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Par Eric Ruiz
Je vais répondre à cette question que je pensais au départ moins importante qu’elle en a l’air. En fait, elle est d’une importance essentielle.
Ce mot « essentiel » n’est pas choisi au hasard.
L’essence d’une chose c’est sa nature, c’est d’où
elle tire ses racines. Et ici, il ne s’agit pas de savoir qui est le meilleur copiste
des Écritures Bibliques, mais il s’agit bien de savoir de quelle nature est
l’agneau ; donc de quel agneau on parle (un animal, un être divin ou autre
chose ?).
Mais auparavant, nous devons reconsidérer (là aussi c’est essentiel) comment un disciple se comporte face au péché de l’autre.
Je lisais un post récemment sur un groupe chrétien qui disait que : « celui qui pèche, c’est celui qui va en boite de nuit le samedi soir et qui vient au culte le dimanche matin ». D’autres disaient à peu près la même chose au sujet des fêtes. « Celui qui participe à une fête païenne est un pécheur ». Que de réactions affirmatives ensuite, avec « Amen » ou le pouce levé !!!…
Comme si
le péché coulait de source avec un acte contraire à la morale chrétienne.
La morale chrétienne, comme toute morale juge à l’apparence. Et c’est pour cela qu’elle condamne. Et elle condamne le juste comme l’injuste.
Parce qu’elle dit que celui qui va voir une prostituée est forcément un pécheur, celui qui ne respecte pas les fêtes sacrées comme le sabbat l’ait aussi. Donc, selon ce principe, Jésus de Nazareth était pécheur, car il fréquentait les prostituées, les gens de mauvaise vie, et il ne respectait pas le sabbat.
Où se trouve la vérité ?
Est-ce dans de tels jugements hâtifs et aléatoires, ou bien dans les intentions souvent cachées de chaque personne ?
Laissons Dieu juger lui-même des intentions bonnes ou mauvaises des gens de foi. Laissons-le mettre en lumière ce qui est caché. Et, arrêtons de voir dans un symbole, dans une image, dans un acte, ou dans un mot, le fruit du péché.
« Celui qui me juge, (dit Paul) c’est le seigneur…ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.»(1Corinthiens 4 :5)
Paul serait-il au-dessus des autres, ne pouvant être jugé ?
Non bien-sûr, Paul ne se place ni en maître,
ni en plus saint que les autres, mais il affirme que le temps n’est pas à le
juger. Et que pour les autres, il est nécessaire d’en faire autant, de ne pas
se juger les uns les autres. Le temps du
jugement n’est pas encore arrivé.
Que celui qui se souille se souille encore,
que celui qui se garde saint le fasse aussi, car le jugement est rendu à notre
Seigneur qui a prédestiné un jour pour cela.
Ce jour l’a déjà été pour nos frères anciens et il est si proche de chacun de nous aujourd’hui.
Tu te fais du souci pour un de tes frères qui
te semble avoir de mauvaises fréquentations, c’est bien. Va le voir, fais lui
part de tes doutes et demande lui s’il peut s’expliquer entre toi et lui.
S’il accepte et que tu lui ouvre les yeux tu auras gagné ton frère. Mais ne le condamne pas sur un fait discutable. Ne fais rien précipitamment et par habitude.
Ne le montre pas du doigt devant l’assemblée car son jugement sera aussi le tien. Agis avec retenu, tact et respect comme si tu te dévoilais toi-même.
Prenons exemple sur le récit du jardin
d’Eden.
Dieu n’accusa personne ; ni Adam, ni Ève au sujet de leur péché. Il leur posa simplement plusieurs questions. Genèse 3 :11 : « Et l'Eternel Dieu dit: Qui t'a appris que tu es nu? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? Et verset 13 « Et l'Eternel Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela?». Dieu attend leur réponse, il attend patiemment que chacun, Adam comme Ève se justifie. Il n’agit pas dans la précipitation et au regard de ce qu’il a vu, car des indices, il en avait, et il en avait même plus qu’il n’en faut.
Pourquoi, alors tant de croyants agissent à l’opposé avec
leurs frères et sœurs ?
Pourquoi les condamnent-ils avant de les avoir
écouté ? Pourquoi sont-ils si intransigeant avec eux, avant même
qu’ils aient pu s’expliquer sur leur choix, ou leurs actes ?
Rappelons-nous qui ouvre les sceaux de
l’Apocalypse ?
Est-ce l’homme pécheur qui voit le péché chez son frère ? Non, c’est l’agneau qui le fait, lui seul est trouvé digne de dévoiler le péché.
Avant de continuer, revenons sur les sceaux. Le mystère des
sceaux correspond à ce que l’homme irrégénéré cache.
C’est le mal caché, qui est dévoilé alors. Il ne s’agit pas
d’un mystère que Dieu garderait juste pour la fin des temps et qui nous
révèlerai une nouvelle facette de son identité, jusqu’alors inconnue.
