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Par Éric
Ruiz
1- L’ALLIANCE d’ABRAHAM à BEERSHEBA, UNE RÉVÉLATION
Chercher le Royaume de Dieu revient à chercher sa justice. Ce n’est pas la justice de l’homme mais bien celle de Dieu qui doit nous importer le plus.
Alors, le juif, le vrai israélien n’est pas celui qui descend par sa
généalogie d’une tribu d’Israël ou d’une parenté juive. Le juif c’est le fils
d’Abraham.
Et le fils d’Abraham est reconnaissable par son âme. Il
aime et il agit comme Abraham le faisait en son temps.
L’Evangile de Luc nous relate que Jésus-Christ a rencontré un fils
d’Abraham qu’il nomme lui-même ainsi
dans Luc 19:9 « Jésus lui dit: Le salut est entré
aujourd'hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d'Abraham ».
Le contexte évoque un publicain petit, riche perché dans un arbre pour
mieux voir Jésus passer. Ce publicain qui collectait des impôts pour les
romains ne devait pas avoir une bonne réputation. Mais le fils de Dieu regarde
plus en profondeur. Et Jésus lui dit que le jour même il demeurera chez lui.
Cet homme : c’était Zachée.
Pourquoi si peu de chrétiens ne voient-ils pas cette différence
fondamentale entre un fils d’Abraham issu d’une généalogie et un fils d’Abraham
issu du cœur ?
Pourquoi la circoncision de chair est-elle toujours plus importante que la
circoncision de cœur ?
La pensée diabolique pousse naturellement à se voir supérieur, à se voir possédant les atouts d’un fils élu avant même d’avoir montré son cœur.
Abraham à Beersheba a fait une alliance avec Abimelec (le philistin). Au puit du serment, Abraham a passé un
contrat d’association avec Abimelec : l’eau du puit est à Abraham comme à
Abimelec (pour plus de détail sur ce partage fraternel je vous renvoie au
message « Zachée
le riche publicain fils d’Abraham ». Les deux peuples partagent les
richesses du sol bien qu’ils soient à l’origine étranger l’un à l’autre. Aucun
droit supérieur ni privilège pour Abraham ou pour Abimelec.
Voilà le cœur d’un fils d’Abraham : un
débonnaire, qui plus est, n’exclue pas l’étranger qui vient à lui rempli de
bonnes intentions. Il l’inclue dans son patrimoine, il partage avec lui ses
ressources (tout comme Zachée qui donnait la moitié
de ce qu’il percevait aux pauvres). Les deux troupeaux viennent boire au même
puit.
Abraham a-t-il revendiqué cette terre ? A-t-il mit en avant, qu’elle
lui a été donné par Dieu comme héritage éternel et qu’Abimelec doit partir au
plus vite s’il ne veut pas que la malédiction divine le foudroie ? Leur
pacte est bien plus qu’un accord de non-agression, c’est une relation de
bienveillance mutuelle.
Cette bienveillance mutuelle est-elle toujours d’actualité ? Si on
regarde ce qui s’est passé le 19 juin dernier avec l’attaque par l’Iran de
l’hôpital de Beersheba…le pacte d’Abraham a bel et bien explosé comme ce
missile au septième jour de guerre entre Israël et l’Iran.
Quant au sionisme chrétien d’aujourd’hui bien ancré dans les mentalités
chrétiennes charismatiques (le mouvement charismatique fait appel aux dons
surnaturels, aux bénédictions prophétiques), a détourné l’attention du croyant.
L’attention est dans les bénédictions, bien plus que dans le service aux
autres.
Et bénir Israël, est considéré comme bénir les fils d’Abraham, cela
rapporte plus de bénédictions. Bénir Israël implique le chrétien dans un plan
divin beaucoup plus grand. Quoi de plus gratifiant que de se sentir participant
au grand rassemblement des Elus de la fin des temps. En bénissant Israël, le
chrétien travaille activement dans la vigne du Seigneur. L’Eglise évangélique qui prône cette doctrine et qui est
très sioniste compte plus de 700 millions d’adeptes dans le monde et sa
croissance est estimée à 2,5% par an.
Les dons pour Israël témoignent de cet engouement pour la terre sainte
puisqu’ils se chiffrent en milliards de dollars pour des millions de chrétiens
donateurs. C’est plusieurs centaines de millions de dollars chaque année
provenant d’organisations chrétiennes sionistes pour l’aide humanitaire ou pour
l’aide à l’immigration.
Israël, Jérusalem (le côté spirituel) est une pierre d’achoppement pour les
nations. Un rocher de scandales où génocides, massacres, appauvrissement d’un
peuple se justifient en brandissant le courroux de la volonté de Dieu. Les
sionistes chrétiens se voient du bon côté et ils voient ceux qui ne bénissent
pas Israël comme « les autres », comme « les nations »,
comme ceux qui tomberont à genoux devant Jésus, honteux de n’avoir pas béni ceux
que lui-même a béni.
