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Par Eric Ruiz
Avec la Bible et surtout avec un esprit troublé, on a vite fait de faire des amalgames et de se perdre en interprétant des contradictions qui s’avéreraient évidentes.
On peut confondre (et ce fut tellement le cas dans l’histoire de l’humanité) les lois que Dieu donnent aux hommes pour qu’ils les appliquent, et les lois que Dieu a fixé et qu’il gère lui-même ; Ces dernières lois ne sont pas forcément les mêmes, voire elles peuvent s’opposer aux lois humaines.
Deutéronome 24 :16 : «On ne fera point mourir les pères pour les enfants, et l'on ne fera point mourir les enfants pour les pères; on fera mourir chacun pour son péché. ».
Ah, voilà un verset qui contredirait tout ce
que j’ai dit auparavant sur la responsabilité collective face au péché du père
sur ses enfants.
Cela effacerait Exode 20 :6 qui punit l’iniquité des pères sur les enfants pendant plusieurs générations.
Mais
réfléchissons :
Dieu connait le cœur tortueux de l’homme qui
mène à des actes, à des combines injustes et cruelles. Il sait aussi que des
disciples ne peuvent pas gérer le grand nombre comme aussi ceux qui cachent et qui
mentent sur leur condition.
C’est
pourquoi, ici avec Deutéronome 24, nous avons une loi faite pour les hommes…
Alors que
Dieu a fixé les choses autrement.
Ici, l’ordre donné, a pour but de
responsabiliser chaque personne vis-à-vis de ses propres actes et d’empêcher
aussi une justice collective qui aurait comme conséquence de commettre une
faute encore plus grande que celle que l’on peut voir chez les autres.
Si on les laissait faire, les justiciers
feraient des génocides.
Ils auraient vite fait de mettre tout le
monde dans le même panier et d’aller vite en besogne. Ils brûleraient le bon
grain avec l’ivraie ; Ils jugeraient précipitamment le péché d’un seul en
proclamant : « les autres sont pareils, c’est toute la famille qui
est soumise aux démons, cette lignée est maudite elle doit disparaitre ».
On se retrouverait alors à nouveau en pleine inquisition. Une véritable chasse aux sorcières.
Avec la loi divine donnée à Moïse, seul le pécheur pris sur le fait
mérite la mort. Il passait en jugement, et il était puni de mort, mais sur la
déclaration de plusieurs témoins.
C’était cette fameuse loi du talion : œil pour œil et dent pour dent. Celui qui a tué mérite lui aussi la mort.
L’apostasie, elle, est d’un autre domaine.
Elle est traitée différemment. Elle ressort de la fonction de Dieu.
L’apostasie est jugée quand Dieu dit : « je
suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants » .
C’est lui qui punit et personne d’autre. Il dit : « Je suis un Dieu, je punis l’iniquité ».
Il ne dit pas : vous punirez ainsi l’iniquité des pères sur les
enfants ».
C’est donc lui, Dieu, qui choisit les coupables chez les enfants et
les pères, et c’est lui aussi qui choisit la manière (par l’épidémie, par les cataclysmes
ou par d’autres phénomènes).
L’homme est pris comme un témoin de ses desseins.
Mais en aucun cas Dieu fait porter une telle action dans la main d’une
personne aussi prophète qu’elle puisse être. Les enfants de Koré qui ont
survécu à la colère divine sur leur famille témoignent avec puissance de la
seule grâce de Dieu.
L’homme doit arrêter, lui, son jugement à des faits précis et des situations précises formulées dans la Thora et détaillées dans le livre notamment du Deutéronome au chapitre 24.
Quand survient des temps troubles comme avec la révolte de Koré, ou
comme aujourd’hui où il règne une apostasie généralisée ; Ce n’est
pas à l’homme saint d’exercer un
jugement et une condamnation vers des groupes de personnes précises.
Tel courant doit être anéanti : lesquels parmi ceux-là ? Les
catholiques, les protestants, les orthodoxes, les juifs, les francs-maçons, les
œcuméniques… ou encore tel église ou telle autre, telle synagogue ou telle
secte… ?
Ce n’est pas le combat d’un croyant mais c’est celui de Dieu.
Dieu, justement, a placé des prophètes pour qu’il parle à travers eux
pour annoncer ce qu’il va faire. C’est pour cette raison qu’un prophète annonce
les conditions à remplir pour échapper à la colère de Dieu et pour avertir le
peuple, afin qu’il se repente ; Et qu’il ait peur de désobéir à sa parole.
Un prophète sait qu’une sanction collective va arriver, mais il ne
sait pas sur qui précisément elle va tomber.
Il n’a pas à avoir du discernement pour cela, car ce n’est pas son affaire ; c’est l’affaire du Seigneur.
L’apostasie, même si nous la
constatons, elle doit s’installer. Et même plus, elle doit grandir et prendre
toute la place que ses sujets convoitent.
