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Par
Eric Ruiz
Il existe des choses qui peuvent paraître insignifiantes, qui s’apparentes à des détails alors qu’elles ont une importance capitale pour comprendre le sens, l’intention du propos ; la vérité est souvent faite ainsi.
La
Bible avec tous ses livres nous amène à saisir avec l’Esprit saint ces petits
détails qui n’en sont pas.
Mais
attention à ne pas retomber dans des dogmes que raffolent l’esprit religieux,
comme aussi à ne pas se laisser bercer par une spiritualité mystique avec des
absolus.
« Tout
ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils »
(Jean 14 :13).
De
quel nom s’agit-il exactement et pourquoi laisse-t-on trainer comme un doute à
ce sujet ?
Avez-vous
remarqué que les Évangiles emploient tantôt Jésus seul ou Jésus avec son lieu
de vie Nazareth (Jésus de Nazareth), alors qu’à d’autres moments, c’est une autre
appellation : Jésus-Christ que nous trouvons ?
Bien
que cela soit la même personne, il y
a une différence très importante.
La
première, la principale c’est que Jésus ou Jésus de Nazareth est un nom commun d’hommes.
Ce nom s’inscrit dans une généalogie. Jésus est né de parents connus à une date
précise et son corps a été enseveli à une autre date. La notion de temporalité
est importante. Jésus, l’homme, ses dires et ses faits se rapportent à une
période de l’histoire : Le premier siècle. Son récit tient du passé. Par
conséquent, la référence de Jésus est terrestre et temporelle.
Jésus de Nazareth,
c’est son identité terrestre.
Jésus
sauveur (tel que son nom l’indique) ne l’était qu’en devenir.
Bien
qu’il soit né d’une femme Marie, et du Saint-Esprit, il était certes Dieu fait
homme, mais il n’était pas encore dans son intemporalité. Il était né de la terre mais pas encore du ciel.
En
d’autres terme, Jésus de Nazareth n’aurait rien pu changer fondamentalement chez les humains
qu’il a rencontré. Par contre Jésus-Christ est véritablement notre Sauveur avec
un grand S.
Jésus
est mort sur la croix et c’est Christ qui l’a ressuscité.
Christ
n’est pas une particule rajoutée. Christ, le Christ c’est Christo en grec,
c’est le oint, le Messie ; C’est une onction divine qui s’est rajoutée.
Historiquement,
tant que Jésus de Nazareth n’a pas été baptisé d’eau par Jean le Baptiste, sa
mission intemporelle ne pouvait commencer. Mais
au moment où « il sorti de l’eau,
Jésus vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui, comme une
colombe…Aussitôt l’Esprit poussa Jésus dans le
désert. » (C’est ce qu’on lit dans l’Évangile de Marc). Voilà
le commencement des actes du Christ Jésus.
Les
jours de sa chair nous renvoie aux nôtres et Jésus né de Marie est aussi fait
de chair et de sang qu’un autre humain.
C’est l’onction, Christ
qui donne la puissance à Jésus.
Et
c’est Christ qui
lui donne son identité céleste.
Son identité
fait alors qu’il brise le temps. Jésus-Christ devient intemporel, il est
présent, passé et futur. Sa mission est intergénérationnelle et touche toutes
les nations.
« Jésus-Christ est le même hier,
aujourd'hui, et éternellement. », mais on ne peut pas le dire de
Jésus.
Si
bien que pour en arriver là, Jésus de Nazareth a dû faire l’expérience par un
apprentissage fait de souffrances, de sacrifices pour être prêt à être oint,
pour que sa fonction vienne du Père, pour
être Jésus-Christ.
Hébreux
5 :7-8 nous renvoie directement à ce dur labeur humain.
« C'est
lui (Christ) qui, dans les jours de sa chair,…a appris, bien qu'il fût Fils,
l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. ».
Ici on parle d’un enfant, Jésus, qui est devenu Fils par
son obéissance à souffrir pour son Père (Père céleste).
Jésus nous donne la voie à suivre pour nous qui sommes de
la race humaine, cette même race dont il est issu.
Dans le texte biblique, il y a des mots qui sont fondamentaux et qui
viennent terminer le verset 7 : « ayant été exaucé à cause de
sa piété ».
Si on reste attaché à des doctrines religieuses, Jésus aurait toujours été exaucé du
Père parce qu’il était Dieu dès le départ, dès sa conception dans le ventre de
sa mère, Marie.
