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Par
Eric Ruiz
La foi n’est pas un combat d’idées. Celui qui a la foi n’est pas celui qui possède la meilleure idéologie, le meilleur Évangile, la meilleure doctrine. La foi, n’est pas un combat d’idées mais d’esprit.
Savoir cela c’est bien, mais ce n’est pas suffisant pour que la vraie foi s’établisse. Parce que celui qui combat les idées croira toujours avoir le bon esprit : celui de Dieu. Il croira avoir la connaissance du juste, celle qui lui permet d’être aussi affirmatif dans ce qu’il pense. Cette certitude-là est un aveuglement.
L’aveuglement
spirituel est un terrible handicap, plus grand que la cécité puisque l’aveuglé spirituel
est certain qu’il voit.
Alors
lui signifier son handicap n’aura, le plus souvent, peu d’effets. Cela ne fera
que de l’énervé et de voir en toi qui le reprend, l’aveugle qu’il est. Il te rejettera
en pensant bien agir envers toi.
Il
te traitera même d’aveugle. Ou bien, il ne dira rien, pour ne pas te blesser. Il
priera lui aussi de son côté pour que tu réalises ton erreur et que tu te
repentes.
« Tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… » (Apocalypse 3 :17)
Tu ne sais pas que tu es aveugle et nu…Le
verset 17 qui annonce par ce nombre, la ruine et la désolation est vraiment là…
Pourquoi ?
Parce
que le dialogue, l’entendement, le bon sens, le discernement sont devenus alors
impossible.
Dans
ce cas, comment détruire cette immense forteresse gardée par tant de démons ?
Une seule réponse apparait : Prier ; prier pour cette personne est la seule chose qui vaille la peine.
Prier
pour que ses écailles tombent de ses yeux et qu’elle reconnaissance son dénuement,
son malheur et sa folie.
Pardonnez-lui
aussi ses fautes, parce qu’elle ne les voit plus et parce qu’elle a besoin du
pardon de Dieu pour les voir à nouveau et s’en repentir.
La
prééminence de la prière n’est pas une déduction. Elle est annoncée dès le
verset 14 par un mot seulement : « Amen ».
« Écris
à l'ange de l'Église de Laodicée: Voici ce que dit l'Amen ».
L’Amen, le ainsi soit-il, le mot de la fin, c’est la prière du juste, de celui qui a une foi
véritable parce qu’il est fidèle. Il a le caractère de Dieu et il voit clair.
L’ange de l’Église qui est-il ? Un esprit, une personne responsable d’une
assemblée, un chef religieux ?
L’ange dans ce cas est une personne bien vivante, mais
animée d’un juste désir de protéger la parole, de rappeler la saine doctrine en
la répétant pour qu’elle s’imprime dans les cœurs.
C’est une doctrine prêchée qui revient sur les fondamentaux
de la foi ; « Dieu, reprend et il châtie tous ceux
qu’il aime. » (Verset 19) ; oui, mais aussi, notre Seigneur
demande plus encore, il attend qu’on s’appauvrisse et comment ?
« En
achetant de lui, de l’or éprouvé par le feu, afin que tu
deviennes riche ».
Cet appauvrissement par le fait « d’acheter de
lui » est un sacrifice divin qui va jusqu’à ne plus s’attacher aux choses
terrestres.
La richesse spirituelle passe par des renoncements lors
d’épreuves fortes (éprouvées par le feu).
L’ange, qui prêche un tel évangile, hélas ne sera pas
écouter par la majorité. Un petit rejeton l’écoutera. Le mot ange signifie
« envoyé ».
Esaïe était peu écouté par un peuple endurci, bien qu’il fût
l’envoyé pour l’Israël de son époque.
Car faisons attention, malgré l’Amen, malgré l’ange, même
avec une cécité guérie, ce croyant pourra encore redevenir aveugle.
Pourquoi ?
Parce qu’il peut lui manquer ce fameux « zèle ».
« Aie-donc du zèle et repens-toi »
verset 19.
Le
zèle c’est l’empressement. Dès que la vue revient, il ne faut surtout pas
tarder à se repentir ; le faire le plus vite possible. Attendre, laisser
trainer… mais c’est laisser la porte ouverte aux mauvais esprits et faciliter
leur retour en multitude.
Quels
mauvais esprits ?
Là aussi le mot « Laodicée » en porte le sens. « Laodikea » en grec ; Laos qui signifie peuple et dike : justice, châtiment, condamnation, coutume.
C’est
par conséquent un esprit coutumier de condamnation de châtiment venant d’un
peuple humain.
Cet
esprit donne l’impression d’avoir l’épée de justice dans ses mains et de
prendre toujours les justes décisions. « Peuple juste », c’est le
sens donné aussi à Laodicée.
Cet
esprit mauvais pousse ; par conséquent les uns et les autres à condamner,
à juger l’autre, comme se dire à soi-même ; « Tous ceux qui ne croient pas
comme nous iront en enfer », voilà comment ils jugent. Ils jugent vite,
sur l’apparence et sans discernement. Et leur jugement est implacable pour les
autres ; tandis que pour leurs semblables il est rempli de clémence, de
grâce et de louange. Jésus ayant porté tous leur péché à la croix, ils ne
verraient plus leurs fautes. Ils sont convaincus d’être l’élite, les élus.
Ils
jugent que leur foi provient d’une décision personnelle. « J’ai accepté Jésus dans mon cœur. J’ai
laissé Christ entrer dans ma vie, j’ai décidé personnellement de
devenir Chrétien et d’apporter ma dîme et mes offrande à telle assemblée ».
Cette
fausse richesse spirituelle les amène à se voir comme un peuple qui prie debout
alors que Dieu se rencontre à genoux, dans l’humilité avec un cœur misérable.
Croyez-vous
que cette chape de plomb spirituelle n’arrive qu’à quelques croyants des Églises ?
La tiédeur est un
passage quasi-obligé pour tous croyants ; mais persévérer en elle est
dangereux, car Celle ou celui qui voit clair se sent comme un
étranger au milieu d’un peuple de chrétiens aveuglés ; un peuple qui
scande sans arrêt la parole de leur groupe religieux.
Celui
qui a les yeux ouverts marche droit, se conduit seul (avec l’esprit divin),
alors que les autres sont tous conduits par des aveugles.
Notre
génération est celle de Laodicée. Les temples religieux, les assemblées quelque
soient leur nom sont infectées par cet esprit mauvais laodicéen. Toute la
chrétienté est malade de ce virus qu’est l’autosuffisance, la certitude de son
salut, le sentiment d’avoir l’esprit pur, d’avoir l’intelligence divine bref l’aveuglement.
La
tiédeur est devenue un état d’âme permanent.
Cette tiédeur vomissable
n’est pas nouvelle, elle a toujours été là durant les âges de l’Église, mais
aujourd’hui le phénomène n’est pas locale ou propre à quelques mouvements
religieux, il est mondial. L’Église à l’échelle mondiale est devenue vomissable, car tiède
et apostâte.
Récemment
en écoutant un économiste parler sur la Chine, je me suis mis à faire le lien
direct avec cette tiédeur de la foi.
La
chine est paradoxalement le pays le plus pollueur de la planète, mais aussi le
premier de la classe en ce qui concerne la transition écologique ; la
Chine est la nation la plus en avance sur une nouvelle façon de produire, de
consommer ou de travailler écologique ; tous cela dans le but de moins
polluer.
Cette
étonnante contradiction saute aussi aux yeux en ce qui concerne le monde
chrétien.
Un
peuple soi-disant saint où éclate mille scandales (divorces, infidélités, prise
d’intérêt financier exorbitant, sectarisme, pedocriminalité, violences
sexuelles, mensonges, corruption). Toute cette pollution, cette souillure est masquée,
autant qu’elle peut l’être, par des principes religieux progressistes de plus
en plus affichés (fraternité, justice sociale, aide humanitaire, amour
inconditionnel, sens du partage, respect de la vie).
L’Église
tiède se reconnait bien là, apparaissant comme l’image d’une future épouse qui
se présente avec une robe de mariée maculée et sale montrant une fausse
virginité.
Pour
résumer : Proverbe 30 :12
dit que : « il est une
race qui se croit pure et qui n'est pas lavé de sa souillure ».
