dimanche 1 octobre 2023

LES DEUX CHAPITRES DU DISCIPLE ACCOMPLI

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Par Eric Ruiz

 

« Le disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître. » Luc 6 : 40

Ce verset est clair quant aux intentions du Saint-Esprit : L’objectif : c’est faire un disciple accompli.

Mais, au juste, c’est quoi un disciple accompli ?

Les Évangiles ont-ils donné des réponses à travers ce que disait ou faisait Jésus de Nazareth de son vivant ?

Le contexte tout d’abord de ce verset est assez parlant puisque Jésus pose la question : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil? ». Le disciple qui n’est pas accompli ne prend pas conscience de ce qu’il voit. Il juge, il juge son prochain pensant avoir le discernement pour le faire. Or, le tout premier frein à la maturité, c’est le manque de discernement. On juge son prochain, et pourquoi le juge-t-on? Eh bien parce qu’on ne se juge pas soi-même.

Lors de mon message précédent je vous parlais du chiffre 7 qui est le chiffre du disciple accompli. Bien avant  en décembre 2021 j’écrivais le message « sept et le disciple d’exception » ;

Et là en relisant le chapitre 7 de l’Évangile de Matthieu, j’ai réalisé que tout ce chapitre décrit parfaitement ce qu’est un disciple accompli, parfait ou mature, « télios » dans le texte en grec.

Dès le premier verset de Mathieu chapitre 7 nous entendons l’écho du verset de Luc 6 : 41, puisqu’il est écrit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. 2Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez».

 

Le jugement est le point de départ du faux apôtre de christ comme du vrai, du véritable.

 

Ce jugement sert d’étalon pour mesurer le vrai du faux.

« On vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez »

Alors, à le lire, on pourrait croire que tout ce chapitre 7 sert de jugement et qu’il est échafauder comme une grande leçon de morale venant de Jésus.

« Ne faites pas ceci, dites cela comme ça, agissez de telle façon dans ce cas-là, etc. ».

Cette leçon aurait d’ailleurs commencée au chapitre 5 avec ce qui est communément appelé le « sermon sur la montagne ».

Jésus parle sur le ton du donneur d’ordre, mais il le fait pour une bonne et juste raison : afin que les esprits religieux s’emparent de ces mots comme d’un commandement, comme une série de lois à apprendre, (ils croiront voir, alors qu’ils sont aveugles) ;

Non, ce chapitre se comprend comme une parabole, le sens y est caché.

Alors même si les versets commencent par un mode grammatical impératif : « Ne jugez point. Ne donnez pas. Ne jetez pas non plus. Demandez. Cherchez. Frappez. Entrez. Gardez-vous. », ce n’est en aucun cas un sermon, c’est bien au contraire un TEMOIGNAGE. Le témoignage du juste, de celle ou de celui qui répond au caractère divin. Même si le mauvais arbre qui porte un mauvais fruit se voit facilement ; Le caractère du disciple d’exception transpire tout au long de ce chapitre.

Il n’est en tout cas pas « l’arbre corrompu » (traduction King James) qui y est décrit.

 

Alors, voyons en détail ce caractère.

 

Jésus, tout d’abord, et curieusement à son habitude n’évoque pas le plus grand commandement, celui d’aimer son prochain comme lui-même ;

Il parle d’emblée d’une de ses raisons principales d’être venu en chair. Pour révéler un jugement (ceux qui croient voir et qui ne voient rien et ceux qui ne voient rien mais qui aspirent à voir et qui verront par lui).

Alors, premier témoignage :

-Chapitre  7, Verset 1 à 5

Le disciple qui ne juge plus l’autre, a avant tout, mis au rebut son vêtement d’hypocrisie. Il n’y a plus aucune trace d’hypocrisie en lui, et pourquoi ?

Parce qu’il se juge lui-même. Donc, il ne se voit pas comme plus saint et plus important que les autres.

-Ensuite, verset 6 : ce disciple ne donne plus « les choses saintes aux chiens ».

Non, il n’est pas dédaigneux avec les autres qui n’ont pas la connaissance de Dieu. Mais, maintenant qu’il a du discernement, il ne parle pas à tort et à travers de sa foi ; Il sait ouvrir sa bouche quand il le faut et dire ce que l’autre a besoin d’entendre. Il sait reconnaître un chien (un esprit animal, d’un esprit régénéré).

Lorsqu’il aura à faire à un esprit animal, il saura dire les mots qui ne pousse pas l’autre à la violence, parce que cela ne servira à rien de vouloir ni convaincre, ni édifier une personne ne pouvant l’être (car Dieu est venu aveugler ceux qui voient, de peur qu’ils aient à se convertir).

Alors, « Donnez les choses saintes aux chiens» ; c’est par conséquent, vouloir enseigner, convaincre l’autre de la vérité alors que Dieu l’a aveuglé volontairement.

C’est d’une certaine manière agir en antichrist.

-Au verset 7, le disciple parfait a une relation juste avec son Père dans la prière. Il sait que son Père lui donnera toujours de bonnes choses. Il n’est plus à se demander d’où proviennent les bonnes comme les mauvaises choses. Il discerne ce qui vient de Dieu ou ce qui résulte d’actes mauvais. Bref, il connait d’où provient l’exaucement de ses prières. Il sait que les réponses qu’il obtiendra seront toujours celles qu’il aura réellement besoin.

-Au verset 12,  Jésus redit ce que l’on trouve dans la loi et les prophètes : « Faire aux autres, ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent ».

Mais ici on comprend que ce premier commandement, cette loi est écrite dans le cœur. Et qu’elle est devenue un réflexe quotidien. Se le rappeler sans cesse à l’esprit ne fait pas du disciple un croyant mature, bien au contraire. Parce que le disciple accompli devient prophète et messager de Dieu. C’est lui qui annonce la loi en tous temps ; et personne d’autres. Il ne fait d’ailleurs pas que de l’annoncer, il l’incarne, il la vit, il la respire, il la manifeste à 100%.

-Au verset 13, Jésus évoque cette porte étroite qui mène au Royaume de Dieu. Hélas ce caractère divin n’est pas la préoccupation majeure du monde et de ceux qui se disent chrétiens. La porte large celle de la perdition est contrairement à l’autre une voie très empruntée. Peu emprunteront la voie étroite et resserrée. Cette voie du disciple d’excellence n’attire pas les foules, car le plus grand nombre refuse de se juger eux-mêmes.

-Au verset 15, un autre discernement fort, éclaire le disciple dans sa maturité. Il pourra « se garder des faux prophètes ». Il saura reconnaître « les loups ravisseurs déguisés en vêtements de brebis ». D’abord le mot grec traduit par « se garder », prosecho signifie aussi, faire attention à soi, ou être attentif aux excès ; cela va plus loin qu’une simple reconnaissance.

Ensuite, le disciple ne les discernera pas parce qu’ils sont arrogants, beau parleurs, mais par leurs fruits  (un jour ou l’autre ces loups jugeront sévèrement leur frère ; leur manque d’empathie, leur volonté de se servir et d’être servi eux en premier se révèlera en plein jour).

Le disciple fidèle saura discerner clairement le bon arbre du mauvais arbre face aux âmes qu’il rencontrera.

Attention, ce disciple saura discerner avec vérité parce avant toute chose, il se juge lui-même et parce qu’il sait ouvrir sa bouche à bon escient et dire les choses selon ce que le Père lui a dit.

Il ne prononcera pas vainement, comme beaucoup de ceux qui pratiquent l’iniquité les mots : «Seigneur, Seigneur ». Parce que lui, montre qu’il fait en premier la volonté du Père qui est dans les cieux ; Car faire la volonté de Dieu protège le croyant fidèle et véritable. Il est protégé de quoi ?

De dévier dans de fausses prophéties, dans de faux actes de délivrance, comme dans de faux miracles.

Aux disciples fidèles, Dieu ne leur dira pas « Je ne vous ai jamais connus », mais il leur dira : « je vous connais parfaitement vous qui pratiquer la justice et qui garder mes commandements ».

Alors je le répète, pourquoi ce chapitre est un témoignage et non un sermon ?

-Parce que Jésus le dis lui-même au verset 24 : « C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc ».

La maison bâtie sur le roc est un témoignage.

Cette bâtisse résiste à toute les tempêtes, à tous les torrents de boue parce qu’elle a été construite avec les matériaux de la parole de Dieu ; Une parole qui est vécue, mise en pratique ; Une parole qui fait partie intégrante de sa propre personnalité.

- Aux versets 28 et 29, c’est la fin de ce chapitre 7 ; et il se termine sur l’autorité que dégage Jésus en enseignant sa doctrine.

Elle fait autorité, parce que sa doctrine provient du Père et qu’elle ébranle ceux qui l’entendent ; elle fait se poser les justes questions sur soi-même. Et Jésus manifeste, vit la parole qu’il dit ; alors que les scribes, les religieux aiment briller mais respirent l’hypocrisie. Ils ne vivent pas ce qu’ils professent.

Alors on pourrait dire, voilà fin du chapitre 7 on en a fini avec l’excellence du disciple.

Pas du tout. Rappelez-vous mon dernier message sur le huitième jour. Un jour que personne ne connait si ce n’est le Père ; et ce jour  caché vient témoigner que le disciple est vrai et qu’il est adopté, fils de Dieu.

-C’est le chapitre 8, le suivant, qui vient par conséquent confirmer cette saine doctrine.

Jésus, n’avait jusqu’ici fait aucun miracle. Mais nous lisons qu’à peine descendu de la montagne, il est interpellé ; D’abord par un lépreux (qui se prosterna et le supplia de le rendre pur, net), puis par un centenier ayant une foi qui a impressionné Jésus envers son serviteur paralysé ; Jésus part ensuite chez la belle-mère de Pierre, malade, alitée par une forte fièvre ; puis le soir venu plusieurs démoniaques lui seront amenés.

Pour toutes ces personnes sans exception, leur guérison sera quasi-immédiate et accompagnée par des miracles.

Les miracles viennent confirmer sa nature divine et l’enseignement qui allait avec. Ce n’est pas un hasard si ce jour de grâce arrive suite au chapitre 7.

Le disciple accompli sera à l’origine de ce temps de grâce et de miracle, c’est une certitude. Mais ce n’est pas à lui de décider du moment et du lieu. Le Père céleste seul décidera des circonstances, car c’est le jour du Seigneur, et « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ».

Et oui, cette couronne de justice est destinée  à « tous ceux qui auront aimé son avènement ».

Ce jour-là, ce huitième jour, ces témoins fidèles et véritables auront bien la confirmation que le Père céleste les a vraiment adopté et qu’ils sont ses fils.

Ils chasseront eux-aussi les esprits par la parole, et ils guériront tous les malades, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Jésus-Christ, « tout disciple accompli sera comme son maître. » : ce disciple prendra nos infirmités, et il se chargera aussi de nos maladies.

Ils n’imiteront pas Jésus en  ayant une doctrine sur comment prier pour la guérison ou la délivrance. Ils ne diront pas « Va, qu'il te soit fait selon ta foi » ou en imposant les mains et en disant : « je le veux soit pur ». Ils diront les mots, les paroles que le Père les inspire au moment venu.

Ils n’auront pas besoin de faire de longues prières, il leur suffira d’un seul mot comme Jésus l’a fait avec le serviteur du Centenier pour que le miracle se fasse.

D’ailleurs, ces disciples n’auront pas peur, dans les grandes épreuves, ils étonnent les autres, déjà parce qu’ils sont calmes mais aussi parce qu’ils calment et apaisent leur entourage. Le vent et la mer leurs obéissent. Ils peuvent menacer comme Jésus les éléments naturels et changer leur état.

Alors, oui pour nous simples croyants ces versets nous semblent irréels et de l’ordre du divin seul. Mais, ce n’est pas une simple impression.

C’est notre Père qui décide de tout. C’est lui qui donnera le vouloir et le faire à des croyants novices en la matière, à des disciples qui n’ont jamais faits de miracles. Ils ont été peut-être témoins de miracles, mais n’ont jamais été propulsé à en réaliser en chaîne, comme Jésus l’a fait au chapitre 8 de l’Évangile de Matthieu. Ils étonneront comme Jésus à étonner par l’immédiateté des miracles.

Il y a eu déjà dans le passé de tels disciples. Leurs noms n’est pas connu du grand public. Pourquoi ?

Lisons les derniers versets du chapitre 8 de Matthieu :

«34 Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus; et, dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire. ».

Le grand nombre, la foule des villes n’aiment pas que l’on chasse les démons ; et pourquoi ?

Parce qu’ils sentent que leurs jugements sur les autres seront révélés, parce qu’ils préfèrent les ténèbres à la lumière. Et puis, à la vérité, ils ont plus peur pour leurs troupeaux que de voir des démoniaques délivrés.

Alors le disciple parfait restera dans l’anonymat. Il n’aura pas un lieu où il pourra établir son Église, à la façon des temples religieux que nous connaissons. Il sera comme Jésus un  étranger, un passant, un pèlerin ; aussitôt accueilli et célébré, aussitôt parti.

Mais celles et ceux qui aimeront l’avènement du Christ seront régénérés.

Amen.

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