dimanche 13 août 2023

LE GRAND REVEIL SPIRITUEL DES AMES

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Par Eric RUIZ

 

Il y a un sujet qui revient souvent sur les ondes chrétiennes : c’est celui du réveil des âmes.

Une foule d’adeptes attend et aspire toujours à un phénomène de grande ampleur touchant les âmes sanctifiées, comme celles en perdition. On le prêche et on se prépare à le voir très prochainement.

Les Églises attendent cela avec impatience, comme chaque croyant d’ailleurs.

Le réveil spirituel est placé au même niveau que le retour du Seigneur. Quand Jésus reviendra affirment-t-ils, ce sera un grand jour de réveil pour tous.

 

Mais qu’entendent-ils précisément par réveil des âmes ?

 

À en voir les différents commentaires sur les réseaux sociaux on se noie littéralement dans beaucoup de détails. Pour certains, le REVEIL est un mouvement qui amènera la paix ; pour d’autres, c’est la prise de conscience que Christ est Dieu et qu’il est notre destinée ; ou encore : c’est le même phénomène qu’a connu l’Église primitive à Jérusalem ; ou bien c’est quand son propre cœur commence à battre pour les choses de Dieu ; C’est la grande épreuve de l’amour pour Dieu ; C’est le baptême du Saint-Esprit ;  C’est le moment où l’on abandonne ses péchés, etc….

Consécration nouvelle, repentance, conversion, baptême d’esprit, baptême de feu, nouveaux dons spirituels…

Une suite impressionnante de mots sont employés… mais ce qui est frappant : c’est cette part de vérité qui émane dans toutes les bouches et en même temps cette confusion générale, qui montre en tous les cas que le croyant en a perdu son latin et qu’il ne sait plus ce qui est simple et essentiel dans la foi.

« Qui embrasse trop, mal étreint » dit le dicton bien connu.

En clair : Trop de connaissances mal employées et en surabondance nuisent à la connaissance.


Pourquoi assiste-t-on à une telle confusion généralisée ?


Parce que l’Église des nations est enténébrée.

Je vais vous donner ce que je crois par le Saint-Esprit : Le réveil des âmes existe, oui, mais: « c’est d’abord un ETAT D’URGENCE.

La Bible emploie la trompette, le shofar pour montrer le sursaut, le bon en avant qu’occasionne un tel son puissant touchant le cœur comme l’oreille.

La mémoire nous revient alors subitement sur nos fautes, et la vérité devient une évidence pour chacun.

Pour illustrer mes propos, je vais prendre l’exemple du Juge Gédéon (livre des Juges chapitre 7 :19).

Gédéon commanda à sa petite armée de 300 hommes de sonner du shofar en arrivant aux abords du camp ennemi. Puis tous les combattants de Gédéon devaient briser leur cruche, faisant apparaitre la lumière de leurs flambeaux.

Ces différents symboles décrivent ce qui se passe à l’intérieur de la personne lors d’un réveil des âmes. Le shofar : l’alarme du réveil, l’état d’urgence, le sursaut d’énergie; la cruche brisée : le cœur brisé, et la lumière des flambeaux, la vérité sur nous-mêmes qui sort du cœur.

 

Par conséquent, avant de parler de baptême d’esprit ou de feu, avant de parler de détails de cœur, d’impressions, de dons spirituels, le premier mot est celui de REPENTANCE, manifestée par la conversion (un changement radical de notre façon de penser et d’agir).

Pour en revenir au récit sur Gédéon, ce dernier a agi complètement à l’opposé de ce que ferait un soldat. Sans armes, uniquement avec des shofars, des cruches et des flambeaux, il a mis en déroute avec sa minuscule troupe, une immense armée ennemie.

Quant à Paul, inspiré du Saint-Esprit, il parle du réveil spirituel…en ces termes :

Romains 13 :11-13 et 14

«… c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. 12La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière13Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l'ivrognerie, de la luxure et de l'impudicité, des querelles et des jalousies. 14Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. ».

C’est de cet évangile-là que nous avons besoin aujourd’hui pour nous réveiller.

Avec Paul, les choses sont claires. « C’est l’heure de vous réveiller » : Il n’y a plus de temps à perdre, il faut sortir du sommeil spirituel rapidement. Ensuite, la repentance, qui prouve que le réveillé est sorti de son sommeil, elle n’est pas l’affaire d’une seule expérience.

Quand Paul emploie ces mots : « le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru », il veut bien dire que le temps du début de la foi n’était pas encore un aboutissement, une fin en soi, et que maintenant il y a une urgence à se repentir une nouvelle fois.

D’ailleurs, Paul ne se place pas en donneur de leçons, il s’implique dans cette conversion collective qu’il annonce comme essentielle. Il emploie la première personne du pluriel : le « nous » ; « Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, ».

 

Il n’y a pas si longtemps de cela, un croyant me demandait comment reconnaître si un réveil des âmes a bien eu lieu ?

 

Revenons à Gédéon. Lorsque sa petite troupe sonna du shofar, que la cruche brisée et les flambeaux lumineux apparurent partout autour du camp, l’ennemi qui avait pris possession d’Israël prit la fuite ou bien les soldats effrayés s’entretuèrent, où ils tombèrent dans des embuscades. En fin de compte, toute l’armée fut en déroute et finit par quitter Israël. Ce récit fait office de symboles, qui nous montrent aujourd’hui, ce que font les démons chez les gens : Ils fuient face à un réveil spirituel.

Nous avons quelques références. Par exemple, au début des années 1900-1905, au Pays de Galles, le taux d'alcoolisme chuta de moitié. Il y eut une vague de faillites, mais il s'agissait dans presque tous les cas des bars et des bistrots qui se vidaient au profit des églises.

Eh bien, ce sont ces signes qui devraient nous mettre sur la voie d’un réveil spirituel.

Ce n’est évidemment pas une cure de désintoxication qui a entrainé un tel réveil, c’est l’Esprit Saint qui convainc de péché et qui ôte l’envie de boire. La bouteille d’alcool a été brisée tout comme les soldats ennemis de Gédéon.

