dimanche 31 décembre 2023

LES INDULGENCES NE SONT-ELLES PAS DE RETOUR ?

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Par Eric Ruiz

 

La notion d'indulgence existe depuis longtemps dans l'Église.  Je ne parle pas de l’indulgence comme étant le cœur du disciple, qui aime réduire les dettes de son prochain et l’aider même s’il lui veut du mal ; et qui pardonne mille fois les fautes.

Cependant, la question se pose de savoir ce qu'elle implique réellement cette indulgence en tant que rite religieux catholique. "Une indulgence est une rémission totale ou partielle des peines temporelles dues aux péchés, accordée, par l’Église".

Dans l’Église catholique cette pratique de rémission se faisait par de bonnes œuvres (ce sont des actes religieux tels que des confessions, des prières, un pèlerinage, une mortification, des dons d’argents).

Avec l’indulgence, on se blanchit à bon compte on ordonne des messes, on fait des donations au clergé et on met en scène la charité aux pauvres. Le tour est joué, les compteurs sont remis à zéro. La fois suivante, le montant de l’indulgence sera plus élevé  et l’on rentre ainsi dans ce fameux commerce des indulgences.

Comme je le disais dans mon précédent message : quand « la clé de la science de Dieu est enlevée », c’est l’entrée du royaume qui se ferme (Luc 11 :52).

Et ici ce ne sont rien que des principes divinatoires, relevant de la magie qui change la vérité en mensonges. Les docteurs de la loi se sont octroyés les clés de Pierre pour délier dans les cieux ceux qui font les péchés. Ils ont inventé une doctrine pour se rendre encore plus importants.

En gros, on rachète comme par magie ses fautes en parties ou totalement en vue de son salut par des œuvres de plus en plus importantes ou couteuses.

Le moine allemand Martin Luther s’en est indigné au XVème siècle ; il a protesté auprès du pape d’où le nouveau mouvement  religieux qui s’en est créé : le protestantisme.

Mais l’indulgence a-t-elle vraiment disparue des pratiques des églises devenues réformées depuis et qui ont pris le nom de « Réformées » ? ou bien l’indulgence est-elle dissimulée autre part ?

Les religions n’ont jamais rien inventées de nouveau. Depuis les premières civilisations Babyloniennes elles changent de nom, de doctrine, de façon de faire mais elles ont le même fonds de commerce. Elles sont vomissables, car elles se sont renouvelées en apparence en dissimulant, en mentant sur leurs agissements.

Nous savons d’où proviennent ces mensonges, cette dissimilation : d’une armée céleste déchue et satanique.

 

De nos jours, nombreux sont les sermons qui affirment que nos péchés sont effacés et que notre dette est payée gratuitement par Jésus-Christ mort sur la croix ;  Et que seule la foi sauve.

Oui d’accord la foi sauve… Or d’une façon tout à fait contradictoire, les offrandes faites à Dieu montreraient notre niveau de chrétienté, qui est notre bon vouloir et notre générosité en retour à faire le bien. Un don d’argent ou de bonnes œuvres sont alors comme une espèce de faire-valoir.

La question est : les indulgences ne se sont-elles pas dissimulées dans les offrandes (sous formes de dons d’argent de plus en plus importants et dans de bonnes œuvres de plus en plus nombreuses) ? Toutes ces offrandes n’ont-elles pas le même but que les indulgences : ôter régulièrement le poids de culpabilité de nos fautes ? Et rembourser encore des dettes (comme la dîme qui est devenue une dette envers Dieu) ?

 

Dans la réalité, nous avons à faire là, à de la magie !

 

La religion a ce don naturel de faire croire que des pratiques n’existent plus. Elle montre donc qu’elles ont disparues comme un prestidigitateur le ferait. Elle fixe l’attention sur la main vide, alors que l’autre main est en train de manipuler l’objet.

