dimanche 12 novembre 2023

L’OBJET D’ADORATION : la MARQUE de la BETE

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Par Eric Ruiz

 

Depuis des millénaires on assiste à la même erreur humaine : celle de confondre le spirituel avec le matériel ; de confondre le spirituel avec l’objet sacré. Non pas que l’objet sacré soit mauvais. Dieu aime les objets lorsqu’ils sont un témoignage de la réalité.

Or, avec Moïse, les Hébreux ont eu peur de ne plus voir leur prophète, alors ils se sont fait un veau d’or.

Puis par la suite avec les rois de Juda redoutant les malheurs, beaucoup se confiaient dans le serpent d’airain de Moïse.

Avec le roi d’Israël Jéroboam, se sont multipliés les sacrifices sur les autels partout en Israël, parce que Jéroboam avait peur que son peuple se détourne de lui et qu’il retourne à Jérusalem

Mais, un autel (a-u-t-e-l), c’est quoi ?

Un autel se construisait jadis à partir de pierres jointes bout à bout pour former une table ou un monument. Ce n’est pas que les autels ne soient pas bons, mais comme je le disais récemment, c’est l’intention qui prime sur l’action. Si l’intention, c’est d’ériger un autel pour renouveler son alliance avec Dieu et que vous y joignez des actes justes, l’autel est de bonne figure. Par contre si l’autel sert à se justifier soi-même parce que l’on se sent coupable, l’autel est de très mauvaise figure.

Après que Jacob, fils d’Isaac eut un songe, où il voyait des anges descendre et monter par une échelle, il fut saisi par la peur, et il s’empressa de bâtir un autel lui aussi ; et de nommer ce lieu Bethel (maison de Dieu) à la place de luz (lumière) ; et là il fit un vœu de fidélité (lui qui n’avait pas encore la lumière, puisqu’il fuyait après avoir trahi auparavant son père et son frère).

Plusieurs générations plus tard, un homme de Dieu arrivera de Juda à Bethel et il cria. « Il cria contre l’autel par la parole de l’Eternel» (1Roi 13 : 2). Il cria dans les faits contre ce qu’avait engendré les peurs et rendu l’autel infâme.

Vous voyez l’intention que l’on apprend, sert à nous dévoiler le cœur, le sens profond de l’acte.

À chaque fois que l’homme a eu peur, il s’est tourné vers un objet sacré, détournant le but de cet objet;

Et que dire de l’empereur Constantin, le premier empereur chrétien, celui même qui a été une pierre principale de fondation de la religion catholique, à partir des reliques de la couronne d’épine de Jésus, d’un morceau de la croix et des clous de la crucifixion ;

Ces reliques, que sa mère Hélène avait ramenés de Jérusalem n’avaient pas pour but de renouveler son alliance avec Dieu mais, de se justifier ; de se placer au premier rang des saints, de  renforcer sa légitimité pour asseoir son pouvoir politique et religieux qui aboutira au césaropapisme. Constantin 1er se donnera le titre de pontifex maximus, grand pontife.

Mais cet esprit de conquête n’est pas unique. Regardez tous ces pasteurs qui se présentent pour devenir députés dans leur pays n’ont-ils pas eux aussi cette même peur de perdre leurs nombreux admirateurs ? Ils ont eux aussi leurs amulettes, leurs gri-gri ou fétiches ou encore leur reliques souvent cachées au fond de leur poche.

 

Quant aux protestants, ils n’ont pas faits mieux lorsqu’ils qui ont brandi « la sainte Bible aussi haut que le serpent d’airain de Moïse», afin que ce livre devienne leur dieu, que leur nouvelle alliance soit lue et récitée chaque jour.  Des mouvements chrétiens récents, quant à eux, n’hésitent pas à brandir le livre de leur prophète élu pour s’attribuer une sainteté supérieure. C’est un fait, le serpent d’airain de Moïse est toujours en activité.

 

Dès que la peur de perdre sa relation avec Dieu arrive, l’homme se fabrique une idole. C’est systématique.

D’ailleurs précisons que le fait d’avoir peur de perdre sa relation avec Dieu fait qu’il y a déjà une grande cassure ; la porte de l’apostasie est déjà ouverte.

