dimanche 1 mai 2022

LE CULTE DES ANGES, une très longue tradition religieuse (2ème Partie)

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Par Eric Ruiz

 

« Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles » (Colossiens 2 :18)

Avant de revenir sur cet orgueil démesuré, cet égarement qu’est le culte des anges, posons-nous certaines questions clés :

Les archanges, sont-ils comme la religion l’enseigne : chef des anges ?

Y-a-t-il une hiérarchie dans les anges ?

Je réponds tout de suite sans hésitation : non,  il n’y a aucun chef des anges ; et « archange » n’est pas un titre, c’est une fonction importante, comme le pasteur ou le prophète l’est dans l’Église.  

La distinction faite entre les anges majeurs et les anges mineurs, illustre encore la chute de l’homme par sa volonté de hiérarchiser, de placer les uns au sommet de la pyramide (comme l'homme souhaite l’être aussi).

Le Chef avec un C majuscule reste et restera toujours Dieu le Père dans le ciel comme Christ, le Saint-Esprit sur terre.

Et les mots ange ou archange s’adressent aussi à des anges devenus anges terrestres après leur chute.

Les anges terrestres tombés du ciel, nés sur terre peuvent avoir eux aussi cette fonction à un moment donné de leur vie (je pense notamment à l’archange cité dans 1 Thessaloniciens 4 :16).

Mais, encore une fois, il est toujours aussi étonnant de voir que celles et ceux qui sont si attachés à la hiérarchie des anges sont aussi très attachés à l’idée d’une hiérarchie dans l’Église.

Ils aiment les théories qui font d’un ange, le supérieur, le chef d’une armée nombreuse.

Eux, se voient aussi chef et dirigeant d’une armée de croyants.

Ils aiment donner des ordres aux autres. Ils se donnent d’ailleurs pour certains la fonction de prophétiser pour justement donner des commandements aux autres de la part de Dieu.

La prophétie, comme le fait « d’annoncer la parole »  possède cette puissance de pouvoir diriger les autres.

Eh bien, le culte des anges commence là.

Et ce culte s’exerce à deux niveaux.

 

-Le premier niveau est de convoiter leur fonction angélique, qui est de pouvoir annoncer la parole ; ils rêvent d’incarner comme eux la sagesse de Dieu, (de connaître tout comme lui) ; d’emmètre des grandes  prophéties comme l’ange Gabriel.

Mais aussi, être comme l’Archange Michael, de pouvoir protéger des êtres élogieux, se sentir inébranlable et être protecteur d’un groupe ; Lui donner des commandements, mais avec cette intention de veiller sur lui (mieux que Dieu le ferai lui-même).

-Le deuxième niveau est d’idolâtrer, de ressembler aux anges par la nature qu’ils révèlent.

Un ange céleste ne change pas, il est accompli, il ne pèche pas, il est comme son maitre : parfait.

Ce deuxième niveau en fait des êtres à imiter.

Sans qu’ils l’admettent pour autant, l’ange de Dieu est leur modèle ; et ils cherchent à s’identifier à eux à travers des pensées et des actes spectaculaires.

Ils se donnent à eux-mêmes ou ils donnent à leur descendance des noms d’anges célestes, qu’ils auraient trouvés par-ci par-là parmi l’abondante littérature spirituelle qui existe à ce sujet, ou parmi la tradition familiale.

 

Mais il y a, en plus, des hommes ou des femmes de foi qu’on a placés très haut et de manière illégitime en tant qu’anges protecteurs.

Je pense bien-sûr à Marie mère de Jésus, à certains apôtres, à Elie, à Moïse et à bien d’autres, plus contemporains.

On les prie, on les invoque, on les matérialise par des objets, des symboles en tout genre. Sans oublier tous ces noms se terminant par iel, à qui on a donné un pouvoir sur nos vies (Uriel, Selaphiel, Barachiel, Jéhudiel, etc…).

 

Prenons, Raphael, par exemple. Il est cité dans le livre de Tobie, (ce livre qui est présent seulement dans certaines versions bibliques, mais truffé de contradictions).

