dimanche 10 décembre 2023

LAODICEE, LA SEPTIEME EGLISE

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Par Eric Ruiz

 

La foi n’est pas un combat d’idées. Celui qui a la foi n’est pas celui qui possède la meilleure idéologie, le meilleur Évangile, la meilleure doctrine. La foi, n’est pas un combat d’idées mais d’esprit.

Savoir cela c’est bien, mais ce n’est pas suffisant pour que la vraie foi s’établisse. Parce que celui qui combat les idées croira toujours avoir le bon esprit : celui de Dieu. Il croira avoir la connaissance du juste, celle qui lui permet d’être aussi affirmatif dans ce qu’il pense. Cette certitude-là est un aveuglement.

L’aveuglement spirituel est un terrible handicap, plus grand que la cécité puisque l’aveuglé spirituel est certain qu’il voit.

Alors lui signifier son handicap n’aura, le plus souvent, peu d’effets. Cela ne fera que de l’énervé et de voir en toi qui le reprend, l’aveugle qu’il est. Il te rejettera en pensant bien agir envers toi.

Il te traitera même d’aveugle. Ou bien, il ne dira rien, pour ne pas te blesser. Il priera lui aussi de son côté pour que tu réalises ton erreur et que tu te repentes.

« Tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… » (Apocalypse 3 :17)

Tu ne sais pas que tu es aveugle et nu…Le verset 17 qui annonce par ce nombre, la ruine et la désolation est vraiment là… Pourquoi ?

Parce que le dialogue, l’entendement, le bon sens, le discernement sont devenus alors impossible.

Dans ce cas, comment détruire cette immense forteresse gardée par tant de démons ?

Une seule réponse apparait :  Prier ; prier pour cette personne est la seule chose qui vaille la peine.

Prier pour que ses écailles tombent de ses yeux et qu’elle reconnaissance son dénuement, son malheur et sa folie.

Pardonnez-lui aussi ses fautes, parce qu’elle ne les voit plus et parce qu’elle a besoin du pardon de Dieu pour les voir à nouveau et s’en repentir.

La prééminence de la prière n’est pas une déduction. Elle est annoncée dès le verset 14 par un mot seulement : « Amen ».

« Écris à l'ange de l'Église de Laodicée: Voici ce que dit l'Amen ». L’Amen, le ainsi soit-il, le mot de la fin, c’est  la prière du juste, de celui qui a une foi véritable parce qu’il est fidèle. Il a le caractère de Dieu et il voit clair.

L’ange de l’Église qui est-il ?  Un esprit, une personne responsable d’une assemblée, un chef religieux ?

L’ange dans ce cas est une personne bien vivante, mais animée d’un juste désir de protéger la parole, de rappeler la saine doctrine en la répétant pour qu’elle s’imprime dans les cœurs.

C’est une doctrine prêchée qui revient sur les fondamentaux de la foi ; « Dieu, reprend et il châtie tous ceux qu’il aime. » (Verset 19) ; oui, mais aussi, notre Seigneur demande plus encore, il attend qu’on s’appauvrisse et comment ?

 « En achetant de lui, de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche ».

Cet appauvrissement par le fait « d’acheter de lui » est un sacrifice divin qui va jusqu’à ne plus s’attacher aux choses terrestres.

La richesse spirituelle passe par des renoncements lors d’épreuves fortes (éprouvées par le feu).

L’ange, qui prêche un tel évangile, hélas ne sera pas écouter par la majorité. Un petit rejeton l’écoutera. Le mot ange signifie « envoyé ».

Esaïe était peu écouté par un peuple endurci, bien qu’il fût l’envoyé pour l’Israël de son époque.

Car faisons attention, malgré l’Amen, malgré l’ange, même avec une cécité guérie, ce croyant pourra encore redevenir aveugle. Pourquoi ?

Parce qu’il peut lui manquer ce fameux « zèle ».

« Aie-donc du zèle et repens-toi » verset 19.

Le zèle c’est l’empressement. Dès que la vue revient, il ne faut surtout pas tarder à se repentir ; le faire le plus vite possible. Attendre, laisser trainer… mais c’est laisser la porte ouverte aux mauvais esprits et faciliter leur retour en multitude.

