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Par Eric Ruiz
Aujourd’hui, c’est un jour de grande fête pour les chrétiens. Cette date est marquée en rouge dans leur calendrier pour fêter la Paque, alors que les festivités de la Paque juive ont déjà débuté le 5 avril au coucher du soleil. La majorité suive la doxa de leur courant religieux, et d’autres continuent à se poser des questions : Comment faire la cène ? Comment partager le repas du Seigneur ?
QUEL EXEMPLE PRENDRE ?
D’abord,
il n’y a aucun exemple à prendre dans les postures et les habitudes des
religions. Ces habitudes sont des erreurs qui ont vieillies.
Les actes rituels ont malheureusement toujours été plus recherchés que les bonnes intentions.
Lisons d’abord ce que Paul enseigne aux Corinthiens : 1 Corinthiens 11 :23-26 : « 23Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, 24et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. 25De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. 26Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne ».
D’abord, quand
Jésus a pris le pain pour le rompre et le manger ; et quand il a pris le
vin qui était à table pour le boire, il n’a pas pris une posture, une position
spéciale avec son corps, pour que cela soit répliquer par la suite ; il
n’a pas pris de même un pain différent ou fabriqué d’hostie, ou pris un vin
spécial pour cela. Il a pris ce qu’il y avait sur la table et qui servait de
repas. Le pain servait déjà de repas et le vin était déjà sur la table prêt à
être bu.
Tout s’est fait dans le moment, « pendant le repas, » sans artifice ni religiosité. Je le répète comme Marc 14 :18 : tout s’est fait « Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, »
Jésus ne
s’est pas réuni avec ses disciples spécialement pour faire ce rite. Ce n’est
pas non plus, lors d’un discours qu’il l’a fait, ni au milieu d’une explication
avec ses disciples, non, c’est durant un moment de la vie quotidienne. L’heure
était venue de dîner.
De plus, Jésus a partagé ce repas comme une fête, sachant que c’était son dernier repas.
Son exemple n’est pas anodin. Pour nous qui aimons Dieu, prenons les repas entre frères et sœurs comme s’ils étaient les uns après les autres, les derniers que nous prenons sur terre, mais en partageant toujours cette spontanéité, cette joie que le Saint-Esprit nous donne, dans la simplicité et le naturel ; la même ambiance chaleureuse que Jésus a créée autrefois.
Je m’arrête un moment pour reprendre les paroles de Paul qui semblent contraster avec la joie : « vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne ». Cette mort n’est pas triste, c’est la meilleure chose qui soit arrivé à l‘être humain, c’est son salut qu’il hérite par la résurrection de Jésus-Christ.
Ensuite, le fils de Dieu en prenant le pain et le vin ne met pas la lumière sur les aliments, mais il met l’accent sur l’intention qu’ils inspirent, le sens qu’ils montrent.
RAPPELONS-NOUS L’INTENTION PRINCIPALE
C’est je crois ce qu’il faut rappeler à toutes celles et ceux qui sont rassemblés autour de la table au nom du Seigneur. Qu’ils en prennent conscience et qu’ils mesurent l’extrême privilège qu’ils ont.
Si l'on se juge indigne à partager ce repas,
alors il vaut mieux se mettre en ordre auparavant.
Sans ce discernement la joie sera ternie, la fête gâchée, comme elle l’a
été par la traitrise de Judas Iscariote.
Discerner, signifie que nous devons voir Christ comme la tête.
Christ est la seule tête de notre corps, le seul roi sur nos vies
respectives et il est la seule tête, chef de l'église.
Le prédicateur, l’enseignant, les différents ministres de l'évangile ne
sont pas la tête, ils sont comme chacun : un des membres du corps.
Mais ce n’est pas tout :
-Jésus
compare le pain rompu à son corps brisé.
Il nous
invite à manger ce pain comme s’il était son propre corps.
C’est son corps sacrifié qui doit devenir
à la fin le nôtre.
Car notre
ancien corps devrait être mort. Tout ce qui nous rapporte à lui, à cette vielle
nature (la chair, ses désirs, ses passions) ne devraient plus être l’objet de
nos pensées.
Sinon, comme le dit l’apôtre Paul, nous prenons un jugement contre nous-même, puisqu’en glorifiant notre corps nous renions notre foi en montrant un faux sacrifice.
-Jésus,
après cela, affirme que la coupe
contenant le vin est la
nouvelle alliance en son sang, qui est répandu pour nous.
Cette
alliance doit nous réjouir au plus haut point, car nous ressemblons à Christ
lorsque
notre sang coule pour lui.
À quel
moment pouvons-nous discerner que son sang coule véritablement pour lui et dans
nos veines ?
