dimanche 5 novembre 2023

JESUS ou JESUS-CHRIST ?

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Par Eric Ruiz

 

Il existe des choses qui peuvent paraître insignifiantes, qui s’apparentes à des détails alors qu’elles ont une importance capitale pour comprendre le sens, l’intention du propos ; la vérité est souvent faite ainsi.


La Bible avec tous ses livres nous amène à saisir avec l’Esprit saint ces petits détails qui n’en sont pas.

Mais attention à ne pas retomber dans des dogmes que raffolent l’esprit religieux, comme aussi à ne pas se laisser bercer par une spiritualité mystique avec des absolus.

« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils » (Jean 14 :13).

De quel nom s’agit-il exactement et pourquoi laisse-t-on trainer comme un doute à ce sujet ?

 

Avez-vous remarqué que les Évangiles emploient tantôt Jésus seul ou Jésus avec son lieu de vie Nazareth (Jésus de Nazareth), alors qu’à d’autres moments, c’est une autre appellation : Jésus-Christ que nous trouvons ?

Bien que cela soit la même personne, il y a une différence très importante.

La première, la principale c’est que Jésus ou Jésus de Nazareth est un nom commun d’hommes. Ce nom s’inscrit dans une généalogie. Jésus est né de parents connus à une date précise et son corps a été enseveli à une autre date. La notion de temporalité est importante. Jésus, l’homme, ses dires et ses faits se rapportent à une période de l’histoire : Le premier siècle. Son récit tient du passé. Par conséquent, la référence de Jésus est terrestre et temporelle.

 

Jésus de Nazareth, c’est son identité terrestre.

 

Jésus sauveur (tel que son nom l’indique) ne l’était qu’en devenir.

Bien qu’il soit né d’une femme Marie, et du Saint-Esprit, il était certes Dieu fait homme, mais il n’était pas encore dans son intemporalité. Il était né de la terre mais pas encore du ciel.

En d’autres terme, Jésus de Nazareth n’aurait rien pu  changer fondamentalement chez les humains qu’il a rencontré. Par contre Jésus-Christ est véritablement notre Sauveur avec un grand S.

Jésus est mort sur la croix et c’est Christ qui l’a ressuscité.

Christ n’est pas une particule rajoutée. Christ, le Christ c’est Christo en grec, c’est le oint, le Messie ; C’est une onction divine qui s’est rajoutée.

Historiquement, tant que Jésus de Nazareth n’a pas été baptisé d’eau par Jean le Baptiste, sa mission intemporelle ne pouvait commencer. Mais  au moment où « il sorti de l’eau, Jésus vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui, comme une colombe…Aussitôt l’Esprit poussa Jésus dans le désert. » (C’est ce qu’on lit dans l’Évangile de Marc). Voilà le commencement des actes du Christ Jésus.

Les jours de sa chair nous renvoie aux nôtres et Jésus né de Marie est aussi fait de chair et de sang qu’un autre humain.

C’est l’onction, Christ qui donne la puissance à Jésus.

 

Et c’est Christ qui lui donne son identité céleste.

 

Son identité fait alors qu’il brise le temps. Jésus-Christ devient intemporel, il est présent, passé et futur. Sa mission est intergénérationnelle et touche toutes les nations.

 « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. », mais on ne peut pas le dire de Jésus.

 

Si bien que pour en arriver là, Jésus de Nazareth a dû faire l’expérience par un apprentissage fait de souffrances, de sacrifices pour être prêt à être oint, pour que sa fonction vienne du Père, pour être Jésus-Christ.

Hébreux 5 :7-8 nous renvoie directement à ce dur labeur humain.

« C'est lui (Christ) qui, dans les jours de sa chair,…a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. ».

Ici on parle d’un enfant, Jésus, qui est devenu Fils par son obéissance à souffrir pour son Père (Père céleste).

Jésus nous donne la voie à suivre pour nous qui sommes de la race humaine, cette même race dont il est issu.

 

Dans le texte biblique, il y a  des mots qui sont fondamentaux et qui viennent terminer le verset 7 : « ayant été exaucé à cause de sa piété ».

