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Par Eric
Ruiz
Le psalmiste qui parle à Dieu proclame : «La révélation de tes paroles éclaire, Elle donne de l'intelligence aux simples » (Psaume 119 : 130).
Où sont ces gens simples, éclairés par la révélation ? On ne les voit pas, ils semblent réprimés ou cachés. Ce sont d’autres personnes, d’un tout autre genre qui se lèvent et se placent dans la lumière.
Je suis à
chaque fois surpris par l’assurance qu’ont tous ces nombreux prédicateurs qui
savent à l’avance sur quoi ils vont prêcher. Il y en a qui disent à leur
assemblée qu’ils vont prêcher sur tel thème la semaine prochaine ; Qu’ils
vont faire une série sur un thème précis et que cela durera plusieurs semaines.
On dirait
que tout est déjà écrit et qu’ils n’ont plus qu’à ressortir leurs vieilles notes
et les remettre en ordre pour annoncer une révélation.
Certains
rajoutent même « Dieu voulant »,
comme si ce qu’ils ont préparé pouvait au dernier moment être remplacé par un
message de dernier instant. Et je sais que la tromperie est là aussi par ceux
qui veulent se montrer soumis au Saint-Esprit, alors qu’il n’a plus la place
parmi eux depuis longtemps.
Ils aiment
jouer aux êtres spirituels, et c’est leur intérêt de garder une part de mystère sur leur
inspiration.
Mais ils veulent surtout mettre un pont entre eux et les autres croyants ; Faisant croire que l’inspiration ne se donne qu’à une élite, qu’à ceux qui travaillent, qui étudient les Écritures, et bien sûr au prophète qu’ils sont en premier que Dieu a établi pour l’édification de son Église. L’inspiration de l’assemblée se traduit par un seul mot : « Amen ».
Dans la réalité, je vois que les choses sont plus simples et surtout plus justes. La grâce ne s’embarrasse pas de tous ces faux artifices.
La confiance dans notre guide, qui est
l’esprit saint, doit être totale.
Sa promesse est toute puissante, c’est lui et lui seul qui nous amène à la vérité. L’inspiration, si nous en manquons, nous pouvons la demander à Dieu comme la sagesse, mais nous n’avons pas à la prendre, il vient nous la donner comme une grâce, de la même manière que la pluie tombe du ciel.
Simone Weil, cette femme inspirée par l’Esprit saint et philosophe des années 30, écrivait dans « les 7 pas vers la grâce » : « la pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue, l’objet qui va y pénétrer …la recherche mène à l’erreur... seul le vide attire la grâce». Attention : faire le vide ce n’est pas un exercice de méditation ou entrer en transe, c’est se débarrasser de sa culture et de soi-même. Et laisser la place nette pour la parole de Dieu.
Pour
illustrer cela je vais prendre des exemples qui me sont propres, mais dans
lesquels plusieurs, je pense, vont s’y retrouver.
Mon
dernier message sur « fausse
ou vraie prophétesse », je croyais l’écrire sur un
Thème bien différent, celui du petit nombre, d’un reste qui a réchappé ; et l’Esprit saint, l’inspiration divine m’a amené sur tout autre chose.
Parfois,
dans les commentaires certains me demandent de faire un message sur un sujet
précis.
Mais à la
vérité, je me sens alors si vide, si peu instruit, et si démuni, parce que je
ne suis pas capable de répondre là, maintenant à leur demande.
Je ne peux
pas leur affirmer que je le ferai, je ne sais absolument pas comment le Saint-Esprit
me guide et quand et où il le fait. C’est lui le chef, moi je ne suis que le
traducteur.
Ce que j’aurai à dire demain, aujourd’hui je n’en sais rien.
À d’autres
moments, un frère ou une sœur me pose une question, dont je ne connais pas la
réponse. Et devant Dieu, je vous le dis, il m’arrive parfois alors, de vouloir
leur répondre : que je suis désolé mais la réponse attendra, elle ne viendra
que plus tard ;
Et au
moment où je commence à écrire, une réponse arrive de je ne sais où.
