dimanche 4 avril 2021

LA PAROLE DE DIEU (Mensonge et vérité)

377

Par Eric Ruiz

Nous sommes au temps du rétablissement de toutes choses prédit par les prophètes. Ce temps de vérité lève le voile sur tout, et « la parole de Dieu » n’est pas épargnée.


Qui n’a jamais entendu dans les milieux chrétiens, ce dogme qui vient comme une réponse absolue, une réponse qui n’a besoin d’aucun détail puisqu’elle est absolue: «Attention, c’est la parole de Dieu ! » ?

Mais qu’est-ce que la parole de Dieu ?

Beaucoup de catholiques vous diront : c’est la loi qui émane des conciles et du pape.

D’autres : C’est Jésus-Christ la parole, le verbe incarné ; Ou encore c’est la parole qui a créé le monde, le ciel et la terre.

Les évangéliques vous répondront sans douter : c’est la Bible aussi.

Quand Dieu parle par des prophètes, leurs mots sont traduits dans des livres. Et le livre devient alors saint.

 

LA PREEMINENCE DE L’ESPRIT

 

Mais l’apôtre Paul inspiré du Saint-Esprit dit : « la lettre tue et l’esprit vivifie ».

Quoi comprendre ?

En premier que Paul ne met pas en opposition la lettre et l’esprit. Mais qu’il est en train de dire que sans l’esprit la lettre tue.

Il y a donc, dans la parole écrite, dans la parole qui se transmet l’un à l’autre, comme une malédiction. La parole a ce pouvoir de nous amener à la mort, si l’esprit n’est pas présent.

Ce que devrait ressentir celui ou celle qui a le Saint-Esprit, c’est que la parole de Dieu n’est pas figée, fixée, limitée à un livre ou à un homme (même si la parole s’est faite chair et qu’elle s’est incarnée dans un homme).

Elle n’est surtout pas enfermée dans un livre.

Elle est vivante et surtout elle vivait, elle vie et elle vivra.

C’est donc une parole par qui, tout a commencé et par qui, tout finira.

Elle se perpétue de générations en générations, pour des siècles et des siècles.

Mais là aussi la parole se limite-t-elle qu’à des mots juxtaposés (mis bout à bout) ?

 

LE SENS, L’ESPRIT DE LA LETTRE

 

Moi je crois que cela va beaucoup plus loin quand Dieu parle… la puissance de ce qu’il dit : c’est le sens, l’intention qu’il donne à ses mots, bref c’est l’esprit qu’il y a dans la parole, comme dans la lettre.

Mais attention, cela ne fonctionne pas comme par magie. La parole est créatrice c’est vraie, mais selon un ordre divin.

Quand Luc dit de Jésus : » Ensuite il prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. », il y a un sens premier que tout le monde comprends et que tout le monde peut faire en brisant un morceau de pain avec les mains et en pensant qu’il représente le corps de Jésus-Christ, brisé pour nous.

Mais ce n’est que le symbole…et en faisant le symbole, on ne créé rien de plus et rien de moins.

Créer par la parole va demander quelque chose de plus.

Et le plus important est la parole qui dépasse le symbole et qui touche le sens profond de ce que Dieu veut nous faire comprendre.

Il y a un esprit derrière ce verset sur « le pain brisé » et de ce qu’il représente ainsi que de ce que nous devons nous rappeler en brisant ce pain ; Et sans cet esprit, les mots prononcés aussi forts soient-ils, n’ont pas la vie.

La lettre est morte.

C’est pourquoi Paul met en garde celui qui se place sous la parole.

« Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs ».

Jésus de Nazareth, qui incarne la parole, parlait en parabole. En parlant ainsi, il écrivait avec l’encre de l’esprit sur les cœurs ; et il savait que sans l’esprit, les mots qu’il avait prononcés changeraient de signification et perdraient leur vie.

Sans le cœur brisé, la parole serait, elle, brisée (et là le sens du pain brisé est rétabli puisque sans cœur brisé pas de communion avec Dieu, et avec sa parole).

C’est ce le sens même de ce qu’on lit dans le chapitre 1 de l’Evangile de Jean : « En elle ( la parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes » et cette lumière beaucoup d’hommes ne l’ont pas reçue.

 

L’ESPRIT, LA VIE, LA LETTRE

 

Si ma vie n’est pas en accord avec ce que signifie ce pain brisé, je sonne creux comme une cymbale qui résonne.

Et je fais quelque chose qui n’a plus le sens divin pour moi et par conséquent c’est une perversion spirituelle.

Alors, beaucoup de ceux qui pratiquent ce rite (du pain et du vin), notamment en ce moment pour célébrer la Pâque, pensent qu’ils se sont associés avec l’auteur, parce que leur foi et le rite concourent ensemble à cette communion.

Or, le plus souvent la vie n’est pas là, pourquoi ?

Parce que l’esprit n’y était pas au départ et que le cœur n’était pas brisé.

C’est même plus que ça :

En rejetant l’esprit, on ne fait que s’attirer un jugement sur soi.

Jésus célébrant la Cène ne désignait-il pas le jugement.

Il est dit dans Luc Chapitre 22 : 21 :  «  Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table »

(bien-sûr il parlait de Judas Iscariote, mais pas de lui seulement…).

