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Par Eric Ruiz
« je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. » (Jean 18 :9)
Cette parole de Jésus, juste avant de se faire arrêter dans
le jardin de Gethsémané, et d’être conduit devant Pilate, montre que Jésus a
déjà réussi la mission que le Père lui a confiée.
Cette mission il l’avait d’ailleurs annoncé très tôt à ses
disciples, mais aussi (chose qui a son importance) à la foule entière
Jean 6 :39 : » Or, la volonté de celui qui m'a
envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le
ressuscite au dernier jour. »
Jésus avait cette fonction principale de veiller sur les âmes, afin qu’aucune ne se perdent, sauf peut-être celle du fils de la perdition qu’étaient Judas Iscariote qui s’est perdu lui-même dès le départ.
Mais la question demeure :
Quelles sont les âmes que le Père a données à Jésus pour
qu’il les garde ?
Les 12 disciples moins Judas : donc cela formeraient 11 disciples ? Faut-il y ajouté les femmes, les enfants de ces mêmes disciples ? Faut-il ajouté Marie mère de Jésus et Joseph ? Faut-il y ajouté les enfants qu’il a béni en les laissant venir à lui ? Ceux qu’il a guéri aussi, la femme adultère, le centenier, Nathanaël, qu’il a vu sous le figuier etc,
Où s’arrête la liste ?
Si on écoute les doctrines chrétiennes en général, sa mission s’arrête à celles et ceux qu’il ressuscitera au dernier jour, donc uniquement ceux qui ont foi en lui… Les autres se perdant d’eux-mêmes, ils suivront la voie de Judas et périront dans les flammes de l’enfer.
Or, Jésus, juste après sa mort a repris les clés de
l’enfer et pendant trois jours et trois nuits il est descendu en enfer prêcher
aux morts.
A quels esprits a-t-il prêché ?
Aux esprits qui autrefois avaient été incrédules (1 Pierre 3 :19-20) Preuve déjà qu’il ne se moquait pas des non croyants, il ne les dénigrait pas pour autant. Et n’est-il pas venu en fin de compte les ressusciter eux aussi ?
Décidément, 1 Pierre 3 : 19 pose de sérieux problèmes aux
religieux. Ils ne savent pas quoi faire de ces esprits qui étaient prisonniers
en enfer et que Jésus a ramenés avec lui.
Forment-ils une exception à la règle ? (car ceux qui se posent
cette question pensent qu’ils sont les élus d’exception par leur foi).
Ce passage de Pierre, c’est un vrai fil à la patte des religieux. Ils se font des nœuds et trébuchent avec lui.
Alors fuyons
l’esprit sectaire, fuyons cet esprit diabolique qui ne voit que des
disciples, des initiés formant la mission de Jésus ; car il parait plus qu’évident que tous ceux que
le Père a envoyés vers Jésus sont ceux sur lesquels il devait veiller.
Jésus-Christ avait une responsabilité envers la foule entière qui se pressait derrière lui ; il avait une responsabilité sur chacun et chacune. La même responsabilité qu’envers les prisonniers en enfer. Sa responsabilité concerne la résurrection, celle des élus comme celle des morts (Tous ceux qui sont sur la terre, sous la terre, dans la mer, en enfer et au ciel).
Mais, alors de quelle manière exerce-t-il sa responsabilité précisément?
-La première manière est de ne rejeter personne. De laisser
venir à lui toute personne le désirant.
Jésus le dit lui-même au verset 37 du sixième chapitre de Jean : « je ne
mettrai pas dehors celui qui vient à moi; ».
On pense toujours que celui qui vient à Jésus, vient avec
le désir de trouver la foi.
C’est une doctrine répétée pour porter attention uniquement
à celles et ceux qui se posent des questions sur Dieu et pour négliger les
autres.
Mais c’est une fausse interprétation. Les imposteurs, les traitres, les blasphémateurs venaient à Jésus. Encore une preuve le verset 36, (mais commençons par le verset précédent): «Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point ». En bref, Jésus dit : « vous êtes venu à moi mais vous ne croyez pas, vous n’avez pas la foi ».
Eh bien Jésus, paradoxalement s’occupe d’eux en leur affirmant que leur manque de foi leur occasionnera un manque terrible ; ils auront faim et soif.
- la deuxième responsabilité du fils de Dieu est de ne
chasser personne si ce n’est que les mauvais esprits, les démons qui animent
ceux qui implorent leur délivrance.
Ensuite, sa responsabilité était aussi de fuir ceux qui lui
voulaient du mal au point de le tuer, mais fuir signifie que son heure n’était pas encore venue.