Eh bien, quand nous avons sacrifié notre vie pour les autres, pour nos frères ; car en le faisant c’est pour lui, Christ, que nous le faisons.
Pour savoir si c’est son sang qui coule dans nos veines, posons-nous une question fondamentale : « Voyons nous réellement chaque être proche de nous comme plus grand que soi ? ». Si oui, c’est que notre humilité est présente, notre unité est réelle.
S’EXAMINER SOI-MEME
Là aussi,
avons-nous de bonnes intentions louables et profondes ?
Si oui, toutes celles et ceux qui ont à cœur de servir notre Seigneur de tout leur cœur et de toute leur âme sont dignes de boire le vin et de manger le pain de la table, bref de communier avec les autres.
La prière faite
est la même que lorsque Jésus à rendue grâce.
Elle
inclue évidemment chaque personne autour de la table y compris notre Seigneur
Jésus et notre Père céleste, puisque le but est de faire UN tous ensemble uni
avec le même cœur et la même âme.
LA PREPARATION AU REPAS
Mais
auparavant Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Ce qui signifie, que tous
celles et ceux qui sont assemblées ont pardonné les fautes les uns aux autres.
Ils ont logiquement demandé pardon à ceux qu’ils ont offensés et pardonnés à
ceux qui les ont blessés ; et ce pardon mutuel est évidemment dans le but
de voir clair dans son engagement avec notre Seigneur. Car le pardon ouvre les yeux du cœur.
Par
conséquent nous pouvons aussi, concrètement laver les pieds de celles et ceux à
qui nous pardonnons les fautes et que ces personnes aussi le fasse pour nous et
pour les autres.
Cet acte
concret servira de mémoire et montrera notre cohérence : l’amour de Christ
qui est réellement devenu le nôtre.
Là aussi,
ne lavons pas les pieds des autres si nous gardons des griefs, ou des rancunes.
Ne soyons pas comme les hypocrites qui aiment multiplier les actes rituels plus
que la vérité.
Apocalypse
22 :14 : « Heureux ceux qui
lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les
portes dans la ville! 15Dehors
les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et
quiconque aime et pratique le mensonge! »
Vous voyez ici, les chiens sont des êtres humains, mais qui
ont gardé l’animal en eux. Ceux-là n’ont pas lavé leur vêtement saint, ils sont
par conséquent jetés dehors en premier.
Devons-nous les discerner nous-mêmes ? Non, pour les
impudiques, les meurtriers, les idolâtres, c’est le contexte et Dieu qui feront
le nécessaire pour les écarter de la communion.
QUAND PRENDRE LA CENE DU SEIGNEUR ?
En fait, Jésus a pris ce repas le soir de la Pâque juive, la veille d’être
livré.
Mais il n'y a aucune obligation de le faire le soir ou lors d’une fête
programmée.
Le repas du Seigneur, n’est pas forcément un souper, ou le repas de la Paque inscrite dans le calendrier. C’est un désir partagé. Cet agape doit naitre d’un désir naturel lorsque les croyants se retrouvent assemblés ;
Mais il arrivera un moment où ce que dit Paul aux Corinthiens prendra fin. « 26 toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne » ?
La question est : quand sera-t-il venu ? Quand cesserons-nous de manger le pain et de boire cette coupe en annonçant sa mort ?
Christ sera revenu quand nous seront devenus le corps de Christ, parce que nous serons
alors, des témoins fidèles et véritables.
Ce moment est glorieux, car nous pourrons affirmer que : Le corps de Christ n’est plus parmi nous, il est maintenant en nous.
Renouveler l'alliance faite en son sang se fait donc naturellement en chérissant
le caractère de Dieu : l’agneau.
Donc, louer Dieu pour célébrer le fait que nous sommes une nouvelle
créature se fait lorsque nous avons entre frères et sœurs le désir de nous
rassembler autour d’un repas.
C’est alors une véritable louange. C’est ce que Dieu aime le plus. Et ce
désir provient du cœur. Car, c’est le Saint-Esprit qui met à cœur, qui donne le
vouloir et le faire, qui éveille le désir en chacun.
Donc, ne retombons pas dans une loi qui instaure encore de nouvelles
coutumes. C’est au Saint-Esprit de le faire quand il le souhaite.
Prions plutôt pour qu’il nous inspire le bon moment.
Jésus a confessé « J'ai désiré vivement manger cette Pâque
avec vous, avant de souffrir ».
Notre Père connait l’avenir, c’est lui qui verra
notamment pointer une persécution ou une épreuve prochaine.
Et pour la surmonter rien de mieux que de se fortifier en mangeant et en
buvant ensemble sa coupe ; car cette célébration c’est celui de notre
nouveau corps et de notre nouveau sang, celui de notre Seigneur Jésus-Christ.