Car, en rejetant l’esprit on devient aussi la main de celui qui renverse la coupe de la nouvelle alliance, la main de celui qui  livre Jésus. Et la terrible parole de Jésus (au verset 23) prend vie alors : « malheur à l'homme par qui il est livré! »

Ainsi la parole  de Dieu, selon l’esprit qui y est associée, traduit soit une bénédiction ou soit une malédiction.

Mesurez-vous l’importance de s’examiner avant de prononcer des paroles pour soi ou sur les autres ?

Parce que ces paroles peuvent être de véritables épées dirigées contre vous-mêmes.

Un autre exemple :

Prenons le mot amour ; Seul, il ne signifie rien de particulier. Et Dieu comme sa parole ne se cantonne pas dans les mots : « Dieu est amour, aimons-nous les uns les autres.

Il faut y ajouter surtout : « comme Christ nous a aimés »

Le sens n’est plus du tout le même et surtout, si je n’aime pas comme Christ aime, l’esprit se sépare, la vie s’échappe et mes mots perdent leur pouvoir.

 

La parole de Dieu c’est un accord entre les mots, leurs sens donné par l’esprit saint, et celui qui les prononces. 

 

Il y a un accord à trois : parole-esprit-personne ; Ce n’est pas une trinité. C’est une unité.

Le meilleur exemple qui me vient à l’esprit, c’est celui du musicien.

Il joue la lettre, il interprète une partition (des notes placées bout à bout) mais il doit jouer dans l’esprit de celui qui a écrit ; et son interprétation est ce qui va donner vie et sens à la musique.

Le virtuose se démarquera du simple musicien amateur parce qu’il jouera le morceau avec en plus de la technique, l’esprit qui va avec. C’est l’esprit le plus important.

Eh bien c’est la même chose avec la parole de Dieu.

Si vous écoutiez le concerto de Vivaldi sur les 4 saisons, où l’hiver est joué comme le printemps, vous serez offusqué et choqué d’entendre ce défaut d’interprétation.

N’êtes-vous pas choqué de la même manière lorsque vous entendez un prédicateur, reprendre des versets, alors que son regard trahit une attitude contraire ?

 

LA PAROLE JUGE L’INTEGRITE

 

Dans la parole exprimée par Dieu, il y a un modèle. C’est faire comme le créateur ou faire comme son esprit nous laisserait penser. Et là nous touchons l’esprit de la lettre.

 Si je prophétise comme Jésus prophétisait, cela a-t-il le même effet ?

Si je dis comme Paul : « je peux tout par celui qui me fortifie », suis-je obligatoirement fortifié en toutes circonstances ?

Eh bien oui et non.

Oui, si l’esprit en moi est en accord avec la lettre.

Je vivrais fortifié et dans le contentement dans le manque comme dans la plénitude.

 Et non, (et c’est même tout le contraire) si mes actes ont renversé la coupe de la nouvelle alliance.

 Alors la parole sera mon juge : «  je ne vivrais l’abondance que dans les apparences et je serai fort que par mes propres forces ».

Alors vous aurez compris, la parole montre mon échec, pas parce que je manque de foi ou que je n’ai pas le ministère, mais parce que je manque d’intégrité.

La parole est morte surtout parce que le sens que je donne à une parole n’est pas dit dans son intégrité, dont je fais obligatoirement partie.

L’intégrité c’est faire « Un » avec ce que j’exprime.

Quand Dieu parle il est « Un » avec celui qui s’exprime. 

Ou alors il montre que l’autre est « un » avec ce qu’il exprime de mal ; et les conséquences seront malédiction pour lui. Il se mettra sous la coupe d’un jugement.

Celui qui pratique l’iniquité, qui aime le mal et qui a été démasqué par la parole reçoit sa malédiction. Pourquoi ?

Parce qu’à ce moment-là il fait Un avec les mauvais esprits.

L’apôtre Jacques parle de l’intégrité dans son épitre :

« Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. ( ça c’est une preuve d’intégrité) 14Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. (Ca c’est le manque d’intégrité qui montre le mensonge et pire…) 15Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. 16Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. 17La sagesse d'en haut (la parole incarnée) est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie. 18Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix ».

 

Donc, la parole est vérité uniquement parce qu’elle est manifestée par les êtres humains. Elle a un fruit.

Et le fruit produit par la parole avec un esprit de paix, dans un être intègre, c’est la paix.

Par contre la parole, dans un esprit de dispute, dans un être partagé produit les querelles, la guerre, la division.

C’est toujours la parole de Dieu… mais comme elle est vivante, alors elle se présente comme « une épée à double tranchant » : un coté intègre, un côté partagé.

D’un côté elle sépare les croyants intègre, et de l’autre les croyants au cœur partagé (ceux qui célèbrent la Pâque sans avoir brisé leur cœur).

On comprend alors mieux ce passage de Hébreux 4 :12 : «  Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. ».

La parole juge le niveau exact de notre intégrité.

 

LA PAROLE : LA PENSEE DE L’ESPRIT

 

Maintenant renversons les dogmes et les murs de prison avec cette question : Pourquoi la parole de Dieu ne se limite pas à la parole ?

Car je l’ai dit : la parole c’est l’intention, ce qui a du sens.

Une lune rousse dans le ciel peut être parole de Dieu, un arbre qui fleurit avant le printemps aussi.

Une personne qui spontanément vient vers vous pour vous parler alors qu’elle ne vous connait pas, peut être parole de Dieu.

Tout dépend quel sens spirituel nous leur donnons. Tout dépend la manière dont on les regarde.