 

Il y a évidemment d’autres indices dont parlent Paul, excès d’ivrognerie, (certes, mais aussi) de luxure et d’impudicité, des querelles et des jalousies : Par conséquent, des excès, des addictions en tout genre que l’on remarque ici et là, chez ceux qui ont la foi en Christ dans l’empire romain.

La baisse des divorces et des séparations chez les croyants aussi, cela devraient être un indice de taille pour notre époque, comme aussi la baisse des maltraitances dans les familles, comme l’effondrement des plaintes pour harcèlement.

Tous ces indices devraient marquer le temps, à un moment donné de notre époque moderne.

Quand la lumière paraitra, les changements de comportement et d’habitude deviendront des indices chiffrables, mesurables.

 

Or, je me dois d’enfoncer le clou encore une fois :

 

L’Église actuelle se croit riche, et attend plutôt un réveil spirituel de satisfaction, à l’instar d’une cérémonie de récompenses et de louanges faites à leur égard. Ils s’attendent plutôt à entendre une voix leur dire « bravo et félicitations bon et fidèle serviteur entre dans la joie de ton maître ».

Les croyants sont pour beaucoup des vierges folles (je fais référence à la parabole de Jésus).

Par leur comportement empreint d’une fausse piété, ils s’attendent à un réveil par la louange et l’adoration.

Or, pour la plupart ce sont des cœurs qui ne plaisent pas au Seigneur et qui pensent chasser leur malheur en prophétisant le bonheur à venir.

 

Alors maintenant : se réjouir parce qu’un réveil va se faire à grande échelle et que nous serons, nous, chrétien engagé, forcément partie prenante, c’est un peu faire des raccourcis faciles.

 

Le fait que le réveil des âmes se fasse à grande échelle est déjà synonyme de jours difficiles, de moments très douloureux. Et ces jours ont déjà débuté.

Des jours difficiles même pour celles et ceux qui se croient saints et irréprochables.

Esaïe 51 :17 : « Réveille-toi, réveille-toi! Lève-toi, Jérusalem, Qui a bu de la main de l'Eternel la coupe de sa colère, Qui a bu, sucé jusqu'à la lie la coupe d'étourdissement! ».

 

La Jérusalem est cette femme croyante, sainte, en apparence irréprochable, et représentée aussi par l’Église qui se voit réveillée pour réaliser que son épreuve fait suite au vin de la colère de Dieu ; que son étourdissement provient de son infidélité et non de l’ivresse du Saint-Esprit.

 

Ensuite, il ne faut pas perdre de vue que c’est dans les jours difficiles que le malheureux crie. « Quand un malheureux crie, l'Eternel entend, Et il le sauve de toutes ses détresses. » (Psaumes 34 :6).

« Parce que les malheureux sont opprimés et que les pauvres gémissent, Maintenant, dit l'Eternel, je me lève, J'apporte le salut à ceux contre qui l'on souffle » (Psaume 12 :5).

Les mots : Malheureux, Détresse, Opprimé, Gémir devraient chacun pris à part, nous mettre la puce à l’oreille concernant les temps mauvais qui s’annoncent. Ces moments sont destinés dans une première partie, à pousser le malheureux dans ses retranchements, qu’il ne puisse plus dire : cette épreuve est surmontable ! Parce qu’il criera à Dieu toute sa détresse.

Le CRI est la première action amenant le réveil. 

-Ce cri correspond au premier tonnerre (des 10 tonnerres d’Apocalypse 10).

Car au moment du cri les yeux s’ouvrent, et ils s’ouvrent sur soi-même. La lumière éclaire celui qui se réveille et qui hurle.

-Il s’en suit après coup un deuxième tonnerre, une véritable transformation par le comportement du réveillé qui abandonne le mal.

-Au troisième tonnerre le réveillé s’est débarrassé de ses dettes faites aux autres, comme de celles qu’on lui a faite ; en un mot il a fait des actes visant à aider les autres et à se réconcilier avec son entourage. Paul toujours aux Romains dit :

« Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi. »

Parce qu’au final, les fautes lavés (celles dont on s’est détournées) et celles visant le rétablissement d’une relation juste seront les actes justifiées par Dieu.

Ainsi le réveillé, une fois lavé et justifié pourra être purifié de ses fautes selon ce que dit les écritures.

« Si nous confessons nos péchés, il (Christ) est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. »(1 Jean 1 : 9)

 

Maintenant, pourquoi ne doit-on pas croire les réveils qui ont été recensés et qui le seront encore par les Églises publiques ? En quoi sont-ils obsolètes ?

 

Parce que ces mouvements religieux recensent leurs nouveaux membres comme étant issus des réveils. Elles oublient consciemment ou inconsciemment, que parmi les dissidents, les rejetés et les indésirables, ou les soi-disant fauteurs de trouble figurent des réveillés en grand nombre.

Elles se refusent à considérer un réveil autrement qu’au sein même de la structure et de l’enceinte du bâtiment Église. Un réveillé, c’est un baptisé inscrit sur leur registre. Il ne peut être un électron libre. Il est forcément rattaché à un mouvement religieux.

Nous sommes dans la même logique que pour l’Histoire. Elle est racontée par les vainqueurs. Et les vainqueurs ne souhaitent pas que les vaincus aient leur place et leur nom au sein de leur mouvement de réveil.

 Or lorsque Jésus dit  «Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux!
11Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi ». Jésus ne montre-t-il pas des réveillés hors du système mis en place par l’homme ? Ces réveillés-là ne seront à coup sûr pas pris dans les statistiques des mouvements religieux. Ces outragés ont été des outrageux pour ces mouvements religieux.

 

Alors, oui un grand réveil est attendu et plus que cela même, il est attendu comme une grande espérance. Ce sera la révélation des fils de Dieu dont la nature toute entière soupire après son avènement. Un grand réveil  à coup sûr transformera la société civile la rendant plus juste et plus paisible, mettant fin à tant de querelles, de jalousie et de convoitise chez les uns et les autres.

