dimanche 16 avril 2023

LE DIEU DES SCANDALES

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Par Eric Ruiz


L’indignation, les scandales, sont des faits communs des sociétés humaines, comme aussi des récits bibliques. Je dirais même que les scandales font partie de la plus grande des histoires : celle du fils de Dieu.

Le fils de Dieu, Jésus-Christ, s’offrant gratuitement à la mort sans résister, pour l’humanité est un scandale, une folie pour les païens. Un juste condamné à mort comme un vulgaire brigand…où est le Dieu tout puissant ?  Un Dieu s’abaissant ainsi ne montre-t-il pas (en surface bien-sûr) un Dieu faible avec les forts ? D’où la réaction méprisante des passants devant sa crucifixion : « Hé! toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, en descendant de la croix ».

Les chefs religieux de l’époque se scandalisaient eux-aussi, en le prenant pour un imposteur. Ils attendaient plutôt la venue d’un roi qui rétablirait la Thora et les libéraient de l’oppresseur romain.

L’évangile, peut-il être prêché sans évoquer les scandales qu’il montre et qu’il provoque ? N’est-ce pas un scandale que de faire l’impasse sur les scandales de l’évangile ?

Car, un autre scandale, et pas des moindres, s’inscrit dans la perception de ce que dit Jésus au sujet de sa chair et de son sang.  Ses mots furent un objet de scandale pour les disciples ; Qu’il faille manger sa chair et boire son sang est hors de sens ; qu’il faille en arriver là pour demeurer en lui et que lui demeure en nous, cette foi-là dépasse tout raisonnement.

Pris au premier degré : c’est une horreur, comme une incitation au cannibalisme ; mais pris dans son sens spirituel, c’est tout de même lourd de conséquence. Car cela reste un sacrifice qui demande une dose incroyable de détermination et d’abnégation de la part du disciple.

Parce qu’aimer Christ demande un acte de folie dont peu sont capables compte-tenu de leur amour pour leur chair.

Ceux qui ont quitté Jésus, scandalisés par ses propos ont eu un véritable cas de conscience à affronter.

Le scandale nous dit le dictionnaire, c’est ce qui parait incompréhensible et qui pose problème à la conscience, qui déroute la raison et qui trouble la foi. Qu’est-ce que c’est au juste?

C’est souvent un outrage ou une indignation ressentie à partir d’une forte sensation d’injustice.

La mort d’un enfant, par exemple, fait scandale parce qu’elle touche un être jeune qui n’a pas eu sa chance de vivre comme les autres et de connaître l’âge adulte.

L’être humain en tous les cas n’est pas à une contradiction près : il se scandalise de l’injustice alors qu’il n’arrête pas, lui, de manifester des actes injustes.

Et au sujet de la foi, dès que l’on sort des sentiers battus, dès que sa foi risque d’être ébranlée, le croyant s’indigne et se scandalise.

En fait, dès qu’il ne voit plus son intérêt ou que ce qu’il doit sacrifier dépasse son imagination et ses capacités, il se braque.

 

Mais à l’inverse n’avons-nous pas des pensées ou des réactions qui scandalisent Dieu ?

 

L’apôtre Pierre, loin d’insulter notre Seigneur, le scandalisa lorsqu’il voulut s’opposer à sa mort en disant : «  A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pasJésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. ».

Nos pensées charnelles, à nous qui voulons suivre Christ, ne sont pas sans conséquences. Elles indignent et scandalisent notre Dieu, qui ne peut alors rien bâtir avec nous et qui nous met en arrière.

Chaque fois que nous prenons une décision sans qu’elle soit en accord avec lui, nous le scandalisons.

Nous devrions mesurer le poids de nos paroles et de nos décisions plus souvent, peut-être serions-nous, alors moins léger sur les choix que nous faisons.

D’une toute autre manière, s’infliger des obligations quotidiennes, suivre un rituel précis, se rassurer par des actes sacrés pour éloigner le mal, ne peut aboutir à la grâce. La loi est là trop présente, cachant d’autres intérêts.

De même, se déculpabiliser en se disant que notre Seigneur a porté nos fautes à la croix et que nous avons juste à les confesser de la bouche pour en être délivré puis purifié, le raccourcit ne satisfait que l’auteur de la faute.

Si nous ne lavons pas notre vêtement, nous serons bel et bien mis dehors. Christ ne vient pas purifier un vêtement qui n’a pas été au préalablement lavé.

La grâce ne remplace pas la loi, elle l’accompli. Et déjà à partir de là, on assiste à un grand écart parmi celles et ceux qui proclament vivre pieusement.

Suis-je très loin de la vérité en vous disant cela ?

Suis-je trop défaitiste et même contre la grâce en montrant que beaucoup par l’amour de leurs œuvres se sont placés sous la loi, en se réclamant de la grâce ? Je ne le crois pas. J’aimerai me tromper.

Le roi David disait déjà au sujet d’Israël : «Dieu leur a donné un esprit d'assoupissement, Des yeux pour ne point voir, Et des oreilles pour ne point entendre… Que leur table soit pour eux un piège, un filet, une occasion de chute, et une rétribution! ».

