dimanche 9 octobre 2016

MENTIR EST-IL COMPATIBLE AVEC LA CRAINTE DE DIEU ?

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Par Eric Ruiz


Exode 1 : 14-21

" Le roi d'Egypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux, nommées l'une Schiphra, et l'autre Pua. Il leur dit: Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c'est un garçon, faites-le mourir; si c'est une fille, laissez-la vivre. Mais les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent point ce que leur avait dit le roi d'Egypte; elles laissèrent vivre les enfants. Le roi d'Egypte appela les sages-femmes, et leur dit: Pourquoi avez-vous agi ainsi, et avez-vous laissé vivre les enfants? Les sages-femmes répondirent à Pharaon: C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes; elles sont vigoureuses et elles accouchent avant l'arrivée de la sage-femme. Dieu fit du bien aux sages-femmes; et le peuple multiplia et devint très nombreux. Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leurs maisons. "


Je ne pense pas sincèrement que dans les Eglises beaucoup de prédicateurs prêchent sur ce passage.
Ou alors sans relever la chose principale qui devrait faire bondir plus d’un croyant.

Avez-vous remarqué ?

Il y a une énorme contradiction dans ce que vivent les sages-femmes, ici.
D’un côté elles montrent qu’elles craignent Dieu et lui obéissent en désobéissant à l’ordre de Pharaon ; celui de tuer les enfants mâles d’Israël; mais d’un autre côté, elles désobéissent au  9ème commandement de Dieu : " tu ne porteras pas de faux témoignage" ; et chose incroyable ces femmes voient leurs maisons prospérer, elles sont bénies par Dieu.

Croyez-vous sincèrement que les sages-femmes ne mentent pas quand elles répondent à Pharaon :
" les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes; elles sont vigoureuses et elles accouchent avant l'arrivée de la sage-femme. " ?

La réponse est un peu facile, même très ironique, bref elles mentent bien-sûr effrontément et Pharaon n’est pas dupe.
Bien-sûr certains enfants naissent prématurément sans sage-femme, mais de là à ce que toutes les femmes des Hébreux aient des naissances sans assistance ?
Il ne faut pas exagérer !
Pharaon se doute qu’il y a une part de vérité et une grande part de mensonge.

Au vu de la croissance impressionnante du peuple hébreu, on se doute que non seulement elles accouchent les femmes hébreux, mais en plus, je suis certain qu’elles prennent bien garde de leur dire de cacher leurs nouveau-nés garçons.

Alors pourquoi un tel passage est-il relaté dans la Bible ?
Que cherche à nous montrer le Seigneur ?
Une contradiction ?  
Ou une erreur de traduction ?
Ou alors un péché qui n’en était pas un ?
Ou peut-être un verset oublié, qui nous aurait dit que les sages femmes avaient fait un holocauste, un sacrifice pour racheter ce péché, ou  alors qu’elles ont reçu un châtiment divin ?

Car au bout du compte on a dans ce récit rien de convainquant.
Si : nous avons au lieu de cela, des détails qui semblent inutiles : le nom des deux sages-femmes Schiphra, et  Pua. On aurait pu s’en passer.
Eh bien non !
Schiphra, et Pua, signifient en hébreu : belle et splendide. On comprend que c’est leur cœur qui possède ces qualités.
Schiphra, et Pua ont permis par leurs actions au peuple hébreu de se multiplier et de devenir très nombreux.

Mais il y a cet ombre au tableau. 
Cette réplique faite à Pharaon qui fait décidément tâche. 
Pourquoi mentent-elles, surtout qu’il est dit qu’elles craignent Dieu pas une fois mais à deux reprises. Et que, grâce à cette crainte, Dieu les a fait prospérer ?
Lisons !
" Mais les sages-femmes craignirent Dieu… Dieu fit du bien aux sages-femmes; et …. Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leurs maisons ".

Alors quoi Schiphra et Pua sont belles et splendides, malgré qu’elles soient  toutes les deux menteuses ?
MENTIR EST-IL COMPATIBLE AVEC LA CRAINTE DE DIEU?
Ça ne tient pas debout vous en conviendrez.