On vous présente alors un retour à une saine doctrine en ayant simplement fait un tour de passe-passe. Vos yeux ne voient plus l’indulgence comme elle vous était présentée mais elle est dans la réalité toujours là sous une autre forme.

 

L’indulgence a partout changé son statut par les excès qu’elle produit.

Aujourd’hui le mot indulgence traduit si bien notre société, qui manifeste cette attitude permissive en excusant sans punir, une société qui n’est pas sévère ou qui punit avec peu de sévérité ; ou encore qui annonce une peine fictive. Avant même de recevoir sa peine, le condamné est remis de ses dettes. Il devait 10.000 euros ; Or, il n’est plus solvable, il devait avoir 3 ans de prison, il n’en fera qu’une seule et encore elle sera en sursis. Bref de 3 ans il n’aura plus rien. Qu’elle progrès ! Qu’elle indulgence ! Ou plutôt qu’elle permissivité et qu’elle lâcheté sociale !

À tous les niveaux, la société occidentale se fissure et se délétère.

Et l’indulgence face aux peines non faites est un terrible constat de ruine.

La religion n’étant qu’un simple reflet de notre société progressiste, il parait alors évident qu’elle suit le même chemin du chaos.

Voilà aussi comment est perçu le seul Dieu ; comme un Dieu qui est devenu grâce au sacrifice de Jésus-Christ beaucoup plus indulgent qu’avant.

En clair, disons-le : pécher n’est plus aussi culpabilisant qu’avant. Nous avons un avocat auprès du Père.

Ce verset est mis à toutes les sauces : « Mes petits-enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » (1Jean 1 :2) » La deuxième partie importante bien sûr, est venue cachée la première.

La première partie est le but de la lettre de Jean, elle insiste sur le fait de ne pas pécher, ne pas être laxiste avec le péché (comme de pratiquer des prières ou d’émettre des dons ou de faire des indulgences avec le péché).

Aujourd’hui la religion nous dit que Dieu a expié nos fautes, et que Jésus a rempli toutes les conditions. Alors ce que dit Jean ensuite passe très loin au-dessus des têtes : garder ses commandements ; ne pas haïr son frère… les yeux continuent à ne voir que l’expiation effacée, que la faute disparue.

 

Vous voyez la Bible permet tout et je le dis sans ironie aucune. La Bible permet de se consacrer dans la crainte de notre Seigneur comme elle permet aussi de se laisser aller à croire à un Dieu finalement très souple et compatissant sur nos péchés qui se fera avocat pour nous quel que soit nos agissement puisque nous sommes devenus enfant de Dieu.

L’épée de la justice de Dieu, sa fureur ne serait que pour les incroyants et les criminels ?

Les fléaux qui sont décrits dans le livre de l’Apocalypse seraient uniquement pour eux.

Mais, penser que Babylone n’est pas Jérusalem, est-ce la vérité ?

Quand on commence à mettre de l’eau dans son vin, tout perd de sa saveur et  surtout cela montre que la dissimulation est son propre caractère, celui de l’impie ; et que l’on sera très indulgent sur ses fautes commises.

 

Allons plus loin pour comprendre les stratégies que le diable emploie pour nous rendre très indulgent sur nos fautes commises.

Je voudrais prendre l’exemple de deux passages d’un même livre de la Bible. Il se situe dans le livre de Daniel, tous d’eux au chapitre 5 : lisons d’abord le verset 17 :

« Daniel répondit en présence du roi: Garde tes dons, et accorde à un autre tes présents; ». Précisons que le contexte est que le roi de Babylone, Belschatsar tient à payer Daniel pour l’interprétation de sa vision à son égard.

Lisons maintenant le verset 29 qui est lui complètement différent : « Aussitôt Belschatsar donna des ordres, et l'on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d'or, et on publia qu'il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume ».

Grande question : Daniel a-t-il renié son engagement à ne rien recevoir du roi ?