Nous devons donner la parole aux gestes, aux situations, à nos soupires mêmes, pour voir s’ils ont un sens pour Dieu.

 

« L’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » Romains 8 :26

« et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints ».

Donc ne faisons pas comme celui qui a peur de l’inconnu et qui se réfugie vite vers ce qu’on lui a appris.

Les non-dits s’ils ont un sens pour l’homme, c’est qu’ils ont un sens aussi pour Dieu et par conséquent un silence (aussi paradoxal que cela puisse paraitre) peut être parole de Dieu.

Le silence peut être la pensée de l’Esprit.

 

Dans Apocalypse 8 :1, il est dit : « Quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure ».

 

Vous voyez, quand Dieu se tait et qu’il ne parle plus : c’est une parole de Dieu.

Le sens de ce silence est important à connaître. On apprend avec le solfège que le silence en musique se joue comme une note de musique. Le silence dans le ciel c’est une parole du ciel.  Il a pour but de laisser l’homme vivre les conséquences de ses faits et gestes. Le ciel n’intervient plus pour le prévenir ; Dieu ferme la bouche des prophètes et laisse le mensonge asseoir son règne.

Mais pour ceux qui n’écoutent pas ou plus l’esprit leur parler, ils en tireront des conclusions rapides : Les silences de Dieu seront toujours des mystères.

Or, nous avons été faits à son image et le non verbal comme le silence fait partie de notre partition, comme celle du musicien.

Par conséquent, penser que seul le verbe, la parole exprimée est divin : c’est une restriction que Dieu ne s’est jamais donné.

Je pense que ceux qui ne font confiance qu’à leur esprit évacuent de facto cette dimension.

Si l’esprit divin vit dans une personne, son canal de communication n’est pas forcément par la bouche, par le langage. Nous l’avons vu avec mon dernier message sur le regard de Dieu :

Son regard tout simplement suffit à nous faire changer.

De même, Dieu nous parle par des songes la nuit. Et au matin la pensée de l’Esprit met des mots sur les images.

Il y a aussi ce que Paul  

dit dans la lettre aux Romains :

« L’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières ».

 

Cela ne veut pas dire que l’Esprit va nous inspirer les bons mots, ou qu’il va mettre la lumière sur ce que nous avons besoin, pour l’exprimer… non l’Esprit interviendra directement là où il a vu un manque, même si nous n’y avons pas prêté attention. Il comblera les manques. Par exemple, là où il y a avait du doute, de la lassitude et de la peur, il y mettra de la foi, le courage et  l’assurance.

 

POUR RESUMER, la parole de Dieu, sans la pensée de l’Esprit qui va avec, est morte.

Ce qui se traduit dans le vécu par:

Si vous pensez que la personne qui vous enseigne est inspirée et intègre, qu’elle a la parole de Dieu, alors que son esprit est mauvais, c’est que le vôtre aussi n’est pas bon, c’est que vous devez changer d’esprit pour retrouver l’Esprit de la parole de Dieu.

Désobéir à la parole de Dieu, n’est pas forcément dire non je n’y crois pas, mais c’est surtout accepter un mauvais esprit, accepter une attitude contraire à l’Esprit de la parole.

Ce qui me permet d’affirmer que la Bible, dans une armoire bibliothèque, n’est pas la parole de Dieu ;

Mais la Bible dans la main d’un être humain le devient. Elle sera comme la pensée de l’esprit de son lecteur : vivante ou morte.

Elle prendra la couleur de celui qui la porte en transperçant son cœur pour y dévoiler son intégrité ou son manque d’intégrité.

Voilà, de quelle façon Dieu juge avec sa parole.

Alors ne nous laissons pas endormir par les religieux enchanteurs qui veulent impressionner ceux dont la parole ne leur a pas encore été révélée. Ils leur disent, entre autre, ce mensonge :  « lisez la Bible car de là naîtra le réveil ! »

Paul le disait déjà : « ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,".

La parole de Dieu fait croitre uniquement les croyants matures, humbles, calmes, constants, doux, généreux, hospitaliers, justes et usants de tempérance.

Amen

dimanche 28 mars 2021

LA PUISSANCE DU REGARD

376

Par Eric Ruiz

Le regard possède un attrait très spécial, il est unique « puisqu’un être offre à chaque regard un visage différent ».


Il y a donc une puissance surnaturelle qui émane des yeux. On peut haïr jusqu’à tuer du regard, convoiter, séduire… on peut aussi s’apitoyer, s’attendrir, ou encore trahir ses intentions.

Nos intentions apparaissent malgré nous. On dit que le regard est la fenêtre de l’âme ;

 

-Et on peut aussi se sentir observer. 

Ce regard-là impressionne celui qui a des intentions trompeuses et qui sent qu’un regard extérieur, invisible l’observe dans les moindres détails.

Ce regard-là qu’il pressant, n’est pas bienveillant, il ne protège pas, il est alors interrogateur, inquisiteur et fait peur.

N’oublions pas que l’homme a été fait à l’image de Dieu.

Le regard de l’homme change selon les circonstances ; et le regard de Dieu a la même intention.

Non, Dieu ne séduit pas, il ne convoite pas non plus, mais il peut avoir un regard dur et sans pitié envers celui qui fait le mal.

 

-Dieu ne change pas, c’est vrai mais son regard lui, oui.

 

C’est le cœur de l’homme qui lui fait changer de figure.

Et il demande à l’homme de faire pareil. Lorsque l’homme détourne son regard de lui, alors Dieu fait de même vis-à-vis de l’homme.

