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Par Eric Ruiz
« Le
disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme
son maître. » Luc 6 : 40
Ce verset est clair quant aux intentions du Saint-Esprit : L’objectif : c’est faire un disciple accompli.
Mais, au juste, c’est quoi un disciple accompli ?
Les Évangiles ont-ils donné des réponses à travers ce que disait ou faisait Jésus de Nazareth de son vivant ?
Le contexte tout d’abord de ce verset est assez parlant
puisque Jésus pose la question : « Pourquoi vois-tu la paille qui est
dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil? ».
Le disciple qui n’est pas accompli ne prend pas conscience de ce qu’il voit. Il
juge, il juge son prochain pensant avoir le discernement pour le faire. Or, le
tout premier frein à la maturité, c’est le manque de discernement. On juge son
prochain, et pourquoi le juge-t-on? Eh bien parce qu’on ne se juge pas
soi-même.
Lors de mon message précédent je vous parlais du chiffre 7
qui est le chiffre du disciple accompli. Bien avant en décembre 2021 j’écrivais le message
« sept et le disciple
d’exception » ;
Et là en relisant le chapitre 7 de l’Évangile de Matthieu, j’ai réalisé que tout ce chapitre décrit parfaitement ce qu’est un disciple accompli, parfait ou mature, « télios » dans le texte en grec.
Dès le premier verset de Mathieu chapitre 7 nous entendons
l’écho du verset de Luc 6 : 41, puisqu’il est écrit : « Ne
jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. 2Car on vous jugera du jugement dont
vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez».
Le
jugement est le point de départ du faux apôtre de christ comme du vrai, du
véritable.
Ce jugement sert d’étalon pour mesurer le vrai du faux.
« On vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez »
Alors, à le lire, on pourrait croire que tout ce chapitre 7
sert de jugement et qu’il est échafauder comme une grande leçon de morale
venant de Jésus.
« Ne faites pas ceci, dites cela comme ça, agissez de
telle façon dans ce cas-là, etc. ».
Cette leçon aurait d’ailleurs commencée au chapitre 5 avec
ce qui est communément appelé le « sermon sur la montagne ».
Jésus parle sur le ton du donneur d’ordre, mais il le fait
pour une bonne et juste raison : afin que les esprits religieux s’emparent
de ces mots comme d’un commandement, comme une série de lois à apprendre, (ils
croiront voir, alors qu’ils sont aveugles) ;
Non, ce chapitre se comprend comme une parabole, le sens y
est caché.
Alors même si les versets commencent par un mode
grammatical impératif : « Ne jugez point. Ne donnez pas. Ne
jetez pas non plus. Demandez. Cherchez. Frappez. Entrez. Gardez-vous. »,
ce n’est en aucun cas un sermon, c’est bien au contraire un TEMOIGNAGE. Le témoignage du juste, de
celle ou de celui qui répond au caractère divin. Même si le mauvais arbre qui
porte un mauvais fruit se voit facilement ; Le caractère du disciple
d’exception transpire tout au long de ce chapitre.
Il n’est en tout cas pas « l’arbre corrompu »
(traduction King James) qui y est décrit.
Alors, voyons en détail ce caractère.
Jésus, tout d’abord, et curieusement à son habitude
n’évoque pas le plus grand commandement, celui d’aimer son prochain comme
lui-même ;
Il parle d’emblée d’une de ses raisons principales d’être venu
en chair. Pour révéler un jugement (ceux qui croient voir et qui ne voient rien
et ceux qui ne voient rien mais qui aspirent à voir et qui verront par lui).
Alors, premier témoignage :
-Chapitre 7, Verset
1 à 5
Le disciple qui ne juge plus l’autre, a avant tout, mis au
rebut son vêtement d’hypocrisie. Il n’y a plus aucune trace d’hypocrisie en lui, et pourquoi ?
Parce qu’il se juge lui-même. Donc, il ne se voit pas comme
plus saint et plus important que les autres.
-Ensuite, verset 6 : ce disciple ne donne plus « les
choses saintes aux chiens ».
Non, il n’est pas dédaigneux avec les autres qui n’ont pas
la connaissance de Dieu. Mais, maintenant qu’il a du discernement, il ne parle
pas à tort et à travers de sa foi ; Il sait ouvrir sa bouche quand il le
faut et dire ce que l’autre a besoin d’entendre. Il sait reconnaître un chien (un
esprit animal, d’un esprit régénéré).
Lorsqu’il aura à faire à un esprit animal, il saura dire
les mots qui ne pousse pas l’autre à la violence, parce que cela ne servira à
rien de vouloir ni convaincre, ni édifier une personne ne pouvant l’être (car
Dieu est venu aveugler ceux qui voient, de peur qu’ils aient à se convertir).
