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Par Eric Ruiz
« Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles » (Colossiens 2 :18)
Avant de revenir sur cet orgueil démesuré, cet égarement qu’est le culte des anges, posons-nous certaines questions clés :
Les archanges, sont-ils comme la religion
l’enseigne : chef des anges ?
Y-a-t-il une hiérarchie dans les anges ?
Je réponds tout de suite sans
hésitation : non, il n’y a aucun
chef des anges ; et « archange » n’est pas un titre, c’est une
fonction importante, comme le pasteur ou le prophète l’est dans l’Église.
La distinction faite entre les anges majeurs et les anges mineurs, illustre
encore la chute de l’homme par sa volonté de hiérarchiser, de placer les uns au
sommet de la pyramide (comme l'homme souhaite l’être aussi).
Le Chef avec un C majuscule reste et restera
toujours Dieu le Père dans le ciel comme Christ, le Saint-Esprit sur terre.
Et les mots ange ou archange s’adressent aussi
à des anges devenus anges terrestres après leur chute.
Les anges terrestres tombés du ciel, nés sur terre peuvent avoir eux aussi cette fonction à un moment donné de leur vie (je pense notamment à l’archange cité dans 1 Thessaloniciens 4 :16).
Mais, encore une fois, il est toujours aussi étonnant de voir que celles et ceux qui sont si
attachés à la hiérarchie des anges sont aussi très attachés à l’idée d’une
hiérarchie dans l’Église.
Ils aiment les théories qui font d’un ange, le
supérieur, le chef d’une armée nombreuse.
Eux, se voient aussi chef et dirigeant d’une
armée de croyants.
Ils aiment donner des ordres aux autres. Ils
se donnent d’ailleurs pour certains la fonction de prophétiser pour justement
donner des commandements aux autres de la part de Dieu.
La prophétie, comme le fait « d’annoncer la parole » possède cette puissance de pouvoir diriger les autres.
Eh bien, le culte des anges commence là.
Et ce culte s’exerce à deux niveaux.
-Le premier niveau est de convoiter leur fonction angélique, qui est de pouvoir annoncer la parole ; ils
rêvent d’incarner comme eux la sagesse de Dieu, (de connaître tout comme lui) ;
d’emmètre des grandes prophéties comme
l’ange Gabriel.
Mais aussi, être comme l’Archange Michael, de pouvoir protéger des êtres élogieux, se sentir inébranlable et être protecteur d’un groupe ; Lui donner des commandements, mais avec cette intention de veiller sur lui (mieux que Dieu le ferai lui-même).
-Le deuxième niveau est d’idolâtrer, de ressembler aux anges par la
nature qu’ils révèlent.
Un ange céleste ne change pas, il est
accompli, il ne pèche pas, il est comme son maitre : parfait.
Ce deuxième niveau en fait des êtres à imiter.
Sans qu’ils l’admettent pour autant, l’ange de
Dieu est leur modèle ; et ils cherchent à s’identifier à eux à travers des
pensées et des actes spectaculaires.
Ils se donnent à eux-mêmes ou ils donnent à
leur descendance des noms d’anges célestes, qu’ils auraient trouvés par-ci
par-là parmi l’abondante littérature spirituelle qui existe à ce sujet, ou parmi la tradition familiale.
Mais il y a, en plus, des hommes ou des femmes de foi qu’on a placés très haut et de manière
illégitime en tant qu’anges protecteurs.
Je pense bien-sûr à Marie mère de Jésus, à
certains apôtres, à Elie, à Moïse et à bien d’autres, plus contemporains.
On les prie, on les invoque, on les matérialise par des objets, des symboles en tout genre. Sans oublier tous ces noms se terminant par iel, à qui on a donné un pouvoir sur nos vies (Uriel, Selaphiel, Barachiel, Jéhudiel, etc…).
Prenons, Raphael, par exemple. Il est cité dans le livre de
Tobie, (ce livre qui est présent seulement dans certaines versions bibliques, mais
truffé de contradictions).
Raphael serait un ange très attirant pour les
chrétiens.
Rapha qui signifie guérir et El, Dieu. ; Donc
« Dieu guérit ».
