Par Eric Ruiz
L’idolâtrie
est vraiment un sujet infini ; Les formes les plus cachées resurgissent.
Je suis
toujours aussi stupéfait de constater l’attitude de croyants qui me disent :
« Oui j’en suis maintenant persuadé ma croyance est fausse et elle me lie
au mal, je m’en sépare sur le champ »… et ensuite, ils retournent à cette
croyance qu’ils avaient confessé avoir vomis auparavant. Rien n’a changé dans
les faits.
Ils disent
par exemple : « Jésus, j’en suis convaincu, purifie toutes mes fautes
à la condition que ma confession soit vraie et irréprochable. Je sais que c’est
seulement après une vraie confession de foi que Dieu purifie nos péchés »….et
puis les voilà qui reviennent sur ce qu’ils disent puisque quelque temps plus
tard ils confieront qu’ils ont été attaqués par les démons venant les harceler
jusque dans leurs pensées en leur murmurant le nom de leur péché. Alors plutôt
que de se remettre en question, les voilà chassant leurs démons.
Les
chassent-ils vraiment ?
Non, ils
s’en prennent en fait, à ce qu’ils voient de répréhensible en eux. Ce qui fait que leur confession de foi est un
faux témoignage, et qu’elle est pleine de reproches contre eux-mêmes.
Pourtant
ils connaissent ce onzième verset du Psaume 26 : « Comme
un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa
folie ».
Alors, pourquoi
autant de gens, lorsqu’ils entendent la vérité, gardent leur position qui est
opposée à elle ?
Pourquoi préfèrent-t-ils
un mensonge qui les rassure, plutôt qu’une vérité qui les dérange ?
Il y a plusieurs
causes à cela, mais il y a surtout une raison universelle.
L’être
humain est facilement impressionnable par ce qu’il voit.
Ce qui le
fascine, c’est le nombre.
On a une
tendance naturelle à suivre ce que le grand nombre suit. On suit où va le
monde ; et comme « le monde attire le monde », alors
l’attraction que procure le choix collectif prime sur la pensée individuelle.
Par
exemple : On va machinalement acheter ses fruits au marché, à l’étalage, là
où un nombre important de gens se masse, plutôt qu’un étalage moins fréquenté. On
regarde sur Internet les vidéos de ceux qui ont déjà un grand nombre d’abonnés
ou un grand nombre de vues.
On sait
pertinemment que les gens sont moins intéressés par les idées véhiculées par
une personne que par le nombre de gens qui suivent cette idée.
Résultat : l’erreur
devient inévitable et elle se généralise: S’il y a du monde pour croire une théorie, c’est
qu’elle est vraie, en tous les cas c’est comme cela que fonctionne dans son
inconscient l’être humain, il a tendance à se conformer à la majorité.
Donc si la
foule fait confiance à quelqu’un ou à ce qu’il dit, c’est que nous pouvons les
yeux fermés, lui faire confiance aussi.
La
confiance (de l’hébreu « Aman » la foi) que l’on attribue prend
arbitrairement de la valeur qu’à partir de son nombre.
Dès les
années 1950, le psychologue Salomon Asch a montré que la connaissance de l’avis
majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des
individus qui, isolés, répondent correctement.
De même,
des chercheurs en neuroscience ont mis en lumière une zone du cerveau qui nous
pousse à agir par cet automatisme. Le comportement qui en sort porte un nom qui
parle de lui-même : « syndrome de Panurge » ; C’est
« une tendance que nous avons à délaisser notre raisonnement intime pour
rallier l’avis de la majorité, indépendamment du bien-fondé de celui-ci ».
Un exemple
encore plus inquiétant :
La
religion :
Autrefois :
Jéroboam, (encore lui) roi d’Israël dont le nom signifie « le peuple
devient nombreux » avait réussi à attirer à lui 10 des 12 tribus d’Israël.
Plus il gagnait en popularité, plus ces abominations se multipliaient. Ses nombreuses
victoires, son grand nombre de suiveurs et de disciples lui permettait de
changer la loi de Dieu à sa guise, sans qu’elle ne soit aucunement remise en cause par ceux qui le
suivait.
Dieu
n’avait plus qu’une solution : lui envoyer un prophète pour le faire
atterrir.