Alors, « Donnez les choses saintes aux
chiens» ; c’est par conséquent, vouloir enseigner, convaincre
l’autre de la vérité alors que Dieu l’a aveuglé volontairement.
C’est d’une certaine manière agir en antichrist.
-Au verset 7, le disciple parfait a une relation juste avec
son Père dans la prière. Il sait que son Père lui donnera toujours de bonnes
choses. Il n’est plus à se demander d’où proviennent les bonnes comme les
mauvaises choses. Il discerne ce qui vient de Dieu ou ce qui résulte d’actes
mauvais. Bref, il connait d’où provient l’exaucement de ses prières. Il sait
que les réponses qu’il obtiendra seront toujours celles qu’il aura réellement
besoin.
-Au verset 12, Jésus
redit ce que l’on trouve dans la loi et les prophètes : « Faire aux autres, ce qu’on voudrait qu’ils
nous fassent ».
Mais ici on comprend que ce premier commandement, cette loi
est écrite dans le cœur. Et qu’elle est devenue un réflexe quotidien. Se le
rappeler sans cesse à l’esprit ne fait pas du disciple un croyant mature, bien
au contraire. Parce que le disciple accompli devient
prophète et messager de Dieu. C’est lui qui annonce la loi en tous temps ;
et personne d’autres. Il ne fait d’ailleurs pas que de l’annoncer, il
l’incarne, il la vit, il la respire, il la manifeste à 100%.
-Au verset 13, Jésus évoque cette porte étroite qui mène au Royaume de Dieu. Hélas ce caractère divin n’est pas la préoccupation majeure du monde et de ceux qui se disent chrétiens. La porte large celle de la perdition est contrairement à l’autre une voie très empruntée. Peu emprunteront la voie étroite et resserrée. Cette voie du disciple d’excellence n’attire pas les foules, car le plus grand nombre refuse de se juger eux-mêmes.
-Au verset 15, un autre discernement fort,
éclaire le disciple dans sa maturité. Il pourra « se
garder des faux prophètes ». Il saura reconnaître « les loups ravisseurs déguisés en vêtements de brebis ».
D’abord le mot grec traduit par « se garder », prosecho signifie
aussi, faire attention à soi, ou être attentif aux excès ; cela va plus
loin qu’une simple reconnaissance.
Ensuite, le disciple ne les discernera pas
parce qu’ils sont arrogants, beau parleurs, mais par leurs fruits (un jour ou l’autre ces loups jugeront
sévèrement leur frère ; leur manque d’empathie, leur volonté de se servir
et d’être servi eux en premier se révèlera en plein jour).
Le disciple fidèle saura discerner clairement
le bon arbre du mauvais arbre face aux âmes qu’il rencontrera.
Attention, ce disciple saura discerner avec
vérité parce avant toute chose, il se juge lui-même et parce qu’il sait ouvrir
sa bouche à bon escient et dire les choses selon ce que le Père lui a dit.
Il ne prononcera pas vainement, comme beaucoup
de ceux qui pratiquent l’iniquité les mots : «Seigneur, Seigneur ».
Parce que lui, montre qu’il fait en premier la volonté du Père qui est dans les
cieux ; Car faire la volonté de Dieu protège le croyant fidèle et
véritable. Il est protégé de quoi ?
De dévier dans de fausses prophéties, dans de
faux actes de délivrance, comme dans de faux miracles.
Aux disciples fidèles, Dieu ne leur dira pas
« Je ne vous ai jamais connus »,
mais il leur dira : « je vous connais parfaitement vous qui pratiquer
la justice et qui garder mes commandements ».
Alors je le répète, pourquoi ce chapitre est un témoignage
et non un sermon ?
-Parce que Jésus le dis lui-même au verset
24 : « C'est pourquoi, quiconque entend
ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme
prudent qui a bâti sa maison sur le roc ».
La maison bâtie sur le roc est un témoignage.
Cette bâtisse résiste à toute les tempêtes, à tous les torrents de boue parce qu’elle a été construite avec les matériaux de la parole de Dieu ; Une parole qui est vécue, mise en pratique ; Une parole qui fait partie intégrante de sa propre personnalité.
- Aux versets 28 et 29, c’est la fin de ce
chapitre 7 ; et il se termine sur l’autorité que dégage Jésus en
enseignant sa doctrine.
Elle fait autorité, parce que sa doctrine
provient du Père et qu’elle ébranle ceux qui l’entendent ; elle fait se
poser les justes questions sur soi-même. Et Jésus manifeste, vit la parole
qu’il dit ; alors que les scribes, les religieux aiment briller mais
respirent l’hypocrisie. Ils ne vivent pas ce qu’ils professent.
