dimanche 24 octobre 2021

LA FOI N’EST PAS RAISONNABLE

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Par Eric Ruiz


Savez-vous que beaucoup pensent que la foi est raisonnable ?

-Qu’il n’y a rien de déraisonnable en elle.

-Que croire en Dieu n’est pas déraisonné.

-Que c’est même une décision logique, réfléchie qui repose entre autre sur la connaissance des Saintes Écritures, la Bible.

Eh bien penser ainsi est totalement faux.

La foi est complétement irraisonnable.

Revenons au premier verset de Jésus qui dit sur la montagne

« Heureux les pauvres en esprit car le Royaume de Dieu est à eux »

La preuve est faite ici.

Le fait de raisonner nous empêche de nous rapprocher de Dieu.

Ce que dit là Jésus est un terrible jugement pour ceux qui sont idolâtres de la raison humaine, qui mettent la pensée humaine au sommet de l’intelligence.

Il ne s’agit pas d’être riche en esprit, et d’élaborer mille stratégies pour réussir…

La vérité nait dans les moments de détresse, lorsque nous perdons tout sens raisonné, lorsqu’aucune solution logique, rationnelle ne peut nous sauver, que le vide en nous est très perceptible et que tout ce que nous avons appris s’écroule… c’est là que notre prière brise notre côté cartésien, raisonné et qu’un coin du ciel, alors s’ouvre.

Dieu n’est pas une idée. Il n’est pas une connaissance ; et ni la théologie, ni la métaphysique ne peuvent toucher la vérité.

La raison remplit les vides, elle nous donne des réponses à nos questions ; alors que la foi créé le vide là où il y avait du plein, elle renverse nos fondamentaux, elle bouleverse notre logique ; elle fait tomber nos raisonnements.

Le raisonné nous dit, par exemple : je fais pour avoir, je donne pour recevoir, j’aime pour être aimé, je veux connaître pour mieux maitriser.

J’élabore des plans pour réussir, ou encore j’ai la foi pour être sauvé.

Derrière la raison, il y a la recherche du bien-être, du respect, mais aussi de l’efficacité, ou la volonté de relier nos pensées à des actes productifs.

 

La foi, elle, ne recherche rien. Elle se suffit à elle-même.

 

Un religieux « raisonnable » pratique des œuvres justes pour obtenir des récompenses célestes.

Il donne aux pauvres en espérant que Dieu lui rendra ce qu’il a donné.

La foi, n’a rien à voir… c’est : je donne au pauvre parce que j’ai envie de donner, parce qu’une force intérieure m’a poussé à le faire, parce qu’un sentiment de compassion m’a touché le cœur.

Je n’ai à ce moment-là rien anticipé.

Sinon ce n’est plus de la foi, c’est de la morale.

La morale n’est pas contre Dieu, mais la morale n’est pas le chemin de la vérité.

La morale pousse à faire des actes raisonnables en série pour être un bon citoyen, un bon chrétien. Mais Jésus n’a jamais rien montré pour devenir ni un bon citoyen, ni un bon chrétien.

Jésus nous montre la foi en montrant justement les actes déraisonnables qu’elle contient.

Par exemple la foi s’oppose à la morale religieuse qui souhaite exercer la justice en punissant sévèrement une femme adultère. La foi s’oppose au divorce parce qu’il est le chemin des cœurs durs alors que l’amour cherche un autre chemin.

Jésus, l’homme de foi fait tomber les masques religieux au péril de sa vie. Il laisse un traitre vivre parmi eux et tenir la trésorerie des disciples et il le laisse même enseigner, alors qu’il connait ses mauvaises intentions. Il confie les clés du royaume à Simon Pierre, à celui qui le reniera trois fois et qu’il interpellera en lui disant « arrière de moi satan ».

Il va même plus loin, Jésus-Christ nous dit de porter notre croix en tout abandonnant pour lui-même, sans oublier de nous séparer des êtres que nous aimons ; Et cerise sur le gâteau, il nous dit que celui qui aime sa vie la perdra et que celui qui perdra sa vie pour lui, gagnera la vie éternelle.

Où se trouve la morale et la raison dans toutes ces démonstrations du fils de l’homme ?…Nulle part.

Revenons à la notion de raison. Pour le religieux, la raison c’est son pain blanc et aussi son gagne-pain. Comment peut-il enseigner la vérité sachant qu’elle va le desservir ?

Il préfèrera un discours traitant de la cohérence entre le savoir scientifique et la Bible. Il préférera pointer du doigt la morale biblique pour affirmer qu’elle est la pierre de fondement des civilisations. Les lois bibliques sont des principes à adopter scrupuleusement.

