dimanche 15 décembre 2019

LA LOI ET LES PROPHÈTES (nombre 14)

308
Par Eric Ruiz

Avant de lire Luc 16 :16, je voudrais revenir sur ce nombre 16 avec la loi et les prophètes.
J’ai développé un message entier sur le nombre 16 qui montrait comment Dieu rassemble sa famille, ses familles en lui.  Ce message qui va suivre va complètement dans ce sens et ouvre aussi des perspectives nouvelles.

« La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. »

Première chose : si on lit rapidement sans approfondir, on peut rester sur la fausse impression que « la loi et les prophètes » n’existent plus après Jean Baptiste et que Jésus est venu abolir définitivement cette relation ;
Et certains en ont d’ailleurs profité pour sauter le pas et annoncer la fin de la loi mosaïque et la fin des prophètes (certains, ce sont même des traducteurs bibliques puisque la version Semeur va complètement dans ce sens (« L’époque de la Loi et des prophètes va jusqu’à Jean-Baptiste »).

Or il n’en est rien.

Jésus est en train de signifier que la loi et les prophètes sont restés en vie avant la venue de Jean, qu’ils ont  justement réussis à subsister.
Mais depuis, après Jean ; c’est-à-dire avec l’avènement du Fils de Dieu, avec la loi de Christ, la loi de la grâce, eh bien, la violence contre eux est terrible.

« Depuis que le Royaume de Dieu est annoncé » (la version Martin dit « évangélisé » à la place d’annoncé) ; donc depuis l’évangélisation, la cible de toutes les attaques se sont centralisées sur la loi et les prophètes. Voilà comment le texte biblique nous montre cette relation. L’Evangélisation applique avec elle, une force, une violence, pour forcer l’entrée dans le Royaume, donc pour détourner la vérité.

Rappelons ce que signifie cette association. « La loi et les prophètes »
Le petit mot de conjonction  traduit du grec par « et » aurait pu être traduit par « tous deux », car il y a plus qu’une association, il y a une union sacrée entre l’un et l’autre. Tous deux sont indissociables.

La loi, la vérité, ce qu’il faut faire pour plaire à Dieu, a toujours été annoncé par un prophète.
On prend souvent Moïse pour le citer en exemple, mais c’est le messager de Dieu qui annonce la loi en tous temps ; et personne d’autres. Il ne fait d’ailleurs pas que de l’annoncé, il l’incarne, il la vit, il la respire, il la manifeste à 100%.

La loi, elle se résume ainsi dans Galates 5 :14 : «  car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » ;
Et puis, j’en ai parlé la semaine dernière, le prophète qui incarne la loi se voit par le fait qu’il fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fasse.
Matthieu 7 :12 : » Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes ».

De nos jours, ceux qui se proclament prophètes, qui annoncent la vérité de l’Evangile sont légions, on ne peut plus les comptabiliser tellement il y en a.
Beaucoup annoncent une loi, en précisant que c’est la loi de Christ.
Mais leurs œuvres d’amour ne montrent-elles pas qu’ils sont faux ?
Et s’ils sont faux, alors ce qu’ils annoncent est faux.

Alors oui c’est vrai, ils semblent être du bon côté, car ils aiment leur prochain, ils pensent à eux quand ils agissent pour les autres… Mais ne pensent-ils pas plutôt à leur enrichissement, à leur évangélisation, à annoncer leur royaume à venir ?
Ils rassemblent un peuple pour leur gloire.
Là, nous commençons à voir le type de violence qu’exerce l’évangélisation (Luc 16 :16)
 Jésus nous le dit (Luc 16) dès le verset 15  le verset précédent : « Jésus leur dit: Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu ».
Qui sont ces prophètes qui font autant d’efforts pour paraître justes du temps de Jésus ?
 Lisons le verset 14 :
« Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui (Jésus) ».

Ah, on parle de prophètes avares qui retiennent l’argent pour eux-mêmes, ils ont changé de maître, c’est Mammon (qui signifie richesse) celui qui les dirige.
Là, je ne suis pas en train de discerner, ce n’est pas une supposition, c’est le discours de Jésus au verset 13 :

« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »

Donc la loi et les prophètes sont mis à mort par ce genre de croyants imbus d’eux-mêmes, avares, faisant mine de paraître juste et saint, mais ce sont des adultères.

Là aussi est-ce une supposition qu’ils soient infidèles et adultères ?
Pas du tout :
Jésus parle au verset 12 d’un manque : celui de ne pas avoir été fidèle avec les richesses. Et plus particulièrement avec les richesses des autres.
« si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous? »
Jésus leur reproche de n’avoir pas été fidèles dans les richesses injustes.
Verset 11 : «  Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables? ».

Alors je pose la question : Qui parmi les autres ont reçu des richesses injustes ?
Jésus, ? ne parle-t-il pas ici des croyants qui sont dans le besoin, alors que ce qui est juste serait qu’ils soient dans l’abondance ?

Et oui, cette apparence de richesse injuste permet en tous les cas une chose :
C’est de révéler le cœur tortueux de ces prophètes de Mammon.
Ils ne font pas aux autres ce qu’ils aimeraient qu’on leur fasse s’ils étaient eux-mêmes dans la même condition injuste.

Eux, pauvres aimeraient qu’on pourvoie à leur besoin ; alors pourquoi ne le font-ils pas pour ceux qu’ils voient nécessiteux autour d’eux ?
Pourquoi ne remettent-ils pas les dettes à ceux qui leur doivent de l’argent ou des biens ?

Jésus dit que s’occuper de l’indigent s’est être fidèle dans les petites choses.
Ce n’est même pas faire quelque chose d’extraordinaire, ce n’est même pas montrer un amour surnaturel.
Au verset 10, nous lisons :
« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes ».

Ce qui est évident, c’est que Jésus ne demande pas de regarder les choses qui frappent le regard. Il met l’accent sur les petites choses. Si nous sommes fidèles dans le fait de nous occuper des autres et en particulier des indigents, alors c’est que nous sommes aussi fidèles dans les grandes.
Mais l’inverse est vrai.
Nous devons réfléchir, méditer, sur cet exemple.
Les petites choses ne sont pas là où la religion veut nous conduire (comme de pourvoir aux obligations de l’Eglise).
Celui qui est infidèle dans les petites choses passe à côté de son frère qui est dans le besoin,  il est alors un infidèle, un adultère.
Et certains vont même plus loin : En fermant les yeux, sur les prières de leurs frères, ils augmentent la dette des plus pauvres.
L’obligation de payer un don à l’Eglise est une honte car elle creuse la dette des plus démunis.
Et ce crime ne s’arrête pas là puisque Jésus met cet acte d’ignominie au même niveau que « celui qui répudie sa femme et en épouse une autre, ou celui qui épouse une femme répudiée par son mari » (verset 18).
Et là on le sait, combien sont moralisateurs en ne voyant pas la poutre qui est dans leur œil puisqu’ils jugent l’adultère des autres, sans voir qu’ils ne lèvent pas le petit doigt pour leur frère dans le besoin.

Alors, Jésus continue et enfonce le clou avec la parabole du jeune homme riche et du pauvre Lazare, qu’il relate dans Luc 16 à partir du verset 19.
Le jeune homme riche, on le comprend maintenant, c’est le pharisien avare, imbu de sa personne (celui du verset 14) et qui passe la tête haute devant Lazare, couché à sa porte, le corps couvert d’ulcères, lui laissant juste les miettes de sa table qui tombe au sol.

Lazare est en réalité son frère de foi.
Ils aiment tous deux le même Dieu. Mais le jeune homme riche l’a dénigré, il l’a considéré comme impur ; et ce n’est qu’une fois en enfer qu’il réalisera sa folie, que ses terribles tourments lui causeront des remords, alors que Lazare se retrouvera, lui, du bon côté, au paradis, dans le sein d’Abraham.

Cette parabole, montre que les croyants attachés à leurs richesses, ceux qui possèdent en fait des richesses justes (qui se vantent d’être bénis et dans l’abondance) sont dans une attitude forcément antichrist et qu’ils doivent prendre très au sérieux les recommandations de Jésus.
Lorsque l’on dénigre la loi et les prophètes, il n’y a plus rien alors qui puisse nous faire changer, plus rien ni personne ne peut être notre sauveur. C’est comme cela que termine ce chapitre 16.
Plus aucun miracle ou aucun prodige, ou aucun ange terrestre comme céleste ne va ramener celui ou celle qui est comme le verset 14 :
Comme un religieux avare qui écoute la parole, mais qui se moque d’elle.

14 : nous renvoie à nous-mêmes à nos actes de compassion.
Question : Répondons-nous au besoin de nos proches comme Dieu répond à nos besoins ? ou bien sommes-nous un religieux avare ?
Donc 14 :14, deux nombres mis face à face, en miroir, doivent nous aider à faire le point avec la vérité de nos actes.
Alors, prenons les chapitres 14 et les versets 14 des Évangiles : que nous apprennent-ils dans ce sens ?

(Matthieu 14 :14)
« Quand il sortit de la barque, il (Jésus) vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades ».

On remarquera qu’à chaque fois que Jésus fut ému de compassion, cela provoqua un acte de sa part, un don : un don de guérison, un don alimentaire, une résurrection (celle de Lazare).
L’émotion pour un croyant (puisque cette émotion provient de l’Esprit) n’est pas juste une sensation, mais un déclencheur d’actes d’amour, c’est le don qui se manifeste alors.

Continuons avec Marc 14 :14
« Quelque part qu'il entre, dites au maître de la maison: Le maître dit: Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples? ».

La Pâque, le pain et le vin, c’est le symbole de la communion de Jésus et de ses disciples ; mais où se trouve ce lieu, cette maison où le don de soi, le don du sacrifice pour le corps de Christ peut-être exercé ?
Ce lieu propice, c’est le Saint-Esprit qui seul, peut nous le montrer.

Luc 14 :14
Commençons par le verset 13 pour comprendre le contexte :
« Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. 14Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille; car elle te sera rendue à la résurrection des justes ».
Ici est-il nécessaire de commenter ces versets où le don pour les autres n’attend rien en retour et que la récompense n’est pas mesurable ; on est heureux parce qu’on récoltera ce que l’on a semé ?

Enfin finissons par Jean 14 :14
« Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.. ».

Là aussi Dieu répond à nos besoins, mais comment ne pas relier notre demande, notre besoin, aux autres ? Nos prières témoignent de ce qui nous préoccupe vraiment: Sommes-nous toujours accaparés par nos besoins propres ou plutôt par ceux de nos proches ?

Alors pour résumer :

La loi et les prophètes se traduisent par le don aux autres. Un don d’amour qui n’attend aucun retour, aucune contrepartie, et qui ne tolère aucun privilégié, comme aucun laisser pour compte.
Nos émotions sont utiles si elles nous font agir en faveur des vrais nécessiteux.  
Le nombre 14 révèle le don qui répond aux besoins.
Nous agissons avec les autres comme Dieu agit avec nous ; et c’est dans ce sens que nous faisons aux autres ce qu’on voudrait qu’ils nous fassent.

Attention ! Tout cet amour désintéressé, n’est pas naturel, c’est ce qui est attaqué avec une violence inouïe par les mauvais esprits.

Alors soyons attentifs à notre changement d’humeur, parce que l’esprit saint risque fortement de nous faire agir vite pour les autres comme Elie le prophète l’a fait avec la veuve de Sarepta. Il  prophétisa sur elle (1 Roi 17 :14) que « ton pot de farine et ta jarre d’huile ne se videra pas ».
et parfois l’esprit nous poussera à agir de manière très singulière et dans la démesure, comme il l’a fait avec ce témoignage émouvant d’Abram, le Père de la foi.
Genèse 14 :14
« « Dès qu'Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu'à Dan. ».
Pas de calcul chez Abram, Il n’hésita pas, il prit ce qu’il y avait de meilleur chez lui, pour délivrer son frère.

Mais à l’inverse, ne faisons rien contre nos frères, rien qui puissent les faire chuter car comme nous le montre Romains 14 :14 : «  rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure» ;
Ce qui veut dire que l’impureté que nous voyons chez l’autre est bien souvent la nôtre ; et donc faisons attention à ne pas nous séparer des autres pour un aliment, (qu’il soit vu de façon naturel ou spirituel).
L’aliment spirituel, la parole, ne doit  pas être une occasion de division, car c’est l’amour pour notre prochain qui prime.
La suite de la lettre aux Romains c’est un avertissement : « ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort. »
Abram bien que séparé de Lot n’hésita pas, lui, à venir à son secours dès qu’il sut qu’il avait été fait prisonnier.
Abram restait, bien que appelé à un destin différent, très à l’écoute du besoin de Lot.
D’ailleurs, le don de soi d’Abram a eu une conséquence des plus glorieuse, ce n’est pas un hasard, si juste après avoir manifesté la loi et les prophètes, il reçut la visite de Melchisédek sacrificateur du Dieu Très-haut.

Dans une autre mesure, ne nous décourageons pas aussi avec la longueur de nos épreuves.
Rappelons-nous que Jacob a servi quatorze ans dans la maison de Laban pour obtenir la main de ses deux filles Léa et Rachel.
C’est à ce prix, en répondant ainsi aux besoins de Laban que Jacob accomplissait son temps avant de devenir Israël.
Le don aux autres nécessite donc un temps de quatorze unités comme quatorze jours, quatorze années, quatorze générations (depuis la déportation de Babylone jusqu’à Christ) …quatorze agneaux, d’un an sans défauts.

Rappelons-nous que le sacrifice qui plait le plus au Seigneur est celui de nos projets personnels pour se rendre disponible pour nos frères et sœurs.
Chaque jour pendant sept jours à la fête des cabanes (Souccot), on sacrifiait quatorze agneaux d’un an sans défauts soit 98 agneaux.
Parmi tous les sacrifices d’animaux seuls ceux de ces agneaux restaient aussi élevé.
Pourquoi ?

Parce qu’il montrait la loi et les prophètes.
Pourquoi ces sacrifices devaient durer sept jours ?
Parce que sept c’est le temps du disciple accompli.
Et Le huitième jour le sacrifice ne disparaissait pas, il baissait de moitié (on passait de 14 agneaux à 7 ; Nombres 29 à partir du verset 12)
Voilà la loi et les prophètes, c’est un sacrifice journalier pour un disciple, un service quotidien et qui passe en premier par et pour celui des autres Et c’est un sacrifice perpétuel.
Job au verset 14 du chapitre 31 disait : « Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante lorsqu'ils étaient en litige avec moi, 14 que ferai-je quand Dieu se lèvera? Que répondrai-je quand il me demandera des comptes? ».

Par conséquent, accomplissons le droit divin en honorant nos proches :

Jésus affirme la chose suivante : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 

Jésus n’accomplit pas la loi et les prophètes lui-seul.
Il montre un chemin ; il montre le chemin qui est empreinté par ses disciples.
Celui qui enseignera aux hommes à faire de même, à observer ses commandements celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux ».(Matthieu 5 :17-19)
Alors, n’oublions pas que même si la loi et les prophètes ont été malmenés jusqu’à pratiquement disparaître, concrètement, tout à la fin doit être rétabli comme autrefois car, « il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. »
Donc, une chose est sure :
La loi et les prophètes, se sacrifier pour son prochain dans le besoin, c’est une justice qui restera éternellement.  Amen

dimanche 8 décembre 2019

LA LOI DU NOMBRE : LA PRISON LA MIEUX GARDÉE

307
Par Eric Ruiz

L’idolâtrie est vraiment un sujet infini ; Les formes les plus cachées resurgissent.
Je suis toujours aussi stupéfait de constater l’attitude de croyants qui me disent : « Oui j’en suis maintenant persuadé ma croyance est fausse et elle me lie au mal, je m’en sépare sur le champ »… et ensuite, ils retournent à cette croyance qu’ils avaient confessé avoir vomis auparavant. Rien n’a changé dans les faits.

Ils disent par exemple : « Jésus, j’en suis convaincu, purifie toutes mes fautes à la condition que ma confession soit vraie et irréprochable. Je sais que c’est seulement après une vraie confession de foi que Dieu purifie nos péchés »….et puis les voilà qui reviennent sur ce qu’ils disent puisque quelque temps plus tard ils confieront qu’ils ont été attaqués par les démons venant les harceler jusque dans leurs pensées en leur murmurant le nom de leur péché. Alors plutôt que de se remettre en question, les voilà chassant leurs démons.
Les chassent-ils vraiment ?
Non, ils s’en prennent en fait, à ce qu’ils voient de répréhensible en eux.  Ce qui fait que leur confession de foi est un faux témoignage, et qu’elle est pleine de reproches contre eux-mêmes.

Pourtant ils connaissent ce onzième verset du Psaume 26 : « Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa folie ».

Alors, pourquoi autant de gens, lorsqu’ils entendent la vérité, gardent leur position qui est opposée à elle ?
Pourquoi préfèrent-t-ils un mensonge qui les rassure, plutôt qu’une vérité qui les dérange ?

Il y a plusieurs causes à cela, mais il y a surtout une raison universelle.

L’être humain est facilement impressionnable par ce qu’il voit.
Ce qui le fascine, c’est le nombre.
On a une tendance naturelle à suivre ce que le grand nombre suit. On suit où va le monde ; et comme « le monde attire le monde », alors l’attraction que procure le choix collectif prime sur la pensée individuelle.  
Par exemple : On va machinalement acheter ses fruits au marché, à l’étalage, là où un nombre important de gens se masse, plutôt qu’un étalage moins fréquenté. On regarde sur Internet les vidéos de ceux qui ont déjà un grand nombre d’abonnés ou un grand nombre de vues.
On sait pertinemment que les gens sont moins intéressés par les idées véhiculées par une personne que par le nombre de gens qui suivent cette idée.
                                                                                                               
Résultat : l’erreur devient inévitable et elle se généralise: S’il y a du monde pour croire une théorie, c’est qu’elle est vraie, en tous les cas c’est comme cela que fonctionne dans son inconscient l’être humain, il a tendance à se conformer à la majorité.

Donc si la foule fait confiance à quelqu’un ou à ce qu’il dit, c’est que nous pouvons les yeux fermés, lui faire confiance aussi.
La confiance (de l’hébreu « Aman » la foi) que l’on attribue prend arbitrairement de la valeur qu’à partir de son nombre.
Dès les années 1950, le psychologue Salomon Asch a montré que la connaissance de l’avis majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des individus qui, isolés, répondent correctement.

De même, des chercheurs en neuroscience ont mis en lumière une zone du cerveau qui nous pousse à agir par cet automatisme. Le comportement qui en sort porte un nom qui parle de lui-même : « syndrome de Panurge » ; C’est « une tendance que nous avons à délaisser notre raisonnement intime pour rallier l’avis de la majorité, indépendamment du bien-fondé de celui-ci ».

Un exemple encore plus inquiétant :
La religion :
Autrefois : Jéroboam, (encore lui) roi d’Israël dont le nom signifie « le peuple devient nombreux » avait réussi à attirer à lui 10 des 12 tribus d’Israël. Plus il gagnait en popularité, plus ces abominations se multipliaient. Ses nombreuses victoires, son grand nombre de suiveurs et de disciples lui permettait de changer la loi de Dieu à sa guise, sans qu’elle ne soit aucunement remise en cause par ceux qui le suivait.
Dieu n’avait plus qu’une solution : lui envoyer un prophète pour le faire atterrir.
Aujourd’hui le mouvement religieux chrétien le plus en expansion c’est celui des évangéliques. Il rassemble 300 millions de chrétiens dans plus de 120 pays.

Ce constat en entraîne un autre.

A partir de cette notoriété, leurs membres ont une foi aveugle dans les dogmes qu’ils reçoivent, sans oser se laisser influencer par leur analyse personnelle. On ne remettra jamais en cause un principe fondamental venant du groupement religieux dans lequel on appartient.

Hébreux chapitre 6 nous dévoile les fondamentaux de la parole, «tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau (1)le fondement du renoncement aux œuvres mortes, (2)de la foi en Dieu, (3)de la doctrine des baptêmes, (4)de l'imposition des mains, (5)de la résurrection des morts, et (6)du jugement éternel. ».

Ces 6 éléments lorsqu’ils sont détournés de la vérité (comme ils le sont tous aujourd’hui) restent comme gravés dans la pensée collective du groupe qui les a détournés.
C’est pourquoi les gardiens de cette prison sont si forts. Leur arme principale c’est : le mensonge, enrobé d’un peu vérité et d’une couche importante de suiveurs.

Donc, le premier fondement celui du renoncement aux œuvres mortes, c’est le fondement de la repentance ;

Mais allez faire changer d’idée que cette repentance n’est pas un acte unique mais un acte répétitif et qu’il n’a rien à voir avec le fait d’avoir des remords, aujourd’hui!
Comme, allez faire changer l’idée que la foi en Dieu, ce n’est pas la foi dans ses bénédictions, mais qu’elle est reliée à notre offrande, au sacrifice de nous-mêmes, à notre abnégation !
C’est tout simplement s’attaquer à ce que pensent des millions de personnes et leurs leaders.

C’est pourquoi ceux qui ont été éclairé une fois et qui ont changé, (comme Jéroboam), les fondamentaux de la foi seront réprouvés et maudits ; et comme à une mauvaise terre, on y mettra le feu (Hébreux 21, verset 8).

Autre avantage « humain » de suivre un groupe (et c’est la psychologie sociale qui nous le montre) : il fait perdre le sentiment de responsabilité (« ce n’est pas moi, seul, le responsable, c’est nous tous ») ;  Il y a donc une espèce de déresponsabilisation du groupe qui contribue à évacuer le sentiment de culpabilité de chacun des membres.
Les Eglises qui n’ont pas beaucoup d’adeptes, ont intérêt à s’affilier aux plus grosses pour espérer augmenter leur nombre.
Cette affiliation peu prendre différentes figures, comme : se réclamer disciple d’un personnage illustre.
Celui qui fait figure de « père de la foi » renvoie aussi de la crédibilité et de la confiance et permet donc, la croissance en nombre.

C’est ce que fit le gnostique Marcion de Sinope au 1er siècle.
En se présentant comme un disciple directement issu de Paul de Tarse, Marcion eu la notoriété pour fonder une nouvelle église chrétienne dissidente, au courant gnostique (qui revendiquait une connaissance plus pure et profonde, alors qu’il tombait dans la philosophie, la politique et la religion. Ce courant est sans doute une des racines principales de la franc-maçonnerie).
Marcion changea la loi de Christ en réfutant la véracité de plusieurs évangiles, en abrogeant la loi mosaïque ou en minimisant la justice de Dieu, ou encore il instaura le baptême pour les morts (repris aujourd’hui par l’Eglise des Mormons).

Donc en religion comme ailleurs, on convainc davantage par le nombre ou par la popularité de la personne dont on se réclame, que par la véracité de l’enseignement.
Paul le constatait déjà dans l’Eglise de Galates.
(Galates 1 :6) « Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. 7Non pas qu'il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Evangile de Christ ».

A partir du moment où le trouble est mis et qu’il se répand en nombre, la nouvelle doctrine se répand elle-aussi et un nouveau mouvement religieux se créé, comme le marcionisme s’est développé en Orient et en Mésopotamie. Et n’allez pas penser qu’il a totalement disparu de nos jours. Il existe de gros vestiges comme la grâce qui serait venue pour abolir la loi de Moïse.

Bien-sûr il y a des dissidents, ceux qui n’adhèrent pas au nombre ; Mais regardez-bien, en fuyant ce que pense le plus grand nombre, ils essaient de se rassurer auprès d’un nombre grandissant de dissidents qui pense la même chose qu’eux.
Ils refont du nombre.
Donc souvent, le nombre ne traduit pas  la vérité mais plutôt l’inverse : le mensonge.

Prenons un mouvement nouveau qui se dit éclairé : Ceux qui n’ont d’yeux que pour « la théorie du complot » ;
Eh bien, ils pensent voir mieux que les autres, mais ils ne regardent plus leurs fautes, ils ne se repentent plus et restent dans le même faux fondement concernant les œuvres mortes, car ils se mentent à eux-mêmes en croyant voir le mal qu’autour d’eux. Cela leur permet de cacher leurs fautes, de les minimiser, de les atténuer, sans s’en séparer pour autant.

Et Jésus l’a très bien souligné en prenant l’exemple des moutons qui suivent bêtement le berger. Il était précurseur pour monter le « syndrome de Panurge » ;
Jésus prenait l’exemple de la brebis, dans ses paraboles, comme d’un mouton de Panurge pour parler de croyants. Les brebis ne sont sécurisées que dans un troupeau, et elles suivent collectivement une brebis, qui d’ailleurs berne tout le monde puisque c’est un mercenaire, un loup ravisseur déguisé en brebis.

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là (il y a un grand nombre il y a foule). Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.»
Matthieu 7 :13-14
Alors bien-sûr on associe forcément la PORTE étroite, le CHEMIN étroit à un homme nommé Jésus. N’est-ce pas lui le bon berger ?

Eh bien le contexte là aussi nous renvoie à autre chose : il ne nous renvoie pas au seul fils de Dieu mais aux prophètes en général.
La suite du texte de Matthieu 7,  nous renvoie aux faux prophètes et à leur séduction.

« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. »
Et le verset précédent, juste avant le verset sur la porte étroite, lui, renvoi au vrai prophète et à ses fruits. Vous voyez le verset est enfermé entre le faux prophète et le vrai prophète.

Le vrai prophète fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fasse. « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes. (Et ensuite on a) Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, etc… »

Donc la porte étroite et le chemin resserré c’est pour ceux qui suivent les actes du vrai prophète. Ces actes sont inscrits dans la loi. Et cette loi est non seulement dans leur cœur mais aussi visible par leurs actes : en faisant aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fasse. Donc le vrai prophète manifeste des actes d’amour désintéressés.
« La loi et les prophètes », signifie la loi est manifestée par les prophètes.

Alors que la foule, elle, suit des prophètes montrant de mauvais fruits, des actes spectaculaires et qui disent : « Seigneur, Seigneur », qui prophétisent, qui chassent les démons, qui font des miracles… mais le Seigneur ne les connait pas, parce qu’ils ne connaissent pas Dieu tout simplement : Ils ne font pas aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fasse.

L’apôtre Paul voyait bien que la porte spacieuse était ouverte par l’idolâtrie qui est là, tapie comme un animal affamée, prêt à bondir sur sa proie. Mais il donnait le moyen d’en échapper :« C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis » (1Corinthiens 10 :14-15)
Chacun a sa part de responsabilité et chacun doit juger, discerner si les paroles entendues sont celles du Saint-Esprit et non le fondement d’une nouvelle religion, d’un nouvel évangile.
C’est le devoir de chacun, et non d’un leader, ou d’un groupe quel qu’il soit.
Mais pour discerner juste, chacun doit repasser par le premier fondement : brûler « les œuvres mortes » c’est-à-dire se repentir.

Se repentir justement, c’est ce que Paul fit encore une fois (Actes chapitre 21 à partir du verset 27) et c’est ce qu’il annonça (par la purification) dans le temple Juif de Jérusalem. Et c’est ce que devait faire les chefs juifs d’Asie qui arrivés au septième jour de purification montrèrent (étonnamment) non pas un cœur rempli d’amour et de compassion mais un cœur rempli de haine et de crime à l’égard de l’apôtre Paul.
Ces « grands hommes de la foi » n’ont pas trouvé mieux que d’enflammer le peuple. Ils soulevèrent toute la foule contre Paul, le traînèrent hors du temple et le frappèrent à mort.
Ils annoncèrent 3 mensonges au peuple, pour l’énerver, pour accabler et pour condamner Paul. Voilà ce qu’ils disaient de l’apôtre.

1-     qu’il donne un enseignement  faux contre le peuple
2-     un enseignement faux contre la loi, en leur disant d’abandonner la loi de Moïse (alors que Paul ne fait que de réaffirmer la loi de Moïse et de ce que dénonçaient les prophètes comme Jérémie ou Ézéchiel en disant (on l’a vu dans le message précédent ) que la circoncision de chair n’est rien mais que les commandements de Dieu sont tout, donc la circoncision de cœur est la plus importante) ; de plus Paul venait justement de se faire juif avec les juifs en appliquant leurs coutumes et en demandant à ses frères d’origine juive qu’ils se rasent la tête et aux autres qu’ils s’abstiennent de manger des viandes sacrifiées aux idoles, du sang des animaux étouffés et qu’ils aient des vêtements et une attitude la plus décente, irréprochable.
3-     Le troisième mensonge est que Paul aurait donné un enseignement contre le temple et même qu’il aurait profané le temple en y introduisant des non-juifs. Or comme les chefs religieux l’on vu en ville avec un frère grec, ils en ont profité pour le calomnier sur une profanation qu’il n’a jamais faîte. La preuve, au verset 29 nous lisons : « Car ils avaient vu auparavant Trophime d'Ephèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l'avait fait entrer dans le temple ». « Ils croyaient » : voilà sur quoi ils basent leur accusation ;  sur des suppositions.

Alors pensez-vous que ceux du peuple ont vérifié si les dires de leurs chefs étaient fondés ?

 Non ! Le syndrome de Panurge et la loi du nombre ont encore frappé !
Décidément cette prison semble inviolable, tellement ses gardiens sont nombreux et illustres !
Le peuple de Jérusalem est parti du principe que le temps de purification donne encore plus de puissance et de crédibilité à leurs leaders religieux ; et les yeux fermés ils se sont joints à leur crime.
C’est un païen, un officier de l’armée romaine qui est venu sauver Paul des coups qui l’auraient amené à une mort certaine.

Ce passage devrait nous faire vraiment réfléchir, tous, sur les conséquences criminelles qui nous pendent au nez faute d’une consécration véritable.
Cette foule était en train de percer les mains de celui qui venait les sauver.
Paul, en annonçant l’évangile inspiré par le Saint-Esprit était Christ lui-même devant les juifs.
En frappant Paul, ils frappaient le fils de Dieu, Christ en lui.

Le nombre de fois, dans l’histoire du christianisme que « la loi du nombre », « le syndrome de panurge », ou  l’idolâtrie ont lapidé et percé les mains de Christ en croyant faire une œuvre juste, en croyant rendre un culte agréable à Dieu !!??
Alors faisons attention, il y a toujours des gardiens bien intentionnés, illustres qui viendront vous faire croire, qu’ils ont des habits blancs, alors qu’ils souhaitent vous maintenir dans la même prison que la leur.
Font-ils aux autres ce qu’ils aimeraient qu’on fasse pour eux ?
Je vous laisse méditer sur cette dernière réflexion.
Amen, à bientôt,

dimanche 1 décembre 2019

QUI EST L’ANIMAL SANS DÉFAUT DONT PARLE LA BIBLE?

306
Par Eric Ruiz

On préfère confesser sa bénédiction à venir...que ses fautes passées et présentes.

Si le peuple de Dieu va mal, nous dit-on, c'est à cause du fait qu'il ne confesse pas suffisamment de choses positives et que ce manque de foi le fait douter sur ses bénédictions.
Moi, je pense différemment, je dis qu'il ne se pose pas la vraie question ; à savoir que si elle tarde à venir (cette bénédiction) c'est que peut-être parce que sa foi (à ce peuple) n'est pas agréable à Dieu, tout simplement.

Alors, on envahit les assemblées et les réseaux sociaux de prophéties comme : « Demain ta bénédiction arrive, au nom de Jésus-Christ! Ou : attend-toi mon frère, ma sœur à ce que Dieu ouvre les écluses des cieux ! Ou encore : Aujourd'hui c'est le jour de ton exaucement! » : Ce sont toutes de fausses prophéties.

Encourager ne doit jamais aller de pair avec mentir.
Encourager de cette façon-là, c'est de la démagogie pure et simple.
C'est chercher l'approbation de l'autre en le flattant ; En lui laissant croire que vous l’aimez d’un amour divin, alors que vous attendez de lui, en fait, uniquement sa reconnaissance.

Oui, elle arrive la bénédiction mais après la destruction, après la tristesse et la désolation.
Psaumes 50 :3 « invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. »
Quand Dieu vient délivrer son peuple, il envoie avant, un avis de destruction, comme Jonas l'a fait à Ninive, où il finira par proclamer à ses habitants que Dieu va détruire la ville dans 40 jours.
Notre Dieu détruit les villes d'Egypte pour y mettre ses limites, son temple, sa langue, bref son identité, comme dans Esaïe 19:19 où une ville est nommée "destruction".

La foi n'a jamais été dans le fait de confesser ses bénédictions à venir.
Nous devons, c'est vrai, nous attendre à voir nos prières être exaucées ; Et faire comme si nous les avons déjà reçu.
Hébreu 11: "1Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas".
Donc, la foi c’est (au contraire de ce qui est pratiqué) : de ne plus se focaliser sur ce qu'on espère.
Mais de faire comme si c'est déjà fait, nous l'avons déjà... tournons la page, passons à autre chose.

Alors… focaliser, oui, mais sur quoi ?
Eh bien, nous devons focaliser notre attention ailleurs et surtout et en premier sur l'offrande qui est la vraie louange.

Je continue sur la démonstration de la foi par Paul, Hébreux 11:4 :

"C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes; et c'est par elle qu'il parle encore, quoique mort."

Revenons sur: "Dieu approuvant ses offrandes"
Et oui, la foi d'Abel et celle de Caïn nous parle encore.  L’offrande d’Abel est justifiée parce qu’elle se manifeste comme celle de Jésus dans la faiblesse, alors que l’offrande de Caïn montre des signes évidents de force, de puissance, d’invulnérabilité…
Caïn était-il si fort que ça ?
Non, de toute évidence il cachait ses faiblesses ; et son offrande des fruits de la terre devait cacher ce qu’il avait gardé de meilleure, mais pour lui seulement.

Cela veut dire: que si nos offrandes ne sont pas agréables à Dieu, nos bénédictions tardent, voire elles disparaissent mêmes. Et que notre louange avec des termes plus élogieux les uns que les autres, résonnent complètement faux aux oreilles de Dieu.
Nos offrandes montrent alors nos sacrifices et par-là notre foi.
Les œuvres de la foi sont donc en premier nos offrandes.
Notre foi à chacun est donc justifiée par nos offrandes.

Que devons-nous offrir, alors à Dieu exactement?
Quelle type d’offrande?
"Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable." (Romains 12:1)

Au risque de me répéter, le sacrifice pour Dieu, ce n'est pas ouvrir sa Bible 10 fois dans la journée, ou se perdre dans d'interminables prières, ou encore se discipliner à faire son devoir de chrétien, par des dons réguliers à l'Eglise.
Ces choses sont bonnes, avoir un rituel c’est bon à une seule condition: qu'il ne soit pas un refuge, mais un sacrifice libre et véritable, car Dieu attend en premier, le don de nos corps, c’est-à-dire : nous-mêmes.

Doit-on alors réellement tuer le corps ?

Non, nous ne parlons pas de suicide, ni de sacrifice humain comme le font certaines sectes sataniques ou à la manière des génocides religieux, ethniques ou raciaux que les guerres génèrent souvent.
C’est vrai, qu’il y a chez l’homme animal un désir toujours sous-jacent d’identifier l’impur, le mal, dans le corps ; et plus souvent dans le corps de ceux qu’on redoute (on rejette alors les déficients mentaux, ceux qui font office de monstre physique, mais aussi, l’étranger, l’infidèle, le blasphémateur, etc.) ;
Pourtant la vraie foi c’est tout le contraire : « Tuer le corps » : c’est de n’être plus centré sur lui et d’abord sur le sien en exerçant une totale abnégation.
Ce qui est bien différent du crime ;  Nous n’avons pas à faire disparaître le corps, mais bien à le montrer comme un holocauste, une offrande brûlée. Il ne nous soucie plus, ce n’est plus notre problème. Il n’accapare pas mon esprit et ma foi.

Concrètement : qu’importe l’état de notre corps, notre aspect, qu’il soit infirme, malade, souffrant, gros, maigre, flasque, vieillissant, indigne de nous, cela n'est plus notre priorité, ni l’objet de nos pensées (puisque nous nous offrons, tel que nous sommes comme un cadeau).
Et Dieu n’aime pas les cadeaux englués de maquillage, travaillés artificiellement, camouflant ce qui nous gêne et qui nous fait honte.
Parce que le corps quel que soit son aspect, n'est ni digne d’adoration, ni méprisable non plus, il est cadeau. C’est le présent que nous offrons à notre Dieu.

Psaumes 50 :7-12
« Ecoute, mon peuple! …Je suis Dieu, ton Dieu. Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches; Tes holocaustes (offrandes brûlées) sont constamment devant moi.Je ne prendrai pas de taureau dans ta maison, Ni de bouc dans tes bergeries.
Car tous les animaux des forêts sont à moi, Toutes les bêtes des montagnes par milliers;
Je connais tous les oiseaux des montagnes, Et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient.
Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, Car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme ».

Par conséquent, si Dieu voulait une autre offrande, une offrande parfaite, il se servirait lui-même, le monde est à lui, il n’a pas besoin de nous (c’est ce que nous dit le Psaume 50).
Mais ce qu’il aime par-dessus tout : c’est que nous venions à lui sans qu’il puisse nous faire « des reproches », car nous sommes en tant qu’holocauste, offrande brûlée, constamment devant ses yeux.
Cette offrande lui plait si nous venons à lui tel que nous sommes, sans aucun artifice, ni masque, ni faux-semblants, ni avec aucun caractère religieux apparent ou caché.
Le Psaume 50 en est l’illustration parfaite. Un autre sacrifice ne l’intéresse pas, car il a l’embarras du choix dans le monde.
Et son fils unique, Jésus-Christ est l’exemple de ce qu’il demande, lui, qui a été l’offrande parfaite, intègre, sans reproche, ne faisant que ce que l’esprit du Père lui dictait.

Maintenant, il y a 1 Corinthiens 7 :19-20 qui nous montre un sacrifice « un peu surprenant » :

« 19 La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu est tout. 20 Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé. ».

Ces versets ont souvent été sortis de leur contexte et chacun pris séparément ; Mais ils ne signifient pas de venir à Dieu en gardant le même métier qu’avant ou en restant marié : « Vous étiez charcutier, restez charcutier, vous êtes marié, restez marié ». Ce n’est pas de l’état professionnel, marital ou familial dont parle l’apôtre ici.
Mais dans le contexte, c’est de la circoncision et de l’incirconcision dont il est question.
Donc Paul nous convainc de ne pas renier nos symboles religieux sous prétexte d’avoir accepté Christ. Pourtant n’est-ce pas cela qu’on oblige à faire trop souvent à un nouveau converti dans les assemblées évangéliques ?

Paul dit que le symbole n’est pas au-dessus des commandements divins. « La circoncision n'est rien »
Donc si (par exemple) vous avez été baptisés chez les catholiques, et que Christ vous appelle, ne reniez pas votre baptême, ce n’est qu’un symbole, restez dans l’état où Dieu vous a appelé.
Pareil, si vous avez un médaillon d’un saint offert par un de vos proches, ne l’attristez pas en vous en débarrassant sous prétexte que cela nuit à votre foi.
Ce conseil de Paul, on le comprend bien, il vise en premier l’apaisement plutôt que la guerre ; il est pour que la paix soit conservé d’abord au sein des familles ; pour que le croyant ne deviennent pas un objet de scandale par ses principes religieux (qui d’ailleurs n’engage en rien sa foi et la hauteur de sa piété).

Donc, je me dois de le dire : mais mettre en avant ses anciens symboles et principes religieux, en les blâmant ou en les diabolisant revient à se parer d’artifice devant Dieu. C’est une offrande détestable pour Dieu puisque le symbole devient au-dessus de l’amour (la circoncision a alors plus de valeur que les commandements de Dieu) ;

Il faut se rendre à l’évidence : on ne se rend pas plus saint en dénonçant ses anciennes pratiques idolâtres.
On devient plus saint en manifestant les commandements de Dieu : l’amour, Aimer son prochain.

Maintenant écoutez bien et redoubler d’attention (comme moi-même j’ai été attentif quand j’ai reçu cela il y a quelques jours) :
Le jeune agneau mâle, d’un an, sans défaut, qu’il fallait immoler autrefois le dixième jour du premier mois pour la Pâque, (un par famille, un par maison) correspond de nos jours à un jeune converti, à un enfant de Dieu sans faux semblants, ni artifice, ni déguisement, qui se présente à Dieu tel qu’il est.
N’est-ce pas ce qu’on nous a dit de Christ ?
On nous a montré un agneau unique sacrificiel, sans défaut. Oui sans défaut, mais Jésus-Christ, le fils unique de Dieu né d’une vierge est-il le seul à pouvoir être sans défaut ? Est-il le seul agneau sacrificiel ?

Allons plus loin : Est-il le seul à pouvoir recevoir notre louange et celle du Père?

Nous sommes nous aussi, cet agneau sacrificiel, mais à une seule condition : si nous offrons nos corps sans défaut.
Sans défaut ne veut pas dire : parfait.
Sans défaut signifie: Rien ne doit venir cacher ce que nous sommes vraiment.
Adam et Eve étaient, nus et sans défaut jusqu’au moment où ils se sont cachés devant Dieu ayant honte de leur nudité. Là, ils montraient leurs réels défauts ; c’étaient deux agneaux avec des défauts.

Si on reprend le contexte de l’agneau immolé de la Pâque, le mot hébreu employé dans le livre d’Exode 12 c’est Tamiym [taw-meem] qui a le sens fort non pas de parfait, mais : d’intègre; et un agneau intègre est un animal sans défaut.
Le défaut n’est pas visible à première vue, il n’est pas dans l’apparence physique mais dans le cœur. Dieu n’est pas comme l’homme à juger à l’apparence, mais il discerne les cœurs, nos intentions profondes (1 Samuel 16 :7).
Nos intentions montrent la frontière de notre intégrité : montrent-elles notre intégrité ou alors une fausse intégrité ?

Se sacrifier, donc, est loin d'être un refuge, c'est plutôt prendre le risque de l'amour pour se sanctifier. Concrètement : c'est s'éloigner du mal ; Attention, pas en grande partie seulement, en se disant (après tout) que le sacrifice parfait a déjà eu lieu sur la croix pour nous, à notre place et que Dieu est fidèle et Jésus complète ce qui manque…
non, pas du tout !
S’il manque quelques défauts non sacrifiés sur l’autel, pensez-vous que la grâce nous purifiera ?
Non, Christ n’a pas changé il est toujours « le même hier, aujourd’hui et éternellement » et son alliance à le même aspect : il veut toujours une offrande sans défaut, c’est-à-dire : un croyant intègre, sans reproche.

Alors voilà la foi qui plaît à Dieu, voilà l'offrande agréable et sans défaut : c’est s'éloigner du mal, TOTALEMENT dans le but d’être intègre et sans reproche ;
Alors l’animal, (notre vielle nature) que nous sacrifions sera, c’est sûr, sans défaut.
Caïn, avec son offrande continuait à méditer le mal, en cachant ses intentions.
Avec ce défaut, il ne pouvait pas avoir une foi juste. Et ce sentiment le culpabilisait et le rendait encore plus triste, aigris et méchant.
Abel quant à lui, quelques soient ses épreuves faisait le bien. Il aimait en toute honnêteté, sans cacher ses faiblesses. En ce sens il était intègre et sans défaut. Son sacrifice était sans défaut, voyez-vous ? Il était dans une position d’agneau parfait immolé.

Pourquoi autant de croyants pensent se sanctifier quand même, en passant de de l'un à l'autre ? Un jour ils proposent une offrande semblable à celle d’Abel, un autre jour ils viennent avec une offrande comme celle de Caïn ? Un peu de ce que je désire et un peu de privation.
Par exemple : Ils s’emportent de temps en temps, mais à d’autres moments ils font des efforts de maîtrise de soi.
Ils se disent honnêtes parce qu’ils se montrent avec leurs défauts. Mais nous ne parlons pas de ces défauts-là. Se sanctifier ce n’est pas montrer ses défauts charnels…

Où est leur balance juste ? Où sont leurs bornes et pourquoi leur foi est si petite ?

Etre sans défaut (Tamiym) se traduit aussi de l’hébreu par « entièrement en accord avec la vérité ». Notre foi ne peut décidément être incomplète, inachevée : le plus souvent en accord et un petit peu en désaccord avec la vérité.

On ne peut
choisir ou « servir deux maîtres. Car, ou (on) haïra l'un, et aimera l'autre; ou (on) s'attachera à l'un, et méprisera l'autre » (Mathieu 6 :24)

La frontière se dévoile encore sur l’offrande.
C'est pourquoi nous devons passer par un creuset, par une destruction ; et l’effort que cela demande n’est pas infime.
Nous devons nous efforcer d’entrer par la porte étroite : « Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas ».
Mais comment s’efforcer ?
En joignant bout à bout deux choses :
« joindre à notre foi la vertu » nous dit Pierre dans son épître. Cette vertu n’est autre que les actes de la loi de Christ faits par sacrifice, un sacrifice d’amour (on en revient toujours à l’offrande agréée).

Psaume 50 : 5
« Rassemblez-moi mes fidèles, Qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice! »
On pourrait aussi comprendre : « mes fidèles qui ont fait alliance par l’offrande de leur corps ».
Donc notre offrande sera le témoignage de deux choses :
1- de notre alliance (si elle est faite en Christ)
2- de notre rassemblement parmi ses fidèles disciples.
Amen