Pour des êtres soi-disant pieux qui scandalisaient notre Dieu, il était normal qu’eux-mêmes souffrent du même scandale dans leur communion.

Et posons-nous la question lorsque des scandales éclatent dans nos agapes…Qui a piégé notre table de communion ?

Les prophètes comme Osée ou Esaïe l’on prédit aussi bien avant ; et l’apôtre Paul comme Pierre ont annoncé que Christ est « une pierre d’achoppement, un rocher de scandale ». Car «  La pierre qu’ont rejeté ceux qui bâtissaient, est devenue la principale de l’angle » (1Pierre 2 :7).

Un grand nombre s’abritent derrière leur croyance pour ne pas se heurter à cette pierre.

Les chrétiens se disent protégés de ce scandale, car ils bâtissent, eux, sur la vraie pierre, et qu’ils accusent les juifs.

S’ils continuent à renier Christ, affirment-ils, ils se heurteront fatalement à cette pierre de scandale et chuteront de toute leur hauteur.

Dieu, par Esaïe ne les avait-il pas prévenus ? «  C'est l'Éternel des armées que vous devez sanctifier, C'est lui que vous devez craindre et redouter. Et il sera un sanctuaire, Mais aussi une pierre d'achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d'Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem. Plusieurs trébucheront; Ils tomberont et se briseront, Ils seront enlacés et pris. »(Esaïe 8-13-15)

L’esprit religieux aime donner des leçons aux autres pour redorer sa foi. Or, cette interprétation, même bâtie avec des versets bibliques forts, reste très simpliste et surtout, c’est un mensonge puisqu’elle devrait remettre en cause, pas seulement les juifs, mais tous ceux qui se disent bâtisseurs, membre d’une synagogue comme aussi membre d’une église ou d’une communauté religieuse.

Si l’œuvre que nous bâtissons avec Christ s’écroule ?

Que devons-nous en conclure ?

Doit-on continuer à se scandaliser ?

Ou n’est-ce pas Christ qui l’ai été fortement par les bâtisseurs eux-mêmes ?

Car Esaïe prophétise au sujet d'Israël, ce qu’il pourrait prophétiser de la même façon pour l’Église des nations: « J'ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant ».

C’est à un peuple élu qu’Esaïe fait référence, et pas seulement pour celui d’hier.  

 

L’interprétation simpliste met de côté en premier ce qui est essentielle : la foi. « La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur ».

La bouche n’est pas suffisant pour croire, le cœur doit être pur.

« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! ».

Quand Jésus proclame cela, il insinue fortement que c’est la foi qui sauve et non sa croyance.  Croire en Dieu avec un cœur impur, ce n’est pas la foi.

Paul le dit bien : « Les païens, qui ne cherchaient pas la justice, ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi,(d’un cœur pur) « (Romains 9 :30)

Ceux qui fêtent la Paque ou qui  célèbre la Cène, en étant enflé d’orgueil, en faisant des privilèges aux uns et pas aux autres, en maudissant dans leur cœur, se heurtent forcément à cette pierre.

Ils seront en effet scandalisés de se voir rejeter de la grâce, alors qu’ils n’ont jamais raté une célébration, un baptême, un culte ou une messe. 

L’apôtre Paul le dit ainsi : « …Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi. Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres » (Romains 9 :31-32).

Paul nous donne ici la stratégie mentale du croyant, qui en recherchant les œuvres se leurre dans sa foi, une foi qu’il a construite lui-même ; Alors que la vraie foi se construit à partir d’un engagement véritable : c’est une circoncision du cœur et non une circoncision de chair (circoncire la chair, c’est l’œuvre visible, et ne pas s’y attacher : c’est primordial).

Pourquoi Jésus dit dans Matthieu 23 :23 : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses » ?

Eh bien Jésus-Christ prédit ces malheurs, parce que ces croyants n’ont pas vu la foi qui était dans la loi. Et, les œuvres sans la foi ne servent à rien. Se glorifier d’agir pour Dieu est inutile s’il n’y pas au départ les dons de justice, d’amour et de fidélité que seul l’esprit de Dieu inspire et fait croitre en soi. La course à la sainteté par les œuvres, c’est ce premier cavalier de l’Apocalypse qui part en vainqueur précédé par ses œuvres et non par sa foi.

Les prophètes dévoilent en fait deux scandales :

-Le  premier scandale  provient, je le répète, d’un peuple qui se croit saint et béni alors que ses œuvres mauvaises l’a déjà réprouvé.

Un peuple toujours à se placer au plus haut et qui montre l’impur du doigt, en disant  (Esaïe 65 :5) «Retire-toi, Ne m'approche pas, car je suis saint!... De pareilles choses, c'est une fumée dans mes narines, C'est un feu qui brûle toujours (dit l’Éternel) ».