Car, le religieux ne peut se trahir en sacrifiant la raison.

En faisant ainsi, il se couperait la jambe, pour ne pas dire la tête.

Alors, il va, c’est vrai, aller de temps en temps sur le terrain de la déraison de la foi … mais pour montrer l’obéissance aveugle du croyant à son Dieu ; et par là, pour influencer le croyant à obéir aveuglément aux élites religieuses et à leurs crédos.

La déraison qu’ils souhaitent devient alors un moyen de séduction pour les attirer à boire leurs paroles comme de l’eau bénite.

Alors continuons notre marche vers la foi déraisonnée.

Intéressons-nous maintenant à ce que dit Hébreux 11 :8. « C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait. »

Là encore tout abandonner par la foi et s’en aller vers un lieu inconnu, cela défit la raison.

« C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses » Hébreux 11 :17.

On est au-delà de toute morale. Abraham, pour l’homme du commun, aurait perdu la raison avec une intention infanticide de sa part. Abraham partait sacrifier son fils pour sa foi, quelle folie !

Où le Seigneur veut-il nous amener avec cette déraison de la foi, lui qui dit par la lettre de Paul « la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu » ?

Nous l’avons lu au début : les « pauvres en esprit » sont plus raisonnables que ceux qui sont pourvus de raison et d’intelligence.

Jésus nous dit d’abandonner pour lui notre raison, notre morale, pour adopter sa pensée qui vient non pas d’un livre, ni d’un érudit, ou d’une religion mais de lui par le Saint-Esprit.

Vivre par la foi ce n’est pas copier Abraham non plus, ni Noé ou encore Énoch ; vivre par la foi c’est vouloir mourir, mourir à soi-même ;  mourir pour Christ, mourir en Christ.

 

-        LE MARTYR ECHAPPE A LA RAISON

 

En fait, nous devons être dans le même état d’esprit que celui d’un martyr. Le martyr donne sa vie pour sa foi.

Alors, un disciple est prêt à chaque instant à donner sa vie en Christ.

La mort ne nous fait pas peur puisque nous sommes prêts alors à tout vivre en Christ.

Et puis, un disciple à la vie en lui, c’est-à-dire qu’il a les yeux sur la naissance, mais pas sur la mort. Il sait que sa vie se matérialisera par deux naissances (sa naissance corporelle et sa renaissance spirituelle et corporelle), la mort ou plutôt l’endormissement n’étant qu’une simple parenthèse.

Le premier enseignement de Jésus quand il dit : « enseigner-leur tout ce que je vous ai appris » c’est en fait enseigner l’abandon.

Cela revient à tout abandonner pour lui, jusqu’à sacrifier sa propre raison sur l’autel.

C’est là le départ de la nouvelle alliance : l’autel où l’on y brûle sa raison.

Toute purification se fait à partir du sang : le sang des animaux pour l’ancienne alliance, le sang de Jésus-Christ pour la nouvelle.

Et pour nous ?

Nos sacrifices montrent par quel sang nous avons scellé notre alliance. Avons-nous scellé notre alliance en sacrifiant notre raison ?

Mais les apôtres ont-ils sacrifiés eux, la raison, parce que me direz-vous les apôtres font des recommandations aux frères dans les Églises. Les frères (Romains, Corinthiens, Éphésiens), ont-ils encore besoin de la raison pour progresser ?

Pourquoi leur enseignent-ils de ne pas rendre le mal pour le mal, d’être toujours joyeux, de prier sans cesse, de rendre grâce en toutes choses, etc, etc.

Ne font-ils pas, là, une œuvre de moralisation ?

Ne les amènent-ils pas à raisonner sur ce qu’ils doivent faire et ne pas faire en tant que disciples ?

La subtilité de la parole de Dieu est bien-là.

Les uns y verront une morale, tandis que les autres y verront une nouvelle nature.

En réalité, les apôtres ne font que de répéter ce qui va avec la nature de Christ.

Demeurer en Christ  ou demeurer dans la présence du Père, c’est être toujours joyeux, prier sans cesse etc.». Ce n’est pas un état à copier comme celui d‘Abraham, ou d’un autre père de la foi c’est être dans le « je suis » de Dieu.

« Je suis » c’est alors : je demeure en Dieu. Ce n’est pas « je pense donc je suis » ; Avec Christ c’est : «  je suis si je demeure en christ ».

 Je fais et je raisonne comme Dieu m’inspire à le faire par le Saint-Esprit. Il n’y a plus à ce moment-là de modèle à part un seul : celui de martyr.