Avant de répondre, je sais qu’aujourd’hui dans la chrétienté, on prendra plutôt le verset 29 pour expliquer que Dieu nous met aux places d’honneur si nous sommes fidèles et que la récompense de cette fidélité sera notre abondance, une richesse qui rendra jaloux notre prochain. Dans d’autres milieux chrétiens, une élite seulement dissimulera cette connaissance pour elle-même.  En disant que c’est une récompense de prophète donc de dirigeant. Et que, si les dirigeants d’Église sont riches : c’est parce qu’ils fréquentent comme Daniel des rois et arrivent à convertir des personnes illustres, à la foi en Dieu.

 

Moi, je crois surtout que la fidélité de Daniel n’a pas été brisée. Daniel a toujours eu ce désir dans son cœur de ne pas recevoir d’argent, ni de faveur pour toute parole qu’il reçoit de Dieu. Il a reçu gratuitement, il donne gratuitement. Mais, il recevra quand même malgré lui des cadeaux qu’il ne peut refuser du roi.

La preuve dans ces mots : « Belschatsar donna des ordres, et l'on revêtit Daniel…».

Par contre, cela n’est pas aussi dit dans le texte biblique, mais cela parait évident que Daniel donnera tout ce qu’il peut donner au malheureux, aux pauvres.

Pourquoi ? Parce que l’esprit de Dieu en lui comme en nous produit ce même fruit ; et si vous voulez une autre confirmation, parce qu’il a dit à Nebucadnestar pour une de ces visions : « mets un terme à tes péchés en pratiquant la justice, et à tes iniquités en usant de compassion envers les malheureux, et ton bonheur pourra se prolonger. » (Daniel 4 :27)

Cette parole de sagesse pensez-vous qu’elle est destinée uniquement au roi de Babylone ?

C’est une parole de sagesse pour tout être humain habitant de la terre. Et Daniel porteur de cette parole met la sagesse en pratique. Il n’est pas dans la dissimulation.

Celui qui est dans la dissimulation se réjouit du verset 29, parce que cela confirme ce qu’il pratique et aime dans son cœur. Dans un premier temps il refusera les honneurs et l’argent qui vont avec (comme pour montrer son désintéressement) mais dans un deuxième temps il acceptera tout comme un don du Seigneur.

« Oh (dira-t-il certainement), je n’ai pas accepté, c’est lui qui a insisté pour que je prenne son argent, je ne voulais pas l’offenser en refusant ».

Je le sais bien, je connais aussi cette parole de Jésus qui dit : si on vous donne un verre d’eau le donateur recevra sa récompense. Et donc, accepter ce verre d’eau c’est permettre que le donateur soit bénit.

 

Mais l’esprit de dissimulation possède plus d’un tour dans son sac. Cet esprit vous conduira sur un chemin où par réflexe vous dissimulerez ce que vous faites de tous ces dons.

Et vous en aurez bonne conscience, parce qu’il n’est rien dit au sujet de ce que Daniel a fait de ses dons.

De même il n’est rien dit explicitement de ce que Jésus faisait avec l’argent de la caisse.

Nous avons à faire à un esprit de dissimulation fort ; et cet esprit SE NOURRIT de la parole de Dieu.

Ce qui signifie que chacun trouvera dans les textes bibliques de quoi se déculpabiliser.

 Et nous en arrivons au thème de mon message : Chacun y trouvera ses propres indulgences. C’est-à-dire qu’il trouvera de quoi se déculpabiliser de ses fautes. Et oui pour un dissimulateur : « Tout concours ensemble au mal de celui qui cache ses fautes croyant effacer ses péchés ».

 

Alors il y a aussi une confusion entre l’indulgence, le pardon, et l’expiation

Car bien-sûr, nous disciples nous pardonnons les fautes de ceux qui nous offensent. Oui nous sommes indulgents, dans le sens où nous ne maudissons pas, ne revendiquons pas la vengeance, ne réclamons pas justice à outrance. Nous ne cherchons pas les procès ; Mais pardonnez, et expier sont bien deux choses totalement différentes.