Adorez de faux dieux et Dieu détournera instantanément son regard de vous.

Sa pitié s’éloignera, sa compassion fondra alors comme la neige au soleil.

Le livre du Deutéronome, à plusieurs reprises, annonce comment Dieu détourne son regard, avec ces mots-là : « tu ne jetteras pas sur lui un regard de pitié ».

Dans quel but ne pas avoir ce regard de pitié?

Pour exercer une terrible justice divine comme « œil pour œil, ou « tu lui couperas la main… tu ne l’épargneras pas, »

Deutéronome  7 :16 : » Tu ne jetteras pas sur eux un regard de pitié, et tu ne serviras point leurs dieux car ce serait un piège pour toi ».

Ce regard-là qui se détourne, signifie,  (sans que les mots le disent) : « ils ont tout ce qu’ils méritent »

 

-Ce regard a-t-il changé en Christ ?

 

Jésus-Christ, c’est vrai, demande de regarder nos ennemis, non pas avec un esprit de vengeance mais avec compassion et de pardonner leur fautes.

Jésus eut un regard de compassion à l’égard du jeune homme riche qui avait de grands biens et qui se confiait dans ses richesses.

Mais a-t-il le même regard dans Matthieu 23 où il dit « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites!... Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? », ou encore, a-t-il un regard de compassion quand il dit dans Apocalypse 22 :15: » Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! » ?

Il n’y a pas de contradiction en Dieu.

Son regard c’est vrai, se détourne du mal… mais il sait que les épreuves auront très souvent gain de cause sur celui qui pratique le mal ;

Alors, il aura à cœur de revenir vers l’idolâtre… à la fin d’un processus, quand il aura payé ses fautes « jusqu’au dernier cadran ».

« j’ai regardé mon peuple parce que son cri est monté jusqu’à moi » (1 Samuel 9 :16).

Dieu attend les cris de souffrance et de supplication d’un peuple qui s’est rebellé contre lui pour changer son regard. Le consolateur ne vient qu’après la fournaise.

-Le regard du consolateur: après la fournaise

Le disciple fait de même :

Son regard s’éloignera de celui qui a la haine de ses frères, car l’esprit saint ne pas agréer cela et refuse alors de s’attendrir.

C’est pourquoi, nous rejetons cette attitude meurtrière qu’est la haine et n’avons aucune pitié à ce moment-là.

Mais nous ne rejetons pas définitivement ceux qui sont haineux.

Par contre, nous ne pouvons, nous joindre à eux car nous ne servons pas leurs dieux) .

Nous nous séparons pour ne pas avoir de relation avec ceux qui font le mal afin de ne pas tomber dans leur piège, afin de ne pas tomber dans le même piège qu’eux sont tombés. Nous nous préservons alors de la chute, en faisant cela.

Mais notre pardon, lui, nous empêche de les condamner définitivement.

 

-Christ a cette intention… et être parfait mature, accompli c’est avoir aussi ce regard de détachement d’abord, puis de consolateur ensuite.

 

Un disciple accompli ne regarde pas comme Dieu regarde. C’est tout autre chose.

C’est Dieu qui regarde à travers lui, comprenez-vous la nuance ?

Le Saint-Esprit, quand il vit dans un disciple, change son regard, en lui donnant le sien.

Sinon, vouloir regardez comme Dieu serait une contrefaçon… et la religion est tellement sur ce registre-là.

Imiter le regard de Dieu, ressentir ce qu’il pourrait ressentir. Se forcer à voir comme lui ; Tout cela je le répète, c’est de la contrefaçon.

Le regard possède cette vérité qui en met plus d’un, mal à l’aise : il montre comment la parole de Dieu est mise en pratique. L’apôtre Jacques l’a mis en évidence :

« si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était. Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux dans son activité. ».

Le visage du bonheur ne s’invente pas.

Regardez-vous sans masques !  Et prenez des décisions fermes. Votre visage reflète votre vie pratique. Vous montre-t-il, alors un décalage ?

Si nous sommes des auditeurs oublieux et que nous ne persévérons pas dans la loi parfaite de Christ, eh bien notre regard profond reflètera notre malheur, tout simplement.


 - Regard et paroles ne font qu'un


Alors c’est vrai, notre regard dit tout, et Dieu le sait très bien, car notre plus grand témoignage n’est pas dans notre bouche mais dans nos yeux.

La bouche peut mentir alors que le regard dit la vérité.

Ah, si les deux sont en adéquation et disent vrais, notre force n’est plus à démontrer.

Je me souviens lors de ma première conversion, ce ne sont pas mes mots qui ont impressionné mon entourage, mais la lumière qui émanait de mon visage.

Mes yeux brillait de l’amour de Dieu, alors que quelque temps auparavant, mon regard était vide et éteint à cause de la tristesse que me procurait le péché.

Et là, mes mots d’amour pour Dieu, résonnaient dans mon visage qui en même temps, s’illuminait.

C’est vrai notre prière, nos supplications, nos mots sincères, honnêtes, et intègres lorsqu’ils montent vers Dieu touchent son cœur, et c’est son regard, (sans qu’il y ait eu le moindre mot), qui nous rend amoureux de lui alors.

C’est son regard qui touche notre cœur, sans qu’il ait à ouvrir la bouche.

La plus grande passion se passe dans le silence, le silence du regard.

Une mère qui regarde son bébé lui sourire, s’émerveille de son regard si expressif.