Ce mystère : C’est le mal, caché chez les uns et les autres, qui se révèle à la fin d’un temps, au bout d’un long moment d’obscurantisme, après que Dieu est averti plusieurs fois…Et les sentences tombent.
« Je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux. ». (Apocalypse 6 :1)
Alors « agneau », ici, s’écrit comment, avec ou
sans A majuscule ?
Le A majuscule limite cet être vivant à un seul et même être : Jésus-Christ ; alors que l’écrire en minuscule rend possible d’autres êtres vivants, d’autres possibles.
Les manuscrits bibliques sont très partagés ; ils l’écrivent
soit d’une façon soit de l’autre, selon les traducteurs.
Cela traduit encore une fois ce que le scribe comprend et veut
comprendre…et non la réalité.
Pour les uns, l’Agneau (A majuscule) est le grand Pasteur
venu en chair sur cette terre. Lui seul a ce pouvoir d’ouvrir les sceaux.
Pour d’autres, l’agneau (a minuscule) ne serait-il pas ce disciple qui est devenu comme son maître ?
Faisons un petit détour par l’histoire de France.
L’historien a rencontré la même problématique avec une
grande figure de l’histoire de France : Vercingétorix, le grand chef
militaire gaulois qui a combattu Jules César.
Ce personnage (écrit avec un V majuscule puisque c’est un
nom propre) a été largement mis en avant sous Napoléon III, et si peu, voire pas
du tout dans les siècles précédents. Pourquoi ?
-D’abord et sans doute parce Napoléon III, premier président de la République française cherchait à restaurer la puissance de la France en Europe, et qu’il lui fallait un héros légendaire comme point d’appui (et républicain oblige, un héros laïque). Le laïque Vercingétorix formait alors le symbole parfait de la lutte pour l’indépendance de la France.
-Ensuite, parce que des historiens comme Philippe Delorme
mettent en doute l’existence même de Vercingétorix, désignant plutôt une
appellation collective comme son nom l’indique : « le chef suprême des armées ».
Ce colosse à l’impressionnante crinière rousse et aux moustaches tombantes a suscité bien des phantasmes, poussé sans doute, par la volonté de trouver un héros libérateur.
-L’empereur Jules César, lui aussi a donné sa version dans
ses écrits. Il préférait parler, plutôt que d’un quelconque adversaire, d’un
magnifique héros pour mener la révolte gauloise. Rappelons-nous que l’histoire est écrite par
les vainqueurs ; Par conséquent, la
victoire de Rome contre Vercingétorix est encore plus glorieuse, surtout quand un
tel chef gaulois vient déposer ses armes aux pieds de César, à Alésia.
Pierre Corneille le dit si bien : « À vaincre
sans péril on triomphe sans gloire. ».
Ce qui est intéressant, pour nous croyants, avec l’histoire
des Gaulles, ce sont les différentes stratégies qui sont mises en avant pour se
servir de l’Histoire à des fins politiques.
La politique se sert bien souvent d’un évènement historique
passé pour en faire le symbole d’une grande cause présente.
Et à ce titre toutes les tromperies sont possibles, pourvue qu’elles semblent vraies.
La Bible, grand recueil des mémoires du passé, n’échappe
surement pas à de telles stratégies.
Jésus-Christ incarne le grand héros des croyants.
L’histoire de la religion chrétienne le place seul en capacité de nous libérer
du mal.
Or, Christ est venu pour créer son Église, pour transmettre sa foi, diffuser ce qu’il est à un peuple, c’est tout le sens de sa résurrection.
Il est venu pour que nous ne soyons pas contemplatifs et
dépendants d’un roi, mais pour que nous trouvions notre liberté à travers l’agneau,
un agneau immolé, sacrifié.
À ce titre, il est le premier agneau immolé de son armée.
Or, nous n’avons pas à nous arrêter sur le chef suprême des armées, qu’il est lui.
Dans les faits, l’agneau (a minuscule) n’est-il pas lui
aussi une armée de fils de Dieu, plutôt qu’un seul chef, un seul fils, héroïsé
comme l’a été Vercingétorix ?
Et dans ce cas, faut-il continuer d’accepter « l’agneau » écrit avec un A majuscule ?
Car l’agneau, si on en croit la mission de Jésus de Nazareth, c’est n’importe quel être humain qui aurait été appelé puis élu par le Saint-Esprit. « il vaut mieux pour vous que je m'en aille », dit Jésus.
Nous rencontrons le même problème aussi, avec d’autres versets comme celui d’Apocalypse 7 :10 : « Et ils criaient d'une voix forte, en disant: Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'agneau ».
La problématique de la majuscule ou de la minuscule ne fera que de s’éterniser tant que l’on considérera Dieu et l’agneau comme deux êtres, deux entités à part.