Chacun doit expier ses fautes, c’est valable pour n’importe qui. Lui pardonner ne fera jamais racheter ses fautes et éviter le châtiment.

Je le redis : pardonner, c’est exercer la juste indulgence, car elle permet surtout à celui qui a commis des fautes d’être délier de cet esprit d’aveuglement, de déni, pour que le fautif puisse s’en repentir ; car seule la repentance efface les fautes et seul Dieu ensuite vous purifie.

 

Maintenant, prenons le cas du roi David. Lorsqu’il a été par satan séduit pour faire le dénombrement de son peuple, David s’est repenti de ses fautes, il a été même jusqu’à préférer qu’il soit punit lui-seul. Face à cette humilité. l’Éternel Dieu a eu de l’indulgence envers lui et pour cela il lui a proposé un choix de châtiment parmi trois châtiments possible.  En fait Dieu n’efface pas le châtiment ; par contre, il le réduit et surtout il nous prévient qu’il va arriver et sous qu’elle forme. C’est à nous croyant de nous en préserver à temps, en nous repentant, en déchirant nos cœurs, en brisant notre esprit. Car la grâce s’exerce selon la justice de Dieu. Mais elle ne change pas sa justice. La grâce était déjà dans la loi comme la loi dans la grâce. 

Et Adam et Ève en désobéissant méritaient la mort. Or Dieu les a pardonné et en versant le sang d’un animal, Dieu a gracié Adam et Ève en les recouvrant de peau. Dieu par le sang a amoindri la faute ; Adam devra travailler durement et Ève accouchera dans la douleur. La punition est restée malgré tout, mais ils ont échappé à la mort.

 

La grâce par Jésus-Christ est venue accomplir ce qui manquait, et effacer toutes les fautes, mais avec un commandement en retour, de ne plus se complaire dans le péché.

Alors pardonnez, oui, mais pourquoi ?

Parce qu’il doit y avoir pour une brebis qui se repend beaucoup plus de joie que de voir ses propres affaires réussir et être bénies.

 

Je finirais ce message sur une autre confusion que la dissimulation religieuse entraine avec elle : c’est de confondre avoir de l’indulgence et avoir de la complaisance.

Dans les assemblées religieuses il y a plus de complaisance que d’indulgence.

La complaisance : c’est l’action de vouloir plaire à l’autre, le désir de lui rendre service, d’être plein de bonté et de gentillesse à son égard : mais attention, elle n’est autre qu’une stratégie envers celui à qui on veut complaire. Le complaisant crée un rapport de courtisan et en cherche des bénéfices. Le paradoxe de la complaisance implique que la relation entre les personnes passe au second plan, qu’elle tend même à s’effacer au profit du bénéfice attendu.

Alors là où l’on croit voir de l’indulgence se manifeste de la complaisance. Là où on agit bien envers l’autre, il y a comme un bénéfice que l’on convoite. On a intérêt à être complaisant si l’on veut obtenir notre but.

Dire cela ce n’est pas dire du mal de tout. Il faut montrer les ténèbres pour s’en séparer. La complaisance n’entraine qu’un caractère qui se satisfait de la facilité, de la faiblesse, de la mollesse et pour finir fait l’éloge de la paresse spirituelle.

Lorsque nous réalisons cela nous devons remonter la chaîne du mal jusqu’à réaliser que les indulgences religieuses ont pénétré nos cœurs.

Chassons cet esprit menteur d’indulgence responsable de tellement de malheur. Repentez-vous alors et manifestez la justice divine.

L’indulgence fait amasser des trésors pour soi-même comme le dit la parabole de Jésus. C’est dire à son âme (Luc 12 :19) « Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi » Cette fausse sécurité causera sa propre perte. 

Amen

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