 

Pour finir, je dirais comme Paul « Marchons dans la lumière, honnêtement, loin du mal et des excès en tout genre, (sans se voir plus saint que les autres) ».

Amen

dimanche 6 août 2023

LE MALHEUR ATTEINT SOUVENT LE JUSTE, MAIS L’ETERNEL L’EN DELIVRE TOUJOURS

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Par Eric RUIZ

 

Un temple est d’autant plus solide que ses fondations sont profondes. Si nous sommes des êtres animés de qualités profondes et non superficielles, nous aimons et recherchons par conséquent, tout ce qui possède de la profondeur. Et notre foi peut alors avoir de solides fondations. Chercher sans cesse à, donner du sens à ses prières, est la preuve d’une telle profondeur en soi.


« Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Éternel l'en délivre toujours. » (Psaumes 34 :19).

Ce verset fait souvent écho chez le croyant, qu’il soit de confession juive comme de confession chrétienne d’ailleurs. Dès que survient un malheur, sa prière va dans ce sens.

Je me rappelle l’avoir répété dans mes prières lorsqu’une maladie ou une mauvaise nouvelle m’arrivait ; ou lorsque je n’arrivais plus à surmonter un problème.

Et cela me faisait du bien parce que je mettais alors toute ma conviction dans cette délivrance qui devait arriver comme une fatalité dans ma vie ; une délivrance légitime, parce qu’elle répond à une personne de foi.

Je rabâchais ces mots (Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Éternel l'en délivre toujours. ), je les répétais inlassablement comme une victoire déjà acquise ; comme aussi pour exorciser le malheur qui m’arrivait, qu’il parte vite et loin, et surtout que ce malheur ne me laisse pas dans la détresse, qu’il ne me tire pas vers le bas. Que ma paix et ma foi continuent à exister.

J’avais, il faut le reconnaître, peur pour mon témoignage, peur de montrer des faiblesses, là où au contraire je devais montrer une force intangible.

J’avais auparavant, parlé de ma foi à « des inconvertis » (c’est de cette  façon qu’on appelait celles et ceux qui ne croient pas en Dieu), et je ne voulais pas  leur montrer un manque de foi, par une défaillance quelconque. Je ne voulais pas qu’à cause d’une mauvaise attitude, je puisse leur donner une raison de se détourner de Dieu. Je me devais de rester digne et stoïque dans l’épreuve.

Je sais que je n’étais pas le seul à vivre l’épreuve ainsi et ce combat n’était, c’est vrai, pas facile. Je devais sans cesse lutter avec cette « vanité de la foi », qui consiste à se montrer victorieux même dans la détresse.

Mais, j’ai vu que « l’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, j’ai vu qu’il vient sauver ceux qui ont l’esprit dans l’abattement ». Ce qui est d’ailleurs mot pour mot le verset précédant le Psaume 34 :19 qu’on vient de lire.

Dieu est fidèle, il vient au secours du malheureux.

Mais, j’ai compris une voie de sagesse par excellence. Si nous avons joué double jeu avec Dieu, notre délivrance est partielle. Elle n’est pas totale, parce que nous ne sommes alors pas justifiés par le Seigneur.

En fait, le malheur sera vécu très différemment si nous avons été fidèles dans notre foi ou si nous avons caché une infidélité à son égard.

En soi, ce n’est pas le malheur qui est terrible, c’est comment nous le traversons de l’intérieur.

Si je regarde au malheur qu’a traversé Joseph le fils de Jacob, qui a été trahi, d’abord par ses frères puis abandonné, prêt à mourir dans une citerne ;

Vendu comme esclave ensuite aux Égyptiens, puis emprisonné plusieurs années, car à nouveau trahi par la femme de Potiphar (officier de Pharaon), le traitant d’avoir essayé de la violer (parce qu’il se refusait à elle)… on peut dire que son épreuve est horrible par son injustice, sa dureté et sa longévité. Le fils préféré de Jacob n’a véritablement pas été épargné.

Et pourtant, on ne voit jamais Joseph se plaindre de son sort, ni prier chaque jour « que l’Éternel le délivre de son malheur !» ; Où le voit-on tomber dans une détresse comme celle qu’a exprimée Job par exemple ? Au contraire, le texte de la Genèse nous dit que « l’Éternel était avec lui et donnait de la réussite à ce qu’il faisait ».

Non, Joseph a été TOTALEMENT délivré de son malheur. D’abord en devenant le bras de commandement de Pharaon, mais pas seulement…

La preuve profonde est qu’il n’a rien gardé de mauvais dans son cœur. Il n’a jamais eu cet esprit revanchard ; Ni contre la femme de Potiphar  ni vis-à-vis de ses frères. Il les a tous pardonné malgré l’abominable complot dont il a été l’objet ; la preuve étant qu’il les a comblé de bénédictions, lorsque des dizaines d’années plus tard ils sont venus en Égypte faisant face à une famine terrible.

Alors, Joseph a-t-il été gâté par la nature, avec un caractère plus fort que les autres?

Ou bien a-t-il reçu une onction supérieure à celle que nous pouvons recevoir de Christ aujourd’hui ?

 

Ce que je crois, n’est pas le résultat d’une simple prise de conscience ou d’une révélation, ce que je crois m’a valu de passer par différentes épreuves.

Ma vie de foi m’a fait comprendre mes différents choix et elle m’a ouvert les yeux sur les épreuves qui arrivaient ensuite.

Les épreuves où j’ai été à moitié délivré se sont faites parce que ma foi était empreinte de tiédeur.

Celles où j’ai été délivrées totalement, celles qui m’ont valu de traverser la tempête sans sombrer, ont été celles où j’étais proche de Dieu, en étant intègre, en observant sa loi sans compromis, ni faux semblants.

 

Une épreuve où j’ai été totalement délivrée :

Quand ma mère est décédée, c’est un être très proche de moi qui est parti. Un cordon d’amour indestructible nous liait et nous lie toujours.

