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Par Eric Ruiz
Le regard possède un attrait très spécial, il est unique « puisqu’un être offre à chaque regard un visage différent ».
Il y a
donc une puissance surnaturelle qui émane des yeux. On peut haïr jusqu’à tuer
du regard, convoiter, séduire… on peut aussi s’apitoyer, s’attendrir, ou encore
trahir ses intentions.
Nos
intentions apparaissent malgré nous. On dit que le regard est la fenêtre de
l’âme ;
-Et on peut aussi se sentir observer.
Ce
regard-là impressionne celui qui a des intentions trompeuses et qui sent qu’un
regard extérieur, invisible l’observe dans les moindres détails.
Ce regard-là qu’il pressant, n’est pas bienveillant, il ne protège pas, il est alors interrogateur, inquisiteur et fait peur.
N’oublions
pas que l’homme a été fait à l’image de Dieu.
Le regard
de l’homme change selon les circonstances ; et le regard de Dieu a la même
intention.
Non, Dieu
ne séduit pas, il ne convoite pas non plus, mais il peut avoir un regard dur et
sans pitié envers celui qui fait le mal.
-Dieu ne change pas, c’est vrai mais
son regard lui, oui.
C’est le
cœur de l’homme qui lui fait changer de figure.
Et il
demande à l’homme de faire pareil. Lorsque l’homme détourne son regard de lui,
alors Dieu fait de même vis-à-vis de l’homme.
Adorez de
faux dieux et Dieu détournera instantanément son regard de vous.
Sa pitié s’éloignera, sa compassion fondra alors comme la neige au soleil.
Le livre
du Deutéronome, à plusieurs reprises, annonce comment Dieu détourne son regard,
avec ces mots-là : « tu ne
jetteras pas sur lui un regard de pitié ».
Dans quel
but ne pas avoir ce regard de pitié?
Pour
exercer une terrible justice divine comme « œil
pour œil, ou « tu lui couperas la main… tu ne l’épargneras pas, »
Deutéronome
7 :16 : » Tu ne jetteras pas sur eux
un regard de pitié, et tu ne serviras point leurs dieux car
ce serait un piège pour toi ».
Ce
regard-là qui se détourne, signifie, (sans
que les mots le disent) : « ils ont tout ce qu’ils méritent »
-Ce regard a-t-il changé en
Christ ?
Jésus-Christ,
c’est vrai, demande de regarder nos ennemis, non pas avec un esprit de
vengeance mais avec compassion et de pardonner leur fautes.
Jésus eut
un regard de compassion à l’égard du jeune homme riche qui avait de grands biens
et qui se confiait dans ses richesses.
Mais a-t-il le même regard dans Matthieu 23 où il dit « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites!... Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? », ou encore, a-t-il un regard de compassion quand il dit dans Apocalypse 22 :15: » Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! » ?
Il n’y a pas de contradiction en Dieu.
Son regard c’est vrai, se détourne du mal… mais il sait que les
épreuves auront très souvent gain de cause sur celui qui pratique le mal ;
Alors, il aura à cœur de revenir vers l’idolâtre… à la fin d’un
processus, quand il aura payé ses fautes « jusqu’au dernier cadran ».
« j’ai regardé mon peuple
parce que son cri est monté jusqu’à moi » (1 Samuel 9 :16).
Dieu attend les cris de souffrance et de supplication d’un peuple qui s’est rebellé contre lui pour changer son regard. Le consolateur ne vient qu’après la fournaise.
-Le regard du consolateur: après la fournaise
Le disciple fait de même :
Son regard s’éloignera de celui qui a la haine de ses frères, car
l’esprit saint ne pas agréer cela et refuse alors de s’attendrir.
C’est pourquoi, nous rejetons cette attitude meurtrière qu’est la
haine et n’avons aucune pitié à ce moment-là.
Mais nous ne rejetons pas définitivement ceux qui sont haineux.
Par contre, nous ne pouvons, nous joindre à eux car nous ne
servons pas leurs dieux) .
Nous nous séparons pour ne pas avoir de relation avec ceux qui font le
mal afin de ne pas tomber dans leur piège, afin de ne pas tomber dans le même
piège qu’eux sont tombés. Nous nous préservons alors de la chute, en faisant
cela.
Mais notre pardon, lui, nous empêche de les condamner définitivement.