Si on reste attaché à des doctrines religieuses, Jésus aurait toujours été exaucé du Père parce qu’il était Dieu dès le départ, dès sa conception dans le ventre de sa mère, Marie.

Penser ainsi est faux et provoque de l’idolâtrie, car cela abouti à concevoir qu’un élu est prédestiné et qu’il n’a pas grand-chose à faire pour plaire à Dieu. L’évolution se fera naturellement, sans effort ».

 

Bien-sûr que Jésus a toujours été ce fils en devenir. Mais il devait grandir en maturité pour atteindre un état de fils et ne pas rester l’enfant divin qu’il était au départ.

Jésus a donc connu son temps de consécration…seulement après qu’il ait obéit de nombreuses années en souffrant ce que d’autres souffrent. Cette piété n’était pas une simple formalité.

Jésus a été tenté en toute chose ; Hébreux 2 :18 « car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il(Jésus) peut secourir ceux qui sont tentés. »

Ce détail qui n’en est plus un, nous aide à comprendre que nous avons aussi à vivre ce passage indispensable ; nous avons à passer par la piété pour devenir « fils de l’homme ».

Si nous ne faisons aucun travail, si nous ne labourons pas notre champ, la semence divine qui y tombera ne portera aucun fruit.

 

Alors un petit rappel concernant « le fils de l’homme ». Cette appellation n’est pas un titre, même si elle est souvent employée à la place de Jésus-Christ dans les Évangiles. Nous sommes tous fils de l’homme. Mais il y a le fils de l’homme déchu descendant d’Adam et le fils de l’homme descendant de Christ (vous voyez là, il n’y a pas de descendance directe venant de Jésus de Nazareth). Il y a par conséquent un Fils de l’homme déchu et un fils de l’homme gracié et glorifié qui aura une lignée : la lignée christique.

Et ce fils de l’homme gracié ne l’est pas dès sa naissance ; Même s’il est consacré, comme l’était Samson par exemple. Il devra passer par des étapes importantes : par 7 tonnerres ou par les 7 esprits de Dieu qui sont devant son trône (je vous encourage à lire ou écouter les « 7 tonnerres » ou « Dieu : un seul esprit ou 7 esprits ? »).

 

Maintenant que nous avons compris que le nom de Dieu suit un processus d’évolution sur terre : La question de savoir QUI prier ou avec quel nom doit-on baptiser, ne devrait plus se poser.

On ne devrait pas prier l’homme Jésus parce que son identité reste rattachée à la terre. Par contre Jésus-Christ, lui a une identité céleste qui nous permet une relation avec le Père.

Or, les choses ne sont pas si simples.

Maintenant allons plus loin, car on est en droit de se poser quelques questions concernant la prière de l’apôtre Pierre dans le livre des Actes chapitre 3 verset 6 qui associe l’identité terrestre à l’identité céleste du fils de l’homme.

« Alors Pierre lui dit: Je n'ai ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ».

Je sais, que cette prière de Pierre est devenue pour certaines sectes religieuses la seule prière juste et exauçable (comme si oublier un des noms : Jésus, Christ, ou Nazareth pourrait rendre anathème la prière ; et par voie de conséquence son exaucement) ; mais comme je le disais déjà plus haut, ne retombons pas dans les liens et les chaines des religions.

Cette prière est faite dans un contexte. Pierre ici, rend témoignage à Jésus l’homme Dieu venu donner sa vie et à Jésus-Christ, le oint qui agit selon l’esprit du Père (c’est un double témoignage). Ce double témoignage, Jésus en parlait directement dans la prière du notre Père quand il dit : « Que ta volonté soit faite sur la terre (premier témoin) comme au ciel  (deuxième témoin)».

Dieu a bien une double volonté, comme un double témoignage (un témoignage terrestre comme un témoignage céleste) ; et « au nom de Jésus-Christ de Nazareth », Pierre insiste particulièrement sur cette double volonté divine.

 

De même, regardez bien quand Pierre et Jean rendirent témoignage à Jérusalem devant les chefs du peuple, les anciens et les scribes ainsi que le souverain sacrificateur, pour savoir de qui il tenait la guérison d’un malade , voilà ce que dit Pierre :  « Pierre rempli du Saint Esprit leur dit ; C'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. ». Revoilà le double témoignage.