Quelle
pensée m’inspire alors ?
Puisque j’apprends moi-même au moment où je
réponds, ce qu’enseigne la réponse.
Ce n’est pas de la schizophrénie, un dédoublement de la personnalité ; c’est une association entre un croyant et le Saint-Esprit.
Si nous avons besoin sans cesse de ce que pensent les autres pour nous enseigner, à quoi sert l’onction que nous avons reçu ?
Ce qui est important à retenir pour chacun, c’est que : Nous devons nous préparer à accueillir ou à recevoir l’inspiration.
L’inspiration ne vient pas en la forçant. C’est elle qui impose sa loi. L’inspiration divine vient quand on ne s’y attend pas.
Il m’est
arrivé combien de fois, alors que j’étais sur le point de prendre mes affaires
pour partir travailler, ou pour faire une tâche précise de recevoir des pensées
venant du Saint-Esprit. Et je me vois encore me rasseoir rapidement pour noter
ce que je venais de recevoir ; ou je me vois garant au plus vite ma
voiture sur un parking le plus proche, pour conserver en mémoire les pensées
reçues.
A un autre moment, parti travailler en avance ; ne sachant pas pourquoi, j’ai su que ce temps était en fait destiné à me rendre disponible pour méditer des pensées divines.
Je sais que pour d’autres croyants, ils reçoivent aussi des pensées de l’esprit, et que certains les notent quelque part, comme le faisait Simone Weil.
Avec Dieu, l’inspiration vient souvent comme la Paque. Exode 12 :11 : » Quand vous le mangerez, (l’agneau avec les pains sans levain et les herbes amères) vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main; et vous le mangerez à la hâte. C'est la Pâque de l'Eternel. ».
Pourquoi, se tenir prêt à partir, être sur le qui-vive ? C’est afin de montrer l’état d’urgence dans lequel doit se trouver le disciple.
Être soumis à Dieu, ce n’est pas confortable. On mange à la
hâte. On est debout, sur le palier de la porte. Jésus n’avait lui aucun endroit
où poser sa tête. La foi demande de se préparer à l’imprévu, comme à
l’imprévisible.
Mais aussi, manger à la hâte signifie que la nourriture que
Dieu nous donne ne doit pas rester longtemps sans être ingérée.
Aussitôt reçue, elle doit être annoncée et vécue.
L’inspiration divine suit le même chemin. Elle vient quand on ne l’attend pas, elle bouleverse les habitudes, elle casse les codes et les crédos, elle vient parfois dans l’urgence, ou juste avant de partir ; ou encore au moment où il se fait tard et qu’il est l’heure de se coucher. Je parle en connaissance de cause. L’inspiration vous réveille aussi à l’aube en même temps que s’évapore les brumes de la nuit. Parfois, c’est juste un mot, une phrase, un verset, une attitude, un coucher de soleil, une lune rouge, une étoile brillante au matin, un palmier isolé qui suscite un début de réflexion, ou le point de départ d’un nouveau message.
Ensuite tout doit se faire rapidement. Ce que l’on reçoit doit être, je le répète annoncé et vécu le plus vite possible. C’est comme la manne des Israélites, à peine tombée du ciel, elle devait être rapidement mangée. Le lendemain, elle n’était plus comestible. « Chacun ramassait ce qu'il fallait pour sa nourriture. 19Moïse leur dit: Que personne n'en laisse jusqu'au matin » (Exode 16 :19)
Le mot
inspiration, c’est pneuma en grec,
qui peut se traduire par mouvement d’air. L’esprit vient comme un courant
d’air. On ne sait d’où il vient et où il va.
Et
d’ailleurs, c’est là le problème.
L’esprit est-il bien disposé ou est-ce un esprit mauvais, menteur, destructeur qui souffle à ce moment-là ? Comment le reconnaître et être sûr de ses bonnes intentions?