Or, l’agneau est différencié du Père et pour cause, il est
comme un greffon sur un arbre ;
Et c’est vrai qu’il aurait pu être écrit au pluriel,(les
agneaux) puisque Christ a de nombreux frères grâce à sa résurrection.
Or, l’Esprit saint a toujours insisté dans toutes les
épitres sur un et un seul caractère (le sien).
Il n’a pas insisté sur un être, mais sur un caractère, un attribut, une nature.
Alors « le
salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à sa nature », à
ceux qui l’auront reçu et développé par leur persévérance dans la foi.
L’agneau représente bien ce caractère unique venant de Dieu et manifesté pas un petit nombre appelé son « épouse ».
Mais là aussi, qui est l’épouse, qui est l’agneau (on s’y perd) ?
Plus du tout maintenant. Lisons Apocalypse 19 :
6-8 :
« Car le Seigneur notre Dieu
tout-puissant est entré dans son règne.
7Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et
donnons-lui gloire; car les noces de l'agneau sont venues, et
son épouse s'est préparée, et il
lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce
sont les œuvres justes des saints. »
Avec ce que nous avons compris de l’agneau et de son
caractère divin qui l’identifie, nous ne lisons plus ces versets comme avant.
Puisque je le répète, il n’y a pas deux entités, mais une seule.
Il n’y a pas l’épouse et l’agneau. L’épouse de l’agneau, ce sont les huamins qui ont
épousé le caractère, les attributs de l’agneau, la nature de Dieu.
Les élus se sont préparés pour épouser l’agneau,
c’est-à-dire ?
Ils ont acquis la nature divine en pratiquant ses œuvres justes.
Alors on peut le dire ainsi, sans écorché la vérité :
l’épouse-agneau que nous serons devenus grâce au caractère divin se voit par le
vêtement de nos œuvres (fait de fin lin).
Les noces de l’agneau représentent alors cette fusion
parfaite en Christ. Parce que les noces
témoignent là aussi d’un mariage, d’une union sacrée où l’épouse et l’époux ne
font plus qu’un.
L’agneau qui est en Dieu (le caractère) est maintenant dans le nouvel homme, dans sa nouvelle nature, dans ses nouveaux attributs divins.
Or, comment savoir si nous sommes bien devenus agneau de Dieu ?
Eh bien, ce n’est pas à nous, de nous désigner ainsi
(agneau de Dieu), mais seulement à Christ de le faire parce qu’il l’a reçu du
Père.
Ne prenons pas une place qui n’est pas la nôtre, en nous
prétendant justes.
Les imposteurs sont nombreux et ils se dévoilent en
montrant souvent qu’ils sont reconnus de leurs pères et de leurs (pairs).
Il y a un
prix à payer pour cet agneau que beaucoup ne veulent pas payer.
Ils n’ont pas mesuré pleinement le sacrifice que Dieu
demande à ses enfants pour devenir ses fils, ses héritiers.
Alors, ils préfèrent en rester à la morale
chrétienne ; A cette morale qui juge, qui condamne leur frère, mais qui
place Christ comme l’Agneau rédempteur, cette nature de Dieu rédemptrice qu’ils
n’ont pas, eux.
Parce qu’ils se voient plus purs, plus sanctifiés et par
conséquent plus aptes à recevoir les récompenses divines.
Bref, ils pensent avoir acquis la nature divine, mais leurs œuvres prouvent le contraire.
Je le disais dans un précédent message, regarder toujours le fils de Dieu comme l’inaccessible ou le souverain inégalé fait de nous des êtres, loin, très loin de l’agneau, très loin de sa nature.
Dieu n’a finalement comme seule représentation de lui sur terre que cet agneau écrit avec un a minuscule. C’est son caractère qui se voit et lui seul, c’est lui le visage de Dieu.
L’agneau est le ciment qui unit Père, fils et Saint-Esprit.
Mais derrière cette
nature qu’il partage et qu’il fait don, comme une offrande merveilleuse….Quelle
armée de fils de Dieu, de sacrificateurs de Dieu encore voilée, qui
passera de l’invisible au visible…après leur résurrection, en suivant les mêmes
traces que Jésus-Christ a faites.
Amen
Quel enseignement mon Dieu!!!
RépondreSupprimerJe viens menant de comprendre le Père et l'agneau (l'Agneau)aussi sur le trône.
L'agneau c'est son caractère.
Soyez Bénit mon frère Éric Ruiz et l'Eglise de Dieu qui est en France.
Un bon enseignement, l'Agneau de Dieu, son caractère, et non deux êtres qui sont séparés l'un de l'autre.
RépondreSupprimerQue Dieu nous fasse grâce et ouvre nos esprits comme l'a fait pour les disciples en Luc 24:44-45, et qu'il continue toujours à le faire à son église qui est France, frère Ruiz Éric et les autres encore, à comprendre le sens des écritures.