Ce malheur, j’en ai été TOTALEMENT délivré, pas plusieurs semaines, plusieurs mois ou plusieurs années plus tard, non…  délivré sur le moment même.

Dieu a instantanément fermé et recousu la plaie qui était dans mon cœur. Ma tristesse, c’est même transformée en joie. Joie de la revoir très prochainement, joie de la savoir dans le lieu qu’elle espérait, joie provoquée par le Saint-Esprit.

 

Ensuite, il y a une autre sagesse à saisir :

 

-Pour celui qui n’est pas entièrement délivré de son malheur, sa destinée ne suivra pas pour lui un chemin d’évolution. Il ne connaitra ni la joie de la réussite, ni  l’accomplissement de sa foi. Il n’aura plus cette impression d’hériter des bénédictions célestes. Il aura même la terrible impression de tourner en rond ou de piétiner sur place. Pourquoi ?

Parce que son cœur aura toujours de l’amertume. Il sentira comme un gout amer après chaque fête, après chaque célébration ou au retour de chaque cérémonie. Il aura toujours un pincement au cœur, un relent de tristesse intérieure ; comme aussi des images douloureuses du passé lui revenant à l’esprit, lors de nouvelles rencontres par exemples ; et même en formulant de nouveaux projets, il ne pourra totalement se réjouir.

Il ne pourra jamais se réjouir complètement du bien qui lui arrive.

Ce constat n’est pas du tout le même pour celui qui a été entièrement délivré.

-Celui qui est totalement délivré est heureux dans son activité. Il est heureux parce qu’il a plongé les regards dans la loi parfaite et qu’il s’est mis à l’œuvre. Lire la Bible, l’écouter, méditer sur elle ne suffit pas. Dieu ne nous justifie pas pour cela. L’apôtre Paul insiste bien sur ce point dans la lettre aux Romains : « Seuls ceux qui mettent en pratique la loi de Dieu sont justifiés » ; Et ce bonheur d’être justifié se voit. Il est visible par le fait de progresser toujours davantage : PROGRESSER, ce verbe est synonyme d’enrichissement dans la bible ;  

« C'est la bénédiction de l'Éternel qui enrichit (qui fait progresser), Et il ne la fait suivre d'aucun chagrin ».

Ce proverbe de Salomon, que nous trouvons dans le livre des Proverbes au chapitre 10 verset 22, je le comprends tellement différemment aujourd’hui :

La délivrance est totale si nous n’avons plus aucun chagrin dans le cœur.

Si nous ressentons encore de mauvaises ondes comme on dit, ou que nous souhaitons nous préserver d’ondes négatives, c’est que la bénédiction n’est pas totale. Elle a été suivie par un chagrin, par une douleur, une souffrance aiguë qui dure intérieurement. Les plaies du corps ont certes cicatrisé, mais celles du cœur demeurent grande ouvertes.

Voilà les sentiments qui sont synonymes de chagrin : l’aversion, l’hostilité, l’inimitié, la rancœur, la colère, les remords, la jalousie, l’abandon, ou encore le sentiment d’injustice.

Toutes ces impressions demeurent et font souffrir et elles empêchent toute progression au disciple.

Quelle leçon avons-nous à comprendre de cet enseignement ?

 Eh bien, que « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, » nous dit Paul dans la deuxième lettre à Timothée chapitre 3 verset 16.

Dieu souhaite-t-il nous montrer que notre délivrance partielle, suivie d’un chagrin est forcément notre condamnation ?

Souhaite-t-il-nous révéler que nous sommes l’ivraie de la récolte en étant encore tourmenté ?

Ou bien souhaite-t-il nous tendre une nouvelle fois la main pour nous montrer notre erreur, notre égarement et la porte que nous devons pousser pour entrevoir un nouvel avenir ?

Le verset qui suit, le 17 est clair quant aux intentions du Saint-Esprit: C’est « afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. ».

Si l’objectif est l’être accompli en Dieu, cela veut bien dire que le Seigneur ne prend pas plaisir à nous voir nous priver de sa totale bénédiction. Il prend plaisir à notre évolution, à nos changements de cap, à notre conversion ou reconversion. Il aime nous voir quitter les ténèbres d’un pas ferme et décidé.

Nous venons de le lire : « toute écriture inspirée de Dieu est utile… pour corriger (pour nous corriger) ».

Clairement, de l’injustice nous passons à la justice ; De l’égarement nous passons à la clairvoyance ; de la tristesse à la joie.

Le disciple s’il veut être accompli ne peut se passer d’une telle correction. Il ne peut se satisfaire d’une demi-bénédiction.

Il ne peut être déchiré par deux sentiments opposés : par la joie d’un côté et la tristesse de l’autre.

Par conséquent, si nous sommes encore partagés et chagrinés, c’est que notre délivrance est partielle, c’est que notre cœur nous condamne.

Nous avons besoin d’un brisement et d’une véritable conversion.

Nous aurons beau dire et prier avec insistance que : « Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Éternel l'en délivre toujours »Rien de profond ne se passera. Les oppressions continueront à nous habiter et la morosité sera notre quotidien.

Amen

dimanche 30 juillet 2023

LA VERITABLE SAGESSE

496

Par Eric RUIZ

 

La sagesse est devenue un thème très répandu et très souvent repris dans les messages des prédicateurs ; Pas étonnant que cette sagesse devienne une convoitise par le désir de pouvoir et de puissance qu’elle procure.  Pourtant, si vous manquez de sagesse, demandez-là à Dieu et elle vous sera donnée simplement et sans reproche (Jacques 1:5).

La sagesse serait donc facilement accessible par n’importe quelle personne de foi. Elle est juste à distance d’une prière.

Si bien qu’après avoir demandé la sagesse, un croyant se sent, dès qu’une inspiration lui vient, remplit de clairvoyance et d’intelligence. Il lui semble alors que son idée, son projet vient tout droit du cœur de Dieu et qu’il est en accord avec le sien.