À ce titre, lisons Deutéronome 29 : à partir du verset 18 et regardez bien sur quoi Dieu insiste, parlant à Moise. (Insiste-t-il sur le cœur ou sur le faux dieu en métal ?) « Vous avez vu leurs abominations et leurs idoles, le bois et la pierre, l’argent et l’or, qui sont chez elles (les nations) ; 18 Qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni tribu, dont le cœur se détourne aujourd’hui de l’Eternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations-là, qu’il n’y ait point parmi vous de racines qui produisent du poison et de l’absinthe, 19 Que personne après avoir entendu les paroles de cette alliance contractée avec serment ne se glorifie dans son cœur et ne dise : « j’aurai la paix, quand même je suivrai les penchants de mon cœur ? »

Ce comportement-là, équivaut à renier son alliance. Aller vers de faux dieux, ce n’est autre que de se glorifier, Suivre son mauvais cœur ; c’est adorer le bois, la pierre, l’or et l’argent ;

Car en eux-mêmes ces matériaux ne sont pas mauvais, mais c’est parce que le cœur est mauvais qu’il s’y attache. C’est le cœur mauvais qui produit du poison et de l’absinthe.

Alors, aujourd’hui avec tous les exemples bibliques mis à notre disposition, on aurait tendance à croire que le passé a été donneur de leçons.  Que les erreurs de nos ancêtres ont profité et nous ont enseigné la sagesse. Et qu’aucun croyant de la Bible n’oserait se confier dans un objet ou dans une relique quelle qu’elle soit. Que tout objet sacralisé a été brisé. Les statues, les médaillons, les icônes, les images sont-ils devenues des vestiges d’une religion passée ? Les autels de sacrifice, les mézuzah, les chandeliers, les vases d’ablution pour se purifier ne remplissent-ils plus que les musés ?

 

Dans certaines assemblées chrétiennes dites du renouveau ou des assemblées réformées, c’est vrai tous ces objets semblent ne plus exister. Les salles de réunions sont vides d’objet à vénérer… jusqu’au moment où le prédicateur se met à parler d’une idole en or, c’est-à-dire qu’il se met à parler de collectes, de dons, de dîmes, d’une aumône obligatoire pour un projet.  Car l’objet, (même s’il est symbolique avec l’argent), a été dérouté de sa fonction.

L’argent ne sert plus de moyen pour aider son prochain. Il n’est plus un simple moyen d’échange. L’ARGENT a un statut d’objet sacré, il est le nouveau Graal.

Mais est-il si nouveau que cela ? 

Jadis, ce concentré de valeur, de désir et de pouvoir représentait le trésor des temples Assyriens ou Babyloniens, mais aussi celui des Égyptiens, où le niveau d’or devait être au même niveau que le niveau spirituel. Et à ce titre ce trésor a toujours été le butin tant convoité des uns et tant admiré des autres. Rappelons-nous le butin des chevaliers du Christ, de ces moines guerriers lors des différentes croisades, de ces guerres soit disant saintes vers Jérusalem. N’y avait-il pas cette légende qui planait autour du temple de Salomon ? La légende d’un trésor inestimable caché quelque part ? Et récupéré par ses mêmes chevaliers du temple devenus extrêmement riches par la suite ? (bien-sûr je fais référence à cette fameuse légende sur le trésor des templiers ; ces templiers qui sont devenus en réalité les riches usuriers de nombreux rois).

De nos jours, il n’y a plus de trésors dans les Églises.

Mais quelle Église a arrêté de glorifier son cœur ?
Qui préfère « les instructions à l'argent, Et la science de Dieu à l'or le plus précieux » comme l’enseigne le livre des Proverbes Chapitre 9 verset 10 ?

Hélas, le pouvoir de l’argent a gardé ses attraits. Argent et religion ont toujours fait bon ménage.  Rien d’étonnant alors que le métal blanc soit la manne des Églises. Il classe les fidèles. Il leur donne à chacun, sans le dire ouvertement, un numéro d’ordre, une importance différente.