Avons-nous besoin forcément de ce double témoignage pour prier notre Père qui est au ciel ou pour baptiser les nouveaux croyants? C’est une question qui a du sens.

Ma réponse : Je ne le crois pas.

 

Mais pourquoi ne pas prier alors Jésus seul ? (car c’est ce que semble dire Pierre un peu plus loin toujours au chapitre 4 du livre des Actes) « Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle. 12Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés ».

Oui en effet Pierre parle d’un seul nom « Jésus » comme le seul nom donné aux hommes pour être sauvé. Mais là aussi le contexte est important pour ne pas se perdre dans les méandres d’un dogmatisme aveugle.

Pierre parle de Jésus de Nazareth, de ce témoin terrestre, en tant qu’homme divin rejeté, mis à mort au même titre qu’un bandit, un imposteur, mais qui a porté nos infirmités à la croix pour que nous soyons sauvés. Pierre est toujours dans un discours d’exhortation visant à faire réaliser que le sacrifice de Jésus (d’où l’importance de son nom Jésus) était unique pour notre salut à tous et qu’il ne viendra personne d’autres, aucun autre messie portant un autre nom.

Pierre, (animé du Saint-Esprit) souhaitait en parlant ainsi que leurs accusateurs fassent le lien entre Jésus, l’homme terrestre et Christ l’esprit céleste dont il était entièrement rempli. C’est d’ailleurs ce que firent leurs accusateurs en partie seulement, puisqu’ils le rejetèrent ; nous lisons : « … ils furent étonnés, …et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus…Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. ».

Les religieux, dans les faits, acceptaient volontiers le Christ, le Messie, mais ils bannissaient le fait qu’il soit en Jésus de Nazareth.

En fait, il n’acceptait pas le  témoignage terrestre. Ils n’acceptaient pas ce que Pierre proclamait…

Actes 2 :36 : «  Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié ».

Le résultat de tout ce discours de Pierre, c’est que eux, les juifs comme personne d’autres n’ont pas à faire un choix entre Jésus ou Christ ; c’est Jésus-Christ que nous acceptons : le témoin terrestre et le témoin céleste, simplement parce que tout s’est réalisé selon la volonté de Dieu.

« Pierre leur dit : « repentez-vous, et que chacun soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ».

 

Alors, comprenant ces choses, jugeons nos paroles. Ceux qui prient toujours « au nom de Jésus », d’une manière automatique, n’ont-ils pas mis le Saint esprit à la porte ?

 Ou n’ont-ils pas idolâtré l’homme Jésus ?

Se poser les questions justes aide toujours à examiner sa foi.

Ne soyons pas puritain ou dogmatique comme je le disais au début de ce message. Si dans notre cœur nous avons conscience que Jésus est venu sur terre accomplir sa mission de salut et qu’il est le messie promis et que Jésus-Christ vit éternellement par l’Esprit saint dans celui qui croit, notre témoignage est vrai.

Que nous prions au nom de Jésus, ou au nom du Christ, ou au nom de Jésus-Christ de Nazareth ou encore au nom du Père du fils et du Saint-Esprit, ce que Dieu exauce, c’est la vérité que nous avons dans le cœur. Lorsque Jésus demanda à Pierre : qui il était, « Pierre lui répondit : Le Christ de Dieu ».

Prier « au nom du Christ » n’est pas choquant si j’ai conscience comme Pierre que Jésus est venu incarner Christ.

Encore une fois si je pense à une autre personne, prier au nom du Christ devient anathème, car le témoin terrestre est rejeté.

Dieu n’exauce pas des mots mis bout à bout comme une formule magique. Le disciple n’est pas, ni un magicien, ni un druide.

Mais si notre cœur est partagé, alors nos prières nous condamnent parce qu’elles ne sont pas conduites pas l’Esprit saint mais par des idoles. Ce sont ces idoles-là qui barrerons la route à nos prières.

Laissons-nous guider comme Pierre l’était par le Saint-Esprit. Il priait  différemment selon le contexte, mais toujours dans l’idée de réconcilier son entourage avec Dieu, ce Dieu unique venu sur terre en chair, pour faire la volonté de son Père au ciel.

Amen.

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