Et si on prend l’Evangile en exemple :

« …(Jean) ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l'Agneau de Dieu.… ».

 

-Sous le regard de Dieu

 

Les voyages les plus paisibles se font sous le regard de Dieu, sans qu’un seul mot ne soit venu rompre le charme (Juges 18 :6).

Lorsque nous sommes sous le regard de Dieu, nous savons intuitivement que tout concourent ensemble à notre bien et que notre destin est entre ses bonnes mains.

« Tout s’éclaire sur notre parcours, Pas besoin de phrases ni de long discours » (comme le chante si bien Francis Cabrel) ni de verset biblique. « Ça change tout dedans, ça change tout dehors ».

C’est vrai, le dedans, notre regard intérieur s’il est pur, influencera le dehors, notre regard extérieur.

Nous verrons alors l’action des anges, là où d’autres verront une succession d’évènements sans suite logique.

Maintenant, dans le ciel, le regard de Dieu a une forme et cette substance: c’est son trône.

 

-Le trône est le regard de Dieu

 

Et Dieu n’est pas seul à regarder assis sur son trône. Il y a vingt-quatre autres sièges.

Apocalypse 4 :4

« Et il y avait autour du trône vingt-quatre sièges; et je vis sur les sièges vingt-quatre Anciens assis, vêtus d'habillements blancs, et ayant sur leurs têtes des couronnes d'or. ».

Ces « anciens », ceux qui ont le regard de Dieu, sont vêtus de vêtements blancs (se sont de vrais repentis) et ils ont vaincus par leur foi des épreuves terribles, ce qui fait qu’ils ont des couronnes en or.

Maintenant, avec quels yeux regardent-ils ?

Apocalypse 4 :5 : «  devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu."

Ce qui influe sur leur regard, ce sont les esprits de Dieu (richesse, sagesse, puissance, force, gloire, honneur et louange...) . Je ne développerais pas ces esprits pour les avoir déjà fait dans un message sur « les 24 vieillards ». 

Mais revenons au trône :

Sur terre, le trône de Dieu était lui aussi représenté physiquement.

Il se trouvait dans le saint des saint au niveau bien-sûr de l’Arche de l’Alliance.

Mais où exactement ?

Son trône est comme au ciel, il ne représente pas un Dieu coupé de sa création observant ses créatures d’en haut.

 

-Le regard du Seigneur sur terre : Ce sont les deux chérubins de l’Arche de l’Alliance, face à face et agenouillés.

 

Et leur regard est tourné ensemble dans la même direction : l’intérieur du propitiatoire.

Deux chérubins, pourquoi ? Parce que le regard de l’homme comme celui de Dieu est tourné vers l’intérieur.

C’est là que se trouve la véritable  richesse, la sagesse ou la puissance)

Alors, le trône qui est au ciel montre-t-il lui aussi l’intérieur ?

« Du trône sortaient des éclairs et des tonnerres, et des voix » nous dit Apocalypse 4 :5.

Les tonnerres de Dieu et ce qu’ils proclament (leurs voix) nous renvoient directement à notre être intérieur.

Pour souvenir, le premier tonnerre c’est celui du jugement. Ce bruit qui fait froid dans le dos, qui réveille celui qui dormait, lui ouvrant les yeux sur son état intérieur pour discerner, juger, peser ses intentions et ses actes.

Toujours le même regard qui franchit les limites et les murs. Il est bien au-dessus des autres :

c’est celui de l’humilité, car Dieu regarde au cœur et pas à l’apparence.

Et nos yeux si hautains, qui cherchent la vérité, ne peuvent s’ouvrir que si la paupière de l’humilité s’élève.

En refusant un regard d’humilité, en se disant on verra bien plus tard, c’est un regard de peur, un regard terrifiant qui nous attend. Et nous nous retournerons alors pour voir Sodome, comme l’a fait la femme de Lot. On connait la suite elle se transforma en statue de sel.

Jésus répond (à celui qui trouve des prétextes pour remettre au lendemain): « Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu ».

Autrefois, le regard de Dieu n’était destiné qu’aux prophètes. Christ a ouvert la possibilité à ce que tous sans exception nous puissions l’avoir.

Il a donné sa vie pour que le Saint-Esprit vive dans le croyant juif comme le païen (puisqu’il n’y a plus de distinction en Christ).

Mais il connait l’attirance irrésistible de l’idolâtrie.

Alors, il nous demande une chose très importante :

 

-de ne pas écouter ceux qui disent avoir le regard de Christ…

 

et de ne pas chercher du regard ceux qui le possèderait (de ne pas dire « Christ est ici,  Christ est là»).

Jean-Baptiste ne s’est pas mis en route pour chercher le Messie qu’il attendait. Il n’a demandé à personne de le faire à sa place non plus. Il faisait comme d’habitude, il occupait ses journées à baptiser dans le Jourdain… jusqu’au jour où il a croisé le regard d’un homme. Et d’un simple regard il a reconnu le fils de Dieu.

Eh bien, il en est de même pour nous, qui sommes disciples de Christ ou qui cherchons à l’être. Ne passons pas notre temps à chercher du regard les uns, les autres.

Un simple regard inattendu suffira pour reconnaître qui est vraiment oint.

Ce regard-là est le même que celui qui a « flashé » pour une personne sans jamais lui avoir parlé, juste en la voyant, son cœur s’est mis à battre et ses yeux s’illuminer.