Et les exemples de cette race, de ce peuple
sont légions dans la Bible. Parmi elles, nous avons l’exemple du roi Saül bien
sûr ; Saül affirmait lui aussi observer la loi de Dieu et toutes ses ordonnances
(1Samuel 15:13-14) ; mais le prophète Samuel lui a prêché son aveuglement,
sans détour, finissant ainsi : « Puisque tu as rejeté la parole de
l'Eternel, il te rejette aussi comme roi ».
Quant
à Job, lui aussi se croyait pur et sans péché
Job
33.9 : « Je suis pur, je suis sans péché, Je suis
net, il n'y a point en moi d'iniquité. » et au verset 10 le
voilà accusant Dieu d’injustice ; « Et Dieu trouve contre moi des
motifs de haine, Il me traite comme son ennemi; ».
Esaïe, lui, pointait un peuple d’Israël aveuglé de
suffisance qui affirme sans trembler : « Retire-toi ne m’approche pas car je
suis saint !... » (Esaïe 65 :5)
Quant à Jérémie qui avait le devoir de crier aux oreilles de Jérusalem (donc d’un peuple soi-disant saint : « comment peux-tu dire : je ne me suis pas rendue impure?... Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait » (Jérémie 2 :23).
Laodicée cette septième Église de l’Apocalypse montre un
paroxysme. 7 (sept) c’est le temps de l’aboutissement de la foi, mais aussi le
temps parfaitement accompli du faux disciple, de ce disciple préférant la
tiédeur aux vrais sacrifices.
Le prophète Ézéchiel
parle clairement de ce septième temps de la tiédeur :
« Le crime est dans ta souillure; parce que
j'ai voulu te purifier et que tu n'es pas devenue pure, tu ne seras plus
purifiée de ta souillure jusqu'à ce que j'aie assouvi sur toi ma fureur. »
Aujourd’hui,
Laodicée, est une ville en ruine, il n’existe plus rien de ce qu’elle était. La
fureur de Dieu s’est manifestée par de terribles tremblements de terre.
Ses
habitants n’ont pas eu ce zèle qui leur aurait permis de se purifier et
d’échapper aux châtiments.
Si nous nous
complaisons dans la tiédeur, nous devenons habitant de Laodicée et la fureur de
Dieu sera notre lot.
Alors,
soyons zélés dans nos prises de position pour Dieu et contre toute souillure.
Je parle à moi-même aussi ne me considérant pas au-dessus de quiconque. Les
esprits laodicéens guettent tout croyant qui commence à croire qu’il a gagné la
course et que la couronne de gloire est déjà sur sa tête. La course n’est pas terminée,
loin de là. Nous avons besoin de veiller sur nous-mêmes afin de ne pas se
laisser séduire. Si vous veiller aussi
sur les autres en prêchant la saine doctrine, vous êtes cet ange qui agit sur
Laodicée. Cette septième et dernière
Église marque la fin de la patience de Dieu. Le fils du péché dont parle Paul
est un état accompli. Une future épouse maculée et sale a déjà accomplie
l’apostasie (elle a déjà dans sa main sa lettre de divorce avant de se marier).
Esaïe, chapitre 6, nous montre ce que Dieu lui dit de cette mauvaise fiancée : « J'entendis la voix du Seigneur, disant:… Rends insensible le cœur de ce peuple,… Je dis: Jusqu'à quand, Seigneur?... jusqu'à ce que les villes soient dévastées et privées d'habitants; Jusqu'à ce qu'il n'y ait personne dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude; Jusqu'à ce que l'Eternel ait éloigné les hommes, Et que le pays devienne un immense désert, Et s'il y reste encore un dixième des habitants, ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple. »
Alors,
si nous avons à cœur de revenir vers Dieu en brisant toute cette fausse
richesse qui nous élevait, faisons-le rapidement ; puis prions pour que
notre fidélité reste un joyau attaché à notre vêtement saint.
Parce
que cette septième Église cache en elle une
sainte postérité, un être à l’apparence misérable, (un rejeton qui repousse
de cette arbre abattu), mais qui dans la réalité est un vainqueur, une
véritable mariée pure, sans tâche, un véritable disciple adopté qui a vaincu et
qui est fils de Dieu : Voilà ce que dit l’Amen : « Voici, je me
tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte,
j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir
avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père
sur son trône.» (Apocalypse 3 : 20-21)
Amen.
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