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(message apporté au salon de la foi, de la spiritualité et des médecines douces le samedi 29 août 2020)
Par Eric Ruiz
Alors, je vais commencer par vous parler d’un mauvais présage que l’on ressent face à certaines choses, à certains évènements, comme le fait d’avoir peur de passer sous une échelle : Vous m’avez compris, c’est de la SUPERSTITION.
La superstition est partout. Vous croyez en être libéré ?!… eh bien pas du tout, vous n’avez fait que de créer un autre mode de superstition.
La
superstition : c’est le fait d’attribuer à des symboles, à des objets, à
des êtres, une fonction qu’ils n’ont pas à l’origine. Ils inspirent alors la
malchance, une espèce de malédiction qui déchainerait les forces du mal ;
Par
exemple « le pain à table étant retourné, il va nous arriver des malheurs ».
Pire encore…« ces gens sont toxiques, si on les fréquente, leur
malédiction va retomber sur nous » ; ou au contraire on attribue à
certains objets, à certains êtres, un pouvoir supérieur, doués d’un don
céleste, une fonction sacrée.
« J’avais ma Bible avec moi, mon livre saint, heureusement, ça m’a bien protégé », ou un autre exemple: « Cette personne dégage une aura, quelque chose de spéciale, qui fait me sentir différent ».
Aujourd’hui la superstition ne touche pas seulement les chats noirs, les échelles, le pain retourné à table, les symboles religieux, ou le comportement aussi…..
La nature est devenue un objet de superstition. Ce qui est naturel est passé du coté sacré, ce qui est industriel est devenu l’empire du mal.
L’industrie
qui avait été élevé autrefois, comme une source de progrès est devenue
malédiction ; et le naturel, qu’il fallait chasser bien vite, car peu
valorisant est devenu salutaire.
Par exemple : la tomate, quand elle est produit à grande échelle et conservée chimiquement porterait en elle la maladie, alors que la tomate du maraicher local conserverait la santé.
Je ne
cherche pas à dire qui est mieux que l’autre et à polémiquer à ce sujet, mais
reconnaissez une chose… c’est le propre de l’humain que de chercher ce
qu’il a de pur et de sacré dans un domaine et ce qui cause le mal ailleurs.
Un conseil : Arrêtez de chercher la
vérité de cette façon : c’est une mauvaise voie…
Car à la
base de la superstition, il y a toujours un phénomène : l’exagération.
Par
exemple : "le médaillon que j’ai alors autour du cou, il est plus qu’un
bijou, il me protège".
L’exagération est liée souvent
à la peur ou à la contemplation :
La peur des conséquences, et la contemplation qui fait oublier la peur.
"Comme j’ai
peur pour ma sécurité, j’ai mon médaillon et je suis en admiration devant ce
qu’il représente ou qui il représente".
De toute
évidence, la peur exagérée amène à la contemplation, puisque contempler,
s’émerveiller, s’émouvoir sur quelque chose permet alors de se rassurer et
d’oublier un moment ce qui nous cause du trouble, car on est alors accaparé,
captivé par autre chose.
De toute
façon, exagérer, consiste à voir l’objet (mon vis-à-vis) avec une grosse loupe.
La réalité est déformée : bienvenue dans le monde de la superstition.
Alors
venons-en à la Bible…
·
La Bible n’emploie pas le terme d’exagération,
ni celui de superstition, mais de prosternation.
Se mettre
à genoux devant quelqu’un ou quelque chose, c’est se prosterner, mais cela ne
se fait pas forcement que physiquement.
Le fait d’adorer : C’est se mettre à genoux, c’est un état d’esprit. Eprouver un respect exagéré pour une chose, ou un être quel qu’il soit, c’est véritablement se prosterner devant ; parce que du simple respect peut naitre une attention plus particulière, qui se transformera en dévotion, en adoration. C’est l’étape d’attachement. Le lien est fait.
Alors, il y a se prosterner et se prosterner, comme il y a la vraie prosternation et la superstition.
« Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, et vous abattrez leurs idoles. Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu » Exode 34 :13-14. C’est l’Eternel Dieu qui est descendu dans une nuée pour parler à Moïse.
A partir de ce verset, je ne vais pas vous parler de religion, ni du Dieu hébreu, chrétien, musulman, ou autre… je vais vous parler de la nature.
La nature
est devenue un autel qu’il faut renverser et abattre. Un autel devant lequel on
vient se recueillir, se prosterner.
On parle
de « dame nature » comme d’une déesse qui ne s’est pas fait servir
convenablement ;
Mais la
nature, n’est-ce pas ce jardin que l’homme devait garder et cultiver au départ ?
