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Par Eric
Ruiz
Je disais la semaine dernière que l’Esprit saint témoigne de ce qu’il est devenu en nous.
Si cet esprit a grandi et que nous avons diminué en retour, alors le témoin fidèle et véritable se reconnaîtra. Si par contre, l’esprit a été attristé, étouffé, puis chassé par des œuvres mauvaises, alors c’est un autre témoin qui se verra : un témoin infidèle et menteur.
Le faux témoin de Christ pourtant hurle qu’il est véritable et pur. Il fait des pieds et des mains pour que ses bonnes œuvres soient vues et acclamées et qu’elles prouvent sa fidélité ; Et, ce qui sort de sa bouche sert plutôt à le rassurer, même s’il ment.
Le témoin infidèle et menteur, c’est le jugement de Jean 3 :19 ; qui n’est pas destiné aux seuls païens, ou aux grands de ce monde. C’est un constat quasi général, c’est une frontière (le sens du nombre 19) qu’un bon nombre a déjà franchi du mauvais côté.
« Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes (ici ce sont les êtres humains, c’est antropos en grec) ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. ».
Oui, le salut ne s’obtient pas que par de bonnes œuvres mais à contrario, on le perd en préférant ses mauvaises œuvres.
Car
les œuvres cachées seront quoi qu’il advienne, dévoilées.
Ce n’est pas un désir, ni une pieuse intention que de vouloir faire la lumière sur tout ; c’est un commandement de Dieu. Dieu a commandé aux bonnes œuvres comme aux mauvaises œuvres de se dévoiler, qu’elles montrent le cœur bon ou mauvais de la personne qui les manifestent ; que toute identité apparaisse en plein jour.
Encore une fois ce n’est pas pour condamner et pour
détruire, c’est en premier pour révéler la vérité sur chacun. Dieu est
vérité.
Et son amour est formé de transparence. La vision de l’apôtre Jean témoigne de cela. Il voit le trône de Dieu et devant une chose significative :
« Devant son trône, il y a comme une mer de
verre semblable à du cristal ».
(Apocalypse 4 :6).
Cette immense pureté, visible par la transparence est un
élément essentiel de l’agneau, de son caractère. On doit voir à travers chaque disciple comme au travers d’un verre de
cristal.
Affirmer aimer Dieu et ne pas être transparent est un contre
sens (si commun d’ailleurs). C’est aussi aberrant que de se dire intègre et pur
alors que l’on baigne dans la corruption la plus flagrante.
Aussi, Jésus prévient et met en garde celui qui
croit ; À cause de l’hypocrisie il sera jugé plus sévèrement :
« Je vous le dis en vérité, si votre
justice ne surpasse pas celles des pharisiens, vous n’entrerez point dans le
royaume des cieux » (Matthieu
5 :20).
Croire que cette vérité sera elle aussi cachée, que
l’injustice ne sera révélée qu’à notre mort, lors de ce « faux jugement
dernier » est une hérésie.
Le jugement est sur terre. Notre mort ne fera que de confirmer
ce qui s’est déjà révélé sur terre.
Les impies croient que leur mort sera comme une délivrance. Ils échapperont enfin à la honte et aux souffrances terrestres. Que les mauvais souvenirs d’ici-bas brûleront avec leur corps.
Le roi Saül
demandant à son porteur d’armes de le tuer par l’épée, souhaitait c’est vrai
échapper à une mort cruelle des Philistins, mais il espérait sans doute en mourant recevoir un jugement plus
clément compte tenu de ses bonnes œuvres et de son onction royale.
Or, son jugement, il l’avait reçu déjà auparavant en
retombant dans la divination, en allant voir la magicienne d’En-Dor.
C’est là qu’il vit toutes les mauvaises pierres qu’il avait
cherché à enfouir dans la terre. C’est là qu’il reçut
la confirmation que l’Esprit de Dieu s’était bien retiré de lui, qu’il ne
recevait plus ni songes, ni prophéties
et que ce que lui avait prédit l’apparition du prophète Samuel était vrai et en
train de se réaliser.
La grande désillusion de sa vie se présentait
là sous ses yeux et tout s’écroulait.
Saül aurait-il raison de penser que sa mort serait alors sa porte de rédemption ?
Je reviens sur les œuvres cachées et dévoilées : Ce
processus suit le même parcours que le cycle de la terre. Ce que vous
enfouissez dans la terre, un jour ou l’autre réapparait à la surface, il
remonte.
Les souvenirs remontent ; tout ce que vous avez fait
de mal et qui n’a pas été confessé et purifié revient naturellement vous
tourmenter.
Ce processus naturel, tout exploitant agricole connait cela
très bien. Son travail de laboureur est d’autant plus difficile qu’il doit
enlever le plus possible de masse de cailloux. Il ne peut pas les enfouir,
sinon ils remonteront à la surface et sa
terre perdra nettement en fertilité, jusqu’à devenir inexploitable.
Le témoin infidèle ressemble au mauvais exploitant agricole. Il garde ses pierres, il les enfouit plutôt qu’il les extrait de son sol, de son cœur.
Jésus en a parlé en parabole sur la semence tombant dans un sol rocailleux : Matthieu 13 :5-6 « Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; 6mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines ».
Quand le soleil de
justice (notre Dieu) parait, tout ceux qui n’ont pas de racines profondes en
lui brûlent et disparaissent. La foi de ceux-là sèche comme le figuier.
