dimanche 4 octobre 2020

QUI EST VRAIMENT JACOB, FILS d’ISAAC ?

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Par Eric Ruiz

 

Je disais dans mon dernier message, celui de la semaine dernière, que Dieu se laisse dépouiller de ses dons. Il va plus loin encore, il se laisse même vaincre.

Si vous luttez avec lui, il vous laisse gagner le combat.

Où lit-on cela dans la Bible, que Dieu se laisse vaincre ?

 

C’est avec Jacob, fils d’Isaac qui a lutté contre l’ange de Dieu et qui a gagné le combat. L’ange a capitulé.

Genèse 32 :28 : « ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur ».

L’ange lui a laissé juste une marque en le blessant à la hanche.

 

Pourquoi Dieu fait-il cela ?

D’abord parce qu’il ne cherche pas à nous détruire ; ensuite parce qu’il n’a pas le même combat a mené que nous et qu’il veut nous montrer la vérité : là où se trouve la vraie victoire.

La victoire se fait dans la soumission, la faiblesse, le renoncement, ou l’obéissance, car c’est là que se trouve la vraie sainteté…mais cette victoire ne se voit pas tout de suite, elle ne se dévoile que bien plus tard, qu’à la fin.

Alors quel trophée Jacob visait-il dans le combat avec l’ange ? Une promesse plus importante ? Une puissance supérieure ?

Jacob a obtenu exactement ce qu’il désirait : une puissance supérieure. Après avoir convoité le droit d’ainesse pour obtenir la bénédiction (qu’il s’est emparé d’une manière très critiquable, vis-à-vis son frère Esaü, en trompant son père), il voulait plus encore.

Il voulait plus, car il souffrait d’un sentiment d’infériorité. 

C’est beaucoup plus tard que cela saute aux yeux, Jacob n’avait finalement pas très confiance en lui.

Il va recroiser la route de son frère plus de 20 ans après.

Mais là Jacob se fait tout petit ;

Quand son frère Esaü arrive vers lui avec ses quatre cents hommes, il prend peur, il est dans l’angoisse nous dit l’écrit de la Genèse.

Il avait séparé son camp en deux pour qu’une partie puisse fuir au cas où les choses s’envenimeraient, et il avait préparé une quantité impressionnante d’offrandes et plusieurs scénarios pour apaiser le désir de vengeance de son frère. En bref, il voulait acheter la paix. Où était sa foi en Dieu ?

Par conséquent, quand l’ange est venu combattre avec lui, juste la nuit d’avant qu’il rencontre son frère, Jacob était seul et devait prié. Mais que priait-il ?

On le devine. Il ne priait pas d’être dans l’humilité.

Non, il priait plutôt dans le sens d’avoir sa foi augmentée, pour être beaucoup plus fort et plus puissant qu’il ne l’était.

Les chrétiens de nos jours, eux aussi cachent leur peur et prient dans le même sens. On leur enseigne d’ailleurs, de prier ainsi.

Car le graal sacré, c’est la puissance. Celui qui est revêtu de la puissance de Dieu serait celui qui a l’onction la plus élevée. Car, c’est une évidence, c’est la puissance qui force à l’admiration.

On a confondu comme avec Jacob : puissance et sainteté.

Que risque-t-on à vouloir s’élever ainsi ?

Parce que Jacob, en fin de compte, n’est-il pas devenu Israël (celui qui a lutté avec Dieu et qui a gagné), le père d’une nation renommée et sainte qui a donné naissance à de nombreux prophètes et rois, dont le prestigieux roi David, sans oublier bien-sûr, Jésus-Christ fils de Dieu qui naitra de la tribu de Juda ?

Oui mais, la grande histoire ne montre pas forcément la petite.

La petite histoire, celle de la vie de Jacob est un vrai calvaire, une succession de supplices et de chagrin.

Quand on met en avant seulement sa grande famille dont les fils seront les pères des 10 tribus, on occulte ou bien, on minimise souvent les terribles épreuves qu’il a traversées.

Jacob est devenu un boiteux.

Sa hanche va lui rappeler constamment que le mal est attaché à sa puissance ; et que son chemin tortueux, lié à sa nature trompeuse est son vrai combat.

Le mal, va se traduire dans sa vie par de longs moments d’attente pour obtenir satisfaction, des deuils à répétitions, la trahison et les complots criminels de ses enfants à l’égard des autres mais aussi entre eux, ou encore des années de famines.