Cet état indescriptible qui se produit dans le fameux « coup de foudre », porte bien son nom.

Puisque du trône sortent des éclairs, des tonnerres ».

Ne sentons pas les mêmes évènements lors d’un coup de foudre ?

Eh bien, en Christ subsiste ce mystère qui ne peut s’expliquer, puisque c’est dans la magie du regard qu’il se réalise.

Jean 1 :42 « Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas ce qui signifie Pierre »

Ce type de reconnaissance par le regard, je le répète est le même dans la relation des saints.

« L’amour a toujours des regards et un langage que seuls les gens qui s’aiment comprennent »

Mais avant tout : persévérons dans le regard de l’humilité.

Amen

dimanche 21 mars 2021

L’EFFONDREMENT : la déresponsabilisation

375

Par Eric Ruiz

 Notre société repose sur un socle très branlant : celui de la déresponsabilisation, le leitmotiv : « ce n’est pas moi ou ce n’est pas de ma faute, ce n’est pas à moi de porter le chapeau, je ne suis pas responsable de ça ! »

Cette réaction progresse de manière exponentielle, dès que la situation devient gênante, on préfère fuir alors devant ses propres responsabilités.

A tous les niveaux de la société, c’est vrai, on cherche à déresponsabiliser chaque citoyen face à ses erreurs et à ses manquements ;

Déjà un système très organisé et lucratif d’assurances le prouve : l’assurance individuelle, l’assurance voiture, l’assurance maladie, l’assurance habitation, l’assurance scolaire, l’assurance vie, etc…

Si vos enfants ou vous-même commettez un préjudice, une assurance vous couvre et rembourse les dommages que vous avez causés.

Ce confort n’a pas l’air négatif au premier abord ; c’est même un gage de tranquillité important, mais c’est déjà la porte ouverte à la déresponsabilisation ; cela revient à chercher un autre, un tiers pour réparer ses fautes.

Alors bien-sûr, je ne dis pas de se débarrasser de ses polices d’assurance. Déjà parce que beaucoup sont devenues obligatoires.

Mais faisons attention à notre attitude. Agissons-nous toujours en responsable ?

 

Prenons un exemple :

Récemment, un lycéen dont j’avais la responsabilité en stage, (en s’amusant)  a démolit une cloison du gîte dans lequel nous étions hébergés.

Il ne s’est pas confondu de honte et d’embarras.

Il savait qu’un système était prévu pour rembourser les travaux.

Il a prévenu ses parents, qui plutôt que de réprimander leur fils, nous ont juste demandé de prévenir leur police d’assurance pour qu’administrativement les choses soient faites.

Et quand, avec le chef d’établissement nous avons opté pour une sanction, l’élève s’est insurgé et a demandé pourquoi… une telle punition alors que le préjudice allait être réparé.

Cet exemple en est un parmi tellement d’autres du même acabit. Et ce qui saute aux yeux c’est l’attitude irresponsable du jeune et de ses parents.

 

Déjà au départ dans la Genèse, dans le jardin d’Eden, la déresponsabilisation est criante.  Et elle témoigne de la chute originelle de l’homme.

Genèse 1 : 11-12

Dieu posa cette question à Adam :

« Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? 12L'homme répondit: La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé ».

Adam, plutôt que d’endosser la responsabilité des faits, cherche à se déresponsabiliser sur sa femme : Ce n’est pas moi, c’est Eve, voilà sa première réaction. Il ne méritait pas une sanction. En d’autres termes Adam aurait pu rétorquer : « Sanctionne là à ma place, c’est quand même à cause d’elle que j’en ai mangé ».

Un peu plus loin, ce fut le tour de Caïn de se déresponsabiliser de son frère Abel,

Genèse 4 :9 : «  L'Eternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère? 10Et Dieu dit: Qu'as-tu fait? ».

Vous voyez… toujours la même réplique face à la faute :

« Ce n’est pas moi, ce n’est pas à moi de le surveiller, je ne suis pas responsable de lui! ».

En se dédouanant de toute responsabilité, nous cachons nos fautes. La question de Dieu à Caïn : « Qu'as-tu fait? » met en évidence le mal caché.

 

Or, il est vital que, nous, humains nous endossions la responsabilité de nos faits et gestes et que nous veillions les uns sur les autres.

Parce que Dieu a établi un système où forcément, il y aura toujours un prix à payer par celui qui commet la faute, et non pas par une tierce personne.

Croire qu’il existe un système gratuit, automatique, sans efforts où on a juste à se passer les mains sous l’eau pour que les conséquences de la faute disparaissent, c’est un aveuglement complet. Et pourtant c’est le système que beaucoup prône comme un progrès social, une victoire spirituelle.

Souvenons-nous qu’avec la loi mosaïque, même les fautes commises par omission ou par inadvertance subsistaient et par conséquent, elles devaient être couvertes ou réparées par le sang, le sacrifice d’un animal offert sur l’autel, sans quoi la faute n’était pas réparée et le coupable risquait la mort.

La loi de Moïse n’est pas morte et elle revit chez l’irresponsable. Car les fautes, nos fautes si elles ne sont pas confessées restent du venin et nous empoisonnent.

C’est ce que font les hypocrites, ils habillent leurs fautes d’un habit de couleur. Ils maquillent, enjolivent. Ils font du cache misère.