Aujourd’hui
le mouvement religieux chrétien le plus en expansion c’est celui des
évangéliques. Il rassemble 300 millions de chrétiens dans plus de 120 pays.
Ce constat
en entraîne un autre.
A partir
de cette notoriété, leurs membres ont une foi aveugle dans les dogmes qu’ils
reçoivent, sans oser se laisser influencer par leur analyse personnelle. On ne
remettra jamais en cause un principe fondamental venant du groupement religieux
dans lequel on appartient.
Hébreux
chapitre 6 nous dévoile les fondamentaux de la parole, «tendons
à ce qui est parfait, sans poser de nouveau (1)le fondement du renoncement aux
œuvres mortes, (2)de la foi en Dieu, (3)de la doctrine des baptêmes, (4)de l'imposition des mains, (5)de
la résurrection des morts, et (6)du jugement éternel. ».
Ces 6
éléments lorsqu’ils sont détournés de la vérité (comme ils le sont tous
aujourd’hui) restent comme gravés dans la pensée collective du groupe qui les a
détournés.
C’est
pourquoi les gardiens de cette prison sont si forts. Leur arme principale c’est :
le mensonge, enrobé d’un peu vérité et d’une couche importante de suiveurs.
Donc, le
premier fondement celui du renoncement aux œuvres mortes, c’est le fondement de
la repentance ;
Mais allez
faire changer d’idée que cette repentance n’est pas un acte unique mais un acte
répétitif et qu’il n’a rien à voir avec le fait d’avoir des remords, aujourd’hui!
Comme,
allez faire changer l’idée que la foi en Dieu, ce n’est pas la foi dans ses
bénédictions, mais qu’elle est reliée à notre offrande, au sacrifice de nous-mêmes,
à notre abnégation !
C’est tout
simplement s’attaquer à ce que pensent des millions de personnes et leurs
leaders.
C’est
pourquoi ceux qui ont été éclairé une fois et qui ont changé, (comme Jéroboam),
les fondamentaux de la foi seront réprouvés et maudits ; et comme à une
mauvaise terre, on y mettra le feu (Hébreux 21, verset 8).
Autre
avantage « humain » de suivre un groupe (et c’est la psychologie
sociale qui nous le montre) : il fait perdre le sentiment de
responsabilité (« ce n’est pas moi, seul, le responsable, c’est nous tous ») ; Il y a donc une espèce de
déresponsabilisation du groupe qui contribue à évacuer le sentiment de
culpabilité de chacun des membres.
Les Eglises
qui n’ont pas beaucoup d’adeptes, ont intérêt à s’affilier aux plus grosses
pour espérer augmenter leur nombre.
Cette
affiliation peu prendre différentes figures, comme : se réclamer disciple
d’un personnage illustre.
Celui qui
fait figure de « père de la foi » renvoie aussi de la crédibilité et
de la confiance et permet donc, la croissance en nombre.
C’est ce
que fit le gnostique Marcion de Sinope au 1er siècle.
En se
présentant comme un disciple directement issu de Paul de Tarse, Marcion eu la notoriété pour fonder une
nouvelle église chrétienne dissidente, au courant gnostique (qui revendiquait
une connaissance plus pure et profonde, alors qu’il tombait dans la
philosophie, la politique et la religion. Ce courant est sans doute une des
racines principales de la franc-maçonnerie).
Marcion changea la loi de Christ en réfutant la véracité de
plusieurs évangiles, en abrogeant la loi mosaïque ou en minimisant la justice
de Dieu, ou encore il instaura le baptême pour les morts (repris aujourd’hui
par l’Eglise des Mormons).
Donc en
religion comme ailleurs, on convainc davantage par le nombre ou par la
popularité de la personne dont on se réclame, que par la véracité de
l’enseignement.
Paul le
constatait déjà dans l’Eglise de Galates.
(Galates
1 :6) « Je m'étonne que vous vous détourniez
si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer
à un autre Evangile. 7Non pas qu'il y ait un autre Evangile, mais
il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Evangile de Christ ».