-Christ a cette intention… et être
parfait mature, accompli c’est avoir aussi ce regard de détachement d’abord,
puis de consolateur ensuite.
Un disciple accompli ne regarde pas
comme Dieu regarde.
C’est tout autre chose.
C’est Dieu qui regarde à
travers lui,
comprenez-vous la nuance ?
Le Saint-Esprit,
quand il vit dans un disciple, change son regard, en lui donnant le sien.
Sinon, vouloir regardez comme Dieu serait une contrefaçon… et la religion est tellement sur ce registre-là.
Imiter le regard de Dieu, ressentir ce qu’il pourrait ressentir. Se forcer à voir comme lui ; Tout cela je le répète, c’est de la contrefaçon.
Le regard possède cette vérité qui en met
plus d’un, mal à l’aise : il montre comment la parole de Dieu est mise en
pratique. L’apôtre Jacques l’a mis en évidence :
« si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était. Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux dans son activité. ».
Le visage
du bonheur ne s’invente pas.
Regardez-vous
sans masques ! Et prenez des
décisions fermes. Votre visage reflète votre vie pratique. Vous montre-t-il,
alors un décalage ?
Si nous
sommes des auditeurs oublieux et que nous ne persévérons pas dans la loi
parfaite de Christ, eh bien notre regard profond reflètera notre malheur, tout
simplement.
Alors
c’est vrai, notre regard dit tout, et Dieu le sait très bien, car notre plus grand
témoignage n’est pas dans notre bouche mais dans nos yeux.
La bouche peut mentir alors que le
regard dit la vérité.
Ah, si les deux sont en adéquation et disent vrais, notre force n’est plus à démontrer.
Je me
souviens lors de ma première conversion, ce ne sont pas mes mots qui ont impressionné
mon entourage, mais la lumière qui émanait de mon visage.
Mes yeux
brillait de l’amour de Dieu, alors que quelque temps auparavant, mon regard
était vide et éteint à cause de la tristesse que me procurait le péché.
Et là, mes mots d’amour pour Dieu, résonnaient dans mon visage qui en même temps, s’illuminait.
C’est vrai
notre prière, nos supplications, nos mots sincères, honnêtes, et intègres lorsqu’ils
montent vers Dieu touchent son cœur, et c’est son regard, (sans qu’il y ait eu
le moindre mot), qui nous rend amoureux de lui alors.
C’est son regard qui touche notre cœur, sans qu’il ait à ouvrir la bouche.
La plus grande passion se passe dans
le silence, le silence du regard.
Une mère
qui regarde son bébé lui sourire, s’émerveille de son regard si expressif.
Et si on
prend l’Evangile en exemple :
« …(Jean) ayant regardé
Jésus qui passait, il dit: Voilà l'Agneau de Dieu.… ».
-Sous
le regard de Dieu
Les
voyages les plus paisibles se font sous le regard de Dieu, sans qu’un
seul mot ne soit venu rompre le charme (Juges 18 :6).
Lorsque
nous sommes sous le regard de Dieu, nous savons intuitivement que tout
concourent ensemble à notre bien et que notre destin est entre ses bonnes
mains.
« Tout s’éclaire sur notre parcours, Pas besoin de phrases ni de long discours » (comme le chante si bien Francis Cabrel) ni de verset biblique. « Ça change tout dedans, ça change tout dehors ».
C’est vrai, le dedans, notre regard intérieur s’il est pur, influencera le dehors, notre regard extérieur.
Nous verrons alors l’action des anges, là où d’autres verront une succession d’évènements sans suite logique.
Maintenant,
dans le ciel, le regard de Dieu a une forme et cette substance: c’est son
trône.
-Le trône est le regard de Dieu
Et Dieu n’est pas seul à regarder assis sur son trône. Il y a vingt-quatre autres sièges.
Apocalypse
4 :4
« Et il y avait autour du trône vingt-quatre sièges; et je vis sur les sièges vingt-quatre Anciens assis, vêtus d'habillements blancs, et ayant sur leurs têtes des couronnes d'or. ».
Ces « anciens », ceux qui ont le regard de Dieu, sont vêtus de vêtements blancs (se sont de vrais repentis) et ils ont vaincus par leur foi des épreuves terribles, ce qui fait qu’ils ont des couronnes en or.
Maintenant, avec quels yeux regardent-ils ?
Apocalypse
4 :5 : « devant le
trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu."