Mais sans oublier de toujours s’examiner soi-même (« Heureux
ceux qui lavent leurs robes »)
Tout ce qui est mauvais en nous a été jeté dehors, (l’impudicité, l’idolâtrie, les
envies de meurtres, de haine…) Sinon là aussi notre nouveau corps est une lubie
et le sang de Jésus qui coule dans nos veines, une fable.
LA NOUVELLE PAQUE
Comment expliquer que le Seigneur ne communie plus dans les églises bâtiments. Il
a été mis dehors. Ces croyants-là ne communient qu’avec un rituel, ils
ont chassé la vie, la vérité, leur temple est vide. La preuve étant que dans l’Église
de Laodicée, (la dernière des sept Église de l’Apocalypse) il frappe à la porte
des maisons. Il attend que quelqu’un l’entende et vienne lui ouvrir la porte. Il
va maintenant au domicile des croyants pour souper avec ceux qui lui
ouvrent leur porte (Apocalypse 3 : 20)…cette porte, c’est la porte de leur cœur.
La personne qui reçoit Jésus n’est plus cette personne qui annonçait la mort du Seigneur en célébrant la cène ou l’agneau immolé avec la Paque.
Cette personne a changé, elle a évolué, elle a persévéré dans la foi et la vérité. Elle célèbre maintenant une nouvelle cène, une nouvelle Paque très différente : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, » (Apocalypse 3 :21).
Parce
qu’elle a reçu le corps du Seigneur et que son sang est en en elle. Cette personne s’est nourrit complètement de lui et elle est devenue
comme lui. Elle est le corps du Seigneur.
Ce que je dis là, n’est pas une déduction, je ne le dis pas de moi-même, Jean l’apôtre relate les paroles de Jésus qui furent à l’époque, un objet de scandales chez les disciples. Cela créa une division. Et beaucoup quittèrent Jésus.
Jean 6 :54 :« Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le
ressusciterai au dernier jour …56 Celui qui mange ma chair et qui
boit mon sang demeure en moi, et je
demeure en lui. 57 ainsi celui qui me mange vivra par
moi ».
« vivra par moi », au passage ce fameux petit mot « par », c’est le grec dia qui se traduit en français par : à travers, pour, en, dans… Cela traduit plus une fusion qu’une intention. (Celui qui me mange vivra dans moi, à travers moi).
Maintenant quel sens accordé à ce verset 16 du chapitre 22 de l’Évangile de Luc où Jésus dit :
« car, je vous le dis, je ne la mangerai plus,
la Paque, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu » ?
Ou ce verset 18 : « car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu » ?
Combien de croyants (moi le premier) ont pensé manger la Paque avec
Jésus, dans le ciel, après notre résurrection, dans un autre lieu, une autre
dimension spirituelle que sur terre. Mais « Que celui qui a des oreilles entende
ce que l'Esprit dit aux Églises! » :
« le royaume de Dieu », c’est le disciple accompli, c’est ce disciple possédant le corps et le sang de notre Seigneur. Et là, la Pâque est prise avec Jésus lorsqu’on partage le repas avec d’autres frères accomplis en Christ (des témoins fidèles et véritables).
« Car
le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la
paix et la joie, par le Saint-Esprit. » (Romains 14:17).
Paul a compétemment conscience que c’est bien le
Saint-Esprit, qui ayant fait son tabernacle en nous, forment le royaume de Dieu.
L’âme régénérée par l’Esprit, c’est le royaume de
Dieu. Ce royaume n’est pas dans le rituel de manger et de boire. Le royaume, c’est l’agneau.
Et cet agneau est d’autant plus glorieux qu’il possède
en lui le caractère du Père sur son trône.
Et cet agneau, ce caractère est l’offrande que Dieu
donne à ses fidèles serviteurs.
Ce caractère constitué, comme nous le dit l’apôtre Paul, de justice de paix et de la joie du Seigneur.
-Pour
conclure, je dirai que le pain ne représente pas le corps de notre Seigneur. Vous
aurez beau prier pour qu’il se passe un miracle, le pain reste du pain et le
vin du vin. Le pain : c’est notre nouveau corps. Le vin ne représente pas
son sang, c’est le nôtre devenu nouveau aussi par la réalité de l’alliance que
nous sommes et nous démontrons alors.
Le repas du Seigneur sert à célébrer cette seconde étape qui (n’est plus cette première étape : la mort de Christ) mais cette ultime étape : ce que nous sommes devenus grâce à Jésus-Christ : Christ lui-même.
La Paque, le repas du
Seigneur c’est notre célébration, si nous sommes devenus cette nouvelle
créature. Dieu a établi cette alliance de toute éternité. Et il a décidé
qu’elle se célébrerait lui en nous.
Amen !
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