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Par Eric Ruiz
Nous sommes au temps du rétablissement de toutes choses prédit par les prophètes. Ce temps de vérité lève le voile sur tout, et « la parole de Dieu » n’est pas épargnée.
Qui n’a jamais entendu dans les milieux chrétiens, ce dogme qui vient comme une réponse absolue, une réponse qui n’a besoin d’aucun détail puisqu’elle est absolue: «Attention, c’est la parole de Dieu ! » ?
Mais qu’est-ce que la parole de Dieu ?
Beaucoup
de catholiques vous diront : c’est la loi qui émane des conciles et du
pape.
D’autres :
C’est Jésus-Christ la parole, le verbe incarné ; Ou encore c’est la parole
qui a créé le monde, le ciel et la terre.
Les évangéliques vous répondront sans douter : c’est la Bible aussi.
Quand Dieu
parle par des prophètes, leurs mots sont traduits dans des livres. Et le livre
devient alors saint.
LA
PREEMINENCE DE L’ESPRIT
Mais l’apôtre
Paul inspiré du Saint-Esprit dit : « la
lettre tue et l’esprit vivifie ».
Quoi
comprendre ?
En premier
que Paul ne met pas en opposition la lettre et l’esprit. Mais qu’il est en
train de dire que sans l’esprit la lettre tue.
Il y a donc, dans la parole écrite, dans la parole qui se transmet l’un à l’autre, comme une malédiction. La parole a ce pouvoir de nous amener à la mort, si l’esprit n’est pas présent.
Ce que devrait
ressentir celui ou celle qui a le Saint-Esprit, c’est que la parole de Dieu
n’est pas figée, fixée, limitée à un livre ou à un homme (même si la parole
s’est faite chair et qu’elle s’est incarnée dans un homme).
Elle n’est
surtout pas enfermée dans un livre.
Elle est
vivante et surtout elle vivait, elle vie et elle vivra.
C’est donc
une parole par qui, tout a commencé et par qui, tout finira.
Elle se perpétue de générations en générations, pour des siècles et des siècles.
Mais là
aussi la parole se limite-t-elle qu’à des mots juxtaposés (mis bout à bout) ?
LE SENS, L’ESPRIT DE LA LETTRE
Moi je crois que cela va beaucoup plus loin quand Dieu parle… la puissance de ce qu’il dit : c’est le sens, l’intention qu’il donne à ses mots, bref c’est l’esprit qu’il y a dans la parole, comme dans la lettre.
Mais attention, cela ne fonctionne pas comme par magie. La parole est créatrice c’est vraie, mais selon un ordre divin.
Quand Luc dit de Jésus : » Ensuite il prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. », il y a un sens premier que tout le monde comprends et que tout le monde peut faire en brisant un morceau de pain avec les mains et en pensant qu’il représente le corps de Jésus-Christ, brisé pour nous.
Mais ce n’est que le symbole…et en faisant le symbole, on
ne créé rien de plus et rien de moins.
Créer par la parole va demander quelque chose de plus.
Et le plus important est la parole qui dépasse le symbole et qui touche le sens profond de ce que Dieu veut nous faire comprendre.
Il y a un esprit derrière ce verset sur « le
pain brisé » et de ce qu’il représente ainsi que de ce que nous devons
nous rappeler en brisant ce pain ; Et sans cet esprit, les mots prononcés
aussi forts soient-ils, n’ont pas la vie.
La lettre est morte.
C’est pourquoi Paul met en garde celui qui se place sous la
parole.
« Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs ».
Jésus de Nazareth, qui incarne la parole, parlait en
parabole. En parlant ainsi, il écrivait avec l’encre de l’esprit sur les
cœurs ; et il savait que sans l’esprit, les mots qu’il avait prononcés
changeraient de signification et perdraient leur vie.
Sans le cœur brisé, la parole serait, elle, brisée (et là le sens du pain brisé est rétabli puisque
sans cœur brisé pas de communion avec Dieu, et avec sa parole).
C’est ce le sens même de ce qu’on lit dans le chapitre 1 de
l’Evangile de Jean : « En elle
( la parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes » et
cette lumière beaucoup d’hommes ne l’ont pas reçue.
L’ESPRIT, LA VIE, LA LETTRE
Si ma vie n’est pas en accord avec ce que signifie ce pain
brisé, je sonne creux comme une cymbale qui résonne.
Et je fais quelque chose qui n’a plus le sens divin pour moi et par conséquent c’est une perversion spirituelle.
Alors, beaucoup
de ceux qui pratiquent ce rite (du pain et du vin), notamment en ce moment pour
célébrer la Pâque, pensent qu’ils se sont associés avec l’auteur, parce que
leur foi et le rite concourent ensemble à cette communion.
Or, le
plus souvent la vie n’est pas là, pourquoi ?
Parce que l’esprit n’y était pas au départ et que le cœur n’était pas brisé.
C’est même
plus que ça :
En rejetant l’esprit, on ne fait que
s’attirer un jugement sur soi.
Jésus célébrant la Cène ne désignait-il pas
le jugement.
