dimanche 3 juillet 2022

LES DONS SPIRITUELS dans la communion fraternelle

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Par Eric Ruiz 

Dans le corps de Christ, l’unité est la base la plus fragile qui existe. C’est souvent quand on croit l’avoir qu’elle est déjà absente du corps.

Pourquoi ? Parce que perdre l’unité revient à perdre l’inspiration, qui ne se fait plus alors par amour. Il ne devrait y avoir aucun autre mobile pour agir que l’amour.

Ceux qui pensent que nous devons réfléchir à l’organisation des saints dans l’assemblée sont encore aveuglés, puisque enfermés dans des dogmes religieux sans amour divin.

Ils pensent encore avec leur tête et pas assez avec leur cœur.

Ils attendent d’être convaincus par un verset plutôt que « d’aspirer » profondément à un changement.

Paul dans la lettre aux Corinthiens chapitre 12, verset 31 précise la qualité de cette aspiration pour les dons spirituels. «Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence…si je n'ai pas la charité (amour agapao), je ne suis rien. »

« Aspirer » ne veut pas dire prier pour recevoir ou acquérir un don meilleur qu’un autre.

Je vais vous monter une erreur de traduction qui débouche finalement sur un éclairage très pertinent.

Dans la lettre aux Romains Paul dit : « n’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble » (traduction Louis Segond)

Le mot grec employé ici dans  n’aspirez pas est  phroneo [fron-eh’-o] qui veut dire : diriger ses pensées vers, viser plus haut…ambitionner.

Paul demande au croyant de barrer la route à l’ambition, à l’esprit de conquête ;

En fait, il met en garde à ne pas convoiter tout simplement. Il demande que les frères romains arrêtent de diriger toujours leurs pensées vers des choses qui servent à les élever, eux, en premier.

Or, Paul n’emploie pas ce mot pour les Corinthiens.

« Aspirer » ici, n’est pas une course à la performance. La victoire par l’ambition n’existe pas pour la foi authentique.

Dans « Aspirez aux dons les meilleurs.», c’est le mot grec Zeloo [dsay-lo’-o] qui est employé ; qui donne le mot français zélé ; et il signifie aller vers… par besoin, par nécessité ; « Brûler avec ardeur » 

Le sens littéral va dans l’idée d’avoir avec empressement un cœur qui brûle… pour l’autre. Ce n’est donc pas une question d’esprit, de volonté intellectuelle mais de cœur, une ambition de cœur.

Dans le concret, Dieu nous donne par son esprit le don en fonction du besoin de délivrance que nous rencontrons dans la vie.

Cette « aspiration » est synonyme de besoin brûlant. Et ce besoin est ressenti par le cœur.

Ce cœur, quel est-il ?

C’est le chemin par excellence dont parle l’apôtre et qu’il développera pendant tout le chapitre 13 : L’amour divin agapao.

Donc, rien ne sert d’extrapoler les situations, nous devons les vivre pour expérimenter la foi.

Car la foi sans les œuvres est morte. La foi n’existe qu’à partir du moment où elle rencontre un besoin, issu du vécu quotidien.

Hébreux 11 :11 « C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse ». Le besoin d’avoir un enfant provoqua la foi de Sara qui a mi alors sa confiance dans la fidélité et les promesses divines.

C’est pourquoi, pour l’homme de foi, rien n’est établi par avance. Tout se fait par les évènements provoqués par l’esprit de Dieu. Et bien-sûr, le moteur : c’est l’amour, l’amour de l’autre et son besoin qui accapare le cœur.

Croire autrement, c’est encore retomber dans les mêmes travers, vouloir nourrir sa chair, qui n’attend qu’une seule chose : repasser par le modèle du mérite.

L’ascenseur religieux marche comme l’ascenseur social. On cherche dans les deux cas à acquérir une capacité par nos mérites.

Par exemple se dire à soi : « Je veux acquérir un don afin de l’utiliser pour le bien commun ». 