Ce qui influe sur leur regard, ce sont les esprits de Dieu (richesse, sagesse, puissance, force, gloire, honneur et louange...) . Je ne développerais pas ces esprits pour les avoir déjà fait dans un message sur « les 24 vieillards ».
Mais
revenons au trône :
Sur
terre, le trône de Dieu était lui aussi représenté physiquement.
Il
se trouvait dans le saint des saint au niveau bien-sûr de l’Arche de
l’Alliance.
Mais
où exactement ?
Son
trône est comme au ciel, il ne représente pas un Dieu coupé de sa création
observant ses créatures d’en haut.
-Le regard
du Seigneur sur terre : Ce sont les deux chérubins de l’Arche de
l’Alliance, face à face et agenouillés.
Et
leur regard est tourné ensemble dans la même direction : l’intérieur du
propitiatoire.
Deux
chérubins, pourquoi ? Parce que le regard de l’homme comme celui de Dieu
est tourné vers l’intérieur.
C’est là que se trouve la véritable richesse, la sagesse ou la puissance)
Alors, le trône qui est au ciel montre-t-il lui aussi l’intérieur ?
« Du trône sortaient des éclairs et des tonnerres, et des voix » nous dit Apocalypse 4 :5.
Les tonnerres de Dieu et ce qu’ils proclament (leurs voix) nous renvoient directement à notre être intérieur.
Pour souvenir, le
premier tonnerre c’est celui du
jugement. Ce bruit qui fait froid dans le dos, qui réveille celui qui
dormait, lui ouvrant les yeux sur son état intérieur pour discerner, juger,
peser ses intentions et ses actes.
Toujours
le même regard qui franchit les limites et les murs. Il est bien au-dessus des
autres :
c’est celui
de l’humilité, car
Dieu regarde au cœur et pas à l’apparence.
Et nos yeux si hautains, qui cherchent la vérité, ne peuvent s’ouvrir que si la paupière de l’humilité s’élève.
En refusant un regard d’humilité, en se disant on verra bien plus tard, c’est un regard de peur, un regard terrifiant qui nous attend. Et nous nous retournerons alors pour voir Sodome, comme l’a fait la femme de Lot. On connait la suite elle se transforma en statue de sel.
Jésus répond (à celui qui trouve des prétextes pour remettre au lendemain): « Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu ».
Autrefois, le regard de Dieu n’était destiné qu’aux
prophètes. Christ a ouvert la possibilité à ce que tous sans exception nous
puissions l’avoir.
Il a donné sa vie pour que le Saint-Esprit vive dans le
croyant juif comme le païen (puisqu’il n’y a plus de distinction en Christ).
Mais il connait l’attirance irrésistible de l’idolâtrie.
Alors, il nous demande une chose très importante :
-de ne pas écouter
ceux qui disent avoir le regard de Christ…
et de ne pas chercher du regard ceux qui le possèderait (de ne pas dire « Christ est ici, Christ est là»).
Jean-Baptiste ne s’est pas mis en route pour chercher le Messie qu’il attendait. Il n’a demandé à personne de le faire à sa place non plus. Il faisait comme d’habitude, il occupait ses journées à baptiser dans le Jourdain… jusqu’au jour où il a croisé le regard d’un homme. Et d’un simple regard il a reconnu le fils de Dieu.
Eh bien, il en est de même pour nous, qui sommes disciples
de Christ ou qui cherchons à l’être. Ne passons pas notre temps à chercher du
regard les uns, les autres.
Un simple regard inattendu suffira pour reconnaître qui est vraiment oint.
Ce regard-là est le même que celui qui a « flashé »
pour une personne sans jamais lui avoir parlé, juste en la voyant, son cœur
s’est mis à battre et ses yeux s’illuminer.
Cet état indescriptible qui se produit dans le fameux
« coup de foudre », porte bien son nom.
Puisque du trône sortent des éclairs, des tonnerres ».
Ne sentons pas les mêmes évènements lors d’un coup de
foudre ?
Eh bien, en Christ subsiste ce mystère qui ne peut s’expliquer, puisque c’est dans la magie du regard qu’il se réalise.
Jean 1 :42 « Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas ce qui signifie Pierre »
Ce type de reconnaissance par le regard, je le répète est le
même dans la relation des saints.
« L’amour a toujours des regards et un langage que
seuls les gens qui s’aiment comprennent »
Mais avant tout : persévérons dans le regard de l’humilité.
Amen
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