Dieu aime la Vérité et il hait le mensonge.
Peut-être qu’il y a alors des pieux mensonges ? (mais là on retombe dans la religion)

Ah ça y est, eurêka, j’ai trouvé !
En ce temps-là il n’y avait pas de loi. Moise n’était pas encore né, il n’avait pas encore reçu les tables de la loi des 10 commandements de la part de Dieu ?
On pouvait donc mentir sans être inquiété des conséquences néfastes, sans être puni par Dieu, puisqu’on était sous une autre dispensation.

Ah ! Mais qu’est-ce que je dis ?
Non : puisque Job qui vivait bien avant Moïse savait, lui aussi, que la tromperie était péché contre Dieu : (Job 31:5-6) " Si j’ai marché dans le mensonge, si mon pied a couru vers la fraude, que Dieu me pèse dans des balances justes, et il reconnaîtra mon intégrité ! ".

Continuons en remontant encore plus loin dans le temps :
Pourquoi Adam et Ève se cachaient-ils dans le jardin et éprouvaient-ils de la honte ?
Ne serait-ce pas à cause de leur désobéissance ?
Et pourquoi cherchaient-ils à dissimuler cette désobéissance par un mensonge ? Adam qui dit : "  la femme que tu as mise à mes côtés m’a donné de l’arbre et j’en ai mangé, "  Ève qui répond : " le serpent m’a séduite et j’en ai mangé ".

Ce qu’ils disent là, est à moitié vrai et à moitié faux. Ils cherchent tous deux en fait à dissimuler leur faute, à se disculper en la rejetant ; l’une sur Eve et l’autre sur le serpent.
Cette manière d’agir, c’est déjà mentir. Ce péché était déjà mis en évidence là !
Et ils en ont subi les conséquences comme nous en subissons nous aussi, aujourd’hui les effets.

Décidément ce passage du premier chapitre du livre d’Exode est un sérieux problème !

Alors, on va faire les choses différemment, posons le problème autrement.

·         Avec Schiphra, et Pua : Y-a-t-il de la dissimulation ?
·         Ces femmes ont-elles intérêt à mentir pour garder ou pour conserver leurs privilèges ?
·         Ont-elles besoin du mensonge pour cacher leurs vraies intentions, qui seraient peut-être mauvaises ?
·         Sont-elles hypocrites, prêtes à inventer une histoire pour dissimuler une chose honteuse ?

Mais quand on y regarde bien, il n’y a rien de tout cela.

Dieu ne cesse de regarder au cœur. Notre Dieu aime la profondeur et non la superficialité. Il aime ne l’oublions jamais, l’amour sacrificiel.

Ici, la profondeur de ces femmes : c’est qu’elles ont risqué leur vie pour le peuple de Dieu.
Et elles se sont appliquées dans leur travail de sages-femmes à mettre au monde tous les enfants mâles, au péril de leur vie, en les mettant ensuite en sécurité et en faisant tout ce qu’elles pouvaient pour qu’aucun d’eux ne périssent. Tout pour éviter les fausses couches. Tout pour éviter les complications. Quel beau cœur, quel cœur splendide, n’est-ce pas pour Schiphra, et Pua ? (et là on peut le dire leur nom à chacune prend tout son sens)

C’est l’apôtre Pierre qui, en fin de compte, va nous rappeler l’essentiel :
Lisons 1 Pierre 4 :8

" Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés ".

Je crois que c’est un péché de mentir, et qu’il n’y a pas de petits et de grands mensonges, comme il n’y a pas de petits et de grands péchés.
Mais je crois que c’est un péché beaucoup plus grand que de ne pas exercer l’amour divin, la charité.

Je ne pense pas vous apprendre grand-chose en disant cela, à vous biens-aimés du Seigneur, vous, qui avez lavé vos cœurs, pour que le Seigneur vous purifie.
Je sais qu’en vous-mêmes le Saint-Esprit acquiesce.
Mais la Vérité c’est aussi de replacer le mensonge à sa place.
Et de replacer les vrais menteurs à leur place.
L’amour remplace  tous les beaux discours et tous les gestes religieux aussi nombreux soient-ils.
Dieu prend plus plaisir aux sacrifices qu’aux holocaustes et cela depuis le début. Il EST comme cela ; non pas depuis la loi de Moise, non, depuis toujours car il "EST". Son nom est : " je suis".

Par conséquent, le péché de ces deux femmes courageuses et méritantes a été recouvert, entièrement recouvert par toutes les actions d’amour et de sacrifices qu’elles ont faites auparavant. (voilà ce que veut nous faire comprendre le Seigneur avec ce passage troublant d’Exode 1).