En disant cela je suis dans une forme de pensée ou j’élabore moi-même une stratégie. J’imagine une situation future se présenter.

C’est encore de la pensée positive, un courant cognitif très à la mode qui vise l’épanouissement individuel.  

Or, avec la pensée constructive, il n’y a plus de surprise, plus de spontanéité mais un acte réfléchi mesuré où l’Esprit saint n’a plus sa place.

L’intellect aura remplacé l’inspiration, remplacé la foi qui, elle, n’est pas raisonnée.

Nous devons être pauvres en esprit et non pas riches en esprit, car le royaume de Dieu est donné aux esprits pauvres, dépendants de Dieu (message « la foi n’est pas raisonnable ».

Dans le corps de Christ, les dons de l’esprit vont et viennent, impulsés par l’esprit divin qui lui seul tient les commandes.

Et c’est comme cela que Dieu se plait dans la communion des saints.

Pour reprendre ce que dit Paul animé du Saint-Esprit : il y a multitude de dons, mais chaque don est donné par le Saint-Esprit  en fonction des besoins du corps, du besoin réel de ses membres.

Et chacun reçoit un don, s’il est bien disposé envers son frère ou sa sœur, si sa volonté réelle c’est avant tout de l’aider, de pardonner ses fautes, de laver ses pieds, de le guérir.

Pour vous donner un exemple : Les poumons du nourrisson s’ouvrent parce qu’ils rencontrent à la naissance l’air extérieur. Tant qu’il est dans le liquide amniotique de sa mère, il n’en a pas besoin.

Eh bien spirituellement c’est la même chose :

Le don apparait avec le besoin, la nécessité.

Un frère souffre de manque de vision pour sa vie. Pourtant il prie, il demande à Dieu. Mais il est sans réponse. Il ne sait plus quoi faire pour sortir de ses liens.

C’est à ce moment-là que l’Esprit saint peut donner un don de prophétie ou de connaissance à un autre membre pour l’aider à rompre ses liens et retrouver sa liberté en Christ.

Prier pour recevoir un don, alors que la situation ne se présente pas, c’est comme si vous vouliez respirer avec vos poumons dans le liquide amniotique du ventre maternel. C’est contre nature. Ce n’est ni le lieu, ni le moment.

Pour beaucoup, (comme pour moi-même aussi), on nous a tellement enseigné que la foi provoque les conditions d’existence ; Que prier pour recevoir un don permet d’attirer à soi les circonstances de la délivrance ; alors que c’est totalement l’inverse. Ce sont les circonstances qui créent la foi.

En d’autres termes, je ne vais pas faire du prosélytisme, ou parcourir les hôpitaux si j’ai un don de guérison. Je le mettrai en action au moment et lieu décidé par Dieu.

Ambitionner un don pour s’élever possède d’autres conséquences négatives.

Ce n’est pas se soumettre les uns aux autres.

Ambitionner : brise la communion parce qu’il brise l’humilité qui consiste à s’abaisser au même niveau que son frère pour l’aider.

Élaborer une stratégie qui nous remplirait de foi, de générosité et de puissance dévoile un cœur rempli de levain et de mensonge.

N’oublions jamais que les disciples de Christ sont reconnus à l’amour qu’ils ont les uns pour les autres (Jean 13 :35).

Ils ne sont pas reconnus par leur don mais par le mobile de leur don.

Ce n’est pas le miracle qui est important, c’est la condition dans laquelle s’exerce le miracle : l’amour agapao manifesté.

Et cet amour, Jésus en parlait dans les versets précédents (Jean chapitre 13)… pour être pur, il parle de 5 actions:

1-laver les pieds de ses amis,(un acte de justice que j’ai détaillé   sur «  la communion fraternelle parfaite »).

2-se laisser laver les pieds par eux

3-ne pas se croire supérieur au maitre.

4-Recevoir les âmes que Dieu a envoyées vers vous (même s’ils s’avèrent être animés par de mauvaises intentions)

5-Donner sa vie pour Jésus-Christ (dépendre entièrement de lui).


Maintenant, il y a des mystères que Dieu dévoile parmi les sept églises de l’Apocalypse. Et plus précisément  parmi la sixième Église, qui est celle de Philadelphie. Ce nom porte en elle le sens « d’amitié fraternelle ou d’amour fraternelle ».

Et voici ce que dit l’esprit à l’ange au sujet de cette assemblée :

Apocalypse 3 :8 : « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom etc. ».

Quelles sont les œuvres réalisées par cette Église animée par l’amitié fraternelle ?

La réponse curieusement se trouve dans le verset précédent.

« Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, »

Ce que dit le saint, le véritable ce sont ses œuvres qui parlent ; celles d’un croyant saint (« pur » comme on vient de le voir avec Jean 13), véritable, sans faux semblants et qui possède la clef de David.

Mais, quelle est cette clé si importante qu’avait le roi David ?

« il leur suscita pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage: J'ai trouvé David, fils d'Isaï, homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés. » (Actes 13 :22)

 

C’est la clé du cœur, celle de l’amour agapao. Ce roi était selon le cœur de Dieu.

 Par conséquent, ce sont bien les œuvres fraternelles d’un croyant selon le cœur de Dieu.

Mais j’ai relevé un passage dans Apocalypse 3 :8 très étonnant : c’est ce constat contradictoire du saint et véritable qui dit  « Voici, parce que tu as peu de puissance » :

Le mot puissance «  dunamis » [doo’-nam-is] en grec se réfère à la force, aux capacités, aux miracles.

Mais alors pourquoi l’ange fait-il l’éloge du manque de puissance des frères et sœurs ?

Eh bien, parce qu’il n’y a pas à Philadelphie justement étalage des dons, comme cela se fait ailleurs.

La puissance de cette assemblée, se montre autrement.

Elle se dévoile d’abord par la persévérance : « Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi » verset 10 ;

Eh bien, grâce à leur fidélité, ils ont reçu une clé (celle de David) qui leur permet d’ouvrir et de fermer la porte à volonté sans que personne d’autres ne puisse agir à leur encontre.

Et cette porte montre des œuvres bien différentes de celles des autres. Quels autres ?

« ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent; »verset 9.  

Ces « frères et sœurs » religieux mentent par leur imposture. Ils mentent en montrant une puissance qu’ils n’ont pas, des dons qu’ils manifestent par imitation.

Comme je le disais juste avant :

Ce n’est pas le miracle qui est important, c’est la condition d’amour dans laquelle s’exerce le miracle, qui prime.

Donc, ceux, qui ont un amour fraternel pur ont reçu l’ordre de garder, leur couronne par leur persévérance, en retenant, en gardant précieusement leurs actes de justice.

Verset 11 : « Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, (garde précieusement ce que tu as) (Jean 13) afin que personne ne prenne ta couronne ».

Leur puissance s’exerce dans la vérité qu’ils vivent au quotidien et cette vérité éclatera en plein jour verset 9 « voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t'ai aimé (Qui viendra se prosterner ? Ceux de la synagogue de satan). »

Alors, aspirons au don le meilleur ; A celui qui se manifeste dans l’amour désintéressé, l’amour agapao. Ne regardons pas à ce qui se fait ailleurs et de manière plus éclatante. Mais soyons fidèle et persévérant dans ce que Dieu nous inspire de faire au quotidien pour le bien de l’autre.

N’oublions surtout pas, que le royaume de Dieu est pour ceux qui ressemblent aux petits-enfants, qui sont pauvres en esprit, qui ont cette humilité de dépendre entièrement de leur père.

Soyons comme eux vivons le moment présent sachant que pendant notre marche, Dieu nous donnera ce que nous avons besoin.

Amen

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