Nous n’avons pas à lutter contre elle mais juste à ne pas se laisser
séduire par ses avances ; Nous
avons à demeurer fermes sur la vérité.
L’apôtre Paul en parle dans ce sens lors de la deuxième épitre aux
Thessaloniciens ; « Que personne ne
vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée
auparavant, » (2 Thes 2 :3)
Il faut que l’adversaire, le diable s’élève, et avec lui, ceux qui ont signé un acte de divorce avec le Seigneur (c’est le sens même du mot apostasia, apostasion en grec).
À quel moment signe-t-on cet acte infâme ?
Paul le dit toujours à la suite de sa lettre : cette
répudiation se montre au moment où l’on
s’assoit dans le temple de Dieu et
que l’on se proclame soi-même Dieu.
Bien-sûr la proclamation reste en partie cachée. Mais les
actes montreront toujours la vérité.
1er acte : le blasphème. Le répudié blasphème en liant celui que l’Esprit saint vient de délier ;
Et puis, 2eme acte : l’impie, l’homme du péché fait toute sorte de miracles et de prodiges mensongers ; et il a ses admirateurs.
Nous l’avons vu avec la rébellion de Koré face à
Moïse ; 14700 israélites ont suivi aveuglément la voie de ces impies.
Ce sont les mêmes aujourd’hui qui restent les yeux et les cœurs rivés sur leurs faux oints.
Pourquoi sont-ils ancrés eux-aussi sur le mal ?
Parce «11 Dieu leur a envoyé une puissance d’égarement pour qu’ils croient au mensonge » et verset 12 : « afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés. » (2 Thessaloniciens 2 :11-12).
Voilà pourquoi des lois divines s’opposent aux lois
humaines.
Ces lois permettent alors de juger en temps voulu les apostats.
Dieu laisse arriver à maturité l’ivraie. Il la laisse croitre et profiter des bénédictions du bon grain. Mais à son retour, à son avènement, il arrache les mauvais épis ; le père comme le fils sont mis au feu si tous deux ont pris plaisir à l’injustice.
Alors, comment sait-on que nous avons commencé à rejeter Dieu, à renoncer à pratiquer les œuvres de l’Esprit ?
L’apostat a cette fâcheuse tendance à vouloir juger comme Dieu. Et il
voit une race d’élus, d’un côté et une race de perdus de l’autre. Mais il y a
d’autres indices.
La foi ? Non, elle n’est pas un indice, car ce n’est
pas notre foi qui nous renseigne, puisque l’aveuglement nous a rendu encore
plus hautain et méprisant.
C’est d’abord parce que face aux malheurs, nous perdons
notre paix. Celle que Dieu nous avait donnée au départ.
Ensuite, dans Deutéronome 24 au verset 8 : il est
écrit :« Prends garde à la plaie de la lèpre, afin
de bien observer et de faire tout ce que vous enseigneront les sacrificateurs,
les Lévites; vous aurez soin d'agir d'après les ordres que je leur ai
donnés. ».
« Prends garde à la plaie » :
L’épidémie, la maladie qui survient violemment est un
symptôme pouvant provenir de la rébellion face à Dieu.
Il nous est demandé de nous souvenir de la colère de Dieu
quand elle est descendue sur la sœur de Moïse qui porta la peine de son péché
par la lèpre.
Verset 9 : « Souviens-toi de ce que
l'Eternel, ton Dieu, fit à Marie pendant la route, lors de votre sortie
d'Egypte ».
Il n’est pas question de grâce ici, mais justement de rejet
de la grâce.
Lorsqu’après avoir reçu la grâce de Dieu, nous la rejetons
par nos actes, et par nos paroles trompeuses, alors nous devenons apostat.
C’est là que nous nous mettons sous la loi, et que nous
devons nous souvenir de ce que Dieu a fait à Marie, sœur de Moïse.
C’est notre salut qui est en jeu et qui doit nous faire alors réagir, comme Marie l’a fait en son temps.
Mais revenons encore à ce fameux chapitre 24 du Deutéronome avec
lequel j’ai commencé mon message.
L’apostasie y est mise en lumière comme aussi les moyens de discerner comment
revenir à Dieu.
Et les versets 10 à 13,
montrent les œuvres mauvaises que suscite l’apostasie.
Et cela concerne le fait de prêter de l’argent et de le récupérer.
L’argent est toujours un bon moyen de révéler le cœur de celui qui
n’aime plus Dieu.
« 10 Si tu fais à ton
prochain un prêt quelconque, tu n'entreras point dans sa maison pour te saisir
de son gage; ».
Le fait d’entrer dans sa maison pour récupérer l’argent
prêté montre un empressement à vouloir récupérer son bien. Il montre aussi le
désir en se mêlant des affaires des autres, d’oppresser et de pousser le
débiteur, de lui montrer sa faute, celle de ne pas rendre dans les délais
fixés, ce qui n’est pas à lui.