 

Être martyr : c’est tout vivre et tout sacrifier en Christ.

 

Je n’ai pas à choisir ma vie comme je n’ai pas à choisir ma mort. Personne ne va raisonner sur sa fin de vie.

« Ah, moi je préfère finir ma vie comme Etienne, lapider, parce qu’il a vu le ciel s’ouvrir et des anges venir à lui ; Moi, non, je préfère le sort de Jésus plus glorieux, être crucifier, Oh non, moi je préfère celui d’un autre apôtre qui s’est vu asperger d’eau bouillante mais qui a survécu, lui, miraculeusement et il en est sorti plus sain plus robuste et plus jeune qu’il en est entré » (nous révèle les témoins de l’époque).

Tous ces croyants martyrs, n’ont choisi qu’une seule chose : sacrifier leur raison sur l’autel pour Christ.

 

-        LA TRANSFIGURATION DU MARTYR

 

Maintenant le Saint-Esprit me montre autre chose : revenons au mystère de la transfiguration.

Ce moment est unique ; c’est le moment où nos corps sont rachetés.

Nos corps sont rachetés  pour que  nous participions à la gloire de Dieu. Mais quand, à quel moment notre corps est-il racheté… seulement à notre mort ? Je dirai oui et non, car c’est lorsque tous : vivants comme morts, nous sommes transfigurés.

Il y a le son de la dernière trompette pour les martyrs.

Les martyrs voient leur corps transformés au moment de leur mort ou juste au moment d’une épreuve mortelle.

Car il existe des martyrs qui échappent à la mort, alors qu’elle aurait dû les emporter.

Comment échapper à une immolation à l’huile ou à l’eau bouillante ou au feu d’un bucher ? Comment échapper à une mort certaine ? Il faut un nouveau corps pour cela. Il faut passer par une transfiguration.

Ne faut-il pas, donc un corps immortel ? L’ancien corps n’a-t-il pas été enlevé et remplacé en un clin d’œil, sans que personne ne puisse le remarquer, par un nouveau corps indestructible ?

 

-        -  LE MYSTERE DE LA DERNIERE TROMPETTE : LE DERNIER SOUFFLE

 

Lisons pour cela 1 Corinthiens 15 :51 dans la version Martin

« Voici, je vous dis un mystère : nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous transmués (changés du grec "allasso", transformés, transfigurés)52En un moment, et en un clin d'œil, à la dernière trompette,

Par conséquent, ceux qui dorment, (qui meurent) comme ceux qui ne dorment pas, (qui vivent encore) sont transmués, leur corps est changé…et on y voit rien, on n’y comprend rien, car tout est fait en un clin d’œil, comme avec une baguette magique.

 

«52 …car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transmués. 53Car il faut que ce corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce mortel revête l'immortalité ».

Que nous relate le livre de Daniel au chapitre 3 ?

Les trois Judaïtes, Schadrac, Méschac et Abed-Nego ont été plongés dans une cuve remplie de feu sur ordre de Nébucadnestar.

Ils n’avaient aucune chance de réchapper à la mort.

Ils ont revêtu l’immortalité. Leur corps a été changé en un clin d’œil à la dernière trompette pour résister à la décomposition totale de leur corps, puisqu’il ne serait alors que cendre. Et cela échappe à toute raison, à toute loi physique ou chimique, puisque rien dans le monde réel ne nous permet d’envisager un tel prodige.

Un corps plongé dans un feu de milliers de degrés évidemment se consume et même il commence à se consumer avant d’y être plongé, tellement la chaleur est importante. C’est d’ailleurs ce qui se passa pour les bourreaux, qui prirent feu et qui périrent.

Mais pour les trois Judaïtes : « ils virent que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur leur corps, que leurs cheveux n’avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n’étaient point endommagés, et que l’odeur du feu ne les avait pas atteints ».

Quand on relate ce récit à un homme cultivé, doué de raison, sa réaction est évidente, il haussera les épaules, ricanera, sans oublier de dire que ce livre est une fable pour enfants, qu’on ne peut croire à de telles histoires qui offensent la raison.

Le corps ne peut changer subitement en un clin d’œil.

Pourtant la réalité est différente du réel, parce que la sagesse de Dieu est folie pour le monde.

De même, il y a déjà des corps incorruptibles, prêts à revêtir l’immortalité. Ils sont endormis et ils attendent le réveil de l’Époux pour ressusciter.

Et ceux qui reviendront dans cet état montreront, sans le dire, sans émettre une opinion ou un raisonnement, que le Père a mis son affection la plus profonde en eux ; ce sont bien ses fils bien aimés, transfigurés, transmués.

Amen

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