dimanche 8 décembre 2019

LA LOI DU NOMBRE : LA PRISON LA MIEUX GARDÉE

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Par Eric Ruiz

L’idolâtrie est vraiment un sujet infini ; Les formes les plus cachées resurgissent.
Je suis toujours aussi stupéfait de constater l’attitude de croyants qui me disent : « Oui j’en suis maintenant persuadé ma croyance est fausse et elle me lie au mal, je m’en sépare sur le champ »… et ensuite, ils retournent à cette croyance qu’ils avaient confessé avoir vomis auparavant. Rien n’a changé dans les faits.

Ils disent par exemple : « Jésus, j’en suis convaincu, purifie toutes mes fautes à la condition que ma confession soit vraie et irréprochable. Je sais que c’est seulement après une vraie confession de foi que Dieu purifie nos péchés »….et puis les voilà qui reviennent sur ce qu’ils disent puisque quelque temps plus tard ils confieront qu’ils ont été attaqués par les démons venant les harceler jusque dans leurs pensées en leur murmurant le nom de leur péché. Alors plutôt que de se remettre en question, les voilà chassant leurs démons.
Les chassent-ils vraiment ?
Non, ils s’en prennent en fait, à ce qu’ils voient de répréhensible en eux.  Ce qui fait que leur confession de foi est un faux témoignage, et qu’elle est pleine de reproches contre eux-mêmes.

Pourtant ils connaissent ce onzième verset du Psaume 26 : « Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa folie ».

Alors, pourquoi autant de gens, lorsqu’ils entendent la vérité, gardent leur position qui est opposée à elle ?
Pourquoi préfèrent-t-ils un mensonge qui les rassure, plutôt qu’une vérité qui les dérange ?

Il y a plusieurs causes à cela, mais il y a surtout une raison universelle.

L’être humain est facilement impressionnable par ce qu’il voit.
Ce qui le fascine, c’est le nombre.
On a une tendance naturelle à suivre ce que le grand nombre suit. On suit où va le monde ; et comme « le monde attire le monde », alors l’attraction que procure le choix collectif prime sur la pensée individuelle.  
Par exemple : On va machinalement acheter ses fruits au marché, à l’étalage, là où un nombre important de gens se masse, plutôt qu’un étalage moins fréquenté. On regarde sur Internet les vidéos de ceux qui ont déjà un grand nombre d’abonnés ou un grand nombre de vues.
On sait pertinemment que les gens sont moins intéressés par les idées véhiculées par une personne que par le nombre de gens qui suivent cette idée.
                                                                                                               
Résultat : l’erreur devient inévitable et elle se généralise: S’il y a du monde pour croire une théorie, c’est qu’elle est vraie, en tous les cas c’est comme cela que fonctionne dans son inconscient l’être humain, il a tendance à se conformer à la majorité.

Donc si la foule fait confiance à quelqu’un ou à ce qu’il dit, c’est que nous pouvons les yeux fermés, lui faire confiance aussi.
La confiance (de l’hébreu « Aman » la foi) que l’on attribue prend arbitrairement de la valeur qu’à partir de son nombre.
Dès les années 1950, le psychologue Salomon Asch a montré que la connaissance de l’avis majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des individus qui, isolés, répondent correctement.

De même, des chercheurs en neuroscience ont mis en lumière une zone du cerveau qui nous pousse à agir par cet automatisme. Le comportement qui en sort porte un nom qui parle de lui-même : « syndrome de Panurge » ; C’est « une tendance que nous avons à délaisser notre raisonnement intime pour rallier l’avis de la majorité, indépendamment du bien-fondé de celui-ci ».