2- LA FABLE QUI RACONTE LE MYTHE DE LA TERRE SAINTE
Tous ces chrétiens sionistes sont dans une illusion, l’apôtre Paul dirait :
ils croient à des fables, à des mythes dirions-nous aujourd’hui avec nos mots. Pourquoi
en sont-ils arrivés là ?
« Les hommes ne
supporteront plus la saine doctrine et ils se donneront une foule de docteurs
selon leurs propre désirs…Et ils détourneront leurs oreilles de la vérité pour
croire à des fables (à des mythes)» 2 Timothée 4 :4
La fable a été prophétisée au 1er siècle. C’est une vraie
prophétie qui ne fait que de se vérifier de génération en génération. La
fable : c’est comme un conte pour enfant. Elle fait appel aux rêves et à
l’imaginaire, et elle remet au présent des situations et des personnages mystérieux
et surnaturels issus de la mythologie.
Beaucoup de personnages bibliques sont entrés dans la mythologie (Adam et Eve,
Jacob, Joseph, Samson, David, Elie, Jésus même, etc).
Des récits sont devenus des légendes. Ce sont des légendes, car ils ont transformé
les faits historiques. L’histoire et ses personnages ont été auréolés d’une
forme de sainteté et idéalisés par un charisme spécial. Ils sont dotés de
caractères surhumains. Certains lieux aussi sont devenus très sacrés et très
mythiques. Leurs récits et leurs représentations suscitent beaucoup d’émotions
et servent à rendre un culte supérieur.
La plupart du temps c’est à un culte des morts que l’on assiste. Parce que nombreux viennent se recueillir devant le soi-disant Tombeau des patriarches à Hébron où Abraham, Sara, Isaac, Rebecca Jacob et Léa y seraient enterrés, ou un bon nombre vient se recueillir sur la tombe de Rachel à Bethleem, ou sur celle de David à Jérusalem ou encore sur les tombes du cimetière du mont des oliviers, parce que selon Zacharie 14 :4 c’est là en premier que Jésus apparaitra, que le mont se fendra en deux et que des résurrections apparaitront.
Le pays, la Palestine n’existe pas dans les faits. C’est un pays vide.
Parce que c’est le pèlerinage en « Terre sainte » que les voyageurs
mettent en avant. Ils ne viennent pas
rencontrer les palestiniens, où les autochtones, mais ils viennent voir
« la Terre promise » aux juifs. Une terre devenue aride et désolée
que des colons font maintenant refleurir, parce qu’ils manifestent la prophétie
qui dit que c’est un pays où coule le lait et le miel.
Pour beaucoup de chrétiens sionistes, ce voyage, c’est un projet lourd de sens pour
eux-mêmes d’abord.
Ils viennent confronter leur connaissance biblique avec cette Terre sainte
qui parle au travers de leur imaginaire. Ils viennent se regarder évoluer là à
Hébron où autrefois évoluait le roi David; Prier là sur le rocher du jardin de
Gethsémané à Jérusalem où Jésus avait sans doute prié avant d’être arrêté. En
fait ils viennent se projeter dans le passé pour s’émerveiller d’eux-mêmes.
S’émouvoir comme si l’Esprit saint était présent dans tous les lieux et les objets
historiques rencontrés.
Les sites visités sont alors de la nourriture sacrée pour nourrir leur imaginaire.
Ils s’attendent à revenir avec des reliques du passé. Peut-être un morceau
de la croix de Jésus, une pierre précieuse du pectoral du grand-prêtre trouvé
sur un marché en Israël ; En tous les cas, ils s’attendent à vibrer par
une émotion aussi forte qu’une nouvelle naissance comme dans la grotte mythique
de la nativité à Bethleem. Ou encore ils s’attendent à ressentir les effets
d’un second baptême en se baignant dans le Jourdain.
Ils s’exclament peut-être aussi comme ce pionnier du romantisme
français : Chateaubriand, qui a écrit « je connais maintenant le
secret des douleurs de Jérémie, j’ai vu les lieux où il a chanté ».
3- LA FABLE QUI RACONTE LE DÉSINTERESSEMENT DES AMES
En fait, le pèlerin découvre ce qu’il sait déjà du pays et des gens qui
l’habite. Mais la question est
alors : comment découvrir un pays et ses habitants qu’on prêtant déjà
connaître ?
Le pèlerin ne verra que ce qu’il a cherché à
voir et rien d’autres.
Les bédouins, ces groupes arabes et nomades sont
souvent bien considérés par les voyageurs parce qu’ils sont les stéréotypes des
personnages du passé. Ils représentent les prophètes de l’Ancien Testament ou
ce peuple Hébreu errant dans le désert à la recherche de sa terre.
Quant aux palestiniens,
ils seront souvent transparents. Comment ces habitants peuvent-ils émouvoir ces
voyageurs convaincus que c’est un peuple illégitime sur une terre qu’il a
volé ? Une terre qui appartient à tous, sauf à ceux qui l’habitent.
Ce voyage en terre sainte, cette aventure imaginaire est un voyage de
dévotion, les pieds sur terre et le regard tourné vers le ciel.