Attention, je ne cherche surtout pas à minimiser leur mensonge, ou à trouver des excuses à leur faute ; mais comme Dieu insiste, moi aussi j’insiste sur leur crainte, la crainte de Dieu.
La crainte de Dieu, c’est leur amour pour le Seigneur qui les pousse à ne pas regarder au temps passé, à la fatigue occasionnée, ou à la dépense d’énergie pour leurs frères et sœurs.

Avez-vous réalisé : Deux sages-femmes seulement pour un peuple aussi nombreux ?
Deux sages-femmes pour tout Israël, resté en Egypte !
Quand je pense qu’en France les hôpitaux se mettent en grève avec des conditions de travail qui sont peut-être difficiles, mais qui n’ont rien à voir avec les conditions de ces femmes!
Elles, elles ont vraiment de quoi se plaindre d’être exploitées, mais tout Israël l’était déjà par le roi d’Egypte.
Elles ne viennent pas non plus revendiquer quoi que ce soit devant Pharaon. Non, elles décident et c’est tout à leur honneur, de mettre l’accent sur la vigueur, la force et l’énergie d’un peuple qu’elles admirent et qu’à l’évidence elles aiment.

Ce qui me fait dire qu’Adam aurait pu ou aurait dû confesser autre chose à Dieu.
Il aurait dû couvrir la faute d'Ève, plutôt que de chercher à se dédouaner.
En disant par exemple :
"C’est moi qui ai désobéi !
J’ai laissé lâchement le serpent pénétrer dans le jardin puis j’ai laissé lâchement Eve désobéir et pour finir j’ai aussi pris de l’arbre. C’est à moi et à moi seul qu’incombe ces fautes et pas à Ève sur qui je devais aussi veiller et prendre soin.
Seigneur fait tomber sur moi et moi-seul le châtiment que je mérite ! "

En disant cela, je suis certain qu’Adam aurait touché le cœur de Dieu, ne croyez-vous pas ?

Le roi David avait ce cœur, lui, quand il a péché en faisant le dénombrement du peuple.  Et plutôt que de remettre sa faute sur Satan, ou sur son peuple, il a demandé et même supplié Yahvé de le punir, de le châtier lui et lui seul.


Donc concrètement, si vous êtes (même malgré vous) amené à mentir, n’en faites pas une maladie.
Ne soyez pas attristé pendant plusieurs jours au point de vous morfondre sur vous-même mais regardez plutôt à tout le bien que vous avez fait aux autres par amour.

Pourquoi je vous dis cela ?

Car tout est parti d’une sœur qui m’a confessé son péché : celui d’avoir menti à son propre fils mais pas dans un but mauvais, dans le seul but de lui épargner un désagrément, quelque chose de pénible. Le mobile de son acte a été l’amour et non l’intention de tromper.
Que cette sœur ne soit pas malheureuse, car tous les gestes attentionnés qu’elle a eu à l’égard de son fils depuis tant d’années ont couvert ce péché.

Je le redis, je n’accorde aucun bienfait au mensonge et mon but n’est pas de trouver des circonstances atténuantes.
Je le pourrais pourtant, car on est bien loin de l’attitude à se complaire dans la tromperie et l’hypocrisie.
Nous sommes là en face d’un cas particulier, qui n’est pas si particulier que cela, puisque que tout croyant, (aller disons-le ouvertement) l’a rencontré de nombreuses fois déjà.
J’ai été moi aussi amené à mentir, et je n’en tire aucune gloire, mais jetez-moi la première pierre si vous êtes irréprochable à ce niveau.
Alors, plutôt que de se culpabiliser avec cette faute ou pire d’essayer de la dissimuler, le Seigneur nous demande de regarder à l’amour et aux sacrifices que nous avons déployé auparavant pour les autres.
D’autant que pour Pharaon ou pour le fils de la sœur en question, les conséquences ne changeront pas le cours de leur histoire.
Pharaon trouvera un autre moyen pour arriver à son plan machiavélique et Dieu lui, comme à son habitude, permettra que Moïse soit sauvé des eaux par l’ennemi lui-même. Et le fils de la sœur  en question? Lui il n’aura aucun préjudice de cet acte, bien au contraire.
On est loin, bien loin du mensonge qui provoque des injustices, des querelles, des insultes des divisions, des haines, des conflits.

