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Par
Eric Ruiz
La notion d’athéisme est relativement récente. Aucun écrit biblique n’en parle, pour la simple raison que ce terme n’est employé qu’à partir du XVIIIème siècle, le siècle soi-disant des lumières en France. Le sens du mot athéisme a suivi aussi plusieurs variations, pour finir par conclure qu’un athée nie l’existence d’un Dieu personnel et vivant, et aussi refuse les croyances religieuses relatives à l’existence de Dieu.
Or nier de manière
explicite l’existence de Dieu ne signifie pas forcément qu’on ne vénère
aucun dieu.
Là
aussi, ce principe philosophique a réduit le champ de connaissance à une
idéologie. Mais dans la pratique, nous savons que l’homme est un tissu de
contradictions.
Combien
de gens qui ne suivent pas une religion en particulier, aiment se définir comme
athée. Voilà ce qu’ils disent en général d’eux-mêmes : « Moi je suis
athée, je ne crois pas en Dieu. Je crois en l’homme, je suis humaniste, je
crois dans notre capacité à suivre nos rêves. Et dans notre pouvoir à maitriser
notre destinée, seul.
L’athée
comme le savant religieux, l’exégète, se gargarisent tous deux de placer leur connaissance
au-dessus de celle des autres. Le même levain, la même arrogance.
Cette
personne athée ne se fait-elle pas d’elle-même un dieu, qui juge de tout, qui
n’est pas faible au point de se laisser influencer par une force
invisible ? L’athée, ne se
s’imagine-t-il pas être supérieur par son savoir, par son intelligence ?
D’ailleurs
un bon nombre mettent en avant les propos de Thomas qui doutait de voir en face
de lui le fils de Dieu ressuscité. Les athées se justifient en affirmant qu’ils
ont bien plus les pieds sur terre que les autres : « Je ne crois
qu’à ce que je vois ».
Un
historien académicien roumain disait cette chose très vraie : « En chaque athée, il y a un candidat à la
divinité ».
L’athéisme est
devenu la religion qui ne croit en aucune religion.
Or,
L’athée se confie dans d’autres puissances célestes comme terrestres. L’athée
qui croit que l’univers est une puissance qui s’est créé à partir de rien,
croit dans les faits, en quelque chose ou en quelqu’un de supérieur. Curieusement,
il va croire en sa bonne étoile ou il croira à l’influence des planètes sur son
caractère comme les Babyloniens autrefois le croyaient aussi.
N’oublions
pas que nous sommes des êtres qui possédons la pensée de l’Éternité. Nous
provenons du ciel, nous avons été précipités sur terre dans un corps humain et
cette destinée a laissé quelques traces.
Ecclésiaste
3 :11 : » Il (L’Eternel Dieu) a même mis dans leur cœur la pensée
de l'éternité, même si l'homme ne peut pas comprendre l'œuvre que Dieu
accomplit du début à la fin. »
Ceux
qui ne comprennent pas les choses de Dieu ont la particularité toutefois de
s’intéresser au ciel, aux étoiles, à l’infini. De même, la manière de vivre de
beaucoup montre qu’ils se croient éternel, immortel.
Ils
vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir, prenant des risques inconsidérés,
voulant vivre à deux cent à l’heure à 80 ans comme s’ils en avaient 20.
Ils
pensent que jouer aux ados les ferons gagner des années à vivre.
Alors disons-le : tout être humain met sa confiance dans un dieu, ou des dieux, ou des idoles.
Le
Nouveau Testament emploie le mot « païen » pour définir ceux qui
n’ont pas la foi dans le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.
Un
païen (qui a donné cette ancestrale religion du paganisme) c’est une personne
qui croit en plusieurs dieux.
Or, de nos jours,
païens est devenu synonyme d’athée. On dit vulgairement :
« c’est un païen » pour dire : c’est une personne qui ne croit
pas en Dieu.
Eh
bien, cette vulgarisation possède un air de vérité.
Jésus de
Nazareth employait bien le mot païen pour un croyant. Il faisait la
différence entre deux personnes qui prient : le païen qui prie et qui
pense être exaucé à force de paroles et le disciple de Christ qui prie
autrement.
