dimanche 27 juillet 2025

A PROPOS DU SCEAU DU SAINT-ESPRIT

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Par Éric Ruiz

 

SCELLER : C’EST AUTHENTIFIER,  AMENER LA PREUVE

J’affirme qu’il n’y a pas de chrétien, il n’y a que des preuves de chrétiens ; Cela veut dire que le nom sans la preuve de l’existence n’existe pas. Si Dieu est sauveur, si son nom Jésus le signifie alors, les preuves sont là. Combien de prières ont été exaucées alors qu’une mort certaine était annoncée ou inévitable ?

Donner la preuve c’est quoi au juste ? C’est la démonstration évidente et incontestable de l’existence d’un acte, d’un fait, d’une réalité.

Si je dis que je suis un homme de gauche et que je dépense mon énergie et mon temps à capitaliser mon argent, je manifeste la preuve évidente que ce que je dis est faux.

Si le fils de Dieu, Jésus-Christ continue à vivre par son esprit au XXIème siècle, cela se voit  et cela se voit où ? Moins au travers de personnes se réclamant de lui, que de faits réels démontrant son existence. Pour les faits réels : la tradition religieuse n’est pas une preuve. Pratiquer la justice en priant chaque jour, en donnant des offrandes, en allant chaque semaine au culte ou à la messe, ou en faisant de bonnes œuvres pour des associations…ce ne sont pas des preuves du Saint-Esprit… Par contre, pardonner à ses ennemis, accepter l’injustice, souffrir de l’opprobre sans broncher, renoncer à soi-même, sacrifier son temps, son énergie, ses biens pour les démunis. se sont des preuves que le Saint-Esprit est bien une réalité.

Vous me direz, et c’est vrai il y en tellement qui imitent les preuves. Mais, comme toute imposture, le temps fini toujours par amener les preuves inverses.

Dans notre monde terrestre, la preuve, c’est celle qui est visible, palpable, calculable, c’est elle la marque indélébile de la vérité.

Dans ce que les théologiens ont nommé « le Nouveau Testament » le mot employé est le mot scellé. La preuve, c’est le scellement.

Donc être scellé du Saint-Esprit : c’est apporter la preuve que le Saint-Esprit vit dans un être humain.

 

LES FAUSSES THEOLOGIES SUR LE SCELLEMENT

 

Aujourd’hui beaucoup de chrétiens prient pour être scellé du Saint-Esprit ; « Seigneur scelle moi du Saint-Esprit ! » ou bien, d’autres demandent à leur chef spirituel de leur imposer les mains pour recevoir ce scellement. En priant ainsi, ils montrent leur incrédulité et non leur foi.

« En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, » (Ephésiens 1 :13)

A cette lecture, une autre sorte de chrétiens se sentent animés et scellés du Saint-Esprit et ils louent Dieu pour leur élection. Pourquoi ? Parce d’éminents théologiens comme Scofield, annoncent dans leur commentaires que le scellement c’est une prédestination. Avec le Saint-Esprit, nous sommes à tout jamais protégé. Nous sommes élus. Scofield dit : « La prédestination inclut non seulement le salut des élus, mais encore tous les actes et évènements bons ou mauvais »  les commentaires de la Bible Esprit et Vie (La Bible des évangéliques) dits : « Que le Saint-Esprit par son scellement est un gage de notre héritage, un premier versement » Tous ces théologiens nous ont fait croire que le scellement provenait uniquement  de Dieu. Pas du tout ; Ce n’est pas Dieu qui apporte la preuve que nous avons cru en lui, c’est la manifestation du Saint-Esprit en nous qui en apporte la preuve vivante. Ici dans le texte ce qui nous a été promis c’est le Saint-Esprit.

« Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis ». Qui nous a été promis ?  Le Saint-Esprit, pas d’être scellés. Vous avez cru et vous avez amené la preuve vivante du Saint-Esprit qui avait été promis. Voilà comment je traduirais aussi.

Par conséquent, le sceau provient en grande partie du croyant.  

Ah mais les protestants diront qu’on est sauvé par grâce et non par nos œuvres ! Oui, mais la grâce identifie la vraie foi. Le sceau, c’est la marque, c’est ce qui confirme l’authenticité.  Autrefois, les rois pour authentifier leurs actes et pour ordonner leurs exécutions, avait un pendentif ou une bague avec leur effigie qui certifiait l’authenticité de l’autorité royale. Cette marque, c’était la preuve visible et incontestable.

 

LE SCEAU DE L’AMOUR

 

Pour le chrétien ce sceau, cette marque royale c’est quoi ? Sphragizo [sfrag-id’-zo] le mot grec dans le texte a un sens qui va bien-sûr dans la direction de donner la preuve mais aussi qui « met hors de doute en prouvant par son témoignage à une personne qu’on est bien ce qu’on affirme être ».

Alors la marque pour un disciple : C’est l’amour et la foi qu’il a les autres. Ce sceau c’est Jésus qui le certifie dans l’Evangile de Jean 13 :35 : » A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » Et Jean nous montre dans sa première épitre l’imposteur : « Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; » (1Jean 4 :20). Je ne reviens pas sur toutes les manières sournoises et perverties de haïr son frère tout en faisant croire qu’on l’aime… retourner sur mon message « Tartuffe & foi chrétienne » pour en avoir les différents sens.