Raphael serait un ange très attirant pour les chrétiens.

Rapha qui signifie guérir et El, Dieu. ; Donc « Dieu guérit ».

Cet ange possèderait des pouvoirs que les autres n’ont pas ?!

Alors, la séduction de cet ange touche ceux qui trouveraient en lui plus d’intérêt pour la guérison, pour lutter contre la maladie que Christ lui-même, et pourquoi ne pas porter son effigie autour du cou pour se protéger des maladies qui pourraient nous toucher ?

Le culte des anges c’est aussi : Vouloir donner des noms aux anges qui se sont révélés dans la Bible et à qui on a donné simplement le nom « d’ange de l’Eternel »; Des anges qui sont apparus auprès d’Abraham, de Jacob, ou de Moïse par exemple, pour ne citer qu’eux.

Eh bien, attribuer des noms aux anges possède la même intention sous-jacente : celle de rajouter des fonctions que les anges n’ont pas manifesté au départ ; et établir encore une hiérarchie (Les plus proches de Dieu jusqu’au plus éloignés, les moins importants, c’est comme voir les séraphins bien supérieurs aux chérubins par exemple).

Voilà l’égarement de chercher à différencier les anges et à les classer par ordre de mérite.

L’ange qui est venu auprès d’Abraham est-il moins important que la voix de l’archange de 1 Thessaloniciens 4 :16 qui doit avertir le monde des croyants que les morts ressusciterons avant les vivants.

Car croire ainsi ne fait que d’enlever des fonctions à Dieu le Père, qui se reposerait complètement sur ses anges et qui ferait de Jésus-Christ un sauveur en minuscule. Alors qu’il n’y a de salut qu’en Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes.

Maintenant, dans le récit biblique, dans le livre des Juges il y a un homme de la tribu de Dan nommé Manoah qui insistait d’abord, avec l’ange de Dieu, pour partager un repas avec lui et ensuite pour connaître son nom ; Car l’ange avait prédit à sa femme qu’elle ne serait plus stérile. L’ange refusa les deux demandes, puis il finit par lui dire au sujet de son nom : « Il est merveilleux ».

Je suis sûr que cette réponse a fortement déçue Manoah.

Pourquoi ? Parce que tous les anges sont merveilleux. Y-a-t-il plus merveilleux qu’un merveilleux ?

Ensuite dans sa question Manoah trahit ses intentions idolâtres en se justifiant ainsi « quel est ton nom afin que nous t’honorions quand ce que tu dis sera arrivé » (Juges 13 :17).

Cela ne fait aucun doute que l’ange en donnant son nom sera alors plus honoré que Dieu lui-même !

Maintenant, pourquoi doit-on insister autant sur ce culte des anges ?

Eh bien parce qu’il existait bien avant dans le ciel.

Ce culte a été à l’origine de la précipitation sur la terre, des anges inachevés que nous sommes nous humains.

La vie terrestre reproduit ce qui se passe au ciel.

Les anges de Dieu, de par leur fonction, de par leur nature étaient convoités, idolâtrés par le groupe d’anges non accomplis que nous formions.

Et sur terre cette idolâtrie se révèle être exactement la même. Et oui, la volonté de Dieu est que ce qui est sur terre révèle ce qui est au ciel.


Alors c’est vrai que les archanges règnent …oui, mais d’une certaine façon.

Ils règnent sur la vie d’un peuple plus nombreux d’anges terrestres, alors que les autres anges ont une responsabilité plus réduite, ont un nombre moins important, jusqu’à même ne veiller que sur une seule âme. Mais l’important c’est qu’ils règnent sur des vies.

Cela fait-il d’eux encore des anges mineurs, qui au fond sont moins importants ?

La vie de plusieurs est-elle plus importante que la vie d’un seul ? Pour Jésus-Christ, il n’en n’est rien ; Lui, donne sa vie pour la brebis perdue, égarée.

Convoiter le plus grand nombre c’est hélas très luciférien et très humain.