Jésus le disait « quand tu pries ne fais pas comme les hypocrites… »

A force de mots répétés et de se trouver mille excuses, ils ont l’impression de se libérer de leur fautes. Mais ce n’est qu’une simple impression. Une femme vertueuse n’a pas besoin de se cacher derrière toute une panoplie de maquillage pour cacher ses imperfections. Elle assume ce qu’elle et ne joue pas la séductrice.

Donc (un conseil) ne prie pas, alors que tu retiens les fautes des autres. Va d’abord te réconcilier avec ton frère et viens présenter ton offrande ».

Aujourd’hui le christianisme a changé complètement la donne, Christ est devenu la police d’assurance du croyant. Les chrétiens font comme le monde, Christ est leur système d’assurance. Voilà une des nombreuses raisons d’un christianisme paganisé.

Aimer la doctrine des hommes c’est aimer le monde.

On commet une transgression, on prie, on s’excuse devant Dieu et on remercie Jésus-Christ d’avoir purifié nos fautes… et le tour est joué.

Après tout, le fils de Dieu a donné sa vie pour nous c’est à lui d’endosser lui-même le prix de nos fautes.

Prier dans ce sens, c’est un peu comme si à chaque transgression on écrivait à sa police d’assurance en finissant son courrier par un simple remerciement pour les démarches administratives. On sait que de toute manière un chèque bancaire est prévu à cet effet.

Dieu est-il notre chéquier ? Prépare-t-il des chèques à l’avance pour nous ? Pourvoit-il à toutes nos fautes sans conditions ? Est-ce juste de penser ainsi ? L’agneau immolé a-t-il cette vocation aussi ?

A en voir le désarroi général, et la triste condition de vie des chrétiens dans le monde, permettez-moi d’en douter sérieusement.

A en voir l’effondrement des Eglises, des Temples aussi. Et les païens, qui constatent l’hypocrisie et cette folie de la foi, ne rient-ils pas de ce témoignage pitoyable ?

 

« Crois, et tu seras sauvé toi et toute ta famille…».

En sortant ce verset de son contexte, le salut s’obtiendrait bien facilement : il suffirait de croire pour être sauvé.

Mais, dans le contexte, Paul et Silas étaient en prison et un tremblement de terre leur ouvrit les portes.

Le geôlier qui était responsable d’eux était alors prêt à se donner la mort, croyant qu’ils avaient fui.

Mais Paul et Silas n’avaient pas cette intention de s’enfuir et de porter préjudice au gardien. Paul l’appela, lui parla et lui redonna espoir.

Le geôlier avait déjà tout sacrifié dans son cœur pour avoir la foi.

Il pouvait alors donner sa vie pour Dieu.

Croire n’était plus que la dernière étape.

Vous voyez comment il est facile de balayer d’un revers de main la responsabilité qui va avec la foi.

Le geôlier a dû aller au bout. Il savait qu’il allait assumer les conséquences de la fuite de ses prisonniers dont il était responsable ; mais il devait fléchir les genoux devant Dieu pour croire.

Or, un chrétien de nos jours, n’assume plus les conséquences de ses actes, il ne veut plus supporter les effets de ses fautes.

Et à l’évidence, il cherche partout un réparateur. Et Christ est devenu l’image tant recherchée par la religion :

Un sauveur inconditionnel prenant notre responsabilité sur lui.

Cette théorie est depuis longtemps devenue le nouveau catéchisme, le nouveau paradigme de la religion chrétienne.

C’est plus que de l’infantilisation, c’est de la corruption.

 

Le premier verset de la lettre aux Hébreux nous mettait pourtant en garde :

Alors pourquoi, certains ont-ils laissés les éléments de la parole de Christ ? ont-ils jusqu’à abandonner ce qui est parfait, pour poser de nouveau le fondement de la foi en Dieu ?

Si on en revient au 1er siècle, que se faisait-il concrètement au temps des apôtres ?

Actes 19 : 19-20

« Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait. 19Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima la valeur à cinquante mille pièces d'argent. 20C'est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force. »

Là aussi, comme avec le geôlier, il y a un prix à payer pour la foi.

Et la louange et l’offrande envers Dieu étaient loin de ressembler à celles d’aujourd’hui.

Il y a un prix dans la confession de la foi. Ce n’est pas juste déclarer oralement ses fautes passées.

Confesser ici, c’est le mot grec « exomologeo » qui a le sens d’un engagement, on s’engage à ; il y a une action démonstrative, comme un contrat, comme vouloir se mettre entièrement à la disposition de quelqu’un. 

Si le Saint-Esprit agissait puissamment à Ephèse par Paul, c’est parce que les croyants qui se convertissaient en payaient sérieusement le prix.

Le prix à payer dans la confession de ses fautes, allait jusqu’à brûler ce qui avait de la valeur et qui coûtait très cher(cinquante mille pièces d’argent).

Quel gâchis ! Ils auraient pu vendre ces livres plutôt que de les brûler.  

Vous imaginez : cette somme est un véritable butin. Ils auraient pu acheter des maisons avec cette fortune !

Mais voilà, la responsabilité de leurs actes demandait que les autels soient rallumés pour brûler, pour se séparer publiquement de leurs faux dieux.

Voilà pourquoi « la parole du Seigneur croissait en puissance et en force. »

 

S vous lisez ce passage d’Actes 19 : vous remarquerez que ceux qui se livraient à des actes magiques, le faisaient « dans le nom de Jésus » ; ils se disaient chrétiens. Ils n’étaient pas des jeunes chrétiens convertis.