Il se dit que, si son projet a pour but de se faire du bien à soi-même, mais aussi aux autres, et qu’il ne contredit pas les Écritures saintes, c’est qu’il est digne de louange et qu’il mérite l’approbation fraternelle.

Beaucoup pensent ainsi, je le sais, mais n’est-ce pas faire des raccourcis un peu rapides ?

L’apôtre Paul au temps où il s’appelait Saul le pharisien, et qu’il persécutait les chrétiens, ne pensait-il pas lui aussi que son projet était louable et qu’il aidait la Judée à se débarrasser des faux juifs, eux qui méprisaient la loi et les traditions de leurs pères, ceux-là mêmes qui avaient mis leur confiance dans un imposteur se faisant passer pour le fils de Dieu. Saul se voyait sage, dans ses prises de positions, alors qu’il était aveuglé par sa religion et que son cœur n’avait jamais été brisé.


Alors, s’il y a beaucoup de sages parmi les chrétiens, il devrait y voir par conséquent un nombre impressionnant d’Églises, ou d’assemblées dissidentes très inspirantes.

On n’aurait pas comme aujourd’hui, les grands de ce monde prenant des conseils chez les psychologues, les astrologues ou encore auprès de cabinets conseils privés de type Mc Kinsey (comme le gouvernement français le fait depuis plus de 10 ans, et qui a dépensé pour l’occasion près d’1 milliard d’euros en 2021 pour obtenir des conseils en stratégies, afin de gérer au mieux les conflits, la pandémie ou encore obtenir des solutions face aux crises de tout ordre)…Non, leurs conseils ne seraient que du vent ; et tous iraient auprès des pasteurs, des prophètes, des docteurs de la foi.

Ce sont eux qui récolteraient tous ces milliards d’euros, et le monde changerait de figure.

 

Dans la Bible nous avons des exemples probants de chefs d’État prenant leurs conseils auprès d’hommes et de femmes de foi.

Pharaon (livre de la Genèse au chapitre 41), la reine de Saba, (1er livre des Rois au chapitre 4 et 10), le roi de Perse Assuérus (livre d’Esther), le roi de Babylone Nebucadnestar (livre de Daniel).

Pour Pharaon, c’est Joseph, fils de Jacob qui fut choisi au lieu des grands magiciens et qui reçut l’anneau de commandement de la main même de Pharaon, car il interpréta son songe et lui donna la stratégie à suivre pour éviter la famine à venir ; et même Joseph permit que le pays d’Égypte soit un grenier à blé pour les autres nations.

La reine de Saba avec beaucoup d’autres rois, fit le voyage vers Israël pour s’entretenir avec le roi Salomon.  

Ils dépensaient tous une fortune pour recevoir ses avis et sa science des choses.

Le roi de Perse Assuérus fut très bien conseillé par sa nouvelle femme, une juive : Esther. Esther fut prodigieusement inspirée pour amener une stratégie qui sauva tout le peuple juif exilé face aux stratagèmes diaboliques du vizir de l’empire : Aman.

Il y eut bien sûr le roi Nebucadnestar qui donna le commandement sur Babylone au prophète Daniel, exilé comme tous les judéens à Babylone, car Daniel fut le seul à interpréter ses songes.

La sagesse de Dieu se voit ; et surtout elle est remarquée par les non-croyants ou par ceux qui se confient dans d’autres dieux.

Là où les chrétiens sont exilés, émigrés, persécutés, emprisonnés ou en état d’infériorité, il devrait y avoir une voix qui s’élève parmi eux, une voix donnant des solutions à leur dirigeants, à leur tyran comme l’ont fait en leur temps Joseph, Esther ou Daniel.

Or, aujourd’hui quel chef d’État prend conseil auprès d’un chrétien ?

Quel patron milliardaire s’entiche d’un croyant pour ses avis déterminants ?

Ou se trouve l’homme de foi qui résout des problèmes graves au niveau d’une nation, alors que le monde est au bord du chaos ?

Il y a bien sûr des chefs religieux qui fréquentent de hauts personnages politiques ; Mais c’est moins pour trouver des solutions aux problèmes du moment que pour trouver un soutien auprès de nouveaux électeurs. Ces relations ne sont-elles pas trop souvent organisées dans un but maléfique celui de manipuler, d’influencer l’autre pour en tirer parti ?

Ce qui fait dire à plusieurs, qu’il n’y a plus de prophète aujourd’hui ; que le temps des prophètes est révolu.

Or, ce ministère existe bien dans les écrits du Nouveau Testament. En conséquence, pourquoi ne le voit-on pas clairement manifesté ? Pourquoi ne voit-on que de faux prophètes prophétisant des évènements qu’aucune élite politique, aucun dirigeant ne souhaite relayer ?

Une preuve de plus pour réaffirmer que le jugement a bien commencé par la maison de Dieu, qui n’est plus lumière mais ténèbres.

Une preuve de plus pour se rendre compte que la sagesse de l’Église est devenue comme celle du monde, empreinte de corruption et de faux compromis.

Qu’ont il fait de Proverbes 3 :7 « Ne sois point sage à tes propres yeux, Crains l'Éternel, et détourne-toi du mal » ?

La preuve du manque de sagesse est bien là : les chrétiens dans leur très grande majorité se croient sages.

Proverbes 14 : 16 : «Le sage a de la retenue et se détourne du mal, l’insensé est arrogant et plein de sécurité ».

Celui qui se croit sage le scande au-delà de son assemblée et passe souvent pour un insensé et un fou puisqu’il ne s’est pas vraiment détourné du mal et que ce qu’il dit ne lui correspond pas.

Est-ce un hasard si le message le plus écouté depuis des mois sur ma chaine YouTube est celui qui concerne le divorce (il est daté du 18 janvier 2018) ?

On y conteste un droit que l’on n’a pas.

Un droit qui n’appartient qu’au Saint-Esprit qui est le seul légitime à séparer ce qu’il a uni.

Alors Dieu leur jette-t-il la pierre de la condamnation ? Sont-ils tous définitivement perdus ? Dieu a-t-il relégué sa sagesse aux oubliettes pour nous humains ?

