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Par Eric Ruiz
J’ai commencé à écrire ce message le 14 septembre au matin et j’ai été après sa rédaction, surpris du jour qui arrivait pour vous l’annoncer : le 19 septembre. Vous allez comprendre pourquoi.
Toujours au sujet de l'incrédulité des disciples de Jésus, je me posais la même question que Jésus posa à ses disciples, celle de L’Évangile de Marc, au chapitre 8 à partir du verset 14 :
Et là verset 17 : Première question de Jésus :« Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains? »
Les disciples avaient oublié de prendre des
pains, il y en avait qu’un seul dans la barque, (entre parenthèses, ce sont les
pains qui restaient des miracles que Jésus avait fait) ; et Jésus leur
fait une recommandation pour leur dire de se garder du levain des pharisiens et
du levain d'Hérode…
Et là, stupeur parmi eux : ils ne comprennent plus rien.
C’est à causes des pains qu’il nous dit cela ? Quelle relation entre le levain des pharisiens et d’Hérode et leur oubli…Qu’on leur explique !
Si bien que Jésus, continue à les questionner: Mais
pourquoi vous ne comprenez rien, pourquoi êtes-vous privés d'intelligence,
pourquoi est-ce que vous avez le cœur endurci à ce point?
Pourquoi avez-vous les yeux qui ne voient pas, les oreilles qui n'entendent pas et que vous n’avez plus de mémoire du tout?
Il y a manifestement un esprit fort d’incrédulité, vu comment notre Seigneur insiste sur leur incompréhension totale. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère. À l’évidence, il veut vraiment les choquer.
Donc Jésus, décide de leur raviver la mémoire et
de leur rappeler combien de paniers de pains ils ont rapporté des 5000 personnes.
Ils se rappelèrent alors, qu'il en restait 12 ;
et Jésus continuant, leur posa une autre question : combien de corbeilles
plein de morceaux de pains avez-vous rapporté des 4000 hommes?
Ils se rappelèrent alors qu'il en restait 7 (cela fait un total de 19 corbeilles de pains
restées après les miracles, ce n’est pas rien) ; et Jésus leur dit : ne
comprenez-vous pas encore ?
Non, ils ne comprennent toujours pas…
Qui y a-t-il à comprendre entre leur oublie, leur manque de mémoire, leur manque de compréhension, toutes ces 19 corbeilles ramenées et puis le levain des pharisiens et celui d’Hérode ?
REVELATIONS…
Et bien, c'est que ce levain qui fait monter la
pâte, la pâte pour le pain (l’orgueil) et bien ce levain fait oublier.
Mais pas oublier que des choses (en l’occurrence
les 19 panières de pains) mais oublier des gens, oublier des besoins, bref, ils ont oublié la
compassion.
Ils ont oublié que ce surplus devait servir encore à d'autres personnes à
d'autres besoins qui allaient arriver par la suite.
En fait, leur oubli, montre qu’ils avaient les
yeux rivés sur autre chose.
Ils avaient les yeux rivés sur les miracles, les
yeux rivés sur Jésus le faiseur de miracles, mais ils ne voyaient plus les
besoins, ils ne voyaient plus ce que Notre Père faisait à travers Jésus son
fils.
LE LEVAIN DES
PHARISIENS ET D’HERODE
Cet aveuglement c'est celui des religieux, pas
seulement des religieux de cette époque, mais de l'esprit religieux dans son
ensemble et aussi celui d’Hérode, c'est-à-dire l'esprit de l'élite politique,
les gouvernants de ce monde.
Tous deux ont exactement les mêmes intentions : Lesquelles ?
Ils font les choses pour eux-mêmes, pour être vu, admiré, célébré, mais ils ne font pas pour les autres.
Dans L’Évangile de Matthieu, figure un complément d’informations : les disciples comprennent que cette manière de faire et de se montrer est une doctrine. « Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens qu'il leur avait dit de se garder. »
On
apprend des religieux, (car cela devient un enseignement) que témoigner de Dieu dans sa vie : c’est se montrer soi et les miracles qui
vont avec.
L’homme
religieux élève sa piété par ses miracles qui lui donnent alors plus de
crédibilité et de puissance, bref plus de lumière.
Mais
où est l’Évangile de Jésus-Christ ? À dix mille lieux de tout ce levain.