Il est dit dans Luc Chapitre 22 : 21 : « Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table »
(bien-sûr il parlait de Judas Iscariote, mais pas de lui seulement…).
Car, en rejetant l’esprit on devient
aussi la main de celui qui renverse la coupe de la nouvelle alliance, la main
de celui qui livre Jésus. Et la terrible
parole de Jésus (au verset 23) prend vie alors : « malheur à l'homme par qui il est livré! »
Ainsi la parole de Dieu, selon l’esprit qui y est associée, traduit soit une bénédiction ou soit une malédiction.
Mesurez-vous l’importance de s’examiner avant
de prononcer des paroles pour soi ou sur les autres ?
Parce que ces paroles peuvent être de véritables épées dirigées contre vous-mêmes.
Un autre
exemple :
Prenons le
mot amour ; Seul, il ne signifie rien de particulier. Et Dieu comme sa
parole ne se cantonne pas dans les mots : « Dieu est amour,
aimons-nous les uns les autres.
Il faut y
ajouter surtout : « comme Christ nous a aimés »
Le sens
n’est plus du tout le même et surtout, si je n’aime pas comme Christ aime,
l’esprit se sépare, la vie s’échappe et mes mots perdent leur pouvoir.
La parole de Dieu c’est un
accord entre les mots, leurs sens donné par l’esprit saint, et celui qui les
prononces.
Il y a un accord à trois : parole-esprit-personne ; Ce n’est pas une trinité. C’est une unité.
Le
meilleur exemple qui me vient à l’esprit, c’est celui du musicien.
Il joue la
lettre, il interprète une partition (des notes placées bout à bout) mais il
doit jouer dans l’esprit de celui qui a écrit ; et son interprétation est
ce qui va donner vie et sens à la musique.
Le
virtuose se démarquera du simple musicien amateur parce qu’il jouera le morceau
avec en plus de la technique, l’esprit qui va avec. C’est l’esprit le plus
important.
Eh bien c’est la même chose avec la parole de Dieu.
Si vous
écoutiez le concerto de Vivaldi sur les 4 saisons, où l’hiver est joué comme le
printemps, vous serez offusqué et choqué d’entendre ce défaut d’interprétation.
N’êtes-vous
pas choqué de la même manière lorsque vous entendez un prédicateur, reprendre
des versets, alors que son regard trahit une attitude contraire ?
LA PAROLE
JUGE L’INTEGRITE
Dans la parole exprimée par Dieu, il y a un modèle. C’est faire comme le créateur ou faire comme son esprit nous laisserait penser. Et là nous touchons l’esprit de la lettre.
Si je prophétise comme Jésus prophétisait,
cela a-t-il le même effet ?
Si je dis
comme Paul : « je peux tout par
celui qui me fortifie », suis-je obligatoirement fortifié en toutes
circonstances ?
Eh bien
oui et non.
Oui, si
l’esprit en moi est en accord avec la lettre.
Je vivrais
fortifié et dans le contentement dans le manque comme dans la plénitude.
Et non, (et c’est même tout le contraire) si
mes actes ont renversé la coupe de la nouvelle alliance.
Alors la parole sera mon juge : « je ne vivrais l’abondance que dans les apparences et je serai fort que par mes propres forces ».
Alors vous
aurez compris, la parole montre mon échec, pas parce que je manque de foi ou
que je n’ai pas le ministère, mais parce que je manque d’intégrité.
La parole est morte surtout parce que le sens que je donne à une parole n’est pas dit dans son intégrité, dont je fais obligatoirement partie.
L’intégrité c’est faire « Un » avec ce que j’exprime.
Quand Dieu
parle il est « Un » avec celui qui s’exprime.
Ou alors
il montre que l’autre est « un » avec ce qu’il exprime de mal ; et
les conséquences seront malédiction pour lui. Il se mettra sous la coupe d’un
jugement.
Celui qui
pratique l’iniquité, qui aime le mal et qui a été démasqué par la parole reçoit
sa malédiction. Pourquoi ?
Parce qu’à ce moment-là il fait Un avec les mauvais esprits.
L’apôtre
Jacques parle de l’intégrité dans son épitre :
« Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre
ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. ( ça c’est une preuve
d’intégrité) 14Mais si vous avez dans votre cœur un zèle
amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la
vérité. (Ca c’est le manque d’intégrité qui
montre le mensonge et pire…) 15Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut; mais elle est
terrestre, charnelle, diabolique. 16Car là où il y a un zèle
amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises
actions. 17La sagesse d'en haut (la parole incarnée) est
premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de
miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie. 18Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux
qui recherchent la paix ».
Donc, la parole est vérité uniquement parce
qu’elle est manifestée par les êtres humains. Elle a un fruit.
Et le fruit produit par la parole avec un
esprit de paix, dans un être intègre, c’est la paix.
Par contre la parole, dans un esprit de dispute, dans un être partagé produit les querelles, la guerre, la division.
C’est toujours la parole de Dieu… mais comme
elle est vivante, alors elle se présente comme « une épée à double tranchant » : un coté intègre, un côté
partagé.
D’un côté elle sépare les croyants intègre,
et de l’autre les croyants au cœur partagé (ceux qui célèbrent la Pâque sans
avoir brisé leur cœur).