Il y a des
mauvais esprits, (on l’a vu avec Beth Aven la maison hantée) ; des démons
qui ferment les portes en créant des courants d’air. Ils inspirent comme le
ferait le Saint-Esprit, créant une émotion, un sentiment de culpabilité, de
remise en cause chez l’auditeur. Et pourtant, ils sont faux. L’imitation est
quasi parfaite, mais c’est un vent de tourment qui souffle.
Le vent mauvais existe. On le perçoit annonciateur de jours difficiles, comme, la dépression, la pénurie, la guerre que l’on pressant devenir irrémédiable ; La malédiction fait figure de vent mauvais.
Mais alors, comment faire tourner le vent en sa faveur, pour qu’il soit bon et que sa bénédiction nous rafraichisse ? Comment profiter de son onction et être bien inspiré ?
Alors, ce n’est pas une affaire de « clergé » ou de « grands frères » dans l’Église, ou encore d’un lieu ou d’un moment plus saint qu’un autre. C’est une affaire d’amour.
L’inspiration vient par
l’amour que nous avons reçu et que nous faisons croitre pour notre Seigneur
Jésus-Christ.
A la
question de Jude (qui n’est pas Iscariote) dans Jean 14 :22 : « Seigneur, comment se fait-il que tu vas te manifester à nous, et non pas
au monde? »
Ici se manifester, c’est répandre son esprit, et cela n’a rien à
voir avec une apparition surnaturelle, la preuve,
Jean 14 :23-24
« Jésus
lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera;
nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 24Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles ».
L’ange de Dieu qui inspire une parole ne choisit pas au hasard c’est vrai, il est attiré par un cœur qui aime.
La balle est dans notre camp. Ce n’est pas
Dieu qui privilégie les uns plus que les autres. Car tout le monde a la
capacité d’aimer Dieu. Mais l’onction reçue ne suffit pas à elle seule ; l’aimer
revient à garder sa parole, à la serrer contre son cœur pour ne pas pécher,
comme le dit le psalmiste (Psaume 119 :11). Et cette persévérance a une
conséquence immense : la grâce, l’amour de notre Père en retour. Il viendra
avec le Saint-Esprit faire sa demeure en nous, c’est sa promesse.
Dans quel but le fait-il ?
Afin de nous inspirer, de souffler ses pensées sur nous.
Mais celui qui pèche, montre que son onction
est vaine parce qu’il ne garde pas sa parole et donc qu’il n’aime pas le Père.
Comment peut-il être inspiré par le Saint-Esprit dans ce cas ? Comment peut-il prétendre annoncer l’Évangile, lui qui s’en exclu ?
Dans les
faits, combien ont attristé l’Esprit saint en aimant qu’avec les mots, en
copiant les attitudes saintes tout en essayant de cacher leur mépris pour leur
frère ?
Le reconnaître et s’en repentir, c’est déjà un grand pas vers le retour de l’inspiration divine.
N’attendez
pas de moi, que j’aille dans le sens du courant religieux qui vous incitera
toujours à attendre que cette manne spirituelle descende du ciel sur une tierce
personne pour nous la révéler ou qu’elle nous arrive par une meilleure lecture
des Écritures ; ce n’est pas la vérité.
C’est
toujours notre être intérieur qui crée les conditions pour que cette manne
nourrisse notre âme.
La manne céleste qui arrive dans un cœur dur, est un poison rejeté instantanément, elle ne porte aucun fruit.
L’inspiration
divine nous fait agir par et non pour.
Un cœur
irrégénéré, agit le plus souvent poussé pour,
il a besoin d’un mobile pour
agir ;
Il agit
par exemple pour son prochain ; alors
que l’homme saint agit poussé par,
poussé par le Saint-Esprit. Il n’a
besoin de rien, d’aucun prétexte et agit sans se préoccuper de ses
intentions : il pense et agit par inspiration.
Amen
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