Penser
ainsi est faux et provoque de l’idolâtrie, car cela abouti
à concevoir qu’un élu est prédestiné et qu’il n’a pas grand-chose à faire pour
plaire à Dieu. L’évolution se fera naturellement, sans effort ».
Bien-sûr que Jésus a toujours été ce fils en devenir. Mais il
devait grandir en maturité pour atteindre un état de fils et ne pas rester
l’enfant divin qu’il était au départ.
Jésus a donc connu son temps de consécration…seulement après qu’il ait obéit
de nombreuses années en souffrant ce que d’autres souffrent. Cette piété n’était pas une simple formalité.
Jésus a été tenté en toute chose ; Hébreux 2 :18
« car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il(Jésus)
peut secourir ceux qui sont tentés. »
Ce détail qui n’en est plus un, nous aide à comprendre que
nous avons aussi à vivre ce passage indispensable ; nous avons à passer
par la piété pour devenir « fils de l’homme ».
Si nous ne faisons aucun travail, si nous ne labourons pas notre
champ, la semence divine qui y tombera ne portera aucun fruit.
Alors un petit rappel concernant « le fils de l’homme ». Cette
appellation n’est pas un titre, même si elle est souvent employée à la place de
Jésus-Christ dans les Évangiles. Nous sommes tous fils de l’homme. Mais il y a
le fils de l’homme déchu descendant d’Adam et le fils de l’homme descendant de
Christ (vous voyez là, il n’y a pas de descendance directe venant de Jésus de
Nazareth). Il y a par
conséquent un Fils de l’homme déchu et un fils de l’homme gracié et glorifié
qui aura une lignée : la lignée christique.
Et ce fils de l’homme gracié ne
l’est pas dès sa naissance ; Même
s’il est consacré, comme l’était Samson par exemple. Il devra passer par des
étapes importantes : par 7 tonnerres ou par les 7 esprits de Dieu qui sont
devant son trône (je vous encourage à lire ou écouter les « 7 tonnerres » ou « Dieu : un seul esprit ou 7
esprits ? »).
Maintenant que nous avons compris
que le nom de Dieu suit un processus d’évolution sur terre : La question de
savoir QUI prier ou avec quel nom doit-on baptiser, ne devrait plus se poser.
On ne devrait pas prier l’homme Jésus parce
que son identité reste rattachée à la terre. Par contre Jésus-Christ, lui a une identité céleste qui nous permet une
relation avec le Père.
Or, les choses ne sont pas si
simples.
Maintenant allons plus loin, car on
est en droit de se poser quelques questions concernant la prière de l’apôtre
Pierre dans le livre des Actes chapitre 3 verset 6 qui associe l’identité
terrestre à l’identité céleste du fils de l’homme.
« Alors
Pierre lui dit: Je n'ai ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth,
lève-toi et marche ».
Je sais, que cette prière de Pierre est devenue pour
certaines sectes religieuses la seule prière juste et exauçable (comme si
oublier un des noms : Jésus, Christ, ou Nazareth pourrait rendre anathème
la prière ; et par voie de conséquence son exaucement) ; mais comme
je le disais déjà plus haut, ne retombons pas dans les liens et les chaines des
religions.
Cette
prière est faite dans un contexte. Pierre ici, rend témoignage à Jésus l’homme
Dieu venu donner sa vie et à Jésus-Christ, le oint qui agit selon l’esprit du
Père (c’est un double témoignage). Ce
double témoignage, Jésus en parlait directement dans la prière du notre
Père quand il dit : « Que ta volonté soit faite sur la terre (premier témoin) comme au ciel
(deuxième témoin)».
Dieu a bien une double volonté, comme un double témoignage
(un témoignage terrestre comme un témoignage céleste) ; et « au nom
de Jésus-Christ de Nazareth », Pierre insiste particulièrement sur cette
double volonté divine.
De même, regardez bien quand Pierre et Jean rendirent témoignage
à Jérusalem devant les chefs du peuple, les anciens et les scribes ainsi que le
souverain sacrificateur, pour savoir de qui il tenait la guérison d’un
malade , voilà ce que dit Pierre :
« Pierre rempli du Saint Esprit leur
dit ; C'est par le nom de
Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a
ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé
devant vous. ». Revoilà le double témoignage.
Avons-nous besoin forcément de ce double témoignage pour
prier notre Père qui est au ciel ou pour baptiser les nouveaux croyants?