Alors la loi : Tu ne porteras pas de faux témoignage : quelle est son but alors ?
Est-ce qu’elle sert encore à quelque chose ?

Et bien je crois que cette loi comme toutes les lois sont faites pour l’impie, celui qui se complaît dans le mensonge.  Figurez-vous qu’en disant cela je ne savais même pas que Timothée 1 :9-11 en parle en montrant le caractère de cet impie.

La loi, elle juge le menteur, dans le sens ou elle met la lumière sur ses mauvaises œuvres pour qu’il en ait honte au point de vouloir : soit s’en séparer (et de crier à Dieu : viens au secours de mon incrédulité !) ou soit qu’il en ait honte au point qu’il cherchera d’autres solutions pour les cacher (et elles, ces solutions causeront finalement sa perte). Car cela revient à cacher un mensonge par d’autres mensonges.

Mais pour nous mes frères et sœurs, la grâce nous a affranchis de la loi. Cela signifie que nous sommes vraiment libres de la loi. (Romains 8 :2)
Et si la loi n’est plus pour nous, pourquoi vouloir y faire à nouveau référence ?
Pourquoi en parler avec crainte ? 
Pourquoi trembler devant-elle ?
Ne sommes-nous pas une nouvelle créature en Christ ?

La loi est devenue malédiction pour un élu. Elle est devenue comme le péché, c’est de la boue, cela nous sali et nous rend moche.
Or, nous sommes comme Schiphra, et Pua, aux yeux du Seigneur, nous sommes beaux et magnifiques à l’intérieur. Son sang a coulé pour ça ; Même elles deux étaient sous ce sang purificateur.
Car en manifestant les œuvres de l’amour, elles annonçaient déjà Sa Justice, comme David l’annonçait  déjà lui aussi dans le Psaume 31 :1

: "Heureux celui à qui la transgression est remise, A qui le péché est pardonné! "

N’en doutons pas et le texte biblique nous le confirme aussi, ces sages-femmes ont été pardonnées, leur transgression a été remise à elles aussi.

Alors vous vous sentez honteux, vous aussi, coupables, accablés par un péché. Et vous ne savez pas quoi faire pour rétablir la justice et vous libérer de ce fardeau ?
Faites comme (Proverbes17 :9)

"Celui qui couvre une faute cherche l'amour, Et celui qui la rappelle dans ses discours divise les amis. "

Ne reprochez rien aux autres, ne leur dites pas : " t’as pas fait si, t’as pas fait ça ! t’as dit si, tu as dit ça ! Ne leur rappelez pas leurs erreurs !
Au contraire, passez avec légèreté et humour au-dessus d’elles. Manifestez plus de tendresse que de dureté à leur égard. Reprenez les uns s’il le faut, mais avec douceur et gentillesse.

Effacez les fautes, cherchez l’amour, multipliez les actes d’amour autour de vous, en particulier envers vos frères et sœurs en Christ.

Je vous fais le pari que votre poids de culpabilité va naturellement disparaître et qu’il va laisser place à une paix indescriptible, longue et puissante.
Que notre Seigneur vous amène à la pratique de sa justice.

Ces œuvres-là sont plus qu’utiles et nécessaires, elles sont indispensables à la confection de notre vêtement de fin lin, préparé pour les noces de l’agneau.

Ce message rajoute une perle à la couronne de l’Epouse ; une perle de plus au lieu d’une tâche à son vêtement nuptial.
(Voyez Dieu enlève d’un côté une tâche et de l’autre il rajoute une perle, ça c’est l’amour de notre Dieu, il rajoute, plutôt qu’il n’enlève, il fait grandir plutôt qu’il ne rabaisse)

De même, nos actions d’amour couvrent nos péchés, elles effacent les tâches de nôtre vêtement, pour le rendre pur. Car aucun enfant ne rentrera dans sa maison avec des vêtements de noce tachés.

Le fait de pardonner aux autres leurs fautes, pardonne les nôtres, donc effacent nos péchés.
Soyons toujours remplis d’attentions d’amour les uns envers les autres et ne nous lassons pas d’exercer ces œuvres justes, jour après jour, heure après heure, minute après minute, jusqu’à l’ouverture de la porte de la salle des noces.

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