Lorsqu’on commence à différencier les anges, c’est que l’on considère une parole de Dieu plus importante qu’une autre ; que l’on considère un acte religieux plus rédempteur qu’un autre (comme le baptême supérieur à l’annonce de la parole ou l’inverse) et pour finir que l’on se considère plus saint, plus humble, ou plus intelligent que les autres.

Et cette adoration angélique montre encore une fois de plus : l’orgueil sans cesse plus élevé des Lucifériens qui ont fini par entrer en guerre contre les anges de Dieu.

Pour une raison évidente : Prendre leur place et leur fonction.

 

Je vais sans doute bousculer pas mal d’idées ancrées… Mais qui sont les anges qui sont entrés en guerre ? 

Ce sont ceux nommés séraphins.

Pourtant ne sont-ils pas des anges d’un rang très élevé comme semble l’affirmer l’ensemble des théologiens ?

Les séraphins sont des anges très élevés, mais à cause de la place qu’ils ont pris au ciel et à cause d’une fonction usurpée qui n’est pas la leur. Ils sont devenus des anges imposteurs.

Sur quel texte ou sur quelle révélation je m’appuie pour affirmer cela ?

Je m’appuie surtout sur le seul passage biblique qui parle des séraphins : celui du livre d’Esaïe au chapitre 6.

Esaïe, alors qu’il est en train de vivre une période très trouble à la mort du roi Ozias, (puisque Juda se livre à l’abomination la plus grande) ; Esaïe a une vision.

Il voit le Seigneur assis sur un trône très élevé et les pans de sa robe remplir le temple. Il voit aussi des séraphins se tenant au-dessus de Dieu.

Je voudrais juste corriger une chose : Aucun ange ne peut se trouver au-dessus de Dieu. 

Les anges de Dieu sont de simples serviteurs qui se trouvent en face du trône pour recevoir leur mission. Il y a donc là un indice important à vouloir s’élever au-dessus du très-haut.

Esaïe décrit ensuite les séraphins : « 2Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler ».

Ces anges très élevés (trop élevés) ont deux ailes pour se couvrir le visage et deux ailes pour se couvrir les pieds. L’intention est donnée : surtout ne pas les reconnaitre, rester cacher, voiler leur identité ;

Et en se couvrant les pieds, ils ont l’intention de cacher d’où ils viennent et où ils se dirigent.

«3 Ils criaient l'un à l'autre, et disaient: Saint, saint, saint est l'Eternel des armées! toute la terre est pleine de sa gloire! ».

 Ah, la louange, la proclamation de la sainteté par la parole, elle trompe plus d’un théologien et plus d’un croyant sur les véritables intentions de celui qui élève son cœur en chantant ou  en criant.

Les séraphins se « criaient l’un à l’autre ». Ils se fortifiaient entre eux au sujet de la gloire de Dieu qui remplit la terre… alors que la violence en Israël n’avait rien de glorieuse, l’apostasie en Juda était à son comble.

Ici, très curieusement leurs paroles ont l’effet d’une fumée. Aujourd’hui on dirait : « c’est de l’enfumage »

«4 Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée ».

Et Esaïe se voit alors crier : 

« 5Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Eternel des armées. »

La suite verset 6 est très révélatrice du mal :

Un des séraphins vole alors vers lui en tenant à la main une pierre brûlante qu’il a prise avec des pincettes sur l’autel des sacrifices.

Et avec cette pierre, il touche la bouche du prophète en disant : » Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié ».

Je m’arrête là tellement la situation est choquante.

Nous assistons à une liturgie unique, jamais utilisée.

 

Mais, en regardant bien cette liturgie nouvelle, (la liturgie est la manière de procéder avec les choses saintes) n’est-elle pas identique à celle que nous connaissons actuellement dans de nombreuses assemblées chrétiennes. D’un coup de baguette magique, on expie les fautes et on enlève le péché des uns et des autres.

Combien voit-on de « personne pieuse » faisant office de sacrificateur s’emparer d’un ustensile saint pour délivrer une personne du mal, ou pour lui faire avaler une hostie qui briserait son corps, ou pour lui faire boire un vin qui la purifierait, ou encore pour lui laver les pieds d’une eau qui pardonne ses fautes.

