dimanche 6 décembre 2015

LES BORNES LUMINEUSES DE LA RELIGION

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Par Eric Ruiz

"...Lydie [...] était une femme craignant Dieu et elle écoutaitLe Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu'elle fut attentive à ce que disait Paul ".(Actes 16:14)


Ce verset illustre parfaitement la communion de Dieu avec ses fils: Il partage sa gloire. Avec Dieu, nous travaillons en équipe. Jésus ouvre le cœur pour que les paroles prononcées par Paul y pénètrent. 
Et cela amène Lydie, cette femme marchande originaire de Thyatire à la repentance. "L'évangélisation " se fait dans le partage des rôles. Nous sommes le contenant, l'émetteur du message et du messager; et Dieu le contenu, celui qui s'occupe toujours du cœur, de l'état intérieur.

1°) Dieu sonde d'abord notre conscience la plus profonde.
2°) Puis, s'il y voit de la crainte vis-à-vis de lui, il l'ouvre et 
3°) Enfin il y pénètre car l'âme aspire à le recevoir.

Jésus ne force personne à se tourner vers lui. Il use au contraire de tact, de bienveillance et de douceur. 
Voyant que cette femme le craint déjà, il lui permet juste d'attirer son attention.

On est loin de la conversion par la force, des anciennes croisades chrétiennes, ou des conversions forcées au catholicisme après la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV, en France en 1685. Dieu ne viole pas les consciences ni les cœurs. Rétablissons s'il le faut la justice. Il ne soumet personne à sa volonté par de rudes épreuves pour nous amener à la conversion.
Sa stratégie n'est pas la contrainte, mais la reconnaissance lucide.

La preuve : " car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes." (Matthieu 5: 45)
Les bons moments comme les épreuves sont pour tout homme et femme sans exception et sans parti pris.
Ensuite, c'est qu'il ne met personne non plus dans un état second prêt à accepter n'importe quel discours. Il va dans le sens du cœur de Lydie qui est déjà dans une bonne disposition.

La Macédoine ne connaissait pas Jésus-Christ. 
Paul y venait pour la première fois et pourtant il semble y avoir une contradiction évidente: Une femme Lydie craignait Dieu. 
Comment peut-on craindre celui que l'on ne connaît pas?
Parle t-on alors du même dieu? 
Ne serait-ce pas un autre dieu qui régnait sur la ville de Philippes ?
Qui Lydie craignait-elle ? 
Qui servait-Elle (Si on veut être plus précis. Car la bible Martin emploie le mot "service" à la place de "crainte") ?

Le mot grec d'origine est "sebomai  " 
Qui signifie honorer, révérer, pieux.

De toute évidence cette femme honorait Dieu sans le connaître.

Elle ferait partie, si l'on se réfère à la tradition orale, des "craignant-Dieu" : une catégorie de non-juifs, attirés par la foi juive, comme Corneille et qui observaient certains commandements (la prière par exemple, mais très peu de rites).
Ce qui est troublant c'est que ce même mot  grec "sebomai " est employé dans Matthieu 15:9 de manière négative :

c'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes."

Par conséquent, d'un côté on a une femme pieuse qui honore Dieu, sans le connaître et de l'autre des religieux enseignants mais qui déshonorent le Seigneur par leur hypocrisie et leurs traditions. Ce peuple m'honore des lèvres mais son cœur est loin de moi.

Connaissant le cœur religieux, rien d'étonnant. La piété qui recherche un avantage ou un intérêt quelconque  ne sert à rien, elle ne produit que de l'orgueil.
Du même acabit, d'un côté, donc nous voyons une femme manifestant la grâce sans le savoir et de l'autre des religieux prêchant la loi divine dépourvue de toute grâce.

Mais intéressons-nous de plus près à Lydie habitant Philippes (ville de Macédoine).
Cette femme vertueuse devait sans doute commencer à croire au Dieu des hébreux: Yahvé, alors que ses origines turques l'aurait plutôt orientées vers le dieu turc du ciel, père des dieux:  "tengri " bref un dieu semblable à celui de leur voisin Grecque: Zeus issu de la mythologie. On nageait sans doute à l'époque en plein polythéisme.

En fait, ce dont cette marchande d'étoffe croit n'a en somme que très peu d'importance, puisqu'elle exerce déjà une forme très avancée de la piété.

Lydie devait sans en connaître le sens religieux, aimer son prochain sans calcul, s'occuper des nécessiteux de son quartier, sans chercher d'intérêt pour elle-même ; Elle devait être remplie d'actes de bienveillance envers ceux de sa cité, elle devait accueillir chez elle les sans abris.

Pourquoi je me permets une telle extrapolation ?

Lisons la suite au verset 15: " lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande: si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et avec insistance, elle nous pressa d'accepter ."

Cette femme montre son haut degré d'humilité. Et son premier réflexe est d'ouvrir la porte de sa maison à Paul et à ses compagnons. Elle a reçu beaucoup, alors elle veut donner. Son cœur déborde de reconnaissance.
Elle voit le besoin des frères missionnaires en premier et comme à son habitude, elle exerce l'hospitalité. C'est même pour elle un devoir de faire ainsi, car, elle ne laisse pas le choix à ses convives.

Enfin, nous apprenons au verset 40 que Lydie hébergera Paul et Silas à leur sortie de prison. Lydie est celle qui logera aussi l'Eglise de Philippes, que l'on connaît de nos jours par l'Epître de Paul aux Philippiens.

Quelle leçon pour ceux qui pensent avoir tout reçu en se targuant d'avoir en eux l'Esprit de Dieu, sans que leurs œuvres en témoignent.

Mais cela va plus loin pour le sens à donner à ce passage.

Peu importe la religion de celui ou de celle qui s'approche de Dieu. 

Que vous soyez  juif, musulman, bouddhiste, catholique, animiste, cela n'est pas l'essentiel. Que votre dieu s'appelle Yahvé, Zeus, Jupiter, Allah, Mahomet, Vishnou,  Bouddha, et même Jésus ; Ce qui compte c'est de voir que vous observez déjà, comme Lydie des commandements du Seigneur;
Pas des rites ou des traditions, mais des commandements d'amour.
Quel est le premier et le plus grand commandement demandent les disciples à Jésus? 
"Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée".
Voyez-vous, ce verset ne précise pas de quel Seigneur ni de quel Dieu il s'agit. C'est une crainte qui doit se manifester dans le cœur, dans l'âme et dans la pensée.

Récemment nous avons rencontré une personne: Mandala, une femme versée dans les chakras, dans la philosophie tibétaine, dans les pratiques hédonistes hindoues.
Elle avait elle-même relevé positivement qu'on avait entre nous de nombreux points communs dans nos croyances. 
Par exemple, Mandala trouve que le monde dans lequel nous vivons n'est qu'illusion ; que notre pire ennemi a combattre se situe à l'intérieur de nous. Que Dieu cherche à nous conquérir par l'amour. Et que rechercher la paix est un objectif saint et légitime. Bref, il n'y a là rien de choquant à éprouver de tels désirs. Ils sont mêmes louables.
Par contre si on se met à juger cette personne en rejetant ses pensées, en cherchant à lui ouvrir les yeux sur ses fausses croyances, n'est-ce pas là exercer un manque de sagesse et une injustice? 
Si on s'acharne à vouloir lui faire réaliser son erreur, cela reviendra à renforcer sa conviction religieuse.
Mandala n'a pas tout à fait faux dans ses croyances.

Cette femme voit le Seigneur... mais à travers le voile de sa religion, tout comme Lydie de Thyatire, avant de rencontrer Paul.

Le voile ne lui permet pas de distinguer qui se trouve vraiment en face d'elle, elle n'en perçoit que des contours flous.
L'apôtre Paul ne fait que continuer à soulever le voile pour que Lydie découvre le vrai visage du Seigneur. 
Paul, ne s'est sans doute pas amusé à lui prêcher la dureté de la loi, ni à lui divulguer une à une toutes ses erreurs de doctrine pour briser l'idole de sa religion. 

Il se refuse à attaquer la religion ou l'idole de qui que ce soit.
Aucun disciple de Jésus ne s'est érigé contre une religion

ils (Paul est ses compagnons) n'ont commis aucun sacrilège dans le temple, il n'ont dit aucun mal de notre déesse"(en parlant d'Artémis d’Éphèse, la déesse grecque dans Actes 19:37).

Par conséquent Paul a du simplement dire à Lydie, que Jésus-Christ est le seul Dieu venu mourir pour ses fautes et que maintenant plus rien ne l'empêcherait de le connaître réellement par la nouvelle naissance.

Qu'a t-il pu lui dire de si important en plus, pour qu'elle accepte si vite Jésus-Christ?
Je crois que 1 Jean 5:8 nous donne tout simplement la réponse. Et je pense que la version Martin est sur ce point très lumineuse.

"Car il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang,  et ces trois-là se rapportent à un.". 

Tiens tiens, Trois égal un avec le Seigneur. Quelle somme mathématique bizarre! Qui se rapporte à un ? C'est Jésus. Il est à la fois l'Esprit, il est l'eau, il est le sang.
Donc témoigner, revient à parler de l'Esprit de l'eau et du sang; en un mot de Jésus. 
Il y a trois choses qui nous permettent de rendre témoignage sur la terre, pour paraphraser 1 Jean 5:8.

Devant une personne qui a soif, nous lui donnons l'eau de la parole, qui se traduit par:

1.    Jésus te donne son Esprit. Car il y a une Pentecôte pour toi aussi, toi qui croîs en lui.
2.    Il te pardonne toutes tes fautes avec l'eau de la repentance. En confessant tes fautes Dieu t'en libère aussitôt.
3.    enfin il te purifie, il efface de ta mémoire tous tes péchés par son sang qui a coulé à la croix. Voilà l'essentiel du témoignage.

Vouloir rajouter autre chose n'est que superflu ou orgueil, car tout est dit dans ces quelques mots forts de sens. J’affirme même qu'il n'y a qu'un seul baptême (Éphésiens 4:5) et être baptisé en Jésus revient à être baptisé d'Esprit, d'eau et de sang. 
C'est ce que nous montre 1 Jean 5:8  sans le dire ouvertement.

Témoigner, mes frères et sœurs n'est rien d'autre que de continuer à relever le voile que chaque personne s'est façonnée à travers une religion ou une philosophie.

L'apôtre Paul a vu lui-même les écailles religieuses de ses yeux tomber miraculeusement, à Damas.
En réalité, 1 Jean 5:8, l’Esprit, l’eau et le sang sont uniques, et je vous mets au défi de les trouver dans une religion ou une philosophie.
Personne sur la terre n'a eu ce pouvoir de nous pardonner nos fautes, de nous purifier par un sacrifice total, ni de nous donner un esprit divin. Personne.

Mais le diable pourriez-vous me dire, n'est-il pas venu pour détruire les œuvres de Dieu ? Ne se sert-il pas de la religion pour le faire ?
Ne devrait-on pas s'opposer à lui en dévoilant ses œuvres mauvaises que sont toutes les religions?

C'est vrai, le diable, cet esprit religieux, cherche en imitant Dieu, à inciter les croyants à condamner les autres par leur bouche et par leurs actes. 
Pourquoi?
Car il sait pertinemment que c'est ce qui sort de notre propre bouche et de nos actions qui nous condamneront ; et son mensonge est de faire croire que c'est la connaissance intellectuelle de la vérité qui sauve.
Or, le diable: continu et continuera toujours à faire une œuvre qui le trompe, jusqu'à sa destruction. 
Un vrai croyant ne peut continuer à médire, à jouer un double jeu, sans se sentir repris au fond de lui. Il peut s'égarer mais pour un temps seulement. 
Sa nature le ramènera toujours vers la Vérité.
Aussi vrai qu'un cheval ne pourra manger de la viande, un vrai croyant ne trouvera pas son compte dans la fausseté et le mensonge.
Un jour ou l'autre, il vomira ce qu'il ne peut absorber. 
Pourquoi en est-il ainsi?

Parce que Jésus est venu révéler la nature de ce que nous sommes. 

(" Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est." 1 jean 3 :2). 

Première révélation: nous sommes enfants de Dieu. Mais, ici il y a une deuxième révélation: Le passage d'enfants de Dieu à Fils de Dieu permet à notre nature d'être entièrement révélée, "car nous le verrons tel qu'il est" en nous.

Alors ne soyons pas troublés, cessons de nous inquiéter pour les êtres que nous aimons et que nous voyons égarés.

La parabole du fils prodigue devrait tous nous faire réfléchir. Le fils égaré revient vers son père, s'il est bien le fils de son père.

Alors pour répondre à la question évoquée plus haut: Nous opposons-nous au diable en dévoilant ses œuvres mauvaises que sont les religions?

Ce n'est pas le bon combat. Toutes les religions quelles qu'elles soient amènent à Dieu. Pourquoi?

Car elles sont un chemin de ténèbres, jonchées de bornes lumineuses. 
Si le croyant a un bon cœur, il s'inspirera de ses bornes lumineuses pour continuer sa route vers la Vérité. 
"Tout concoure ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu ".
Donc rien ne pourra égarer et perdre un bon cœur. Absolument rien.

La plupart des religions ne prônent-elle pas l'amour, la paix de l'âme,  le don de soi, la générosité, le partage, la justice, l'abnégation; d'aimer Dieu de tout son cœur 
(premier commandement)? 
Voilà des bornes lumineuses.

C'est vrai effectivement que ces valeurs divines sont enrobées de tromperies, de faussetés et même d'imposture.

Mais, pour certains, ceux dont le cœur est dur, ils continueront à garder ce voile de mensonges, préférant la dissimulation de leurs fautes à la Vérité.

Pour les autres manifestant un cœur humble et repentant, ils trébucheront eux aussi dans le noir de l'obscurité.

En réalité, c'est Christ qui les relèvera, jusqu'au moment où la lumière viendra éclairer l'identité de la personne qui vient les secourir.

Ils reconnaîtront alors leur Sauveur et sa lumière brillera dans leur cœur.
Tout comme la conversion de Paul, la lumière qui les a ébloui et brûlé leurs yeux ;descendra plusieurs centimètres plus bas pour illuminer leur cœur.

Conclusion:

Nous n'avons pas à noircir le chemin de ceux qui cherchent la Vérité, en insistant sur leurs zones d'ombres religieuses.

Les ténèbres ne montrent pas la lumière.

Nous avons à poser NOS bornes lumineuses, jusqu'au moment où relevant la tête, ils verront Dieu dans leur cœur et ainsi leur voile sera ôté.

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