Jean 3 :33 « Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai; ». « certifié » c’est encore le mot Shragizo [sfrag-id’-zo]. Celui qui a reçu son témoignage a le sceau que Dieu est vrai en lui. Le témoignage de l’amour que l’on a pour les frères certifie que Dieu est vrai.

Prenons maintenant Ephésiens 4 :30 : « N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. ». Là aussi, si je lis avec la grille d’interprétation de ceux qui m’avaient enseigné autrefois, c’est le Saint-Esprit qui me scelle ou qui me prédestine pour le jour de la rédemption. C’est donc un don que lui fait en moi, mais pas moi. Voir les choses ainsi est une forme de perversion de la foi. Car Paul ici montre un paradoxe, un fait contre nature et qui ne devrait pas exister chez un disciple ayant reçu le Saint-Esprit. Ne pas pratiquer les œuvres du Saint-Esprit provoque obligatoirement un attristement de l’esprit. Car la marque, le scellement, la preuve du Saint-Esprit, c’est qu’il nous pousse naturellement à manifester ses œuvres de justice. Aussi vous comprenez mieux le verset exprimé comme cela : «  N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, car vous, êtes la preuve vivante que sa rédemption existe ». Donc si je manifeste les preuves de son amour c’est pour montrer sa rédemption (je suis un participant actif à sa gloire) …et à un moment donné manifester des œuvres charnels, attriste l’esprit qui est contraire lui, à ces œuvres-là.  Et Paul citent ensuite ces œuvres charnelles qui ne donnent pas la preuve du Saint-Esprit : «31 Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous ».

 

Pour résumer, les mythes de la prédestination nous voilent la vérité. Le Saint Esprit ne fait pas de chacun de nous des élus, il ne nous met pas un sceau final d’authenticité, mais il attend de nous que nous soyons la preuve vivante de son authenticité.

 

LES FILS D’ISRAEL  &  LE SCELLEMENT

 

Alors maintenant, nous avons vu dans mes messages précédents comment le sionisme chrétien a lui aussi entretenu cette fausse croyance d’un peuple élu. D’un peuple choisi d’avance et déjà scellés.  Ce mythe religieux raconte que parmi les juifs, certains qui se convertiront à Christ sont déjà scellés. Ce sont déjà des juifs chrétiens sans qu’il le sache. La théologie de la terre promise a pour objectif de ramener ces fils d’Israël dans leur terre d’origine pour activer le bouton de la rédemption.

Or, les fils d’Israël ne sont pas scellés de cette manière. Un fils d’Israël manifeste l’amour et ses œuvres qui servent à authentifier sa foi. Le scellement c’est Christ en eux, qui expriment l’identité de Christ. 144000 fils d’Israël expriment l’identité de Christ.

Apocalypse 7 :4 « Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, (de ceux qui avaient apporté la preuve vivante de Dieu) cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d'Israël: » Le sceau ici c’est toujours le grec Sphragizo [sfrag-id’-zo]. Aucun doute sur leur identité.  Ces croyants qui ont des liens de parenté les plus diverses se reconnaissent surtout par leur marque, la preuve incontestable qu’ils sont fils d’Israël : à savoir l’amour qu’ils ont les uns pour les autres.

Maintenant ce chapitre 7 de l’Apocalypse nous enseigne comment Dieu fait pour rassembler ses enfants.

Lisons Apocalypse 7 :3 « Et je vis un autre ange, qui montait du côté du soleil levant, et qui tenait le sceau du Dieu vivant; » Il y a un ange qui tient le sceau de Dieu. Alors certains diront vous voyez bien que c’est Dieu qui appose son sceau. Eh bien, oui et non.

L’ange a un but précis. Et ici le but, c’est d’identifier à la fois le vrai du faux. Le faux ce sont les imitateurs et les transgresseurs du Dieu vivant. Ils ont montré par leurs actes que le Dieu vivant ne vivait pas en eux. Paul les nomment ainsi dans la lettre à Timothée ; « égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, 3insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, 4traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, et ayant l’apparence de la piété » Ceux-là  n’ont pas le sceau, la marque de Dieu. Les vrais se sont ceux qui n’ont pas simplement une apparence de la piété, mais ceux qui manifestent la preuve du Dieu vivant, la preuve que Dieu est vivant. Ils ont l’amour véritable en eux, (oui mais surtout) cet amour qui se voit à travers les mots, les actes, et les évènements de la vie.

 

LE SCELLEMENT du DISCIPLE ACCOMPLI

 

Pourquoi cette marque, cette preuve est si importante ?

Comme je vous l’ai dit pour identifier les vrais croyants des imitateurs, mais pas seulement. Lisons le verset 3 : « et l’ange dit: Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. ».

Ici la tribulation est très forte. Elle va toucher l’être humain mais aussi son environnement naturel. Or, s’exerce aussi la patience de Dieu qui retient son courroux parce qu’il attend que ceux qui attristent l’esprit ne le fasse plus, qu’ils s’en repentent et qu’ils montrent les preuves qu’ils sont comme Dieu, les preuves qu’ils sont bien serviteurs de Dieu. Dieu attend de voir la manifestation de son Saint-Esprit parmi ceux qui ont reçu le Saint-Esprit. Ceux qui l’on reçut doivent en apporter la preuve vivante pour être protégé.