Et ce qui est triste, c’est que l’empathie, ou la compassion reste absente. Il n’y a pas un regard tourné vers les habitants, ni de mains tendues. Ces très nombreux arabes (en plus pour beaucoup musulmans) sont des âmes vivantes. Ce sont les habitants du pays. Ce sont des cananéens comme les autres et peut-être plus que les autres parce qu’ils sont là depuis plusieurs générations. Pour donner un exemple que la réalité n’intéresse pas le pèlerin chrétien, la ville arabe de Naplouse, ne représente rien pour un Chrétien. Il se projette dans son passé imaginaire où il y voit plutôt l’ancien nom : Sichem. Sichem cette première capitale du royaume d’Israël, et surtout il s’y rend pour essayer de trouver le lieu, là où les restes de Joseph furent enterrés (Josué 24 :32).
Ces chrétiens, ont de ce fait plus d’empathie pour les morts que pour les
vivants. Mais ont-ils plus de compassion et d’empathie pour les juifs, les judaïsant ? Là
aussi ils ne font pas l’unanimité. Ils ne les intéressent que s’ils se sont
convertis ou s’ils donnent des signes de conversion.
Car ils ont pour la plupart la certitude qu’un juif ne sera sauvé que s’il
se converti à Christ. C’est d’ailleurs, la raison principale de leur soutien à
Israël (ne l’oublions pas), ils croient à un grand réveil des juifs pour Christ
sur cette terre de Canaan, qui provoquera le second retour du Messie.
4- LE ROYAUME PASSE par la VRAIE FOI & L’ABONDON DES MYTHES
Nous devons casser avec ces fausses représentations , avec ce mythe si répandu d’une Terre promise, comme celui d’une Terre sainte ; Arrêtez de vous attacher aux vestiges du passé, arrêtez d’idéaliser certains évènements comme étant déclencheurs du retour du Messie ou de la fin du monde. Toutes ces fables isolent le croyant dans un univers où il ne pourra plus en sortir. Comment pourrait-il continuer à rêver avec la Bible sans tout cet imaginaire qu’il s’est construit ou qu’on lui a construit de toute pièce ?
Sacrifier son imaginaire …mais dans quel but ?
Celui de redevenir sensible aux souffrances des
autres ; pour faire une œuvre juste, celle de ne plus haïr son frère.
Parce que ces fables ont la vie dure. Elles ont la
dédicace des plus grands théologiens de la Bible. C’est cette foule de docteurs dont parle l'apôtre Paul à Timothée qui
valident et rendent éternels les mythes qu’ils ont créés.
Essayez aujourd’hui, de casser l'idée évangélique que les fils d'Abraham ne sont pas forcément les juifs qui rentrent en Palestine et qui se convertissent au christianisme... on vous chassera comme un colon palestinien. On vous enlèvera comme lui toute légitimité, et on vous traitera de démon. Vous serez chassé de leur paradis et condamné à vivre l’enfer des traites.
Nous devons revenir à la foi. Laquelle ? A la foi
d’Abraham, à cette foi qui ne s’impose pas aux autres, qui ne revendique aucun
droit, aucun privilège, mais qui nous fait nous comporter comme des étrangers,
là où Dieu nous a placés. Oui, j'ai bien dis: comme des étrangers…
« Par la foi il (Abraham) demeura comme étranger en la terre,
qui lui avait été promise, comme si
elle ne lui eût point appartenu, demeurant sous des tentes avec Isaac
et Jacob, qui étaient héritiers avec lui de la même promesse »
Version Martin Hébreux 11 :9
Abraham ne défendait aucune terre. Là où il aurait pu
chasser les habitants, Il ne se comportait pas en colonisateur ou en grand
propriétaire terrien mais comme un simple étranger. Ils vivaient sous des
tentes, car ils étaient toujours prêts à quitter les lieux rapidement. Pourquoi ?
Car ils attendaient une autre terre sainte, une autre patrie, une autre cité
sainte, laquelle ?
Hébreux 11 :10
« Car il attendait la cité qui a des fondements, et de
laquelle Dieu [est] l'architecte, et le fondateur. ».
Abraham attendait le royaume de Dieu qui n’est pas de ce monde. Mais ce royaume
nous pousse à agir avec la vraie foi celle qui nous fait aimer notre prochain comme
nous-même (qu’il soit juif, chrétien ou musulman).
« 13C'est dans la foi qu'ils sont tous
morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées
de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. 14Ceux qui parlent ainsi montrent
qu'ils cherchent une patrie. 15S'ils avaient eu en vue celle d'où
ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner. 16Mais maintenant ils en désirent une
meilleure, c'est-à-dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être
appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.
(je pense que ces versets de Hébreux 11, nous
les voyons autrement une fois la mythologie sioniste brisée) Nous réalisons en
toute vérité ce que voulait dire ces voyageurs qui cherchaient une patrie (v
14). Ils savent en tous les cas qu’ils n’ont jamais mis les pieds sur elle,
bien qu’ils aspirent tous ( comme nous-mêmes qui sommes en Christ) à s’y reposer. Amen
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