dimanche 29 janvier 2023

LE MECHANT de la BIBLE

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Par Eric Ruiz

 

« Heureux l'homme que Dieu châtie! Ne méprise pas la correction du Tout-Puissant. » Qui ne dirait pas « Amen » à ce verset pris dans le livre de Job 5 :17 ?

Hélas, dans la réalité le mépris de la correction est l’acte le plus répandu, surtout chez le croyant.

Il fuit la réprimande, comme la peste, pensant qu’elle, n’est que pour le méchant. Lui, fait partie des justes, il n’est pas concerné. Quand Dieu le réprimande, il croit à coup sûr à une attaque du diable où alors, il trouve des excuses à son péché.

Remarquez bien que ce n’est pas Job qui a dit les mots de ce verset, c’est Eliphaz de Théman qui, prenant la parole lui dit comment passer du malheur qui lui arrive, au bonheur.

Eliphaz rajoute :« Et maintenant qu'il s'agit de toi, tu faiblis! Maintenant que tu es atteint, tu te troubles! »

Job ne comprend pas ce qui lui arrive.

Vous savez, il y a comme un réflexe chez l’être humain, c’est dans sa nature ; ce réflexe c’est celui de se projeter toujours dans le clan des vainqueurs, avec ceux qui réussissent,  avec ceux qui reçoivent les faveurs de Dieu, bref avec ceux qui sont sauvés.

La contradiction est frappante : on est fiers de témoigner qu’on est sauvé par grâce, mais on prend les versets qui montrent notre mérite à l’être plus que les autres.

Si dans la Bible, il y a des Élus, un peuple béni, des enfants de Dieu et qu’une ouverture s’ouvre pour que soi-même nous puissions en faire partie, alors on cherchera intuitivement tout ce qui ira dans le sens de notre élection.

A l’inverse, on verra toujours les autres comme les insoumis, les païens, les perdus, les méchants.

Psaume 37 :17 : «  Le Seigneur se rit du méchant, car il voit que son jour arrive. ».

Ce psaume se comprend la plupart du temps comme un avertissement pour les autres, jamais pour soi.

C’est comme au cinéma, on s’identifiera toujours au héros, au bon, au justicier et jamais au méchant, au traitre.

Si maintenant on lit le verset suivant le 18 : « Les méchants tirent le glaive, Ils bandent leur arc, Pour faire tomber le malheureux et l'indigent, Pour égorger ceux dont la voie est droite. »

Là aussi, même si on agit mal, on ne voudra surtout pas s’identifier à ce méchant-là qui s’en prend au plus faible et qui maltraite ceux qui agissent en faisant le bien.

Non, on persistera à croire que si à un moment donné on a agi avec violence, s’était pour une bonne raison, pour se protéger du mal. Nous voulions alors rétablir la vérité, le malheureux ne l’était pas, il jouait à l’être. Et l’indigent, lui, ne l’était pas vraiment non plus, il abusait de la situation ; Son mauvais cœur, le rendait fourbe et injuste ; et c’est son ingratitude en notre faveur, qui a montrée alors son véritable visage.

Leur voie n’était pas si droite que cela. Méritent-ils vraiment la grâce du Seigneur ?

Vous voyez, le cœur de l’être humain est suffisamment tortueux et pervers pour lui faire voir l’inverse de la réalité et faire en sorte que malgré tout, on s’en sorte soi-même avec la gloire et les honneurs.

Au verset 18, bander l’arc et tirer le glaive, ce sont des actions guerrières qui peuvent se concevoir comme bonnes ou mauvaises.

C’est comme deux enfants qui se battent sur la cour de l’école : L’un dira, c’est lui qui m’a attaqué en premier, et l’autre justifiera sa violence par le fait qu’il s’est juste protéger des coups. Qui des deux dit la vérité ?

Il m’est arrivé de rencontrer cette situation à maintes reprises en tant qu’enseignant; et si on ne cherche pas à creuser, à interroger des témoins sur ce qu’ils ont vu, on pourrait facilement se tromper et croire que celui dont l’apparence est plus chétive, dont le regard est plus attendrissant, celui qui est le plus décontenancé par ce qui lui arrive, est la vraie victime ; Et s’apercevoir par la suite que tout cela n’était qu’un jeu de dupe, une mise en scène pour que l’autre passe pour le mauvais élève, le méchant.