Mais, là où la richesse est encore plus mise en valeur, c’est quand l’ARGENT devient le Graal de la bénédiction.

« On se glorifie dans son cœur et on se dit : j’aurai la paix et la prospérité en suivant les penchants de mon cœur » ; en d’autres mots on se dit: « Notre assemblée a été bénie, nous avons reçu une collecte importante, ou des dons suffisants pour aider une assemblée au bout du monde » ; ou encore untel a été béni financièrement dans son travail (entre parenthèse voilà le fruit d’une piété qui serait véritable.) Parce qu’un croyant qui progresse dans sa piété devrait obligatoirement se voir attribué, comme par miracle, une manne financière imprévue.

Le curseur de la foi a été placé sur la richesse.

L’évangile de la prospérité n’a jamais été aboli. Or, un croyant qui prospère et qui a de grands biens devra surmonter bien des épreuves.

Marc 10 :24 : « Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu! ».

 

La colère et la jalousie de Dieu (nous lisons cela au verset 20 du 29ème chapitre du livre du Deutéronome) s’enflamme contre cet homme, et l’Eternel effacera son nom du dessous des cieux. » Pourquoi ? Parce que la tentation de la convoitise est alors consommée. Et le pire c’est que cette tentation est perçue comme de la foi (c’est le faux dieu qui est décrit là, ce faux dieu appelé mammon par Jésus-Christ).

Mais cette tentation possède une marque : la marque de la bête.

 

 Apocalypse 13 : 17 : « … personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. ».

 Combien de croyants ont lu et relu ce passage, et leur aveuglement a fait qu’ils ont placé une frontière entre l’argent des croyants d’une part (un capital saint par essence, pur, digne de louange et justifié) et l’argent du monde d’autre part (un capital corrompu, impur, sale et injuste).

Leur constat semblerait être évident : Tout croyant en christ se trouvera dans l’impossibilité de faire du commerce, parce qu’il n’aura pas cette marque criminelle sur lui.

Et cette marque a toute de suite trouvé son objet de malédiction : une puce microscopique que l’on introduit sous la peau. Le mal serait cet objet que l’on souhaite rendre invisible ; alors qu’un autre objet plus important : l’argent, se dématérialise de plus en plus (se rendant lui aussi invisible)  mais qui se vénère plus que jamais.

 

Alors cette frontière entre le croyant et l’impie existe-t-elle vraiment ? Apocalypse 13 :17 nous montre-t-elle cette frontière ?

 La privation sera visible : on ne pourra plus faire du commerce sans avoir cette marque.

Qui ne pense pas que cette malédiction est destinée uniquement à ceux qui détruisent la terre, à ce monde de païens, de sans dieux ou à ces terroristes de la foi ?

Chacun, chacune a tendance à s’exclure automatiquement parce que faisant partie du peuple de Christ.

 

 Or, il y un homme de Dieu qui crie, devant l’autel, devant un autel de pierre qui cache de l’or ; et il crie que nous devrions nous examiner pour savoir si nous avons placé le totem de la richesse dans notre cœur. Nous n’avons pas besoin nécessairement d’être riche, la convoitise de la bénédiction suffit. Cette soif de bénédictions suffit à rompre l’alliance avec Dieu.

Quand Paul affirmait qu’il savait être dans la disette (le manque) comme dans l’abondance, il voulait sans doute nous révéler son cœur. Aucun objet de convoitise ne le faisait vibrer.

« Ce n'est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j'ai appris à être content de l'état où je me trouve. 12Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette ». (Philippiens 4:11-12)

Ce témoignage de Paul doit nous faire réaliser ce qui est juste : C’est d’aimer comme lui l’état dans lequel nous sommes amenés à vivre. Rien ne devrait nous faire perdre notre joie et notre paix.  Se contenter de ce que l’on a au présent est une marque divine. Mais vouloir toujours plus, toujours mieux, toujours davantage n’est pas une marque de foi ou d’excellence, c’est une marque de la bête.

Dès demain, dès ce treizième jour du mois de novembre, faites un acte de foi et de justice, brisez vos objets d’adoration (si vous en avez) !

Amen

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