Un exemple encore plus inquiétant :
La religion :
Autrefois : Jéroboam, (encore lui) roi d’Israël dont le nom signifie « le peuple devient nombreux » avait réussi à attirer à lui 10 des 12 tribus d’Israël. Plus il gagnait en popularité, plus ces abominations se multipliaient. Ses nombreuses victoires, son grand nombre de suiveurs et de disciples lui permettait de changer la loi de Dieu à sa guise, sans qu’elle ne soit aucunement remise en cause par ceux qui le suivait.
Dieu n’avait plus qu’une solution : lui envoyer un prophète pour le faire atterrir.
Aujourd’hui le mouvement religieux chrétien le plus en expansion c’est celui des évangéliques. Il rassemble 300 millions de chrétiens dans plus de 120 pays.

Ce constat en entraîne un autre.

A partir de cette notoriété, leurs membres ont une foi aveugle dans les dogmes qu’ils reçoivent, sans oser se laisser influencer par leur analyse personnelle. On ne remettra jamais en cause un principe fondamental venant du groupement religieux dans lequel on appartient.

Hébreux chapitre 6 nous dévoile les fondamentaux de la parole, «tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau (1)le fondement du renoncement aux œuvres mortes, (2)de la foi en Dieu, (3)de la doctrine des baptêmes, (4)de l'imposition des mains, (5)de la résurrection des morts, et (6)du jugement éternel. ».

Ces 6 éléments lorsqu’ils sont détournés de la vérité (comme ils le sont tous aujourd’hui) restent comme gravés dans la pensée collective du groupe qui les a détournés.
C’est pourquoi les gardiens de cette prison sont si forts. Leur arme principale c’est : le mensonge, enrobé d’un peu vérité et d’une couche importante de suiveurs.

Donc, le premier fondement celui du renoncement aux œuvres mortes, c’est le fondement de la repentance ;

Mais allez faire changer d’idée que cette repentance n’est pas un acte unique mais un acte répétitif et qu’il n’a rien à voir avec le fait d’avoir des remords, aujourd’hui!
Comme, allez faire changer l’idée que la foi en Dieu, ce n’est pas la foi dans ses bénédictions, mais qu’elle est reliée à notre offrande, au sacrifice de nous-mêmes, à notre abnégation !
C’est tout simplement s’attaquer à ce que pensent des millions de personnes et leurs leaders.

C’est pourquoi ceux qui ont été éclairé une fois et qui ont changé, (comme Jéroboam), les fondamentaux de la foi seront réprouvés et maudits ; et comme à une mauvaise terre, on y mettra le feu (Hébreux 21, verset 8).

Autre avantage « humain » de suivre un groupe (et c’est la psychologie sociale qui nous le montre) : il fait perdre le sentiment de responsabilité (« ce n’est pas moi, seul, le responsable, c’est nous tous ») ;  Il y a donc une espèce de déresponsabilisation du groupe qui contribue à évacuer le sentiment de culpabilité de chacun des membres.
Les Eglises qui n’ont pas beaucoup d’adeptes, ont intérêt à s’affilier aux plus grosses pour espérer augmenter leur nombre.
Cette affiliation peu prendre différentes figures, comme : se réclamer disciple d’un personnage illustre.
Celui qui fait figure de « père de la foi » renvoie aussi de la crédibilité et de la confiance et permet donc, la croissance en nombre.

C’est ce que fit le gnostique Marcion de Sinope au 1er siècle.
En se présentant comme un disciple directement issu de Paul de Tarse, Marcion eu la notoriété pour fonder une nouvelle église chrétienne dissidente, au courant gnostique (qui revendiquait une connaissance plus pure et profonde, alors qu’il tombait dans la philosophie, la politique et la religion. Ce courant est sans doute une des racines principales de la franc-maçonnerie).
Marcion changea la loi de Christ en réfutant la véracité de plusieurs évangiles, en abrogeant la loi mosaïque ou en minimisant la justice de Dieu, ou encore il instaura le baptême pour les morts (repris aujourd’hui par l’Eglise des Mormons).

Donc en religion comme ailleurs, on convainc davantage par le nombre ou par la popularité de la personne dont on se réclame, que par la véracité de l’enseignement.
Paul le constatait déjà dans l’Eglise de Galates.
(Galates 1 :6) « Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. 7Non pas qu'il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Evangile de Christ ».