On se trouve toujours des circonstances atténuantes pour justifier ses mauvais choix et ses actes malfaisants. Et en premier, c’est pour sauver son ego, sa belle image de soi-même.

Donald Trump, ancien président des États-Unis d’Amérique a dit publiquement : « Montrez-moi quelqu’un qui n’a pas d’égo, et je vous montrerai un perdant ».

Voilà encore répétées, les raisons qui amènent la méchanceté à s’accroître, par l’excès d’égo. On ne veut surtout pas passer pour un perdant.

Rappelez-vous mon message sur « les 4 cavaliers de l’Apocalypse ou la course en Christ». Le sceau s’ouvre et dévoile un acte d’authenticité ;

 « Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. » Apocalypse 6 :1-2.

le premier sceau dès qu’il s’ouvre, dévoile l’authenticité du mal. Il dévoile un cavalier, qui part, qui court plus vite que les autres, il ne court pas en habit blanc, il galope chevauchant un cheval blanc, c’est toute autre chose. Il court à la sainteté. Il est muni d’un arc, il part au combat avec sa religion, ses certitudes, ses dogmes, son envie excessive d’être le gagnant. Sa couronne montre déjà qu’il s’est autoproclamé victorieux. « il part en vainqueur pour vaincre »

Ce cavalier qui est rempli d’égo veut surtout témoigner du succès qu’il a avec Dieu. Alors, perdre la face, perdre sa dignité, perdre devant des faibles est insupportable.

 C’est cette motivation qui a poussé le roi d’Israël Saül à pourchasser indéfiniment David pour le tuer.

On préfère cette foi qui proclame que Dieu a envoyé son fils unique afin qu’il perdre à notre placeOn aime dire qu’il s’est humilié à notre place pour que nous soyons vainqueurs en tout point. Quel faut évangile prononcé avec tout l’égo qu’un homme ou qu’une femme peut avoir.

On veut bien suivre Jésus, mais porter sa croix, cela demande de le faire à notre manière (c’est ce que pense notre égo).

« Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. »

Là aussi ce beau verset, comment le comprennent-ils ?

Oui, ils se disent prêts à perdre leur vie, mais en contrôlant toutes les difficultés. Et s’ils doivent chuter, ils feront tout pour que leur chute soit moins douloureuse et qu’elle montre surtout un relèvement miraculeux, afin qu’ils puissent comme un phénix renaitre de leur cendre. C’est tellement plus glorieux de se relever plus fort et plus grand.

Pourtant, leur chute sera brutale, les effets négatifs de leurs mauvaises actions seront un jour ou l’autre leur part, leur vécu.

C’est le sens de ce psaume qu’on vient de lire : Le Seigneur voit que le jour du méchant arrive et il s’en réjouit.

Ce jour arrive dans le but de rétablir la vérité, pour réaliser qu’en fin de compte ils se sont bien leurrés sur leurs bonnes intentions soit disant louables. Elles étaient bien honteuses et condamnables. La preuve, c’est qu’ils se retrouvent plongés dans le malheur.

Job 31 :3 « La ruine n'est-elle pas pour le méchant, Et le malheur pour ceux qui commettent l'iniquité? »

En fait, rien de cela ne se serait passé, s’ils n’avaient pas recherché en premier leurs propres intérêts.

C’est encore et toujours leurs mauvais désirs qui les enferment dans le mensonge.

S’ils avaient séparé en eux ce qui est vil de ce qui est saint, le péché ne se coucherait pas à leur porte. Et ils ne seraient toujours pas là à se battre avec lui de cette façon.

Ils ne seraient pas toujours à essayer de se convaincre qu’ils sont justes. « Je ne veux pas être le méchant de l’histoire, je suis une bonne personne ». C’est ce qu’ils se répètent en boucle.

Mais attention : persévérer dans cet état de déni permanent, cela a des conséquences désastreuses.

Le méchant est comme au temps de Jésus, il affirme sa justice, il rend témoignage coûte que coûte de sa bonté, alors qu’en lui grouille les envies d’une bête féroce :

« Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes ». (Matthieu 23 :30)

Or, Jésus leur répond, aussitôt connaissant leur mensonge : « Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. » (Matthieu 23 :31). Oui, vous êtes bien les mêmes meurtriers que vos pères.

Le quatrième sceau est l’accomplissement final de leur pulsion. La pâleur verdâtre du cavalier annonce la mort, la destruction, le crime. « Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

Ce cavalier, qui au départ partait pour vaincre en proclamant partout sa sainteté, finit par avoir des envies de crime.

Et le criminel, court toujours se laver les mains après son crime. L’homme qui se voit toujours plus saint que les autres, fait de même. Il lavera toujours aussi ses vêtements de sang. Il ne veut surtout pas que sa méchanceté soit dévoilée.

Ce réflexe, c’est celui de la vieille nature humaine ; cette nature qui a horreur de passer pour la méchante.

L’impie préfèrera souffrir psychiquement et physiquement de son déni plutôt que d’avouer ses fautes et de s’en séparer.

Il hait avant tout l’humilité qui abaisse. Il fuit la blessure qui fait souffrir. Cela nuit trop à son image, à son statut, à son égo. C’est pour cela que la Bible parle de l’insensé comme du méchant selon les mêmes termes ; L’insensé a perdu le sens de la vérité. Il interprète faussement les écritures pour se justifier.

Alors, vouloir reprendre le méchant, ou l’insensé, vouloir l’instruire de ce qu’il est, ne fera que s’attirer ses foudres.

« Celui qui reprend le moqueur s'attire le dédain, Et celui qui corrige le méchant reçoit un outrage. » (Proverbes 9 :7)

Quand Jésus reprenait les pharisiens, nous lisons ensuite que ces religieux complotaient pour le faire tuer.

Jésus ne faisaient rien pour les convaincre de changer. Il montrait simplement leur jugement. Voilà ce qu’il leur disait : « comblez donc la mesure de vos pères ». Dans d’autres traductions : « achevez de remplir la mesure de vos pères…Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? ».

Ce que Jésus leur dit, revient à cela : « Mettez aussi votre part à l’œuvre diabolique de vos pères… Faites le mal que vous avez à faire, c’est tout» Ce sont ces paroles que Jésus a dit aussi à Judas Iscariote quand il est venu le livrer aux soldats romains.

Alors à quoi sert tous ces versets sur les méchants, sur les insensés ?

À montrer leur jugement mais aussi à reprendre celles et ceux qui malencontreusement se sont laissés séduire par leur égo, et qui ont besoin de revenir vite vers la vérité. Ils sont peu nombreux, c’est vrai, puisque la majorité s’est tellement endurcie. Au point où ils aiment trop ce qu’ils sont, pour accepter de perdre.

Maintenant Paul dit de n’avoir plus de relation avec le méchant.

« Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme ». (1Corinthiens 5 :11)

Paul souhaite surtout ici protéger ceux qui seraient sous la coupe d’une telle personne se nommant frère ; ou celles qui se laisseraient séduire par leur fausse liberté, leur fausse sainteté ; parce que ces personnes étant à ce point corrompues par leurs désirs charnels, n’auront aucun égard, aucune pitié pour les autres.

« Otez le méchant du milieu de vous » dit Paul aux Corinthiens.

Ce commandement l’est aussi pour ceux qui se sont laissés séduire par les mauvais esprits.

Le méchant en grec, a le sens aussi de la puissance du malin. C’est cet esprit mauvais et puissant qui cherche à vous oppresser, à vous garder sous son contrôle si vous lui avez donné accès.

Cet esprit veut vous rendre sûr de vous-même en recherchant les premières places. Il veut vous faire un chemin pour que vous deveniez un héros, un gagnant, que vous ne vous laissiez écraser ou humilier par personne, car il vous susurre que vous avez un rang royale, une destinée divine.

Voilà, la graine du méchant est plantée et elle ne demandera qu’à croître ; et les révélations de la bible iront toujours pour vous dans ce sens d’ailleurs.

Elles seront votre point d’ancrage le plus fort. Rien ne pourra plus vous déstabiliser.

Pourtant, malgré le fait que la marque de la bête soit visible sur vous, elle ne vous ébranlera pas, parce que vous ne cesserez de la voir chez les autres.

Alors le plus sage, c’est de veiller ; et comment ?

 « N’entre pas dans le sentier des méchants, et ne marche pas dans la voie des hommes mauvais » selon Proverbes 4 :14.

Amen

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