Cet ange possèderait des pouvoirs que les autres n’ont pas ?!
Alors, la séduction de cet ange touche ceux qui trouveraient en lui plus d’intérêt pour la guérison, pour lutter contre la maladie que Christ lui-même, et pourquoi ne pas porter son effigie autour du cou pour se protéger des maladies qui pourraient nous toucher ?
Le culte des anges c’est aussi : Vouloir donner des noms aux anges qui se sont révélés dans la Bible et à qui on a donné simplement le nom « d’ange de l’Eternel »; Des anges qui sont apparus auprès d’Abraham, de Jacob, ou de Moïse par exemple, pour ne citer qu’eux.
Eh bien, attribuer des noms aux anges possède
la même intention sous-jacente : celle de rajouter des fonctions que les
anges n’ont pas manifesté au départ ; et établir encore une hiérarchie
(Les plus proches de Dieu jusqu’au plus éloignés, les moins importants, c’est comme
voir les séraphins bien supérieurs aux chérubins par exemple).
Voilà l’égarement de chercher à différencier
les anges et à les classer par ordre de mérite.
L’ange qui est venu auprès d’Abraham est-il
moins important que la voix de l’archange de 1 Thessaloniciens 4 :16 qui
doit avertir le monde des croyants que les morts ressusciterons avant les
vivants.
Car croire ainsi ne fait que d’enlever des fonctions à Dieu le Père, qui se reposerait complètement sur ses anges et qui ferait de Jésus-Christ un sauveur en minuscule. Alors qu’il n’y a de salut qu’en Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes.
Maintenant, dans le récit biblique, dans le
livre des Juges il y a un homme de la tribu de Dan nommé Manoah qui insistait d’abord,
avec l’ange de Dieu, pour partager un repas avec lui et ensuite pour connaître
son nom ; Car l’ange avait prédit à sa femme qu’elle ne serait plus
stérile. L’ange refusa les deux demandes, puis il finit par lui dire au sujet
de son nom : « Il est merveilleux ».
Je suis sûr que cette réponse a fortement déçue
Manoah.
Pourquoi ? Parce que tous les anges sont merveilleux. Y-a-t-il plus merveilleux qu’un merveilleux ?
Ensuite dans sa question Manoah trahit ses
intentions idolâtres en se justifiant ainsi « quel
est ton nom afin que nous t’honorions quand ce que tu dis sera arrivé »
(Juges 13 :17).
Cela ne fait aucun doute que l’ange en donnant son nom sera alors plus honoré que Dieu lui-même !
Maintenant, pourquoi doit-on insister autant sur ce culte des anges ?
Eh bien parce qu’il existait bien avant dans
le ciel.
Ce culte a été à l’origine de la précipitation sur la terre, des anges inachevés que nous sommes nous humains.
La vie terrestre reproduit ce qui se passe au
ciel.
Les anges de Dieu, de par leur fonction, de
par leur nature étaient convoités, idolâtrés par le groupe d’anges non accomplis
que nous formions.
Et sur terre cette idolâtrie se révèle être exactement la même. Et oui, la volonté de Dieu est que ce qui est sur terre révèle ce qui est au ciel.
Alors c’est vrai que les archanges règnent …oui,
mais d’une certaine façon.
Ils règnent sur la vie d’un peuple plus nombreux
d’anges terrestres, alors que les autres anges ont une responsabilité plus
réduite, ont un nombre moins important, jusqu’à même ne veiller que sur une
seule âme. Mais l’important c’est qu’ils règnent sur des vies.
Cela fait-il d’eux encore des anges mineurs,
qui au fond sont moins importants ?
La vie de plusieurs est-elle plus importante que la vie d’un seul ? Pour Jésus-Christ, il n’en n’est rien ; Lui, donne sa vie pour la brebis perdue, égarée.
Convoiter le plus grand nombre c’est hélas très luciférien et très humain.
Lorsqu’on commence à différencier les anges, c’est que l’on considère une parole de Dieu plus importante qu’une autre ; que l’on considère un acte religieux plus rédempteur qu’un autre (comme le baptême supérieur à l’annonce de la parole ou l’inverse) et pour finir que l’on se considère plus saint, plus humble, ou plus intelligent que les autres.