Et deuxième scandale, Paul reprend alors ce que dit Osée le prophète dans (Romains 9 : 25-26 ):

« selon qu'il le dit dans Osée: J'appellerai mon peuple celui qui n'était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n'était pas la bien-aimée; et là où on leur disait: Vous n'êtes pas mon peuple! ils seront appelés fils du Dieu vivant ».

Quelle indignation pour un peuple soi-disant élu, c’est un véritable retournement de situation. Le chandelier change de main, l’Arche de l’Alliance passe à l’ennemi, pire elle arrive chez ceux que l’on maudissait autrefois.

Mais le scandale de la croix, ne montre-t-il pas un tel bouleversement ? Les premiers seront les derniers, les heureux seront les débonnaires, les pauvres d’esprit, les affligés, les laissés pour compte.

On est loin du peuple intelligeant, rempli de sagesse, recherchant la justice, qui comprend les voies divines, en se vantant de servir Dieu par ses œuvres.

-Le vrai évangile n’est pas celui des plus nombreux ou de ceux qui se mettent une couronne sur la tête parce qu’ils professeraient la meilleure louange.

-Le vrai évangile, fait trembler un peuple saint, un peuple élu.

 Il cause même un véritable tremblement de terre, détruisant ce qui faisait sa fierté. Mais qui tremblent ?

Ce sont celles et ceux qui se sont installés dans une foi superficielle, car le scandale provient de là (de cette foi superficielle).

-Ils passaient pour être vivant, et ils sont morts ;

-ils avaient de magnifiques œuvres, mais ils ont perdu leur premier amour.

-Ils avaient l’épée de la parole, ils n’ont plus que des doctrines de mensonges comme celles de Balaam et des Nicolaïtes qui les font aimer la débauche.

-Ils se vantaient d’être riche, de s’être enrichi, de n’avoir besoin de rien, les voilà tièdes et vomissables.

Face à cette scandaleuse trahison, quelle compassion de notre Seigneur, car même parmi eux, le Saint-Esprit continue de leur tendre la main. Ils leur dit : « Aie donc du zèle, et repens-toi »(Apocalypse 3 :19).

Parce qu’un petit reste entendra ses mots, tandis que les autres, sourds aux avertissements, persévèreront dans leur ingratitude, s’endurcissant davantage.

Dieu n’est pas sélectif, non c’est nous-même qui le sommes devenus en étant pour lui un objet de scandale et en se satisfaisant de sa condition d’infidèle.

Le scandale, dès que nous en prenons conscience, doit nous faire revenir à la Parole.

Pierre a scandalisé Jésus, mais Pierre aurait pu lui aussi s’endurcir en restant choqué de la réaction de Jésus (« arrière de moi satan »).

Or, son amour de la vérité (la justice, la miséricorde et la fidélité de Matthieu 23 :23) l’a toujours amené à se repentir.

C’est pour ses raisons que nous devons prêcher sans cesse le scandale de la croix, car Dieu n’est pas au-dessus de nous pour contraindre un peuple à le suivre, à le servir ou à le faire mourir ; mais il s’est abaissée, naissant dans le corps d’un simple homme, dans une petite étable, pour que par ses souffrances et par le don de sa vie, il sauve de la mort quiconque se repend et l’invoque de tout son cœur.

Je réponds à la question:

L’évangile, peut-il être prêché sans évoquer les scandales qu’il montre et qu’il provoque ? N’est-ce pas un scandale que de faire l’impasse sur les scandales de l’évangile ?

Oui, c'est bien au milieu des scandales que Jésus revient. Alors ne pas se soucier d'eux faits de nous des infidèles endurcis, préférant les fables à la Parole de Dieu. Et notre rétribution nous suit.


Amen

dimanche 9 avril 2023

Le REPAS DU SEIGNEUR, une mort annoncée ou un miracle caché ?

480

Par Eric Ruiz


Aujourd’hui, c’est un jour de grande fête pour les chrétiens. Cette date est marquée en rouge dans leur calendrier pour fêter la Paque, alors que les festivités de la Paque juive ont déjà débuté le 5 avril au coucher du soleil. La majorité suive la doxa de leur courant religieux, et d’autres continuent à se poser des questions : Comment faire la cène ? Comment partager le repas du Seigneur ?

QUEL EXEMPLE PRENDRE ?

D’abord, il n’y a aucun exemple à prendre dans les postures et les habitudes des religions. Ces habitudes sont des erreurs qui ont vieillies.

Les actes rituels ont malheureusement toujours été plus recherchés que les bonnes intentions.

Lisons d’abord ce que Paul enseigne aux Corinthiens : 1 Corinthiens 11 :23-26 : «  23Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, 24et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. 25De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. 26Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne ».

D’abord, quand Jésus a pris le pain pour le rompre et le manger ; et quand il a pris le vin qui était à table pour le boire, il n’a pas pris une posture, une position spéciale avec son corps, pour que cela soit répliquer par la suite ; il n’a pas pris de même un pain différent ou fabriqué d’hostie, ou pris un vin spécial pour cela. Il a pris ce qu’il y avait sur la table et qui servait de repas. Le pain servait déjà de repas et le vin était déjà sur la table prêt à être bu.