A partir du moment où le trouble est mis et qu’il se répand en nombre, la nouvelle doctrine se répand elle-aussi et un nouveau mouvement religieux se créé, comme le marcionisme s’est développé en Orient et en Mésopotamie. Et n’allez pas penser qu’il a totalement disparu de nos jours. Il existe de gros vestiges comme la grâce qui serait venue pour abolir la loi de Moïse.

Bien-sûr il y a des dissidents, ceux qui n’adhèrent pas au nombre ; Mais regardez-bien, en fuyant ce que pense le plus grand nombre, ils essaient de se rassurer auprès d’un nombre grandissant de dissidents qui pense la même chose qu’eux.
Ils refont du nombre.
Donc souvent, le nombre ne traduit pas  la vérité mais plutôt l’inverse : le mensonge.

Prenons un mouvement nouveau qui se dit éclairé : Ceux qui n’ont d’yeux que pour « la théorie du complot » ;
Eh bien, ils pensent voir mieux que les autres, mais ils ne regardent plus leurs fautes, ils ne se repentent plus et restent dans le même faux fondement concernant les œuvres mortes, car ils se mentent à eux-mêmes en croyant voir le mal qu’autour d’eux. Cela leur permet de cacher leurs fautes, de les minimiser, de les atténuer, sans s’en séparer pour autant.

Et Jésus l’a très bien souligné en prenant l’exemple des moutons qui suivent bêtement le berger. Il était précurseur pour monter le « syndrome de Panurge » ;
Jésus prenait l’exemple de la brebis, dans ses paraboles, comme d’un mouton de Panurge pour parler de croyants. Les brebis ne sont sécurisées que dans un troupeau, et elles suivent collectivement une brebis, qui d’ailleurs berne tout le monde puisque c’est un mercenaire, un loup ravisseur déguisé en brebis.

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là (il y a un grand nombre il y a foule). Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.»
Matthieu 7 :13-14
Alors bien-sûr on associe forcément la PORTE étroite, le CHEMIN étroit à un homme nommé Jésus. N’est-ce pas lui le bon berger ?

Eh bien le contexte là aussi nous renvoie à autre chose : il ne nous renvoie pas au seul fils de Dieu mais aux prophètes en général.
La suite du texte de Matthieu 7,  nous renvoie aux faux prophètes et à leur séduction.

« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. »
Et le verset précédent, juste avant le verset sur la porte étroite, lui, renvoi au vrai prophète et à ses fruits. Vous voyez le verset est enfermé entre le faux prophète et le vrai prophète.

Le vrai prophète fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fasse. « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes. (Et ensuite on a) Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, etc… »

Donc la porte étroite et le chemin resserré c’est pour ceux qui suivent les actes du vrai prophète. Ces actes sont inscrits dans la loi. Et cette loi est non seulement dans leur cœur mais aussi visible par leurs actes : en faisant aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fasse. Donc le vrai prophète manifeste des actes d’amour désintéressés.
« La loi et les prophètes », signifie la loi est manifestée par les prophètes.

Alors que la foule, elle, suit des prophètes montrant de mauvais fruits, des actes spectaculaires et qui disent : « Seigneur, Seigneur », qui prophétisent, qui chassent les démons, qui font des miracles… mais le Seigneur ne les connait pas, parce qu’ils ne connaissent pas Dieu tout simplement : Ils ne font pas aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fasse.

L’apôtre Paul voyait bien que la porte spacieuse était ouverte par l’idolâtrie qui est là, tapie comme un animal affamée, prêt à bondir sur sa proie. Mais il donnait le moyen d’en échapper :« C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis » (1Corinthiens 10 :14-15)
Chacun a sa part de responsabilité et chacun doit juger, discerner si les paroles entendues sont celles du Saint-Esprit et non le fondement d’une nouvelle religion, d’un nouvel évangile.
C’est le devoir de chacun, et non d’un leader, ou d’un groupe quel qu’il soit.
Mais pour discerner juste, chacun doit repasser par le premier fondement : brûler « les œuvres mortes » c’est-à-dire se repentir.

