596
Par Eric Ruiz
On parle très peu de Dieu le Père dans le livre de l’Apocalypse (4 à 5 versets seulement selon les versions), on parle très peu aussi du fils de Dieu, et le nom de Jésus-Christ n’apparait que 4 fois.
Dès le début du chapitre 1 nous savons quel est l’auteur de ce livre « révélation de Jésus-Christ » et vers la fin du livre au vingtième chapitre nous lisons ces mots : « 2 Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. » ; Et là aussi il y a des versions qui emploient un autre mot que Christ.
Par contre dès que Jean évoque une puissance divine ou un trône, Dieu (Téos) est joint presque à chaque fois avec un autre nom.
On parle d’une adoration, on vient se prosterner devant cette entité. Il est celui qui est assis au milieu du trône, et il est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange.
Mais quelle est cette nouvelle identité
à adorer ? Ce
n’est pas rien c’est quand même lui qui ouvre les 7 sceaux (Apo 6 :1). Il
a le pouvoir de faire tomber les montagnes en se mettant en colère (Apocalypse
6 :16). Il se tient assis sur la montagne de Sion (Apocalypse 14 :1).
Ceux qui ne se sont pas souillés et qui sont vierges le suive partout où il va.
On le combattra en cherchant à le vaincre mais personne ne pourra le vaincre
car il est le Seigneur des Seigneurs, le roi des rois et ceux qui sont avec
lui, les fidèles et les élus… vaincront.
La question que l’on devrait tous se poser (je
parle des chrétiens en général) est pourquoi ce nom apparait-il, là où devrait
être celui de Jésus-Christ notre Sauveur ?
Ce nouveau
personnage, en fait n’est pas du tout une nouveauté. Figurez-vous qu’il est
présent 100 fois dans la Bible (version louis Segond 1910). Et rappelez-vous ce que j’avais écrit au sujet de
ce nombre 100 : je cite « 100, c’est un peuple souvent méprisé et mis à l’écart, qui célèbre son
Dieu de manière intègre et parfaite parce qu’il a le caractère du bon berger.
Eh bien vous verrez que ce nombre n’est
pas un hasard mais qu’il est parfait avec ce qui suit. Je continue…
et curieusement ce personnage n’attire pas les regards et il est même
insignifiant ; Ce personnage est un animal, c’est l’animal par excellence
qui était destiné par les Israélites au sacrifice pour la rémission des péchés.
On l’offrait sur l’autel, lorsqu’il avait moins d’un an. Cet animal de
sacrifice devait être un mâle sans défaut. On le prenait parmi ce qu’il y avait
de meilleur dans le bétail.
Cet animal, c’est
l’agneau, un animal docile, fragile qui n’a aucune défense et qui peut être la
proie facile de tout prédateur. C’est la proie très apprécié des loups. Et bien
dans le livre de Jean, l’apocalypse, Dieu s’assimile à l’agneau : L’agneau
de Dieu. Les théologiens le présente comme Christ, cet autre partie de Dieu,
son fils unique puisque Jean-Baptiste en voyant Jésus de Nazareth venir à lui
l’appela : « voici l’agneau de Dieu qui ôte le
péché du monde ».
Alors contre toute attente, c’est l’agneau le thème principal du livre de l’Apocalypse. Et on va le voir ce n’est pas Christ. Beaucoup de traductions ont fait l’erreur de mettre Christ à la place de l’agneau parce qu’ils ont fait une confusion. Ils se sont dit Christ et l’Agneau c’est pareil. Eh bien pas tout à fait. La version Ostervald de 1744 fait mention de 33 passages avec le mot agneau. 33 fois dans ce livre il est question de cet animal si paisible et inoffensif. 33 c’est le chiffre de la vérité.
L’agneau porte en lui plus qu’un symbole, il est la vérité. Il est la vérité dans le sens où c’est Dieu lui-même qui se dévoile à travers cet animal qui illustre en fin de compte son caractère. Dieu se voit à travers l’amour donné, son sacrifice, comme tout ce qui contribue à donner du bien-être aux autres et à favoriser la paix. C’est par l’authenticité de ce caractère que Dieu rassemble ses élus, C’est par l’authenticité qu’il les prépare même à régner, qu’il les adopte comme ses propres fils, qu’ils les destinent à être ses héritiers.
L’agneau épouse entièrement Dieu. Et disons-le, c’est la
mission principale de Christ sur terre : Par sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ
donne son héritage. Quel héritage ? C’est le Saint-Esprit ; et il le
donne à ceux qui font sa volonté. Vous voyez, je n’ai pas dit à ceux qui
croient. Mais à celles et ceux qui font sa volonté. La différence n’est pas
anecdotique mais bien réelle. Car être l’agneau assis sur le trône avec Dieu c’est
bien épouser Dieu. Etre ce qu’il est lui-même. Personne ne peut tricher et se
faire passer pour l’agneau. Pourquoi ?