Voilà l’image du retour de Jésus parmi ceux qui auront gardé dans leur cœur les pierres qu’il fallait extraire : Ils disparaitront loin de lui.
Mais revenons à la parabole
de la semence tombée dans un sol pierreux. Cette parabole a sa
projection réelle dans le livre des Actes, au chapitre 15.
C’est le moment où Paul et Barnabas sont reçus par
l’assemblée de Jérusalem. Les apôtres et les anciens sont là et tout le monde
écoute ce qu’ils ont à raconter.
Ils ont eu à Antioche une discussion animée en ce qui
concerne la circoncision, car quelques judéens parmi eux enseignaient que pour
être sauvé il fallait passer par ce rite (aujourd’hui les rites : ce sont
les sacrements religieux qui sauveraient, baptême, eucharistie ou sainte-cène, etc.,).
Certains croyants dans l’assemblée de Jérusalem, en
entendant cela, leur sang n’a fait qu’un tour.
On lit à partir du verset 5 : « Alors
quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, (donc, ils étaient
convertis) se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger
l'observation de la loi de Moïse ».
Il y a deux mots clés dans ce texte : se lever et
exiger.
Ces verbes témoignent d’une prise d’autorité, d’une volonté
d’imposer sans discussion son point de vue, de la part de ces pharisiens
convertis.
La semence qui grandit vite puis qui sèche rapidement faute
de profondeur n’est-elle pas là justement ?
Quelques pharisiens qui ont reçu la foi en Christ, se
levèrent pour exiger un retour à la loi. Les voilà ceux qui montrent leur
attachement viscéral à leurs traditions.
À peine sont-ils arrosés par la grâce, par l’Évangile de
liberté qu’ils veulent remettre un joug au cou des croyants en exigeant une
obligation de service, et ici, c’est par la circoncision qu’il le font.
La bonne semence qu’ils ont reçue du ciel ayant disparue, ils reviennent à ce qu’ils ont vomi : le joug de la servitude.
Examinons le sacre du roi Saül par le prophète Samuel. On
assiste exactement au même terrain pierreux et à ce même plant sans
racine.
C’est Samuel qui a l’issu de l’onction du roi, parle à Saül.
« L'esprit de l'Eternel te saisira, tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme. 7Lorsque ces signes auront eu pour toi leur accomplissement, fais ce que tu trouveras à faire, car Dieu est avec toi. 8Puis tu descendras avant moi à Guilgal; et voici, je descendrai vers toi, pour offrir des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de toi et que je te dise ce que tu dois faire ». (1 Samuel 10 :6-8).
Tout ce qu’avait
prédit Samuel de la part de Dieu se réalisa.
Saül fut transformé par l’onction. Ses proches ne le
reconnaissaient plus tellement son caractère avait changé. Mais, deux ans plus
tard, Saül arrive à Guilgal (premier site Israelite à l’est du Jourdain, ce
site est comme une frontière, c’est là où se juge l’intégrité, la transparence,
la pureté de l’homme) et se prépare à attendre sept jours ; mais par peur
des Philistins qui se montrent très agressifs, voilà Saül qui désobéit aux
ordres du prophète. Et voilà la réaction de Samuel à son arrivée à
Guilgal :
1 Samuel 13 :13-14 « Samuel
dit à Saül: Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel,
ton Dieu, t'avait donné. L'Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur
Israël; 14et
maintenant ton règne ne durera point. ».
Il aura fallu par conséquent deux années à Saül, après son onction, pour constater le peu de profondeur de ses racines divines.
Qu’a-t-il fait de mal ?
Il se précipita, sans attendre Samuel, pour faire les
sacrifices d’actions de grâce et l’holocauste (verset 9).
Comme
pour les Pharisiens convertis, c’est toujours dans les rites que l’homme
irrégénéré par l’Esprit pense trouver son salut ; et c’est
justement ces œuvres-là qui dévoilent son apostasie.
Les ténèbres une fois de plus ont été préférées à la
lumière.
Au final, nos œuvres montreront si nous aimons la lumière
ou si nous la détestons.
Eh oui, on peut louer Dieu, son saint nom, crier Alléluia, Dieu
et tout puissant, Christ est mon sauveur et en même temps détester la lumière.
Jean 3 :20 : « Car
quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur
que ses œuvres ne soient dévoilées; ».
Alors,
celui qui est dans la lumière parce qu’il fait le bien verra le retour de
Christ. Alors qu’un autre qui aime ses mauvaises œuvres, et qui
fait le mal ne verra que ses ténèbres à la place de Christ.
Celui qui aime la lumière, qui aime la pureté, donc la totale transparence, aime forcément l’avènement du Seigneur.
Pour
celle ou celui qui s’égare, les choses vont très vite : à peine deux
ans pour désobéir à Dieu et pour constater qu’il cherche son salut dans les
œuvres, dans les rites et coutumes religieuses.
Ne cherchons pas notre sécurité dans une tradition.
Marchons par la foi, selon l’Esprit.
Les temps
que nous vivons sont brûlants, il n’y a pas de temps à perdre pour revenir à la
lumière de la foi.
Je
terminerai par ce que Jésus, toujours dans l’Évangile de Jean annonce en
prenant le cep pour exemple, (on dirait une réplique de sa parabole sur la
semence au milieu des pierres) : « Si
quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il
sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent » (Jean 15 :6).
Amen
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