Quels mauvais esprits ?

Là aussi le mot « Laodicée » en porte le sens. « Laodikea » en grec ; Laos qui signifie peuple et dike : justice, châtiment, condamnation, coutume.

C’est par conséquent un esprit coutumier de condamnation de châtiment venant d’un peuple humain.

Cet esprit donne l’impression d’avoir l’épée de justice dans ses mains et de prendre toujours les justes décisions. « Peuple juste », c’est le sens donné aussi à Laodicée.

 

Cet esprit mauvais pousse ; par conséquent les uns et les autres à condamner, à juger l’autre, comme se dire à soi-même ; « Tous ceux qui ne croient pas comme nous iront en enfer », voilà comment ils jugent. Ils jugent vite, sur l’apparence et sans discernement. Et leur jugement est implacable pour les autres ; tandis que pour leurs semblables il est rempli de clémence, de grâce et de louange. Jésus ayant porté tous leur péché à la croix, ils ne verraient plus leurs fautes. Ils sont convaincus d’être l’élite, les élus.

Ils jugent que leur foi provient d’une décision personnelle. « J’ai accepté Jésus dans mon cœur. J’ai laissé Christ entrer dans ma vie, j’ai décidé personnellement de devenir Chrétien et d’apporter ma dîme et mes offrande à telle assemblée ».

Cette fausse richesse spirituelle les amène à se voir comme un peuple qui prie debout alors que Dieu se rencontre à genoux, dans l’humilité avec un cœur misérable.

 

Croyez-vous que cette chape de plomb spirituelle n’arrive qu’à quelques croyants des Églises ?

La tiédeur est un passage quasi-obligé pour tous croyants ; mais persévérer en elle est dangereux, car Celle ou celui qui voit clair se sent comme un étranger au milieu d’un peuple de chrétiens aveuglés ; un peuple qui scande sans arrêt la parole de leur groupe religieux.

Celui qui a les yeux ouverts marche droit, se conduit seul (avec l’esprit divin), alors que les autres sont tous conduits par des aveugles.

Notre génération est celle de Laodicée. Les temples religieux, les assemblées quelque soient leur nom sont infectées par cet esprit mauvais laodicéen. Toute la chrétienté est malade de ce virus qu’est l’autosuffisance, la certitude de son salut, le sentiment d’avoir l’esprit pur, d’avoir l’intelligence divine bref l’aveuglement.

 

La tiédeur est devenue un état d’âme permanent.

Cette tiédeur vomissable n’est pas nouvelle, elle a toujours été là durant les âges de l’Église, mais aujourd’hui le phénomène n’est pas locale ou propre à quelques mouvements religieux, il est mondial. L’Église à l’échelle mondiale est devenue vomissable, car tiède et apostâte.

 

Récemment en écoutant un économiste parler sur la Chine, je me suis mis à faire le lien direct avec cette tiédeur de la foi.

La chine est paradoxalement le pays le plus pollueur de la planète, mais aussi le premier de la classe en ce qui concerne la transition écologique ; la Chine est la nation la plus en avance sur une nouvelle façon de produire, de consommer ou de travailler écologique ; tous cela dans le but de moins polluer.

Cette étonnante contradiction saute aussi aux yeux en ce qui concerne le monde chrétien.

Un peuple soi-disant saint où éclate mille scandales (divorces, infidélités, prise d’intérêt financier exorbitant, sectarisme, pedocriminalité, violences sexuelles, mensonges, corruption). Toute cette pollution, cette souillure est masquée, autant qu’elle peut l’être, par des principes religieux progressistes de plus en plus affichés (fraternité, justice sociale, aide humanitaire, amour inconditionnel, sens du partage, respect de la vie).

L’Église tiède se reconnait bien là, apparaissant comme l’image d’une future épouse qui se présente avec une robe de mariée maculée et sale montrant une fausse virginité.

Pour résumer : Proverbe 30 :12 dit que : « il est une race qui se croit pure et qui n'est pas lavé de sa souillure ».

Et les exemples de cette race, de ce peuple sont légions dans la Bible. Parmi elles, nous avons l’exemple du roi Saül bien sûr ; Saül affirmait lui aussi observer la loi de Dieu et toutes ses ordonnances (1Samuel 15:13-14) ; mais le prophète Samuel lui a prêché son aveuglement, sans détour, finissant ainsi : « Puisque tu as rejeté la parole de l'Eternel, il te rejette aussi comme roi ».

Quant à Job, lui aussi se croyait pur et sans péché

Job 33.9 : « Je suis pur, je suis sans péché, Je suis net, il n'y a point en moi d'iniquité. » et au verset 10 le voilà accusant Dieu d’injustice ; « Et Dieu trouve contre moi des motifs de haine, Il me traite comme son ennemi; ».

Esaïe, lui, pointait un peuple d’Israël aveuglé de suffisance qui affirme sans trembler : « Retire-toi ne m’approche pas car je suis saint !... » (Esaïe 65 :5)

Quant à Jérémie qui avait le devoir de crier aux oreilles de Jérusalem (donc d’un peuple soi-disant saint : « comment peux-tu dire : je ne me suis pas rendue impure?... Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait » (Jérémie 2 :23).

Laodicée cette septième Église de l’Apocalypse montre un paroxysme. 7 (sept) c’est le temps de l’aboutissement de la foi, mais aussi le temps parfaitement accompli du faux disciple, de ce disciple préférant la tiédeur aux vrais sacrifices.

 Le prophète Ézéchiel parle clairement de ce septième temps de la tiédeur :

« Le crime est dans ta souillure; parce que j'ai voulu te purifier et que tu n'es pas devenue pure, tu ne seras plus purifiée de ta souillure jusqu'à ce que j'aie assouvi sur toi ma fureur. »

Aujourd’hui, Laodicée, est une ville en ruine, il n’existe plus rien de ce qu’elle était. La fureur de Dieu s’est manifestée par de terribles tremblements de terre.

Ses habitants n’ont pas eu ce zèle qui leur aurait permis de se purifier et d’échapper aux châtiments.

Si nous nous complaisons dans la tiédeur, nous devenons habitant de Laodicée et la fureur de Dieu sera notre lot.

Alors, soyons zélés dans nos prises de position pour Dieu et contre toute souillure. Je parle à moi-même aussi ne me considérant pas au-dessus de quiconque. Les esprits laodicéens guettent tout croyant qui commence à croire qu’il a gagné la course et que la couronne de gloire est déjà sur sa tête. La course n’est pas terminée, loin de là. Nous avons besoin de veiller sur nous-mêmes afin de ne pas se laisser séduire.  Si vous veiller aussi sur les autres en prêchant la saine doctrine, vous êtes cet ange qui agit sur Laodicée.  Cette septième et dernière Église marque la fin de la patience de Dieu. Le fils du péché dont parle Paul est un état accompli. Une future épouse maculée et sale a déjà accomplie l’apostasie (elle a déjà dans sa main sa lettre de divorce avant de se marier).

Esaïe, chapitre 6, nous montre ce que Dieu lui dit de cette mauvaise fiancée : « J'entendis la voix du Seigneur, disant:… Rends insensible le cœur de ce peuple,… Je dis: Jusqu'à quand, Seigneur?... jusqu'à ce que les villes soient dévastées et privées d'habitants; Jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude; Jusqu'à ce que l'Eternel ait éloigné les hommes, Et que le pays devienne un immense désert, Et s'il y reste encore un dixième des habitants, ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple. »

Alors, si nous avons à cœur de revenir vers Dieu en brisant toute cette fausse richesse qui nous élevait, faisons-le rapidement ; puis prions pour que notre fidélité reste un joyau attaché à notre vêtement saint.

Parce que cette septième Église cache en elle une sainte postérité, un être à l’apparence misérable, (un rejeton qui repousse de cette arbre abattu), mais qui dans la réalité est un vainqueur, une véritable mariée pure, sans tâche, un véritable disciple adopté qui a vaincu et qui est fils de Dieu : Voilà ce que dit l’Amen : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.» (Apocalypse 3 : 20-21)

Amen.

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