Mais ils avaient une caractéristique : ils avaient divinisé les apôtres. Ils priaient en associant Paul avec le nom de Jésus.

Leur foi reposait sur des actes magiques, tout comme aujourd’hui.

 

Alors concrètement que faire ?

 

Eh bien, si vous avez en votre possession des écrits, des témoignages, des vidéos, n’importe quoi, montrant cette foi basée sur la déresponsabilisation du croyant, vous devez agir.

Tout ce qui va dans le sens ou Christ est un sauveur inconditionnel, qui vous engage à le suivre sans renoncement ou encore qui montre un Dieu qui se substitue à vos fautes, comme par magie, sans que vous ayez besoin de lever le petit doigt, doit être éliminé publiquement, devant des témoins.

 

Maintenant, si vous n’avez rien, mais que vous désirez montrer votre confession de foi, alors écrivez sur une feuille de papier ce qu’on vous a enseigné de faux et brûler la devant des témoins comme signe de séparation définitive;

C’est à cette condition que vous retrouverez une foi remplie de force et de puissance.

 

A présent, je me dois de relever aussi, le problème sous-jacent de la responsabilité, c’est sa relation avec la culpabilité.

Car même si elle ne montre pas forcément le coupable, la responsabilité a une épée de Damoclès avec la culpabilité.

Etre responsable c’est tout faire pour ne pas tomber sous une loi et devenir un coupable.

Cette peur d’être traité d’irresponsable, met une pression terrible sur les épaules des concernés et aujourd’hui, cette peur est tellement palpable partout.

Par exemple être un parent responsable nécessite de bien éduquer ses enfants pour ne pas être traité de coupable du fait qu’ils soient insolent, rebelles et qu’ils tournent mal par la suite.

En fait regardons bien… ce qui rend les personnes irresponsables, ce n’est pas un manque de compétence de leur part : c’est leur manque d’amour.

La culpabilité augmente en même temps que la haine, le mépris, le déni, l’ignorance des autres.

Et plus la culpabilité grandie et plus on se sent irresponsable, c’est ce qui occasionne alors tant de violence.

Autre exemple : Pourquoi y a-t-il autant d’irresponsables dans l’assemblée des croyants ?

Pour les mêmes raisons : la haine des frères est devenue chose commune.

Le chapitre 19 du Lévitique nous montre cette haine, ce venin dans l’assemblée. Il nous dévoile par quelle tactique il gagne du terrain.

Et cela commence en premier par ne plus respecter sa mère et son père et ne plus observer les sabbats(verset 3).

Rappelons que les sabbats servent à dévoiler les ténèbres pour ceux qui ne reçoivent plus la lumière, car la lumière montre les mauvaises œuvres des ténèbres (hypocrisie,  médisance,  calomnie, accusation, mensonge…)

A partir du verset 5 le texte de la Thora insiste sur « l’action de grâce », l’offrande, mais celle qui n’est pas agrée, pourquoi ?

Parce que c’est celle où « la victime n’est pas mangée entièrement » ;

Il y a du reste puisque la victime est encore mangée au troisième jour alors qu’elle aurait dû être brûlé au feu.

C’est quoi cette victime au juste?

Eh bien (le verset 7 nous précise que c’est une chose qui est devenue infecte) c’est la médisance, la calomnie, le mensonge… qui auraient dû disparaitre avec la repentance.

Continuez à ressasser les mêmes accusations (arriver au troisième jour d’une repentance) cela fait que « l’on portera la peine de son péché ».

L’autre que l’on a jugé comme un irresponsable vous renverra la même image d’irresponsable, et vous serez alors violent, intraitable, et vous vous couperez de l’assemblée.

Vous serez cette personne-là cette personne qui « sera retranchée de son peuple »

Pourquoi ?

Car (verset 8) vous profanez alors ce qui est consacré à l'Eternel:

Vous profanez qui ?

Les autres, par toujours le mensonge, la tromperie, les faux jugements (verset 11)

Les versets suivants font état de la même offense par le fait aussi d’opprimer son prochain, de lui retenir son salaire, de ne point avoir d’égard à la personne du pauvre, et de favoriser la personne du grand, riche.

Tout cela c’est haïr son frère.

Et même quand vous insulter un sourd ou que vous faite un croche patte à un aveugle vous profanez le temple.

Celui qui est sourd et aveugle ne l’est pas forcément par les sens mais spirituellement. Et agir contre eux de cette manière aussi désinvolte et méprisante, c’est encore haïr son frère.

Et « celui qui hait son frère est un meurtrier » nous rappelle l’apôtre Jean.

 

Alors la cause  profonde  de l’effondrement social, économique et spirituel : c’est la haine qui a transformé les gens, les croyants en irresponsables.

 

Alors pour conclure :

-Soyons des êtres responsables et pour cela bannissons la haine,

-refusons de voir Christ comme celui qui va nous purifier sans que nous ayons tout brulé de cette chair (la victime accusatrice) ou sans que nous ayons renoncé à nous-mêmes.

-Ne fuyons pas la responsabilité de veiller les uns sur les autres, en particulier sur celles et ceux qui nous entourent.  Jésus disait à Pierre : « Quand tu seras converti, affermi tes frères ! »

-Rendons à chacun ses droits ; regardons chacun comme un être supérieur à soi à bien des égards et regardons-le comme un être entièrement responsable.

 

C’est ainsi que nous lutterons de la meilleur des façons qui soit contre l’effondrement.

Amen