On comprend alors mieux ce passage de Hébreux 4 :12 : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. ».
La
parole juge le niveau exact de notre intégrité.
LA
PAROLE : LA PENSEE DE L’ESPRIT
Maintenant renversons les dogmes et les murs de prison avec cette question : Pourquoi la parole de Dieu ne se limite pas à la parole ?
Car je l’ai
dit : la parole c’est l’intention, ce qui a du sens.
Une lune
rousse dans le ciel peut être parole de Dieu, un arbre qui fleurit avant le
printemps aussi.
Une
personne qui spontanément vient vers vous pour vous parler alors qu’elle ne
vous connait pas, peut être parole de Dieu.
Tout
dépend quel sens spirituel nous leur donnons. Tout dépend la manière dont on
les regarde.
Nous
devons donner la parole aux gestes, aux situations, à nos soupires mêmes, pour
voir s’ils ont un sens pour Dieu.
« L’Esprit lui-même intercède par des soupirs
inexprimables » Romains 8 :26
« et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints ».
Donc ne
faisons pas comme celui qui a peur de l’inconnu et qui se réfugie vite vers ce
qu’on lui a appris.
Les
non-dits s’ils ont un sens pour l’homme, c’est qu’ils ont un sens aussi pour
Dieu et par conséquent un silence
(aussi paradoxal que cela puisse paraitre) peut
être parole de Dieu.
Le silence peut être la pensée de
l’Esprit.
Dans Apocalypse 8 :1, il est
dit : « Quand il ouvrit le septième sceau, il
y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure ».
Vous voyez, quand Dieu se tait et qu’il ne parle plus : c’est une parole de Dieu.
Le sens de ce silence est important à connaître. On apprend avec le solfège que le silence en musique se joue comme une note de musique. Le silence dans le ciel c’est une parole du ciel. Il a pour but de laisser l’homme vivre les conséquences de ses faits et gestes. Le ciel n’intervient plus pour le prévenir ; Dieu ferme la bouche des prophètes et laisse le mensonge asseoir son règne.
Mais pour ceux qui n’écoutent pas ou plus l’esprit leur parler, ils en tireront des conclusions rapides : Les silences de Dieu seront toujours des mystères.
Or, nous
avons été faits à son image et le non verbal comme le silence fait partie de
notre partition, comme celle du musicien.
Par conséquent, penser que seul le verbe, la parole exprimée est divin : c’est une restriction que Dieu ne s’est jamais donné.
Je pense
que ceux qui ne font confiance qu’à leur esprit évacuent de facto cette
dimension.
Si
l’esprit divin vit dans une personne, son canal de communication n’est pas
forcément par la bouche, par le langage. Nous l’avons vu avec mon dernier
message sur le regard de Dieu :
Son regard
tout simplement suffit à nous faire changer.
De même,
Dieu nous parle par des songes la nuit. Et au matin la pensée de l’Esprit met
des mots sur les images.
Il y a
aussi ce que Paul
dit dans la lettre aux Romains :
« L’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car
nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières ».
Cela ne
veut pas dire que l’Esprit va nous inspirer les bons mots, ou qu’il va mettre
la lumière sur ce que nous avons besoin, pour l’exprimer… non l’Esprit
interviendra directement là où il a vu un manque, même si nous n’y avons pas
prêté attention. Il comblera les manques. Par exemple, là où il y a avait du
doute, de la lassitude et de la peur, il y mettra de la foi, le courage et l’assurance.
POUR RESUMER, la parole de Dieu, sans la pensée de
l’Esprit qui va avec, est morte.
Ce qui se traduit dans le vécu par:
Si vous
pensez que la personne qui vous enseigne est inspirée et intègre, qu’elle a la
parole de Dieu, alors que son esprit est mauvais, c’est que le vôtre aussi
n’est pas bon, c’est que vous devez changer d’esprit pour retrouver l’Esprit de
la parole de Dieu.
Désobéir à la parole de Dieu, n’est pas forcément dire non je n’y crois pas, mais c’est surtout accepter un mauvais esprit, accepter une attitude contraire à l’Esprit de la parole.
Ce qui me permet d’affirmer
que la Bible, dans une armoire bibliothèque, n’est pas la parole de Dieu ;
Mais la
Bible dans la main d’un être humain le devient. Elle sera comme la pensée de
l’esprit de son lecteur : vivante ou morte.
Elle prendra la couleur de celui qui la porte en transperçant son cœur pour y dévoiler son intégrité ou son manque d’intégrité.
Voilà, de quelle façon Dieu juge avec sa parole.
Alors ne
nous laissons pas endormir par les religieux enchanteurs qui veulent
impressionner ceux dont la parole ne leur a pas encore été révélée. Ils leur
disent, entre autre, ce mensonge : « lisez la Bible car de là
naîtra le réveil ! »
Paul le
disait déjà : « ne
soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la
tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,".
La parole de Dieu fait croitre uniquement les croyants
matures, humbles, calmes, constants, doux, généreux, hospitaliers, justes et
usants de tempérance.
Amen
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