dimanche 21 mai 2023

FAUSSE & VRAIE PROPHETESSE?

 486

Par Eric Ruiz

 

Je remarque que beaucoup prient pour la délivrance, d’une manière générale ; et qu’il suffirait juste d’une simple approbation pour que la foi augmente.

Voilà l’exemple d’une prière prophétique collective : « Aujourd’hui si tu lis ces mots tu seras totalement délivrés au nom puissant de Jésus….reçoit ta délivrance ! »

Ces croyants qui prient ainsi connaissent la Bible. Ils lisent régulièrement les Écritures. Mais ne continuent-ils pas à croire des fables ? Ce qu’ils annoncent est sans rapport avec ce qu’ils lisent ?

Ne voient-ils pas la fausse prophétie ? N’entendent-ils pas un son dissonant ? Car jamais, Dieu n’a délivré tout un peuple d’un seul coup, par la prière d’un seul. Jamais l’approbation « Amen ! » à une prière n’a engendré un réveil.

Pourquoi ?

Parce que tous ne parviennent pas à la repentance profonde. Seulement quelques-uns. La majorité crie à la repentance et à la délivrance, mais leur conversion fond aussi vite que la neige au soleil.

Ils disent ce qu’ils ne font pas ou ils ne font pas ce qu’ils lisent (ou disent).

Une prière sans repentance et donc sans réveil, c’est une constante dans la Bible.

Aujourd’hui, tous attendent un roi, parce qu’ils convoitent la couronne de gloire. Mais ils refusent de passer par un juge. Même si leur maison est jugée, ils tournent les talons et regardent ailleurs.

Le septième livre de la Bible, le livre des Juges est un passage obligatoire pour tous ceux qui croient ; et ce livre illustre parfaitement les ténèbres de notre époque où les croyants endormis se croient réveillés.

L’histoire de Déborah débute au chapitre 4 par un constat identique au nôtre : « Les enfants d'Israël firent encore ce qui déplaît à l'Eternel … Les enfants d'Israël crièrent à l'Eternel, car Jabin avait neuf cents chars de fer, et il opprimait avec violence les enfants d'Israël depuis vingt ans ».

En 2023, ce verset résonne encore : Les chrétiens firent encore ce qui déplait à leur Dieu. Ils crièrent à Jésus car ils sont opprimés et violentés par tant de démons depuis 20 ans.

Les chrétiens ont toutes sortes d’oppression, de violences exercées contre eux qu’ils traînent depuis tant d’années. Cette longue oppression, vient d’adversaires qu’ils ont identifiés là aussi.

L’adversaire possède des centaines de chars de fer : le char de fer de la société où pollution rime avec opposition, indifférence, maltraitance;

Il y a aussi les chars de fer du gouvernement et leur lois liberticides ou injustes ; le char de fer du travail oppressant et de moins en moins attrayant, ou son absence, le chômage ; le char de fer des familles, décomposées, recomposées, le char des enfants rois ; et pour finir le char de fer d’une religion stérile et impuissante.

Les chrétiens ont de quoi se plaindre en permanence, de quoi réagir eux aussi par l’indignation de tous ces chars de fer, qu’ils ne parviennent pas à repousser.

Mais quand Déborah et Barak ont pris les armes contre l’ennemi, qui a répondu présent ? Qui s’est levé avec eux ?

« les chefs d’Israël étaient sans force, sans force quand je me suis levée, moi Déborah » (Juges 5 :7) et au verset 8 « Israël avait choisi de nouveaux dieux, alors la guerre était au porte ».

Les conséquences de la désobéissance des croyants se sont toujours dévoilées par des bruits de guerre qui s’amplifient et se rapprochent de plus en plus. Mais, combien parmi Israël se sont montrés prêts à combattre ?

Deborah avait beau crier réveille-toi ! Elle le dit elle-même : « un reste du peuple triompha des puissants. L’Éternel me donna  la victoire sur les héros. »

Un reste, un petit nombre, quelques survivants ; Qu’ont fait les autres, la grande majorité ?

Ils sont restés avec leurs démons, soumis à eux.

 Deborah le chante dans son cantique, où elle pointe du doigt l’inactivité des tribus d’Israël. (Juges 5 :16-17)

« Pourquoi es-tu resté au milieu des étables à écouter le bêlement des troupeaux? Aux ruisseaux de Ruben, grandes furent les délibérations du cœur!
17Galaad au-delà du Jourdain n'a pas quitté sa demeure. Pourquoi Dan s'est-il tenu sur les navires? Aser s'est assis sur le rivage de la mer, Et s'est reposé dans ses ports. ».