C’est une question qui a du sens.
Ma réponse : Je ne le crois pas.
Mais
pourquoi ne pas prier alors Jésus seul ? (car c’est ce que
semble dire Pierre un peu plus loin toujours au chapitre 4 du livre des Actes)
« Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est
devenue la principale de l'angle. 12Il n'y
a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par
lequel nous devions être sauvés ».
Oui en effet Pierre parle d’un seul nom « Jésus »
comme le seul nom donné aux hommes pour être sauvé. Mais là aussi le contexte est
important pour ne pas se perdre dans les méandres d’un dogmatisme aveugle.
Pierre parle de Jésus de Nazareth, de ce témoin terrestre, en
tant qu’homme divin rejeté, mis à mort au même titre qu’un bandit, un imposteur,
mais qui a porté nos infirmités à la croix pour que nous soyons sauvés. Pierre
est toujours dans un discours d’exhortation visant à faire réaliser que le
sacrifice de Jésus (d’où l’importance de son nom Jésus) était unique pour notre
salut à tous et qu’il ne viendra personne d’autres, aucun autre messie portant
un autre nom.
Pierre, (animé du Saint-Esprit) souhaitait en parlant ainsi
que leurs accusateurs fassent le lien entre Jésus, l’homme terrestre et Christ
l’esprit céleste dont il était entièrement rempli. C’est d’ailleurs ce que
firent leurs accusateurs en partie seulement, puisqu’ils le rejetèrent ;
nous lisons : « … ils furent étonnés, …et ils les reconnurent
pour avoir été avec Jésus…Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument
de parler et d'enseigner au nom de Jésus. ».
Les religieux, dans les faits, acceptaient volontiers le
Christ, le Messie, mais ils bannissaient le fait qu’il soit en Jésus de
Nazareth.
En fait, il n’acceptait pas le témoignage terrestre. Ils n’acceptaient pas
ce que Pierre proclamait…
Actes
2 :36 : « Que toute la
maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce
Jésus que vous avez crucifié ».
Le
résultat de tout ce discours de Pierre, c’est que eux, les juifs comme personne
d’autres n’ont pas à faire un choix entre Jésus ou Christ ; c’est
Jésus-Christ que nous acceptons : le témoin terrestre et le témoin
céleste, simplement parce que tout s’est réalisé selon la volonté de Dieu.
« Pierre
leur dit : « repentez-vous, et que chacun soit
baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés ».
Alors,
comprenant ces choses, jugeons nos paroles. Ceux qui prient toujours « au
nom de Jésus », d’une manière automatique, n’ont-ils pas mis le Saint
esprit à la porte ?
Ou n’ont-ils pas idolâtré l’homme Jésus ?
Se
poser les questions justes aide toujours à examiner sa foi.
Ne
soyons pas puritain ou dogmatique comme je le disais au début de ce message. Si
dans notre cœur nous avons conscience que Jésus est venu sur terre accomplir sa
mission de salut et qu’il est le messie promis et que Jésus-Christ vit
éternellement par l’Esprit saint dans celui qui croit, notre témoignage est
vrai.
Que
nous prions au nom de Jésus, ou au nom du Christ, ou au nom de Jésus-Christ de Nazareth
ou encore au nom du Père du fils et du Saint-Esprit, ce que Dieu exauce, c’est
la vérité que nous avons dans le cœur. Lorsque Jésus demanda à Pierre :
qui il était, « Pierre lui
répondit : Le Christ de Dieu ».
Prier
« au nom du Christ » n’est pas choquant si j’ai conscience comme Pierre que Jésus est venu incarner Christ.
Encore
une fois si je pense à une autre personne, prier au nom du Christ devient
anathème, car le témoin terrestre est rejeté.
Dieu
n’exauce pas des mots mis bout à bout comme une formule magique. Le disciple
n’est pas, ni un magicien, ni un druide.
Mais
si notre cœur est partagé, alors nos prières nous condamnent parce qu’elles ne
sont pas conduites pas l’Esprit saint mais par des idoles. Ce sont ces
idoles-là qui barrerons la route à nos prières.
Laissons-nous guider
comme Pierre l’était par le Saint-Esprit. Il priait différemment selon le contexte,
mais toujours dans
l’idée de réconcilier son entourage avec Dieu, ce Dieu unique venu
sur terre en chair, pour faire la volonté de son Père au ciel.
Amen.
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