La grâce de Dieu est heureusement différente de celle de l’homme. Dieu a prévu à un moment donné un revirement de situation.

C’est le prophète Zacharie qui nous éclaire à ce sujet, au chapitre 8 à partir du verset 14 :

« Car ainsi parle l'Eternel des armées: Comme j'ai eu la pensée de vous faire du mal lorsque vos pères m'irritaient, dit l'Eternel des armées, et que je ne m'en suis point repenti, 15ainsi je reviens en arrière et j'ai résolu en ces jours de faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda (donc à sa maison, aux croyants en général). Ne craignez pas! 16Voici ce que vous devez faire: dites la vérité chacun à son prochain; jugez dans vos portes selon la vérité et en vue de la paix; 17que nul en son cœur ne pense le mal contre son prochain, et n'aimez pas le faux serment, car ce sont là toutes choses que je hais, dit l'Eternel ».

Cette grâce commence à partir d’un cœur nouveau, à partir d’un vrai repentir. Un repentir manifesté par des actes d’amour vrai et authentique.

Et, non ce n’est pas à partir d’un évènement spectaculaire, un enlèvement, une disparition soudaine de plusieurs milliers voire millions de personnes, que la grâce de Dieu a prévu de se manifester.

La Bible dans son ensemble évoque un nouvel âge ; un âge où la sagesse de Dieu régnera. Cet âge ne se fera pas avec une terre complètement mise à neuf. La lumière paraitra dans les ténèbres.

Lisons Esaïe 60 : 1-3 :

« Voici, les ténèbres couvrent la terre, Et l'obscurité les peuples; (vous voyez ce temps identique au notre) Mais sur toi l'Éternel se lève, Sur toi sa gloire apparaît.
3Des nations marchent à ta lumière, Et des rois à la clarté de tes rayons. (Ici on remarque que ta sagesse, ta lumière est reconnue par des personnes de grande renommée qui marchent, qui écoutent et pratiquent tes conseils).
4Porte tes yeux alentour, et regarde: Tous ils s'assemblent, ils viennent vers toi; Tes fils arrivent de loin, Et tes filles sont portées sur les bras.
5Tu tressailliras alors et tu te réjouiras, Et ton cœur bondira et se dilatera, Quand les richesses de la mer se tourneront vers toi, Quand les trésors des nations viendront à toi ».

Le Psaume 72 : 7 nous révèle le même âge avec les mêmes caractéristiques.

« En ses jours le juste fleurira, Et la paix sera grande jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune.
8Il dominera d'une mer à l'autre, Et du fleuve aux extrémités de la terre.
9Devant lui, les habitants du désert fléchiront le genou, Et ses ennemis lécheront la poussière.
10Les rois de Tarsis et des îles paieront des tributs (ici, ce sont les grands commerciaux ceux qui ont acquis leur souveraineté par l’enrichissement, les mieux placés au CAC 40 qui verseront des sommes importantes), Les rois de Séba et de Saba offriront des présents (ici ce sont les gouverneurs des pays riches)».

Esaïe 55 :5

« Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas, Et les nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi, À cause de l'Eternel, ton Dieu, Du Saint d'Israël, qui te glorifie. ».

Là encore, c’est l’Esprit de sagesse en toi, cet Esprit divin qui amènera une sagesse reconnue et recherchée.

Enfin, finissons par le dernier livre de la Bible : Apocalypse 21 :23 :

« La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau. 24Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. »

Je le rappelle, l’agneau c’est le caractère de Dieu et sa sagesse en fait partie intégrale.

La gloire de Dieu éclaire. La gloire ce sont les réponses aux problèmes, aux conflits, au chaos.

Cette gloire n’est surement pas un être divin surnaturel descendant du ciel : une image de Jésus-Christ super star.

Cet être existait, bien évidemment terre, mais il n’était pas encore prêt. Une fois préparé, c’est là qu’il reçoit la gloire de Dieu, lorsque de sa bouche sort sa sagesse infiniment variée.

Rappelons-nous par quelles épreuves terribles Joseph dû passer avant d’être prêt à être le bras de commandement de Pharaon.

Lorsque l’Esprit saint s’exprime dans des êtres humains régénérés (matérialisés dans le texte par la ville, cette ville qui n’a plus besoin de soleil ni de lune pour être éclairée, parce qu’elle s’éclaire de l’intérieur), ces citadins sont la gloire de Dieu, puisqu’ils attireront à eux la gloire des nations (les chefs et leurs richesses matérielles).

Alors la question qui brûle les lèvres est : Dans combien de temps vivrons-nous cet âge de sagesse ?

Christ revient, et il revient en agneau avec sa sagesse. Ce qui est sûr, c’est que nul ne connait ni le jour ni l’heure de ce retour. La sagesse du moment consiste bien à se préparer, et non à chercher les signes du retour du Seigneur.

Avant (ce que dit Esaïe), que les nations marchent à ta lumière, avant que les rois deviennent tes serviteurs, qu’ils soient tes nourriciers et qu’ils ferment leur bouche, soit attentif aux commandements du Seigneur, sors de Babylone (de toutes cette sagesse hérétique, cruelle et dominatrice), et fuis du milieu des chaldéens (fuis les passions de ce monde).

Amen

dimanche 23 juillet 2023

La JOIE, le PILIER du SAINT-ESPRIT

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Par Eric RUIZ

 

Dans les assemblées chrétiennes, nombreuses sont celles qui étonnent par la joie, la ferveur et l’exaltation même, des croyants qui y sont. Ils se congratulent, ils ont tous le sourire. Leur enthousiasme déborde.

Mais, cette apparence de bonheur est-elle réelle ? Montre-t-elle une foi profonde ?

Car, de nos jours la vérité est prêchée à l’envers. Elle nous arrive à contre-sens.

Par exemple on demande, on ordonne même au chrétien d’être joyeux, d’avoir le sourire constamment aux lèvres pour soigner son témoignage.