Et cette adoration angélique montre encore une
fois de plus : l’orgueil sans cesse plus élevé des Lucifériens qui ont
fini par entrer en guerre contre les anges de Dieu.
Pour une raison évidente : Prendre leur
place et leur fonction.
Je vais sans doute bousculer pas mal d’idées ancrées… Mais qui sont les anges qui sont entrés en guerre ?
Ce sont ceux nommés séraphins.
Pourtant ne sont-ils pas des anges d’un rang très élevé comme semble l’affirmer
l’ensemble des théologiens ?
Les séraphins sont des anges très élevés, mais à cause de la place qu’ils ont pris au
ciel et à cause d’une fonction usurpée qui n’est pas la leur. Ils sont devenus des anges imposteurs.
Sur quel texte ou sur quelle révélation je m’appuie pour affirmer cela ?
Je m’appuie surtout sur le seul passage biblique qui parle des séraphins : celui du livre d’Esaïe au chapitre 6.
Esaïe, alors qu’il est en train de vivre une
période très trouble à la mort du roi Ozias, (puisque Juda se livre à l’abomination
la plus grande) ; Esaïe a une vision.
Il voit le Seigneur assis sur un trône très
élevé et les pans de sa robe remplir le temple. Il voit aussi des séraphins se tenant au-dessus de Dieu.
Je voudrais juste corriger une chose :
Aucun ange ne peut se trouver au-dessus de Dieu.
Les anges de Dieu sont de simples serviteurs
qui se trouvent en face du trône pour recevoir leur mission. Il y a donc là un
indice important à vouloir s’élever au-dessus du très-haut.
Esaïe décrit ensuite les séraphins : « 2Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler ».
Ces anges très élevés (trop élevés) ont deux ailes pour se
couvrir le visage et deux ailes pour se couvrir les pieds. L’intention est
donnée : surtout ne pas les reconnaitre, rester cacher, voiler leur
identité ;
Et en se couvrant les pieds, ils ont l’intention de cacher
d’où ils viennent et où ils se dirigent.
«3 Ils criaient l'un à l'autre, et disaient:
Saint, saint, saint est l'Eternel des armées! toute la terre est pleine de sa
gloire! ».
Ah, la louange, la
proclamation de la sainteté par la parole, elle trompe plus d’un théologien et plus
d’un croyant sur les véritables intentions de celui qui élève son cœur en
chantant ou en criant.
Les séraphins se « criaient l’un à l’autre ».
Ils se fortifiaient entre eux au sujet de la gloire de Dieu qui remplit la
terre… alors que la violence en Israël n’avait rien de glorieuse, l’apostasie
en Juda était à son comble.
Ici, très curieusement leurs paroles ont l’effet d’une
fumée. Aujourd’hui on dirait : « c’est de l’enfumage »
«4 Les portes furent ébranlées dans leurs
fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée ».
Et Esaïe se voit alors crier :
« 5Malheur à moi! je suis perdu, car je suis
un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les
lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Eternel des armées. »
La suite verset 6 est très révélatrice du mal :
Un des séraphins vole alors vers lui en tenant à la main
une pierre brûlante qu’il a prise avec des pincettes sur l’autel des sacrifices.
Et avec cette pierre, il touche la bouche du prophète en
disant : » Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité
est enlevée, et ton péché est expié ».
Je m’arrête là tellement la situation est choquante.
Nous
assistons à une liturgie unique, jamais utilisée.
Mais, en regardant bien cette liturgie nouvelle, (la
liturgie est la manière de procéder avec les choses saintes) n’est-elle pas identique
à celle que nous connaissons actuellement dans de nombreuses assemblées
chrétiennes. D’un coup de baguette
magique, on expie les fautes et on enlève le péché des uns et des autres.
Combien voit-on de « personne pieuse » faisant
office de sacrificateur s’emparer d’un ustensile saint pour délivrer une
personne du mal, ou pour lui faire avaler une hostie qui briserait son corps,
ou pour lui faire boire un vin qui la purifierait, ou encore pour lui laver les
pieds d’une eau qui pardonne ses fautes.
On voit aussi d’autres liturgies complètement folles, comme
pousser les gens, les faire s’agiter en tous sens ou les faire crier, pour qu’ils
tombent et reçoivent leur délivrance….
Rien de cela n’a d’importance aux yeux de Dieu, et je dirai
aussi aux yeux d’Esaïe. C’est un nouvel évangile trompeur.
Le prophète, n’est pas dupe, il avait déjà annoncé de la
part de Dieu comment le peuple de Juda devait se purifier (chapitre 1)
«16Lavez-vous,
purifiez-vous, Otez de devant mes yeux la
méchanceté de vos actions; Cessez de faire le mal.
17Apprenez
à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l'opprimé; Faites droit à
l'orphelin, Défendez la veuve... Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes
yeux; Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas: Vos mains sont pleines de
sang.».
Esaïe sait très bien que c’est à nous
seuls de nous détourner du péché et nos actes sont bien meilleurs que nos
rites. Ils sont les vrais agents purificateurs.
Le prophète ne se fait pas de fausses illusions sur un peuple devenu rebelle, il sait qu’il ne sera pas purifié par une vision ou par un rite quelconque.
Mais cette première partie de la vision d’Esaïe
est très significative de la séduction qu’exercent les anges déchus lucifériens.
Et si Esaïe avait été fragile dans sa foi, il
aurait pu attribuer alors de
l’importance aux visions, à celles qui purifient ses lèvres plutôt que son cœur.
Mais, nous le voyons bien par les chapitres qui suivront, Esaïe ne tombera pas
dans le culte des anges.
Revenons au Chapitre 6 d’Esaïe.
Puisqu’à partir du verset 8 la vision change.
C’est comme une autre vision.
Cette fois-ci c’est Dieu qui parle : » J’entendis
la voix du Seigneur disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous?
Je répondis: Me voici, envoie-moi. »
La suite est édifiante au niveau de
l’endurcissement du peuple. Esaïe a la mission de lui annoncer son apostasie
tout en sachant que ses avertissements ne seront ni écouté ni compris.
Ce qui montre l’abnégation du prophète, déterminé à servir Dieu sans penser aux conséquences.
Revenons sur le sens mystérieux du nom séraphin. En hébreu, « saraph » signifie « serpent brûlant ou dragons brûlants». On ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec cet esprit de dragon qui s’élève au-dessus du trône de Dieu comme une étoile et à ce serpent qui séduit dans le jardin d’Éden ou encore aux mots forts prononcés par Jésus « Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne?». Vous voyez les séraphins viennent bruler, détruire. Ils sont antichrist et ne construisent rien avec Dieu.
Par conséquent cela ne fait aucun doute, les anges séraphins sont bien ces anges déchus qui s’incarnent sur terre.
Mais, et c’est là l’important, ils cherchent (comme on l’a observé avec Esaïe)
l’admiration par le pouvoir qu’ils auraient obtenue de Dieu.
D’abord en prenant une place et une fonction
d’ange supérieure aux autres, plus admirable, plus haut dans le ciel (jusqu’à
cacher la gloire de Dieu en voilant le temple par les pans de la robe qui le remplissait).
Ensuite, ils se sont montrés divins en cachant
leur identité.
Dans le ciel déjà ces anges se voilaient et leurs paroles n’étaient que des écrans de fumée. Et, faisons attention, ils arrivent aussi dans les visions humaines alors qu’on ne les attend pas (ils ont caché leurs pieds).
Alors, en agissant ainsi, ces séraphins se
cherchent un peuple nombreux. Un peuple qui préfèrera les rites religieux aux
actes réels de conversion. Un peuple qui cherchera sa purification par les
visions. Qui cherchera aussi sa justification par la louange verbale (les cris,
les acclamations, les chants).
Et ce peuple (et j’en ai fait partie) a été
séduit et il est tombé du ciel. Nous
pouvons chacun exercer notre discernement pour le constater.
Ces êtres de lumières seront sévèrement
châtiés. La colère de Dieu tombe d’abord sur ceux qui brillent et qui accaparent
la lumière pour eux-mêmes, pour qu’on leur rende un culte comme celui des anges.
Amen
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