-Et enfin la dernière fonction du fils de Dieu est de ressusciter les morts.
Et pour nous disciples, nous qui sommes fils de l’homme,
que devons-nous faire ?
La réponse est évidente : « tout
disciple accompli est comme son maitre ». Ce
qui signifie qu’un disciple a les mêmes responsabilités et les mêmes devoirs.
Or, faire comme Jésus, c’est accepter celui qui vient vers nous,
même si ses intentions sont mauvaises.
Notre accueil portera, alors, un sens profond.
Si notre onction est vraiment descendue du ciel, alors nous ne cherchons plus notre volonté mais la volonté de celui qui nous a oints.
Dieu le Père, souhaite des disciples en Christ, pouvant
supporter les insupportables, pouvant aimer les non aimables, pouvant rester
debout face à un opposant, face à un blasphémateur.
Il ne nous a pas oint pour que nous trions son troupeau,
que nous chassions les loups et les mercenaires. Il nous a envoyé au contraire
comme des brebis au milieu des loups.
Si nous sommes lumière, alors nous éclairons ceux qui viennent à nous afin que leurs œuvres véritables se révèlent à notre contact.
Revenons à Judas Iscariote.
Jésus sachant que le mal était en lui depuis le début n’aurait
pas dû se préoccuper de ce démon. Il aurait même dû s’en méfier et le fuir.
Or, c’est tout le contraire qu’il a fait…parce qu’il avait
le devoir de veiller sur lui. Oui (oui) de veiller sur lui aussi.
Il ne s’est pas opposé à lui, il l’a laissé se joindre aux
disciples, il l’a enseigné, lui a donné l’occasion d’exercer sa foi et même, il
l’a encouragé à faire vite ce qu’il avait prévu de faire en le trahissant.
Judas a vendu son maître comme un vulgaire malfaiteur pour
30 pièces d’argent aux chefs religieux.
Mais, je suis persuadé qu’au dernier jour, Jésus-Christ l’a
ressuscité.
Judas a été vomit de la terre, comme Jonas de la mer, comme
le roi Achab, etc.
Ils se sont perdus réellement sur terre mais ils n’ont pas été perdus à jamais.
Si Jésus ne s’était occupé que de ceux qui obéissaient à
ses lois, son message, son évangile aurait été beaucoup plus restreint.
Il se serait limité à cette loi:
« Ceux qui sont de ma bergerie reconnaisse la voix de
mon Père et me suivent, les autres ne m’intéresse pas, puisque leur destin est
tout tracé : ils iront brûler en enfer. ».
Jésus ne se serait pas donner la peine de leur annoncé le
malheur, de dévoiler leur hypocrisie, de montrer leur imposture, et de décrire
leur stratégie diabolique.
Ils les auraient tout simplement nié et méprisé parce
qu’ils sont perdus d’avance. Il leur aurait dit par exemple: « Va
de retro satanas, je m’occupe des affaires de mon Père ». Il aurait été en
un mot beaucoup plus expéditif.
Et pareillement croire que son Évangile n’était que pour
ses élus, pour qu’ils progressent seuls…
C’est de voir en Dieu un dictateur, qui vient montrer ses
muscles, son incroyable artillerie offensive, pour séduire et soumettre encore
plus son peuple.
Ce dieu dictateur tyrannique existe, c’est le dieu de ce monde.
Alors maintenant, voilà la foule, c’est-à-dire : celles
et ceux qui viennent à Jésus.
Cette
foule est composée de trois catégories de personnes.
Et là c’est très important parce que Dieu n’agit pas du
tout de la même façon pour veiller avec chacune d’elle.
D’où connait-on ces personnes ? Par (Jean 9 :39)
-Le fils de l’homme est confronté d’abord à des aveugles ;
Et sa mission divine consiste à ouvrir
les yeux des aveugles ; c’est-à-dire à leur faire prendre conscience de
leur péché pour qu’il s’en sépare :
-Mais il est confronté aussi à des voyants. Sa mission est alors de rendre aveugle les voyants pour
qu’arriver à un stade ils prennent conscience que leur sainteté est un leurre,
que leur bénédiction ne les rend pas juste ; se croyant fidèle et saint
ils se sont prostitué en aimant un faux dieu.
Ces deux miracles (retrouver la vue et tomber aveugle) amènent par une prise de conscience, un peuple à se repentir.
-Mais il y a une troisième et dernière catégorie de personnes qui elle refuse la
repentance.
On va le lire dans le texte biblique : Jean 9-40-41(
regardez bien qui vient à Jésus à ce moment-là aussi) « Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces
paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles? 41Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas
de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre
péché subsiste. »
Eh bien la mission du fils de l’homme consiste
à révéler les faux voyants, les fourbes, les imposteurs ; ceux qui sont
sûr de voir ; et qui sont passés maître pour masquer leur péché et leur
aveuglement.
Cette troisième catégorie est formée de soi-disant
croyants bourrés d’orgueil et de suffisance ; ce qui fait qu’ils n’ont pas
l’intention de se reconsacrer. Leur étoile est bien trop brillante et trop
haute dans le ciel.
Ils ne persévèrent que dans la violence,
brandissant l’étendard de l’accusation, de la dénonciation ou de la calomnie.
Ce péché qui subsiste en eux : c’est la
porte par laquelle ils sont entrés
Au chapitre 10 de Jean, dès le verset 1, nous lisons cela : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. »
Mais ici, comment Jésus veille-t-il sur une catégorie qui ne peut l’écouter ? qui ne peut aussi, changer et qui se comporte comme des voleurs ?
Eh bien en leur disant que ce qu’ils vont vivre, que leur malheur sera le fruit de leur incrédulité et qu’ils n’auront qu’à se plaindre d’eux-mêmes dans l’affaire. Ils n’ont récolté que le produit de leur semence.
Alors bien sûr, chacun doit se poser la question, de savoir si venant à Jésus, il a bien retrouvé la vue, ou s’il a bien réalisé que sa religion le rendait aveugle ou pour finir si son malheur ne vient pas du déni le plus sombre, qui consiste à cacher son aveuglement.
La grande majorité s’arrête au premier
miracle. Ils se réfèrent à leur premier amour, ils ont été oint par Dieu, ils
sont devenus voyant alors qu’ils ont été aveugles durant leur vie païenne.
Mais n’oublions pas que la vie chrétienne est
longue et qu’elle ne s’arrête pas là où nous pensions y avoir mis une
frontière.
Nous sommes amenés à rencontrer Christ plusieurs fois dans notre existence et dans des circonstances que nous n’aurions jamais soupçonnées, comme par exemple lors d’une terrible épreuve qui à l’aspect d’un drame.
Dévoiler notre aveuglement se fait dans un
contexte de feu.
Je reprends le livre d’Esaïe au chapitre 30 verset 1 : « Malheur, dit l'Eternel, aux enfants rebelles, Qui prennent des résolutions sans moi, Et qui font des alliances sans ma volonté, Pour accumuler péché sur péché » .
De quel malheur parle l’Éternel ici ?
De la perte de la tranquillité de la perte du repos et
de la fuite, de l’exil face à l’ennemi.
Mais, c’est là tardivement que le salut de Dieu agit
Lisons à partir du verset 18 :
« Cependant l'Eternel désire vous faire grâce, Et il se lèvera pour vous
faire miséricorde; Car l'Eternel est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui
espèrent en lui!
19Oui,
peuple de Sion, habitant de Jérusalem, Tu ne pleureras plus! Il te fera grâce,
quand tu crieras; Dès qu'il aura entendu, il t'exaucera. 20Le Seigneur vous donnera du pain dans l'angoisse, Et de
l'eau dans la détresse; Ceux qui t'instruisent ne se cacheront plus, Mais tes
yeux verront ceux qui t'instruisent…22 Vous tiendrez pour souillés
l'argent qui recouvre vos idoles,»
Après l’aveuglement, la vue revient. Dieu aveugle d’abord celui qui se croyait voyant… puis il lui rendra la vue.
Donc pour résumer, Christ nous a peut-être
déjà donné la vue, puis par la suite, il se peut qu’il nous a aussi laissé nous
aveugler pour dévoiler la cause de notre cécité (en passant par des cris et des
pleurs comme on l’a lu dans Esaïe) ;
Et pour finir il est peut-être en train de
juger notre entêtement à nous croire investi d’une vue d’aigle, à nous voir assis
sur un trône, rutilant de sainteté.
Or, attention, cette persistance dans le mal, c’est le péché qui subsiste, c’est le mal qui demeure ancré, et qui aboutit inévitablement au blasphème contre l’Esprit saint.
Je le répète ceux qui brandissent la foi mais
qui la renie par leurs actes violents se sont perdus tout seul sur cette terre.
Et résultats : Ils ne seront pas sauvés dans leur génération, car pour
Dieu ce sont eux les véritables voleurs et brigands. Il ne les perdra pas, il
les sauvera… dans une autre génération.
Amen
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