Alors on pourrait dire, voilà fin du chapitre
7 on en a fini avec l’excellence du disciple.
Pas du tout. Rappelez-vous mon dernier
message sur le huitième jour. Un jour que personne ne connait si ce n’est le
Père ; et ce jour caché vient
témoigner que le disciple est vrai et qu’il est adopté, fils de Dieu.
-C’est le chapitre 8, le suivant, qui vient
par conséquent confirmer cette saine doctrine.
Jésus, n’avait jusqu’ici fait aucun miracle.
Mais nous lisons qu’à peine descendu de la montagne, il est interpellé ; D’abord
par un lépreux (qui se prosterna et le supplia de le rendre pur, net), puis par
un centenier ayant une foi qui a impressionné Jésus envers son serviteur paralysé ;
Jésus part ensuite chez la belle-mère de Pierre, malade, alitée par une forte
fièvre ; puis le soir venu plusieurs démoniaques lui seront amenés.
Pour toutes ces personnes sans exception, leur
guérison sera quasi-immédiate et accompagnée par des miracles.
Les miracles viennent confirmer sa nature
divine et l’enseignement qui allait avec. Ce n’est pas un hasard si ce jour de
grâce arrive suite au chapitre 7.
Le disciple accompli sera à l’origine de ce temps de grâce et de miracle,
c’est une certitude. Mais ce n’est pas à lui de décider
du moment et du lieu. Le Père céleste seul décidera des circonstances, car
c’est le jour du Seigneur, et « Le jour du Seigneur viendra comme
un voleur ».
Et oui, cette couronne de justice est destinée à « tous ceux
qui auront aimé son avènement ».
Ce jour-là, ce huitième jour, ces témoins fidèles et véritables auront bien la confirmation que le Père céleste les a vraiment adopté et qu’ils sont ses fils.
Ils chasseront eux-aussi les esprits par la parole, et ils guériront tous les malades, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Jésus-Christ, « tout disciple accompli sera comme son maître. » : ce disciple prendra nos infirmités, et il se chargera aussi de nos maladies.
Ils n’imiteront pas Jésus en ayant une doctrine sur comment prier pour la
guérison ou la délivrance. Ils ne diront pas « Va,
qu'il te soit fait selon ta foi » ou en imposant
les mains et en disant : « je le
veux soit pur ». Ils
diront les mots, les paroles que le Père les inspire au moment venu.
Ils n’auront pas besoin de faire de longues
prières, il leur suffira d’un seul mot comme Jésus l’a fait avec le serviteur
du Centenier pour que le miracle se fasse.
D’ailleurs, ces disciples n’auront pas peur, dans
les grandes épreuves, ils étonnent les autres, déjà parce qu’ils sont calmes
mais aussi parce qu’ils calment et apaisent leur entourage. Le vent et la mer leurs
obéissent. Ils peuvent menacer comme Jésus les éléments naturels et changer
leur état.
Alors, oui pour nous simples croyants ces
versets nous semblent irréels et de l’ordre du divin seul. Mais, ce n’est pas
une simple impression.
C’est notre Père qui décide de tout. C’est lui qui donnera le vouloir et le faire à des croyants novices en la matière, à des disciples qui n’ont jamais faits de miracles. Ils ont été peut-être témoins de miracles, mais n’ont jamais été propulsé à en réaliser en chaîne, comme Jésus l’a fait au chapitre 8 de l’Évangile de Matthieu. Ils étonneront comme Jésus à étonner par l’immédiateté des miracles.
Il y a eu déjà dans le passé de tels
disciples. Leurs noms n’est pas connu du grand public. Pourquoi ?
Lisons les derniers versets du chapitre 8 de
Matthieu :
«34 Alors
toute la ville sortit à la rencontre de Jésus; et, dès qu'ils le virent, ils le
supplièrent de quitter leur territoire. ».
Le grand nombre, la foule des villes n’aiment pas que l’on
chasse les démons ; et pourquoi ?
Parce qu’ils sentent que leurs jugements sur les autres
seront révélés, parce qu’ils préfèrent les ténèbres à la lumière. Et puis, à la
vérité, ils ont plus peur pour leurs troupeaux que de voir des démoniaques
délivrés.
Alors le disciple parfait restera dans l’anonymat. Il
n’aura pas un lieu où il pourra établir son Église, à la façon des temples
religieux que nous connaissons. Il sera comme Jésus un étranger, un passant,
un pèlerin ; aussitôt accueilli et célébré, aussitôt parti.
Mais celles et ceux qui aimeront l’avènement du Christ
seront régénérés.
Amen.
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