Était-il question alors de soumission, de prosternation vis-à-vis d’elle ?
Pourquoi en est-on arrivé là ?
Parce que
le premier autel, la première statue, la première idole, c’est d’abord nous-mêmes, ou bien nous, projeté sur
quelqu’un d’autre aussi.
Ce que
nous admirons le plus est toujours en lien avec nous-mêmes.
Nous
sommes des êtres égocentrés (tournés vers nous-mêmes).
Or, cette
prosternation devant l’autel est encore plus subtile que celle que nous croyons ;
car ce n’est pas forcément la personne en entier vers laquelle va aller votre
adoration, mais une partie seulement de cette personne.
La superstition peut toucher des fonctions humaines (l’intelligence, le savoir) ou des organes humains bien précis.
Par
exemple, la bouche est un objet de superstition très rependue.
·
La bouche est sacrée.
Ce n’est
même pas un avis personnel que je vous donne-là, c’est devenu un fait social et
même un fait qui s’est mondialisé.
Si la
bouche n’est pas recouverte par un masque de protection, elle peut être la
cause de maladies mortelles comme la Covid-19. Elle est contagieuse.
Une bouche
à nue aujourd’hui, est suspecte ; Et des gens deviennent violents et
agressif par superstition.
Ils ont peur des conséquences, ils sont sur la défensive comme si un chat noir passait devant eux. Ils ont fait d’un objet de protection un objet de superstition, en exagérant sa représentation.
Mais la
bouche, avant d’être un symbole de protection était un symbole aussi de
séduction.
Combien de
gens prennent du temps et de l’argent pour se maquiller les lèvres, pour se
refaire les dents ?
On se
refait aussi les lèvres, et les rides au botox ou avec une autre substance
chimique… mais attention, il y a plus superstitieux encore, plus caché
puisqu’on ne les voit pas :
Ce sont
les paroles qui sortent de la bouche.
On a foi
dans ses paroles ; on pense que certaines paroles proférées ont beaucoup plus
de pouvoir et de puissance que d’autres.
Par
exemple, on ne prononce plus des formules magiques comme « abracadabra »,
non, ce sont des prières récitées par cœur que l’on prononce, des « pater
noster » des paroles finissant par « Allah akbar » pour les
uns, pour d’autres des paroles finissant par : « au nom de Jésus-Christ ou au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit »
pour d’autres ;
On a aussi
des formules toutes faites face à la maladie ou à l’épuisement : « je peux tout par celui qui me fortifie »
ou pour montrer sa foi cela va être des : « God bless you , des Dieu
vous bénisse » en forme de signature, pour montrer son identité, etc ;
C’est le
fait aussi de s’étourdir l’esprit avec des
formules positives comme : « Aide-toi et le ciel t’aidera » ou
sans rapport avec le ciel :« ai confiance en toi, visualise ta
réussite et ensuite agis … un gagnant est un rêveur qui n’abandonne
jamais…ne doute jamais de ta propre capacité à changer, ne doute pas de ton
immensité, agit » etc..» (et puis on se les répète en boucle).
Ces mots
ne sont pas mauvais loin de là, tant qu’ils ne sont pas répétés en boucle, car
alors ils prennent un sens démesuré.
Toutes ces paroles, devenues sacrées,
sont les veaux d’or du vingt unième siècle.
La pédagogie ou la thérapie du mot que l’on répète comme une sourate, comme un verset ou un dicton appris par cœur est cette nouvelle pierre sacrée. C’est l’or moderne que l’on aurait découvert au fond d’une mine (la mine de nos paroles créatrices).
Nous
sommes, en fait, revenus au siècle de la pensée grecque antique.
Nous sommes revenus au sophisme, une philosophie qui considérait l’assemblage des mots et leur élocution comme un art : l’art du discours.
Les
sophistes grecs étaient hauts placés dans la société et leurs discours publics étaient
très fortement plébiscités et ils aimaient être applaudis.
Eh bien ces
grands orateurs ont vu leurs jours de gloire (tenez-vous bien) avec les
premiers pas de la démocratie à Athènes. (Tiens, bizarre, la démocratie).
Il y a
beaucoup de ressemblance avec notre époque soi-disant moderne qui a placé la
démocratie comme le règne idéal. Au point même de renverser des régimes pour
l’instaurer.
La
démocratie ne serait-elle pas devenue la nouvelle croisade ?
J’en
reviens à l’importance du discours.
Alors, la religion de ce monde est-elle chrétienne, musulmane, orientale ou autre ? Non, elle est grecque avant tout.
Tout est dans le discours,
l’éloquence et l’émotion qu’il suscite.