Se repentir justement, c’est ce que Paul fit encore une fois (Actes chapitre 21 à partir du verset 27) et c’est ce qu’il annonça (par la purification) dans le temple Juif de Jérusalem. Et c’est ce que devait faire les chefs juifs d’Asie qui arrivés au septième jour de purification montrèrent (étonnamment) non pas un cœur rempli d’amour et de compassion mais un cœur rempli de haine et de crime à l’égard de l’apôtre Paul.
Ces « grands hommes de la foi » n’ont pas trouvé mieux que d’enflammer le peuple. Ils soulevèrent toute la foule contre Paul, le traînèrent hors du temple et le frappèrent à mort.
Ils annoncèrent 3 mensonges au peuple, pour l’énerver, pour accabler et pour condamner Paul. Voilà ce qu’ils disaient de l’apôtre.

1-     qu’il donne un enseignement  faux contre le peuple
2-     un enseignement faux contre la loi, en leur disant d’abandonner la loi de Moïse (alors que Paul ne fait que de réaffirmer la loi de Moïse et de ce que dénonçaient les prophètes comme Jérémie ou Ézéchiel en disant (on l’a vu dans le message précédent ) que la circoncision de chair n’est rien mais que les commandements de Dieu sont tout, donc la circoncision de cœur est la plus importante) ; de plus Paul venait justement de se faire juif avec les juifs en appliquant leurs coutumes et en demandant à ses frères d’origine juive qu’ils se rasent la tête et aux autres qu’ils s’abstiennent de manger des viandes sacrifiées aux idoles, du sang des animaux étouffés et qu’ils aient des vêtements et une attitude la plus décente, irréprochable.
3-     Le troisième mensonge est que Paul aurait donné un enseignement contre le temple et même qu’il aurait profané le temple en y introduisant des non-juifs. Or comme les chefs religieux l’on vu en ville avec un frère grec, ils en ont profité pour le calomnier sur une profanation qu’il n’a jamais faîte. La preuve, au verset 29 nous lisons : « Car ils avaient vu auparavant Trophime d'Ephèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l'avait fait entrer dans le temple ». « Ils croyaient » : voilà sur quoi ils basent leur accusation ;  sur des suppositions.

Alors pensez-vous que ceux du peuple ont vérifié si les dires de leurs chefs étaient fondés ?

 Non ! Le syndrome de Panurge et la loi du nombre ont encore frappé !
Décidément cette prison semble inviolable, tellement ses gardiens sont nombreux et illustres !
Le peuple de Jérusalem est parti du principe que le temps de purification donne encore plus de puissance et de crédibilité à leurs leaders religieux ; et les yeux fermés ils se sont joints à leur crime.
C’est un païen, un officier de l’armée romaine qui est venu sauver Paul des coups qui l’auraient amené à une mort certaine.

Ce passage devrait nous faire vraiment réfléchir, tous, sur les conséquences criminelles qui nous pendent au nez faute d’une consécration véritable.
Cette foule était en train de percer les mains de celui qui venait les sauver.
Paul, en annonçant l’évangile inspiré par le Saint-Esprit était Christ lui-même devant les juifs.
En frappant Paul, ils frappaient le fils de Dieu, Christ en lui.

Le nombre de fois, dans l’histoire du christianisme que « la loi du nombre », « le syndrome de panurge », ou  l’idolâtrie ont lapidé et percé les mains de Christ en croyant faire une œuvre juste, en croyant rendre un culte agréable à Dieu !!??
Alors faisons attention, il y a toujours des gardiens bien intentionnés, illustres qui viendront vous faire croire, qu’ils ont des habits blancs, alors qu’ils souhaitent vous maintenir dans la même prison que la leur.
Font-ils aux autres ce qu’ils aimeraient qu’on fasse pour eux ?
Je vous laisse méditer sur cette dernière réflexion.
Amen, à bientôt,

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