Personne ne fait rien, tout le monde attend une délivrance providentielle. C’est aussi le signe distinctif de notre siècle.

À l’époque, on suivait comme toujours les chefs institués, officiels, sans juger de leur fidélité, parce l’infidélité était la règle.

Et Déborah, Qui était-elle ? Pourquoi l’écouter et la suivre ? Pourquoi elle ? etc.

Aujourd’hui dès qu’une personne inconnue entonne un chant nouveau, qui écoute son chant ? Qui médite sur ses paroles ?

Non, au lieu de cela, on se pose mille questions sur la cantatrice. D’où vient-elle ? Est-elle légitime ? N’est-ce pas à un homme de prophétiser ?  Prophétesse, ou est-ce écrit dans la loi ?

Et, rappelons-nous le cantique de Déborah, on est comme au ruisseau de Ruben. On y délibère en grand nombre sur ce qui est dans la loi ou sur ce qui n’y est pas ; chacun donnant son avis et son interprétation des choses, on laisse aller les idées de son cœur, oui mais des idées tortueuses.

Les vaillants guerriers sont partout au repos, alors l’avez-vous remarqué ?

Ce sont des femmes qui se réveillent et qui deviennent des héros. Déborah, mais aussi Jaël, femme de Héber, qui saisissant un pieu avec l’aide  d’un marteau, l’enfonça dans la tempe de Sisera, chef des armées adverses, pendant qu’il était profondément endormi, et il mourut.

Est-ce si imprévisible que cela de voir des femmes prendre l’initiative de réveiller les hommes et de gagner les combats ?

Ici, les hommes ne sont plus à leurs affaires. Les guerriers ne servent plus à défendre, ils ont baissé la garde ; et il n’y a plus d’éclaireurs pour alerter le peuple d’une attaque adverse. Les armes de la foi sont restées soigneusement rangés dans leurs étuis et leurs fourreaux. Elles ne servent plus qu’à alimenter les anciennes histoires et elles servent d’ornements et de décoration.

Les femmes devraient s’occuper de leur foyer, mais quand l’apostasie est à ce point, Dieu alors, réveille les femmes, celles qui ont à cœur de ne pas sombrer dans le sommeil. Elles se voient investies des rôles qui étaient ceux à l’origine des hommes. Déborah sonne du shofar. Elle réveille en premier Balak, en lui rappelant ce que Dieu lui a dit puis elle le conduit à prendre seulement 2 tribus (Nephtali et Zabulon) pour combattre ; alors que Jaël, elle, met un point final à la guerre en éliminant leur chef, Sisera.

Alors attention, à ne rien généralisé pour en faire de nouvelles lois.  Il n’y a pas un renversement des rôles. Il n’y a pas à revendiquer une nouvelle égalité des sexes ; car dans notre société, comme dans les religions chrétiennes, les femmes ont pris le pouvoir et on les retrouve partout au front, à condamner les injustices, comme à prophétiser à tout va. Sont-elles légitimes ?

A en écouter leur discours, elles ressemblent beaucoup plus aux chefs d’Israël qui n’avaient aucune réponse face à l’oppression. Ou encore elles ressemblent à Barak en prenant les armes de la guerre.

A la différence de Deborah et de Jaël, elles ont pris le pouvoir. Elles ne l’on pas reçu de Dieu.

Prophétesse, comme prophète  sont des cas bien particuliers. Il n’est pas donné à l’être humain de se l’approprier par descendance ou par un mode quelconque d’élection.

Dieu suscite parmi le peuple celle ou celui qu’il choisit.

Le texte biblique est très explicite à ce sujet.

On ne sait pas d’où provient Deborah, de quelle tribu d’Israël provient-elle à l’origine, quels sont ses parents, de quelle ville est-elle rattachée ? Aucun indice nous permet de la situer en Israël. On sait qu’elle est mariée à Lappidoth. Un nom qui signifie torches. Et ce nom lui seul peut nous montrer la mission de son épouse : celle d’apporter la lumière. Mais Lappidoth, lui aussi, est un inconnu.

« Elle siégeait sous le palmier de Déborah, entre Rama et Béthel, dans la montagne d'Éphraïm ».

Voilà le début de son ministère. Elle n’est même pas reliée à une ville comme Bethel, Guilgal ou Jérusalem, là où exerçaient habituellement les sacrificateurs.

Elle est à part, pour juger. D’ailleurs juger consiste en quoi ?

Sa fonction première était de dévoiler l’état spirituel des personnes qui venaient la voir. Cette personne était-elle dans les ténèbres ou la lumière ?

Et que devait-elle faire pour plaire à nouveau à Dieu ?