Voilà la vraie religion : le paganisme.
Le
politique comme le journaliste, comme le comédien, comme le religieux, bref
comme l’être humain lambda en général, est dans le discours et l’émotion.
Le dieu de
la superstition est là, caché derrière. « Peu importe le contenu pourvu
qu’on ait le verbe » voilà le nouveau dicton qui pourrait refléter la
pensée collective d’aujourd’hui.
D’ailleurs
Jésus-Christ est bien plus aimé aujourd’hui par ses discours et l’émotion qu’il
provoque que par le sens véritable de ses propos.
On entend bien ce que l’on
cherche à croire et quand cela provient
d’un orateur célèbre, cela provoque encore plus d’émotion.
J’vais
prendre un exemple concret : Tout le monde connait ce passage où Jésus
intervient pour éviter une lapidation (d’ailleurs c’est devenu un dicton) : "que celui qui n’a jamais péché lui jette la
première pierre »
On cherche
à y voir quoi, ici ?
Et bien le
plus souvent, la tolérance, la justice. On est tous pareil aux yeux de Dieu.
Pas pire et pas meilleur que les autres. Cette façon de voir les choses permet
de relativiser ses fautes et surtout de ne pas changer, qu’on nous accepte tel que l’on est, dans toute notre diversité.
« Nul
n’est parfait, alors accepter ce que je suis avec mes fautes, mes erreurs et
mes défauts, sinon aller voir ailleurs ».
Voilà
comment l’émotion a pris le pas sur le sens.
Or, Jésus
disait exactement le contraire : On est, c’est vrai pas pire et pas
meilleur les uns que les autres, mais
on doit absolument changer, c’est même vital, et c’est valable pour
tout le monde, pour la femme adultère comme pour les religieux qui voulaient la
lapider, comme pour le grand rabbin aussi. Il n’y a pas d’exception.
C’est un appel
général à la conversion, au changement radical.
Quand Jésus
finit en disant à la femme : « je
ne te condamne pas, va et ne pèche
plus », ce commandement est pour tout le monde… quel que soit sa race,
son sexe et sa religion.
Dieu ne nous condamne pas, c’est vrai mais c’est nous, qui nous condamnons. A persévérer dans nos fautes et à nous obstiner à ne pas vouloir changer, nous créons nous-mêmes les conditions de notre malheur.
Donc
l’émotion, bien souvent, déforme la réalité et grossit, exagère ce que l’on
veut entendre.
En fait, l’émotion
c’est quoi ?
C’est un
pressentiment.
« J’ai
le pressentiment que cela est vrai » ou « j’ai un mauvais
pressentiment », voilà sur quoi on fonde nos idées : sur des
pressentiments.
Comme si une voix intérieure nous affirmait que nous avons raison de penser ainsi, « J’ai comme l’intuition que.. »
Non, la vérité n’est pas dans l’apparence des choses ; la vérité n’est pas dans le verbe, ni dans l’éloquence, qui produisent au final une vision exagérée.
Vous
savez, la Bible est bien faite, car un amoureux du discours et de la rhétorique
trouvera de l’eau à mettre à son moulin.
Le
superstitieux y trouvera tous les dieux qu’il souhaite y trouver et il calmera
ainsi sa peur ; et son désir de contemplation sera comblé, et il trouvera
en abondance de quoi l’être.
Mais la
Bible apportera aussi l’eau de vie à celui qui a vraiment soif.
Celui qui
aime la rhétorique trouvera la foi (mais quelle foi ? la foi en
qui ?) Il a besoin de l’eau oui, mais d’abord pas parce qu’il a soif, mais
comme d’un collyre pour que ses yeux voient.
Et celui qui a besoin de vérité, a besoin d’une vraie solution, une solution vitale, un peu comme d’une corde qui le ferait sortir du fond d’un trou très profond dans lequel il est tombé, et là… il trouvera la foi en Christ.
Donc trouver la foi en Christ : c’est d’abord s’éloigner de ses superstitions, de ses fausses croyances, de ses visions exagérées.
Mais le problème, est qu’on ne les voit pas tous et qu’on a même fini par les faire soi.
Les
religieux qui voulaient lapider la femme adultère ne voyaient pas, qu’elle
avait grossit, comme avec une loupe, leurs fautes. Et c’est leurs fautes qu’ils
venaient absoudre.
En tuant
cette pauvre femme adultère, ils pensaient inconsciemment se débarrasser par la
même occasion de leurs pensées adultères.
En
agissant ainsi c’est comme s’ils venaient se prosterner devant un dieu cruel,
légaliste qui ne juge qu’à l’apparence et qui condamne le pécheur.
