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Par Eric Ruiz
« CE QUI NE NOUS TUE PAS NOUS REND PLUS FORT»
Qui n’entend pas régulièrement ces mots ?

C’est un peu la phrase passe partout en ce moment.
Cette parole très connue du philosophe allemand Nietzsche est reprise bien
souvent après que des personnes aient vécues des épreuves terribles, très
douloureuses les amenant parfois jusqu’au désespoir.
Contre toute attente, au sortir de ses épreuves, elles ont dressées alors
un bilan des plus bénéfiques: Les épreuves ont accrue leur force morale.
Ces personnes renaîtraient de leurs cendres plus fortes qu’avant.
Alors au final, ce beau dicton ne sert-il pas à gonfler l’égo de la victime
qui se voit supérieur et vainqueur grâce à ses échecs vaincus?
On entend l’équivalent avec cette réplique :
« Si j’arrive à me sortir de cette épreuve, si je sors vivant de ça,
alors je n’aurais plus peur de rien ni de personne ».
L’expérience qui nous rapproche de la mort servirait-elle à découvrir en
nous de nouvelles fonctionnalités, ou de nouveaux pouvoirs ?
Le « super-héros » n’est pas un mythe pour tout le monde. Il y a
une croyance inavouée qui le rendrait vivant ; mais à une condition seulement,
c’est qu’au préalable on ait pu affronter et braver sa propre destruction. Ce « super
héros » va alors nous apporter l’élixir de son invincibilité.
Dans les faits, ces êtres qui sont revenus des ténèbres, qui ont vu la mort
de près (plutôt que de se sentir petits et vulnérables), se sont crûs protégés
par une puissance angélique.
Les témoignages abondent dans ce sens.
Les rescapés sont persuadés d’avoir eu la visite d’un ange gardien, qui
s’est penché sur leur cas personnel et c’est pourquoi ils se sentent encore
plus fort et beaucoup moins vulnérable qu’autrefois.
Ils progressent vers un sommet, c’est sûr, mais quel sommet ?
Cette montagne ne ressemble-t-elle pas à cette forme pyramidale qu’est
Babylone ? Cette montagne qui place
à son sommet l’homme, plutôt que Dieu ?
Renaud, un des chanteurs les plus populaires de France qui revient de sa
énième désintoxication avec un nouveau album ; et il chante : « toujours
vivant toujours debout il n’est pas né le crétin qui voudra m’enterrer ».
Renaud veut montrer quoi? Un renouveau, une résurrection? Là, où il n’y a
toujours eu que séparations, mélancolie et dépression.
Que dire de ce chef d’état algérien Abdelaziz Bouteflika qui a 82 ans veut
se représenter aux élections présidentielles, alors qu’il aurait perdu en
partie l'usage du langage et certains réflexes corporels dus à un AVC? Pourquoi
ne veut-il pas reconnaître son impuissance et passer la main? Pourquoi
n’arrive-t-il plus à quitter le pouvoir qu’il exerce depuis presque 20 ans?
Non, ce qui ne nous tue pas devrait nous enseigner autre chose.
·
Ce qui ne nous
tue pas devrait nous faire trembler devant notre état éphémère d’humain.
Nous sommes nés de la poussière comme Adam le glébeux et nous nous
comportons comme si nous étions dotés d’une matière corporelle noble et
indestructible, que même le feu ne peut faire disparaître.
·
Ce qui ne nous
tue pas devrait nous montrer la limite de notre arrogance, la limite de
notre état corruptible, et insolant, qui refuse toujours d’abdiquer et de
reconnaître que sans Dieu rien n’a de puissance ni de la valeur en nous.
Par conséquent, un être intelligent devrait reconnaître que :
·
Ce qui ne nous
tue pas nous rend plus humble, donc plus faible, plus conscient de notre
petitesse et de notre dépendance et que la liberté n’est pas dans notre
autonomie.
Il vaut mieux être invalide en Christ plutôt qu’avoir une forme olympique
sans lui.
Notre liberté est dans notre dépendance.
Paul le disait aux Corinthiens : « C'est pourquoi je me plais
dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les
persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est
alors que je suis fort ». Notre force est aussi dans notre dépendance.
Oui, nous devons être revivifiés comme ces ossements de la vision
d’Ezéchiel qui reprennent vie par le souffle divin.
Mais qu’en est-il pour le plus grand nombre ?
On croit toujours que la dureté de l’épreuve fera fléchir le plus fort
d’entre nous ; Que la détresse joue le rôle de miroir pour nous renvoyez
notre image réelle ; et que le malheur finira par nous faire changer.
C’est une erreur de jugement, c’est une erreur fondamentale, une fausse
croyance si communément admise;
Mais Dieu souhaite que nous puissions juger, discerner la vérité qui se
cache souvent, derrière de faux comportements.
Prenons le live de l’Apocalypse, le passage sur la dernière coupe.
Lorsque l’ange verse la septième coupe de colère de Dieu, regardez ce qui
se passe alors:
»21Et une grosse
grêle, dont les grêlons pesaient un talent (environ 30kgs), tomba du ciel sur
les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la
grêle, parce que ce fléau était très grand. » (Apocalypse 16:21)
(Ici nous avons à faire à une grêle très spéciale, à un fléau qui ressemble
plutôt à une chute de fragments de météorites avec des morceaux de 30kgs qui
tombent et cela formerait de véritables cratères arrivant au sol, un spectacle
assez effrayant !)
Lisons aussi
Apocalypse 9:20-21
« Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se
repentirent pas des œuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les
démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne
peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; 21et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres,
ni de leurs enchantements( de leurs pratiques magiques), ni de leur
impudicité( de leur immoralité) ni de leurs vols(leur malhonnêteté) ».
Quelle conclusion tirer de ces textes?
L’épreuve
n’enseigne pas la sagesse.
L’attitude
dans l’épreuve montre l’état de condamnation de ceux qui ne se repentent pas mais qui blasphèment, car c’est leur heure
du jugement qui a sonné.
L’épreuve n’a pas de valeur éducative pour celui qui a le cœur endurci, car
elle endurcit encore plus son cœur.
Face à ce qui devrait les faire invoquer Dieu, supplier le très haut, eh
bien, ces êtres dans le désarroi le plus total blasphèment et perdurent dans
leurs abominations.
Quelle maladie mentale : la mégalomanie !
Ils sont comme Pharaon devant Moïse : ils ne céderont pas à leurs instincts
criminels et meurtriers.
La dernière coupe de colère nous montre une chose importante : la loi
divine à l’origine, amplifie les fléaux et enfle le cœur indéfiniment ;
Il n’y a plus de sortie, la loi ne résout rien.
L’homme dans cet état n’est plus capable de s’en sortir, il n’a plus
d’issue possible.
Si Dieu n’intervient pas en Sauveur, le blasphémateur finira dans la mort,
détruit à jamais, car il est alors dans une spirale infernale dont il sera
incapable d’en sortir seul et même s’il est aidé des autres.
Un blasphémateur est dans un carcan par manque de pardon, car comme il « blasphème contre l'Esprit, il ne sera point pardonné. Quiconque parlera
contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre
le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle
à venir ».
Cela veut dire, qu’il lui faudra alors
attendre plusieurs siècles, plusieurs générations pour qu’un blasphémateur sorte
de la prison de sa condamnation.
Et c’est donc Dieu lui-même qui mettra fin à cette idolâtrie.
Comment ?
Un exemple significatif : le livre de Job
Job était dans une spirale infernale à cause du péché.
Craignant Dieu au départ, son manque de consécration se vit lorsqu’il ferma
les yeux sur les actes mauvais de ses enfants qui se saoulaient et menaient une
vie de débauche.
Son corps fut recouvert d’ulcères. Il s’endurcissait de plus en plus,
rejetant ses fautes (Job dans ses prières disait : « Sachant bien que je ne suis pas coupable,…quels est le nombre de mes iniquités et de mes péchés ? Fais-moi
connaître mes transgressions et mes péchés…pourquoi m’infliger d’amères
souffrances, me punir des fautes de ma jeunesse ? »)
L’idée même d’une repentance le faisait bondir (« je ne me sens pas coupable en moi-même » Job 9 :35).
Il rejetait les conseils et les réprimandes de ses 3 amis, négligeant aussi
l’amour et la justice du jeune prophète Elihu.
C’est Dieu qui est venu vers lui, pour finir, dans une tempête, afin de
l’extraire de sa prison, celle qu’il s’était forgé lui-même.
Dieu, lui a montré que toute la nature, tous les animaux sont soumis au
créateur, malgré la force et la puissance phénoménale et souveraine de
certaines espèces.
En prenant exemple sur le crocodile (le Léviathan dans sa forme hébraïque)
et l’hippopotame (le Béhémoth, la traduction d’origine), le Seigneur voulait
lui montrer que de tels animaux impressionnent d’abord par leur proportion
énorme, gigantesque.
Ces deux créatures dans leur forme originelle sont deux montres, le Béhémoth
un monstre terrestre qui devait plus ressembler
à un dinosaure qu’à l’hippopotame d’aujourd’hui ; Et le Léviathan qui
devait être plus proche du dragon, un monstre marin hyper puissant.
Quoiqu’il en soit, ces animaux monstrueux, par leur impression de force et
de grandeur (qui ont nourrit bien des légendes et des mythologies et amplifier
leur réalité) incarnent la plus grande puissance de vie sur terre comme sur l’eau.
Ils vivent en roi sur leur territoire, dans le sens où ils n’ont pas de
prédateurs directs et ils paraissent indestructibles ; rien ni personne ne
les fait fuir ou ne les domptent.
Pourtant (et c’est là ce qui paraît invraisemblable) ils ne résistent pas au très-haut, ils ne luttent pas avec lui, ils
font sa volonté.
Job 41 :25 nous dit que le Léviathan est « le roi des plus fiers animaux ». Il a été créé pour ne rien
craindre sur la terre. Mais, malgré son arrogance extrême, il craint Dieu ;
il est soumis à son créateur.
Dieu lui a fait comprendre qu’il s’était pris, lui Job, pour une créature
plus forte, plus arrogante encore que ces deux monstres invincibles, en
contestant avec lui, en luttant avec lui (Job 39 :34-35).
Job, alors, se repentit en reconnaissant ses fautes ; « oui
j’ai parlé sans les comprendre des merveilles qui me dépassent et que je ne
conçois pas (c’est-à-dire des
merveilles dont il n’a pas compris le sens)…
Mais maintenant mon œil t’a vu, je me condamne et je
me repens sur la poussière et sur la cendre » (voilà ce que Job finira
par admettre après tous ces combats qui ont toujours été contre lui-même).
La repentance est la seule manière de voir Dieu véritablement, c’est la
seule voie pour tous (il n’y en a pas d’autre).
Mais à quel prix elle se fera?
A partir de quel
degré de souffrance devront-ils passer pour reconnaître que leur force n’était qu’un
masque, qu’une illusion ?
Il se sont vu plus fort et au-dessus de la création entière, c’est en cela
qu’ils ont lutté avec Dieu. Ils se sont vus plus impressionnants et invincibles
qu’un béhémoth ou qu’un Léviathan (ce n’est pas peu dire).
Pour Jacob qui deviendra Israël, sa lutte avec Dieu lui valut une
invalidité : il boitait à cause d’une fracture de la hanche causée
par le combat avec un ange;
Jacob, nous
dit l’Ecriture, fut vainqueur sur l’ange.
Oui, c’est
vrai il le domina et c’est bien là son problème, en tous les cas, c’est bien la
cause de ses problèmes. (vous voyez Dieu vous laisse prendre le dessus sur
lui…mais)
Sa lutte avec Dieu ne fut pas terminée pour autant, elle lui occasionna la
difficulté d’obtenir la main de Rachel (14 ans, deux fois sept ans au service
de Laban, le père de Rachel), puis le combat continua en essayant d’avoir des
enfants avec elle, car elle était devenue stérile ; et pour finir, il
verra la perte de Rachel à la suite de la naissance de son deuxième fils.
Mais ce n’est pas encore fini :
Il y aura aussi une division, des querelles parmi ses enfants qui
aboutiront à l’exil de son fils Joseph (celui qu’il préférait, l’aîné de
Rachel, « qu’il avait eu dans sa
vieillesse ») qu’il croyait mort et « il porta longtemps le deuil de son fils » ;
Il verra Siméon, son autre fils le quitter, pour l’Egypte où il fut
pris en otage; (et ce n’est toujours pas encore fini) et Benjamin... le dernier
fils de Rachel, qui devait servir de garantie en Egypte. Jacob se voyait mourir
avec une telle épreuve et il ne se voyait pas subir la peine de la séparation
avec Benjamin.
Il y a décidément
un prix fort à payer pour se croire invincible et contester Dieu.
Israël a payé
ce prix.
Mais d’autres
après Israël payeront aussi ce prix.
Combien aujourd’hui de chrétiens sont dans le deuil, la souffrance, la
division (mais se croyant toujours invincible et luttant constamment avec Dieu) ?
Ils ont cet adage dans le cœur : « ce qui ne me tue pas me rend
plus fort », mais leur vie témoigne du contraire, elle témoigne d’un
désastre.
Où se trouve leur fertilité ?
Les plaies qu’ils ont ne sont pas visibles, elles sont à l’intérieur dans
leur cœur, dans ce cœur amer qui montre que les plaies coulent toujours et que
leur caractère mégalomane résiste à tout, ce délire de grandeur est toujours
plus que vivant.
Ce prix est décidément très élevé, trop élevé puisqu’il implique, en plus des longues et pénibles souffrances
pour soi et pour son entourage proche, une
position différente dans les noces de l’agneau :
Faire partie de l’Epouse ou alors être répudié en étant simples témoins,
sans entrer dans la salle des noces, voilà ce que risquent ceux qui
s’égarent :
Etre les témoins de leur échec… et pire : devenir les promoteurs de la
réussite de leurs ennemis (qui eux seront aux premières places).
Les blasphémateurs, provoqueront le développement et le succès de ceux
qu’ils ont combattu, contre qui ils ont prié jour et nuit pour leur défaite et
leur anéantissement.
Mais tous ne termineront pas ainsi. Pour ceux qui se repentiront, leur
destinée redeviendra fertile. Israël s’est repenti avant sa mort.
Joseph, le fils trahi, devenu esclave et exilé a été le lien de bénédiction.
Il a permis la réconciliation avec ses frères, et à travers sa position
d’homme le plus puissant après Pharaon, il a pourvu en terres, en nourriture et
en biens à toute sa famille.
Amen
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