Parce qu’il n'entrera dans la nouvelle
Jérusalem « rien de souillé,
ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge ; il n'entrera que ceux
qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau. » Apocalypse 21 :27
Alors, les mots ont une importance. Agneau et Christ ne s’emploient pas sans un sens bien particulier. L’agneau ce n’est pas Christ, bien que ce soit la même entité. Et L’agneau n’est pas un titre de Christ, comme nous le disent les théologiens. L’agneau n’est pas un titre mais un caractère. Constatez par vous-mêmes, dans toutes les versions, il n’est pas écrit les noces de Christ, mais les noces de l’agneau. Apocalypse 19 :7 : « Réjouissons-nous, et faisons éclater notre joie, et donnons-lui gloire; car les noces de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est parée. ».
C’est l’agneau l’objectif de notre foi. Christ, c’est le seul
et unique moyen d’atteindre l’agneau. Christ c’est le chemin. Sans
Christ c’est vrai l’agneau est impossible à atteindre. Il faut la vie de Christ
en nous pour épouser ce caractère. Par conséquent, c’est l’agneau le but de
tout croyant sur terre. L’agneau c’est la stature parfaite de Christ
reconnaissable parce l’agneau est une personne. Parce que c’était l’agneau immolé le but de
Christ sur terre. Christ en tant que Jésus de Nazareth s’est offert en
sacrifice comme un agneau immolé pour la rémission de nos péchés.C’est l’agneau
le but de Dieu le Père aussi. « Père que ton règne
vienne » ! Cette prière ne peut s’exaucer sans voir
l’agneau devenir une réalité terrestre. Dieu veut régner à travers son Epouse
l’agneau : un être devenu parfait.
Apocalypse
21 :23 montre bien cette fusion Dieu-Agneau : « Et la ville n'a pas besoin du soleil, ni de la lune,
pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau. ».
L’agneau c’est le flambeau, le contenant et Dieu, la lumière le contenu.
Mais contenant et contenu sont identiques. Ils ne sont qu’un. Dieu s’est fait
une nouvelle identité ou une autre entité, une existence propre et visible dont
les propriétés sont clairement identifiables. Jean le Baptiste en voyant Jésus
a clairement identifié qu’il était l’agneau, la mission divine incarnée dans
une personne. Il ne lui a posé aucune question pour le savoir. C’était une
évidence, son caractère émanait naturellement de lui.
Pourtant cet
agneau pose problème. Il pose problème à une génération
adultère. L’agneau est tellement convoité par ceux qui font le mal,
qu’il l’imite, qu’ils en font une idole. Ils forcent même les autres chrétiens
à manifester ce caractère. Ils imitent l’amour, le don de soi, les ministères
aussi. Parce que les ministères que le Père nous a donnés sont là pour amener
le disciple vers l’agneau. Mais ces faux oints qui imitent les ministères ne
savent pas qu’ils font une œuvre qui les dépasse, puisqu’ils contribuent sans
le savoir à l’édification du corps de Christ qui est l’agneau. Parce que
l’agneau se forme dans la souffrance, dans le creuset de l’injustice, dans les
tribulations. Cette souffrance vécue, c’est l’immolation, c’est ce qui est
joint et indispensable à l’agneau : il est immolé, sacrifié. Alors, là où
nous vivons des oppressions, des manipulations, des mauvais traitements, des
violences physiques ou morales, pire voire même la mort, eh bien nous mettons sur l’autel, notre
orgueil, notre rébellion, ou notre estime de soi. Ce qui nous aide à prendre le
manteau de sacrifice de l’agneau.
Maintenant, dans
les autres versions de l’Apocalypse
l’agneau n’apparait que 27 fois (au lieu de 33). Ce qui est curieux au
premier abord c’est de constater que beaucoup d’auteurs des versions ont pris
l’initiative de supprimer les répétitions. Plutôt que de répéter le mot Agneau
ils ont préféré le pronom personnel « il » Ainsi avec Ostervald nous
trouvons le mot « agneau » répété 5 fois. Par exemple quand la
version Segond dit : « Quand il ouvrit le
second sceau » la version Ostervald précise « Quand l’Agneau
ouvrit le second sceau » Cette précision se fait ensuite sur
l’ouverture du troisième, du quatrième et du septième sceau.