Alors là
aussi ne tombez pas dans le piège d’une autre superstition, celle de voir dans ces
religieux-là, le mal incarné et à retourner les pierres contre eux, cette
fois-ci.
Il n’y a
personne à lapider.
Et mon message ne vient lapider personne.
Aujourd’hui,
ne pensez pas que les temps soient différents d’autrefois et qu’on ne se
prosterne plus devant les mêmes dieux que ceux de l’antiquité. La Bible évoque
souvent un autre dieu du nom de BAAL.
Etait-il pour
des temps passés, pour d’anciennes civilisations, le pensez-vous ?
Baal, ce faux dieu est pluriel, comme le paganisme, comme les superstitions qui ont plusieurs objets d’adoration ou de malédiction.
Juges 10 :10 « Les enfants d'Israël crièrent à l'Eternel Dieu, en disant: Nous avons péché contre toi, car nous avons abandonné notre Dieu et nous avons servi les Baals. »
Baal en grec comme en hébreu à la même signification :
Maitre, Seigneur, possesseur.
Ce sont des choses, des êtres, des images qui vous séduisent alors et qui vous possèdent et qui font que par ce lien d’attachement, vous les voyez comme votre maitre et Seigneur.
L’apôtre Paul dans la lettre aux Romains 11 : 4 (nous sommes des romains n’est-ce pas) prend l’exemple où Dieu répond: « Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont point fléchi le genou devant Baal. »
Sept mille hommes seulement n’ont point fléchi le genou…
Ne soyons pas idéalistes, très peu voient qu’ils sont superstitieux, très peu voient qu’ils sont liés par de fausses croyances et beaucoup de ceux qui le sont, plutôt que de se battre pour s’en séparer, sont plutôt prêts à être moralisateur sur les autres. Et ils voient la paille dans l’œil de l’autre alors qu’eux ont une poutre dans leurs yeux.
Revenons à l’exemple précédent de la bouche :
Si l’objet de superstition, c’est la parole : vous avez alors, de l’admiration pour un discours, pour l’éloquence et pour la magnifique argumentation qu’on vous a apporté ; et c’est Baal qui vous séduit pour vous posséder, pour que votre admiration se transforme en contemplation puis en prosternation ;
Et là que
vous soyez chrétien, musulman, bouddhiste, animiste ou athée vous avez le même
dieu : C’est Baal qui vous a séduit.
Alors à quoi vouloir les richesses du monde si c’est pour y perdre son âme ?
Cette
réplique, elle aussi, bien connue de Jésus évoque la perte de l’âme par les
richesses.
Mais les
richesses, ce ne sont pas forcément que l’argent et les biens, c’est d’abord
sur quoi et sur qui portent nos yeux et notre cœur.
L’objet de superstition que vous voyez et qui vous rend esclave, peut aussi vous rendre libre, puisque vous en avez conscience …mais à une seule condition : si vous désirez à tous prix vous en séparer.
Pour
conclure, je dirai que croire en Dieu ne veut plus rien dire.
Que le
combat ne porte pas sur le nom attribué au dieu que l’on vénère, mais plutôt
sur l’image déformée, exagérée que l’on s’est faite de lui.
Alors vous me direz : mais n’y a-t-il pas une contradiction aussi avec ce que j’annonce au départ : la foi en Christ ?
Non, avoir la foi en Christ diffère totalement de la foi dans ses superstitions, dans ses visions exagérées. Car les mots employés n’ont de sens que si nos actes et notre cœur ont ce même sens aussi (le même sens, la même convergence)
Attention
aussi, Christ n’est pas le nom d’un dieu. Christ est dans son sens originel
grec,(Christos) l’onction ;
Dans la langue hébraïque c’est le Mashiah, (le messie) celui qui a l’onction.
L’onction,
c’est un esprit qui coule comme une huile de haut en bas.
Cet esprit
de vérité, qui vient du Père céleste va alors vous montrer vos erreurs, vos
exagérations, vos superstitions à vous, qui êtes citoyen du monde, pour que
vous vous en sépariez.
Si Christ
coule en vous alors, vous êtes une nouvelle créature ; Et pas besoin de le
ressentir ou de le prouver par des mots.
Le pommier
n’a pas besoin de prouver qui il est. SES fruits visibles témoignent de sa
nature. Nos fruits témoignent aussi de qui nous sommes. Il suffit, tout
simplement d’attendre la saison.
Alors, débarrassons-nous de nos mauvais fruits et coupons l’arbre de la superstition qui nous empêche de voir l’arbre de vie : Car seul « Christ en nous est l’espérance de la gloire ».
Amen
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