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Par Eric Ruiz
1Corinthiens 5 :5 « qu'un tel homme soit livré à satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. ».
Ce verset fait émerger une question fondamentale. C’est inattendu, elle ne concerne pas un païen, c’est celui qui confesse de sa bouche Christ qui est visé ici. Un tel homme, croyant en christ, peut-il être livré à satan ? N’est-il pas scellé du Saint-Esprit et par-là sous la protection du Père, maintenant qu’il est devenu chrétien ?
D’abord, je voudrais être tout à fait clair avec vous qui
m’écouter ou vous qui me lisez. J’ai été dans cette situation. On m’a livré à
satan. Ce sont en tous les cas les paroles rendues publique de mon ancien
pasteur.
Je ne cherche pas à vous émouvoir, ou à attirer une
compassion dont je n’ai pas besoin, ni à attendre une délivrance salutaire, mais
je voudrais dire que cette pratique, se fait d’une certaine manière encore de
nos jours ; et si vous avez été l’objet vous aussi d’une telle révocation
ne craignez pas satan, ni la malédiction mais comme il est écrit dans
Éphésiens :
« prenez par-dessus tout…le bouclier
de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ».
Je dirais pour plagier ce verset : Ne cessez de pratiquer l’amour envers votre prochain. Ayez le souci du besoin de vos proches avant le vôtre. C’est cela s’occuper du Royaume de Dieu.
Alors, de nos jours, livrer son frère à satan se pratique très différemment des premières Églises. Elle se pratique sous une forme très religieuse, selon des protocoles liturgiques précis.
Ce verset de 1Corinthiens 5 :5, je pense qu’il est
pour certains prédicateurs, ou dirigeants d’Église une arme secrète qu’ils
dégainent (comme un révolver), quand la situation leur échappe ; ou qu’ils
l’emploient pour faire naitre ou faire régner la crainte dans leur assemblée.
Dieu leur aurait donné le pouvoir de livrer certains « mauvais
disciples » à satan !?
Ainsi on entend cette prière publique accompagnée d’une
voix forte : « Je le livre à Satan
dans le nom du Seigneur Jésus-Christ ! ».
Croyez-vous que lorsqu’une personne n’est plus soumise à
l’ancien de l’Église, il a alors le même péché que Paul a discerné chez les Corinthiens,
la même impudicité ?
Voilà comment certains anciens considèrent l’insoumis :
La pâte de sa chair a levé considérablement. Il est imbibé
de levain. Comme il est devenu sourd aux avertissements de son pasteur, il
devra alors être jeté en pâture à satan ; cela lui apprendra à être désobéissant
aux autorités que Dieu a placées sur la terre.
A ce moment-là, on est très proche des messes noires ou de certaines pratiques occultes.
Je vous l’accorde, c’est vraiment faire dire à la Bible ce
que l’on souhaite. C’est de la manipulation mentale. Car dans le contexte de Paul, il ne s’agit pas d’une soumission vis-à-vis
d’un homme serait-il aussi saint que notre Seigneur, mais d’une pratique
honteuse.
Il s’agit de l’impudicité. Et d’une impudicité qui va même plus loin que celle des païens, puisque Paul témoigne qu’elle se situe au point où quelqu’un a pris la femme de son père (1 Corinthiens 5 :1).
L’impudicité, j’en aie parlé dans mes messages tout au long
du mois de janvier 2023.
Elle montre d’abord le fait d’avoir oublié les exemples
donnés par ceux qui ont eu des mauvais désirs au temps de Moise et qui périrent
en un seul jour. Ce sont ceux qui laissèrent l’animal dominer sur eux, ceux qui
refusèrent de verser leur sang pour les autres ; et qui ont préféré se
divertir à la place.
Ceux qui ont célébré leur propre corps plutôt que celui de
Christ (le pain brisé pour nous) bref, l’impudicité dévoile les idolâtres, les
méchants, les insensés de la Bible.
Et d’une manière encore plus précise, c’est la source de l’impudicité qui devrait nous guider comme elle a guidé Paul, pour extirper le mal.
Cette source, c’est quoi ? C’est deux mots : enflé et orgueil, « enflés d'orgueil! » qu’on lit au verset 2 (1Corinthiens 5 :2).
Une
extrême arrogance qui nous fait passer en premier dans toutes situations. Je
résume :
-Premier
placé,
-Premier
à mettre la main dans le plat de nourriture
-premier
écouté,
-premier
servi,
-premier
béni.
Cette arrogance-là, c’est ce même démon appelé diable qui a tenté Jésus dans le désert : « Si tu es le fils de Dieu ordonne à cette pierre de devenir du pain ». Je dirai (et cela reviens au même) « Si tu es le premier servi alors fais que tout sur cette terre te sois soumis ».
Je pose la question fâcheuse: Celui qui souhaite livrer son frère à satan n’est-il pas en danger lui aussi, d’être dans cette impudicité (si lui souhaite aussi être le premier béni) ?