Dieu n’attend pas spécialement des miracles de leur part mais simplement une foi et un amour véritable, profond (non pas ressenti mais manifesté). En un mot Dieu attend de compter ses agneaux (ceux qui ont le caractère vivant de l’agneau). Mais ce moment ne vient pas juste après la première repentance. Ce moment correspond à ce chapitre 7, ce chiffre 7 qui est l’aboutissement d’un temps de sacrifice et de foi. Il est indispensable qu’à un moment donné notre témoignage ait la couleur et l’odeur du Saint-Esprit. Et il faut du temps et des épreuves pour que cette odeur, cette couleur apparaisse. Vous l’aurez sans doute compris c’est l’intégrité, la maturité. Ce disciple accompli ; c’est ce mot grec « teleios » qui apparait alors derrière cette couleur et cette odeur du Saint-Esprit.

Dieu appelle tous ceux qui le souhaitent à devenir un disciple accompli ; à devenir parfait comme il est lui. Il donne à chacun les mêmes chances, la même grâce, la même onction (celle du Saint-Esprit) les mêmes capacités d’y arriver. Ce qui va faire la différence ce n’est pas l’onction, c’est notre intégrité et notre sacrifice pour lui. Nous sommes des fils d’Abraham, alors, jusqu’où sommes-nous capable d’aller pour Dieu ?  Quand nous montrons la preuve que notre sacrifice est parfait, alors nous sommes scellés du Saint-Esprit.  Notre protection divine est bien réelle. Cette marque spirituelle apparait sur notre front, sur un front qui est bas (qui montre l’humilité) et non sur un front haut (qui associe l’arrogance).

Alors maintenant je sais que certains se posent la question d’un scellement différent pour ceux qui auront été apôtre, prophète, pasteur, évangélique, ou docteur.

Le ministère, ou la mission n’a rien à voir avec le caractère. La mission a été donnée « pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ ». Le but des ministères donnés, c’est pour qu’un maximum reçoivent le Saint-Esprit et soient scellés (qu’ils témoignent de la vérité). Tous ceux qui ont ces ministères ont eux aussi leurs épreuves ; et leur caractère reflète aussi de ce qu’ils manifestent. Balaam le faux prophète d’Israël a reçu un appel, une mission mais il a manifesté des actes ignobles en poussant les hébreux à la rébellion et à l’adultère.

La finalité reste toujours la même : quel est son utilité dans le corps de Christ ? Un apôtre ou un prophète sera jugé plus sévèrement parce qu’il a un rayonnement sur les autres beaucoup plus importants. Il entraine dans sa chute d’autres avec lui. Il détruit non seulement son temple mais celui des autres. Alors, un caractère doux, paisible et qui aime se sacrifier comme un agneau le fait, a son utilité dans le corps de Christ et son scellement est le même qu’il ait été apôtre ou pas.

Mes frères et sœurs soyons renouvelés dans notre foi afin d’être scellés du Saint-Esprit. Notre seul moyen de traverser les tribulations comme une belle aventure, c’est  à travers ce scellement. Notre marque c’est celle de notre Sauveur, c’est celle du Saint-Esprit vivant : l’agneau.

Amen

dimanche 20 juillet 2025

LA THEOLOGIE DE LA TERRE PROMISE

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Par Éric Ruiz

 

TYPOLOGIE DE LA TERRE PROMISE

Ephésiens 6 :19 : « Priez pour moi, afin qu'il me soit donné, quand j'ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l'Evangile, ».


Annoncer l’Evangile n’est pas un acte si simple et si évident que cela puisse paraître. Les obstacles sont nombreux puisque une foule de docteurs des Ecritures ont changé la vérité.

Des mythes sont devenus de la nourriture sacrée.

Mais pourquoi l’Evangile possède-t-il un tel mystère ? Pourquoi est-il resté voilé aux sages et aux intelligents ? Parce que, parmi ceux qui mettent leur confiance dans la Bible, tous ne le font pas avec de bonnes intentions.

Apercevoir une personne avec la Bible à la main ne fait pas forcément d’elle une personne sainte à qui on peut se fier les yeux fermés ;  Sinon Jésus-Christ n’aurait pas dit à ses disciples d’être prudent comme des serpents et ils ne les auraient pas prévenus qu’il les enverrait comme des brebis au milieu des loups.

Les démons se promènent en habit de sainteté et qui plus est, ils n’ont que des louanges pour Dieu sur les lèvres et que des versets bibliques à la bouche. Ce genre de croyants n’ont pas échappé à Jésus de Nazareth. Il s’est arrêté sur leur chemin pour démasquer leur imposture, pour dévoiler leurs mensonges et pire que ça : pour révéler leur crime.

L’histoire avec un grand H nous a montré comment des groupes opprimés au départ se sont exilés à la manière des Hébreux pour former un nouveau peuple ailleurs sur une nouvelle terre. Ce groupe a fait son Exode. Ce groupe a traversé sa mer rouge puis a subi de nombreux affronts de la part des autochtones, démontrant ainsi sa pénible traversée du désert et pour finir ce groupe a pris possession des lieux dans lesquels il s’était arrêté. A partir de là le désert a commencé à fleurir et au bout de quelques années, le désert est devenu un magnifique jardin où coula le lait et le miel.

Quand on explique les choses ainsi, l’histoire est belle. L’histoire est belle pour ce groupe qui a su mettre sa confiance en Dieu et qui a vaincu le mal. C’est un groupe de vainqueurs. Ils ont triomphés par la foi. Dieu leur a donné une terre, une nation, et l’abondance qui va avec.

Ce groupe est devenu alors une source d’inspiration pour d’autres qui lorsqu’ils ont été à leur tour opprimés ont pu rééditer le même plan et manifester la même foi.

Il y a alors un modèle, une démarche méthodique dans ce chemin qu’a vécu Moïse. C’est une typologie biblique.

Cette typologie c’est vrai peut se remarquer dans ce que vive les croyants ; Mais en faire une théologie, ou un objectif de foi ; c’est dangereux. Cela abouti à créer de nouveaux dogmes, des passages obligés, bref cela rajoute à l’évangile. Imaginez les conséquences possibles, c’est comme si le sacrifice d’Isaac par Abraham était devenu un passage obligé pour tout croyant de la Bible. Prendre son fils pour l’amener systématiquement sur une montagne un couteau à la main afin de le sacrifier. Ce serait une drôle de typologie qui aboutirait à de nombreux crimes. On assisterait à la théologie du sacrifice d’Abraham.

 Non, aujourd’hui, c’est une autre théologie qui est en vogue : la théologie de l’exil. Elle saute aux yeux par le fait qu’elle s’est annoncée il y a plusieurs siècles déjà et propagée. Car cette histoire ressemble à ce que les Hébreux ont vécu en fuyant l’Egypte pour aller en Canaan et cela force le respect et l’admiration.

Et si on ne creuse pas un peu plus, si on ne va pas plus loin, on se dit que la Bible a inspiré à de nombreux enfants de Dieu les mêmes chemins que ceux de Moïse et du peuple hébreux ; et que Dieu finalement rassemble ses enfants de la même manière et leur donne pareillement leur Canaan, leur « Terre promise ». Parmi ses peuples qui se sont émancipés, beaucoup d’entre eux ont entendu la même voix de Dieu : « je suis descendu pour te délivrer de la main des Egyptiens pour te faire monter dans un bon et vaste pays. C’est vous qui posséderais leur pays, je vous en donnerai la possession, c’est un pays où coule le lait et le miel. ».

On entend des chrétiens dirent : je suis sorti de la main des Egyptiens (c’était là où je vivais dans le péché) et maintenant, c’est Ma maison, ou c’est Mon église, ou c’est Mon temple. Ce que j’ai acquis là a beaucoup plus de valeur que tout autre chose. Dieu me l’a promis comme il l’a fait auparavant pour d’autres. Il me l’a donné, et la meilleur preuve et que ce cadeau divin a pris de la valeur et qu’il y pousse dans mon jardin de magnifique plantations, et toutes portent du fruit en abondance.

Cette terre nouvelle sert alors de témoignage pour ces chrétiens qui ont hérité des mêmes promesses divines que leurs ancêtres. Pour exemple : combien d’Assemblées dans le monde ont pris les noms d’Eglise de Canaan ou Eglise de la promesse, ou Eglise de la terre promise? Ce n’est pas juste pour rappeler le passé, mais c’est pour identifier un présent, un projet abouti.

Pourquoi je dis les choses ainsi ? Ce n’est pas par volonté de salir la Bible ou par plaisir de salir ceux qui veulent s’en inspirer, mais par souci de vérité. Uniquement par vérité ; La vérité est souvent une histoire belle et émouvante en apparence pour les vainqueurs. Mais pour les vaincus, il s’y trouve des passages horribles et sanglants cachés par ci par là. Des passages qu’on oubli de raconter ou qu’on raconte à sa manière, pour se placer du bon côté, du côté, des libérateurs ou de ceux qui ont élevé les indigènes au même rang culturel et spirituel qu’eux. L’habit blanc, soigneusement lavé ne l’est qu’en apparence, car l’intérieur est sale et répugnant.

Combien de peuples sont partis Bible à la main conquérir une terre nouvelle pensant que Dieu leur disait la même chose qu’à Moïse ?

Ils sont arrivés conquérant, méprisant les habitants en venant prendre ce qu’il estime être à eux.

 

LE COLONIALISME AMERICAIN et CHRETIEN

 

La première puissance mondiale actuelle, les Etats-Unis d’Amériques ont vécu cette aventure biblique. C’est un peuple de protestants puritains en majorité qui ont fui les persécutions en Europe, qui ont traversé l’océan atlantique pour venir s’exiler sur une nouvelle terre : la Nouvelle Angleterre. Ces missionnaires se sont sentis supérieurs aux autochtones parce qu’eux étaient guidés par le Dieu de Moïse… Et parce qu’ils étaient élus, prêcher la bonne nouvelle leur ouvrait toutes les frontières. Donc la colonisation qu’ils ont fait subir était juste et bonne, puisqu’elle était biblique. Les Amérindiens, peuple d’origine étaient comparés aux Amalécites (peuple ennemi des Hébreux). Alors ils n’avaient plus qu’à se soumettre eux aussi, à se laisser pillé, dépossédé de leur terre ou à être exterminés.

Ces premiers américains, ce peuple conquérant colonisateur, s’est-il repenti de ses crimes ? Non, il s’est même donné d’autres objectifs, d’autres territoires ou d’autres pays à conquérir. Certes le colonialisme américain ne s’est pas exprimé aussi clairement que les Européens. Mais les nord-américains, ont placé des « citadelles impériales » dans de très nombreux endroits sur la planète comme au Moyen Orient ou plus précisément en Israël. Ils n’ont pas remplacé les populations, c’est plus subtil que cela,  ils ont rendu le pays dépendant de leur puissance.  Les pays colonisés sont devenus dépendant économiquement (obligation de services et de commerce), dépendant politiquement (en copiant le même système libéral républicain et démocratique), dépendant culturellement (en adoptant les coutumes et leur langue) et sans oublier dépendant de la religion (en y enseignant un évangile bourré de mythes, de fables bibliques comme celle de la terre promise tout en ayant les mêmes cultes charismatiques et évangéliques). Ce qui me fait dire que la France (même si elle s’en défend) est une des nombreuses colonies américaines (comme Israël l’est aussi).

Avec le Dieu de la Bible, devenir les maitres du monde c’est un objectif à priori louable, puisque c’est répandre la Bonne Nouvelle de l’Evangile partout. Mais l’Evangile n’y est pas annoncé, pourquoi ? Parce que l’évangélisation se nourrit de l’impérialisme politique tout comme l’impérialisme politique se nourrit de l’évangélisation. Les deux phénomènes : politique et religieux font très bon ménage puisqu’ils fonctionnent avec la même convoitise, donc le même carburant celui de la conquête et de la domination, en un mot du colonialisme.

Alors, l’impérialiste, le colonisateur, cherche à gagner le monde. Or, le message de l’Évangile n’est-il pas diamétralement opposé ? N’est-ce pas le comportement inverse de ce que Jésus demande ? Ne demande-t-il pas à ses disciples de renoncer, de perdre et non de gagner ou d’accroitre leur pouvoir et leurs bien ? Ne leur demande-t-il pas de se contenter de ce qu’ils ont ?

Marc 8 :34-36 :« Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit: Si quelqu'un veut venir après moi (veut me suivre), qu'il renonce à lui-même (qu’il renonce à ses projets, à ses conquêtes), qu'il se charge de sa croix (qu’il courbe le dos quand il est attaqué, amoindri, humilié rejeté, trahi), et qu'il me suive. 35Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra (celui qui refusera l’humiliation, l’injustice, et qui combattra ceux qui cause tout cet opprobre se perdront), mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. 36Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde s'il perd son âme? (ou de conquérir le monde, puisque le monde c’est le mot grec Kosmos) ».

Nous devons le reconnaître, cette théologie de conquête de la terre promise ne provient pas d’une inspiration divine, mais d’une interprétation démoniaque et extrêmement fallacieuse de la Bible. Les conséquences sont dangereuses et toujours terribles pour les vaincus en premier. Gagner le monde c’est faire perdre aux autres leur vie ou dans le meilleur des cas : leur faire perdre leur droit d’origine, leur liberté, leur culture et même leur honneur. A la théologie de la conquête, se joint obligatoirement celle de l’expulsion, du bien-fondé de la cruauté et de la dureté d’actes religieux et politiques.


LE PHANTASME DU ROYAUME

 

Jésus a-t-il montré une terre qui lui aurait été promise à lui et à ses disciples ?

Jésus répond à un scribe qui a dans le cœur cette attachement à la terre puisqu’il dit à Jésus : « je te suivrai partout où tu iras ». Mais Jésus discerna le fond de ses pensées et donc que derrière « partout » se trouvait un endroit précis, une terre sainte qu’il espérait.

« Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. ». (Matthieu 8 :20)  Jésus n’a aucune terre sainte en vue. Il va dans le même sens qu’Abraham, qu’Isaac et Jacob, il est étranger sur cette terre et son royaume n’est pas de ce monde. Alors le fils de l’homme, ici, ce n’est pas l’homme déchu, fils de l’homme déchu, c’est l’homme, fils de la grâce, qui sera gracié et sauvé. Ce fils de l’homme-là suit le même désintérêt pour la terre.

Alors qu’est-ce qui motive un croyant à chercher une terre comme s’il cherchait un royaume ?

Le mot royaume évoque plus qu’une idée, c’est un véritable phantasme. Et le phantasme fait appel à des mythes. Donc le désir refoulé du royaume c’est une pensée démoniaque.

Cette pensée revient sans cesse en boucle et tourne en obsession. Lorsqu’un projet de puissance et de gloire tourne en nous comme une idée fixe, l’acte spirituel est une prosternation. On loue alors la puissance, on loue la gloire pour se l’accaparer.

 Alors, Jésus jeûnant dans le désert fut lui aussi tenté par la conquête des royaumes « Le diable, l'ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, 6et lui dit: Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes; car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux. 7Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. 8Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul ? » (Luc 4 : 5-8).

Tous ces juifs, ces chrétiens partis Bible à la main conquérir des royaumes nouveaux, en recréant un mythe de la terre promise se sont en réalité prosternés devant le diable et l’on servi à la place de Dieu. Tous ces juifs, ces chrétiens qui voient leur assemblée comme un royaume, (leur royaume) font de même, c’est le même démon impérialiste qui les inspire. Ils servent ce démon jour et nuit puisqu’ils rêvent, ont des visions de leur royaume. Un royaume missionnaire qui ne fait que de s’étendre et de gagner des âmes pour Dieu.

Un disciple de Christ, un croyant qui aime les commandements de Dieu ne peut s’attacher bien longtemps à ce genre de théologie. Il aura sans cesse cette odeur de mort qui le suivra. Ce désir inavoué de génocide d’un peuple ennemi de Dieu. Il ne peut alors condamner l’impérialisme américain, comme le mouvement sioniste, comme les mythes des églises réformées sans se condamner lui-même.

Si nous sommes animés d’un esprit de conquête, arrêtons de nous croire l’Israël de Dieu et manifestons les fruits de l’esprit que nous avons reçu. Cet esprit paisible qui n’impose pas sa théologie aux autres et qui ne fait aucune différence entre une personne et une autre si ce n’est par le besoin d’aide qui se fait ressentir.

Amen

dimanche 13 juillet 2025

OÚ SONT LES FILS D’ABRAHAM EN TERRE SAINTE ?

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Par Éric Ruiz

 

1-     L’ALLIANCE d’ABRAHAM à BEERSHEBA, UNE RÉVÉLATION

Chercher le Royaume de Dieu revient à chercher sa justice. Ce n’est pas la justice de l’homme mais bien celle de Dieu qui doit nous importer le plus.


Alors, le juif, le vrai israélien n’est pas celui qui descend par sa généalogie d’une tribu d’Israël ou d’une parenté juive. Le juif c’est le fils d’Abraham.

Et le fils d’Abraham est reconnaissable par son âme. Il aime et il agit comme Abraham le faisait en son temps.

L’Evangile de Luc nous relate que Jésus-Christ a rencontré un fils d’Abraham qu’il nomme lui-même ainsi  dans Luc 19:9 « Jésus lui dit: Le salut est entré aujourd'hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d'Abraham ».

Le contexte évoque un publicain petit, riche perché dans un arbre pour mieux voir Jésus passer. Ce publicain qui collectait des impôts pour les romains ne devait pas avoir une bonne réputation. Mais le fils de Dieu regarde plus en profondeur. Et Jésus lui dit que le jour même il demeurera chez lui. Cet homme : c’était Zachée.

Pourquoi si peu de chrétiens ne voient-ils pas cette différence fondamentale entre un fils d’Abraham issu d’une généalogie et un fils d’Abraham issu du cœur ?

Pourquoi la circoncision de chair est-elle toujours plus importante que la circoncision de cœur ?

La pensée diabolique pousse naturellement à se voir supérieur, à se voir possédant les atouts d’un fils élu avant même d’avoir montré son cœur.

Abraham à Beersheba a fait une alliance avec Abimelec (le philistin).  Au puit du serment, Abraham a passé un contrat d’association avec Abimelec : l’eau du puit est à Abraham comme à Abimelec (pour plus de détail sur ce partage fraternel je vous renvoie au message «  Zachée le riche publicain fils d’Abraham ». Les deux peuples partagent les richesses du sol bien qu’ils soient à l’origine étranger l’un à l’autre. Aucun droit supérieur ni privilège pour Abraham ou pour Abimelec.

Voilà le cœur d’un fils d’Abraham : un débonnaire, qui plus est, n’exclue pas l’étranger qui vient à lui rempli de bonnes intentions. Il l’inclue dans son patrimoine, il partage avec lui ses ressources (tout comme Zachée qui donnait la moitié de ce qu’il percevait aux pauvres). Les deux troupeaux viennent boire au même puit.

Abraham a-t-il revendiqué cette terre ? A-t-il mit en avant, qu’elle lui a été donné par Dieu comme héritage éternel et qu’Abimelec doit partir au plus vite s’il ne veut pas que la malédiction divine le foudroie ? Leur pacte est bien plus qu’un accord de non-agression, c’est une relation de bienveillance mutuelle.

Cette bienveillance mutuelle est-elle toujours d’actualité ? Si on regarde ce qui s’est passé le 19 juin dernier avec l’attaque par l’Iran de l’hôpital de Beersheba…le pacte d’Abraham a bel et bien explosé comme ce missile au septième jour de guerre entre Israël et l’Iran.

Quant au sionisme chrétien d’aujourd’hui bien ancré dans les mentalités chrétiennes charismatiques (le mouvement charismatique fait appel aux dons surnaturels, aux bénédictions prophétiques), a détourné l’attention du croyant. L’attention est dans les bénédictions, bien plus que dans le service aux autres.

Et bénir Israël, est considéré comme bénir les fils d’Abraham, cela rapporte plus de bénédictions. Bénir Israël implique le chrétien dans un plan divin beaucoup plus grand. Quoi de plus gratifiant que de se sentir participant au grand rassemblement des Elus de la fin des temps. En bénissant Israël, le chrétien travaille activement dans la vigne du Seigneur. L’Eglise évangélique qui prône cette doctrine et qui est très sioniste compte plus de 700 millions d’adeptes dans le monde et sa croissance est estimée à 2,5% par an.

Les dons pour Israël témoignent de cet engouement pour la terre sainte puisqu’ils se chiffrent en milliards de dollars pour des millions de chrétiens donateurs. C’est plusieurs centaines de millions de dollars chaque année provenant d’organisations chrétiennes sionistes pour l’aide humanitaire ou pour l’aide à l’immigration.  

Israël, Jérusalem (le côté spirituel) est une pierre d’achoppement pour les nations. Un rocher de scandales où génocides, massacres, appauvrissement d’un peuple se justifient en brandissant le courroux de la volonté de Dieu. Les sionistes chrétiens se voient du bon côté et ils voient ceux qui ne bénissent pas Israël comme « les autres », comme « les nations », comme ceux qui tomberont à genoux devant Jésus, honteux de n’avoir pas béni ceux que lui-même a béni.

 

2-     LA FABLE QUI RACONTE LE MYTHE DE LA TERRE SAINTE

Tous ces chrétiens sionistes sont dans une illusion, l’apôtre Paul dirait : ils croient à des fables, à des mythes dirions-nous aujourd’hui avec nos mots. Pourquoi en sont-ils arrivés là ?

« Les hommes ne supporteront plus la saine doctrine et ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propre désirs…Et ils détourneront leurs oreilles de la vérité pour croire à des fables (à des mythes)» 2 Timothée 4 :4

La fable a été prophétisée au 1er siècle. C’est une vraie prophétie qui ne fait que de se vérifier de génération en génération. La fable : c’est comme un conte pour enfant. Elle fait appel aux rêves et à l’imaginaire, et elle remet au présent des situations et des personnages mystérieux et surnaturels issus de la mythologie.

Beaucoup de personnages bibliques sont entrés dans la mythologie (Adam et Eve, Jacob, Joseph, Samson, David, Elie, Jésus même, etc).

Des récits sont devenus des légendes. Ce sont des légendes, car ils ont transformé les faits historiques. L’histoire et ses personnages ont été auréolés d’une forme de sainteté et idéalisés par un charisme spécial. Ils sont dotés de caractères surhumains. Certains lieux aussi sont devenus très sacrés et très mythiques. Leurs récits et leurs représentations suscitent beaucoup d’émotions et servent à rendre un culte supérieur.

La plupart du temps c’est à un culte des morts que l’on assiste. Parce que nombreux viennent se recueillir devant le soi-disant Tombeau des patriarches à Hébron où Abraham, Sara, Isaac, Rebecca Jacob et Léa y seraient enterrés, ou un bon nombre vient se recueillir sur la tombe de Rachel à Bethleem, ou sur celle de David à Jérusalem ou encore sur les tombes du cimetière du mont des oliviers, parce que selon Zacharie 14 :4 c’est là en premier que Jésus apparaitra, que le mont se fendra en deux et que des résurrections apparaitront.

Le pays, la Palestine n’existe pas dans les faits. C’est un pays vide. Parce que c’est le pèlerinage en « Terre sainte » que les voyageurs mettent en avant.  Ils ne viennent pas rencontrer les palestiniens, où les autochtones, mais ils viennent voir « la Terre promise » aux juifs. Une terre devenue aride et désolée que des colons font maintenant refleurir, parce qu’ils manifestent la prophétie qui dit que c’est un pays où coule le lait et le miel.

Pour beaucoup de chrétiens sionistes, ce voyage, c’est un projet lourd de sens pour eux-mêmes d’abord.

Ils viennent confronter leur connaissance biblique avec cette Terre sainte qui parle au travers de leur imaginaire. Ils viennent se regarder évoluer là à Hébron où autrefois évoluait le roi David; Prier là sur le rocher du jardin de Gethsémané à Jérusalem où Jésus avait sans doute prié avant d’être arrêté. En fait ils viennent se projeter dans le passé pour s’émerveiller d’eux-mêmes. S’émouvoir comme si l’Esprit saint était présent dans tous les lieux et les objets historiques rencontrés.

Les sites visités sont alors de la nourriture sacrée pour nourrir leur imaginaire.

Ils s’attendent à revenir avec des reliques du passé. Peut-être un morceau de la croix de Jésus, une pierre précieuse du pectoral du grand-prêtre trouvé sur un marché en Israël ; En tous les cas, ils s’attendent à vibrer par une émotion aussi forte qu’une nouvelle naissance comme dans la grotte mythique de la nativité à Bethleem. Ou encore ils s’attendent à ressentir les effets d’un second baptême en se baignant dans le Jourdain.

Ils s’exclament peut-être aussi comme ce pionnier du romantisme français : Chateaubriand, qui a écrit « je connais maintenant le secret des douleurs de Jérémie, j’ai vu les lieux où il a chanté ».

 

3-     LA FABLE QUI RACONTE LE DÉSINTERESSEMENT DES AMES

En fait, le pèlerin découvre ce qu’il sait déjà du pays et des gens qui l’habite. Mais la question  est alors : comment découvrir un pays et ses habitants qu’on prêtant déjà connaître ?

Le pèlerin ne verra que ce qu’il a cherché à voir et rien d’autres.

Les bédouins, ces groupes arabes et nomades sont souvent bien considérés par les voyageurs parce qu’ils sont les stéréotypes des personnages du passé. Ils représentent les prophètes de l’Ancien Testament ou ce peuple Hébreu errant dans le désert à la recherche de sa terre.

Quant aux palestiniens, ils seront souvent transparents. Comment ces habitants peuvent-ils émouvoir ces voyageurs convaincus que c’est un peuple illégitime sur une terre qu’il a volé ? Une terre qui appartient à tous, sauf à ceux qui l’habitent.

Ce voyage en terre sainte, cette aventure imaginaire est un voyage de dévotion, les pieds sur terre et le regard tourné vers le ciel.

Et ce qui est triste, c’est que l’empathie, ou la compassion reste absente. Il n’y a pas un regard tourné vers les habitants, ni de mains tendues. Ces très nombreux arabes (en plus pour beaucoup musulmans) sont des âmes vivantes. Ce sont les habitants du pays. Ce sont des cananéens comme les autres et peut-être plus que les autres parce qu’ils sont là depuis plusieurs générations. Pour donner un exemple que la réalité n’intéresse pas le pèlerin chrétien, la ville arabe de Naplouse, ne représente rien pour un Chrétien. Il se projette dans son passé imaginaire où il y voit plutôt l’ancien nom : Sichem. Sichem cette première capitale du royaume d’Israël, et surtout il s’y rend pour essayer de trouver le lieu, là où les restes de Joseph furent enterrés (Josué 24 :32).

Ces chrétiens, ont de ce fait plus d’empathie pour les morts que pour les vivants. Mais ont-ils plus de compassion et d’empathie pour les juifs, les judaïsant ? Là aussi ils ne font pas l’unanimité. Ils ne les intéressent que s’ils se sont convertis ou s’ils donnent des signes de conversion.

Car ils ont pour la plupart la certitude qu’un juif ne sera sauvé que s’il se converti à Christ. C’est d’ailleurs, la raison principale de leur soutien à Israël (ne l’oublions pas), ils croient à un grand réveil des juifs pour Christ sur cette terre de Canaan, qui provoquera le second retour du Messie.

 

4-     LE ROYAUME PASSE par la VRAIE FOI & L’ABONDON DES MYTHES

Nous devons casser avec ces fausses représentations , avec ce mythe si répandu d’une Terre promise, comme celui d’une Terre sainte ; Arrêtez de vous attacher aux vestiges du passé, arrêtez d’idéaliser certains évènements comme étant déclencheurs du retour du Messie ou de la fin du monde. Toutes ces fables isolent le croyant dans un univers où il ne pourra plus en sortir. Comment pourrait-il continuer à rêver avec la Bible sans tout cet imaginaire qu’il s’est construit ou qu’on lui a construit de toute pièce ?

Sacrifier son imaginaire …mais dans quel but ?

Celui de redevenir sensible aux souffrances des autres ; pour faire une œuvre juste, celle de ne plus haïr son frère.

Parce que ces fables ont la vie dure. Elles ont la dédicace des plus grands théologiens de la Bible. C’est cette foule de docteurs dont parle l'apôtre Paul à Timothée qui valident et rendent éternels les mythes qu’ils ont créés.

Essayez aujourd’hui, de casser l'idée évangélique que les fils d'Abraham ne sont pas forcément les juifs qui rentrent en Palestine et qui se convertissent au christianisme... on vous chassera comme un colon palestinien. On vous enlèvera comme lui toute légitimité, et on vous traitera de démon. Vous serez chassé de leur paradis et condamné à vivre l’enfer des traites.

Nous devons revenir à la foi. Laquelle ? A la foi d’Abraham, à cette foi qui ne s’impose pas aux autres, qui ne revendique aucun droit, aucun privilège, mais qui nous fait nous comporter comme des étrangers, là où Dieu nous a placés. Oui, j'ai bien dis: comme des étrangers…

« Par la foi il (Abraham) demeura comme étranger en la terre, qui lui avait été promise, comme si elle ne lui eût point appartenu, demeurant sous des tentes avec Isaac et Jacob, qui étaient héritiers avec lui de la même promesse » Version Martin Hébreux 11 :9

Abraham  ne défendait aucune terre. Là où il aurait pu chasser les habitants, Il ne se comportait pas en colonisateur ou en grand propriétaire terrien mais comme un simple étranger. Ils vivaient sous des tentes, car ils étaient toujours prêts à quitter les lieux rapidement. Pourquoi ? Car ils attendaient une autre terre sainte, une autre patrie, une autre cité sainte, laquelle ?

Hébreux 11 :10

« Car il attendait la cité qui a des fondements, et de laquelle Dieu [est] l'architecte, et le fondateur. ». Abraham attendait le royaume de Dieu qui n’est pas de ce monde. Mais ce royaume nous pousse à agir avec la vraie foi celle qui nous fait aimer notre prochain comme nous-même (qu’il soit juif, chrétien ou musulman).

« 13C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. 14Ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie. 15S'ils avaient eu en vue celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner. 16Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.

 (je pense que ces versets de Hébreux 11, nous les voyons autrement une fois la mythologie sioniste brisée) Nous réalisons en toute vérité ce que voulait dire ces voyageurs qui cherchaient une patrie (v 14). Ils savent en tous les cas qu’ils n’ont jamais mis les pieds sur elle, bien qu’ils aspirent tous ( comme nous-mêmes qui sommes en Christ) à s’y reposer. Amen