On voit aussi d’autres liturgies complètement folles, comme pousser les gens, les faire s’agiter en tous sens ou les faire crier, pour qu’ils tombent et reçoivent leur délivrance….

Rien de cela n’a d’importance aux yeux de Dieu, et je dirai aussi aux yeux d’Esaïe. C’est un nouvel évangile trompeur.

Le prophète, n’est pas dupe, il avait déjà annoncé de la part de Dieu comment le peuple de Juda devait se purifier (chapitre 1)

«16Lavez-vous, purifiez-vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions; Cessez de faire le mal.
17Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l'opprimé; Faites droit à l'orphelin, Défendez la veuve... Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux; Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas: Vos mains sont pleines de sang.».

Esaïe sait très bien que c’est à nous seuls de nous détourner du péché et nos actes sont bien meilleurs que nos rites. Ils sont les vrais agents purificateurs.

Le prophète ne se fait pas de fausses illusions sur un peuple devenu rebelle, il sait qu’il ne sera pas purifié par une vision ou par un rite quelconque.

Mais cette première partie de la vision d’Esaïe est très significative de la séduction qu’exercent les anges déchus lucifériens.

Et si Esaïe avait été fragile dans sa foi, il aurait pu attribuer alors de l’importance aux visions, à celles qui purifient ses lèvres plutôt que son cœur. Mais, nous le voyons bien par les chapitres qui suivront, Esaïe ne tombera pas dans le culte des anges.

Revenons au Chapitre 6 d’Esaïe.

Puisqu’à partir du verset 8 la vision change. C’est comme une autre vision.

Cette fois-ci c’est Dieu qui parle : » J’entendis la voix du Seigneur disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous? Je répondis: Me voici, envoie-moi. »

La suite est édifiante au niveau de l’endurcissement du peuple. Esaïe a la mission de lui annoncer son apostasie tout en sachant que ses avertissements ne seront ni écouté ni compris.

Ce qui montre l’abnégation du prophète, déterminé à servir Dieu sans penser aux conséquences.

Revenons sur le sens mystérieux du nom séraphin. En hébreu, « saraph » signifie « serpent brûlant  ou dragons brûlants». On ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec cet esprit de dragon qui s’élève au-dessus du trône de Dieu comme une étoile et à ce serpent qui séduit dans le jardin d’Éden ou encore aux mots forts prononcés par Jésus « Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne?». Vous voyez les séraphins viennent bruler, détruire. Ils sont antichrist et ne construisent rien avec Dieu.

Par conséquent cela ne fait aucun doute, les anges séraphins sont bien ces anges déchus qui  s’incarnent sur terre.

Mais, et c’est là l’important, ils  cherchent (comme on l’a observé avec Esaïe) l’admiration par le pouvoir qu’ils auraient obtenue de Dieu.

D’abord en prenant une place et une fonction d’ange supérieure aux autres, plus admirable, plus haut dans le ciel (jusqu’à cacher la gloire de Dieu en voilant le temple par les pans de la robe qui le remplissait).

Ensuite, ils se sont montrés divins en cachant leur identité.

Dans le ciel déjà ces anges se voilaient et leurs paroles n’étaient que des écrans de fumée. Et, faisons attention, ils arrivent aussi dans les visions humaines alors qu’on ne les attend pas (ils ont caché leurs pieds).

Alors, en agissant ainsi, ces séraphins se cherchent un peuple nombreux. Un peuple qui préfèrera les rites religieux aux actes réels de conversion. Un peuple qui cherchera sa purification par les visions. Qui cherchera aussi sa justification par la louange verbale (les cris, les acclamations, les chants).

Et ce peuple (et j’en ai fait partie) a été séduit et il est tombé du ciel.  Nous pouvons chacun exercer notre discernement pour le constater.

Ces êtres de lumières seront sévèrement châtiés. La colère de Dieu tombe d’abord sur ceux qui brillent et qui accaparent la lumière pour eux-mêmes, pour qu’on leur rende un culte comme celui des anges.

Amen

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