dimanche 10 mars 2019

« CE QUI NE NOUS TUE PAS…»


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Par Eric Ruiz

« CE QUI NE NOUS TUE PAS NOUS REND PLUS FORT» 

Qui n’entend pas régulièrement ces mots ?
https://youtu.be/c6I0HiTw4hUOn les reconnaît dans la bouche de certains hommes politiques pour évoquer un retour dans la sphère du pouvoir, ou on les entend dans diverses interviews de personnes publiques, dans les vestiaires d’un match de rugby de joueurs professionnels, c’est le titre d’un téléfilm, ou récemment celui d’un thriller américain ; c’est aussi le titre d’un livre de pensée positive, mais c’est pareillement le titre d’une chanson de « Johnny » et même ce sont des paroles de musique d’un chanteur de Rap.
C’est un peu la phrase passe partout en ce moment.

Cette parole très connue du philosophe allemand Nietzsche est reprise bien souvent après que des personnes aient vécues des épreuves terribles, très douloureuses les amenant parfois jusqu’au désespoir.
Contre toute attente, au sortir de ses épreuves, elles ont dressées alors un bilan des plus bénéfiques: Les épreuves ont accrue leur force morale.
Ces personnes renaîtraient de leurs cendres plus fortes qu’avant.

Alors au final, ce beau dicton ne sert-il pas à gonfler l’égo de la victime qui se voit supérieur et vainqueur grâce à ses échecs vaincus?

On entend l’équivalent avec cette réplique :
« Si j’arrive à me sortir de cette épreuve, si je sors vivant de ça, alors je n’aurais plus peur de rien ni de personne ».

L’expérience qui nous rapproche de la mort servirait-elle à découvrir en nous de nouvelles fonctionnalités, ou de nouveaux pouvoirs ?
Le « super-héros » n’est pas un mythe pour tout le monde. Il y a une croyance inavouée qui le rendrait vivant ; mais à une condition seulement, c’est qu’au préalable on ait pu affronter et  braver sa propre destruction. Ce « super héros » va alors nous apporter l’élixir de son invincibilité.

Dans les faits, ces êtres qui sont revenus des ténèbres, qui ont vu la mort de près (plutôt que de se sentir petits et vulnérables), se sont crûs protégés par une puissance angélique.
Les témoignages abondent dans ce sens.
Les rescapés sont persuadés d’avoir eu la visite d’un ange gardien, qui s’est penché sur leur cas personnel et c’est pourquoi ils se sentent encore plus fort et beaucoup moins vulnérable qu’autrefois.
Ils progressent vers un sommet, c’est sûr, mais quel sommet ?
Cette montagne ne ressemble-t-elle pas à cette forme pyramidale qu’est Babylone ?  Cette montagne qui place à son sommet l’homme, plutôt que Dieu ?

Renaud, un des chanteurs les plus populaires de France qui revient de sa énième désintoxication avec un nouveau album ; et il chante : « toujours vivant toujours debout il n’est pas né le crétin qui voudra m’enterrer ». Renaud veut montrer quoi? Un renouveau, une résurrection? Là, où il n’y a toujours eu que séparations, mélancolie et dépression.

Que dire de ce chef d’état algérien Abdelaziz Bouteflika qui a 82 ans veut se représenter aux élections présidentielles, alors qu’il aurait perdu en partie l'usage du langage et certains réflexes corporels dus à un AVC? Pourquoi ne veut-il pas reconnaître son impuissance et passer la main? Pourquoi n’arrive-t-il plus à quitter le pouvoir qu’il exerce depuis presque 20 ans?

Non, ce qui ne nous tue pas devrait nous enseigner autre chose.

·       Ce qui ne nous tue pas devrait nous faire trembler devant notre état éphémère d’humain.

Nous sommes nés de la poussière comme Adam le glébeux et nous nous comportons comme si nous étions dotés d’une matière corporelle noble et indestructible, que même le feu ne peut faire disparaître.
·       Ce qui ne nous tue pas devrait nous montrer la limite de notre arrogance, la limite de notre état corruptible, et insolant, qui refuse toujours d’abdiquer et de reconnaître que sans Dieu rien n’a de puissance ni de la valeur en nous.

Par conséquent, un être intelligent devrait reconnaître que :
·       Ce qui ne nous tue pas nous rend plus humble, donc plus faible, plus conscient de notre petitesse et de notre dépendance et que la liberté n’est pas dans notre autonomie.

Il vaut mieux être invalide en Christ plutôt qu’avoir une forme olympique sans lui.

Notre liberté est dans notre dépendance.

Paul le disait aux Corinthiens : « C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort ». Notre force est aussi dans notre dépendance.

Oui, nous devons être revivifiés comme ces ossements de la vision d’Ezéchiel qui reprennent vie par le souffle divin.

Mais qu’en est-il pour le plus grand nombre ?