Matthieu
6 :7 : « En priant, ne multipliez pas de vaines
paroles, comme les païens,
qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. ».
Alors arrêtons de voir dans le païen cette personne
incroyante. Le païen croit en dieu, mais il s’est fabriqué plusieurs divinités.
Et, comment ?
Avant
ma conversion, j’étais un vrai païen, j’avais au moins deux dieux dans ma
vie : La science et le sport. Je pensais que par la science ont aurait
réponse à tout et que l’on atteindrait toute vérité ; et le sport
remplissait tous mes rêves, mes réussites comme mes échecs. Ma vie était
centrée sur la performance sportive. J’avais comme idoles des champions
olympiques, un recordman du monde qui me donnait chaque jour des ailes, comme
l’envie de m’entrainer, de me surpasser et de réussir. Mes performances me montraient
à chaque fois que je pouvais être différent des autres. J’avais construit des
autels sans le savoir.
Un
autel : c’est un objet sacré destiné aux sacrifices. Devant ses articles
de presse de sportifs, et des photos d’exploits que je parcourais régulièrement
pour m’enthousiasmer, j’étais prêt à sacrifier mes soirées, mes week-ends, mes
vacances ; je ne faisais pas autre chose que de me sacrifier sur l’autel
de mes idoles. Mon offrande était celle
de mon corps, que je destinais tout entier à ma passion ; Et j’offrais des
parfums, de l’encens à mes idoles ; c’est-à-dire que je rendais plus
agréable et plus attirant encore l’image de ces champions que je voulais plus
glorieux, plus inspirant, plus lumineux. Ma prière intérieure s’entendait,
tellement je voulais m’identifier à ce champion qui occupait mon esprit, qui me
poussait à avoir ses rêves à lui.
D’une
manière générale avoir des mentors, des maîtres à penser, des monuments humains
devant soi, sont des idoles qui démontrent de fait, que l’on adore une
divinité ; Et que l’on rend régulièrement un culte à cette idole.
Ce
que je veux vous faire prendre conscience c’est qu’un être humain qui se
passionne pour une chose ou un être vivant, va suivre le même cheminement qu’un
être religieux qui suit un rituel. Il va régulièrement se tourner vers ses
idoles, leur rendre un culte, offrir des offrandes (en dépensant sans compter
son énergie, son argent, comme son temps) et il va aussi s’entourer d’objets
sacrés.
L’habit
du sportif par exemple peut devenir un objet sacré, un fétiche. La paire de
chaussure qui a permis une performance, un nouveau record, eh bien cet objet sanctifié
sera ressorti pour un culte, c’est-à-dire pour une grande occasion, une grande
compétition.
Le fétichisme tant
enraciné dans la religion l’est aussi chez la personne athée.
Un
philosophe français très connu, auteur d’une centaine d’ouvrages se targue devant
les médias d’être 100% athée, reniant la naissance et la divinité de
Jésus-Christ ; et quelques mots plus loin le voilà se trahissant en dévoilant
son immense bibliothèque de plus de 1800 livres. L’idolâtre cherche aussi à
devenir une idole.
L’athée est autant dans
le déni que le chrétien qui se croit élu alors qu’il méprise l’un de ses frères
de foi.
L’athée
est alors comme l’incrédule dont parlent les épitres du Nouveau Testament.
L’incrédule est celui qui se croit pur alors qu’il est souillé ; eh bien
ce croyant aveuglé est comme un athée, comme un païen.
Tite
1 :15 : « Tout est pur pour ceux qui sont purs;
mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules, leur
intelligence et leur conscience sont souillées. ».
L’athée, comme
l’incrédule est souillé par sa conscience ; il ne voit pas qu’il s’est fabriqué
des faux dieux.
Maintenant,
des témoignages montrent qu’il existe des athées qui prient véritablement.
