussiéré certains versets bibliques qui ont pris un relief jamais vu jusqu’ici.

Même les élus pourraient être séduits puisque comme moi aussi j’ai cru que le baptême du Saint-Esprit était le parler en langues ou que la prière puissante créait des miracles de guérison en cascades.

Le miraculeux, le surnaturel régnait alors au même niveau qu’il a régné dans la société mésopotamienne, il y a trois mille ans environ.

Dans ces temps que nous vivons ou l’anxiété et au summum, beaucoup trouve leur refuge dans la divination.

Mais Dieu ne nous oublie pas, il ramènera vers lui celles et ceux qui ne se contentent pas d’une paix superficielle, mais qui aspirent au vrai renouveau issu d’un esprit humble et soumis et d’un cœur brisé.

Mais auparavant, nous avons tous besoin de nous repentir d’avoir laissé entrer dans nos cœurs un culte ignoble et organisé par les mauvais esprits. Cette pensée charismatique qui est devenue avec le temps, les murailles de notre foi.

Détruisons ses murailles et cassons les ouvrages de nos mains, forgés par la divination pour que notre temple soit fait avec les vrais matériaux nobles de notre Dieu que le Saint-Esprit inspire afin que nous le louions en esprit et en vérité.

Amen