LE LEVAIN DES TRADUCTEURS
Eh bien je dirais aussi que ce levain était
repérable chez beaucoup de traducteurs bibliques. Un nombre impressionnant ont
traduit le verset 19 de cette manière: « combien
de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés ? ».
Ici on ne sait pas si ces paniers ont été apportés à la
foule pour qu’elle mange ou bien rapportés à Jésus, après la distribution?
On pencherait plutôt pour que la foule mange.
Martin a traduit comme cela, lui : » combien recueillîtes-vous
de corbeilles pleines des pièces qu'il y eut de reste ? », C’est clair, même si
c’est du vieux français de 1744 « combien avez-vous recueilli de
corbeilles pleines des restes des morceaux » ; et Ostervald, lui, a
traduit:
« Combien remportâtes-vous de paniers pleins de morceaux? » .
Remporter des paniers, ou recueillir des corbeilles où il y a du
reste, des morceaux…Leur traduction à eux deux, Martin et Ostervald ne laissent
aucun doute sur le reste qui n’a pas été mangé et qui a été rapporté vers
Jésus.
Vous voyez, encore une fois le 19 ne laisse aucune chance au mensonge de triompher. Le temps, l’endroit est déjà choisi par Dieu pour que son épée sépare le vil du précieux.
Une autre
indication : C’est de comprendre « le moment, le lieux »
choisi par Notre Père, pour inspirer Jésus à reprendre ses disciples.
Notre Père
céleste a attendu que Jésus change de bord ; verset 13 : « Et les ayant laissés, (les pharisiens et les saducéens
en leur stipulant qu’ils n’auraient aucun miracle) il (Jésus) rentra dans la
barque, et passa à l'autre bord. ».
C’est
précisément à ce moment que Jésus les repris sur leur aveuglement, au moment où
ils passèrent de l’autre bord, pour bien leur monter que l’esprit pharisianiste devait rester de l’autre côté.
Rien
n’est laissé au hasard par notre Père céleste. Les 19 corbeilles de pains non
plus, le verset 19 aussi.
ON CHANGE DE BORD AU 19 !
Souvenez-vous
de ce nombre 19. Je commençais mon message sur ce nombre par :
« Dieu a toujours eu un lieu, un moment, une situation, avec ses fils pour juger; un lieu précis, un moment défini, une heure H, une situation claire pour discerner le vrai du faux »…
Eh bien le fait de changer de bord, de traverser la mer de Galilée, appelée aussi lac de Tibériade (qui entre parenthèse est une frontière naturelle) comme le nombre de corbeille restant (19), comme aussi la mauvaise traduction du verset 19… tout cela indiquent à ses disciples comme à nous lecteurs, qu’un jugement vient de tomber sur cette frontière, sur ce changement de bord entre le vrai et le faux.
Quand Jésus change de lieu, passe de l’autre côté,
le voile du péché se déchire et la vérité transperce les cœurs.
Toute cette mise en scène sert à la mémoire.
Les disciples devaient se souvenir de leur
levain pour s’en séparer aussitôt qu’il le verrai réapparaitre.
Et de quelle manière ?
En repensant aux circonstances des miracles du
pain et des poissons… Sinon l’orgueil s’installant, ils ne comprendraient plus
rien à ce qu’ils leur arriveraient.
Ce miracle des pains avaient donc une importance que les disciples ne pouvaient pas mesurer sur le moment.
Mais même nous-mêmes, nous devons aller plus
loin : Posons-nous la question du pourquoi Jésus avait-il besoin de faire
un miracle de multiplication des pains et des poissons ?
Il aurait pu prévoir avant, en amont de
s’approvisionner en vivres, puisqu’il savait que la foule devait marcher 3
jours sans rien dans le ventre ? Ou alors, il aurait pu réduire le nombre
de jours de marche.
Cela ne ressemble tellement pas au fils de l’homme de faire des miracles devant un si grand nombre, comme pour montrer sa puissance, lui qui habituellement, prend à part les gens, s’isole avec eux, ou attend qu’une personne vienne lui parler, qu’une autre se jette à ses genoux, ou encore qu’une autre personne touche son vêtement pour recevoir sa guérison ; Et en plus, lui, qui demande au miraculé de n’en parler à personne, pour que cela reste un secret.
Jésus devait à l’évidence avoir une autre intention, une autre raison de faire ce miracle.
Notre Père, c’est certain, voulait qu’un
jugement tombe sur les disciples de Jésus.