On croit toujours que la dureté de l’épreuve fera fléchir le plus fort d’entre nous ; Que la détresse joue le rôle de miroir pour nous renvoyez notre image réelle ; et que le malheur finira par nous faire changer.

C’est une erreur de jugement, c’est une erreur fondamentale, une fausse croyance si communément admise;
Mais Dieu souhaite que nous puissions juger, discerner la vérité qui se cache souvent, derrière de faux comportements.


Prenons le live de l’Apocalypse, le passage sur la dernière coupe.

Lorsque l’ange verse la septième coupe de colère de Dieu, regardez ce qui se passe alors:
 »21Et une grosse grêle, dont les grêlons pesaient un talent (environ 30kgs), tomba du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand. » (Apocalypse 16:21)
(Ici nous avons à faire à une grêle très spéciale, à un fléau qui ressemble plutôt à une chute de fragments de météorites avec des morceaux de 30kgs qui tombent et cela formerait de véritables cratères arrivant au sol, un spectacle assez effrayant !)
Lisons aussi
Apocalypse 9:20-21

« Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; 21et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs enchantements( de leurs pratiques magiques), ni de leur impudicité( de leur immoralité) ni de leurs vols(leur malhonnêteté) ».

Quelle conclusion tirer de ces textes?

L’épreuve n’enseigne pas la sagesse.
L’attitude dans l’épreuve montre l’état de condamnation de ceux qui ne se repentent pas mais qui blasphèment, car c’est leur heure du jugement qui a sonné.

L’épreuve n’a pas de valeur éducative pour celui qui a le cœur endurci, car elle endurcit encore plus son cœur.

Face à ce qui devrait les faire invoquer Dieu, supplier le très haut, eh bien, ces êtres dans le désarroi le plus total blasphèment et perdurent dans leurs abominations.
Quelle maladie mentale : la mégalomanie !
Ils sont comme Pharaon devant Moïse : ils ne céderont pas à leurs instincts criminels et meurtriers.

La dernière coupe de colère nous montre une chose importante : la loi divine à l’origine, amplifie les fléaux et enfle le cœur indéfiniment ;
Il n’y a plus de sortie, la loi ne résout rien.
L’homme dans cet état n’est plus capable de s’en sortir, il n’a plus d’issue possible.

Si Dieu n’intervient pas en Sauveur, le blasphémateur finira dans la mort, détruit à jamais, car il est alors dans une spirale infernale dont il sera incapable d’en sortir seul et même s’il est aidé des autres.

Un blasphémateur est dans un carcan par manque de pardon, car comme il  « blasphème contre l'Esprit, il ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir ».

Cela veut dire, qu’il lui faudra alors attendre plusieurs siècles, plusieurs générations pour qu’un blasphémateur sorte de la prison de sa condamnation.

Et c’est donc Dieu lui-même qui mettra fin à cette idolâtrie.

Comment ?

Un exemple significatif : le livre de Job

Job était dans une spirale infernale à cause du péché.
Craignant Dieu au départ, son manque de consécration se vit lorsqu’il ferma les yeux sur les actes mauvais de ses enfants qui se saoulaient et menaient une vie de débauche.

Son corps fut recouvert d’ulcères. Il s’endurcissait de plus en plus, rejetant ses fautes (Job dans ses prières disait : « Sachant bien que je ne suis pas coupable,…quels est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ? Fais-moi connaître mes transgressions et mes péchés…pourquoi m’infliger d’amères souffrances, me punir des fautes de ma jeunesse ? »)
L’idée même d’une repentance le faisait bondir (« je ne me sens pas coupable en moi-même » Job 9 :35).
Il rejetait les conseils et les réprimandes de ses 3 amis, négligeant aussi l’amour et la justice du jeune prophète Elihu.

C’est Dieu qui est venu vers lui, pour finir, dans une tempête, afin de l’extraire de sa prison, celle qu’il s’était forgé lui-même.

Dieu, lui a montré que toute la nature, tous les animaux sont soumis au créateur, malgré la force et la puissance phénoménale et souveraine de certaines espèces.
En prenant exemple sur le crocodile (le Léviathan dans sa forme hébraïque) et l’hippopotame (le Béhémoth, la traduction d’origine), le Seigneur voulait lui montrer que de tels animaux impressionnent d’abord par leur proportion énorme, gigantesque.
Ces deux créatures dans leur forme originelle sont deux montres, le Béhémoth un monstre terrestre qui devait  plus ressembler à un dinosaure qu’à l’hippopotame d’aujourd’hui ; Et le Léviathan qui devait être plus proche du dragon, un monstre marin hyper puissant.
Quoiqu’il en soit, ces animaux monstrueux, par leur impression de force et de grandeur (qui ont nourrit bien des légendes et des mythologies et amplifier leur réalité) incarnent la plus grande puissance de vie sur terre comme sur l’eau.
Ils vivent en roi sur leur territoire, dans le sens où ils n’ont pas de prédateurs directs et ils paraissent indestructibles ; rien ni personne ne les fait fuir ou ne les domptent.

Pourtant (et c’est là ce qui paraît invraisemblable) ils ne résistent pas au très-haut, ils ne luttent pas avec lui, ils font sa volonté.

Job 41 :25 nous dit que le Léviathan est « le roi des plus fiers animaux ». Il a été créé pour ne rien craindre sur la terre. Mais, malgré son arrogance extrême, il craint Dieu ; il est soumis à son créateur.

Dieu lui a fait comprendre qu’il s’était pris, lui Job, pour une créature plus forte, plus arrogante encore que ces deux monstres invincibles, en contestant avec lui, en luttant avec lui (Job 39 :34-35).

Job, alors, se repentit en reconnaissant ses fautes ; «  oui j’ai parlé sans les comprendre des merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas (c’est-à-dire des merveilles dont il n’a pas compris le sens)
Mais maintenant mon œil t’a vu, je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre » (voilà ce que Job finira par admettre après tous ces combats qui ont toujours été contre lui-même).

La repentance est la seule manière de voir Dieu véritablement, c’est la seule voie pour tous (il n’y en a pas d’autre).
Mais à quel prix elle se fera?
A partir de quel degré de souffrance devront-ils passer pour reconnaître que leur force n’était qu’un masque, qu’une illusion ?
Il se sont vu plus fort et au-dessus de la création entière, c’est en cela qu’ils ont lutté avec Dieu. Ils se sont vus plus impressionnants et invincibles qu’un béhémoth ou qu’un Léviathan (ce n’est pas peu dire).

Pour Jacob qui deviendra Israël, sa lutte avec Dieu lui valut une invalidité : il boitait à cause d’une fracture de la hanche causée par le combat avec un ange;
Jacob, nous dit l’Ecriture, fut vainqueur sur l’ange.
Oui, c’est vrai il le domina et c’est bien là son problème, en tous les cas, c’est bien la cause de ses problèmes. (vous voyez Dieu vous laisse prendre le dessus sur lui…mais)
Sa lutte avec Dieu ne fut pas terminée pour autant, elle lui occasionna la difficulté d’obtenir la main de Rachel (14 ans, deux fois sept ans au service de Laban, le père de Rachel), puis le combat continua en essayant d’avoir des enfants avec elle, car elle était devenue stérile ; et pour finir, il verra la perte de Rachel à la suite de la naissance de son deuxième fils.
Mais ce n’est pas encore fini :
Il y aura aussi une division, des querelles parmi ses enfants qui aboutiront à l’exil de son fils Joseph (celui qu’il préférait, l’aîné de Rachel, «  qu’il avait eu dans sa vieillesse ») qu’il croyait mort et « il porta longtemps le deuil de son fils » ;
Il verra Siméon, son autre fils le quitter, pour l’Egypte où il fut pris en otage; (et ce n’est toujours pas encore fini) et Benjamin... le dernier fils de Rachel, qui devait servir de garantie en Egypte. Jacob se voyait mourir avec une telle épreuve et il ne se voyait pas subir la peine de la séparation avec Benjamin.

Il y a décidément un prix fort à payer pour se croire invincible et contester Dieu.
Israël a payé ce prix.
Mais d’autres après Israël payeront aussi ce prix.
Combien aujourd’hui de chrétiens sont dans le deuil, la souffrance, la division (mais se croyant toujours invincible et luttant constamment avec Dieu) ?
Ils ont cet adage dans le cœur : « ce qui ne me tue pas me rend plus fort », mais leur vie témoigne du contraire, elle témoigne d’un désastre.
Où se trouve leur fertilité ?

Les plaies qu’ils ont ne sont pas visibles, elles sont à l’intérieur dans leur cœur, dans ce cœur amer qui montre que les plaies coulent toujours et que leur caractère mégalomane résiste à tout, ce délire de grandeur est toujours plus que vivant.

Ce prix est décidément très élevé, trop élevé puisqu’il implique, en plus des longues et pénibles souffrances pour soi et pour son entourage proche, une position différente dans les noces de l’agneau :
Faire partie de l’Epouse ou alors être répudié en étant simples témoins, sans entrer dans la salle des noces, voilà ce que risquent ceux qui s’égarent :
Etre les témoins de leur échec… et pire : devenir les promoteurs de la réussite de leurs ennemis (qui eux seront aux premières places).
Les blasphémateurs, provoqueront le développement et le succès de ceux qu’ils ont combattu, contre qui ils ont prié jour et nuit pour leur défaite et leur anéantissement.

Mais tous ne termineront pas ainsi. Pour ceux qui se repentiront, leur destinée redeviendra fertile. Israël s’est repenti avant sa mort.
Joseph, le fils trahi, devenu esclave et exilé a été le lien de bénédiction.
Il a permis la réconciliation avec ses frères, et à travers sa position d’homme le plus puissant après Pharaon, il a pourvu en terres, en nourriture et en biens à toute sa famille.
Amen

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