A partir du moment où le trouble est mis et
qu’il se répand en nombre, la nouvelle doctrine se répand elle-aussi et un
nouveau mouvement religieux se créé, comme le marcionisme s’est développé en Orient
et en Mésopotamie. Et n’allez pas penser qu’il a totalement disparu de nos
jours. Il existe de gros vestiges comme la grâce qui serait venue pour abolir
la loi de Moïse.
Bien-sûr
il y a des dissidents, ceux qui n’adhèrent pas au nombre ; Mais
regardez-bien, en fuyant ce que pense le plus grand nombre, ils essaient de se
rassurer auprès d’un nombre grandissant de dissidents qui pense la même chose
qu’eux.
Ils refont
du nombre.
Donc souvent,
le nombre ne traduit pas la vérité mais
plutôt l’inverse : le mensonge.
Prenons un
mouvement nouveau qui se dit éclairé :
Ceux qui n’ont d’yeux que pour « la théorie du complot » ;
Eh bien, ils pensent voir mieux que les autres, mais ils ne regardent plus
leurs fautes, ils ne se repentent plus et restent dans le même faux fondement
concernant les œuvres mortes, car ils se mentent à eux-mêmes en croyant voir le
mal qu’autour d’eux. Cela leur permet de cacher leurs fautes, de les minimiser,
de les atténuer, sans s’en séparer pour autant.
Et Jésus
l’a très bien souligné en prenant l’exemple des moutons qui suivent bêtement le
berger. Il était précurseur pour monter le « syndrome de Panurge » ;
Jésus
prenait l’exemple de la brebis, dans ses paraboles, comme d’un mouton de Panurge pour parler de croyants. Les brebis ne sont sécurisées que dans un
troupeau, et elles suivent collectivement une brebis, qui d’ailleurs berne tout
le monde puisque c’est un mercenaire, un loup ravisseur déguisé en brebis.
« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte,
spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui
entrent par là (il y a un grand nombre il y a foule). Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la
vie, et il y en a peu qui les trouvent.»
Matthieu 7 :13-14
Alors bien-sûr on associe forcément la PORTE étroite, le
CHEMIN étroit à un homme nommé Jésus. N’est-ce pas lui le bon berger ?
Eh bien le contexte là aussi nous renvoie à autre
chose : il ne nous renvoie pas au seul fils de Dieu mais aux prophètes en général.
La suite du texte de Matthieu 7, nous renvoie aux faux prophètes et à leur
séduction.
« Gardez-vous
des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans
ce sont des loups ravisseurs. »
Et le verset précédent, juste avant le verset sur la porte
étroite, lui, renvoi au vrai prophète et à ses fruits. Vous voyez le verset est
enfermé entre le faux prophète et le vrai prophète.
Le vrai prophète fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on
lui fasse. « Tout ce que vous
voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la
loi et les prophètes. (Et ensuite on a) Entrez par la porte étroite. Car large est
la porte, etc… »
Donc la porte étroite et le chemin resserré c’est pour ceux
qui suivent les actes du vrai prophète. Ces actes sont inscrits dans la loi. Et
cette loi est non seulement dans leur cœur mais aussi visible par leurs
actes : en faisant aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fasse. Donc
le vrai prophète manifeste des actes d’amour désintéressés.
« La loi et les
prophètes », signifie la loi est manifestée par les prophètes.
Alors que la foule, elle, suit des prophètes montrant de
mauvais fruits, des actes spectaculaires et qui disent : « Seigneur, Seigneur », qui
prophétisent, qui chassent les démons, qui font des miracles… mais le Seigneur
ne les connait pas, parce qu’ils ne connaissent pas Dieu tout simplement :
Ils ne font pas aux autres ce qu’ils voudraient qu’on leur fasse.
L’apôtre Paul voyait bien que la porte spacieuse était
ouverte par l’idolâtrie qui est là, tapie comme un animal affamée, prêt à
bondir sur sa proie. Mais il donnait le moyen d’en échapper :« C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez
l'idolâtrie. Je parle comme à des hommes intelligents;
jugez vous-mêmes de ce que je dis » (1Corinthiens
10 :14-15)
Chacun a sa part de responsabilité et chacun doit juger, discerner
si les paroles entendues sont celles du Saint-Esprit et non le fondement d’une
nouvelle religion, d’un nouvel évangile.
C’est le devoir de chacun, et non d’un leader, ou d’un
groupe quel qu’il soit.