Tout s’est fait dans le moment, « pendant le repas, » sans artifice ni religiosité. Je le répète comme Marc 14 :18 : tout s’est fait «  Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, »

Jésus ne s’est pas réuni avec ses disciples spécialement pour faire ce rite. Ce n’est pas non plus, lors d’un discours qu’il l’a fait, ni au milieu d’une explication avec ses disciples, non, c’est durant un moment de la vie quotidienne. L’heure était venue de dîner.

De plus, Jésus a partagé ce repas comme une fête, sachant que c’était son dernier repas.

Son exemple n’est pas anodin. Pour nous qui aimons Dieu, prenons les repas entre frères et sœurs comme s’ils étaient les uns après les autres, les derniers que nous prenons sur terre, mais en partageant toujours cette spontanéité, cette joie que le Saint-Esprit nous donne, dans la simplicité et le naturel ; la même ambiance chaleureuse que Jésus a créée autrefois.

Je m’arrête un moment pour reprendre les paroles de Paul qui semblent contraster avec la joie : « vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne ». Cette mort n’est pas triste, c’est la meilleure chose qui soit arrivé à l‘être humain, c’est son salut qu’il hérite par la résurrection de Jésus-Christ.

Ensuite, le fils de Dieu en prenant le pain et le vin ne met pas la lumière sur les aliments, mais il met l’accent sur l’intention qu’ils inspirent, le sens qu’ils montrent.


RAPPELONS-NOUS L’INTENTION PRINCIPALE

C’est je crois ce qu’il faut rappeler à toutes celles et ceux qui sont rassemblés autour de la table au nom du Seigneur. Qu’ils en prennent conscience et qu’ils mesurent l’extrême privilège qu’ils ont.

Si l'on se juge indigne à partager ce repas, alors il vaut mieux se mettre en ordre auparavant.

 Le repas du Seigneur doit être pris en discernant le corps de Christ.

Sans ce discernement la joie sera ternie, la fête gâchée, comme elle l’a été par la traitrise de Judas Iscariote.
Discerner, signifie que nous devons voir Christ comme la tête.

Christ est la seule tête de notre corps, le seul roi sur nos vies respectives et il est la seule tête, chef de l'église.

Le prédicateur, l’enseignant, les différents ministres de l'évangile ne sont pas la tête, ils sont comme chacun : un des membres du corps.

 

Mais ce n’est pas tout :

-Jésus compare le pain rompu à son  corps brisé.

Il nous invite à manger ce pain comme s’il était son propre corps.

C’est son corps sacrifié qui doit devenir à la fin le nôtre.

Car notre ancien corps devrait être mort. Tout ce qui nous rapporte à lui, à cette vielle nature (la chair, ses désirs, ses passions) ne devraient plus être l’objet de nos pensées.

Sinon, comme le dit l’apôtre Paul, nous prenons un jugement contre nous-même, puisqu’en glorifiant notre corps nous renions notre foi en montrant un faux sacrifice.

-Jésus, après cela, affirme que la coupe contenant le vin est la nouvelle alliance en son sang, qui est répandu pour nous.

Cette alliance doit nous réjouir au plus haut point, car nous  ressemblons à Christ lorsque

notre sang coule pour lui.

À quel moment pouvons-nous discerner que son sang coule véritablement pour lui et dans nos veines ?

Eh bien, quand nous avons sacrifié notre vie pour les autres, pour nos frères ; car en le faisant c’est pour lui, Christ, que nous le faisons.

Pour savoir si c’est son sang qui coule dans nos veines, posons-nous une question fondamentale : « Voyons nous réellement chaque être proche de nous comme plus grand que soi ? ». Si oui, c’est que notre humilité est présente, notre unité est réelle.

 

S’EXAMINER SOI-MEME

 Examinons-nous aussi pour voir si nous n'idolâtrons pas une personne en la plaçant trop haute, prenant la place du Seigneur (cette personne peut aussi être nous-mêmes).

Là aussi, avons-nous de bonnes intentions louables et profondes ?

Si oui, toutes celles et ceux qui ont à cœur de servir notre Seigneur de tout leur cœur et de toute leur âme sont dignes de boire le vin et de manger le pain de la table, bref de communier avec les autres.

La prière faite est la même que lorsque Jésus à rendue grâce.

Elle inclue évidemment chaque personne autour de la table y compris notre Seigneur Jésus et notre Père céleste, puisque le but est de faire UN tous ensemble uni avec le même cœur et la même âme.

 

LA PREPARATION AU REPAS

Mais auparavant Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Ce qui signifie, que tous celles et ceux qui sont assemblées ont pardonné les fautes les uns aux autres. Ils ont logiquement demandé pardon à ceux qu’ils ont offensés et pardonnés à ceux qui les ont blessés ; et ce pardon mutuel est évidemment dans le but de voir clair dans son engagement avec notre Seigneur. Car le pardon ouvre les yeux du cœur.

Par conséquent nous pouvons aussi, concrètement laver les pieds de celles et ceux à qui nous pardonnons les fautes et que ces personnes aussi le fasse pour nous et pour les autres.

Cet acte concret servira de mémoire et montrera notre cohérence : l’amour de Christ qui est réellement devenu le nôtre.

Là aussi, ne lavons pas les pieds des autres si nous gardons des griefs, ou des rancunes. Ne soyons pas comme les hypocrites qui aiment multiplier les actes rituels plus que la vérité.

Apocalypse 22 :14 : «  Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville! 15Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! » 

Vous voyez ici, les chiens sont des êtres humains, mais qui ont gardé l’animal en eux. Ceux-là n’ont pas lavé leur vêtement saint, ils sont par conséquent jetés dehors en premier.

Devons-nous les discerner nous-mêmes ? Non, pour les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, c’est le contexte et Dieu qui feront le nécessaire pour les écarter de la communion.

 

QUAND PRENDRE LA CENE DU SEIGNEUR ?

En fait, Jésus a pris ce repas le soir de la Pâque juive, la veille d’être livré.

Mais il n'y a aucune obligation de le faire le soir ou lors d’une fête programmée.

Le repas du Seigneur, n’est pas forcément un souper, ou le repas de la Paque inscrite dans le calendrier.  C’est un désir partagé. Cet agape doit naitre d’un désir naturel lorsque les croyants se retrouvent assemblés ;

Mais il arrivera un moment où ce que dit Paul aux Corinthiens prendra fin. « 26 toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne » ?

La question est : quand sera-t-il venu ? Quand cesserons-nous de manger le pain et de boire cette coupe en annonçant sa mort ?

Christ sera revenu quand nous seront devenus le corps de Christ, parce que nous serons alors, des témoins fidèles et véritables.

Ce moment est glorieux, car nous pourrons affirmer que : Le corps de Christ n’est plus parmi nous, il est maintenant en nous.

Renouveler l'alliance faite en son sang se fait donc naturellement en chérissant le caractère de Dieu : l’agneau.

Donc, louer Dieu pour célébrer le fait que nous sommes une nouvelle créature se fait lorsque nous avons entre frères et sœurs le désir de nous rassembler autour d’un repas.

C’est alors une véritable louange. C’est ce que Dieu aime le plus. Et ce désir provient du cœur. Car, c’est le Saint-Esprit qui met à cœur, qui donne le vouloir et le faire, qui éveille le désir en chacun.

Donc, ne retombons pas dans une loi qui instaure encore de nouvelles coutumes. C’est au Saint-Esprit de le faire quand il le souhaite.

Prions plutôt pour qu’il nous inspire le bon moment.

Jésus a confessé « J'ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir ».

 Notre Père connait l’avenir, c’est lui qui verra notamment pointer une persécution ou une épreuve prochaine.

Et pour la surmonter rien de mieux que de se fortifier en mangeant et en buvant ensemble sa coupe ; car cette célébration c’est celui de notre nouveau corps et de notre nouveau sang, celui de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais sans oublier de toujours s’examiner soi-même (« Heureux ceux qui lavent leurs robes ») Tout ce qui est mauvais en nous a été jeté dehors, (l’impudicité, l’idolâtrie, les envies de meurtres, de haine…) Sinon là aussi notre nouveau corps est une lubie et le sang de Jésus qui coule dans nos veines, une fable.

LA NOUVELLE PAQUE

Comment expliquer que le Seigneur ne communie plus dans les églises bâtiments.  Il a été mis dehors. Ces croyants-là ne communient qu’avec un rituel, ils ont chassé la vie, la vérité, leur temple est vide. La preuve étant que dans l’Église de Laodicée, (la dernière des sept Église de l’Apocalypse) il frappe à la porte des maisons. Il attend que quelqu’un l’entende et vienne lui ouvrir la porte. Il va maintenant au domicile des croyants pour souper avec ceux qui lui ouvrent leur porte (Apocalypse 3 : 20)…cette porte, c’est la porte de leur cœur.

La personne qui reçoit Jésus n’est plus cette personne qui annonçait la mort du Seigneur en célébrant la cène ou l’agneau immolé avec la Paque.

Cette personne a changé, elle a évolué, elle a persévéré dans la foi et la vérité. Elle célèbre maintenant une nouvelle cène, une nouvelle Paque très différente : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, » (Apocalypse 3 :21).

 Parce qu’elle a reçu le corps du Seigneur et que son sang est en en elle. Cette personne s’est nourrit complètement de lui et elle est devenue comme lui. Elle est le corps du Seigneur.

Ce que je dis là, n’est pas une déduction, je ne le dis pas de moi-même, Jean l’apôtre relate les paroles de Jésus qui furent à l’époque, un objet de scandales chez les disciples. Cela créa une division. Et beaucoup quittèrent Jésus.

Jean 6 :54 :« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour …56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. 57 ainsi celui qui me mange vivra par moi ».

« vivra par moi », au passage ce fameux petit mot « par », c’est le grec dia qui se traduit en français par :  à travers, pour, en, dans… Cela traduit plus une fusion qu’une intention. (Celui qui me mange vivra dans moi, à travers moi).

Maintenant quel sens accordé à ce verset 16 du chapitre 22  de l’Évangile de Luc où Jésus dit : « car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, la Paque, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu » ?

Ou ce verset 18 : « car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu » ?

Combien de croyants (moi le premier) ont pensé manger la Paque avec Jésus, dans le ciel, après notre résurrection, dans un autre lieu, une autre dimension spirituelle que sur terre.  Mais « Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises! » :

« le royaume de Dieu »: c’est le disciple accompli, c’est ce disciple possédant le corps et le sang de notre Seigneur. Et là, la Pâque est prise avec Jésus lorsqu’on partage le repas avec d’autres frères accomplis en Christ (des témoins fidèles et véritables).

« Car le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. » (Romains 14:17).

Paul a compétemment conscience que c’est bien le Saint-Esprit, qui ayant fait son tabernacle en nous, forment  le royaume de Dieu.

L’âme régénérée par l’Esprit, c’est le royaume de Dieu. Ce royaume n’est pas dans le rituel de manger et de boire. Le royaume, c’est l’agneau.

Et cet agneau est d’autant plus glorieux qu’il possède en lui le caractère du Père sur son trône.

Et cet agneau, ce caractère est l’offrande que Dieu donne à ses fidèles serviteurs.

Ce caractère constitué, comme nous le dit l’apôtre Paul, de justice de paix et de la joie du Seigneur.

-Pour conclure, je dirai que le pain ne représente pas le corps de notre Seigneur. Vous aurez beau prier pour qu’il se passe un miracle, le pain reste du pain et le vin du vin. Le pain : c’est notre nouveau corps. Le vin ne représente pas son sang, c’est le nôtre devenu nouveau aussi par la réalité de l’alliance que nous sommes et que nous démontrons alors.

Le repas du Seigneur sert à célébrer cette seconde étape qui (n’est plus cette première étape : la mort de Christ) mais cette ultime étape : ce que nous sommes devenus grâce à Jésus-Christ : Christ lui-même.

La Paque, le repas du Seigneur c’est notre célébration, si nous sommes devenus cette nouvelle créature. Dieu a établi cette alliance de toute éternité. Et il a décidé qu’elle se célébrerait LUI en NOUS.

Amen !

dimanche 2 avril 2023

ABANDONNEZ LA SAINTE POSTURE !

 479

Par Eric Ruiz


De nos jours le croyant attend de son mouvement religieux qu’il fasse comme sous la loi de Moise, qu’il lui prescrive tout ce qu’il a à faire, alors que tout devrait provenir de l’Esprit Saint.

Je suis stupéfait de constater la multitude de techniques posturales dans les religions. Pour le baptême, il faut se placer comme cela ; pour la prière ; il faut être dans cette position-là ; pour bénir les gens, il faut imposer les mains de telle manière ; pour se rendre à l’Église, il faut être vêtu avec ces habits-là….Et le pire, c’est que chaque réforme a apporté ses nouvelles postures, comme plus vraies, plus pures que les anciennes.

La posture, c’est quoi ?

Dans les faits, c’est une position du corps ou une attitude particulière que nous adoptons à l’occasion de moments précis. Elle fait appel à des techniques corporelles enseignées, comme aussi à une manière d’être, de se comporter habituellement.

Et comme le disait Tertullien, théologien du 3ème siècle : « Les habitudes sans la vérité sont des erreurs qui ont vieilli ».

C‘est notre nature déchue qui cherche à s’organiser et en fin de compte à nous adapter au monde.

Car Christ n’a jamais évoqué une nouvelle loi visant de nouvelles postures, comme de nouvelles habitudes.

La posture de la prière par exemple, c’est sans doute encore une erreur qui a vieilli.

La prière véhicule une image puritaine quasi universelle, celle : d’une posture à genoux, le dos courbé, les mains jointes, les yeux fermés. Et cette posture est identifiée comme étant une attitude « fortement  spirituelle ».

Une posture charnelle serait par opposition, dans le fait d’entrer dans un bâtiment d’église sans enlever son chapeau ou en parlant fort pendant que d’autres prient.

 Or, discerner une posture charnelle d’une posture spirituelle ne se fait pas toujours aussi facilement.

Cela demande de laisser de côté tous les préjugés populaires qui sont devenus de véritables doxa.

L’opinion publique a cette habitude d’asseoir ses idées sur le paraitre plutôt que sur la vérité.

L’impiété est facile à voir lorsqu’une personne convoite ouvertement et sans retenue une autre personne ou un objet particulier.

Mais dans les assemblées, les rites sont là, plus pour masquer les véritables intentions, que par souci de plaire à Dieu.

Une personne qui vient prier souvent dans le bâtiment d’église passe pour être un pratiquant fidèle.

L’est-elle forcément ? Rien n’est moins sûr ; Sa « sainte posture » peut trahir d’autres intentions. On peut venir prier avec un cœur hautain, rempli d’arrogance et de haine en retenant les péchés d’une personne, par le refus de lui pardonner.

Les actes ritualisés servent très souvent (trop souvent) à cacher une posture charnelle.

Pour un catholique, venir à la messe avec un missel à la main est perçu comme une attitude juste. Pour un protestant, c’est la Bible qu’il aura pris systématiquement pour le culte du dimanche, qui lui donnera du crédit aux yeux des autres.

Ce qui est regrettable, c’est que ces  deux postures-là font figure de jugement. Un chrétien venant sans son livre saint sera vite catalogué de tiède, d’incrédule et même de païen.

La culture religieuse passe avant le vrai culte, voilà la vérité.

Le voile par exemple, qui est un signe de respect et de soumission de la femme par rapport à l’homme est une pratique régulière chez certains croyants. C’est même une pratique obligatoire dans certaines assemblées.

Cette dévotion au premier regard montre un respect. Ce respect est tout à l’honneur de la personne qui en fait usage.

Mais l’intention est-elle juste ? Car une fois le voile retiré, comment la personne se comporte-t-elle en société ? Quelle relation a-t-elle avec son entourage masculin ?

Ces questions sont fondamentales pour se rapprocher de la vérité.

C’est pour cela, que nous ne devons pas être prompts à juger d’une posture. Car comme je le disais dans d’autres messages, l’intention prime sur la démonstration.

C’est l’intention qui souille la posture.

Jésus-Christ le démontre sans cesse dans ses rencontres et ses paroles.

Lorsqu’il évoque les faux Christ et les faux prophètes dans leurs beaux habits propres et nettoyés qui font des prodiges et des miracles, il montre que cette posture est souillée parce qu’elle cache l’intention de nuire par la séduction. Ils ont cette fausse piété, parce qu’ils sont intérieurement, remplis d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. Ils paraissent justes aux yeux des hommes, mais, au dedans, ils sont pleins d'hypocrisie et d'iniquité.

Je discutais récemment avec un frère Congolais qui me disait : « Je refuse que les gens s’agenouillent devant moi pour que je prie pour eux. Je leur dis que je ne suis pas Dieu, mais un des leurs (car je fais référence à Apocalypse 22 :8).

Je leur dit alors de s’asseoir sur une chaise ou de se mettre debout pour la prière.  Et ce frère me demandait, si sa position était juste.».

Loin de le juger, je dis simplement, qu’il est très facile de tomber dans le dogmatisme, qui est de voir un verset comme un principe divin et ne plus en déroger. C’est ce que font habituellement les courants religieux et c’est ce qu’ils enseignent.

Et, Apocalypse 22 :8-9 peut justement servir si facilement à instaurer une doxa chrétienne : « Et quand j'eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. 9Mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service…Adore Dieu ».

 Tomber aux pieds de l’ange c’est évidemment s’agenouiller ou se prosterner.

Dans un premier temps, il est tout à fait juste de juger la posture de s’agenouiller comme une intention de soumission.

Et nous n’avons pas, c’est vrai, à  adorer n’importe quelle créature vivante ou morte en nous agenouillant ou en nous prosternant devant elle.

Et même plus, nous n’avons pas à nous soumettre à la volonté d’une autre personne, encore moins d’un autre esprit que celui de notre Seigneur Jésus-Christ. Il n’y a pas de supériorité ni d’infériorité dans le corps de Christ.

Mais là aussi, ne jugeons pas la posture. C’est l’intention qui est première. Si l’humilité est l’unique mobile de l’acte, il n’y a pas de mal à s’abaisser physiquement.

Je vais prendre un exemple dans un contexte complètement différent, un contexte historique fort.

Un évènement clés de notre Histoire nationale. Le roi des francs Clovis, en se faisant baptiser à Reims, en abaissant son front sous l’onction de l’évêque Rémi, montra moins une soumission au Christ, qu’une proclamation de la victoire du catholicisme en France. L’intention fut de voir davantage triompher une grande religion plutôt qu’une consécration personnelle. La robe blanche symbole de pureté et de grâce qu’a revêtu Clovis à la suite de son baptême avait un revers aux multiples stratégies politiques.

Et pour beaucoup d’historiens, la France est née à Noël 496, à partir de cette cérémonie : Une France catholique.

Pourquoi ai-je pris cet exemple ?

Parce qu’il sert surtout à mettre la lumière sur la posture comme instrument de pouvoir.

L’enjeu est la prise de pouvoir d’une religion. La génuflexion ici, a servi et sert toujours à prêter allégeance envers une religion.

Or, cette « posture sainte » ne devrait jamais servir des intérêts personnels religieux ou politiques, mais des intérêts altruistes (le besoin de l’autre qui devient mon besoin).

Détaillons cet intérêt altruiste :

Si j’ai mal agi envers mon frère en voulant me rendre supérieur à lui, le fait de m’agenouiller aura pour sens de m’humilier devant lui et de reconnaitre par mon humilité, la mauvaise posture que j’avais auparavant à son égard.

M’abaisser visera à rétablir une juste attitude de cœur. Et j’irai dans le sens de l’apôtre Paul quand il exhorte ses frères Éphésiens, ainsi : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ ».

L’attitude juste est celle qui est en cohérence avec un cœur  transparent et aimant.

Toute tradition doit être inspirée par le cœur et ne déboucher sur aucune posture meilleure qu’une autre.

 Paul dit aussi « que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. ».

Il ne s’agit pas ici d’adorer ou de vénérer les autres, mais de rétablir une égalité juste.

En voyant l’autre supérieur à nous-même, nous nous mettons volontairement dans une position inférieure afin de rétablir une relation juste et égalitaire. C’est pour ainsi dire le rôle d’une balance. Les deux plateaux n’étant pas à l’équilibre, je rajoute ou j’enlève du poids. S’agenouiller signifie alors : délester, ou ôter la charge qui est trop lourde.

Or, si nous faisons une loi comme beaucoup de religions de la Bible le font au sujet de la génuflexion, alors nous empêchons le disciple de mettre le comble à son amour.

Car toute volonté de rétablissement demande une liberté dans les actes.

Et Christ cherche à nous affranchir dans ce sens, afin que nous participions activement au rétablissement de la vérité. Que nous puissions exercer un amour fidèle et véritable, celui du fils ressuscité en nous.

Jésus ne nous a-t-il pas montré que laver les pieds de ses disciples était bon et juste quand notre cœur veut pardonner les fautes ?

Jésus s’est abaissé volontairement pour montrer l’état de son cœur.

Son intention était moins dans la démonstration d’un rite que dans l’expression d’aimer.

Il souhaitait une habitude de cœur plutôt qu’une coutume à respecter par dévotion.

Que fait Christ avec nos intentions qui ne sont pas bonnes ? Les laisse-t-il indéfiniment semer l’ivraie partout ?

Voilà ce qu’il fait :

Matthieu 23 :12 : « Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé ».

Ce qu’il dit il le fera, Jésus rétablira lui-même ce qui est juste, et de cette manière-là : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur » verset 11.

Jésus inverse les situations fausses. Il vient écraser la posture et la doxa fausses et impures qui consiste à s’élever soi-même.

Il commence par la montrer :

-ils disent et ne font pas,

-ils posent des fardeaux très lourds sur les autres,

-ils aiment être vu de leurs actes,

-ils ont des vêtements pour se démarquer,

-ils aiment les premières places,

-ils aiment être reconnu,

-ils cherchent à être appelé par un nom supérieur.

Avant de changer les choses, Jésus montre les mauvaises postures, il prévient, il avertit ceux qui ont de mauvaises intentions.

Puis, Christ vient glorifier non pas celui qui a la bonne posture mais celui qui s’abaisse volontairement, en cherchant le bien de l’autre en premier.

Maintenant, combien de croyants ont été envoyés en enfer par leurs frères simplement parce qu’on leur reprochait d’utiliser des symboles païens.

Je vais être direct, mais nombreuses et même incalculables sont les choses et les postures chez les chrétiens qui ont des origines païennes.

Mais la question est : le fait de les accepter (consciemment ou inconsciemment) fait-il de nous des païens ?

Si nous pensons que les choses et les postures ont leur importance, c’est que nous refusons de prendre en compte l’intention de chacun.

Comment pouvons-nous alors être serviteur de Christ ?

Celle ou celui qui passe son temps à juger les postures et les habitudes des uns et des autres, se juge lui-même et se condamne lui-même, parce qu’il met des lois difficiles à porter (qu’il ne porte pas lui-même) et qu’il tient par ce fait la grâce captive.

Il met des liens là où il n’y avait rien. Il met des chaînes là où la liberté de l’esprit s’exerçait.

Il aurait mieux valu pour cette personne qu’elle ne connaisse pas les dons de Dieu.

Le voile du temple s’est déchiré à la mort de Jésus. Le sens de ce phénomène miraculeux met un point final aux services du temple, comme il se faisait autrefois. Le temple n’est plus à l’extérieur mais à l’intérieur de l’homme. Les vêtements sacerdotaux, n’ont plus usage. Tout ce qui se montrait extérieurement par les prêtres se fait maintenant par l’intérieur, avec le cœur.

Par conséquent, revenir aux rites anciens, ceux d’Aaron avec ses postures et ses obligations ne fait que de se replacer sous une loi de malédiction. Christ nous a libérés de la malédiction, pourquoi alors y retourner ?

Alors soyons intègre, ne jugeons pas les habitudes des autres. Regardons comme Dieu regarde, au cœur. Les circoncis de la chair ne sont pas forcément circoncis de cœur. Pourtant, c’est ce dernier rituel que Dieu aime. Cette habitude cachée, voilée mais qui se révèle lorsqu’un proche est dans la difficulté ou la souffrance.

2023, ne sera pas une année de tout repos à ce sujet, et les occasions d’aider son prochain seront bien plus nombreuses qu’avant.

Amen