Cela va même plus loin, j’ai entendu un pasteur très réputé dire à son assemblée que l’obéissance vient après la joie. Oui j’ai bien dit : l’obéissance viendrait après la joie !?...

 

On demande en fait d’imiter le fruit de l’esprit. Le croyant doit faire en sorte de montrer de la générosité, de l’amour pour son prochain, il doit se forcer à être patient. Il doit se souvenir que son témoignage a de l’importance pour les autres.

La première action à faire s’est alors d’exprimer un sentiment même s’il n’est pas présent. Pourquoi ?

Parce qu’il sera le déclencheur d’une émotion plus forte : l’enthousiasme par exemple.

 

Celui ou celle qui arrive à montrer cette joie, se voit alors congratuler par les autres, et montrer en exemple.

Ses démonstrations de louange sont alors pris pour de l’inspiration, comme si l’esprit saint lui aurait incité à le faire, alors qu’il n’est en train que d’imiter ce que son pasteur lui a demandé de manifester le plus souvent possible.

Il ne fait que d’obéir à un homme.

Oui, reconnaissons-le, dans beaucoup d’Églises, la joie est une obéissance aux commandements du prêcheur mais pas aux commandements de Dieu.

Attention, ce n’est pas fini. L’enseignant prêche que si vous avez cette foi-là, celle d’imiter la joie, comme les œuvres de l’esprit, cela vous donnera de la force pour obéir à Dieu et à ses commandements. Cela dynamisera votre obéissance.

Comme si la loi de Dieu était pénible. Et qu’il nous faille un remède pour mieux s’en approcher et que susciter la joie est ce remède.

Sans s’en apercevoir pour autant ces enseignants pensent que l’imitation de la vérité va provoquer la vérité. En forçant sa nature, on va aboutir à une nouvelle nature. En montrant un fruit avarié, on prétend que l’arbre est fertile.

 

Dans quel but ses paroles d’un faux évangile sont-elles proclamées ?

 Toujours dans le même but, celui d’attirer les foules.

Parce qu’une assemblée qui devient morose, triste, sans entrain n’attire pas à elle de nouveaux membres ; et elles ne fait que de décourager ceux qui sont encore motivés.

Ce procédé est bien connu des leaders en communication de groupe, puisque c’est une technique pour dynamiser un groupe, lui redonner une énergie qu’il n’a plus ; Et faire ensuite, qu’il soit plus performant dans ses affaires.

D’ailleurs toujours dans ces conventions de motivation, le chant est inscrit au programme, puisqu’il joue un rôle libérateur de la joie.

Dans les assemblées, la place laissée au chant est devenue majeure. Cette place est parfois beaucoup plus grande que le temps laissée à l’étude ou à l’écoute d’un message biblique.

Mais en agissant ainsi, on agit comme dans le monde païen. On cherche à partir d’une émotion à créer une énergie collective et à la maintenir au plus haut niveau.

C’est exactement ce qui se passe dans un stade de football par exemple. Pendant le match, le but marqué par un joueur va déclencher une émotion de joie intense qui se propagera à tous les spectateurs et qui au final donnera également une nouvelle énergie au public. Les chants des supporters là aussi permettront de garder cet enthousiasme collectif au plus haut.

Un mot est employé pour qualifier ce genre d’émotion : c’est se transcender. « Se dépasser en allant au-delà de ses possibilités ». On est allé au-dessus de soi-même.

Eh bien ce nouvel élan s’appelle maintenant dans l’Église : la foi.

« Montrez-moi votre joie et je vous montrerai votre foi » : On en est là !

Or, la véritable foi n’est pas quand nous dépassons le niveau humain…Ne serait-elle pas précisément là où nous réalisons notre niveau humain, lorsque nous reconnaissons notre faiblesse ?

Reconnaitre ses fautes, ses erreurs, ses actes manqués, une fois confessés, lavés cela procurera une joie intense. Cette joie viendra alors sans qu’on l’ait provoquée volontairement.

C’est la véritable louange ! C’est l’esprit de consolation, le Saint-Esprit qui provoque cette joie dans cette circonstance.

Pourquoi ?

Parce qu’il nous délivre, il ôte un fardeau qui nous attristait.

Cette joie n’est pas artificielle, elle correspond bien à un évènement douloureux qui n’existe plus.

Être délivré d’un fardeau mental oppressant a le même ressenti que d’être délivré d’une lourde maladie.

Cette joie-là est identique et surtout authentique.

 

Alors bien-sûr, souvent un verset est là sorti de son contexte pour donner de la crédibilité au discours :

« Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. » (1 Corinthiens 11 :1)

Un verset bien connu des prédicateurs lorsqu’ils veulent mettre la lumière sur eux.

Je traduis pour le prédicateur : « Soyez joyeux comme je le suis moi-même de Christ » ou « Exercer la louange comme je l’a tient moi-même de Christ ».

 

Encore un appui facile qui permet à toute l’assemblée de dire : « Amen », et d’imiter son enseignant en tout point jusqu’à l’idolâtrer.

Mais revenons-en au contexte. Paul ici, parle-t-il de la joie ? Parle-t-il du fruit de l’esprit ?

Il parle à une assemblée triste, c’est vrai, mais triste et désolante, parce que désobéissante en premier.

« 17ce que je ne loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires…18 Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions…20méprisez-vous l'Église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien?... 27celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. ».

L’apôtre Paul, comme il le dit au verset 17, donne un sérieux avertissement à ses frères Corinthiens.

C’est l’obéissance que cette assemblée doit imiter de Paul, et pas ce qu’il fait ou ne fait pas, c’est petites manières ou sa bonne humeur.

Il n’est pas non plus en train de les exhorter à se réjouir dans le Seigneur. Ce n’est pas une incitation à la louange, mais plutôt un appel à cesser d’attrister l’esprit par leurs actes mauvais et démoniaques.

Il est obligé de leur demander d’arrêter de contester la place de chacun. Il rappelle qui est le chef parmi eux, Christ ; et ce qu’est la place de chacun, celle de l’homme mais aussi celle de la femme.