Toute décision spirituelle doit-être le fruit d’un discernement. Et le premier discernement commence par soi-même. Il commence par constater : si la paille que je vois chez l’autre ne correspond pas à la poutre que j’ai dans mon œil.
Mais Paul, continue, et loin de tirer avantage de la
situation, il identifie le mal à partir du verset 6 : « Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la
pâte? 7Faites disparaître le vieux levain,
afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car
Christ, notre Pâque, a été immolé ».
Christ est immolé si nous avons une pâte nouvelle sans levain. Sinon, la Pâque, comme Christ ne servent à rien ; et notre vue ne sera jamais véritable. Et nous ne pourrons avoir à « nos reins la vérité pour ceinture » (selon ce que dit Paul aux Éphésiens);
Pour le péché, qui révèle l’impudique, il y a
des étapes qui ont été franchies de la part du croyant. Le levain a agi dans le temps faisant au final
lever toute la pâte.
Ce qui signifie qu’un être humain à ce niveau
d’élévation possède une arrogance telle, qu’il ne peut plus être repris par
ses frères et sœurs de foi.
Ils n’ont plus d’influence sur lui. Ce qu’ils pensent ou ce qu’ils peuvent lui dire, lui passe bien au-dessus. L’impudique continue à pratiquer ses mauvaises œuvres en toute impunité, pensant même être plus sage que les autres.
Alors attention, livrer quelqu’un à satan, ne
veut pas dire invoquer le diable ou les démons, ou encore manifester une
puissance divine que seuls certains disciples seraient dotés.
Comme je l’ai dit avant ne tombons pas comme
beaucoup dans une pratique occulte.
Il n’y a aucun rite, aucune évocation divine
ou satanique.
Livrer quelqu’un à satan, c’est agir de manière
pratique dans la vie quotidienne.
Il s’agit simplement de ne plus avoir de
communion avec lui, de ne plus manger avec un tel homme, bref de le retrancher
de ses fréquentations.
Il s’agit d’agir avec lui comme avec un pestiféré. Il est
comme ces israélites qui avaient contracté une maladie infectieuse et qu’on isolait
du camp pendant toute la durée de leur infection. Ils étaient impurs.
1Corinthiens
5 : 9 : « Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas
avoir des relations avec les impudiques…de ne pas même manger avec un tel
homme…Ôtez le méchant du milieu de vous. ».
Cet acte, c’est un
retranchement. Et retrancher ce n’est pas le condamner à mort, c’est l’excommunier,
se couper du mal et de celui qui l’incarne volontairement.
Le but étant de faire ce que Jésus à dit à Pierre en lui donnant les clés du royaume : « je bâtirai mon Eglise, et … les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle ».
L’enfer n’est pas fait pour l’Église, les impudiques non
plus.
Alors, Jésus demande d’émonder, de retrancher les branches contaminées
et de les liées sur terre, car elles seront liées aussi au ciel.
Donc « être livré à satan », c’est garder une sainte communion en ôtant le mal au milieu de soi.
Dans les faits, satan n’est pas une personne, c’est un esprit
méchant, un esprit de rébellion qui a débuté dans le ciel pour ensuite se
répandre dans le monde (message : »satan fait-il
partie du corps de Dieu ? ».
Le monde est satanique. Le monde est soumis aux règles des
désirs du corps.
L’impudique, celui qui aime briller par lui-même y est mis
en valeur, promu aux yeux des autres qui vivent selon les lois du monde.
Alors tout simplement, celui qui aime le monde va y
retourner. Il veut tellement se conformer au siècle présent (qui est
satanique), qu’il va retourner à ce qu’il aime le plus.
1 Jean 2 :16 « …la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du (diable, non, du) monde ». Le diable a établi son royaume dans le monde.
Alors attention, ce n’est pas un aveu d’échec de la part
des croyants qui ont livré leur frère à satan.
C’est simplement, comme je le disais, le laisser se salir
dans la boue de son péché en espérant que son esprit soit sauvé, un jour, par
le brisement de sa chair.
« Son esprit soit sauvé » a le sens ici de
réaliser, de comprendre ce qui lui arrive ; de retrouver une conscience
perdue (car on ne parle pas d’âme ici mais d’esprit).
Car cette fois-ci, la chair sera brisée dans tous les sens, physiquement comme spirituellement. C’est une réelle descente aux enfers pour cette personne. Elle a ouvert les portes du séjour des morts, le Hadès, l’enfer.
Alors ne pensons pas que le fait de livrer quelqu’un à satan
soit une œuvre exceptionnelle, pas du tout.
Cela se fait assez couramment et bien souvent à l’insu des personnes, sans qu’elles en aient conscience.
Le livre de Job, nous montre aussi que Job
fut livré à satan, sans qu’il le sache directement. Job 1 :12 :
« L'Eternel dit à Satan: Voici, tout ce qui
lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. »
Job va connaitre un véritable enfer sur cette terre, au point de préférer la mort à son épreuve.