Le créancier ici veut à tout prix montrer qu’il est dans
son droit et qu’il exerce la justice.
Or,
l’impiété provient du fait de ne pas prendre en considération l’autre.
Entrer chez le débiteur, dans sa maison de cette façon
c’est lui manquer de respect.
Verset 11 : « tu resteras dehors, et celui à qui
tu fais le prêt t'apportera le gage dehors ».
Alors le respecter c’est se poser les questions :
Est-il dans la possibilité de rembourser ce qu’il
doit ?
Est-il submergé par des problèmes familiaux ?
N’a-t-il plus les moyens de le faire et faut-il alors
modifier son gage et la durée de son remboursement ?
Verset 12 : « Si cet homme est pauvre, tu ne te coucheras point, en
retenant son gage »
Vous conviendrez que cette loi ne devait même
pas exister pour un homme ou une femme qui aime Dieu ;
Parce qu’une telle personne sainte, se souci
de l’autre en premier ; elle fait passer alors ses besoins après ceux de
l’autre.
Un disciple de Christ cherchera même à
diminuer le gage de son prochain pour l’aider, quitte à lui remettre sa dette
sachant d’autant plus qu’il est pauvre.
D’ailleurs, un bon disciple met toujours une petite partie de ce qu’il
gagne de côté pour pourvoir à un besoin éventuel d’un nécessiteux.
Et là aussi a-t-il besoin de la loi de Deutéronome 24 : 19 pour
agir ?
« Quand tu
moissonneras ton champ, et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne
retourneras point la prendre: elle sera
pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve, afin que l'Eternel, ton
Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. Quand tu secoueras tes
oliviers, tu ne cueilleras point ensuite les fruits restés aux branches: ils
seront pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. ».
L’apostasie, brûle la compassion, elle ne fait plus penser
à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve. Ou, on y pense, mais uniquement comme
des faire-valoir, s’ils sont susceptibles de faire davantage briller sa propre
image de bienfaiteurs… toujours pour servir ses propres intérêts.
Alors la question importante est dans quelle mesure est-il possible de
sortir de cette séparation avec Dieu et de revenir à lui?
C’est toujours ce livre du Deutéronome et ce chapitre 24 qui nous
donne les indices et les limites.
Et remarquez bien ici, la loi humaine rejoint point par point la loi de Dieu.
Dès le verset 1, la loi du divorce est détaillée. Et je le rappelle le
divorce entre deux mariés est le type
même de l’apostasie.
La loi donnée à Moïse permet de divorcer. Elle permet à la femme de quitter son mari et de se remarier, après que celui-ci lui ai écrit une lettre de divorce. Mais une fois remariée et que son deuxième mari meurt, la femme n’a plus la possibilité de revenir vers son premier mari. Si elle le fait, « 4 c’est une abomination devant l'Eternel », c’est l’héritage de Dieu qui est alors souillé.
Le sens de cette loi montre la loi de Dieu ; Il
souhaite que nous l’a comprenions ainsi : Il n’est plus possible de sortir
de l’apostasie quand on a choisi et qu’on s’est allié avec un époux autre que notre
Seigneur.
Même si vous vous repentez (que cette époux meurt, que vous avez chassé ces démons) Dieu le Père ne nous reprendra plus ensuite (car cette épouse est souillée, c’est ce qu’il dit au verset 4).
Oui, mais il y a la grâce !!?
Détrompez-vous, la grâce n’intervient plus quand le mariage avec l’autre époux est prononcé. Elle intervient, avant, au moment où vous avez signé le divorce et quand vous êtes chassez loin de votre premier époux. Eh oui à ce moment-là même divorcé de Dieu vous avez encore la possibilité de revenir à lui. Mais cela ne va pas durer très longtemps. Le deuxième époux a déjà pointé son nez et commencé ses œuvres de séduction et de destruction.
Et attention, une fois votre deuxième mariage prononcé. Il n’y a plus de retour possible. L’image de la bête vous a complètement séduit… et votre alliance c’est alors : sa marque (la marque de la bête) gravée sur vous, et elle le restera.
Par conséquent, si vous avez identifié les indices qui témoignent d’un
adultère spirituel ou que votre cœur s’est endurci au point de négliger la loi et la grâce de Dieu, l’apostasie
a commencé mais elle n’est pas encore définitive. Il vous reste une chance
encore pour revenir vers votre premier amour. Mais ne tardez pas Christ est à
la porte, courrez-vous repentir pendant qu’il est encore temps.
Car au temps du jugement, vous aurez beau dire « Seigneur Seigneur ouvre nous, il vous répondra :
Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité.
C'est là qu'il y aura des cris et des
grincements de dents ».
Amen
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