Alors pour en revenir à ce que dit Paul : « Soyez mes imitateurs » ; que veut-il bien dire ?

L’apôtre se place en modèle de fidélité. Et c’est cette fidélité que les Corinthiens doivent imiter chez Paul en arrêtant de tout contester.

D’ailleurs la coupure du chapitre est elle aussi mal appropriée, puisque juste avant de dire « soyez mes imitateurs …», Paul écrivait au verset 33 du chapitre 10 : « de la même manière que moi aussi je m'efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés ».

Paul cherchait la justice de Dieu en fuyant les scandales et en regardant toujours au besoin des autres avant le sien.

Par conséquent prendre le verset de 1Corinthiens 11 :1 pour dire qu’il existe un commandement de Dieu ayant pour but d’imiter l’homme, et par voie de conséquences son caractère, est totalement sorti de son contexte. C’est une hérésie.

La joie comme tout autre signe d’humeur se doit être authentique. Ce qui signifie, qu’elle n’est pas créée, copiée, imitée, suscitée… Elle est la conséquence de quelque chose.

Le roi David dans ses Psaumes en avait bien conscience et surtout, il savait à partir de quoi Dieu créait la joie, puisqu’il dit :

« Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chant de joie. » (Psaume 126 :5).

La souffrance est partie essentielle de la joie. Au bout d’un temps de douleur et de malheur, la libération procure la joie.

Donc, celles et ceux qui ont sacrifié beaucoup pour le Seigneur récoltent naturellement une joie parfaite.

Par contre ceux qui sacrifient pour leurs propres intérêts ne récoltent que de l’aigreur et du ressentiment.

Les Corinthiens qu’exhortaient Paul en étaient là, et en plus, ils se jugeaient, se condamnaient les uns les autres.

La grande déviance aujourd’hui, est qu’un chrétien va chercher sa joie dans un verset biblique.

Il sait que dans les Psaumes il trouvera ce qu’il cherche.

Par exemple : « Justes, réjouissez-vous en l'Éternel et soyez dans l'allégresse! Poussez des cris de joie, vous tous qui êtes droits de cœur! ».

Eh bien, le croyant se dit en lui-même : je suis juste. C’est de moi que David parle aussi. Christ m’a justifié, alors je suis joyeux, (en tous les cas, je dois l’être). Et  voilà ce croyant qui se met en condition pour susciter la joie en lui.

Ce verset, c’est un constat, un rappel aussi, pas (surtout pas) un commandement.

Malgré cela, le chrétien se l’approprie comme tel, comme un ordre. Il devrait continuer à se réjouir en le lisant, ou bien, s’il n’est pas dans la joie, il devrait se poser la bonne question « Suis-je droit de cœur ?... parce que je suis triste au fond de moi. Il y a quelque chose d’anormale dans ma foi».

 

Le roi Salomon avait pris lui aussi conscience que simuler la joie c’est une vanité, un orgueil démesuré.

Ecclésiaste 2 :1 « J'ai dit en mon cœur: Allons! Je t'éprouverai par la joie, et tu goûteras le bonheur. Et voici, c'est encore là une vanité. »

Salomon avait lui aussi créer artificiellement une fausse joie en lui. Il en revenu. Il s’est vu alors exerçant lui aussi la vanité.

 

En fait, la plupart des Psaumes sont des prophéties, ce ne sont pas des incitations à exercer la louange à tout va.

Psaume 5 :11 : « Tous ceux qui se confient en toi se réjouiront, ils auront de l'allégresse à toujours, et tu les protégeras; Tu seras un sujet de joie pour ceux qui aiment ton nom ».

Ici, la joie est la conséquence normale d’un disciple, d’une personne qui aime Dieu et qui ne fait rien sans lui.

Confesser : « je suis triste mais je mets ma joie dans le Seigneur », c’est se mentir à soi-même.

 

Tout ce que je dis-là ne veut pas dire bien-sûr d’arrêter de chanter des louanges à Dieu.

Non, mais il faut le faire avec un cœur bien disposé, sans chercher à cacher sa tristesse derrière des paroles et une attitude faussement joyeuse.

 

Je voudrais revenir sur la fidélité de Paul, cette fidélité qu’il proposait aux Corinthiens d’imiter.

 

Jésus de Nazareth en a parlé dans une parabole.

«  Tu as été fidèle en peu de choses, C’est bien bon et fidèle serviteur entre dans la joie de ton maitre » ;

Eh bien en finissant ainsi, Jésus nous montre que la fidélité jouit d’un salaire, celui de la joie, de sa joie partagée avec nous.

 

Est-ce un hasard si le premier verset de la Bible qui parle de la joie se trouve dans le livre du Lévitique et va dans ce sens ?

Lisons-le Lévitique 9 : 24

« La gloire de l'Éternel apparut à tout le peuple. 24Le feu sortit de devant l'Éternel, et consuma sur l'autel l'holocauste et les graisses. Tout le peuple le vit; et ils poussèrent des cris de joie, et se jetèrent sur leur face ».

Examinons le parcours qui amena cette exultation collective chez les israélites.

La joie arriva à la suite d’un évènement majeur.

Moïse et Aaron ont fait d’abord ce que l’Éternel leur avait ordonné, puis ils ont demandé à l’assemblée de faire de même.

Vous voyez l’obéissance est venue en premier.

L’assemblée avait été prévenue : « s’ils obéissent, il verront la gloire de l’Éternel ».

Le sacrifice ainsi fait, il plut à Dieu, il fut d’une agréable odeur et c’est le signe de son approbation (par le fait de consumer l’holocauste et les graisses) qui suscita la joie générale.

Rien n’a été sur joué ou provoqué artificiellement.

Durant tout le protocole des sacrifices, la mise en scène n’était pas théâtrale.

Aucune comédie n’était préparée. C’est la transparence d’un peuple et son intégrité recherché qui a engendré une joie juste et complète. C’est cette joie-là le vrai pilier de la foi.

Amen