Paul à Timothée, lui écrit qu’il a livré plusieurs frères à
satan dont deux qu’ils nomment : « Cette
conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à
la foi. 20De ce nombre sont Hyménée et
Alexandre, que j'ai livrés à Satan, (il aurait pu dire : « que j’ai livré au monde ») afin qu'ils
apprennent à ne pas blasphémer. »
(1Timothée 1 :18-20).
Et je rappelle que Blasphémer (blasphemeo), c’est calomnier, outrager, dire du mal…c’est encore se placer en premier et en juge et partie de tout.
Tite en fait part aussi lorsqu’il dit au verset 22 : « sauvez-en d'autres en les arrachant du feu; ». Cela peut paraitre contradictoire, mais c’est en mettant ces faux frères dans le feu de l’épreuve qu’on les sauvera, en les arrachant du feu destructeur.
Et que dire de Deutéronome 19 où Dieu demande
à Moise, qu’une fois établi en terre promise, il sépare trois villes et le
territoire en trois parties?
Dans quel but ? « pour que tout meurtrier puisse s’enfuir dans ses
villes ».
« Cette
loi s'appliquera au meurtrier qui s'enfuira là pour sauver sa vie, lorsqu'il
aura involontairement tué son prochain, sans avoir été auparavant son ennemi. ».
Les villes refuges permettaient de livrer à satan tous ces
israélites devenus comme incompatibles avec une sainte communion.
Dans la première épitre de Jean, « celui qui hait son frère est un meurtrier » Or, il n’était pas son ennemi au départ, mais en le haïssant il est devenu comme un meurtrier, comme ces meurtriers des villes refuges.
Deutéronome 19 :13, on lit que « Tu ne
jetteras pas sur lui un regard de pitié, tu feras disparaître d'Israël le sang
innocent, et tu seras heureux ».
L’attitude de ceux qui livrent l’autre à satan est d’être
heureux d’exercer la justice. Ils n’ont pas honte, parce qu’ils savent qu’ils
ne sont pas coupable de meurtre, eux. C’est vrai qu’ils font comme les
israélites, ils font appel au vengeur du sang (qu’est satan) « ils le
livreront entre les mains du vengeur du sang afin qu'il meure. »
Deutéronome 19 :12.
En Christ, c’est la chair qui mourra par le vengeur du sang, par satan.
Vous voyez, comme cette pratique était instituée depuis bien longtemps parmi les croyants, et je suis certains que dans maintes assemblées, des croyants ont été volontairement écartés, parce qu’ils avaient une attitude et un comportement outrageant, méprisant et impudiques, recherchant constamment comme une addiction, leurs propres intérêts et adorant la tunique souillée par la chair (Là je reprends un peu ce que dit Jude, qui parle lui, de haïr la tunique souillée par la chair).
Mais à l’inverse, adorer cette tunique souillée par la chair, c’est aimer l’habit saint, le prestige, l’apparence comme l’envie la plus forte.
Cette tunique souillée par la chair, je l’ai vu chez des hommes soit disant pieux qui en livrant à satan, leurs frères et sœurs, en se séparant d’eux, se sont eux-mêmes livrés au diable, à leur insu, et en pensant faire une œuvre juste. En les fuyant, il se sont retranchés eux-mêmes.
Par conséquent ceux qui livrent à satan comme ceux qu’on a livré au diable peuvent être tous deux des impudiques. Là aussi le discernement prime sur tout.
Ce qui me fais revenir à la question du départ : Un croyant en christ, peut-il être livré à satan ? N’est-il pas scellé du Saint-Esprit et par-là sous la protection du Père ?
Nous pouvons y
répondre maintenant. « A celui qui n’a pas on enlèvera même ce
qu’il a ».
Ce triste constat fait référence à la parabole du semeur, à
celui qui s’est contenté de sa foi comme d’un absolu.
L’erreur
est de considéré que sa foi est pure et qu’elle n’a plus besoin de rien, elle
est finie, achevée et qu’elle a atteint sa maturité en Christ.
C’est le reproche que fait l’ange à l’Église de
Laodicée :
« Tu es tiède…je te vomirai de ma bouche…
Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de
rien »
Or, Jésus nous dévoile que toute semence divine qui nait
doit croitre dans un bon terrain. Et nous devons travailler pour que ce terrain
reste fertile et bien disposé, sinon notre foi sera vaine.
Notre foi est pure si nous sommes pure, sinon, elle nous
reniera.
Ce terrain c’est notre cœur. C’est lui en premier sur lequel nous devons veiller. Sinon, nous serons comme ces arbres séchés, coupés (retranchés) et au final, brulés. Parce que dans l’Eglise de notre Seigneur il ne doit plus couler de sang innocent.
Le scellement du Saint-Esprit ne viendra que plus tard
quand nous serons trouvés persévérant dans l’amour agapéo et dans notre
fidélité à Dieu ; Comment ? en ayant tué l’animal qui était en nous
au départ. Cet animal qui aime les querelles, la calomnie, la jalousie, bref
tout ce qu’aime le monde et qui ne fait qu’enfler l’orgueil.
«Celui qui a reçu la semence dans la
bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend ; il porte du
fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente »
(Matthieu 13 :23).
Amen.
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