Des personnes qui ont perdu des êtres chers se mettent parfois à leur parler comme s’ils étaient encore vivants. Elles les sentent proches et leur posent des questions. Et elles pensent réellement avoir été exaucées quand elles voient leur prière se réaliser. Je précise que ces personnes n’ont aucune attirance, ni aucune pratique religieuse revendiquée.
J’aime bien la citation de Jean Sénac qui met tout le monde sur un même pied d’égalité face aux dieux : « La fortune est une divinité qui ne connut jamais d’athées » ; Ici, force est de constater que tout le monde y croit à cette divinité.
Alors,
maintenant, la Bible évoque des dieux étrangers. Ces dieux babyloniens d’un
nombre incalculable, font tous peurs et paralysent. Ont-ils disparus ?
Jérémie
11 :13 : « Car tu as autant
de dieux que de villes, ô Juda !
Et autant Jérusalem a de rues, Autant vous avez dressé d'autels aux
idoles, d'autels pour offrir de l'encens à Baal ».
Les idoles de nos jours, sont tellement variées qu’il est impossible
de recenser tous les panthéons qui existent et qui paralysent et ébahissent par
leur magnificence. Plus de trois siècles après, Napoléon 1er fascine
toujours autant, comme autrefois Moloch ou Baal qui figurent parmi les plus
grands dieux vénérés. Moloch appelé aussi Marduk fait figure de première place
parmi les dieux Babyloniens. Marduk surpuissant possède en plus le don de la
sagesse supérieure. Avouez que c’est une étrange similitude avec l’athéisme
dont les adeptes possèdent ce sentiment de surpuissance donné par une soit
disant connaissance supérieure.
Marduk
possède la personnalité obscur des athées ; ce qu’ils convoitent : le
savoir, l’autorité, la soumission par la
force. Une force qui se veut redoutable à travers des propos très convaincants
(le fait de se dire très ancré dans le réel les rend plus sûr d’eux-mêmes).
Marduk est par ailleurs le maitre de sa destinée. Et il se fait aussi appelé
Bêl, Baal qui signifie Seigneur. Tous
ces faux dieux remplissent en fait le cœur des hommes avide d’admiration et
plein de convoitise. Et ce sont tous des dieux liés à la richesse.
La première richesse n’est pas l’argent, elle concerne ce que l’on considère comme important dans notre vie. Un hobby, une passion, une idéologie, une science sont chacun, autant une source de richesse qu’un trésor ou des pièces en or. La richesse c’est là où tu mets ton trésor. Et d’ailleurs la statue en or, en argent, en bronze n’est qu’une projection de ce trésor intérieur. Le savoir, la force et la domination sont depuis toujours ces divinités si attachées au cœur humain.
Maintenant
dans Actes chapitre 15, Luc raconte la conversion des pharisiens, les juifs,
mais aussi celle des païens. Tous sont appelés à se convertir. Rappelons-nous
que le chandelier est passé aux mains des païens.
Alors
rien d’étonnant que l’inverse existe aussi : qu’un croyant en Christ
puisse s’endurcir au point de chuter en devenant incrédule comme aussi de
chuter en redevenant un païen. Oui un croyant peut revenir comme un chien, à ce
qu’il a vomi autrefois et redevenir un
païen. Proverbes 26 :11 « Comme un chien qui retourne à ce
qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa folie. »
Un
païen comme un athée croira toujours en dieu mais dans ses dieux faits de
bronze, qui ne cessent de lui montrer toutes les richesses qu’il a dans son
cœur.
Alors
pour conclure, disons-le : l’athéisme est un
poison qui fait partie du christianisme comme il fait et faisait parti du judaïsme.
Dieu, par ses prophètes d’autrefois ne cessaient de le répéter : «Revenez chacun de votre mauvaise voie, amendez vos actions, n'allez pas après d'autres dieux pour les servir, et vous resterez dans le pays que j'ai donné à vous et à vos pères » Jérémie 35 :15
Lorsque
nous commençons à croire dans notre force ou dans celle d’un autre ; Lorsque
nous servons nos rêves en voulant les suivre ; lorsque nous cherchons à
vouloir maitriser notre destinée, le paganisme comme l’athéisme, n’est pas très
loin.
Amen.
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