La raison qui
me vient à l’esprit pour cette précision « l’agneau », c’est pour
insister fortement sur le caractère de Dieu, ce caractère qui provoque des hostilités.
Le mal, le diable et ses démons ne supportent pas l’odeur de sainteté ; La
preuve c’est qu’au moment où parait la sainteté, l’imposture apparait aussitôt.
Au moment où l’agneau brise le sceau,
les masques tombent : les authentiques se distinguent des hypocrites, des soi-disant
bienfaiteurs passent au délit et au crime. Lors du premier sceau le cavalier
blanc vient pour vaincre alors que l’agneau n’a aucun combat à mener sur les
autres…puisqu’ il dépend entièrement du Père. Le diable quant à lui est descendu rapidement, animé d'une grande
colère, sachant qu'il a peu de temps. Dans les faits, l’imposteur impose sa
force, sa ruse, sa soif de gloire, alors que l’agneau n’impose rien, il se fait
douceur, authentique et altruiste. L’imposteur c’est une bête. Apocalypse
13 :11 nous dit que cette bête monte de la terre, qu’elle a deux cornes
semblables à celles d’un agneau et elle parle comme un dragon. Sa parole trahit
ses intentions mauvaises. La bête parait douce et conciliante (les deux cornes)
mais elle se montre à la fin intraitable et effrayante, elle aime médire sur
tous.
Ensuite, Ostervald traduit Apocalypse
19 :14 ainsi : « Et les armées qui
sont dans le ciel le suivait sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc et
pur, suivant l’agneau. ».
Cette
distinction est cruciale elle aussi, car elle précise ce qui suit et qui
prédestine l’Epouse, c’est un vêtement de puissance (les armées qui sont dans
le ciel) et de sainteté ( le vêtement de fin lin blanc et pur)
Lisons les
versets précédent qui concerne l’agneau : «11 Puis je vis le ciel ouvert, et
voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et
Véritable, et il juge et combat avec justice. 12Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête
étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si
ce n'est lui-même; et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son
nom est la Parole de Dieu. »
Nous voyons que l’agneau, c’est l’image de ce
cavalier blanc fidèle en tout point et qui est la vérité. Et son vêtement tint
de sang, ce n’est pas un sang étranger, mais le sien qu’il porte. Et ce nom que
personne ne connait à part lui-même montre encore son humilité et sa volonté de
ne pas mettre la lumière sur lui, mais sur la parole de Dieu. Et nous pouvons
réaliser que ce vetement de sang se transforme en fin lin blanc. Car ce sang qui a coulé injustement a été purifié par le
sacrifice de l’agneau. Grace à ses œuvres justes, le vêtement est celui de
l’Epouse « les noces de l'agneau sont venues, et son épouse
s'est préparée, 8et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant,
pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints ».
Passons
maintenant au dernier verset où l’agneau a été rajouté. Mais ici l’agneau a été
préféré à Christ.
Apocalypse 20 :6 : « Ils seront sacrificateurs
de Dieu et de l’Agneau et ils régneront avec lui mille ans ».
Dans les
autres versions il est écrit : « ils seront
sacrificateurs de Dieu et de Christ » En fait, Dieu et L’agneau et important parce
qu’il marque une nouvelle fois la personne terrestre devenue comme Dieu.
L’agneau
permet d’intégrer la personne de Jésus-Christ et tous ceux qui lui ressemblent
au moment de la première résurrection. La nuance pour moi n’est pas légère. Je
le redis Christ c’est le moyen d’atteindre l’agneau, qui lui est l’entité
atteinte ici-bas. Le fils de Dieu est le premier agneau qui en inclus d’autres,
tous les autres saints qui auront persévérer et qui seront greffés sur le
sarment divin. Nous seront Agneau comme le fils Jésus-Christ l’est, et il l’est
en premier…mais nous, nous le serons par alliance. Nous serons rassemblés sous
la même alliance de la grâce pour former l’agneau immolé.
Alors
n’oublions pas une chose essentielle. Devenir sacrificateur de Dieu et de
l’agneau est le but suprême que souhaite atteindre tout chrétien. Mais cela
passe par un sacrifice qui coûte cher pour chacun. C’est ce sacrifice qui
montrera notre élection. Le sacrifice d’Abel
comme celui d’Abraham plaisait à Dieu. Ce qui plait à Dieu c’est à quoi nous
renonçons individuellement pour lui. Notre cœur doit se trouver dans cet état
de grâce qui consiste à tout sacrifier par amour pour notre Dieu. C’est à ce
prix que l’Epouse de l’agneau se pare de ses plus beaux bijoux pour les noces.
Amen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire