dimanche 1 décembre 2019

QUI EST L’ANIMAL SANS DÉFAUT DONT PARLE LA BIBLE?

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Par Eric Ruiz

On préfère confesser sa bénédiction à venir...que ses fautes passées et présentes.

Si le peuple de Dieu va mal, nous dit-on, c'est à cause du fait qu'il ne confesse pas suffisamment de choses positives et que ce manque de foi le fait douter sur ses bénédictions.
Moi, je pense différemment, je dis qu'il ne se pose pas la vraie question ; à savoir que si elle tarde à venir (cette bénédiction) c'est que peut-être parce que sa foi (à ce peuple) n'est pas agréable à Dieu, tout simplement.

Alors, on envahit les assemblées et les réseaux sociaux de prophéties comme : « Demain ta bénédiction arrive, au nom de Jésus-Christ! Ou : attend-toi mon frère, ma sœur à ce que Dieu ouvre les écluses des cieux ! Ou encore : Aujourd'hui c'est le jour de ton exaucement! » : Ce sont toutes de fausses prophéties.

Encourager ne doit jamais aller de pair avec mentir.
Encourager de cette façon-là, c'est de la démagogie pure et simple.
C'est chercher l'approbation de l'autre en le flattant ; En lui laissant croire que vous l’aimez d’un amour divin, alors que vous attendez de lui, en fait, uniquement sa reconnaissance.

Oui, elle arrive la bénédiction mais après la destruction, après la tristesse et la désolation.
Psaumes 50 :3 « invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. »
Quand Dieu vient délivrer son peuple, il envoie avant, un avis de destruction, comme Jonas l'a fait à Ninive, où il finira par proclamer à ses habitants que Dieu va détruire la ville dans 40 jours.
Notre Dieu détruit les villes d'Egypte pour y mettre ses limites, son temple, sa langue, bref son identité, comme dans Esaïe 19:19 où une ville est nommée "destruction".

La foi n'a jamais été dans le fait de confesser ses bénédictions à venir.
Nous devons, c'est vrai, nous attendre à voir nos prières être exaucées ; Et faire comme si nous les avons déjà reçu.
Hébreu 11: "1Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas".
Donc, la foi c’est (au contraire de ce qui est pratiqué) : de ne plus se focaliser sur ce qu'on espère.
Mais de faire comme si c'est déjà fait, nous l'avons déjà... tournons la page, passons à autre chose.

Alors… focaliser, oui, mais sur quoi ?
Eh bien, nous devons focaliser notre attention ailleurs et surtout et en premier sur l'offrande qui est la vraie louange.

Je continue sur la démonstration de la foi par Paul, Hébreux 11:4 :

"C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes; et c'est par elle qu'il parle encore, quoique mort."

Revenons sur: "Dieu approuvant ses offrandes"
Et oui, la foi d'Abel et celle de Caïn nous parle encore.  L’offrande d’Abel est justifiée parce qu’elle se manifeste comme celle de Jésus dans la faiblesse, alors que l’offrande de Caïn montre des signes évidents de force, de puissance, d’invulnérabilité…
Caïn était-il si fort que ça ?
Non, de toute évidence il cachait ses faiblesses ; et son offrande des fruits de la terre devait cacher ce qu’il avait gardé de meilleure, mais pour lui seulement.

Cela veut dire: que si nos offrandes ne sont pas agréables à Dieu, nos bénédictions tardent, voire elles disparaissent mêmes. Et que notre louange avec des termes plus élogieux les uns que les autres, résonnent complètement faux aux oreilles de Dieu.
Nos offrandes montrent alors nos sacrifices et par-là notre foi.
Les œuvres de la foi sont donc en premier nos offrandes.
Notre foi à chacun est donc justifiée par nos offrandes.

Que devons-nous offrir, alors à Dieu exactement?
Quelle type d’offrande?
"Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable." (Romains 12:1)

Au risque de me répéter, le sacrifice pour Dieu, ce n'est pas ouvrir sa Bible 10 fois dans la journée, ou se perdre dans d'interminables prières, ou encore se discipliner à faire son devoir de chrétien, par des dons réguliers à l'Eglise.
Ces choses sont bonnes, avoir un rituel c’est bon à une seule condition: qu'il ne soit pas un refuge, mais un sacrifice libre et véritable, car Dieu attend en premier, le don de nos corps, c’est-à-dire : nous-mêmes.

Doit-on alors réellement tuer le corps ?

Non, nous ne parlons pas de suicide, ni de sacrifice humain comme le font certaines sectes sataniques ou à la manière des génocides religieux, ethniques ou raciaux que les guerres génèrent souvent.
C’est vrai, qu’il y a chez l’homme animal un désir toujours sous-jacent d’identifier l’impur, le mal, dans le corps ; et plus souvent dans le corps de ceux qu’on redoute (on rejette alors les déficients mentaux, ceux qui font office de monstre physique, mais aussi, l’étranger, l’infidèle, le blasphémateur, etc.) ;
Pourtant la vraie foi c’est tout le contraire : « Tuer le corps » : c’est de n’être plus centré sur lui et d’abord sur le sien en exerçant une totale abnégation.
Ce qui est bien différent du crime ;  Nous n’avons pas à faire disparaître le corps, mais bien à le montrer comme un holocauste, une offrande brûlée. Il ne nous soucie plus, ce n’est plus notre problème. Il n’accapare pas mon esprit et ma foi.

Concrètement : qu’importe l’état de notre corps, notre aspect, qu’il soit infirme, malade, souffrant, gros, maigre, flasque, vieillissant, indigne de nous, cela n'est plus notre priorité, ni l’objet de nos pensées (puisque nous nous offrons, tel que nous sommes comme un cadeau).
Et Dieu n’aime pas les cadeaux englués de maquillage, travaillés artificiellement, camouflant ce qui nous gêne et qui nous fait honte.
Parce que le corps quel que soit son aspect, n'est ni digne d’adoration, ni méprisable non plus, il est cadeau. C’est le présent que nous offrons à notre Dieu.

Psaumes 50 :7-12
« Ecoute, mon peuple! …Je suis Dieu, ton Dieu. Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches; Tes holocaustes (offrandes brûlées) sont constamment devant moi.Je ne prendrai pas de taureau dans ta maison, Ni de bouc dans tes bergeries.
Car tous les animaux des forêts sont à moi, Toutes les bêtes des montagnes par milliers;
Je connais tous les oiseaux des montagnes, Et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient.
Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, Car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme ».

Par conséquent, si Dieu voulait une autre offrande, une offrande parfaite, il se servirait lui-même, le monde est à lui, il n’a pas besoin de nous (c’est ce que nous dit le Psaume 50).
Mais ce qu’il aime par-dessus tout : c’est que nous venions à lui sans qu’il puisse nous faire « des reproches », car nous sommes en tant qu’holocauste, offrande brûlée, constamment devant ses yeux.
Cette offrande lui plait si nous venons à lui tel que nous sommes, sans aucun artifice, ni masque, ni faux-semblants, ni avec aucun caractère religieux apparent ou caché.
Le Psaume 50 en est l’illustration parfaite. Un autre sacrifice ne l’intéresse pas, car il a l’embarras du choix dans le monde.
Et son fils unique, Jésus-Christ est l’exemple de ce qu’il demande, lui, qui a été l’offrande parfaite, intègre, sans reproche, ne faisant que ce que l’esprit du Père lui dictait.

Maintenant, il y a 1 Corinthiens 7 :19-20 qui nous montre un sacrifice « un peu surprenant » :

« 19 La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu est tout. 20 Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé. ».

Ces versets ont souvent été sortis de leur contexte et chacun pris séparément ; Mais ils ne signifient pas de venir à Dieu en gardant le même métier qu’avant ou en restant marié : « Vous étiez charcutier, restez charcutier, vous êtes marié, restez marié ». Ce n’est pas de l’état professionnel, marital ou familial dont parle l’apôtre ici.
Mais dans le contexte, c’est de la circoncision et de l’incirconcision dont il est question.
Donc Paul nous convainc de ne pas renier nos symboles religieux sous prétexte d’avoir accepté Christ. Pourtant n’est-ce pas cela qu’on oblige à faire trop souvent à un nouveau converti dans les assemblées évangéliques ?

Paul dit que le symbole n’est pas au-dessus des commandements divins. « La circoncision n'est rien »
Donc si (par exemple) vous avez été baptisés chez les catholiques, et que Christ vous appelle, ne reniez pas votre baptême, ce n’est qu’un symbole, restez dans l’état où Dieu vous a appelé.
Pareil, si vous avez un médaillon d’un saint offert par un de vos proches, ne l’attristez pas en vous en débarrassant sous prétexte que cela nuit à votre foi.
Ce conseil de Paul, on le comprend bien, il vise en premier l’apaisement plutôt que la guerre ; il est pour que la paix soit conservé d’abord au sein des familles ; pour que le croyant ne deviennent pas un objet de scandale par ses principes religieux (qui d’ailleurs n’engage en rien sa foi et la hauteur de sa piété).

Donc, je me dois de le dire : mais mettre en avant ses anciens symboles et principes religieux, en les blâmant ou en les diabolisant revient à se parer d’artifice devant Dieu. C’est une offrande détestable pour Dieu puisque le symbole devient au-dessus de l’amour (la circoncision a alors plus de valeur que les commandements de Dieu) ;

Il faut se rendre à l’évidence : on ne se rend pas plus saint en dénonçant ses anciennes pratiques idolâtres.
On devient plus saint en manifestant les commandements de Dieu : l’amour, Aimer son prochain.

Maintenant écoutez bien et redoubler d’attention (comme moi-même j’ai été attentif quand j’ai reçu cela il y a quelques jours) :
Le jeune agneau mâle, d’un an, sans défaut, qu’il fallait immoler autrefois le dixième jour du premier mois pour la Pâque, (un par famille, un par maison) correspond de nos jours à un jeune converti, à un enfant de Dieu sans faux semblants, ni artifice, ni déguisement, qui se présente à Dieu tel qu’il est.
N’est-ce pas ce qu’on nous a dit de Christ ?
On nous a montré un agneau unique sacrificiel, sans défaut. Oui sans défaut, mais Jésus-Christ, le fils unique de Dieu né d’une vierge est-il le seul à pouvoir être sans défaut ? Est-il le seul agneau sacrificiel ?

Allons plus loin : Est-il le seul à pouvoir recevoir notre louange et celle du Père?

Nous sommes nous aussi, cet agneau sacrificiel, mais à une seule condition : si nous offrons nos corps sans défaut.
Sans défaut ne veut pas dire : parfait.
Sans défaut signifie: Rien ne doit venir cacher ce que nous sommes vraiment.
Adam et Eve étaient, nus et sans défaut jusqu’au moment où ils se sont cachés devant Dieu ayant honte de leur nudité. Là, ils montraient leurs réels défauts ; c’étaient deux agneaux avec des défauts.

Si on reprend le contexte de l’agneau immolé de la Pâque, le mot hébreu employé dans le livre d’Exode 12 c’est Tamiym [taw-meem] qui a le sens fort non pas de parfait, mais : d’intègre; et un agneau intègre est un animal sans défaut.
Le défaut n’est pas visible à première vue, il n’est pas dans l’apparence physique mais dans le cœur. Dieu n’est pas comme l’homme à juger à l’apparence, mais il discerne les cœurs, nos intentions profondes (1 Samuel 16 :7).
Nos intentions montrent la frontière de notre intégrité : montrent-elles notre intégrité ou alors une fausse intégrité ?

Se sacrifier, donc, est loin d'être un refuge, c'est plutôt prendre le risque de l'amour pour se sanctifier. Concrètement : c'est s'éloigner du mal ; Attention, pas en grande partie seulement, en se disant (après tout) que le sacrifice parfait a déjà eu lieu sur la croix pour nous, à notre place et que Dieu est fidèle et Jésus complète ce qui manque…
non, pas du tout !
S’il manque quelques défauts non sacrifiés sur l’autel, pensez-vous que la grâce nous purifiera ?
Non, Christ n’a pas changé il est toujours « le même hier, aujourd’hui et éternellement » et son alliance à le même aspect : il veut toujours une offrande sans défaut, c’est-à-dire : un croyant intègre, sans reproche.

Alors voilà la foi qui plaît à Dieu, voilà l'offrande agréable et sans défaut : c’est s'éloigner du mal, TOTALEMENT dans le but d’être intègre et sans reproche ;
Alors l’animal, (notre vielle nature) que nous sacrifions sera, c’est sûr, sans défaut.
Caïn, avec son offrande continuait à méditer le mal, en cachant ses intentions.
Avec ce défaut, il ne pouvait pas avoir une foi juste. Et ce sentiment le culpabilisait et le rendait encore plus triste, aigris et méchant.
Abel quant à lui, quelques soient ses épreuves faisait le bien. Il aimait en toute honnêteté, sans cacher ses faiblesses. En ce sens il était intègre et sans défaut. Son sacrifice était sans défaut, voyez-vous ? Il était dans une position d’agneau parfait immolé.

Pourquoi autant de croyants pensent se sanctifier quand même, en passant de de l'un à l'autre ? Un jour ils proposent une offrande semblable à celle d’Abel, un autre jour ils viennent avec une offrande comme celle de Caïn ? Un peu de ce que je désire et un peu de privation.
Par exemple : Ils s’emportent de temps en temps, mais à d’autres moments ils font des efforts de maîtrise de soi.
Ils se disent honnêtes parce qu’ils se montrent avec leurs défauts. Mais nous ne parlons pas de ces défauts-là. Se sanctifier ce n’est pas montrer ses défauts charnels…

Où est leur balance juste ? Où sont leurs bornes et pourquoi leur foi est si petite ?

Etre sans défaut (Tamiym) se traduit aussi de l’hébreu par « entièrement en accord avec la vérité ». Notre foi ne peut décidément être incomplète, inachevée : le plus souvent en accord et un petit peu en désaccord avec la vérité.

On ne peut
choisir ou « servir deux maîtres. Car, ou (on) haïra l'un, et aimera l'autre; ou (on) s'attachera à l'un, et méprisera l'autre » (Mathieu 6 :24)

La frontière se dévoile encore sur l’offrande.
C'est pourquoi nous devons passer par un creuset, par une destruction ; et l’effort que cela demande n’est pas infime.
Nous devons nous efforcer d’entrer par la porte étroite : « Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas ».
Mais comment s’efforcer ?
En joignant bout à bout deux choses :
« joindre à notre foi la vertu » nous dit Pierre dans son épître. Cette vertu n’est autre que les actes de la loi de Christ faits par sacrifice, un sacrifice d’amour (on en revient toujours à l’offrande agréée).

Psaume 50 : 5
« Rassemblez-moi mes fidèles, Qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice! »
On pourrait aussi comprendre : « mes fidèles qui ont fait alliance par l’offrande de leur corps ».
Donc notre offrande sera le témoignage de deux choses :
1- de notre alliance (si elle est faite en Christ)
2- de notre rassemblement parmi ses fidèles disciples.
Amen

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