Rentrons dans les détails :

-Jacob luttera des années durant, avec Laban son oncle, pour prendre Rachel pour Epouse.

-Il devra travailler pour lui pendant 14 années.

-Sa femme bien-aimée sera stérile.

-Il devra épouser aussi sa fille cadette Léa pour plaire à Laban ;

-Et ce n’est pas tout, Rachel deviendra amère, jalouse à cause de sa stérilité, et lui reprochera le fait de recourir à des servantes et à sa sœur pour avoir des enfants.

-Et pour finir, lorsque Rachel, l’élue de son cœur, pourra enfin mettre au monde, il la verra mourir après avoir accouchée de Benjamin.

On pourrait croire que l’épreuve va s’arrêter-là ; mais pas du tout (pas du tout).

-Son unique fille, Dina va être déshonorée, considérée comme une prostituée par Sichem ;

-cela engendrera une vengeance sanglante de ses fils, un massacre suivi d’un pillage généralisé chez les Cananéens et les Phérésiens.

-Ensuite, Joseph, son fils préféré, sera jalousé par ses autres frères qui le jetteront dans un trou pour le tuer, mais ne voulant pas avoir son sang sur les mains, ils le vendront à des étrangers ; -mais pour Jacob, la seule information qu’il aura de sa disparition sera les lambeaux de ses vêtements couverts de sang (Jacob sera inconsolable par la terrible déchirure de perdre le premier fils de Rachel).

-Ensuite, Canaan connaitra des années de famines, Et Jacob finira par envoyer ses fils en Egypte pour acheter des provisions, mais en retour, on lui annoncera que son dernier fils, Benjamin est en prison, retenu en otage et accusé de vol.

- S’il devait en être ainsi, et qu’il doit perdre encore un autre fils (tous ceux de Rachel), il ne survivra pas à cette nouvelle épreuve, c’était sa prière pour que Dieu abrège ses vieux jours ; et c’est seulement à la fin de sa vie qu’il aura une bouffée d’air en voyant le retour de la bénédiction par son fils Joseph et ses enfants, qui vont revenir en terre de Canaan.

Quelle existence chaotique et terriblement éprouvante !

Mais, c’est la récompense d’être Israël, de lutter avec Dieu.

Quand on s’engage à vouloir à tout prix la puissance de Dieu, les premières places, et les meilleures bénédictions, on paye un prix de malheur très fort, trop fort.

En fait, Esaü n’aurait jamais pu être Israël.

Alors la question qui chatouille…

Esaü n’a-t-il pas fait, lui, de meilleurs choix ?

Genèse 25 :24 «il y avait deux jumeaux dans son ventre. » (le ventre de Rebecca femme d’Isaac).

Rien à l’origine ne nous montre qu’un jumeau sera meilleur que l’autre, qu’une malédiction sera sur un des fils d’Isaac.

Un indice toutefois, Jacob nait juste après Esaü mais en lui tenant le talon (comme s’il essayait de se cramponner à lui pour le retenir et le doubler).

Jacob, c’est clair, dès le ventre de sa mère était déterminé à passer en première position.

Esaü quant à lui, était roux et très poilu. Son apparence physique l’a sans doute desservie, notamment vis-à-vis de sa mère qui préféra de loin Jacob et qui l’incitera à s’accaparer du droit d’ainesse de son frère.

Le verset 24 par son nombre nous indique plutôt 2 parcours de vie de prophètes :

Celui d’Esaü et celui de Jacob. Chacun aura pour sa vie un prix à payer différent.

Le verset 23 « Et l'Eternel lui dit (à Rebecca): Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; un de ces peuples sera plus fort que l'autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit. ».

Jacob devait être assujetti à son frère ainé Esaü, et c’est l’inverse qui eut lieu. Esaü s’est fait doubler.

Qui a eu la meilleure attitude ? Celui qui a été soumis ou celui qui a dominé sur l’autre ?

Parce que Dieu, ne se complait-il pas au contraire dans celui qui est soumis, trompé, outragé, dominé, opprimé ?

Celui qui veut être le plus grand, nous dit Jésus-Christ, qu’il soit le serviteur de tous.

Et là, Dieu agirait différemment avec Esaü et Jacob ?

Il bénirait davantage celui qui est plus malin et plus fourbe que l’autre, qui agit de manière détournée ?!

Alors, certains ont été jusqu’à dire que Dieu est lié par sa parole et qu’il ne pouvait plus faire marche arrière. Ce qu’il a béni au départ le sera toujours et tant pis si c’est injuste.

Dieu se serait pris au piège de sa parole?!!!

Mais jusqu’où est capable d’aller la folie de l’homme pour croire cela ?

Revenons au contexte :

Esaü était complètement éreinté et affamé quand il est rentré du travail des champs. Il aurait dévoré un mouton tellement il avait faim.

Jacob a profité de son état de faiblesse, pour lui proposer son délicieux plat de potage et de lentilles, en échange de son droit d’ainesse (lui qui restait sous les tentes près de sa mère, à cuisiner).

Question : Esaü a-t-il plus mal agit que Jacob ?

Esaü, c’est vrai, s’est rendu compte un peu plus tard qu’il n’aurait jamais dû échanger ce droit qui allait entrainer la perte de la bénédiction de son père, puisqu’il est rentré en furie une fois son frère bénis par son père. Il le haïssait alors au point de vouloir le tuer.

Isaac aussi était furieux d’être trompé par son fils Jacob, qui s’était déguisé en prenant les vêtements de son frère pour le duper, alors que lui était presque devenu aveugle.

C’est l’apôtre Jean qui met tout le monde sur le même pied d’égalité : « Celui qui dit qu'il est dans la lumière, et qui hait son frère, est encore dans les ténèbres ».

Jacob était disons-le, dans les ténèbres, car il n’a fait aucun cas de son frère et il a trompé son père.

Esaü lui-aussi était dans les ténèbres avec un cœur remplit de haine et de vengeance.

En fait, regardons bien ce que Jacob révèle par ses actes.

La maison de Jacob qu’il fera à Bethel, c’est l’Eglise des nations.

D’abord, Jacob reçoit la même chose que reçoivent les faux prophètes qui ont pris par ruse une bénédiction qui ne leur était pas destinée.

Ils sont comme Jacob, des usurpateurs.

Jacob porte bien son nom qui signifie « qui supplante, qui prend par le talon », qui s’accapare des biens d’autrui en le faisant tomber ; Qui prend la place de quelqu’un…

Cette manière d’agir ne vous fait-elle pas penser aux imposteurs de la foi ?

Eh bien, ces imposteurs ont pris une bénédiction qui ne leur était pas adressé (tout à fait) : la même bénédiction que celle d’Isaac pour Jacob (elle ne lui était pas adressée). Mais rappelons-le, Dieu le savait, il n’a pas été trompé, lui.

Alors, voilà cette bénédiction proférée par Isaac : Genèse 27 :28

« Que Dieu te donne de la rosée du ciel Et de la graisse de la terre, Du blé et du vin en abondance! Que des peuples te soient soumis, Et que des nations se prosternent devant toi! Sois le maître de tes frères, Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Maudit soit quiconque te maudira, Et béni soit quiconque te bénira ».

Reprenons chaque point de cette bénédiction, pour la comparer aux chefs des Eglises, de nos jours (ces chefs qui luttent avec Dieu en convoitant sa puissance).

« Que Dieu te donne de la rosée du ciel et de la graisse de la terre, du blé et du vin en abondance »

Ici, c’est surprenant, mais Dieu fait don, aux prophètes proclamés dans leur système religieux, de la richesse. Ils reçoivent de Dieu la rosée du ciel, c’est-à-dire une partie de la parole de Dieu qui vient d’elle-même, au matin et, Ils sont dans l’abondance (ils ont la graisse de la terre, du blé et du vin en abondance).

Le vin en abondance, ce sont aussi les nombreuses paroles prophétiques qu’ils déversent sur un peuple conquis.

Ces prophètes semblent vraiment être bénis de Dieu…Et ils le sont c’est indéniable.

Et que des nations se prosternent devant toi!

 Ces pasteurs prophètes, attirent à eux des gens de toute part qui forment un peuple nombreux, qui vient de loin, au-delà des frontières ; et c’est vrai qu’ils sont idolâtrés puisqu’on se prosterne devant eux ; et qu’ils passent pour des êtres particulièrement sages et intelligents (la reine de Saba qui venait du continent africain, se prosternait devant la sagesse du roi Salomon)

Sois le maître de tes frères, Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi!

Tiens, d’un seul coup, la bénédiction change de ton, c’est l’impératif qui domine ; Ils reçoivent comme un ordre, un commandement : celui de dominer sur leurs frères (sois le maitre !).

Ils ne font pas que de dominer sur les frères, ils font aussi en sorte que les fils convertis, nés d’en-haut se prosternent eux-aussi devant eux, comme devant une idole.

Il faut absolument qu’ils soient considérés comme des maitres, dans leur religion, ou dans leur groupe de référence et aussi, qu’ils soient reconnus par leurs pères, voilà cet impératif (Salomon, pouvait tout se permettre, c’était le fils de David reconnu officiellement comme étant son successeur par le roi David lui-même et en plus il fut oint par son prêtre)

« Maudit soit quiconque te maudira, Et béni soit quiconque te bénira ».

Oui, vous avez bien lu, et c’est la vérité, la bénédiction d’Israël se perpétue, elle est pour l’Eglise aussi; Et des Jacob, des trompeurs, il y en a partout.

L’onction de Dieu leur fait tourner la tête, à tous : ils se sentent inatteignables au sommet de leur trône.

Ils se permettent de juger ceux qui les critiquent en pointant le mal qu’ils ont (regardez, ils sont maudits !).

Le mal qui atteint les autres les rend, eux, encore plus saints. Le malheur des autres fait leur bonheur (puisque les autres sont maudits et eux sont bénis).

On voit bien, que c’est cette immunité spirituelle, qui leur fait franchir des frontières et briser des alliances.

Ainsi l’adultère physique comme spirituel est devenue une constante macabre pour Israël et pour l’Eglise.

On influence alors les croyants à faire des choix iniques, à fermer les yeux sur des pratiques injustes, à accepter des privilèges.

Mais ces prophètes ont aussi le pouvoir de bénir. C’est ce qui les rends encore plus imbus d’eux-mêmes ; et c’est pourquoi même les élus pourraient être séduits.

Parce que la bénédiction est là, présente dans les assemblées. L’ambiance y est sécurisante, il y règne une force d’attraction spirituelle et une espèce de havre de paix.

Pourquoi ?

Parce qu’ils bénissent leur pasteur, parce qu’ils louent leurs prophètes. Cette loi mise en pratique, fait qu’en bénissant leurs chefs religieux, ils reçoivent à leur tour des bénédictions. Et cela renforce bien-sûr la conviction de tout le monde.

Mais à l’inverse, ceux qui vont combattre contre eux, vont récolter des blessures.

C’est pourquoi, nous devons bénir et ne pas maudire, pardonner et ne pas chercher vengeance. Et surtout, ne pas rentrer en opposition directe avec celui que nous voyons usurper une identité. Tout est sous contrôle par notre Seigneur et Sauveur ; s’il doit y a avoir justice, (et il y aura justice) alors à lui la vengeance et à lui la rétribution.

 Vous voyez, ces chefs iniques sont comme Jacob, Ils sont gardés par Dieu, protégés par lui…Mais ils ne sont pas exempt d’épreuves liées à leurs actes cruels et injustes, et à leur iniquité.

Ils ont un prix à payer… Et ils le paieront.

Alors pour Esaü sa destinée sera-t-elle plus glorieuse ou sera-t-il, lui, un laissé pour compte ?

Esaü, certes n’est pas meilleur que son frère, s’il garde un cœur haineux et un désir de vengeance.

Mais nous verrons que son parcours est bien différent.

Nous n’avons pas à  chercher à savoir qui est l’élu dans l’affaire en idolâtrant  qui que ce soit ; mais à comprendre que les choix que nous faisons, nous font vivre des épreuves différentes.

Si nous pensons que par nos prières et nos actes nous allons faire revenir Dieu sur sa parole, nous nous fourvoyons.

Le grand plan de Dieu, lui, ne bougera pas d’un iota quoi qu’il arrive, comme cela s’est fait avec Jacob et Esaü.

Ne croyez surtout pas que Dieu est surpris des positions des uns et des autres ; Dans toutes les assemblées de croyants, Dieu savait à l’origine qu’il y aurait des Jacob (des prédateurs, dominateurs, trompeurs) et des Esaü (des victimes ne soupçonnant pas le mal et manipulables).

Mais Dieu a planifié sa justice et chacun reçoit en rapport à ce qu’il a semé.

En tous les cas, convoiter les choses sacrées, chercher la gloire et les premières places ne vous fera vivre que des chagrins. Mais chercher l’humilité, l’amour et la justice ne vous amènera à vivre que des satisfactions.

Amen

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