jeudi 19 février 2015

Le "NOTRE PÈRE"

Par Eric Ruiz

Les disciples vinrent à Jésus avec cette demande :
 "Seigneur, enseigne-nous à prier" (Luc 11/1). 

Chose étonnante, Jésus commence son enseignement par dire ce qu'il ne souhaite pas entendre
.

"En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez."
La prière du "notre Père" n’est pas une prière de supplication comme on tend à la faire connaitre chez les croyants. C'est la prière d'un fils à son père et non d'un enfant. C'est aussi une prière collective faîte entre frères et sœurs ( Enseigne-nous, Notre Père, ). En fait elle se divise en 4 prières, dont la conjonction "et" implique une séparation, une idée différente.  
Le " Notre Père" (Matthieu 6: 7-15) inclue toujours une relation entre le Seigneur avec le croyant


1-Que ta volonté soit faite à travers moi sur la terre.


"Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien
".

Lorsque nous rassemblons ces versets, nous obtenons une toute autre lecture que celle que nous connaissons habituellement.

 En premier lieu, Nous n'avons pas à quémander notre nourriture, à faire part sans cesse de nos besoins,  sinon cela contredit complètement ce que Jésus dit plus haut (au verset 7) au sujet des vaines redites et de nos besoins qu'il connaît à l'avance.

Le juste ne mendiera pas son pain (Psaume 37-25).
Nous avons là, bien sûr, les deux nourritures dont nous avons besoin chaque jour : Celle du corps et celle de l’esprit. C’est lorsque nous dépendons entièrement de notre Dieu que nous le louons vraiment et que son règne vient sur nous.

Ensuite, c’est aussi lorsque nous recevons notre nourriture spirituelle, que nous sanctifions (littéralement nous célébrons, nous rendons sacré) le nom du Seigneur. C'est la louange que nous proclamons alors à notre Père. Dieu règne sur nous quand il dirige nos pas, quand nous marchons par l'Esprit. " Que ta volonté soit faite sur la terre".  
Cette volonté ne peut être établie que pas ses enfants qui sont sur cette terre.
 Aussi prions comme David :
Psaume 143: 8-10 "Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher". "Que ton bon Esprit me conduise sur la voie droite". 
"Quel est l’homme qui craint L’Eternel ? L'Eternel lui enseignera le chemin qu'il doit choisir"(Psaume 25:12). 
Notre pain, c'est toute parole qui sort de la bouche de Dieu. C'est la Parole dite, vécue et manifestée.


2-Exerce à travers moi ta justice


Faisons attention aux traductions, car le mot "dettes" à été substitué par "offenses";
Et le mot " remets" par "Pardonnes", dans de nombreuses traductions. Ce qui ne signifie pas du tout la même chose.

"Et remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous remettons à nos débiteurs"
(Version Darby).

Exerçons Sa justice et en retour il nous justifiera. C’est une promesse.
Sa justice : c'est de ne pas mettre de fardeaux, ni de liens sur les gens. Une dette financière ou morale c'est un fardeau.

Quelqu'un qui nous doit quelque chose est redevable. Jésus dit là, expressément : que personne vous soit redevable d'aucune manière. En ce sens que : vous avez reçu gratuitement, alors donnez gratuitement. 

Ne soyez pour personne une occasion de chute.
Si l'on procure un bienfait par une délivrance, à une tierce personne, elle n'est en aucun cas redevable de ce bienfait.

Vous vous devez de faire même plus. Ne pas être vu des autres lorsque vous faites l’aumône (vous faîtes un don d’argent) mais le faire dans le secret. Car c’est dans le secret que vous recevrez votre récompense (Matthieu 6 :1-6).

La dette financière est aussi exclue. Dieu ne nous oblige à aucune taxe (dîme, redevances...) aussi nous ne devons avoir aucune obligation financière entre croyants.

L'impôt est redevable à l'Etat. Rendez à César ce qui lui appartient. Ce qui appartient à Dieu c'est votre dépendance.  Montrez votre dépendance envers Dieu ! Ne dépendez pas les uns des autres. Ces liens sont iniques. Le lien avec Dieu lui seul, est Saint.


3-règne sur ma vie


"Et ne nous induis point (ne nous laisse pas entrer) en tentation; mais délivre-nous du mal. Car à toi est le règne, et la puissance, et la gloire à jamais. Amen".


Là aussi, le sens original a été modifié.
En fait, le verbe grec "eisphérô" (Matthieu 6-13) signifie littéralement " porter dans", "faire entrer", aurait dû être traduit par "Ne nous fais pas entrer en (dans la) tentation", ou encore " Ne nous introduis pas en tentation". Ce verbe exprime un mouvement vers un lieu où l’on pénètre.

Plutôt que de marcher sur le chemin de la tentation, nous devons orienter nos pas vers celui de la délivrance. Les deux voies sont en sens opposées. L’une amène aux œuvres de la chair, l’autre à celles de l’Esprit.

Pour repousser le mal, nos épreuves doivent révéler le choix de l’Esprit. Prions plutôt pour que notre cœur, dans l’épreuve ne se trouble point, qu’il soit bien disposé pour que nous soyons vainqueurs, régnant avec puissance et gloire, sur nos vies par le Saint Esprit.

C'est notre chair qui nous amène sur le chemin de la tentation. Pour que le Seigneur règne sur nos vies, notre chair doit diminuer. Deux manières : Le jeûne et la prière. Lions notre chair avant qu’elle ne nous lie elle-même. Manifestons le caractère qui fait fuir le tentateur.



4- Manifeste ton amour à travers moi.


"Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi les vôtres". Mais si vous ne pardonnez point aux hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera point non plus vos offenses".

Après le "Amen", Jésus revient sur un élément essentiel du caractère du croyant : le pardon.
Il rappelle que le mal et la tentation se combattent aussi avec l'amour charité. 

Le fait de pardonner nous coupe du mal et de ses liens qu'il veut établir par la tentation.
Le péché ne condamne plus celui qui reçoit le pardon du Seigneur. Et nous sommes envoyés pour délivrer les captifs, c'est-à-dire pardonner les péchés. (Colossiens 1:14). 

Ensuite, le pardon entre croyants, restitue la relation juste. Nous discernons le corps du Seigneur, à nouveau. Car avec cette action, nous voyons à nouveau chaque frère et sœur sur un même pied d'égalité.

Le manque de pardon fait élever son propre cœur. On se voit supérieur aux autres et on tombe dans l'orgueil.

C'est pourquoi sans cesse, exerçons son amour, son pardon qui nous purifie par son sang, pour repousser le mal et être vainqueur sur lui.

Jésus nous donne une voie supérieure pour repousser le mal au chapitre 5 à partir du verset 44 de Matthieu (version Bible de l’épée) :

Mais moi je vous dis: Sacrifiez vous pour vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent; faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent Afin que vous soyez des enfants de votre Père qui est dans les cieux […] Car si vous vous sacrifiez que pour ceux qui se sacrifient pour vous, quelle récompense en aurez-vous? Les péagers même n'en font-ils pas autant?
Et si vous ne faites accueil qu'à vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les péagers même n'en font-ils pas autant?
 Soyez donc irréprochable, comme votre Père qui est dans les cieux est irréprochable".


En résumé : la prière du "notre Père" c'est : que nous fassions ta volonté Seigneur, apprends-nous à exercer ta justice, à régner avec toi sur nos vies, et à exercer l'amour charité.


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