Et cela n’a pas loupé, car le miracle des pains avait comme intention première de montrer leur incrédulité.
Moi, je me pose la question : Ont-ils réellement
oublié les pains qui restaient avant de monter dans la barque ?
Ou plutôt n’ont-ils pas négligé cette nourriture en se disant intérieurement : pourvu qu’un autre miracle de multiplication attende d’autres gens sur l’autre rive, c’est tellement plus glorieux ? Et il faut voir aussi le fait qu’ils n’allaient pas s’embêter, à faire monter autant de panières sur leur bateau.
Alors, Il faut le dire : C’est le miracle qui devenait alors plus important que la possibilité de nourrir une multitude de personnes avec des pains.
L’important est de se montrer, ou de montrer le pouvoir surnaturel que d’autres n’ont pas, plutôt que de s’occuper du besoin.
Le regard s’est déplacé vers l’acte d’émerveillement, le spectaculaire, le sensationnel, l’inédit. C’est cela qui procure la plus grande émotion… plus, beaucoup plus qu’une foule nombreuse affamés et nourris.
Cette situation est grave, au point où Jésus accable ses disciples, les secoue comme un prunier puisque eux-mêmes ont à ce moment-là, accepter le même esprit, la même doctrine que celle des pharisiens qui demandaient à Jésus au verset 11, un signe venant du ciel.
Un signe : Là aussi les traductions
divergent et Ostervald parle d’un miracle venant du ciel, ce qui est en accord
avec le thème de ce passage qui est bien sur les miracles et non sur un signe. Les
pharisiens apprenant le miracle des pains, convoitent eux-aussi un miracle pour
eux.
Rappelez-vous « la génération méchante et adultère qui a demandé un miracle à Jésus; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas ».
Allez soyons honnêtes, les miracles qui ont
lieu dans les temples religieux, dans les grandes conventions, n’ont-ils pas ce
goût amer de l’incrédulité ?
On témoigne des prodiges dans le but d’illuminer la personne qui en a été à l’origine ; Ou bien, on témoigne de miracles pour mettre en avant sa religion, son pasteur et son charisme ou mêmes d’anciennes idoles, comme le fait de louer Sainte Bernadette pour les miracles de Lourdes.
Il faut le reconnaître ; les miracles servent plus la cause d’un seul homme que celles des invalides, des affamés et des miséreux ; Eux, ne sont que des faire-valoir à une race perverse et méchante comme la nommée Jésus. Une race qui réclame des miracles, qui prie pour en avoir, qui court pour en être témoin, mais pas pour délivrer les malades, non pour son image personnelle, pour redorer son blason.
Ah, ils prennent à témoin le verset de Matthieu 5 : 16 : « Que votre lumière luise devant les hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ».
Eux, c’est vrai, ils placent très haut leur
lumière en mêlant geste humanitaire et miracles. Ils montrent des bonnes œuvres
certes, mais leur doctrine est fausse et leur amour absent,.
Jésus le fils de Dieu les nomment « des tombeaux blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. ».
Pourquoi Jésus-Christ insiste tant alors sur
l’incrédulité, la montrant partout ? Partout dans les Évangiles il est question
d’incrédulité.
Est-il en train de condamner tous ceux qui le
suivent au même titre que ceux qui l’injurient ?
Ou bien est-il en train d’ouvrir les yeux des
aveugles ?
Eh bien, je pencherai évidemment pour la deuxième question.
Notre Dieu est sauveur et c’est en mettant
encore une fois la lumière sur le faux, la lumière sur les ténèbres qu’il ouvre
la porte très étroite, c’est vrai, à la vérité.
Choisissons la vérité, rappelons-nous du miracle des pains pour chasser cet esprit d’incrédulité émanant de l’esprit religieux des Pharisiens et des Saducéens et d’Hérode.
Dieu répond à notre prière : « Père ne nous laisse pas entrer en tentation, délivre nous du mal » (Bible liturgique 2013, catholique).
Il nous en délivre…oui, en nous rappelant la place du miracle, en nous rappelant le levain des Pharisiens et d’Hérode. C’est de cette façon que nous nous gardons de la tentation, celle qui est amorcée par notre propre convoitise.
Ne l'oublions surtout pas : L’idolâtrie amène à l'incrédulité, la perte de la foi.
Et sans la foi, il ne nous est impossible de plaire à Dieu.
Amen.
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