Mais pour discerner juste, chacun doit repasser par le
premier fondement : brûler « les œuvres mortes » c’est-à-dire se
repentir.
Se repentir justement, c’est ce que Paul fit encore une
fois (Actes chapitre 21 à
partir du verset 27) et
c’est ce qu’il annonça (par la purification) dans le temple Juif de Jérusalem.
Et c’est ce que devait faire les chefs juifs d’Asie qui arrivés au septième
jour de purification montrèrent (étonnamment) non pas un cœur rempli d’amour et
de compassion mais un cœur rempli de haine et de crime à l’égard de l’apôtre
Paul.
Ces
« grands hommes de la foi » n’ont pas trouvé mieux que d’enflammer le
peuple. Ils soulevèrent toute la foule contre Paul, le traînèrent hors du
temple et le frappèrent à mort.
Ils
annoncèrent 3 mensonges au peuple, pour l’énerver, pour accabler et pour
condamner Paul. Voilà ce qu’ils disaient de l’apôtre.
1- qu’il donne un enseignement faux contre le peuple
2- un enseignement faux contre la loi, en
leur disant d’abandonner la loi de Moïse (alors que Paul ne fait que de
réaffirmer la loi de Moïse et de ce que dénonçaient les prophètes comme Jérémie
ou Ézéchiel en disant (on l’a vu dans le message précédent ) que la
circoncision de chair n’est rien mais que les commandements de Dieu sont tout,
donc la circoncision de cœur est la plus importante) ; de plus Paul venait
justement de se faire juif avec les juifs en appliquant leurs coutumes et en demandant
à ses frères d’origine juive qu’ils se rasent la tête et aux autres qu’ils
s’abstiennent de manger des viandes sacrifiées aux idoles, du sang des animaux
étouffés et qu’ils aient des vêtements et une attitude la plus décente,
irréprochable.
3-
Le
troisième mensonge est que Paul aurait donné un enseignement contre le
temple et même qu’il aurait profané le temple en y introduisant des non-juifs.
Or comme les chefs religieux l’on vu en ville avec un frère grec, ils en ont profité
pour le calomnier sur une profanation qu’il n’a jamais faîte. La preuve, au
verset 29 nous
lisons : « Car ils avaient vu
auparavant Trophime d'Ephèse avec lui dans la ville, et ils croyaient
que Paul l'avait fait entrer dans le temple ». « Ils
croyaient » : voilà sur quoi ils basent leur
accusation ; sur des suppositions.
Alors
pensez-vous que ceux du peuple ont vérifié si les dires de leurs chefs étaient
fondés ?
Non ! Le syndrome de Panurge et la loi du
nombre ont encore frappé !
Décidément
cette prison semble inviolable, tellement ses gardiens sont nombreux et
illustres !
Le peuple
de Jérusalem est parti du principe que le temps de purification donne encore
plus de puissance et de crédibilité à leurs leaders religieux ; et les yeux
fermés ils se sont joints à leur crime.
C’est un
païen, un officier de l’armée romaine qui est venu sauver Paul des coups qui
l’auraient amené à une mort certaine.
Ce passage devrait nous faire vraiment
réfléchir, tous, sur les conséquences criminelles qui nous pendent au nez faute
d’une consécration véritable.
Cette foule était en train
de percer les mains de celui qui venait les sauver.
Paul, en
annonçant l’évangile inspiré par le Saint-Esprit était Christ lui-même devant
les juifs.
En
frappant Paul, ils frappaient le fils de Dieu, Christ en lui.
Le nombre de fois, dans l’histoire du christianisme que
« la loi du nombre », « le syndrome de panurge », ou l’idolâtrie ont lapidé et percé les mains de Christ
en croyant faire une œuvre juste, en croyant rendre un culte agréable à Dieu !!??
Alors faisons attention, il y a toujours des gardiens bien
intentionnés, illustres qui viendront vous faire croire, qu’ils ont des habits
blancs, alors qu’ils souhaitent vous maintenir dans la même prison que la leur.
Font-ils aux autres ce qu’ils aimeraient qu’on fasse pour
eux ?
Je vous laisse méditer sur cette dernière réflexion.
Amen, à bientôt,
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