La prophétesse était là pour rétablir la vérité et amener les idolâtres à briser leurs idoles et à s’éloigner du mensonge, et seulement après, ces personnes pouvaient prendre les armes.

Elle agissait comme Jean-Baptiste le faisait au Jourdain avant la venue de Jésus-Christ.

 

Beaucoup de femmes chrétiennes ont leurs yeux plutôt tournées vers Marie, mais sur la Marie prophétesse d’Exode 15 :20. Cette Marie est d’autant plus adulée qu’elle est sœur d’Aaron et de Moïse.

Or, il n’est pas juste de voir dans sa lignée prestigieuse, une référence.

Nous lisons que la prophétesse prit un tambourin et se mit à chanter des louanges et à danser. Elle attira à elle toutes les autres femmes qui l’imitèrent pour célébrer la gloire de Dieu et la victoire de Moïse sur les Égyptiens.

Oui, cette joie de la foi qui se transmet par la musique et les danses plait beaucoup. Elle met de bonne humeur et ravit le cœur.

Oui, une telle prophétesse attire beaucoup plus les foules que Deborah. Et, il est plus facile d’imiter une prophétesse qui jubile ainsi.

Mais Marie a aussi un autre côté, un côté sombre celui-là ;

C’est une autre histoire que nous raconte le livre des Nombres, au chapitre 12. Marie prophétesse, parla contre Moïse. Elle reprit Moïse comme s’il avait péché, quand il prit pour femme une éthiopienne.

La nuée qui se tenait au-dessus de la tente d’assignation fut alors sans appel pour elle.

Sa fausse prophétie l’amena à être chassée du camp pendant sept jours car elle fut frappée d’une lèpre blanche.

 

La Bible montre très peu de prophétesses, c’est vrai.

Beaucoup d’écrits relatent  plutôt celle qui a été le grand imposteur, comme la reine Jézabel qui se prétendait prophétesse et qui pourchassait les vrais prophètes de Dieu comme Elie. Et son esprit de faux prophète sévit encore dans les assemblées comme à Thyatire où cet esprit pousse à l’impudicité.

Mais Dieu n’a donné aucune loi qui permet d’affirmer où et quand les prophétesses sont appelées. Nous savons seulement pourquoi elles sont appelées par Dieu.

Ce signe c’est celui-ci : Dieu suscite une prophétesse au moment où les hommes de Dieu ne sont plus clairvoyants ; ou aucun homme ne peut ramener les autres à la foi ou à la raison.

Au temps du roi Josias, une seule personne avait cette clairvoyance. La prophétesse Hulda. Le roi, repris dans son cœur sur ses mauvais agissements, envoya tous ses conseillers et les sacrificateurs la voir pour connaitre la vérité sur le livre de la loi qui le troublait tant et sur la consécration du peuple et de Juda (2Rois 22 ;11-20).

Hulda habitait Jérusalem, mais pas dans le quartier principal, elle logeait dans le second quartier (beaucoup plus populaire). Elle n’avait donc pas droit à des égards spéciaux.

Et elle ne pris aucun égard pour dire la vérité au roi. « Ainsi parle l’Eternel…je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, selon les paroles du livre qu’a lu le roi de Juda, parce qu’ils m’ont abandonné ».

Une prophétesse selon le cœur de Dieu ne fait rien par intérêt. Elle ne sert aucune cause.  Elle ne fait rien pour l’argent comme Naodia, qui prophétisait des malheurs sur Néhémie pour qu’il arrête la reconstruction du temple, parce qu’elle recevait de l’argent en retour.

Alors, je finirai par une mise en garde. Tant de femmes aujourd’hui se sont autoproclamées prophétesse où ont hérité de ce titre parce qu’elles n’ont pas leur langue dans leur poche ou encore parce qu’elles servent l’intérêt de gens de pouvoir.

Ce qui est sûr, c’est qu’elles recevront leur rétribution venant du Seigneur, car elles détruisent le temple. Elles sèment de l’ivraie au milieu de l’onction qu’ont reçue les croyants.

Une Déborah ou une Hulda sert directement Dieu, sans compromis humain.

Elles sont appelées en premier pour leur fidélité et non parce qu’elles sont influentes sur les autres femmes (comme Marie, sœur d’Aaron, l’était) ; ou qu’elles ont une facilité à avoir des visons ou encore qu’elles ont une parole aisée.

Enfin, n’oublions pas l’apostasie des hommes. Elles sont appelées parce que les hommes sont devenus rebelles au Seigneur.

Si une telle femme se lève parmi vous, les hommes, priez que votre repentance soit à la hauteur de ses paroles !

Amen

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire